Bonne nouvelle : le tome 6 de "Fog" est sorti et permet, de ce fait, de clôturer l'histoire initiée lors du tome 5. A nouveau, nous sommes face à une intrigue mêlant mystère et rationalité. Un subtil mélange des deux opposés qui fait la richesse de cette série… Au niveau de l’histoire, on part de la découverte d'une jeune femme amnésique et l'enquête nous amène jusqu'en écosse où la domination anglaise ne semble toujours pas acceptée. Au niveau du dessin, il reste à mes yeux exceptionnel (même si nous ne sommes pas tous d’accord là-dessus, mais les goûts sont dans la nature et tant mieux). Bref un bon moment de lecture…
Oui, et définitivement oui !
Larcenet se construit une place à part dans la production BD d'aujourd'hui. Cette série en est encore une belle preuve. A travers le parcours de Marco, jeune homme qui essaie de construire sa vie sans réelle certitude, sans plan... Simplement avec ses idées, ses idéaux, sa passion, son amour... Un homme simple, dans le sens il semble si proche de la plupart d'entre nous, avec ses coups de gueule, ses moments d'incertitude, ses failles immenses... C'est peut-être là que réside le talent de Larcenet : il vous prend aux tripes, se met à nu devant vous, et laisse parler son coeur...
Après un Pourquoi Pete Duel s'est-il suicidé ? assez glauque, à la limite du déprimant, mais très bien rendu et très efficace dans son genre, on pouvait s'attendre à un album assez désespérant. Et effectivement, "Mariée par correspondance" ce n'est pas un roman à l'eau de rose ni la description d'une intégration réussie.
Les deux personnages principaux se sont mariés par correspondance et ne se connaissent donc pas. Une gène se fait donc sentir. Mais la gène en question ne va pas s'estomper. Les personnages ne vont pas apprendre à se découvrir. Ils ne vont pas composer. Au contraire, leurs différences vont se montrer de plus en plus clairement, et apparaître de plus en plus fondamentales aux yeux du lecteur. Qu'on pense à "La guerre des Rose", et on verra un peu le genre de mécanisme infernal qui se met en place. Divergence des intérêts qui deviennent divergence des personnalités. Désir de s'envoler mais pieds pris dans le ciment...
Mais si cet aspect occupe la majeure partie de l'album, c'est bien la fin qui m'a convaincu, puisqu'elle échappe justement à ce mécanisme. Elle rappelle un peu certains films asiatiques (Old Boy, par exemple, puisqu'il vient de sortir) où les personnages ne sont pas exactement ce qu'ils paraissent à première vue et où les personnalités se brouillent de façon étonnante.
C'est noir, oui, mais c'est tellement vrai.
Et bien moi elle m’a beaucoup plu cette BD. Certes, c’est court, il s’agit presque d’une nouvelle. Mais je trouve malgré tout que l’histoire a suffisamment le temps de se développer. La mise en scène est très « Moorienne », les fans de l’auteur (dont je fais partie) auront déjà deviné que comme à son habitude, Alan Moore maîtrise les enchaînements graphiques, les plans originaux et les dialogues recherchés. Bon, soyez averti, on n’atteint quand même pas les sommets de Watchmen !
L’histoire elle-même est très originale, et aborde la relation Batman - Joker, le passé du Joker et la façon dont il utilise la folie pour tenir le coup dans cette vie dénuée de tout sens. La fin est très originale, même si je comprends qu’on puisse la trouver un peu… bizarre. Elle rapproche deux personnages qui ne sont finalement pas aussi différents que l’on pourrait le croire (c’est en tout cas ce que le Joker essaye de nous démontrer).
J’ai aussi remarqué que jamais les deux protagonistes ne s’appellent par leur nom respectif. Ils reformulent toujours leurs phrases pour ne pas avoir à prononcer le mot « Batman » ou « Joker ». Je me demande bien pourquoi… ils ont un peu honte de ce qu’ils sont ? Ils trouvent ces noms ridicules ? Ils veulent en finir avec cette mascarade ? Questions que j’aimerais bien poser à l’auteur. On remarque aussi que les autres personnages non plus ne prononcent jamais ces deux noms.
