J'avoue que j'attendais plus de cet album.
Déjà, le titre m'avait intrigué. Bien sûr, le sous-titre en couverture dissipe un peu vite cet état, mais j'avais trouvé intéressant le parti-pris de prendre un texte en décalage.
Le contexte historique m'intéressait, moi qui ai visité assez récemment la Grèce et ses vestiges antiques. J'espérais pouvoir trouver une histoire à la fois distrayante et pédagogique (enfin, je voulais en savoir plus sur le Colosse de Rhodes).
Et en fait je me suis pas mal ennuyé à cette lecture. J'ai eu du mal à différencier les personnages masculins de l'histoire, dont les relations et les rôles sont un peu flous. De même l'histoire elle-même n'est vraiment pas fluide. Ro parle d'enlisement dans la seconde partie, pour moi le récit est très vite englué. Je n'ai rien appris sur la construction du Colosse de Rhodes. Je ne sais pas si le conte est fidèle à la légende (voire à l'Histoire), et du coup j'ai encore moins apprécié ma lecture.
Le dessin d'Archerand n'est pas désagréable, mais ses proportions anatomiques aléatoires m'ont semblé un peu dommageables.
Bref, une lecture mineure en ce qui me concerne, cependant je souhaite aux auteurs de continuer à publier, un jour la qualité viendra, s'ils continuent à choisir des histoires un peu originales.
Corteggiani nous compte une histoire possible de la mafia sicilienne par l’intermédiaire d’un vieux journaliste qui fut proche du gros caïd du milieu pendant toute sa vie.
On y retrouve donc tous les ingrédients qui ont fait le succès des parrains ou des affranchis. Ce n’est pas dénué d’intérêt mais c’est un peu lourd ; on a le droit à une myriade de noms italiens et les évènements s’enchaînent un peu trop vite pour que l’on assimile toutes les connections complexes du milieu de la pègre. On s’y perd donc et on n’a pas vraiment le temps de s’attacher aux personnages hormis celui du héros Ciro Villanova qui narre ses aventures aux intérêts relatifs, à deux journalistes contemporains. Finalement le premier cycle de 10 tomes se termine à l’époque de cette interview sans qu’on ait pu se rendre compte de l’enjeu mis en avant.
Les dessins de Malès sont pas mal, quant à ceux de Mitton, j’ai trouvé son style classique excellent, son graphisme donne du charisme aux personnages… très agréable.
Le second cycle de 4 tomes ne présente pas beaucoup d’intérêt. On s’intéresse maintenant aux mafias russe et marseillaise par l’intermédiaire d’un des deux journalistes du premier cycle qui évolue dans la première et écrit un bouquin sur la seconde. Ca n’apporte rien à cette série qui finalement perd beaucoup à commencer par le sens de son titre. Il est juste enrichissant de connaître une partie de l’histoire du milieu français. Le dessinateur quand à lui est assez décevant dans un style trop épuré.
Rien d’exceptionnel donc, pas une mauvaise série, mais cette fresque est inutilement longue et donc ennuyeuse.
Un album qui « fleure bon » l’Italie et où l’humour au second degré et caricature se marient de bonne façon.
Seulement voilà : je n’ai pas ressenti de réel intérêt aux pérégrinations de cette bande de joyeux crétins, d’un curé fana de boxe, du petit voleur des rues, de la « ragazza » pomponnée. Pourtant « quasi tout » y est : l’époque –l’Italie de fin de seconde guerre mondiale-, des personnages typés, un graphisme qui –même si dépouillé- montre un réel talent.
Tout cela aurait pu donner une « comédie à l’italienne » assez délectable et savoureuse dans ses développements. Ben non… j’ai eu affaire à un tome « plat » qui, sans me rebuter, ne m’a pas attiré. L’alchimie du postulat et du dessin était pourtant prometteuse. Mais non, ce n’est pas encore ici que je découvrirai une éventuelle recette de pierre philosophale d’un tome qui m’aurait pleinement satisfait.
