J'ai vraiment été surprise par ces 2 tomes (et bientot le 3eme et dernier tome). La guerre D'Alan est une série d'anecdoctes d'un homme, qui n'a pas vraiment "fait" la guerre, juste "participer", presque lointain. J'avoue avoir bien hésité avant de lire cette série, le titre me rebutait un peu : La Guerre d'Alan, tout un programme ... Puis je l'ai ouverte. L'illustration, simple, vous met tout de suite dans une ambiance particulière. On est loin d'une description sanglante, d'illustrations de guerre comme on a l'habitude de voir. C'est un récit intimiste, un témoignage touchant et sensible, excellement bien retranscrit par Guilbert.
Une très très bonne BD que je vous invite à découvrir.
Rien à redire. On peut ne pas être d'accord avec le choix d'un dessinateur différent par livre (mais après tout, l'histoire et les personnages sont différents à chaque fois), avec le rythme de parution (qui a pu nuire à la qualité de certains épisodes, j'en convient), mais pour le reste, quelle réussite !
Pas d'incohérences historiques, contrairement au "Troisième testament" et une histoire totalement originale à chaque épisode.
A acheter sans hésiter.
A partir d'une idée assez banale, Yuu Watase construit une histoire étonamment originale. Les premiers volumes sont un peu enfantins, et on ne pourra manquer de faire le paralèle avec l'Histoire sans fin de Mickaël Ende ; mais le scénario augmente progressivement en intensité et en maturité... Tout comme le dessin : le style graphique de Watase, au début assez brouillon et conventionnel, évolue rapidement et les derniers volumes du manga sont de toute beauté. Les personnages sont attachants et leurs motivations habilement déterminées (avec une mention spéciale pour Nuriko, le jeune travesti, pour qui l'auteur a su éviter tous les clichés, et Subochi, passionné violent vouant à son frère un amour presque incestueux). Les péripéties se succèdent sans répétition. On va de coups de théâtre en retournements de situation... Les beaux héros plairont aux jeunes filles, l'action aux jeunes garçons, et la gravité des thèmes abordés saura séduire un public plus agé... Ce dernier point est surtout visible dans la seconde partie où les héros ont bien muri.
Fushigi Yugi est un manga passionné, intelligent et bien construit, ôde à l'amitié et à l'amour vrai. Il est la preuve matérielle qu'on peut écrire des histoire d'amour pour adolescents sans tomber dans la mièvrerie !
Après avoir dévoré les albums de Lanfeust, j'ai acheté les 4 tomes de la quête de l'oiseau du temps. Comme j'avais été prévenu, je n'ai pas été surpris des graphismes sales et brouillons des deux premiers albums (après ça s'arange), néanmoins cela reste lisible, et il n'y a que dans le tome 1 où ça gène vraiment. Le scénario, lui, est bien efficace, et certaines idées sont très bien vues (les gardiens du temple, le rige, etc...).
Malheureusement, si l'intrigue est excellente, le tome 4 est tellement concentré en informations qu'on a du mal à comprendre sans relire deux fois chaque planche. C'est dommage, car ces révélations auraient pu être préparée et, pourquoi pas, partiellement intégrées au tome 3, afin d'aléger le tout. Ainsi, on se retrouve avec un tome 4 qui ressemble plus à un livre qu'à une BD d'heroic-fantasy, tant il y a de la narration. La surprise finale est, elle, très bien imaginée. Malheureusement, elle aurait du être préparée dès le premier tome (exemple: les indices comme celui que mentionne l'inconnu auraient pu être présents dans tous les tomes, afin que le lecteur accepte plus facilement cette révélation). On a un peu l'impression que Letendre a eut un trop plein d'idées juste après le tome 3 et a essayé de tout caser dans le tome 4.
Malgré des dessins sales et brouillons et un tome 4 assez décevant, le scénario efficace et les personnages de La Quête de l'Oiseau du Temps font de cette mini-série un incontournable. De plus, l'album 3, "Le Rige", est un pur concentré de bonheur qui restera comme l'un des tous meilleurs tomes de l'heroic-fantasy qu'il m'ait été donné de lire.
Alfred est un auteur sympathique, un autodidacte au style bien particulier. A seulement 27 ans, il donne une nouvelle orientation à sa carrière en s'essayant au conte pour enfants. Pour ce faire, il a changé son style, s'adaptant progressivement à son sujet. Le dessin est plus clair, plus rond, moins tourmenté. L'histoire, sans être révolutionnaire, est très mignonne. On retrouve beaucoup d'ingrédients propres à l'imagerie enfantine : animaux parlants, parents peu présents, rite d'initiation, peurs primales... Il est intéressant de noter que le rapport narration /illustration est très proche de ce qui se fait traditionnellement en termes de contes pour enfants.