Pour finir, le dessin est très chouette, bien dans l’esprit de la BD. Je suis vraiment content de mon achat, et je pense la relire assez souvent. En plus ça se trouve facilement d’occasion pour quelques euros.
A conseiller à tous les adorateurs de Batman ou d'Alan Moore.
Je dois avouer que je suis étonné par certaines des critiques. Tout d'abord parce que j'aime ce dessin…Influencé par l’art nouveau, il traduit à merveille l’ambiance de l'époque (dans un style parallèle et beaucoup plus européen, j’avais déjà apprécié "Fog"). Il fallait oser, et je trouve que le travail est de qualité, minutieux, rempli de fantaisies. En témoignent le tableau à colorier ou le jeu de l’oie. Outre cet aspect, j'ai adoré les personnages. Quelle idée géniale de mélanger dans une même histoire tous ces grands noms de la littérature ! Cela m'a donné envie de lire voire de relire certaines épopées de ces grands aventuriers. Tout cela me replonge dans mon enfance et garde un arrière goût de mystère et de rêve. En somme, j'étais déjà au comble de la joie. Toutefois, la cerise sur le gâteau est venue de l'histoire. En effet, le scénario est bien ficelé nous tenant en haleine tout au long de l’histoire. Je n’ai pas eu l’impression de m’ennuyer et au fur et à mesure des pages, de nouveaux détails venaient stimuler mon esprit. Vraiment une oeuvre originale qui donne envie de lire et lire encore plus de bande dessinée de ce type.
Sans conteste, "Maus" est une oeuvre forte dont l’empreinte restera gravée dans le monde de la bande dessiné pendant encore un certain temps. Forte pour différentes raisons. Elle traite de l'Holocauste, thème qui ne sera jamais assez traité, permettant ainsi à travers des modes de communication divers (cinéma, littérature et bande dessinée) de faire passer l'horreur de tels actes au plus grand nombre de personnes (n'oublions pas que certains nient l'existence du génocide juif...). Outre le contenu, cette œuvre recèle d’autres richesses. Elle traite de l’homme avec ses petits problèmes et plus particulièrement de la relation père fils. Qu'est-ce que je suis face à un père qui a survécu à une telle destinée ? Que faire de mon père qui vieillit ? Le thème est abordé de manière subtile, vraie, sans emphase... Car il n’y a pas de solution toute faite. Il n’y a que des problèmes à régler. Enfin, graphiquement, c'est totalement original. Plus particulièrement, l'utilisation des animaux (et ce n’est pas simplement parce qu’il ne savait pas dessiner, bien entendu !) pour retranscrire l’idée de « race » que la propagande nazie tentait de diffuser. Bref, une oeuvre qui ouvre à la réflexion, à lire absolument.
Je ne serais pas aussi tranchant qu'Altaïr dans son avis ci-dessous, mais franchement ce n'en est pas loin à mes yeux.
Ce que j'ai apprécié dans cet album, ce sont les dessins des décors. Altaïr les trouve envahissants et confus. Moi je les trouve bien foutus, même si effectivement ils apportent la confusion car on sent vraiment qu'ils sont là pour rendre le tout plus grandiloquent et crée une foule de décors théatraux qui n'ont pas grand chose à voir avec l'intrigue. Mais par contre, je n'aime pas les dessins des personnages que je trouve trop proches du style manga pour jeunes. Entre autre, les visages ont des expressions répétitives et sans saveur. De même, le coup des plumes d'ange qui parsèment les cases à la façon de X de Clamp, ça me broute très vite.
Le résultat, c'est que même si je trouve qu'objectivement le dessin est de qualité, il est tel qu'il m'énerve tout simplement à la lecture.
Et en matière d'énervement, le scénario se pose là également.
