Arg! j'étais persuadé d'avoir mis un avis sur "Rork" depuis longtemps. C'est une très bonne série fantastique par le très talentueux Andréas.
Tous les tomes sont très bons, mélange de fantastique et de science. Rork est une espèce de médium qui joue avec l'étrange. Le tome 6 est vraiment très spécial, limite incompréhensible. D'ailleurs même après l'avoir lu 2 fois de suite, je n'étais pas sûr d'avoir compris quelque chose.
Une série qui commence à dater en seulement 7 tomes, assez méconnue pourtant. Faudrait que je la relise tiens.
Il y a une dizaine d’année, en 1993 pour être précis, alors que Glénat commençait à récolter les fruits de l’introduction du manga sur le marché français, l’éditeur français eu la bonne idée de faire connaître le fumetti italien. Le fumetti, c’est la bd italienne bon marché, imprimée sur du mauvais papier et réalisée par des équipes d’auteurs. Chaque série a un rythme de parution mensuel à raison de 100 planches par mois ! A priori, il existe pas mal de points communs entre le mode de production italien et japonais. Rythme rapide, prix économique...
Quoi qu’il en soit, "Dylan dog", comme les autres Fumetti lancées en France par Glénat (Nick Raider, Martin Mystère, Nathan Never) n’a pas marché. Alors que le manga, de son côté, pourtant esthétiquement plus éloigné de la bd franco-belge, battait son plein.
Mais si l’on se renseigne un peu sur "Dylan Dog", véritable best-seller phénomène en Italie et en Espagne, on peut s’interroger sur son non-succès en France. En Espagne et en Italie, c’est une série culte, un des plus gros succès du fumetti, chaque mois des centaines de milliers suivent avec passion les aventures de ce détective de l’étrange et de son assistant Groucho (copie conforme de Groucho Marx des Marx Bother). Et à la lecture des trois premières aventures de ce détective farfelu (repris dans le tome 1 publiés par Glénat), comme je les comprends! Ca a beau être de la bd faite à la va-vite, de la série B., c’est très divertissant et réellement inventif. A tel point que certains grands auteurs espagnols et Italiens de tout premier plans s'y sont collés, comme Alfonso Font et Micheluzzi.
J'ai été séduit par les trois premières aventures de "Dylan Dog" que j'ai lues. Pourtant, la première histoire « L’aube des morts vivants » n’a soulevé que peu d’intérêt chez moi. C’était juste une ressucée de plus, une histoire de zombies comme il en existe déjà beaucoup d’autres. C’est à partir de la deuxième histoire « Morgana » et surtout avec la troisième « Histoire de personne » que j’ai réalisé ce que cette série avait dans le ventre. Multipliant les scènes chocs et gores avec un humour constant et un sens particulier du détail morbide, les auteurs captivent. Grâce à des jeux narratifs mettant en scène des montages parallèles osés et captivants, ils donnent à cette série populaire un côté « exercice de style » qui fait toute la différence avec le commun des mortels des séries populaires : mises en abîme, jeux troublants sur l’imbrication du rêve et de la réalité, jeux sur la pluralité des univers, c’est baroque, déjanté, et amusant à souhait.
On est plus proche de la quatrième dimension que de X-files, et c’est tant mieux…
Le dessin ? Plutôt pas mal, compte tenu des conditions de production. Il est assez impersonnel, comme c’est généralement le cas dans le fumetti italien, dans le but de permettre à d’autres dessinateurs d’épouser le style. Mais il y a ça et là quelques idées de mise en scène proprement ingénieuses.
Plus récemment, la série a été reprise par un autre éditeur français. « Hors collection » qui décida de publier les aventures du célèbre détective de l’étrange au rythme de 1 épisode de 100 pages par album (alors que Glénat mettait trois histoires dans un seul album) et en grand format.
Du coup, ça coûte beaucoup plus cher et on peut s’interroger sur la nécessité d’éditer de manière luxueuse une bd qui dans son pays d’origine n’a pas ces égards.
Le plus étrange c’est que cette nouvelle édition ne débute pas au premier épisode de "Dylan Dog" mais en propose d’autres, plus récents, sans rien préciser au lecteur. De quoi s’y perdre… Y’a de toute façon de la marge, "Dylan Dog" en version originale a dépassé récemment les 200 épisodes! On n'est pas prêt de voir tout "Dylan Dog" en français!