Cet album est un petit bijou pour celui ou celle qui a gardé son âme d'enfant quelque part...
Avis sur le tome 2 : Alfred a encore un poil simplifié son trait pour s'approcher d'une ligne claire, et l'on est toujours charmé par l'histoire, même si je la trouve un peu moins bonne que dans le tome 1. A noter également, l'engagement plus net (contre la pêche au gros) des auteurs, afin de ne pas rester dans le champ de la BD jeunesse gentillette qui ne se mouille pas.
A noter, sur la couverture du tome 1, The Alfred Touch, la petite mouette. Cette couverture est d'ailleurs splendide, je trouve.
Au début, le concept de la série (un nouveau dessinateur à chaque album) me laissait un brin sceptique: les deux premiers tomes, empruntés à un ami, ne m'avaient pas convaincus plus que cela... rigolo, certes, mais bon...
Et puis, avec les albums qui s'accumulent, la série prend d'un coup un intérêt nouveau. Le trosième tome, dessiné de main de maître par le génialissime Andreas, volet d'un trypique délirant avec le niveau 103 de crépuscule, et ce tome 5, pas mal du tout, dans l'esprit Potron-Minet, et bien délirant lui aussi!
Bref, tout compte fait, Donjon Monsters pourait bien s'avérer être une série plus qu'intéressante, et finalement, l'idée me plaît beaucoup, même si bien sûr, on ne peut forcément pas accrocher au style particulier de chaque dessinateur, mais bon, c'est justement cette variété qui est chouette!
Je me suis lancé dans ce shojo manga (manga pour filles) un peu par hasard, pour voir de quoi il s’agissait. Première impression, le dessin est très personnel, donnant naissance à des personnages très filiformes mais non dénués de grâce. Cet aspect leur donne d’ailleurs un air un peu fragile. A part ça, il sait se faire véritablement beau : certains plans sur Nana sont en effet tout simplement superbes. On a parfois l’impression que l’auteur veut dessiner trop de choses : les personnages débordent des cases, la page semble trop petite. Impression bizarre, mais bienvenue, d’autant que le découpage est agréablement varié.
Petit reproche : les textes sont parfois trop abondants, et on a un peu de mal à savoir qui dit quoi…
Question scénario, eh bien… la première Nana est incroyablement stupide. Niaise. Mais néanmoins terriblement attachante. Car sous les apparences, les personnages ici ne sont pas que ce qu’ils paraissent. Typés, caricaturaux, oui, ils le sont. Mais ils sont en même temps terriblement attachants, et ils gagnent rapidement une profondeur intéressante.
La deuxième Nana est beaucoup plus sûre d’elle, plus intelligente aussi. Mais elle aussi va être confrontée au problème de la séparation. Autre personnage, autre problématique, autre histoire… Deux visions différentes, très personnalisées, très prenantes. Manga montrant pudiquement un amour somme toute assez mûr, « Nana » est un concentré de sentiments, de joies et de peines. A lire. Si, vraiment !
De plus en fin d’album un guide de lecture des noms permet de retrouver la prononciation originale, et un lexique explique des notions linguistiques et sociales franchement intéressantes. On remarquera également que l’auteur manie avec humour la mise en abyme, et n’a vraiment pas la grosse tête.
Tome 3
Autant les deux premiers tomes m'ont semblé intéressants, autant celui-ci sonne le glas de cette impression. Là où en effet le début était une histoire en un volume, là où sa suite pouvait encore être considérée comme indépendante, ce troisième volume inaugure une série, et augure à mon avis un avenir moins prometteur...
Le dessin tout d'abord, s'il reste d'une qualité constante, devient confus. Les personnages ont tendance à se ressembler (exemple frappant : Hachiko et Sachiko, à part les cheveux elles sont identiques) et la mise en page devient parfois confuse et on doit relire la page précédente pour s'assurer qu'on a bien tout lu...
L'histoire ensuite... Si auparavant elle était plutôt sympa (quoique légèrement et agréablement niaise), on se dirige de plus en plus vers un "Hélène et les garçons" façon manga... Lieux précis et en nombre réduit où se déroule "l'action", sentiments dégoulinants de guimauve fondue mâchés et remâchés...
Bref, en ce qui me concerne, cette série va s'arrêter là, afin de préserver la bonne impression que m'avaient laissés les deux premiers tomes. :(
Blacksad...Qu'est ce que c'est beau...
