Des reportages parus dans Charlie Hebdo sur la condition animale.
Lorsque j'ai feuilleté l'album, j'ai eu un peu peur parce qu'il y a beaucoup de textes et la narration ne semblait pas fluide...et puis au final ça se lit facilement ! Il faut dire que la plupart des sujets choisis par Coco m'ont intéressé. On a droit à plusieurs sujets sur les animaux très variés, comme la visite d'une animalerie, la corrida ou des jugements dans un tribunal par rapport à des affaires impliquant des animaux.
Plusieurs reportages risquent de rendre des lecteurs furieux parce qu'on voit que même aujourd'hui à quel point un trop grand nombre d'humains considèrent encore les animaux comme des moins que rien sans droits. Heureusement, on voit parfois un coté plus positif avec ces organismes qui prennent soin d'eux comme la SPA. Comme je l'ai dit, les différents reportages se lisent bien et j'ai appris beaucoup durant ma lecture et j'ai souvent été surpris au cours de ma lecture en lisant des informations. Le dessin de Coco est sympathique et rend la lecture plus facile et agréable.
J’ai entamé ma lecture sans avoir lu Le port des marins perdus, mais je vais m’y pencher à la vue de ce 1er bon contact.
Les filles des marins perdus m’a fait l’effet d’une bd feel good.
J’ai particulièrement apprécié le dessin et les couleurs, c’est clair, lisible, vivant et coloré, le format n’est pas un frein et les personnages sont bien croqués.
L’histoire est fluide, les 2 chapitres de cette aventure s’attachent chacun à une pensionnaire de cette maison close pas comme les autres, avec en toile de fond un autre fil narratif plus politique de l’époque (toujours non résolu). C’est bien réalisé, le principe m’a fait penser à Immergés de Juncker mais ici avec une trame temporelle linéaire.
Très sympa, j’ai passé un agréable moment en joyeuse compagnie.
MàJ tome 2 :
Les auteurs continuent dans la même veine, un plaisir de retrouver cet univers. Deux nouvelles pensionnaires sont mises à l’honneur, l’histoire amène les réponses aux questions en suspens du précédent. C’est toujours plein de charme et agréable à suivre.
Léger mais plus que sympa et très bien réalisé. Encore un tome comme ça et j’augmenterai ma note, une série pleine de fraîcheur.
MàJ tome 3 :
Bon bah comme promis je passe remonter ma note. Non pas que ce 3eme tome soit spécialement au dessus des autres mais il reste dans la lignée de l’univers.
Alors c’est sur, il ne faut pas être allergique au côté feel good ou autre facilité, les péripéties et les personnages n’en manquant pas. Un style dont je ne raffole pas d’habitude, mais ici c’est retranscrit avec tellement de talent que je suis emporté par l’aventure.
Bien chouette à parcourir, je prends beaucoup de plaisir à sa lecture.
Pour moi, cette lecture est devenue une évidence. Hugo Pratt se devait de rencontrer Antoine de St Exupéry tellement il y a de parallèles entre les deux hommes. A y bien réfléchir c'est même à se demander si l'aviateur romancier (ou le contraire) n'a pas servi de modèle sur de nombreux points au marin aventurier maltais. En tout cas cet amour des espaces lointains, cette attirance pour des peuples indomptés, cette vie de trompe-la-mort, cette relation complexe avec les femmes, cette fidélité dans leurs valeurs humanistes et bien sûr cette poésie qui sourde de leurs propos et engagements sont partagés par les deux personnages. Au cours de ces 60 pages qui laissent aux biographes le soin des faits et des dates précises, Pratt plonge à la compréhension la plus intime de l'auteur du "Petit Prince". C'est plus facile d'accès si on connait un peu la vie de l'aviateur et la complexité du personnage. J'ai lu il y a peu Le Prince des oiseaux de haut vol de Philippe Girard. Je trouve que les deux lectures se complètent bien pour aborder les différentes facettes de St Ex.
Enfin, j'ai découvert que cet album fut le dernier ou presque de Pratt comme si l'artiste voulait insister sur une possible fraternité qui unissait les deux hommes. Le graphisme épuré m'a toujours autant séduit. Il vise l'essentiel que l'on garde en mémoire quand il reste dix minutes à vivre.
Une très belle surprise à redécouvrir.