De toute façon, même sous cette présentation plus « clean », le public français ne semble pas avoir plus accroché puisque cette nouvelle édition s’est également arrêtée. Et c’est bien dommage…
Donc, débrouillez-vous pour trouver ces albums à moindre prix dans les bouquineries… En tout, c’est 22 épisodes de "Dylan Dog" qui ont été édités en français, c’est déjà ça…
Si vous devenez accro, il vous reste à apprendre l’Italien ou l’Espagnol pour découvrir les centaines d'autres épisodes de cette série phare.
Je viens de lire les deux tomes à la suite et le moins qu'on puisse dire, c'est que la série évolue vachement.
Dans le tome un, Leo jette les bases de son univers. C'est assez lent, mais il y a quand même beaucoup de loufoqueries (et c'est tant mieux). Les dessins de Garcia sont spéciaux et originaux, mais une fois qu'on s'y fait, ils sont agréables... Pour le tome un, j'aurais mis 4/5 (en attendant la suite).
Dans le tome deux, Léo s'en donne à coeur joie : les situations sont de plus en plus loufoques et il y a beaucoup de bonnes idées (l'île-radeau, l'autocar,...). Par contre, les dessins perdent en qualité (ainsi que les couleurs). Heureusement qu'il y a le scénario.
Au total, je reste donc sur un 4/5 général, grâce au scénario de Léo.
Dans un marché de la BD en pleine extension, qui va de records en records, certaines séries restent injustement méconnues.
Candélabres est l'une d'entre elles. Cette série dispose de tous les éléments narratifs pour devenir l'une des références de la BD fantastique. Algésiras a réussit à mêler harmonieusement une multitude de symboles aussi bien historiques que culturels. Elle nous sert un univers original où Paul, le héros, se sert habilement du feu qui le consume pour s'extraire de son handicap et devenir aussi léger que l'air dans une chorégraphie décoiffante. La danse nous révèle tous les tourments dont souffre Paul et qui l'entraînent dans une interrogation perpétuelle.
Algésiras révolutionne le fantastique dans la bande dessinée et son trait tout en légèreté séduira l'ensemble de ses lecteurs. Nous assistons à la naissance d'une grande conteuse qui prolongera notre plaisir en adaptant le chef d'oeuvre de Pierre Bordage «Les Guerriers du silence».
Si vous souhaitez prolonger vos réflexion sur Candélabres, je vous conseille la lecture de Candel'Mag (http://candelmag.site.voila.fr/) :
Le numéro 1 est consacré à la présentation générale des trois premiers tomes, et à une interview exclusive d'Algésiras.
Le numéro 2 est parle de Paul Klarheit, le personnage principal. Nous avons essayé d'imaginer ce qu'aurait pu être son passé, ainsi que ce qu'il adviendra de lui à la fin de la série.
Nos axes de réflexions nous ont donc amené à relater les raisons de sa première paralysie et pourquoi il s'est brusquement coupé de sa famille. Nous avons aussi réussi à retrouver la sœur de Paul qui n'est pas mentionnée dans les BD.
Sur son futur, nous avons imaginé que les candélabres disparaîtraient de sa vie et qu'il en serait profondément marqué.
Tous ces axes de réflexions sont le fruit de notre imagination et ne préjugent pas du tout du contenu des tomes 4 et 5.
Le numéro 3 est un cadeau collectif d'un groupe de discussion sur Candélabres. A l'occasion de Japan-Expo, nous avons tenu à offrir un cadeau approprié à Algésiras. Nous nous sommes alors mobilisés pour écrire une série de haikus (petits poèmes japonais) et pour réaliser des fanarts sur le thème de Candélabres.
Oui oui oui, je confirme tous les avis précédents : cette BD est très bien, l'intrigue (pour un départ) est bien foutue (même si parfois il faut suivre), les couleurs sont très belles...
Seul petit bémol personnel, j'ai pas trop accroché avec les dessins de Béhé...
Allez, vivement la suite.