Les bandes dessinées animalières ne m'ont jamais attirées, je n'arrive pas à accrocher avec De Cape et De Crocs et Aberzen me laisse completement froide...Blacksad est vraiment la première histoire mettant en scène des animaux qui m'a plu instantanement, surement parce que les "animaux" en question y sont bien plus humains que bestiaux...J'ai vraiment aimé cet espèce de stéréotype qui consiste à representer le bon (?) flic en berger allemand, le barman en gros porc crado, le chanteur de blues en orang-outang usé...Je ne trouve pas ça réducteur, au contraire c'est une vision très interessante. D'autant plus que tous les personnages sont extremement bien soignés et travaillés, avec un soucis du détail concernant leurs expressions, leurs sentiments et leur physionomie tout simplement hallucinant ! Je pense particulièrement à John Blacksad, le héros...Le dessinateur lui donne des postures, des mouvements vraiment félins, c'est assez extraordinaire.
Le scénario n'est pas vraiment original mais très bien traité, j'aime en particulier le passage ou Blacksad raconte son histoire avec Nathalia, je l'ai trouvé, sinon réaliste, très agréable à lire et très bien écrit. Bien sur, le dénouement ne surprend pas vraiment mais on y arrive avec plaisir, presqu'à regret.
Une très bonne BD selon moi, qui installe une atmosphère sombre, intimiste et plutôt noire...
...qui ne cesse d'emplire totalement et profondement le deuxième tome...
L'histoire, plus originale, nous entraine dans un monde où les seules couleurs sont le noir et blanc...et où il vaut vraiment mieux être blanc...Le scénario met en scéne une étonnante galerie de personnages, et là encore, le dessin animalier met le doigt sur quelque chose d'essentiel, ces "classifications" raciales permettent de montrer les choses très efficacement, bien plus qu'avec des personnages humains. L'histoire est très prenante et avec de nombreux rebondissements inattendus. Il s'agit evidemment d'une enquête, mais d'un genre particulier, le ton est clairement policier, et pourtant, il y a autre chose...Une grande tristesse se dégage de cet album, qui est finalement très réaliste. Avec ce deuxième tome, la série confirme sa marginalité et aussi son étonnant potentiel.
Adapté un roman en Bande Dessinée n’est pas chose facile, c’est un véritable défi et un projet audacieux. Bien sûre quelques auteurs comme Tardi ont réussis cette tâche difficile. Dernier en date « Le Cris du Peuple », bel exemple d’adaptation du roman de Vautrin. Jean-Christophe Chauzy, avec son dessin délicat et son trait gras, sa mise en valeur des couleurs et son sens averti du découpage suit les traces du maître Tardi.
Il s’offre ainsi une nouvelle collaboration avec Thierry Jonquet qui adapte ici son roman « La Vie de ma Mère ». Après « La Vigie », nos deux auteurs se tournent vers une chronique sociale et nous plongent dans l’univers difficile des cités. Les problèmes d’éducation, d’intégration ou encore la difficulté de se sortir des bas-fond y sont traités avec une incroyable authenticité.
Il ne s’agit pas ici d’une simple fiction, mais d’un reflet de la réalité, un personnage qui évolue aux côtés des reubeus, des Feujs, des Pakis,… et tout cela dans un dialecte verlan pour encore mieux se laisser absorber par l’histoire.
Bref, on se trouve devant un album réussi et parfaitement abouti. De quoi se réjouir pour les prochains tomes !
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Le Vent dans les Saules
Enfin, le voila le secret du bonheur. Une bédé pleine de fraîcheur, de douceur et d'optimisme. A consommer sans modération.
La guerre d'Alan
J'ai vraiment été surprise par ces 2 tomes (et bientot le 3eme et dernier tome). La guerre D'Alan est une série d'anecdoctes d'un homme, qui n'a pas vraiment "fait" la guerre, juste "participer", presque lointain. J'avoue avoir bien hésité avant de lire cette série, le titre me rebutait un peu : La Guerre d'Alan, tout un programme ... Puis je l'ai ouverte. L'illustration, simple, vous met tout de suite dans une ambiance particulière. On est loin d'une description sanglante, d'illustrations de guerre comme on a l'habitude de voir. C'est un récit intimiste, un témoignage touchant et sensible, excellement bien retranscrit par Guilbert. Une très très bonne BD que je vous invite à découvrir.
