Jamais le terme Neuvième Art n'aura été utilisé à meilleur escient que pour illustrer le travail réalisé par Andréas autour de ce diptyque : "Cromwell Stone" et "Le retour de Cromwell Stone".
Car c'est véritablement dans ces deux albums que toutes les qualités (dons ?) graphiques manifestées par Andréas trouvent leur apogée, à savoir des cadrages incroyables, un découpage hallucinant et un travail graphique somptueux offrant à chaque page une impression de puissance inégalée.
C'est d'ailleurs une des très rares BDs (avec les "Hellboy" de Mignola) qui bat en brêche ma conviction que je croyais pourtant absolue du "scénario avant tout, le dessin ensuite...". Non pas que je considère ici l'histoire proposée par Andréas comme insipide ou sans intérêt, surtout qu'il est également un très grand scénariste (voir "Cyrrus" ou "Arq"), mais le fait est que je reste tellement subjugué par son dessin que le scénario passe finalement au second plan. Un comble ! Surtout dans le "Retour de Cromwell Stone", où Andréas se surpasse encore et pousse son trait dans les derniers retranchements. De ce fait, cet album constituera pour moi à jamais le sommet graphique absolu d'Andréas. Certaines doubles planches sont absolument époustouflantes et transpirent tout bonnement le pur génie graphique qui habite Andréas à ce moment de sa carrière. Toutes proportions certes gardées, peut-être peut-on même oser ici un lien de parenté avec les oeuvres du plus grand graveur allemand de tous les temps, j'ai nommé Albrecht Dürer.
Andréas ou un authentique génie du neuvième art dont l'expressionisme, la puissance du trait ne peut paradoxalement souffrir la comparaison qu'avec celui de son opposé absolu, Giraud/Moebius, ou dans une certaine mesure avec celui de leur rejeton maléfique, Mike Mignola...
Urasawa avait placé la barre très haut lors de sa précédente série, l’extraordinaire "Monster". Polar particulièrement prenant, réaliste et d’une profondeur psychologique sans faille, cette série (toujours en cours en France) m’avait réellement séduite.
Qu’en est il donc de "20th century boys", autre série du même auteur, toujours en cours au Japon ? Roulement de tambour…
C’est énorme. Pas d’autre mot, désolé, je suis une fois de plus complètement sous le charme de la puissance narrative de l’auteur. Alors que "Monster" était imprégnée d’un fort courant européen dans le déroulement de son histoire comme dans son dessin, "20th century boys" est très japonais dans sa conception : les enfants font des gueules pas possibles et des mimiques parfois très drôles, le scénario connaît des retournements de situations très cinématographiques et humoristiques malgré la gravité de l’intrigue principale.
Les passages d'une époque à une autre coulent de source, et les parallèles semblent plus qu'évidents.
Amusant de retrouver les références de la fin des années 60 (Woodstock et ses 500 000 spectateurs, qui feront rêver les petits garçons, mais aussi - et surtout - le premier pas sur la Lune ! Incroyable pour l'époque), perçues par des enfants qui refont le monde dans leur petite planque au fond d'un pré, près d'un vieil arbre, qui deviendra beaucoup plus tard un bowling, enterrant par la même occasion leurs souvenirs...
Le rythme, bien qu'un peu lent, est régulier, et permet la découverte des traits psychologiques de chacun des petits/grands héros, partie qu'Urasawa ne néglige surtout pas, tant chacun des tomes de ses séries est une étude du genre humain.
Le dessin, quant à lui, est très propre, très différent de ce dont on a l'habitude de lire dans le monde du manga. Dynamique (les passages de courses de Donkey sont vraiment très drôles, tout comme le personnage, d'ailleurs :)) quand il le faut, son style varie suivant la situation, pour s'adapter au récit.
Urasawa is my hero.
Raaaah, que du bonheur que ce tout petit album !
Déjà le dessin de Dav est absolument superbe, tout meugnon à un point tel que dès la première case on a un énorme et bête sourire accroché à notre tronche de lecteur désormais ahuri.
Il suffit de voir les têtes que Dav fait pour être de bonne humeur, c'est génial !