« Lupus », ça m’a d’abord surtout frappé par son dessin. Pourtant typique de Peeters, je me laisse à chaque fois surprendre par son style si particulier et si agréable. Les expressions surtout sont bien rendues, mais l’ensemble forme un tout qui me paraît complètement cohérent, avec ses clartés et ses zones d’ombre, que ce soit au niveau du graphisme ou des caractères des personnages.
Oui, parce que « Lupus » c’est peut-être de la science-fiction, mais ce thème n’est (pour l’instant en tout cas) qu’un prétexte. Pêche aux gros poissons, défonçage à l’aide de toutes les substances possibles et imaginables, voyage sabbatique dans l’univers connu, tout cela aurait sans problème pu se passer sur notre Terre, aujourd’hui, il y a 20 ans, au siècle dernier, etc. En bref, le contexte m’a paru complètement arbitraire, mais dans le bon sens du terme : il n’est pas présenté ni exploité pour lui-même, bien au contraire, il est entièrement au service de… de quoi, au fait ?
De l’histoire ? Oui, mais là on va avoir un problème. C’est quoi l’histoire ? Deux potes qui voyagent un peu partout et s’éclatent ensemble ? Se défoncent, chassent, visitent ?
Moui. L’aspect chasse / pêche de l’histoire me paraît très très secondaire. Plus un prétexte qu’autre chose en fait. Et puis la planète et l’univers environnant ne sont que peu montrés…
Alors il reste quoi ? Eh bien, il reste les personnages, et leurs interactions. Et je dois bien l’avouer, si on ne sait pas où on va, – mais pas du tout, même : ce premier tome semble être une introduction à quelque chose, mais impossible de deviner l’orientation que le récit va prendre – ces personnages ont quelque chose d’absolument fascinant et on s’y attache très rapidement.
L’abus de drogues diverses et variées rend leur comportement assez difficile à saisir, et surtout introduit diverses possibilités dans les interprétations que l’on peut faire de ce que l’on voit, à travers les yeux de Lupus.
Alors voilà, je ne sais pas trop quoi en penser, mais ce que je sais c’est que c’est extrêmement captivant et que la fin est très frustrante, car elle arrive sur un gros suspense et un tournant de l’histoire très important. Bref, à vos marques, prêt, lisez !
Génial, mais je regrette le changement de format. C'était mieux en petit (édition Le Téméraire, collection Griffe).
D'ailleurs, si quelqu'un a le tome 3 ça m'intéresse. Au fait le 5 est sorti, et il est terrible (une surprise avec Clock, et il reste toujours aussi tordu).
L'introduction de relation amoureuse dans la 2ème partie de la série (i.e. à partir du tome 4) rappele un peu plus "X-files", mais c'est tout de même culte comme série. J'adore (comme vous devez vous en douter).
Là où on retrouve les qualités de Bilal et Christin. Je ne vais pas m'attarder sur les détails de l'histoire, d'autres ont produits des avis très bien faits. Moi, je me contenterai d'insister à nouveau sur l'épaisseur, la densité du scénario. Les contextes politiques sont hyper bien étoffés, et la description des personnages très élaborée. Le désespoir, le pessimisme, la faillite des idéologies sont parfaitement bien décrits. Quand au dessin c'est du Bilal du meilleur cru. C'est inutile de préciser à nouveau quel grand artiste est ce type là.
Maintenant, et comme je l'ai déjà dit, les productions de ce fameux tandem ne sont pas faciles d'accès. Pas tant par les thèmes qu'elles traitent, que par le blues qu'elles vous fichent après. En même temps, des bds capables de vous emmener dans des états pareils, sont loin d'être légions. Alors pourquoi bouder son (dé)plaisir.
Je rejoins la plupart des avis précédents : c'est une série à avoir absolument. On ne peut tout simplement pas se prétendre bédéphile si on ne possède pas "la Marque Jaune", "Le Mystère de la Grande Pyramide", "Le piège diabolique", etc.
Certains aspects sont peut-être datés (l'ultra connu reproche de manque de présence féminine est typique des bandes de l'époque - les années 50-60 - et certainement justifié. Rappelons toutefois que les femmes n'avaient alors le droit de vote que depuis quelques années !) (on peut y ajouter le côté martial du "Secret de l'Espadon". Là encore, le contexte historique l'explique). Mais cette oeuvre a incontestablement marqué la bande dessinée (effort de documentation, travail d'ambiance, etc.). Sa qualité scénaristique et graphique n'a pas à rougir à côté des grands maîtres d'aujourd'hui. Au passage, je me permets de souligner que Jacobs était autodidacte (sauf erreur de ma part, il était chanteur d'opéra de formation !).
