Les derniers avis (111559 avis)

Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Kindergarten Wars
Kindergarten Wars

2.5 J'ai lu les 5 premiers tomes et je pense que c'est assez pour moi. C'est vraiment le genre de manga avec une prémisse débile qui me fait bien sourire, sauf que passés les premiers chapitres je me rends compte que cela tourne vite en rond même si d'autres personnages récurrents font leur apparition. Les running gags du genre l'héroïne qui aime les beaux gosses deviennent vite répétitifs et un peu lourds. Il y a des moments plus sérieux, mais ils utilisent les mêmes éléments que j'ai vu dans n'importe quel manga ou anime qui contient un ou des personnages qui ont été transformés en assassin invincible et du coup je n'ai pas été touché par les moments les plus émotifs de la série. Les personnages sont des stéréotypes réduits à un gimmick répété encore et encore. Et lorsque je vois qu’il y a déjà 14 tomes parus au Japon, je me demande vraiment comment c’est possible. Dommage parce que le dessin est pas mal. Il y a beaucoup de scènes d'actions donc du coup les tomes se lisent tout de même un peu vite.

03/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Roi Louve
Le Roi Louve

Le Roi Louve se déroule dans un univers où cohabitent des humains dominés par les femmes devenues ovipares, et des hommes-loups changeant de sexe tous les mois... à moins d'absorber un œuf humain qui pourra fixer leur genre définitivement. Entre ces deux peuples, une paix fragile perdure tant que les humains livrent chaque mois deux de leurs œufs aux loups. Mais les ambitions traitresses de l'un des loups et le désir de liberté du descendant de leur roi, décidé.e à devenir une fille alors que la coutume veut qu'il/elle devienne un homme, va précipiter les évènements. La série débute comme une fantasy légère à l'ancienne, dans un esprit qui rappellera aux nostalgiques les débuts des années 2000, quand Soleil inondait le marché de bandes dessinées parfois très moyennes, mais parfois aussi très réjouissantes. Assez vite, pourtant, elle aborde des thématiques beaucoup plus contemporaines : théorie du genre, choix de son sexe, et pouvoir lié à l'identité. Le dessinateur Adrian, issu du monde de l'animation et passé par l'univers de Wakfu, propose un style dynamique et moderne. Il accorde un soin réel aux planches de Roi Louve, très attrayantes tant par le trait que par la couleur, avec des personnages expressifs et des décors simples mais efficaces. L'histoire gagne en intérêt grâce à la coexistence entre ces deux peuples singuliers : d'un côté, une société humaine matriarcale centrée sur une étrange reproduction ovipare ; de l'autre, une société de loups anthropomorphes, à la fois sexuellement instable et pourtant profondément marquée par une culture viriliste. À cela s'ajoute la présence intrigante des Sanzames, des humains morts-vivants, privés de volonté par un lac surnaturel. Au cœur de tout cela, le couple de héros reste relativement classique : deux adolescents en fuite pour vivre librement leur amour interdit. Mais l'originalité naît du fait que l'un d'eux est un loup en pleine mutation sexuelle, ce qui introduit une réflexion sur la transidentité et l'amour pansexuel. L'intrigue manque un peu de profondeur au début, notamment parce que l'univers semble limité à deux cités et à leur environnement immédiat, et que les héros conservent des motivations très adolescentes. Mais elle gagne vite en complexité, avec des intrigues secondaires autour du pouvoir et de la succession, aussi bien chez les humains que chez les loups. En parallèle, le petit groupe de héros poursuit sa propre quête, riche en péripéties, avant de revenir vers les siens. Le rythme est parfois brusque, avec des transitions soudaines aussi bien dans les actions que dans les intrigues politiques, mais le récit en devient dense et imprévisible, ce qui reste plaisant. En revanche, la conclusion laisse un goût d'inachevé. Le tome 3 est présenté comme la fin, mais il donne franchement l'impression que la série appelle une suite, tant il reste de questions ouvertes. Le rythme s'accélère brutalement, comme si le mot Fin avait été posé au milieu d'une respiration. Cela paraît étrange, presque comme si le projet avait été interrompu, alors même qu'il semble avoir été conçu dès le départ pour s'étendre sur trois tomes. C'est frustrant et ça me laisse circonspect, même si j'ai pris plaisir à lire cette aventure jusqu'au bout, notamment pour sa manière intéressante d'aborder les questions de genre et de pouvoir.