Comme le disent beaucoup d'avis, je suis assez surpris (de façon positive) par le ton et la volonté de cette BD. La postface éclaire totalement le sens de lecture que l'auteur a voulu développer et très honnêtement, c'est une excellente démarche.
Je suis très intéressé par l'Histoire de manière globale, et ce récit est une excellente façon de faire la relecture historique. Porté par des idées de redessiner l'histoire des pirates, entre les envies de les voir comme expérimentateurs de la démocratie (à la Marcus Rediker qui est cité en fin d'ouvrage) et la vision classique de pirates sanguinaires, barbares et voleurs qui parcourent les mers en tuant tout ce qui bouge. Comme souvent, la réalité est complexe, bien plus qu'on ne le voudrait.
L'histoire de cet album est intrigante et prenante, mais elle est surtout l'occasion bien trouvée d'aborder nombre de sujets et mettre en lumière ce que put être l'utopie pirate dans les Caraïbes de cette période. J'ai notamment adoré la question des noirs qui est traité intelligemment notamment lorsque le récit ira jusqu'aux côtes de l'Afrique. De fait, après lecture je me suis rendu compte que le récit abordait intelligemment de nombreux points en les traitants à chaque fois en profondeur mais sans jamais vraiment les montrer au grand jour. C'est caché dans les coutures du scénario, mais le tout est prenant et l'on suit avec grand plaisir cette bande de marins sur les mers, faisant face à de nombreuses situations qu'ils ne contrôlent pas.
Un récit de mer et de marins, de pirates et d'anglais (perfide Albion !), mis en couleur par un dessinateur qui sait ce qu'il fait et ne se contente pas de représenter les navires sous tout les angles. On navigue vraiment sur les terres aussi, notamment la côte africaine et c'est un plaisir de suivre les personnages attachants. Une très bonne lecture, un récit bien ficelé et riche en enseignement, une petite réussite !
Histoire de remettre au goût du jour cette BD qui mériterait selon moi d'être encore plus sous le feu des projecteurs !
Cela fait plus de deux ans avec la publication du premier avis sur le site que j'essaye de mettre la main sur cette série mais petit bémol et pas des moindres : pas de référencements en bibliothèques et quasiment impossible à se procurer d'occasion sur internet...
Toutefois, au vu des avis élogieux qui ont continué d'affluer depuis, je me suis finalement résolu à mettre la main au portefeuille en achetant l'intégrale (50 euros tout de même donc mieux vaut être sûr de son coup).
Résultat : aucun regret, c'est du très beau travail !
Pour être très succinct, le lecteur est amené à suivre par tranches de vie successives (1 tranche = un tome) l'évolution d'un groupe d'amis depuis leur jeunesse dans les années 60 jusqu'à nos jours (je ne sais pas si l'épilogue "les indociles 2022" est uniquement présent dans l'intégrale (?)).
Les personnages sont travaillés avec intelligence dans leur cheminement personnel notamment lorsqu'ils doivent faire face, résoudre, surmonter... ou tout simplement apprendre à vivre avec les difficultés et aléas rencontrés.
Pour chacun, il y a des réussites oui mais également beaucoup d'échecs et c'est peut-être ce qui fait la grande force de ce récit.
Deux potentielles faiblesses qui me viennent cependant à chaud :
- Une certaine hétérogénéité dans la qualité de traitement accordée aux personnages sur l'ensemble de l'œuvre : ils sont plus ou moins mis en avant et approfondis en fonction de l'époque concernée et sans que cela ne puisse toujours se justifier d'un point de vue du scénario.
- Les transitions d'un tome à l'autre peuvent parfois être déroutantes avec l'apparition et/ou le retour de personnages (+ changements physiques qui s'accompagnent) qu'il faut réussir à replacer sur l'échiquier global.
Un réel plaisir de lecture que je ne peux que recommander au plus grand nombre ;)
Ils sont de plus en plus nombreux les auteurs de BD à publier des albums autobiographiques centrés sur leur jeunesse. Et cet album de Tirabosco se place clairement du côté de ceux qui sont réussis, agréables à regarder et intéressants à lire.
Comme pour David B. et son L'Ascension du Haut Mal, Tirabosco donne beaucoup d’importance à l’un de ses frères, gravement handicapé dès la naissance. Leurs relations sont ambivalentes (mais franchement rassérénées si l’on en croit les dernières pages où, adultes, ils rigolent tous les deux des visions déformées qu’ils avaient tout jeunes l’un de l’autre).