Dommage : ça aurait pu être (beaucoup) mieux.
J’ai lu –enfin, essayé de lire- une œuvre que l’on peut qualifier d’intimiste. Je me suis retrouvé à Paris où j’ai rencontré trois artistes : un peintre, un pianiste et un écrivain qui, invités par une fondation, s’y retrouvent pour recevoir un prix de prestige.
C’est ensuite l’intervention d’une journaliste qui, fascinée par les secrets de la création d’une œuvre, va provoquer des rencontres avec ces trois personnages.
Et alors ?… ben… on s’interroge sur l’art, on se pose des interrogations, on y va de souvenirs, de questionnements…
Et alors ?… ben… je ne sais toujours pas car, sincèrement, je ne sais pourquoi l’existence de cet album. Il ne m’a rien amené, ne m’a rien offert si ce n’est un graphisme réaliste vraiment pas « conventionnel » dans sa forme. A part ça ?… ben… et alors ?…
Mwouais… tout ça ne nous ramènera pas le Congo !
« Eva » ?… (prêté par ma belle-fille) : un petit livre sympa, une sorte de petit témoignage de notre temps. Picault y va d’une sorte de style ingénu où l’humour a (heureusement) sa place. J’ai ainsi fait connaissance de sortes de chipies adultes, de jeunes femmes qui –dans un certain sens- n’ont pas grandi (du moins dans leur esprit).
Le dessin ?… j’aime pas trop. Je sais, il en faut pour tous les goûts ; de l’hyper compliqué (façon Druillet) au trait simplifié. Est-ce la mise en page ?… le trait « brut » ?… la simplification voulue des personnages et décors ?… la colorisation ?… je ne sais… mais ce n’est vraiment pas ma tasse de café. Attention, je ne veux absolument pas écrire que c’est mauvais : Picault a un style très personnel qui –dans un sens- rend bien sur papier la vie de son héroïne et tranche dans les conventions « habituelles » d’une BD.
Mais c’est comme ça : je n’apprécie pas trop. Mais peut-être suis-je déjà un peu trop « vieux » pour encaisser cette forme de « nouvelle » BD ?…
Je ne connaissais pas du tout la pièce Ubu Roi, à part de réputation évidemment, et j'espérais bien la découvrir avec cette BD. Eh bien, j'ai bien l'impression après lecture que ça ne m'aurait guère plu de voir cela au théâtre.
Je n'avais déjà pas tellement accroché à l'adaptation de Macbeth par Casanave. Le dessin ne m'y plait que moyennement. Je sais que cet auteur est capable de belles prouesses graphiques, décors pleins d'âme et personnages pleins de vie, mais son style me semble régulièrement trop brouillon dans cette BD.
Quant au récit, c'est trop burlesque mais aussi souvent trop gras à mon goût, et ce n'est ni assez drôle ni assez marquant pour moi. Je comprends la sensation qu'a pu faire cette pièce à l'époque de sa sortie, en 1896, mais depuis il est paru tant et tant de récits absurdes, délirants ou burlesques que celui-ci parait bien fade et inopérant à mon goût. J'ai même trouvé le récit assez longuet dès le second acte, l'effet de surprise et l'intérêt m'ayant quitté.
Je n'accroche pas à cette pièce ou peut-être à son adaptation BD ici présente, mais en tout cas j'ai peiné pour achever cette lecture.
J'aime assez en général les recueils d'histoires courtes. Si certaines de cet album tendent un peu vers le policier/thriller, elles sont en majorité teintées de fantastique voire de science-fiction. Cela devrait d'autant plus me plaire.
Mais non...
Pourtant le dessin n'est pas mauvais. Dans un style réaliste parfois un poil figé, il offre de jolis paysages américains. La colorisation est intéressante également. Les couleurs sont bien choisies, mais un peu entachées à mes yeux par des veines grisées un peu trop présentes et qui donnent de bizarres effets de transparence aux personnages. Le tout manque en outre un peu de profondeur.