Le Décalogue
Rien à redire. On peut ne pas être d'accord avec le choix d'un dessinateur différent par livre (mais après tout, l'histoire et les personnages sont différents à chaque fois), avec le rythme de parution (qui a pu nuire à la qualité de certains épisodes, j'en convient), mais pour le reste, quelle réussite ! Pas d'incohérences historiques, contrairement au "Troisième testament" et une histoire totalement originale à chaque épisode. A acheter sans hésiter.
Fushigi Yugi - Un Jeu étrange
A partir d'une idée assez banale, Yuu Watase construit une histoire étonamment originale. Les premiers volumes sont un peu enfantins, et on ne pourra manquer de faire le paralèle avec l'Histoire sans fin de Mickaël Ende ; mais le scénario augmente progressivement en intensité et en maturité... Tout comme le dessin : le style graphique de Watase, au début assez brouillon et conventionnel, évolue rapidement et les derniers volumes du manga sont de toute beauté. Les personnages sont attachants et leurs motivations habilement déterminées (avec une mention spéciale pour Nuriko, le jeune travesti, pour qui l'auteur a su éviter tous les clichés, et Subochi, passionné violent vouant à son frère un amour presque incestueux). Les péripéties se succèdent sans répétition. On va de coups de théâtre en retournements de situation... Les beaux héros plairont aux jeunes filles, l'action aux jeunes garçons, et la gravité des thèmes abordés saura séduire un public plus agé... Ce dernier point est surtout visible dans la seconde partie où les héros ont bien muri. Fushigi Yugi est un manga passionné, intelligent et bien construit, ôde à l'amitié et à l'amour vrai. Il est la preuve matérielle qu'on peut écrire des histoire d'amour pour adolescents sans tomber dans la mièvrerie !
La Quête de l'Oiseau du Temps
Après avoir dévoré les albums de Lanfeust, j'ai acheté les 4 tomes de la quête de l'oiseau du temps. Comme j'avais été prévenu, je n'ai pas été surpris des graphismes sales et brouillons des deux premiers albums (après ça s'arange), néanmoins cela reste lisible, et il n'y a que dans le tome 1 où ça gène vraiment. Le scénario, lui, est bien efficace, et certaines idées sont très bien vues (les gardiens du temple, le rige, etc...). Malheureusement, si l'intrigue est excellente, le tome 4 est tellement concentré en informations qu'on a du mal à comprendre sans relire deux fois chaque planche. C'est dommage, car ces révélations auraient pu être préparée et, pourquoi pas, partiellement intégrées au tome 3, afin d'aléger le tout. Ainsi, on se retrouve avec un tome 4 qui ressemble plus à un livre qu'à une BD d'heroic-fantasy, tant il y a de la narration. La surprise finale est, elle, très bien imaginée. Malheureusement, elle aurait du être préparée dès le premier tome (exemple: les indices comme celui que mentionne l'inconnu auraient pu être présents dans tous les tomes, afin que le lecteur accepte plus facilement cette révélation). On a un peu l'impression que Letendre a eut un trop plein d'idées juste après le tome 3 et a essayé de tout caser dans le tome 4. Malgré des dessins sales et brouillons et un tome 4 assez décevant, le scénario efficace et les personnages de La Quête de l'Oiseau du Temps font de cette mini-série un incontournable. De plus, l'album 3, "Le Rige", est un pur concentré de bonheur qui restera comme l'un des tous meilleurs tomes de l'heroic-fantasy qu'il m'ait été donné de lire.
Octave
Alfred est un auteur sympathique, un autodidacte au style bien particulier. A seulement 27 ans, il donne une nouvelle orientation à sa carrière en s'essayant au conte pour enfants. Pour ce faire, il a changé son style, s'adaptant progressivement à son sujet. Le dessin est plus clair, plus rond, moins tourmenté. L'histoire, sans être révolutionnaire, est très mignonne. On retrouve beaucoup d'ingrédients propres à l'imagerie enfantine : animaux parlants, parents peu présents, rite d'initiation, peurs primales... Il est intéressant de noter que le rapport narration /illustration est très proche de ce qui se fait traditionnellement en termes de contes pour enfants. Cet album est un petit bijou pour celui ou celle qui a gardé son âme d'enfant quelque part... Avis sur le tome 2 : Alfred a encore un poil simplifié son trait pour s'approcher d'une ligne claire, et l'on est toujours charmé par l'histoire, même si je la trouve un peu moins bonne que dans le tome 1. A noter également, l'engagement plus net (contre la pêche au gros) des auteurs, afin de ne pas rester dans le champ de la BD jeunesse gentillette qui ne se mouille pas. A noter, sur la couverture du tome 1, The Alfred Touch, la petite mouette. Cette couverture est d'ailleurs splendide, je trouve.