L'histoire quant à elle n'est pas en reste. Le principal reproche fait à Django Renard portait sur le scénario, et bien ici, ô joie, bonheur, félicité, Dav se lâche et pond un scénario utilisant tous les clichés les plus classiques du genre "savant fou qui veut tout casser et dominer le monde" d'une façon savoureuse au possible. Pas un gramme de sérieux dans ces pages, mais une dérision et un humour qui dégoulinent de chaque page. Evidemment, le registre n'est pas subtil, bin oui, mais au vu du titre vous étiez prévenu, hein.
Alors c'est très simple, j'adore ! Que du bonheur, je vous dis ! :) (sourire bête et persistant)
En plus il risque d'être bientôt réédité chez un "vrai" éditeur. Ce jour-là, sautez dessus.
A condition de ne pas chercher une étude approfondie du genre humain, cet album va vous ravir. Avec ses jeux de mots tout pourris, ses allusions scatos, ses clichés usés, Dav nous fait passer un bon moment.
Son dessin est très bon, d'ailleurs, amusez-vous à chercher les emprunts à ses potes ; Dav nous confirme qu'il sait dessiner.
Et bien, vraiment pas du tout d'accord avec les deux avis précédents. C'est bien simple, j'ai adoré. :)
Bon, cet album de Lewis Trondheim, une fois de plus, fait office de figure de style dans sa forme. La même image du dormeur, donc, sagement allongé dans son lit, bonnet de nuit vissé sur la tête, qui entretient divers dialogues avec sa conjointe, entre autres.
Le tout est très fin, comme toujours chez Trondheim. J'ai toujours très peur des séries de strips de 3/4 cases, car généralement l'ensemble ne me fait que moyennement sourire. Mais là, c'est clairement très bon, parfois très drôle.
Le dessin (et je dis bien "LE" ;)) est... sympa :) minimaliste comme il se doit chez l'auteur, il nous démontre qu'il n'est pas la peine de déployer l'arsenal graphique pour dépeindre un visage expressif.
Bref.. J'aime. :)
"Farniente", c'est mon coup de coeur de la semaine, assurément. Quand Trondheim délègue ses pinceaux pour se centrer sur un thème, pourtant assez différent de ceux que l'on a l'habitude de lire chez cet auteur, il s'en sort à merveille.
"Farniente", c'est les réflexions quotidiennes d'un couple en vacances sur toutes ces petites choses de la vie, d'apparence sans importance, (mais qui rendent l'existence à deux tellement attrayante :)), mais aussi les dialogues croustillants, parfois drôles, parfois sincères, parfois tendres, de deux amoureux auxquels on s'identifie facilement.
Chaque petite histoire se déroule sur une page complète, et est souvent ponctuée d'une chute de qualité. En effet, cet album est très régulier et ne souffre pas de réel défaut.
Le dessin, particulier, s'accomode très bien aux scenarii de Trondheim. Rien d'extraordinaire bien sûr, un trait assez gras en noir et blanc pas des plus originaux, mais qui colle parfaitement au bouquin.
"Farniente" est un petit livre très frais, que je vous conseille de lire si vous aimez les sentiments sincères et simples, conjugués à un humour fin et de qualité.
Voilà un album singulier bâti sur un mode narratif original et vraiment réussi. Il s’agit d’une BD muette à la manière des films d’antan : de temps en temps un panneau noir sur lequel est écrit un dialogue ou un commentaire en caractères blancs vient aider le lecteur. Néanmoins, ces cases textuelles sont si peu nombreuses qu’on peut classer cet album dans la catégorie des albums muets.
Du reste, les personnages principaux de ce récit n’ont pas de noms, ou du moins, ils demeurent inconnus pour le lecteur. Qu’importe, le graphisme net en noir et blanc quelque part entre un Trondheim appliqué et un Woodring épuré permet une lecture fluide de l’histoire.