Pour être complet, il me faut constater - avec d'autres ci-dessous - que l'oeuvre de E.P. Jacobs n'a rien gagné de la récupération commerciale de Van Hamme et consorts. "La machination Voronov" est à pleurer (la clé de l'énigme est connue dès les premières pages !). Quant à "L'étrange rendez-vous", c'est tout simplement n'importe quoi. Au second degré, peut-être (un album dadaïste ?). Et encore.
Bref, achetez cette série les yeux fermés, mais uniquement jusqu'aux "Trois formules du Professeur Sato" (et encore).
Excellente série. Vous ne l'avez pas encore ? Mais vous n'avez pas honte ?
Ces albums s'adressent à un public de tous âges et ouvert - voire cultivé (ça aide pour comprendre certains gags !) - cela dit, le "delirium pas mince du tout" des auteurs est communicatif, même si vous n'êtes pas agrégé de lettres.
La scène des pirates enfermés dans la cale de leur navire est une de mes préférées (n° 3, "L'archipel du danger", p. 16).
Tout a été dit ci-dessous. Scénario, dessins : rien à redire. C'est du travail de très très grande qualité. Messieurs, chapeau bas !
Pour conclure, une regret et un espoir.
Le regret d'abord : la série n'est pas terminée au moment où pleuvent les notes "5/5". J'espère donc que les éloges - mérités - que contient cet avis (et ceux qui le précèdent... et sans doute les suivants) ne conduiront pas les auteurs à baisser leur niveau d'exigence. J'espère aussi que les futurs nouveaux lecteurs ne se feront pas trop de fims avant d'acheter la série - ça me ferait mal que quelqu'un soit déçu en la lisant.
L'espoir : que Bombastus ne reste pas sur le carreau (voy. fin du n° 5) et intervienne encore dans les albums à venir !
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Rork
Arg! j'étais persuadé d'avoir mis un avis sur "Rork" depuis longtemps. C'est une très bonne série fantastique par le très talentueux Andréas. Tous les tomes sont très bons, mélange de fantastique et de science. Rork est une espèce de médium qui joue avec l'étrange. Le tome 6 est vraiment très spécial, limite incompréhensible. D'ailleurs même après l'avoir lu 2 fois de suite, je n'étais pas sûr d'avoir compris quelque chose. Une série qui commence à dater en seulement 7 tomes, assez méconnue pourtant. Faudrait que je la relise tiens.
Dylan Dog
Il y a une dizaine d’année, en 1993 pour être précis, alors que Glénat commençait à récolter les fruits de l’introduction du manga sur le marché français, l’éditeur français eu la bonne idée de faire connaître le fumetti italien. Le fumetti, c’est la bd italienne bon marché, imprimée sur du mauvais papier et réalisée par des équipes d’auteurs. Chaque série a un rythme de parution mensuel à raison de 100 planches par mois ! A priori, il existe pas mal de points communs entre le mode de production italien et japonais. Rythme rapide, prix économique... Quoi qu’il en soit, "Dylan dog", comme les autres Fumetti lancées en France par Glénat (Nick Raider, Martin Mystère, Nathan Never) n’a pas marché. Alors que le manga, de son côté, pourtant esthétiquement plus éloigné de la bd franco-belge, battait son plein. Mais si l’on se renseigne un peu sur "Dylan Dog", véritable best-seller phénomène en Italie et en Espagne, on peut s’interroger sur son non-succès en France. En Espagne et en Italie, c’est une série culte, un des plus gros succès du fumetti, chaque mois des centaines de milliers suivent avec passion les aventures de ce détective de l’étrange et de son assistant Groucho (copie conforme de Groucho Marx des Marx Bother). Et à la lecture des trois premières aventures de ce détective farfelu (repris dans le tome 1 publiés par Glénat), comme je les comprends! Ca