Mais c'est surtout le contenu de ces récits qui m'a déçu. Aucune histoire ne m'a marqué ni charmé. Les scénarios sont le plus souvent prévisibles et presque tous vains ou décevants. Certaines conclusions m'ont franchement pris de court, au mauvais sens du terme, me demandant l'intérêt de raconter une histoire pour en arriver à une telle fin, aussi... inutile.
Bref, je n'ai pas accroché même si cela aurait dû être mon genre d'histoire.
Bon, soyons clairs, c'est une énième série qui exploite le filon d'un personnage médiatique, et cela ne sort pas du lot, loin de là.
Enfin du moins sur le plan de l'histoire. Sur le plan graphique, c'est du franco-belge d'humour classique, plutôt soigné, permettant une lecture aisée et rapide. Rudo fait du bon boulot.
Sur le plan de l'histoire, les gags ne volent pas haut, mais avec un personnage comme JCVD, il fallait s'y attendre. J'avoue quand même avoir souri à plusieurs d'entre eux, et la chute du dernier gag du tome 2 (la critique de Télérama au sujet du film de Jean-Claude) m'a beaucoup plu.
Après la lecture des deux premiers tomes de cette série, je reste sur un sentiment mitigé. D’entrée j’avais apprécié le ton libertaire de l’histoire, mais aussi et surtout le dessin somptueux de Béja. Et puis au bout d’un moment, le côté nébuleux de l’histoire avait commencé à refroidir mon enthousiasme. La lecture du tome 2 m’a conforté dans cette impression de ne rien comprendre, d’autant plus que les auteurs ont intercalé dans cette œuvre d’autres de leurs collaborations, telles Nolimé Tangéré et Les Compagnons du Rêve, également torturées au niveau de leur narration. L’intention semble être de vouloir lier l’ensemble de leurs productions, dans une sorte de méta-texte ou méta-univers, qu’il est impossible de saisir si l’on na pas tout lu dans un laps de temps relativement courts. Intention louable, intéressante, mais qui à mon avis ne touchera pas beaucoup de lecteurs…
Quant à moi, pourtant très fan du dessin de Béja, je reste sur l’impression d’être dépassé par cette entreprise…
Tiens, on se serait cru dans le premier tome de la série Hanté… des histoires empruntées au folklore, aux légendes urbaines, auxquelles on accole un élément de sa sauce pour faire « moderne », et hop ! Ici le bagage folklorique vient des écrits de Howard Phillips Lovecraft, écrivain fondateur du fantastique moderne (juste après Edgar Allan Poe). Un écrivain ignoré de son vivant, vénéré après sa mort, souvent surévalué, encore plus souvent imité. Lovecraft, c’est tout de même assez répétitif ; un homme raconte une expérience aux frontières du réel, une rencontre avec l’un de ceux qu’il nomme « les Grands anciens ». C’est tout de même un imaginaire foisonnant, parfois prenant, mais souvent brouillon. Patrick Renault fait ses débuts de scénariste en mixant ces éléments avec des contextes modernes.
Le résultat n’est pas concluant, ni même convaincant. Comme dans Hanté, nous avons des histoires courtes qui se terminent abruptement, sans intérêt réel, sans conclusion surtout. Pire, avec juste un élément intéressant, faire un récit de 5 ou 6 pages relève du défi ; plantage en grand pour Renault. Il n’y a guère qu’une histoire qui m’ait vaguement intéressé dans tout cela ; c’est le récit intitulé « Tunguska » ; c’est aussi celui dont j’ai le plus apprécié le graphisme, exécuté par Stéphane Collignon et Fabien Alquier. A noter également que la première et la dernière histoire (le tome 1 en compte 5) sont à lire en miroir.
Mis à part ce court récit et les illustrations de Stéphane Peru, c’est tout à fait dispensable, même pour les complétistes de l’univers lovecraftien.