Il commence par une vingtaine de pages confuses, partant à droite à gauche sans qu'on comprenne trop ce qu'il se passe et qui se révèlent finalement assez inutiles quand on est arrivé à la fin et qu'on voit à peu près ce que ces pages étaient sensées contenir.
Ensuite, on comprend l'intrigue qui est à nouveau complètement inspirée à mes yeux de mangas jeunesse style Angel Sanctuary ou alors une version de X simplifiée et sans originalité. Je n'ai guère apprécié le coup des deux héroïnes, archanges au corps d'enfant (comme dans combien de mangas déjà ?), soeurs qui s'opposent, avec des super-pouvoirs qui rendent les humains et même les démons comme de simples jouets entre leurs mains, et qui ont une finesse d'ange qui consiste à sortir une grosse épée et faire gicler le sang de leurs adversaires tout en conservant un visage impassible ou navré mais surtout irritant au possible.
Le scénario joue sur une bête reflexion sur le Bien et le Mal, avec un renversement final totalement raté tellement je n'étais pas rentré dans l'histoire. La narration est mauvaise, emmenant la confusion pour le lecteur, les dialogues sont lourds et emplis d'une philosophie à deux balles, etc...
Voilà, la lecture de cet album m'a tout simplement ennuyé et enervé en même temps. Et si je ne mets pas la note minimale, c'est parce que je trouve le dessin de qualité malgré tout.
Une série qui commence bien. Chaque tome peut se lire indépendamment, il n'est donc pas obligatoire lire toute la série, ce qui m'arrange car je trouve que le niveau chute entre le tome 3 et 4.
Du tome 1 au tome 3, le dessin de François Dermaut est net, précis et bien foutu. Les couleurs sont plutôt bonnes. Et même si les décors sont à mes yeux mieux réussis que les personnages, je trouve que le dessin est bon.
Mais Joëlle Savey prend le relais à partir du tome 4 et là, je n'aime plus du tout. Les visages sont changeants et méconnaissables, les anatomies des personnages sont bizarres et souvent écrasées, le trait devient gras et brouillon à mes yeux. Bref, visuellement, la série n'a plus du tout le même aspect et je n'aime plus du tout.
Et en fait, le scénario a suivi la même voie également.
Chaque tome reprend à peu près la même trame d'intrigue : à chaque fois, il s'est passé quelque chose de mystérieux des années plus tôt dans une région dans laquelle Toussaint, le héros, arrive (le mystère en question porte souvent sur d'anciennes histoires d'amours, d'amitiés trahies, de violences oubliées...) et Toussaint va servir de catalyseur pour dénouer le mystère et dévoiler la vérité sur ces faits passés. Cette trame n'est pas mauvaise mais devient assez répétitive quand à chaque tome, on retrouve vraiment presque toujours la même forme d'histoire.
Les deux premiers tomes sont bien. Le décor historique est original et bien fait, on plonge vraiment dans la campagne française de la fin du 19e siècle. les histoires sont assez prenantes voire même assez touchantes. Bref, les deux premiers albums sont de bonne qualité.
Le tome 3 est déjà moins prenant. La trame répétitive de l'histoire commence à lasser et l'histoire de ce tome m'a largement moins plu que les précédents albums.
Mais c'est surtout au tome 4 que j'ai complètement décroché. Déjà le nouveau dessin gâche une grosse partie de la qualité de l'album, mais en plus j'ai trouvé l'histoire franchement mauvaise : incohérences, facilités scénaristiques, manque d'originalité, inintérêt, etc... Bref, un tome 4 largement moins bon que les précédents et qui m'a fait abandonner aussi sec la série.
Lisez les 2 premiers tomes, ou le 3 à la rigueur, mais personnellement, je vous conseille de vous arrêter là.
"Maus" est une oeuvre vraiment riche, plus complexe qu'il n'y paraît, et qui peut être abordée sous bien des angles. Je vais me contenter d'exposer les aspects qui me poussent à qualifier cette oeuvre de culte.