a beau être de la bd faite à la va-vite, de la série B., c’est très divertissant et réellement inventif. A tel point que certains grands auteurs espagnols et Italiens de tout premier plans s'y sont collés, comme Alfonso Font et Micheluzzi. J'ai été séduit par les trois premières aventures de "Dylan Dog" que j'ai lues. Pourtant, la première histoire « L’aube des morts vivants » n’a soulevé que peu d’intérêt chez moi. C’était juste une ressucée de plus, une histoire de zombies comme il en existe déjà beaucoup d’autres. C’est à partir de la deuxième histoire « Morgana » et surtout avec la troisième « Histoire de personne » que j’ai réalisé ce que cette série avait dans le ventre. Multipliant les scènes chocs et gores avec un humour constant et un sens particulier du détail morbide, les auteurs captivent. Grâce à des jeux narratifs mettant en scène des montages parallèles osés et captivants, ils donnent à cette série populaire un côté « exercice de style » qui fait toute la différence avec le commun des mortels des séries populaires : mises en abîme, jeux troublants sur l’imbrication du rêve et de la réalité, jeux sur la pluralité des univers, c’est baroque, déjanté, et amusant à souhait. On est plus proche de la quatrième dimension que de X-files, et c’est tant mieux… Le dessin ? Plutôt pas mal, compte tenu des conditions de production. Il est assez impersonnel, comme c’est généralement le cas dans le fumetti italien, dans le but de permettre à d’autres dessinateurs d’épouser le style. Mais il y a ça et là quelques idées de mise en scène proprement ingénieuses. Plus récemment, la série a été reprise par un autre éditeur français. « Hors collection » qui décida de publier les aventures du célèbre détective de l’étrange au rythme de 1 épisode de 100 pages par album (alors que Glénat mettait trois histoires dans un seul album) et en grand format. Du coup, ça coûte beaucoup plus cher et on peut s’interroger sur la nécessité d’éditer de manière luxueuse une bd qui dans son pays d’origine n’a pas ces égards. Le plus étrange c’est que cette nouvelle édition ne débute pas au premier épisode de "Dylan Dog" mais en propose d’autres, plus récents, sans rien préciser au lecteur. De quoi s’y perdre… Y’a de toute façon de la marge, "Dylan Dog" en version originale a dépassé récemment les 200 épisodes! On n'est pas prêt de voir tout "Dylan Dog" en français! De toute façon, même sous cette présentation plus « clean », le public français ne semble pas avoir plus accroché puisque cette nouvelle édition s’est également arrêtée. Et c’est bien dommage… Donc, débrouillez-vous pour trouver ces albums à moindre prix dans les bouquineries… En tout, c’est 22 épisodes de "Dylan Dog" qui ont été édités en français, c’est déjà ça… Si vous devenez accro, il vous reste à apprendre l’Italien ou l’Espagnol pour découvrir les centaines d'autres épisodes de cette série phare.
Dexter London
Je viens de lire les deux tomes à la suite et le moins qu'on puisse dire, c'est que la série évolue vachement. Dans le tome un, Leo jette les bases de son univers. C'est assez lent, mais il y a quand même beaucoup de loufoqueries (et c'est tant mieux). Les dessins de Garcia sont spéciaux et originaux, mais une fois qu'on s'y fait, ils sont agréables... Pour le tome un, j'aurais mis 4/5 (en attendant la suite). Dans le tome deux, Léo s'en donne à coeur joie : les situations sont de plus en plus loufoques et il y a beaucoup de bonnes idées (l'île-radeau, l'autocar,...). Par contre, les dessins perdent en qualité (ainsi que les couleurs). Heureusement qu'il y a le scénario. Au total, je reste donc sur un 4/5 général, grâce au scénario de Léo.
