Les derniers avis (38563 avis)

Couverture de la série Garulfo
Garulfo

Trrrès très bon... Comment être surpris par un conte de fées. L'humour omniprésent, l'inversion des valeurs classiques... on dirait que c'est parodique, mais pas tout à fait puisque les bons s'en sortent sans égratignures et les méchants se font avoir ou deviennent bons. Plein de référnces itou... très agréable, en tout cas.

22/10/2003 (modifier)
Couverture de la série Terre mécanique
Terre mécanique

C'est au festival de la BD de Chambéry que j'ai découvert le 12 octobre dernier Terre Mécanique. Je l'ai lu dans la queue formée devant le stand d'Andreae. Eh bien même avec tout le bruit et l'agitation qu'il y avait dans la salle, la magie à tout de même opéré, je suis complètement parti dans le voyage proposée par les deux auteurs. Tout m'a enchanté, les couleurs et les dessins d'abord, fourmillant de détails marrants et de poésie, et l'histoire, pleine de rythme et de vivacité, que l'ont suit avec un grand plaisir. Voilà, pour ma part, j'attends avec impatience la suite.

21/10/2003 (modifier)
Couverture de la série Angus Powderhill
Angus Powderhill

Voici une très bonne surprise. Imaginez Freaks dans un univers Heroïc Fantasy. Les personnages ont tous une personnalité forte et fouillée, et des handicaps, physiques ou psychologique, pour le cas d'Angus, enfant grandi trop vite. Les dessins sont grandioses et les couleurs très belles. Le scénario est bien ficelé, et, au bout du deuxième tome, tient toujours autant le lecteur en haleine.

21/10/2003 (modifier)
Par okilebo
Note: 4/5
Couverture de la série Mariko Parade
Mariko Parade

Mariko Parade est une bd issue de la nouvelle vague actuelle venant du soleil levant c'est à dire le manga d'auteur. Ce style est caractérisé par de la sensibilité, de la pudeur et beaucoup d'intelligence. Cet album ne faillit pas à la règle et c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai lu cette bd. Frédéric Boilet qui est d'origine francaise mais vivant au Japon, nous propose une histoire délicate où les parfums de fleurs semblent vous chatouiller les narines. La trame du sujet est relativement simple: Un mangaka et son modèle partent sur une île pour effectuer des repérages. L'occasion pour eux de remettre leur couple en question. Les deux personnages principaux sont décrits avec beaucoup de sincérité et on partage ce moment d'intimité avec un interêt constant. Leurs souvenirs, leurs projets et leurs espoirs sont developpés avec émotion et avec une certaine retenue. Le résultat est plutôt convaincant. Au niveau du dessin, Kan Takahama est vraiment un modèle du finesse. Son traît est remarquable et il met bien en valeur touts les sentiments qui se dégage de l'écriture. On a parfois l'impression que l'auteur a dessiné sur de la soie tellement son traît est feutré. Une planche est particulièrement très belle, elle se situe à la page 31. Ce dessin résume bien tout le talent de cette jeune mangaka. Voilà donc un album a lire avec tendresse et de préférence près d'un bouquet d'hortensias car il parait que le nom de cette fleur signifie "amour qui dure".