Sans esbroufe, Tom Tirabosco nous présente donc sa jeunesse, mais aussi ses parents, dont les relations orageuses sont présentées sans trop de filtre (en particulier son père assez irascible), mais aussi, malgré les défauts des uns et des autres, avec amour et reconnaissance pour certains moments passés et certaines valeurs transmises.
J’ai bien aimé la façon dont l’auteur développe cette vision de l’enfance, avec une narration naturelle et simple. Des petits rien qui forment une personnalité (on discerne les sources de ses passions artistiques).
Ce qui rend la lecture plaisante, c’est aussi le dessin de Tirabosco, que j’aime vraiment bien. Son trait gras et adouci convient bien à un récit où la bienveillance l’emporte, et où de petites leçons de chose enrichissent une personnalité. Par moment, le récit est même touchant.
Note réelle 3,5/5.
Une adaptation réussie d'un classique de la littérature jeunesse.
Le récit est structuré de façon linéaire.
L'histoire reste fidèle à Jules Verne, avec ce que cela comporte de qualités et de défauts.
Il va sans dire que nos héros sont dotés de grandes valeurs morales.
Ce qui a le plus mal vieilli :
- un point de vue patriarcal daté. Toutes les femmes sont présentées comme des petites choses fragiles à protéger.
- une représentation archaïque des populations autochtones (Ciel, des cannibales néo-zélandais !)
Toutefois, le scénario reste divertissant, inventif et instructif.
L'histoire de Jules Verne étant conséquente (trois volumes), le récit ne souffre d'aucun temps mort. Les péripéties s'enchainent parfois même un peu vite. A tout prendre, je préfère un scénario touffu à la Charlier qu'un de ces récits inutilement étirés qu'on nous sert trop souvent en BD.
Initialement le choix des personnages animaliers m'apparaissait incompatible avec le rendu réaliste des planches, mais je m'y suis fait. Les animaux sont superbement représentés. J'avais parfois l'impression d'être devant une peinture de Carl Barks. Je me permettrai juste de pinailler sur les bouches (gueules?) un peu étranges.
Pour une fois, l'édition intégrale bénéficie d'un format légèrement supérieur à celui de l'édition normale (25x34 contre 23x30 cm). Ces quelques centimètres supplémentaires ne sont pas de trop pour améliorer le confort de lecture et profiter pleinement des superbes peintures à l'huile d'Alexis Nesme.
Je me suis constamment demandé si la présence de petites tâches noires était un effet volontaire pour donner du grain à l'ensemble. Je n'en vois pas trop l'utilité (ou alors plus parcimonieusement).
J'applaudis la somme de travail et le rendu de l'ensemble.
Blankets est un roman graphique intimiste et poétique, où Craig Thompson met en images les questionnements de l’adolescence, la famille, la foi et la découverte de l’amour. Le dessin en noir et blanc, d’une grande délicatesse, accompagne une narration sensible et fluide qui touche par sa sincérité.
Malgré son volume imposant, l’ouvrage se lit avec une étonnante légèreté et laisse une impression durable. Une œuvre marquante, aussi personnelle qu’universelle.
Voilà une saga historique en six tomes autour de laquelle j'ai tourné de nombreuses années, remettant sempiternellement à plus tard sa lecture, avant de m'y plonger durant les grandes vacances passées. Avec un certain bonheur.
S'il est de coutume de s'enthousiasmer prioritairement pour les illustrations de Gibrat, j'avoue avoir davantage apprécié l'élégance ironique et désinvolte des dialogues des deux premiers tomes : c'est pertinent en plus d'être amusant, lucide idéologiquement, charmant d'un point de vue littéraire ; seul Ayroles était jusqu'alors parvenu à m'enthousiasmer de la sorte.
Dans les premiers tomes, cette saga rayonne d'un souffle romanesque rare, mêlant le souffre de la grande Histoire (montée des nationalismes puis fascismes, guerres civiles en Espagne et Russie, guerre mondiale dans les tranchées...) aux rêves d'émancipation et de justice sociale (mouvement antimilitariste, débats enflammés sur les socialismes et l'anarchisme, illusions nées du Front populaire...), mêlant les trajectoires collectives enthousiasmantes, les non-dits familiaux tantôt charmants, tantôt blessants, et les fragments amoureux individuels plus ou moins tortueux.