Candélabres
Dans un marché de la BD en pleine extension, qui va de records en records, certaines séries restent injustement méconnues. Candélabres est l'une d'entre elles. Cette série dispose de tous les éléments narratifs pour devenir l'une des références de la BD fantastique. Algésiras a réussit à mêler harmonieusement une multitude de symboles aussi bien historiques que culturels. Elle nous sert un univers original où Paul, le héros, se sert habilement du feu qui le consume pour s'extraire de son handicap et devenir aussi léger que l'air dans une chorégraphie décoiffante. La danse nous révèle tous les tourments dont souffre Paul et qui l'entraînent dans une interrogation perpétuelle. Algésiras révolutionne le fantastique dans la bande dessinée et son trait tout en légèreté séduira l'ensemble de ses lecteurs. Nous assistons à la naissance d'une grande conteuse qui prolongera notre plaisir en adaptant le chef d'oeuvre de Pierre Bordage «Les Guerriers du silence». Si vous souhaitez prolonger vos réflexion sur Candélabres, je vous conseille la lecture de Candel'Mag (http://candelmag.site.voila.fr/) : Le numéro 1 est consacré à la présentation générale des trois premiers tomes, et à une interview exclusive d'Algésiras. Le numéro 2 est parle de Paul Klarheit, le personnage principal. Nous avons essayé d'imaginer ce qu'aurait pu être son passé, ainsi que ce qu'il adviendra de lui à la fin de la série. Nos axes de réflexions nous ont donc amené à relater les raisons de sa première paralysie et pourquoi il s'est brusquement coupé de sa famille. Nous avons aussi réussi à retrouver la sœur de Paul qui n'est pas mentionnée dans les BD. Sur son futur, nous avons imaginé que les candélabres disparaîtraient de sa vie et qu'il en serait profondément marqué. Tous ces axes de réflexions sont le fruit de notre imagination et ne préjugent pas du tout du contenu des tomes 4 et 5. Le numéro 3 est un cadeau collectif d'un groupe de discussion sur Candélabres. A l'occasion de Japan-Expo, nous avons tenu à offrir un cadeau approprié à Algésiras. Nous nous sommes alors mobilisés pour écrire une série de haikus (petits poèmes japonais) et pour réaliser des fanarts sur le thème de Candélabres.
Chimères
Oui oui oui, je confirme tous les avis précédents : cette BD est très bien, l'intrigue (pour un départ) est bien foutue (même si parfois il faut suivre), les couleurs sont très belles... Seul petit bémol personnel, j'ai pas trop accroché avec les dessins de Béhé... Allez, vivement la suite.
Lupus
« Lupus », ça m’a d’abord surtout frappé par son dessin. Pourtant typique de Peeters, je me laisse à chaque fois surprendre par son style si particulier et si agréable. Les expressions surtout sont bien rendues, mais l’ensemble forme un tout qui me paraît complètement cohérent, avec ses clartés et ses zones d’ombre, que ce soit au niveau du graphisme ou des caractères des personnages. Oui, parce que « Lupus » c’est peut-être de la science-fiction, mais ce thème n’est (pour l’instant en tout cas) qu’un prétexte. Pêche aux gros poissons, défonçage à l’aide de toutes les substances possibles et imaginables, voyage sabbatique dans l’univers connu, tout cela aurait sans problème pu se passer sur notre Terre, aujourd’hui, il y a 20 ans, au siècle dernier, etc. En bref, le contexte m’a paru complètement arbitraire, mais dans le bon sens du terme : il n’est pas présenté ni exploité pour lui-même, bien au contraire, il est entièrement au service de… de quoi, au fait ? De l’histoire ? Oui, mais là on va avoir un problème. C’est quoi l’histoire ? Deux potes qui voyagent un peu partout et s’éclatent ensemble ? Se défoncent, chassent, visitent ? Moui. L’aspect chasse / pêche de l’histoire me paraît très très secondaire. Plus un prétexte qu’autre chose en fait. Et puis la planète et l’univers environnant ne sont que peu montrés… Alors il reste quoi ? Eh bien, il reste les personnages, et leurs interactions. Et je dois bien l’avouer, si on ne sait pas où on va, – mais pas du tout, même : ce premier tome semble être une introduction à quelque chose, mais impossible de deviner l’orientation que le récit va prendre – ces personnages ont quelque chose d’absolument fascinant et on s’y attache très rapidement. L’abus de drogues diverses et variées rend leur comportement assez difficile à saisir, et surtout introduit diverses possibilités dans les interprétations que l’on peut faire de ce que l’on voit, à travers les yeux de Lupus. Alors voilà, je ne sais pas trop quoi en penser, mais ce que je sais c’est que c’est extrêmement captivant et que la fin est très frustrante, car elle arrive sur un gros suspense et un tournant de l’histoire très important. Bref, à vos marques, prêt, lisez !