Donjon Monsters
Au début, le concept de la série (un nouveau dessinateur à chaque album) me laissait un brin sceptique: les deux premiers tomes, empruntés à un ami, ne m'avaient pas convaincus plus que cela... rigolo, certes, mais bon... Et puis, avec les albums qui s'accumulent, la série prend d'un coup un intérêt nouveau. Le trosième tome, dessiné de main de maître par le génialissime Andreas, volet d'un trypique délirant avec le niveau 103 de crépuscule, et ce tome 5, pas mal du tout, dans l'esprit Potron-Minet, et bien délirant lui aussi! Bref, tout compte fait, Donjon Monsters pourait bien s'avérer être une série plus qu'intéressante, et finalement, l'idée me plaît beaucoup, même si bien sûr, on ne peut forcément pas accrocher au style particulier de chaque dessinateur, mais bon, c'est justement cette variété qui est chouette!
Nana
Blacksad
Blacksad...Qu'est ce que c'est beau... Les bandes dessinées animalières ne m'ont jamais attirées, je n'arrive pas à accrocher avec De Cape et De Crocs et Aberzen me laisse completement froide...Blacksad est vraiment la première histoire mettant en scène des animaux qui m'a plu instantanement, surement parce que les "animaux" en question y sont bien plus humains que bestiaux...J'ai vraiment aimé cet espèce de stéréotype qui consiste à representer le bon (?) flic en berger allemand, le barman en gros porc crado, le chanteur de blues en orang-outang usé...Je ne trouve pas ça réducteur, au contraire c'est une vision très interessante. D'autant plus que tous les personnages sont extremement bien soignés et travaillés, avec un soucis du détail concernant leurs expressions, leurs sentiments et leur physionomie tout simplement hallucinant ! Je pense particulièrement à John Blacksad, le héros...Le dessinateur lui donne des postures, des mouvements vraiment félins, c'est assez extraordinaire. Le scénario n'est pas vraiment original mais très bien traité, j'aime en particulier le passage ou Blacksad raconte son histoire avec Nathalia, je l'ai trouvé, sinon réaliste, très agréable à lire et très bien écrit. Bien sur, le dénouement ne surprend pas vraiment mais on y arrive avec plaisir, presqu'à regret. Une très bonne BD selon moi, qui installe une atmosphère sombre, intimiste et plutôt noire... ...qui ne cesse d'emplire totalement et profondement le deuxième tome... L'histoire, plus originale, nous entraine dans un monde où les seules couleurs sont le noir et blanc...et où il vaut vraiment mieux être blanc...Le scénario met en scéne une étonnante galerie de personnages, et là encore, le dessin animalier met le doigt sur quelque chose d'essentiel, ces "classifications" raciales permettent de montrer les choses très efficacement, bien plus qu'avec des personnages humains. L'histoire est très prenante et avec de nombreux rebondissements inattendus. Il s'agit evidemment d'une enquête, mais d'un genre particulier, le ton est clairement policier, et pourtant, il y a autre chose...Une grande tristesse se dégage de cet album, qui est finalement très réaliste. Avec ce deuxième tome, la série confirme sa marginalité et aussi son étonnant potentiel.
La Vie de ma Mère
Adapté un roman en Bande Dessinée n’est pas chose facile, c’est un véritable défi et un projet audacieux. Bien sûre quelques auteurs comme Tardi ont réussis cette tâche difficile. Dernier en date « Le Cris du Peuple », bel exemple d’adaptation du roman de Vautrin. Jean-Christophe Chauzy, avec son dessin délicat et son trait gras, sa mise en valeur des couleurs et son sens averti du découpage suit les traces du maître Tardi. Il s’offre ainsi une nouvelle collaboration avec Thierry Jonquet qui adapte ici son roman « La Vie de ma Mère ». Après « La Vigie », nos deux auteurs se tournent vers une chronique sociale et nous plongent dans l’univers difficile des cités. Les problèmes d’éducation, d’intégration ou encore la difficulté de se sortir des bas-fond y sont traités avec une incroyable authenticité. Il ne s’agit pas ici d’une simple fiction, mais d’un reflet de la réalité, un personnage qui évolue aux côtés des reubeus, des Feujs, des Pakis,… et tout cela dans un dialecte verlan pour encore mieux se laisser absorber par l’histoire. Bref, on se trouve devant un album réussi et parfaitement abouti. De quoi se réjouir pour les prochains tomes !