L'objectif premier de Spiegelman ? Remplir son devoir de mémoire. Un survivant raconte, comme l'ont fait beaucoup d'autres (Primo Levi en premier, avec beaucoup de talent), mais l'abondance des témoignages est peut-être ce qui justement nous a empêché d'oublier jusqu'ici, et c'est de tout première importance.
Devoir de mémoire, donc. Mais Spiegelman le remplit, bien, en trame de fond uniquement. Car les préoccupations de l'auteur se situent autre part ; oeuvre sur la mémoire en elle-même, sur la sincérité, sur l'artiste en général. La superbe mise en abîme du début du second tome est peut-être en cela le passage le plus passionnant de l'oeuvre. Comment, après l'avoir lu, peut-on encore qualifier "Maus" d'oeuvre classique, banale ?
Enfin, Spiegelman pose sur son père un regard d'autant plus tendre et respectueux qu'il est sincère. Manifestement, il écrit aussi pour se faire pardonner son manque de tolérance vis-à-vis d'un père marqué à jamais par la guerre. Fascinant, de bout en bout. Il est certain qu'on ne referme pas "Maus" à la légère, et j'ai rarement eu entre les mains une bd d'aussi grande portée. Lecture obligatoire. Pour tous.
Hummmmmmmmmm, pour l'instant je n'ai lu que trois tomes mais j'avoue avoir bien aimé.
C'est lourdingue, bête et humour très "caca pipi petites culottes et filles sous la douche " et ça va sûrement me barber au 10e tome (je suis endurant), mais pour l'instant je ne dissimulerais pas que j'ai bien rigolé avec cet abruti d'Onizuka.
En plus je trouve que le faire devenir prof est une idée assez bien trouvée qui laisse le champ à pas mal de trouvailles marrantes (et surtout on meurt d'impatience qu'il foute une raclée à ses élèves qui le prennent pour un con alors qu'il est super balèze...)
Bon, on va lire la suite et je crois que la note risque de baisser !
:'(
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Fog
Bonne nouvelle : le tome 6 de "Fog" est sorti et permet, de ce fait, de clôturer l'histoire initiée lors du tome 5. A nouveau, nous sommes face à une intrigue mêlant mystère et rationalité. Un subtil mélange des deux opposés qui fait la richesse de cette série… Au niveau de l’histoire, on part de la découverte d'une jeune femme amnésique et l'enquête nous amène jusqu'en écosse où la domination anglaise ne semble toujours pas acceptée. Au niveau du dessin, il reste à mes yeux exceptionnel (même si nous ne sommes pas tous d’accord là-dessus, mais les goûts sont dans la nature et tant mieux). Bref un bon moment de lecture…
Le combat ordinaire
Oui, et définitivement oui ! Larcenet se construit une place à part dans la production BD d'aujourd'hui. Cette série en est encore une belle preuve. A travers le parcours de Marco, jeune homme qui essaie de construire sa vie sans réelle certitude, sans plan... Simplement avec ses idées, ses idéaux, sa passion, son amour... Un homme simple, dans le sens il semble si proche de la plupart d'entre nous, avec ses coups de gueule, ses moments d'incertitude, ses failles immenses... C'est peut-être là que réside le talent de Larcenet : il vous prend aux tripes, se met à nu devant vous, et laisse parler son coeur...
Mariée par correspondance
Après un Pourquoi Pete Duel s'est-il suicidé ? assez glauque, à la limite du déprimant, mais très bien rendu et très efficace dans son genre, on pouvait s'attendre à un album assez désespérant. Et effectivement, "Mariée par correspondance" ce n'est pas un roman à l'eau de rose ni la description d'une intégration réussie. Les deux personnages principaux se sont mariés par correspondance et ne se connaissent donc pas. Une gène se fait donc sentir. Mais la gène en question ne va pas s'estomper. Les personnages ne vont pas apprendre à se découvrir. Ils ne vont pas composer. Au contraire, leurs différences vont se montrer de plus en plus clairement, et apparaître de plus en plus fondamentales aux yeux du lecteur. Qu'on pense à "La guerre des Rose", et on verra un peu le genre de mécanisme infernal qui se met en place. Divergence des intérêts qui deviennent divergence des personnalités. Désir de s'envoler mais pieds pris dans le ciment... Mais si cet aspect occupe la majeure partie de l'album, c'est bien la fin qui m'a convaincu, puisqu'elle échappe justement à ce mécanisme. Elle rappelle un peu certains films asiatiques (Old Boy, par exemple, puisqu'il vient de sortir) où les personnages ne sont pas exactement ce qu'ils paraissent à première vue et où les personnalités se brouillent de façon étonnante. C'est noir, oui, mais c'est tellement vrai.