Malheureusement, le souffle général s'amoindrit quelque peu à mesure justement que notre héros est gagné par les désillusions, idéologiques et amoureuses, que la vie impose sa douloureuse ironie et ses froids accommodements.
Le chef d'œuvre n'est pas au rendez-vous, quand longtemps nous fûmes éblouis par sa lumière : la faute à un scénario privilégiant trop le confort des romances inachevées. Une trajectoire dramatique pas si étonnante, tant les illustrations et les couleurs de Gibrat confèrent charisme et élégance à ses personnages, il est alors bien légitime d'ouvrir avec gourmandise la voie certes balisée de la sympathique comédie romantique.
Le 1er tome peint une vision non édulcorée de la cour de Vienne au XIX siècle. Il permet d'appréhender les codes de l'époque. Tant et si bien qu'il est parfois difficile de démêler le faux du vrai dans cette "fiction historique".
Une parfaite entrée en matière pour comprendre les causes et les enjeux de l'expédition de l'empereur Maximilien au Mexique.
Les tomes 2 et 3, qui relatent le gros de l'expédition mexicaine sont les plus passionnants. Le cadre est original et le choc des cultures tient ses promesses. On y découvre l'âpreté de la révolution mexicaine et on y devine la fragilité de la position du couple impérial, installé par la force.
Le 4e tome, centré sur les intrigues de cour après le départ du Mexique et la déliquescence de Charlotte, est plus anecdotique.
Graphiquement, la partition de Matthieu Bonhomme m'a beaucoup plu. Et j'apprécie ses tentatives régulières de renouveler son style : son trait était plus simple et charbonneux dans Esteban, plus comique dans ses deux Lucky Luke. On reconnait toujours sa patte mais il arrive à donner une identité propre à chacune de ses séries.
Les auteurs savent insuffler de la vie à leurs personnages, et si je les ai parfois trouvés un peu racoleurs, je dois reconnaître que cette série m'a paru bien plus vivante que la plupart des biographies classiques. J'ai également apprécié que Charlotte n'y soit pas présentée de manière monolithique. Tantôt progressiste et attachante, tantôt hautaine et calculatrice. Toujours fascinante.
Note réelle : 4,5 / 5.
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Pauvres bêtes ! - Voyage au coeur de la condition animale
Des reportages parus dans Charlie Hebdo sur la condition animale. Lorsque j'ai feuilleté l'album, j'ai eu un peu peur parce qu'il y a beaucoup de textes et la narration ne semblait pas fluide...et puis au final ça se lit facilement ! Il faut dire que la plupart des sujets choisis par Coco m'ont intéressé. On a droit à plusieurs sujets sur les animaux très variés, comme la visite d'une animalerie, la corrida ou des jugements dans un tribunal par rapport à des affaires impliquant des animaux. Plusieurs reportages risquent de rendre des lecteurs furieux parce qu'on voit que même aujourd'hui à quel point un trop grand nombre d'humains considèrent encore les animaux comme des moins que rien sans droits. Heureusement, on voit parfois un coté plus positif avec ces organismes qui prennent soin d'eux comme la SPA. Comme je l'ai dit, les différents reportages se lisent bien et j'ai appris beaucoup durant ma lecture et j'ai souvent été surpris au cours de ma lecture en lisant des informations. Le dessin de Coco est sympathique et rend la lecture plus facile et agréable.
Les Filles des Marins Perdus
J’ai entamé ma lecture sans avoir lu Le port des marins perdus, mais je vais m’y pencher à la vue de ce 1er bon contact. Les filles des marins perdus m’a fait l’effet d’une bd feel good. J’ai particulièrement apprécié le dessin et les couleurs, c’est clair, lisible, vivant et coloré, le format n’est pas un frein et les personnages sont bien croqués. L’histoire est fluide, les 2 chapitres de cette aventure s’attachent chacun à une pensionnaire de cette maison close pas comme les autres, avec en toile de fond un autre fil narratif plus politique de l’époque (toujours non résolu). C’est bien réalisé, le principe m’a fait penser à Immergés de Juncker mais ici avec une trame temporelle linéaire. Très sympa, j’ai passé un agréable moment en joyeuse compagnie. MàJ tome 2 : Les auteurs continuent dans la même veine, un plaisir de retrouver cet univers. Deux nouvelles pensionnaires sont mises à l’honneur, l’histoire amène les réponses aux questions en suspens du précédent. C’est toujours plein de charme et agréable à suivre. Léger mais plus que sympa et très bien réalisé. Encore un tome comme ça et j’augmenterai ma note, une série pleine de fraîcheur. MàJ tome 3 : Bon bah comme promis je passe remonter ma note. Non pas que ce 3eme tome soit spécialement au dessus des autres mais il reste dans la lignée de l’univers. Alors c’est sur, il ne faut pas être allergique au côté feel good ou autre facilité, les péripéties et les personnages n’en manquant pas. Un style dont je ne raffole pas d’habitude, mais ici c’est retranscrit avec tellement de talent que je suis emporté par l’aventure. Bien chouette à parcourir, je prends beaucoup de plaisir à sa lecture.