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Petit conte léguminesque (ou comment le colosse de Rhodes a été construit)
J'avoue que j'attendais plus de cet album. Déjà, le titre m'avait intrigué. Bien sûr, le sous-titre en couverture dissipe un peu vite cet état, mais j'avais trouvé intéressant le parti-pris de prendre un texte en décalage. Le contexte historique m'intéressait, moi qui ai visité assez récemment la Grèce et ses vestiges antiques. J'espérais pouvoir trouver une histoire à la fois distrayante et pédagogique (enfin, je voulais en savoir plus sur le Colosse de Rhodes). Et en fait je me suis pas mal ennuyé à cette lecture. J'ai eu du mal à différencier les personnages masculins de l'histoire, dont les relations et les rôles sont un peu flous. De même l'histoire elle-même n'est vraiment pas fluide. Ro parle d'enlisement dans la seconde partie, pour moi le récit est très vite englué. Je n'ai rien appris sur la construction du Colosse de Rhodes. Je ne sais pas si le conte est fidèle à la légende (voire à l'Histoire), et du coup j'ai encore moins apprécié ma lecture. Le dessin d'Archerand n'est pas désagréable, mais ses proportions anatomiques aléatoires m'ont semblé un peu dommageables. Bref, une lecture mineure en ce qui me concerne, cependant je souhaite aux auteurs de continuer à publier, un jour la qualité viendra, s'ils continuent à choisir des histoires un peu originales.
De Silence et de Sang
Corteggiani nous compte une histoire possible de la mafia sicilienne par l’intermédiaire d’un vieux journaliste qui fut proche du gros caïd du milieu pendant toute sa vie. On y retrouve donc tous les ingrédients qui ont fait le succès des parrains ou des affranchis. Ce n’est pas dénué d’intérêt mais c’est un peu lourd ; on a le droit à une myriade de noms italiens et les évènements s’enchaînent un peu trop vite pour que l’on assimile toutes les connections complexes du milieu de la pègre. On s’y perd donc et on n’a pas vraiment le temps de s’attacher aux personnages hormis celui du héros Ciro Villanova qui narre ses aventures aux intérêts relatifs, à deux journalistes contemporains. Finalement le premier cycle de 10 tomes se termine à l’époque de cette interview sans qu’on ait pu se rendre compte de l’enjeu mis en avant. Les dessins de Malès sont pas mal, quant à ceux de Mitton, j’ai trouvé son style classique excellent, son graphisme donne du charisme aux personnages… très agréable. Le second cycle de 4 tomes ne présente pas beaucoup d’intérêt. On s’intéresse maintenant aux mafias russe et marseillaise par l’intermédiaire d’un des deux journalistes du premier cycle qui évolue dans la première et écrit un bouquin sur la seconde. Ca n’apporte rien à cette série qui finalement perd beaucoup à commencer par le sens de son titre. Il est juste enrichissant de connaître une partie de l’histoire du milieu français. Le dessinateur quand à lui est assez décevant dans un style trop épuré. Rien d’exceptionnel donc, pas une mauvaise série, mais cette fresque est inutilement longue et donc ennuyeuse.
Romano
Un album qui « fleure bon » l’Italie et où l’humour au second degré et caricature se marient de bonne façon. Seulement voilà : je n’ai pas ressenti de réel intérêt aux pérégrinations de cette bande de joyeux crétins, d’un curé fana de boxe, du petit voleur des rues, de la « ragazza » pomponnée. Pourtant « quasi tout » y est : l’époque –l’Italie de fin de seconde guerre mondiale-, des personnages typés, un graphisme qui –même si dépouillé- montre un réel talent. Tout cela aurait pu donner une « comédie à l’italienne » assez délectable et savoureuse dans ses développements. Ben non… j’ai eu affaire à un tome « plat » qui, sans me rebuter, ne m’a pas attiré. L’alchimie du postulat et du dessin était pourtant prometteuse. Mais non, ce n’est pas encore ici que je découvrirai une éventuelle recette de pierre philosophale d’un tome qui m’aurait pleinement satisfait. Dommage : ça aurait pu être (beaucoup) mieux.