Et justement le scénario est vraiment original, puisqu’il est bâti sur deux histoires imbriquées en une seule. Deux scénarii différents avec les mêmes protagonistes selon que les bordures des pages sont noires ou blanches. L’exercice de lecture permet donc de lire deux fois à la suite cet album : une première fois pour les pages blanches, une deuxième pour les pages noires. Le jeu est tellement agréable qu’il autorise même à mélanger les planches pour bâtir une nouvelle histoire, puis à la faveur d’une nouvelle combinaison une autre histoire encore, etc…
Cette ingénieuse disposition narrative est réellement rafraîchissante et elle permet surtout de cacher une histoire on ne peut plus simple (trop ?) : le destin amoureux d’une femme et de deux hommes qui se la disputent. La forme dépasse donc le fond mais l’ensemble offre une réelle cohérence qui associée à un dessin agréable feront passer un bon moment de lecture. A lire donc, et peut-être à acheter afin de pouvoir relire encore tous les scénarii qu’on voudra bien y trouver.
Voici plusieurs courtes histoires rassemblées par les Requins Marteaux pour un recueil à l’humour féroce et décapant. Besseron rivalise d’ingéniosité pour diffuser un message noir de noir et porter un regard corrosif sur ses contemporains. Un ton très dur donc pour des histoires qui ne le sont pas moins, mais c’est tellement bien formulé, ça regorge tellement de détails caustiques, qu’on ne peut refermer cet album sans l’avoir terminé. On s’en délecte avec un plaisir parfois voyeur, en ressentant alors une jubilation un brin complice.
Bien entendu, une forte dose d’humour noir est requise pour apprécier toute la saveur de ces histoires de qualités inégales mais plutôt homogènes.
Le dessin en noir et blanc est net, clair, et fait d’autant mieux ressentir les perversions et les abus des personnages rencontrés au cours de ces planches.
Ces contes de fée portent bien leur nom, et ce titre résume parfaitement le ton décalé de Besseron qui signe là un très bon album à découvrir pour les amateurs du genre.
Tome 2
Voilà un petit trésor de BD que j’ai découvert par hasard et qui m’a littéralement emballé : pas un chef d’œuvre certes mais un véritable coup de cœur, c’est sûr.
Plusieurs histoires forment ce tome 2 des aventures du sympathique libraire Jérôme d’alphagraph. Avec un ton à la fois intimiste et universel Nylso démontre qu’il excelle dans l’art difficile de trouver la justesse de propos pour faire sourire, charmer et envoûter son public. Jérôme adore les livres, et ça tombe bien puisqu’il travaille dans une librairie, et ça c’est un rêve que partagent pas mal de gros lecteurs. De plus il se met à écrire, et c’est aussi un rêve ou une réalité que partagent également nombre de gros lecteurs. Bref, impossible de ne pas s’identifier à ce petit bonhomme gai et enjoué qui dégage une fraîcheur revigorante en ne vivant que pour et que par ses passions.
A travers ses pérégrinations au travail, en dehors, ses lectures nocturnes dans sa roulotte, ses discussions avec sa bourrique ou ses ami(e)s, on suit le héros en permanence. Pourtant à aucun moment on ne s’ennuie, et à aucun moment les histoires ne deviennent répétitives. Il se dégage de cet album un concentré de poésie, de tendresse et de bien être qui m’a procuré un excellent moment de lecture.
Alors oui le dessin noir et blanc est minimaliste à souhait, plus proche des illustrations de Sempé pour « Le petit nicolas » que des merveilles en couleurs directes de certains des grands dessinateurs du genre. Alors oui aussi, les cases sont minuscules et le décor ne fourmille pas de détails. Mais l’essentiel est bien là. Ajoutez à cela un texte inspiré, des dialogues gais et loin d’être idiots, et vous obtenez un superbe récit à découvrir au plus vite.
Le premier Rabaté que je lis, et j'aime beaucoup. Pas de véritable histoire, juste un prétexte pour dessiner et découvrir.
Les couleurs un peu passées et le dessin brouillon font bien passer le message : on est là comme ça, par hasard, on gribouille notre vie, on se laisse porter par les événements.
C'est sympathique, ça se lit sans peine, ça laisse une agréable sensation.