04/01/2023 (MAJ le 03/07/2025) (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Pillard de guerre
Pillard de guerre

Philippe Pelaez et Francis Porcel poursuivent les aventures de leur héros Ferdinand Tirancourt dans ce qui prend de plus en plus l'allure d'une vaste fresque du monde des années 1910. Cet album fait suite à Pinard de guerre et Bagnard de guerre, mais comme les précédents, il peut se lire de manière indépendante : il n'est pas indispensable d'avoir lu les tomes précédents, même si le passé du personnage principal gagne en épaisseur. Cette fois, Ferdinand mène une petite bande de pillards qui profite du chaos régnant au Mexique, en pleine guerre civile entre les troupes gouvernementales et les révolutionnaires de Pancho Villa, avec l'intervention supplémentaire de l'armée américaine venue venger l'attaque de Columbus. Son objectif est simple : amasser assez d'argent pour fuir vers Tahiti. Pour cela, il tente de vendre à Pancho Villa des informations sur une cache d'armes et un plan pour renflouer ses finances révolutionnaires. Comme toujours, il le fait avec toute sa gouaille, défiant les susceptibilités locales avec une désinvolture teintée de lucidité cynique. C'est un plaisir de retrouver ce personnage déjà marquant, même si l'on pourrait presque suivre un autre héros tant le décor change radicalement. Ce qui distingue vraiment Ferdinand, c'est son égoïsme de façade et son regard désabusé sur le monde. Le contexte, lui, est original et intéressant, car peu familier du lectorat francophone. La BD offre ainsi un aperçu accessible d'un pan complexe de l'histoire mexicaine, en suivant une intrigue rythmée mêlant action, tactiques de guérilla et retournements de situation. Ferdinand poursuit sa route tortueuse, cherchant toujours à s'extraire de la violence ambiante pour enfin trouver un semblant de paix. C'est bien mené, porté par des personnages aux personnalités affirmées et un dessin de qualité. La narration souffre toutefois d'une structure un peu brouillonne, ce qui empêche l'ensemble d'être aussi marquant que les albums précédents. Reste une lecture divertissante, comme une parenthèse dépaysante en attendant peut-être un retour aux fondamentaux si les auteurs continuent la saga avec une ou plusieurs autres histoires.

03/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Arcadium
Arcadium

Je ne connais pas l’auteur, mais sa découverte s’est ici accompagnée d’une déception. C’est une BD qui lorgne clairement vers le comics moderne, que ce soit pour le dessin et la colorisation (très sombre), ou pour le type de récit, jouant sur une horreur à la Stephen King. A part la colorisation informatique qui n’est pas mon truc, et des décors sacrifiés, le côté graphique passe globalement – sans m’emballer. Mais c’est plutôt l’intrigue qui m’a laissé de côté. J’avoue ne pas tout avoir compris – et ce que j’en ai compris ne m’a pas vraiment captivé. Il y a trop de zones d’ombre, de pistes proposées sans que l’on nous montre où elles nous mènent. Enfin, les personnages ne sont pas attachants, et ils manquent tous de profondeur, on ne sait pas grand-chose d’eux. L’inévitable mal être de jeunes ados/adultes ne dépasse pas ici le cliché. Gros bof me concernant.

03/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Trois Fantômes de Tesla
Les Trois Fantômes de Tesla