Killing Joke (Batman - The Killing Joke/Rire et Mourir/Souriez !)
Et bien moi elle m’a beaucoup plu cette BD. Certes, c’est court, il s’agit presque d’une nouvelle. Mais je trouve malgré tout que l’histoire a suffisamment le temps de se développer. La mise en scène est très « Moorienne », les fans de l’auteur (dont je fais partie) auront déjà deviné que comme à son habitude, Alan Moore maîtrise les enchaînements graphiques, les plans originaux et les dialogues recherchés. Bon, soyez averti, on n’atteint quand même pas les sommets de Watchmen ! L’histoire elle-même est très originale, et aborde la relation Batman - Joker, le passé du Joker et la façon dont il utilise la folie pour tenir le coup dans cette vie dénuée de tout sens. La fin est très originale, même si je comprends qu’on puisse la trouver un peu… bizarre. Elle rapproche deux personnages qui ne sont finalement pas aussi différents que l’on pourrait le croire (c’est en tout cas ce que le Joker essaye de nous démontrer). J’ai aussi remarqué que jamais les deux protagonistes ne s’appellent par leur nom respectif. Ils reformulent toujours leurs phrases pour ne pas avoir à prononcer le mot « Batman » ou « Joker ». Je me demande bien pourquoi… ils ont un peu honte de ce qu’ils sont ? Ils trouvent ces noms ridicules ? Ils veulent en finir avec cette mascarade ? Questions que j’aimerais bien poser à l’auteur. On remarque aussi que les autres personnages non plus ne prononcent jamais ces deux noms. Pour finir, le dessin est très chouette, bien dans l’esprit de la BD. Je suis vraiment content de mon achat, et je pense la relire assez souvent. En plus ça se trouve facilement d’occasion pour quelques euros. A conseiller à tous les adorateurs de Batman ou d'Alan Moore.
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires
Je dois avouer que je suis étonné par certaines des critiques. Tout d'abord parce que j'aime ce dessin…Influencé par l’art nouveau, il traduit à merveille l’ambiance de l'époque (dans un style parallèle et beaucoup plus européen, j’avais déjà apprécié "Fog"). Il fallait oser, et je trouve que le travail est de qualité, minutieux, rempli de fantaisies. En témoignent le tableau à colorier ou le jeu de l’oie. Outre cet aspect, j'ai adoré les personnages. Quelle idée géniale de mélanger dans une même histoire tous ces grands noms de la littérature ! Cela m'a donné envie de lire voire de relire certaines épopées de ces grands aventuriers. Tout cela me replonge dans mon enfance et garde un arrière goût de mystère et de rêve. En somme, j'étais déjà au comble de la joie. Toutefois, la cerise sur le gâteau est venue de l'histoire. En effet, le scénario est bien ficelé nous tenant en haleine tout au long de l’histoire. Je n’ai pas eu l’impression de m’ennuyer et au fur et à mesure des pages, de nouveaux détails venaient stimuler mon esprit. Vraiment une oeuvre originale qui donne envie de lire et lire encore plus de bande dessinée de ce type.