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Cromwell Stone
Jamais le terme Neuvième Art n'aura été utilisé à meilleur escient que pour illustrer le travail réalisé par Andréas autour de ce diptyque : "Cromwell Stone" et "Le retour de Cromwell Stone". Car c'est véritablement dans ces deux albums que toutes les qualités (dons ?) graphiques manifestées par Andréas trouvent leur apogée, à savoir des cadrages incroyables, un découpage hallucinant et un travail graphique somptueux offrant à chaque page une impression de puissance inégalée. C'est d'ailleurs une des très rares BDs (avec les "Hellboy" de Mignola) qui bat en brêche ma conviction que je croyais pourtant absolue du "scénario avant tout, le dessin ensuite...". Non pas que je considère ici l'histoire proposée par Andréas comme insipide ou sans intérêt, surtout qu'il est également un très grand scénariste (voir "Cyrrus" ou "Arq"), mais le fait est que je reste tellement subjugué par son dessin que le scénario passe finalement au second plan. Un comble ! Surtout dans le "Retour de Cromwell Stone", où Andréas se surpasse encore et pousse son trait dans les derniers retranchements. De ce fait, cet album constituera pour moi à jamais le sommet graphique absolu d'Andréas. Certaines doubles planches sont absolument époustouflantes et transpirent tout bonnement le pur génie graphique qui habite Andréas à ce moment de sa carrière. Toutes proportions certes gardées, peut-être peut-on même oser ici un lien de parenté avec les oeuvres du plus grand graveur allemand de tous les temps, j'ai nommé Albrecht Dürer. Andréas ou un authentique génie du neuvième art dont l'expressionisme, la puissance du trait ne peut paradoxalement souffrir la comparaison qu'avec celui de son opposé absolu, Giraud/Moebius, ou dans une certaine mesure avec celui de leur rejeton maléfique, Mike Mignola...
20th Century Boys
Urasawa avait placé la barre très haut lors de sa précédente série, l’extraordinaire "Monster". Polar particulièrement prenant, réaliste et d’une profondeur psychologique sans faille, cette série (toujours en cours en France) m’avait réellement séduite. Qu’en est il donc de "20th century boys", autre série du même auteur, toujours en cours au Japon ? Roulement de tambour… C’est énorme. Pas d’autre mot, désolé, je suis une fois de plus complètement sous le charme de la puissance narrative de l’auteur. Alors que "Monster" était imprégnée d’un fort courant européen dans le déroulement de son histoire comme dans son dessin, "20th century boys" est très japonais dans sa conception : les enfants font des gueules pas possibles et des mimiques parfois très drôles, le scénario connaît des retournements de situations très cinématographiques et humoristiques malgré la gravité de l’intrigue principale. Les passages d'une époque à une autre coulent de source, et les parallèles semblent plus qu'évidents. Amusant de retrouver les références de la fin des années 60 (Woodstock et ses 500 000 spectateurs, qui feront rêver les petits garçons, mais aussi - et surtout - le premier pas sur la Lune ! Incroyable pour l'époque), perçues par des enfants qui refont le monde dans leur petite planque au fond d'un pré, près d'un vieil arbre, qui deviendra beaucoup plus tard un bowling, enterrant par la même occasion leurs souvenirs... Le rythme, bien qu'un peu lent, est régulier, et permet la découverte des traits psychologiques de chacun des petits/grands héros, partie qu'Urasawa ne néglige surtout pas, tant chacun des tomes de ses séries est une étude du genre humain. Le dessin, quant à lui, est très propre, très différent de ce dont on a l'habitude de lire dans le monde du manga. Dynamique (les passages de courses de Donkey sont vraiment très drôles, tout comme le personnage, d'ailleurs :)) quand il le faut, son style varie suivant la situation, pour s'adapter au récit. Urasawa is my hero.