Saint-Exupéry - Le dernier vol
Pour moi, cette lecture est devenue une évidence. Hugo Pratt se devait de rencontrer Antoine de St Exupéry tellement il y a de parallèles entre les deux hommes. A y bien réfléchir c'est même à se demander si l'aviateur romancier (ou le contraire) n'a pas servi de modèle sur de nombreux points au marin aventurier maltais. En tout cas cet amour des espaces lointains, cette attirance pour des peuples indomptés, cette vie de trompe-la-mort, cette relation complexe avec les femmes, cette fidélité dans leurs valeurs humanistes et bien sûr cette poésie qui sourde de leurs propos et engagements sont partagés par les deux personnages. Au cours de ces 60 pages qui laissent aux biographes le soin des faits et des dates précises, Pratt plonge à la compréhension la plus intime de l'auteur du "Petit Prince". C'est plus facile d'accès si on connait un peu la vie de l'aviateur et la complexité du personnage. J'ai lu il y a peu Le Prince des oiseaux de haut vol de Philippe Girard. Je trouve que les deux lectures se complètent bien pour aborder les différentes facettes de St Ex. Enfin, j'ai découvert que cet album fut le dernier ou presque de Pratt comme si l'artiste voulait insister sur une possible fraternité qui unissait les deux hommes. Le graphisme épuré m'a toujours autant séduit. Il vise l'essentiel que l'on garde en mémoire quand il reste dix minutes à vivre. Une très belle surprise à redécouvrir.
La République du Crâne
Comme le disent beaucoup d'avis, je suis assez surpris (de façon positive) par le ton et la volonté de cette BD. La postface éclaire totalement le sens de lecture que l'auteur a voulu développer et très honnêtement, c'est une excellente démarche. Je suis très intéressé par l'Histoire de manière globale, et ce récit est une excellente façon de faire la relecture historique. Porté par des idées de redessiner l'histoire des pirates, entre les envies de les voir comme expérimentateurs de la démocratie (à la Marcus Rediker qui est cité en fin d'ouvrage) et la vision classique de pirates sanguinaires, barbares et voleurs qui parcourent les mers en tuant tout ce qui bouge. Comme souvent, la réalité est complexe, bien plus qu'on ne le voudrait. L'histoire de cet album est intrigante et prenante, mais elle est surtout l'occasion bien trouvée d'aborder nombre de sujets et mettre en lumière ce que put être l'utopie pirate dans les Caraïbes de cette période. J'ai notamment adoré la question des noirs qui est traité intelligemment notamment lorsque le récit ira jusqu'aux côtes de l'Afrique. De fait, après lecture je me suis rendu compte que le récit abordait intelligemment de nombreux points en les traitants à chaque fois en profondeur mais sans jamais vraiment les montrer au grand jour. C'est caché dans les coutures du scénario, mais le tout est prenant et l'on suit avec grand plaisir cette bande de marins sur les mers, faisant face à de nombreuses situations qu'ils ne contrôlent pas. Un récit de mer et de marins, de pirates et d'anglais (perfide Albion !), mis en couleur par un dessinateur qui sait ce qu'il fait et ne se contente pas de représenter les navires sous tout les angles. On navigue vraiment sur les terres aussi, notamment la côte africaine et c'est un plaisir de suivre les personnages attachants. Une très bonne lecture, un récit bien ficelé et riche en enseignement, une petite réussite !