J'ai plutôt apprécié l'habillage graphique de cette série. Le style réaliste de Guilhem est plaisant, dynamique. Et certains aspects steampunk, ces savants développant des machines plus ou moins infernales, dans une période de tension (ici la seconde guerre mondiale) m'ont un peu fait penser à certains Blake et Mortimer - avec un dessin plus moderne et "Vernien" et moins de texte! L'histoire se laisse lire, mais le lecteur doit accepter quelques facilités pour entrer dans cette uchronie. J'ai par exemple été surpris d'entendre parler de début de défaite allemande ou de kamikazes japonais durant l'été 1942. De la même façon le personnage d'Edison est surprenant au passage un peu trop machiavélique basique). Les auteurs prennent le parti de se jouer des explications scientifiques. Pourquoi pas ? Nous devons aussi accepter le cliché du gamin/héros qui est embarqué par hasard au cœur de cette aventure. Forcément c'est un passionné de sciences et rien ne l'impressionne ! Bon, une fois acceptées toutes ces choses, on peut se plonger dans une histoire mêlant Histoire, fantastique et SF. ça se laisse lire, comme un divertissement sur lequel il ne faut pas forcément revenir. Et le final est un peu expédié, abrupt. finalement, cette histoire, sa conclusion (et les petites pastilles biographiques donnant des nouvelles des personnages après cette histoire en fin d'album) me font penser que le coeur de cible était plutôt le lectorat adolescent - même si ça passe la barrière de l'âge.

03/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Sunstone
Sunstone

Sunstone est une série pour le moins atypique. Pas tant pour son sujet, le BDSM, que pour son traitement de ce dernier. Là où l'on pourrait s'attendre à une simple histoire érotique avec une intrigue d'amour en prime on retrouve en fait une histoire d'amour avant tout, avec ses joies sincères, ses problèmes, sa complexité, une histoire d'amour bien réelle quoi. C'est ça qui frappe dans cette histoire : l'envie de se rapprocher le plus possible d'un sentiment de réel, y compris dans son approche érotique. Ici, on parle de ce qu'il y a derrière les relations sexuelles, ce qu'il y a aussi derrière l'image du BDSM, on s'éloigne de la représentation enjolivée, on se rapproche des gens qu'il y a derrière, avec leurs vies, leurs attentes et leurs angoisses. On nous parle de tous ces gens passionnés de jeux de rôles, de restrictions, de contrôle, sans diaboliser où enjoliver la chose. On nous parle avant tout des gens, voilà. Bon, bon, "l'histoire de fesses nous parle tout autant des fesses que des corps attachés au bout", certes, mais quid de l'histoire d'amour ? Elle est bonne, très bonne. En tout cas suffisamment bonne pour me faire lâcher la larmichette sur la fin (étant très émotive, cette information a une valeur toute relative, je vous mets en garde). Comme dit plus haut les personnages sont humains, semblent réels, on ne nous cache jamais leurs problèmes terre-à-terre, on nous parle toujours de leurs vies, leurs émotions, leurs ressentis, on apprécie les voir rire, se charrier, on souffre lorsqu'ils souffrent, … Bref, je ne vais pas vous faire la totale, vous voyez le topo : tous les personnages sont attachants (rire). Un défaut cependant. Bon, il est unique mais j'aurais sans doute un peu de mal à l'expliquer, alors accrochez vous. J'ai un grand respect pour le travail graphique de Stjepan Sejic, je trouve ses dessins magnifiques et son travail des expressions saisissant. Pourtant, il y a toujours un petit truc qui me chiffonne dans chacune de ses histoires, c'est cet étrange ressenti qu'il fétichise les relations saphiques. Entendons-nous bien, il traite chacun des personnages de ses histoires avec le même sérieux que dans cette série, ils semblent toujours humains et restent attachants, donc ses personnages saphiques restent bons. Cependant je ne peux pas m'empêcher d'être toujours un peu… disons gênée… lors de mes lectures. Je ne sais pas, sans doute est-ce le fait qu'il dessine toujours ses personnages féminins avec des plastiques parfaites (en tout "parfaites" dans les canons de beautés d'hommes hétéros actuels), ou bien alors c'est le fait qu'il semble beaucoup s'intéresser à la question de la sexualité des couples saphiques (je vous jure, cela revient souvent dans ses récits), en tout cas je ne peux m'empêcher d'avoir une guerre interne à chacune de mes lectures en me demandant si les relations saphiques qu'il dépeins entre dans la case "bonne représentation" ou bien "fétichisme". Bref, défaut mis à part, Sunstone est une série spéciale, dans le sens où l'on ne s'attend pas à un traitement si sérieux et humain du sujet de la sexualité (surtout en ce qui concerne les kinks) dans une œuvre qui reste tout de même dans sa forme un récit érotique. C'est aussi une série spéciale pour moi, car je l'avais découverte en ligne par hasard durant la fin de mon adolescence, à peu près au même moment où je me posais de nombreuses questions sur ma sexualité (et où, peut-être, je lorgnais légèrement sur l'univers du BDSM, mais ce serait-là une autre histoire que je vous épargnerais). Aujourd'hui je serais sans doute plus critique sur cette œuvre que lors de ma découverte, encore une fois mon incapacité à savoir si la série fétichise ou non sa relation centrale façon "catégorie lesbienne sur pornhub - mais avec des sentiments autour" me parasite un peu mes relectures, mais malgré tout la série reste bonne et sincèrement surprenante. Je dédicace bien évidemment cet avis à Gruizzli, je m'étais engagée à aviser la série et c'est maintenant chose faite. PS : Papa, si tu passes par là, ignore le passage où je parle d'avoir lu pour la première fois cette BD étant ado. Ta fille était chaste, tu m'entends ? Chaste !