Dr Prout va tout péter
Raaaah, que du bonheur que ce tout petit album ! Déjà le dessin de Dav est absolument superbe, tout meugnon à un point tel que dès la première case on a un énorme et bête sourire accroché à notre tronche de lecteur désormais ahuri. Il suffit de voir les têtes que Dav fait pour être de bonne humeur, c'est génial ! L'histoire quant à elle n'est pas en reste. Le principal reproche fait à Django Renard portait sur le scénario, et bien ici, ô joie, bonheur, félicité, Dav se lâche et pond un scénario utilisant tous les clichés les plus classiques du genre "savant fou qui veut tout casser et dominer le monde" d'une façon savoureuse au possible. Pas un gramme de sérieux dans ces pages, mais une dérision et un humour qui dégoulinent de chaque page. Evidemment, le registre n'est pas subtil, bin oui, mais au vu du titre vous étiez prévenu, hein. Alors c'est très simple, j'adore ! Que du bonheur, je vous dis ! :) (sourire bête et persistant) En plus il risque d'être bientôt réédité chez un "vrai" éditeur. Ce jour-là, sautez dessus.
Dr Prout va tout péter
A condition de ne pas chercher une étude approfondie du genre humain, cet album va vous ravir. Avec ses jeux de mots tout pourris, ses allusions scatos, ses clichés usés, Dav nous fait passer un bon moment. Son dessin est très bon, d'ailleurs, amusez-vous à chercher les emprunts à ses potes ; Dav nous confirme qu'il sait dessiner.
Le Dormeur
Et bien, vraiment pas du tout d'accord avec les deux avis précédents. C'est bien simple, j'ai adoré. :) Bon, cet album de Lewis Trondheim, une fois de plus, fait office de figure de style dans sa forme. La même image du dormeur, donc, sagement allongé dans son lit, bonnet de nuit vissé sur la tête, qui entretient divers dialogues avec sa conjointe, entre autres. Le tout est très fin, comme toujours chez Trondheim. J'ai toujours très peur des séries de strips de 3/4 cases, car généralement l'ensemble ne me fait que moyennement sourire. Mais là, c'est clairement très bon, parfois très drôle. Le dessin (et je dis bien "LE" ;)) est... sympa :) minimaliste comme il se doit chez l'auteur, il nous démontre qu'il n'est pas la peine de déployer l'arsenal graphique pour dépeindre un visage expressif. Bref.. J'aime. :)
Farniente
"Farniente", c'est mon coup de coeur de la semaine, assurément. Quand Trondheim délègue ses pinceaux pour se centrer sur un thème, pourtant assez différent de ceux que l'on a l'habitude de lire chez cet auteur, il s'en sort à merveille. "Farniente", c'est les réflexions quotidiennes d'un couple en vacances sur toutes ces petites choses de la vie, d'apparence sans importance, (mais qui rendent l'existence à deux tellement attrayante :)), mais aussi les dialogues croustillants, parfois drôles, parfois sincères, parfois tendres, de deux amoureux auxquels on s'identifie facilement. Chaque petite histoire se déroule sur une page complète, et est souvent ponctuée d'une chute de qualité. En effet, cet album est très régulier et ne souffre pas de réel défaut. Le dessin, particulier, s'accomode très bien aux scenarii de Trondheim. Rien d'extraordinaire bien sûr, un trait assez gras en noir et blanc pas des plus originaux, mais qui colle parfaitement au bouquin. "Farniente" est un petit livre très frais, que je vous conseille de lire si vous aimez les sentiments sincères et simples, conjugués à un humour fin et de qualité.
Dis-moi quelque chose
Voilà un album singulier bâti sur un mode narratif original et vraiment réussi. Il s’agit d’une BD muette à la manière des films d’antan : de temps en temps un panneau noir sur lequel est écrit un dialogue ou un commentaire en caractères blancs vient aider le lecteur. Néanmoins, ces cases textuelles sont si peu nombreuses qu’on peut classer cet album dans la catégorie des albums muets. Du reste, les personnages principaux de ce récit n’ont pas de noms, ou du moins, ils demeurent inconnus pour le lecteur. Qu’importe, le graphisme net en noir et blanc quelque part entre un Trondheim appliqué et un Woodring épuré permet une lecture fluide de l’histoire. Et justement le scénario est vraiment original, puisqu’il est bâti sur deux histoires imbriquées en une seule. Deux scénarii différents avec les mêmes protagonistes selon que les bordures des pages sont noires ou blanches. L’exercice de lecture permet donc de lire deux fois à la suite cet album : une première fois pour les pages blanches, une deuxième pour les pages noires. Le jeu est tellement agréable qu’il autorise même à mélanger les planches pour bâtir une nouvelle histoire, puis à la faveur d’une nouvelle combinaison une autre histoire encore, etc… Cette ingénieuse disposition narrative est réellement rafraîchissante et elle permet surtout de cacher une histoire on ne peut plus simple (trop ?) : le destin amoureux d’une femme et de deux hommes qui se la disputent. La forme dépasse donc le fond mais l’ensemble offre une réelle cohérence qui associée à un dessin agréable feront passer un bon moment de lecture. A lire donc, et peut-être à acheter afin de pouvoir relire encore tous les scénarii qu’on voudra bien y trouver.