Les Indociles
Histoire de remettre au goût du jour cette BD qui mériterait selon moi d'être encore plus sous le feu des projecteurs ! Cela fait plus de deux ans avec la publication du premier avis sur le site que j'essaye de mettre la main sur cette série mais petit bémol et pas des moindres : pas de référencements en bibliothèques et quasiment impossible à se procurer d'occasion sur internet... Toutefois, au vu des avis élogieux qui ont continué d'affluer depuis, je me suis finalement résolu à mettre la main au portefeuille en achetant l'intégrale (50 euros tout de même donc mieux vaut être sûr de son coup). Résultat : aucun regret, c'est du très beau travail ! Pour être très succinct, le lecteur est amené à suivre par tranches de vie successives (1 tranche = un tome) l'évolution d'un groupe d'amis depuis leur jeunesse dans les années 60 jusqu'à nos jours (je ne sais pas si l'épilogue "les indociles 2022" est uniquement présent dans l'intégrale (?)). Les personnages sont travaillés avec intelligence dans leur cheminement personnel notamment lorsqu'ils doivent faire face, résoudre, surmonter... ou tout simplement apprendre à vivre avec les difficultés et aléas rencontrés. Pour chacun, il y a des réussites oui mais également beaucoup d'échecs et c'est peut-être ce qui fait la grande force de ce récit. Deux potentielles faiblesses qui me viennent cependant à chaud : - Une certaine hétérogénéité dans la qualité de traitement accordée aux personnages sur l'ensemble de l'œuvre : ils sont plus ou moins mis en avant et approfondis en fonction de l'époque concernée et sans que cela ne puisse toujours se justifier d'un point de vue du scénario. - Les transitions d'un tome à l'autre peuvent parfois être déroutantes avec l'apparition et/ou le retour de personnages (+ changements physiques qui s'accompagnent) qu'il faut réussir à replacer sur l'échiquier global. Un réel plaisir de lecture que je ne peux que recommander au plus grand nombre ;)
Wonderland
Ils sont de plus en plus nombreux les auteurs de BD à publier des albums autobiographiques centrés sur leur jeunesse. Et cet album de Tirabosco se place clairement du côté de ceux qui sont réussis, agréables à regarder et intéressants à lire. Comme pour David B. et son L'Ascension du Haut Mal, Tirabosco donne beaucoup d’importance à l’un de ses frères, gravement handicapé dès la naissance. Leurs relations sont ambivalentes (mais franchement rassérénées si l’on en croit les dernières pages où, adultes, ils rigolent tous les deux des visions déformées qu’ils avaient tout jeunes l’un de l’autre). Sans esbroufe, Tom Tirabosco nous présente donc sa jeunesse, mais aussi ses parents, dont les relations orageuses sont présentées sans trop de filtre (en particulier son père assez irascible), mais aussi, malgré les défauts des uns et des autres, avec amour et reconnaissance pour certains moments passés et certaines valeurs transmises. J’ai bien aimé la façon dont l’auteur développe cette vision de l’enfance, avec une narration naturelle et simple. Des petits rien qui forment une personnalité (on discerne les sources de ses passions artistiques). Ce qui rend la lecture plaisante, c’est aussi le dessin de Tirabosco, que j’aime vraiment bien. Son trait gras et adouci convient bien à un récit où la bienveillance l’emporte, et où de petites leçons de chose enrichissent une personnalité. Par moment, le récit est même touchant. Note réelle 3,5/5.
Les Enfants du Capitaine Grant, de Jules Verne
Une adaptation réussie d'un classique de la littérature jeunesse. Le récit est structuré de façon linéaire. L'histoire reste fidèle à Jules Verne, avec ce que cela comporte de qualités et de défauts. Il va sans dire que nos héros sont dotés de grandes valeurs morales. Ce qui a le plus mal vieilli : - un point de vue patriarcal daté. Toutes les femmes sont présentées comme des petites choses fragiles à protéger. - une représentation archaïque des populations autochtones (Ciel, des cannibales néo-zélandais !) Toutefois, le scénario reste divertissant, inventif et instructif. L'histoire de Jules Verne étant conséquente (trois volumes), le récit ne souffre d'aucun temps mort. Les péripéties s'enchainent parfois même un peu vite. A tout prendre, je préfère un scénario touffu à la Charlier qu'un de ces récits inutilement étirés qu'on nous sert trop souvent en BD. Initialement le choix des personnages animaliers m'apparaissait incompatible avec le rendu réaliste des planches, mais je m'y suis fait. Les animaux sont superbement représentés. J'avais parfois l'impression d'être devant une peinture de Carl Barks. Je me permettrai juste de pinailler sur les bouches (gueules?) un peu étranges. Pour une fois, l'édition intégrale bénéficie d'un format légèrement supérieur à celui de l'édition normale (25x34 contre 23x30 cm). Ces quelques centimètres supplémentaires ne sont pas de trop pour améliorer le confort de lecture et profiter pleinement des superbes peintures à l'huile d'Alexis Nesme. Je me suis constamment demandé si la présence de petites tâches noires était un effet volontaire pour donner du grain à l'ensemble. Je n'en vois pas trop l'utilité (ou alors plus parcimonieusement). J'applaudis la somme de travail et le rendu de l'ensemble.