Trois artistes à Paris
J’ai lu –enfin, essayé de lire- une œuvre que l’on peut qualifier d’intimiste. Je me suis retrouvé à Paris où j’ai rencontré trois artistes : un peintre, un pianiste et un écrivain qui, invités par une fondation, s’y retrouvent pour recevoir un prix de prestige. C’est ensuite l’intervention d’une journaliste qui, fascinée par les secrets de la création d’une œuvre, va provoquer des rencontres avec ces trois personnages. Et alors ?… ben… on s’interroge sur l’art, on se pose des interrogations, on y va de souvenirs, de questionnements… Et alors ?… ben… je ne sais toujours pas car, sincèrement, je ne sais pourquoi l’existence de cet album. Il ne m’a rien amené, ne m’a rien offert si ce n’est un graphisme réaliste vraiment pas « conventionnel » dans sa forme. A part ça ?… ben… et alors ?…
Eva - J.F. se cherche désespérément
Mwouais… tout ça ne nous ramènera pas le Congo ! « Eva » ?… (prêté par ma belle-fille) : un petit livre sympa, une sorte de petit témoignage de notre temps. Picault y va d’une sorte de style ingénu où l’humour a (heureusement) sa place. J’ai ainsi fait connaissance de sortes de chipies adultes, de jeunes femmes qui –dans un certain sens- n’ont pas grandi (du moins dans leur esprit). Le dessin ?… j’aime pas trop. Je sais, il en faut pour tous les goûts ; de l’hyper compliqué (façon Druillet) au trait simplifié. Est-ce la mise en page ?… le trait « brut » ?… la simplification voulue des personnages et décors ?… la colorisation ?… je ne sais… mais ce n’est vraiment pas ma tasse de café. Attention, je ne veux absolument pas écrire que c’est mauvais : Picault a un style très personnel qui –dans un sens- rend bien sur papier la vie de son héroïne et tranche dans les conventions « habituelles » d’une BD. Mais c’est comme ça : je n’apprécie pas trop. Mais peut-être suis-je déjà un peu trop « vieux » pour encaisser cette forme de « nouvelle » BD ?…
Ubu Roi
Je ne connaissais pas du tout la pièce Ubu Roi, à part de réputation évidemment, et j'espérais bien la découvrir avec cette BD. Eh bien, j'ai bien l'impression après lecture que ça ne m'aurait guère plu de voir cela au théâtre. Je n'avais déjà pas tellement accroché à l'adaptation de Macbeth par Casanave. Le dessin ne m'y plait que moyennement. Je sais que cet auteur est capable de belles prouesses graphiques, décors pleins d'âme et personnages pleins de vie, mais son style me semble régulièrement trop brouillon dans cette BD. Quant au récit, c'est trop burlesque mais aussi souvent trop gras à mon goût, et ce n'est ni assez drôle ni assez marquant pour moi. Je comprends la sensation qu'a pu faire cette pièce à l'époque de sa sortie, en 1896, mais depuis il est paru tant et tant de récits absurdes, délirants ou burlesques que celui-ci parait bien fade et inopérant à mon goût. J'ai même trouvé le récit assez longuet dès le second acte, l'effet de surprise et l'intérêt m'ayant quitté. Je n'accroche pas à cette pièce ou peut-être à son adaptation BD ici présente, mais en tout cas j'ai peiné pour achever cette lecture.
Ciao Jessica
J'aime assez en général les recueils d'histoires courtes. Si certaines de cet album tendent un peu vers le policier/thriller, elles sont en majorité teintées de fantastique voire de science-fiction. Cela devrait d'autant plus me plaire. Mais non... Pourtant le dessin n'est pas mauvais. Dans un style réaliste parfois un poil figé, il offre de jolis paysages américains. La colorisation est intéressante également. Les couleurs sont bien choisies, mais un peu entachées à mes yeux par des veines grisées un peu trop présentes et qui donnent de bizarres effets de transparence aux personnages. Le tout manque en outre un peu de profondeur. Mais c'est surtout le contenu de ces récits qui m'a déçu. Aucune histoire ne m'a marqué ni charmé. Les scénarios sont le plus souvent prévisibles et presque tous vains ou décevants. Certaines conclusions m'ont franchement pris de court, au mauvais sens du terme, me demandant l'intérêt de raconter une histoire pour en arriver à une telle fin, aussi... inutile. Bref, je n'ai pas accroché même si cela aurait dû être mon genre d'histoire.