De véritables contes de fées
Voici plusieurs courtes histoires rassemblées par les Requins Marteaux pour un recueil à l’humour féroce et décapant. Besseron rivalise d’ingéniosité pour diffuser un message noir de noir et porter un regard corrosif sur ses contemporains. Un ton très dur donc pour des histoires qui ne le sont pas moins, mais c’est tellement bien formulé, ça regorge tellement de détails caustiques, qu’on ne peut refermer cet album sans l’avoir terminé. On s’en délecte avec un plaisir parfois voyeur, en ressentant alors une jubilation un brin complice. Bien entendu, une forte dose d’humour noir est requise pour apprécier toute la saveur de ces histoires de qualités inégales mais plutôt homogènes. Le dessin en noir et blanc est net, clair, et fait d’autant mieux ressentir les perversions et les abus des personnages rencontrés au cours de ces planches. Ces contes de fée portent bien leur nom, et ce titre résume parfaitement le ton décalé de Besseron qui signe là un très bon album à découvrir pour les amateurs du genre.
Jérôme d'Alphagraph
Tome 2 Voilà un petit trésor de BD que j’ai découvert par hasard et qui m’a littéralement emballé : pas un chef d’œuvre certes mais un véritable coup de cœur, c’est sûr. Plusieurs histoires forment ce tome 2 des aventures du sympathique libraire Jérôme d’alphagraph. Avec un ton à la fois intimiste et universel Nylso démontre qu’il excelle dans l’art difficile de trouver la justesse de propos pour faire sourire, charmer et envoûter son public. Jérôme adore les livres, et ça tombe bien puisqu’il travaille dans une librairie, et ça c’est un rêve que partagent pas mal de gros lecteurs. De plus il se met à écrire, et c’est aussi un rêve ou une réalité que partagent également nombre de gros lecteurs. Bref, impossible de ne pas s’identifier à ce petit bonhomme gai et enjoué qui dégage une fraîcheur revigorante en ne vivant que pour et que par ses passions. A travers ses pérégrinations au travail, en dehors, ses lectures nocturnes dans sa roulotte, ses discussions avec sa bourrique ou ses ami(e)s, on suit le héros en permanence. Pourtant à aucun moment on ne s’ennuie, et à aucun moment les histoires ne deviennent répétitives. Il se dégage de cet album un concentré de poésie, de tendresse et de bien être qui m’a procuré un excellent moment de lecture. Alors oui le dessin noir et blanc est minimaliste à souhait, plus proche des illustrations de Sempé pour « Le petit nicolas » que des merveilles en couleurs directes de certains des grands dessinateurs du genre. Alors oui aussi, les cases sont minuscules et le décor ne fourmille pas de détails. Mais l’essentiel est bien là. Ajoutez à cela un texte inspiré, des dialogues gais et loin d’être idiots, et vous obtenez un superbe récit à découvrir au plus vite.
Bienvenue à Jobourg
Le premier Rabaté que je lis, et j'aime beaucoup. Pas de véritable histoire, juste un prétexte pour dessiner et découvrir. Les couleurs un peu passées et le dessin brouillon font bien passer le message : on est là comme ça, par hasard, on gribouille notre vie, on se laisse porter par les événements. C'est sympathique, ça se lit sans peine, ça laisse une agréable sensation.