Maus
Sans conteste, "Maus" est une oeuvre forte dont l’empreinte restera gravée dans le monde de la bande dessiné pendant encore un certain temps. Forte pour différentes raisons. Elle traite de l'Holocauste, thème qui ne sera jamais assez traité, permettant ainsi à travers des modes de communication divers (cinéma, littérature et bande dessinée) de faire passer l'horreur de tels actes au plus grand nombre de personnes (n'oublions pas que certains nient l'existence du génocide juif...). Outre le contenu, cette œuvre recèle d’autres richesses. Elle traite de l’homme avec ses petits problèmes et plus particulièrement de la relation père fils. Qu'est-ce que je suis face à un père qui a survécu à une telle destinée ? Que faire de mon père qui vieillit ? Le thème est abordé de manière subtile, vraie, sans emphase... Car il n’y a pas de solution toute faite. Il n’y a que des problèmes à régler. Enfin, graphiquement, c'est totalement original. Plus particulièrement, l'utilisation des animaux (et ce n’est pas simplement parce qu’il ne savait pas dessiner, bien entendu !) pour retranscrire l’idée de « race » que la propagande nazie tentait de diffuser. Bref, une oeuvre qui ouvre à la réflexion, à lire absolument.
Gabrielle
Je ne serais pas aussi tranchant qu'Altaïr dans son avis ci-dessous, mais franchement ce n'en est pas loin à mes yeux. Ce que j'ai apprécié dans cet album, ce sont les dessins des décors. Altaïr les trouve envahissants et confus. Moi je les trouve bien foutus, même si effectivement ils apportent la confusion car on sent vraiment qu'ils sont là pour rendre le tout plus grandiloquent et crée une foule de décors théatraux qui n'ont pas grand chose à voir avec l'intrigue. Mais par contre, je n'aime pas les dessins des personnages que je trouve trop proches du style manga pour jeunes. Entre autre, les visages ont des expressions répétitives et sans saveur. De même, le coup des plumes d'ange qui parsèment les cases à la façon de X de Clamp, ça me broute très vite. Le résultat, c'est que même si je trouve qu'objectivement le dessin est de qualité, il est tel qu'il m'énerve tout simplement à la lecture. Et en matière d'énervement, le scénario se pose là également. Il commence par une vingtaine de pages confuses, partant à droite à gauche sans qu'on comprenne trop ce qu'il se passe et qui se révèlent finalement assez inutiles quand on est arrivé à la fin et qu'on voit à peu près ce que ces pages étaient sensées contenir. Ensuite, on comprend l'intrigue qui est à nouveau complètement inspirée à mes yeux de mangas jeunesse style Angel Sanctuary ou alors une version de X simplifiée et sans originalité. Je n'ai guère apprécié le coup des deux héroïnes, archanges au corps d'enfant (comme dans combien de mangas déjà ?), soeurs qui s'opposent, avec des super-pouvoirs qui rendent les humains et même les démons comme de simples jouets entre leurs mains, et qui ont une finesse d'ange qui consiste à sortir une grosse épée et faire gicler le sang de leurs adversaires tout en conservant un visage impassible ou navré mais surtout irritant au possible. Le scénario joue sur une bête reflexion sur le Bien et le Mal, avec un renversement final totalement raté tellement je n'étais pas rentré dans l'histoire. La narration est mauvaise, emmenant la confusion pour le lecteur, les dialogues sont lourds et emplis d'une philosophie à deux balles, etc... Voilà, la lecture de cet album m'a tout simplement ennuyé et enervé en même temps. Et si je ne mets pas la note minimale, c'est parce que je trouve le dessin de qualité malgré tout.