03/07/2025 (modifier)
Par Mashiro
Note: 3/5
Couverture de la série Derniers jours de guerre - Bosnie 1995-1996 (Soba)
Derniers jours de guerre - Bosnie 1995-1996 (Soba)

Cette oeuvre compile deux petites histoires : Noël avec Karadzic et Soba. Elles font suite à une des oeuvres majeures de Joe Sacco, Safe Area Gorazde, dans laquelle l’auteur retrace des évènements de guerre en Bosnie dans la fin des années 90. Dans un contexte d’après-guerre, « Noël avec Karadzic » est le premier récit dans lequel Sacco suit ses amis journalistes à la recherche de Karadzic, un criminel de guerre Bosniaque. Une scène assez parlante est celle où les journalistes essayent à tout prix de faire un enregistrement sonore de coup de feu pour leur reportage afin de pouvoir l’envoyer à leur rédaction. Il y a un côté parlant dans lequel le journaliste n’humanise pas réellement ce qui l’entoure (d’autres être humains qui vivent des coups de feu au pied de leur port au quotidien) mais plutôt un voyeurisme dans le malheur. On retrouve des scènes similaire dans l’oeuvre de Sacco dans ses reportages en Cisjordanie, ce qui laisse penser une experience universelle au journalisme de guerre. Plus tard dans l’histoire, Sacco et sa bande finisse par trouver le criminel de guerre dans une église lors d’une cérémonie Noël. Il finisse par assister à la messe à ses côtés. Et il y a un réel choc de la part de l’auteur, qui se trouve face à un homme calme, tranquille, quiconque, tandis que cette même personne est responsable il n’y pa si longtemps de camps de concentration et de nettoyage éthnique. La banalité du mal en quelques pages. Dans la seconde oeuvre « Soba », on suit une personnage du même nom qui est à la fois démineur pour l’armée bosniaque et artiste désabusé le reste du temps dans les bars et boites de Sarajevo. Le témoignage assez unique montre d’une certaine manière les dessous de la guerre, entre ce qui ont fui et ceux qui ont fait le choix de rester, ceux qui partent aux fronts et ceux qui ne reviennent jamais. Dans Soba il y a un héro assez tragique, dans le sens où, il n’existe que grâce à Sarajevo. S’il quitte Sarajevo, il n’est plus personne, et si Sarajevo tombe, il sera mort. S’en suit donc un combat pour cette ville qu’il aime et qui l’aime. Les chiens m’ont fait penser aux mêmes chiens décrits dans les oeuvres de Orhan Pamuk. Dans les deux oeuvres, il est assez amusant de voir le style de l’auteur qui n’a pas encore totalement muri, les traits sont plus grossiers que dans les ouvrages qu’il publiera par la suite, peut être même un peu plus cartoon. Le contraste des couleurs pas toujours très bien maitrisé. Un chouette bonus à l’oeuvre de Sacco mais qui reste anecdotique.

03/07/2025 (modifier)
Par Jony
Note: 5/5
Couverture de la série L'Ombre du Corbeau
L'Ombre du Corbeau

C'est une œuvre majeure avec en préface la définition du "fantastique". Les temps se superposent dans cette guerre de 14. Absurdité de la guerre. Le monde du malheureux Hans von Berlichingen bascule dans une autre monde où différents personnages incarnent une manière de mourir.