Nemesis
Génial, mais je regrette le changement de format. C'était mieux en petit (édition Le Téméraire, collection Griffe). D'ailleurs, si quelqu'un a le tome 3 ça m'intéresse. Au fait le 5 est sorti, et il est terrible (une surprise avec Clock, et il reste toujours aussi tordu). L'introduction de relation amoureuse dans la 2ème partie de la série (i.e. à partir du tome 4) rappele un peu plus "X-files", mais c'est tout de même culte comme série. J'adore (comme vous devez vous en douter).
Partie de chasse
Là où on retrouve les qualités de Bilal et Christin. Je ne vais pas m'attarder sur les détails de l'histoire, d'autres ont produits des avis très bien faits. Moi, je me contenterai d'insister à nouveau sur l'épaisseur, la densité du scénario. Les contextes politiques sont hyper bien étoffés, et la description des personnages très élaborée. Le désespoir, le pessimisme, la faillite des idéologies sont parfaitement bien décrits. Quand au dessin c'est du Bilal du meilleur cru. C'est inutile de préciser à nouveau quel grand artiste est ce type là. Maintenant, et comme je l'ai déjà dit, les productions de ce fameux tandem ne sont pas faciles d'accès. Pas tant par les thèmes qu'elles traitent, que par le blues qu'elles vous fichent après. En même temps, des bds capables de vous emmener dans des états pareils, sont loin d'être légions. Alors pourquoi bouder son (dé)plaisir.
Blake et Mortimer
Je rejoins la plupart des avis précédents : c'est une série à avoir absolument. On ne peut tout simplement pas se prétendre bédéphile si on ne possède pas "la Marque Jaune", "Le Mystère de la Grande Pyramide", "Le piège diabolique", etc. Certains aspects sont peut-être datés (l'ultra connu reproche de manque de présence féminine est typique des bandes de l'époque - les années 50-60 - et certainement justifié. Rappelons toutefois que les femmes n'avaient alors le droit de vote que depuis quelques années !) (on peut y ajouter le côté martial du "Secret de l'Espadon". Là encore, le contexte historique l'explique). Mais cette oeuvre a incontestablement marqué la bande dessinée (effort de documentation, travail d'ambiance, etc.). Sa qualité scénaristique et graphique n'a pas à rougir à côté des grands maîtres d'aujourd'hui. Au passage, je me permets de souligner que Jacobs était autodidacte (sauf erreur de ma part, il était chanteur d'opéra de formation !). Pour être complet, il me faut constater - avec d'autres ci-dessous - que l'oeuvre de E.P. Jacobs n'a rien gagné de la récupération commerciale de Van Hamme et consorts. "La machination Voronov" est à pleurer (la clé de l'énigme est connue dès les premières pages !). Quant à "L'étrange rendez-vous", c'est tout simplement n'importe quoi. Au second degré, peut-être (un album dadaïste ?). Et encore. Bref, achetez cette série les yeux fermés, mais uniquement jusqu'aux "Trois formules du Professeur Sato" (et encore).
De Cape et de Crocs
Excellente série. Vous ne l'avez pas encore ? Mais vous n'avez pas honte ? Ces albums s'adressent à un public de tous âges et ouvert - voire cultivé (ça aide pour comprendre certains gags !) - cela dit, le "delirium pas mince du tout" des auteurs est communicatif, même si vous n'êtes pas agrégé de lettres. La scène des pirates enfermés dans la cale de leur navire est une de mes préférées (n° 3, "L'archipel du danger", p. 16). Tout a été dit ci-dessous. Scénario, dessins : rien à redire. C'est du travail de très très grande qualité. Messieurs, chapeau bas ! Pour conclure, une regret et un espoir. Le regret d'abord : la série n'est pas terminée au moment où pleuvent les notes "5/5". J'espère donc que les éloges - mérités - que contient cet avis (et ceux qui le précèdent... et sans doute les suivants) ne conduiront pas les auteurs à baisser leur niveau d'exigence. J'espère aussi que les futurs nouveaux lecteurs ne se feront pas trop de fims avant d'acheter la série - ça me ferait mal que quelqu'un soit déçu en la lisant. L'espoir : que Bombastus ne reste pas sur le carreau (voy. fin du n° 5) et intervienne encore dans les albums à venir !