Ze World selon Jean-Claude
Bon, soyons clairs, c'est une énième série qui exploite le filon d'un personnage médiatique, et cela ne sort pas du lot, loin de là. Enfin du moins sur le plan de l'histoire. Sur le plan graphique, c'est du franco-belge d'humour classique, plutôt soigné, permettant une lecture aisée et rapide. Rudo fait du bon boulot. Sur le plan de l'histoire, les gags ne volent pas haut, mais avec un personnage comme JCVD, il fallait s'y attendre. J'avoue quand même avoir souri à plusieurs d'entre eux, et la chute du dernier gag du tome 2 (la critique de Télérama au sujet du film de Jean-Claude) m'a beaucoup plu.
Fantic
Après la lecture des deux premiers tomes de cette série, je reste sur un sentiment mitigé. D’entrée j’avais apprécié le ton libertaire de l’histoire, mais aussi et surtout le dessin somptueux de Béja. Et puis au bout d’un moment, le côté nébuleux de l’histoire avait commencé à refroidir mon enthousiasme. La lecture du tome 2 m’a conforté dans cette impression de ne rien comprendre, d’autant plus que les auteurs ont intercalé dans cette œuvre d’autres de leurs collaborations, telles Nolimé Tangéré et Les Compagnons du Rêve, également torturées au niveau de leur narration. L’intention semble être de vouloir lier l’ensemble de leurs productions, dans une sorte de méta-texte ou méta-univers, qu’il est impossible de saisir si l’on na pas tout lu dans un laps de temps relativement courts. Intention louable, intéressante, mais qui à mon avis ne touchera pas beaucoup de lecteurs… Quant à moi, pourtant très fan du dessin de Béja, je reste sur l’impression d’être dépassé par cette entreprise…
Les Mondes de Lovecraft
Tiens, on se serait cru dans le premier tome de la série Hanté… des histoires empruntées au folklore, aux légendes urbaines, auxquelles on accole un élément de sa sauce pour faire « moderne », et hop ! Ici le bagage folklorique vient des écrits de Howard Phillips Lovecraft, écrivain fondateur du fantastique moderne (juste après Edgar Allan Poe). Un écrivain ignoré de son vivant, vénéré après sa mort, souvent surévalué, encore plus souvent imité. Lovecraft, c’est tout de même assez répétitif ; un homme raconte une expérience aux frontières du réel, une rencontre avec l’un de ceux qu’il nomme « les Grands anciens ». C’est tout de même un imaginaire foisonnant, parfois prenant, mais souvent brouillon. Patrick Renault fait ses débuts de scénariste en mixant ces éléments avec des contextes modernes. Le résultat n’est pas concluant, ni même convaincant. Comme dans Hanté, nous avons des histoires courtes qui se terminent abruptement, sans intérêt réel, sans conclusion surtout. Pire, avec juste un élément intéressant, faire un récit de 5 ou 6 pages relève du défi ; plantage en grand pour Renault. Il n’y a guère qu’une histoire qui m’ait vaguement intéressé dans tout cela ; c’est le récit intitulé « Tunguska » ; c’est aussi celui dont j’ai le plus apprécié le graphisme, exécuté par Stéphane Collignon et Fabien Alquier. A noter également que la première et la dernière histoire (le tome 1 en compte 5) sont à lire en miroir. Mis à part ce court récit et les illustrations de Stéphane Peru, c’est tout à fait dispensable, même pour les complétistes de l’univers lovecraftien.