03/07/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Les Sentiments du Prince Charles
Les Sentiments du Prince Charles

2.5 Un autre documentaire qui déconstruit l'homme, la femme et les relations hétérosexuelles. Ce n'est pas le meilleur que j'ai lu, mais si je me fis à la date de parution, cette BD a le mérite d'être paru avant d'autres documentaires du même genre. Il y a des réflexions intéressantes dans cet album, mais comme l'ont écrit les autres posteurs, cela reste un album qui apporte peu de bonheur à la lecture. Le dessin est moyen et parfois il y a tellement de texte qu'on se demande pourquoi c'est une BD vu que le dessin ne sert pas à grand chose. Je ne veux pas jeter la pierre à l'autrice qui semble très sincère dans sa démarche, mais c'est typique le genre de documentaire qui se fout un peu du potentiel du 9ème art et qui semble voir ce médium comme un moyen facile d'atteindre les gens et qui demande moins d'effort qu'un bouquin sans illustration d'une centaine de pages ou un film documentaire. Encore une fois, je ne veux pas être méchant avec l'autrice, mais c'est vraiment l'impression que j'ai eu en lisant la BD. Un autre reproche que j’aie est que la présentation est un peu trop décousu à mon gout, mais bon j'ai l'impression qu'à la base c'était peut-être des histories courtes qu'en a rassemblé en album.

02/07/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Gabriele Münter - Les Terres bleues
Gabriele Münter - Les Terres bleues

C’est une jolie promenade picturale que nous offre Mayte Alvarado sur ces « Terres bleues », en hommage à cette artiste s’inscrivant dans le mouvement expressionniste d’outre-Rhin. Dans une imitation totalement assumée l’art de Gabriele Münter, Alvarado produit un récit plein de douceur, tout en simplicité et avec peu de mots, les images parlant pour elles-mêmes. Comme le suggère le titre, c’est le bleu qui domine au milieu d’une palette de couleurs très variées, ce bleu alpin qui enveloppe les montagnes et met le spectateur en immersion totale avec la nature omniprésente, qui sert de toile de fond à des scènes de la vie quotidienne, des pique-niques, des promenades à vélo ou en barque. Auatnt de cases qui apparaissent comme des tableaux, et selon les termes de l’autrice en préface, des tableaux qui sont « comme des fenêtres ». Par un découpage en cinq chapitres, représentant chacun une saison (2 hivers, un printemps, un été et un automne), Mayte Alvarado produit une biographie elliptique de la vie d’une artiste qui se confondait avec son œuvre, « une vie consacrée à la création », car en effet, il ne se passait pas un jour sans que cette dernière n’empoigne son pinceau. Hormis sa majeure partie qui se déroule dans la Bavière dont elle était tombée amoureuse, le récit raconte son séjour dans le Paris de l’entre-deux-guerres, mais aussi ses relations compliquées avec Kandinsky, et plus grave encore, l’arrivée au pouvoir des Nazis qui n’avait guère d’appétence pour son art, qualifié de dégénéré. Elle réussit à préserver ses œuvres de leur folie destructrice en les cachant dans sa cave. La dernière scène hivernale est très belle, où l’on voit une Gabriele au crépuscule de sa vie gravissant une montagne enneigée pour y faire un croquis (le dernier ?) du paysage alpin, comme une sorte de clin d’œil au « Voyageur contemplant une mer de nuages » de Caspar David Friedrich. Gabriele Munter aurait forcément été touchée par ce bel hommage, tel une bulle temporelle apaisante que même l’éprouvant contexte politique de l’époque, qui monta en crescendo jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, ne réussit pas à perturber outre mesure. « Gabriele Münter, les Terres bleues » fait ainsi écho à « Deux filles nues », l’album de Luz traitant des attaques du pouvoir hitlérien contre ce qu’il qualifiait d’ « art dégénéré ». Ajoutons que l’on peut admirer en ce moment une exposition consacrée à l’artiste au Musée d’Art Moderne à Paris, et ce jusqu’au 24 août 2025.

02/07/2025 (modifier)