Blankets - Manteau de neige
Blankets est un roman graphique intimiste et poétique, où Craig Thompson met en images les questionnements de l’adolescence, la famille, la foi et la découverte de l’amour. Le dessin en noir et blanc, d’une grande délicatesse, accompagne une narration sensible et fluide qui touche par sa sincérité. Malgré son volume imposant, l’ouvrage se lit avec une étonnante légèreté et laisse une impression durable. Une œuvre marquante, aussi personnelle qu’universelle.
Mattéo
Voilà une saga historique en six tomes autour de laquelle j'ai tourné de nombreuses années, remettant sempiternellement à plus tard sa lecture, avant de m'y plonger durant les grandes vacances passées. Avec un certain bonheur. S'il est de coutume de s'enthousiasmer prioritairement pour les illustrations de Gibrat, j'avoue avoir davantage apprécié l'élégance ironique et désinvolte des dialogues des deux premiers tomes : c'est pertinent en plus d'être amusant, lucide idéologiquement, charmant d'un point de vue littéraire ; seul Ayroles était jusqu'alors parvenu à m'enthousiasmer de la sorte. Dans les premiers tomes, cette saga rayonne d'un souffle romanesque rare, mêlant le souffre de la grande Histoire (montée des nationalismes puis fascismes, guerres civiles en Espagne et Russie, guerre mondiale dans les tranchées...) aux rêves d'émancipation et de justice sociale (mouvement antimilitariste, débats enflammés sur les socialismes et l'anarchisme, illusions nées du Front populaire...), mêlant les trajectoires collectives enthousiasmantes, les non-dits familiaux tantôt charmants, tantôt blessants, et les fragments amoureux individuels plus ou moins tortueux. Malheureusement, le souffle général s'amoindrit quelque peu à mesure justement que notre héros est gagné par les désillusions, idéologiques et amoureuses, que la vie impose sa douloureuse ironie et ses froids accommodements. Le chef d'œuvre n'est pas au rendez-vous, quand longtemps nous fûmes éblouis par sa lumière : la faute à un scénario privilégiant trop le confort des romances inachevées. Une trajectoire dramatique pas si étonnante, tant les illustrations et les couleurs de Gibrat confèrent charisme et élégance à ses personnages, il est alors bien légitime d'ouvrir avec gourmandise la voie certes balisée de la sympathique comédie romantique.
Charlotte Impératrice
Le 1er tome peint une vision non édulcorée de la cour de Vienne au XIX siècle. Il permet d'appréhender les codes de l'époque. Tant et si bien qu'il est parfois difficile de démêler le faux du vrai dans cette "fiction historique". Une parfaite entrée en matière pour comprendre les causes et les enjeux de l'expédition de l'empereur Maximilien au Mexique. Les tomes 2 et 3, qui relatent le gros de l'expédition mexicaine sont les plus passionnants. Le cadre est original et le choc des cultures tient ses promesses. On y découvre l'âpreté de la révolution mexicaine et on y devine la fragilité de la position du couple impérial, installé par la force. Le 4e tome, centré sur les intrigues de cour après le départ du Mexique et la déliquescence de Charlotte, est plus anecdotique. Graphiquement, la partition de Matthieu Bonhomme m'a beaucoup plu. Et j'apprécie ses tentatives régulières de renouveler son style : son trait était plus simple et charbonneux dans Esteban, plus comique dans ses deux Lucky Luke. On reconnait toujours sa patte mais il arrive à donner une identité propre à chacune de ses séries. Les auteurs savent insuffler de la vie à leurs personnages, et si je les ai parfois trouvés un peu racoleurs, je dois reconnaître que cette série m'a paru bien plus vivante que la plupart des biographies classiques. J'ai également apprécié que Charlotte n'y soit pas présentée de manière monolithique. Tantôt progressiste et attachante, tantôt hautaine et calculatrice. Toujours fascinante. Note réelle : 4,5 / 5.