Souvenirs de Toussaint
Une série qui commence bien. Chaque tome peut se lire indépendamment, il n'est donc pas obligatoire lire toute la série, ce qui m'arrange car je trouve que le niveau chute entre le tome 3 et 4. Du tome 1 au tome 3, le dessin de François Dermaut est net, précis et bien foutu. Les couleurs sont plutôt bonnes. Et même si les décors sont à mes yeux mieux réussis que les personnages, je trouve que le dessin est bon. Mais Joëlle Savey prend le relais à partir du tome 4 et là, je n'aime plus du tout. Les visages sont changeants et méconnaissables, les anatomies des personnages sont bizarres et souvent écrasées, le trait devient gras et brouillon à mes yeux. Bref, visuellement, la série n'a plus du tout le même aspect et je n'aime plus du tout. Et en fait, le scénario a suivi la même voie également. Chaque tome reprend à peu près la même trame d'intrigue : à chaque fois, il s'est passé quelque chose de mystérieux des années plus tôt dans une région dans laquelle Toussaint, le héros, arrive (le mystère en question porte souvent sur d'anciennes histoires d'amours, d'amitiés trahies, de violences oubliées...) et Toussaint va servir de catalyseur pour dénouer le mystère et dévoiler la vérité sur ces faits passés. Cette trame n'est pas mauvaise mais devient assez répétitive quand à chaque tome, on retrouve vraiment presque toujours la même forme d'histoire. Les deux premiers tomes sont bien. Le décor historique est original et bien fait, on plonge vraiment dans la campagne française de la fin du 19e siècle. les histoires sont assez prenantes voire même assez touchantes. Bref, les deux premiers albums sont de bonne qualité. Le tome 3 est déjà moins prenant. La trame répétitive de l'histoire commence à lasser et l'histoire de ce tome m'a largement moins plu que les précédents albums. Mais c'est surtout au tome 4 que j'ai complètement décroché. Déjà le nouveau dessin gâche une grosse partie de la qualité de l'album, mais en plus j'ai trouvé l'histoire franchement mauvaise : incohérences, facilités scénaristiques, manque d'originalité, inintérêt, etc... Bref, un tome 4 largement moins bon que les précédents et qui m'a fait abandonner aussi sec la série. Lisez les 2 premiers tomes, ou le 3 à la rigueur, mais personnellement, je vous conseille de vous arrêter là.
Maus
"Maus" est une oeuvre vraiment riche, plus complexe qu'il n'y paraît, et qui peut être abordée sous bien des angles. Je vais me contenter d'exposer les aspects qui me poussent à qualifier cette oeuvre de culte. L'objectif premier de Spiegelman ? Remplir son devoir de mémoire. Un survivant raconte, comme l'ont fait beaucoup d'autres (Primo Levi en premier, avec beaucoup de talent), mais l'abondance des témoignages est peut-être ce qui justement nous a empêché d'oublier jusqu'ici, et c'est de tout première importance. Devoir de mémoire, donc. Mais Spiegelman le remplit, bien, en trame de fond uniquement. Car les préoccupations de l'auteur se situent autre part ; oeuvre sur la mémoire en elle-même, sur la sincérité, sur l'artiste en général. La superbe mise en abîme du début du second tome est peut-être en cela le passage le plus passionnant de l'oeuvre. Comment, après l'avoir lu, peut-on encore qualifier "Maus" d'oeuvre classique, banale ? Enfin, Spiegelman pose sur son père un regard d'autant plus tendre et respectueux qu'il est sincère. Manifestement, il écrit aussi pour se faire pardonner son manque de tolérance vis-à-vis d'un père marqué à jamais par la guerre. Fascinant, de bout en bout. Il est certain qu'on ne referme pas "Maus" à la légère, et j'ai rarement eu entre les mains une bd d'aussi grande portée. Lecture obligatoire. Pour tous.
GTO - Great Teacher Onizuka
Hummmmmmmmmm, pour l'instant je n'ai lu que trois tomes mais j'avoue avoir bien aimé. C'est lourdingue, bête et humour très "caca pipi petites culottes et filles sous la douche " et ça va sûrement me barber au 10e tome (je suis endurant), mais pour l'instant je ne dissimulerais pas que j'ai bien rigolé avec cet abruti d'Onizuka. En plus je trouve que le faire devenir prof est une idée assez bien trouvée qui laisse le champ à pas mal de trouvailles marrantes (et surtout on meurt d'impatience qu'il foute une raclée à ses élèves qui le prennent pour un con alors qu'il est super balèze...) Bon, on va lire la suite et je crois que la note risque de baisser ! :'(