21/10/2003 (modifier)
Couverture de la série Monsieur Noir
Monsieur Noir

Très, très étrange. Le tout début laisse présager une histoire façon "Dracula", mais le ton change bien vite pour devenir plus mystérieux, alternativement cocasse et inquiétant. L'absurde joue ici un rôle très important, et ce à divers degrés. Depuis l'absurde rigolo des comportements stupides de certains personnages (Lady Habanera, Sarabande...) jusqu'à l'absurde inquiétant et inexpliqué de ces jets de vapeur rouge, ce château qui croît, en passant par l'absurde inexpliqué mais drôle, l'absurde inquiétant mais expliqué, etc. Le cruel joue également un rôle important... Petite fille jetée en pâture dans ce décor glauque, bonhomme assommé à coups de pelle pour finir dans les cuisines, décapitation, épingle dans les yeux, cuisinier qui découpe une vache de façon assez immonde... Tous ces éléments, loin de faire rire, mettent mal à l'aise, et contribuent à l'ambiguité du château de BlackTales. Car si certains éléments absurdes peuvent faire penser à "La digue", certains éléments cruels rappelent aussi "Le phalanstère du bout du monde". C'est sur ce décor que la gentille Fanny, enfant pour le moins étrange, évolue, faisant le lien entre tous ces éléments. Car il s'agit bien d'un décor. De fait, les personnages sont tout juste esquissés. Ils n'ont que la consistance suffisante pour participer à l'histoire, mais on ne s'attarde pas à les approfondir, ils se limitent plutôt à un comportement, une apparence. Et comme pour tout décor, il y a l'envers, les coulisses, dont on se doute bien qu'elles cachent quelque chose... Si le tome 2 m'a paru plus faible que le premier, notamment parce qu'il fait intervenir un nouveau personnage et que sa justification me paraît un peu classique, voire artificielle, l'histoire en entier m'a plutôt séduit. Le mot exact serait fasciné. Cette histoire suscite à la fois attraction et répulsion, dégoûte tout en vous donnant envie de lire la suite, ça me rappelle un peu "Elend". Et le côté mystérieux de l'ensemble demande digestion et relecture. Quant au dessin, pour bon qu'il soit, si les couleurs sont dans les mêmes tons que "Sambre", elles sont aussi bien ternes et vieillotes.

20/10/2003 (modifier)
Couverture de la série Incertain Silence
Incertain Silence

"Incertain Silence", c'est Joe, un peintre-dessinateur muet qui cherche à vivre de ses dessins. Qui rencontre un poète autoproclamé, bavard pour deux. "Incertain Silence", c'est les aventures et surtout les mésaventures de Joe. Que voulez-vous, quand on est muet on ne peut pas dire aux gens qu'on a du talent, alors comment pourraient-ils s'en rendre compte ? Quand on ne peut que difficilement communiquer, on en vient parfois à laisser les autres s'exprimer plus (trop ?), à les laisser vous envahir, et finalement à se laiser porter par les circonstances. "Incertain Silence", c'est un superbe dessin à la Ayrolles, une technique très particulière et très bien utilisée, tout en nuances et subtilités. "Incertain Silence", c'est une histoire avec plein de petites scènes extrêmement dynamiques, drôles et bénéficiant d'une superbe mise en scène, qui font furieusement penser aux films de Buster Keaton. "Incertain Silence", c'est une histoire toute en poésie, en sentiments, en esquisses, et un peu comme Enfer portatif, en inachevé. "Incertain Silence", c'est malheureusement un peu vite lu, mais c'est superbe et c'est fin. "Incertain Silence" enfin, c'est un superbe cadeau à se faire. Allez, quoi, faites-vous plaisir. :)

20/10/2003 (modifier)
Couverture de la série Le dérisoire
Le dérisoire

Oui, le dessin en tant que tel est superbe, une véritable peinture. Mais il faut également compter avec les personnages, superbement étudiés et bien rendus : le capitaine, avec sa transformation magistrale, le fourneau, bluffant de par la part qu'il laisse à l'imagination, les fantômes, tour à tour volatiles et consistants. Le décor et ses ambiances, ses effets de lumière superbes ! La mise en scène, soigneusement étudiée, choisie et rendue (regardez la troisième case de la première planche ! Ne dirait-on pas un monstre prêt à engloutir le capitaine ?). Tout cela forme un ensemble complètement cohérent avec l'histoire (qui me fait fortement penser à Le colporteur, de Tirabosco), onirique, métaphorique, qui se laisse lire au premier degré ou décoder selon la fantaise du lecteur. Rarement dessin et histoire auront été si dépendants l'un de l'autre ! En tout cas, je suis sous le charme.

20/10/2003 (modifier)
Par minsk
Note: 4/5
Couverture de la série Sláine
Sláine

Tout à fait d'accord avec l'avis de Cassidy, j'ai même eu du mal à me retenir de la classer en culte, car "Slaine" est un des très rares travaux fignolés de Bisley en bd, avec quelques "Judge Dredd" et bien sûr "LOBO" (qui lui devient trop bâclé à la fin). Cette série n'existe d'ailleurs pour moi que par les quatre premiers volumes, le reste, même s'il est de bonne facture, perd de qualité en dessin et en qualité de scénario. Car l'histoire du premier roi celte offre un terrain rêvé à une belle histoire, et le traitement de Bisley en est époustouflant... J'ai du mal à trouver aussi beau en BD... Digne héritier des Corben et surtout, à mon avis, de Frazetta, son trait est réaliste tout en étant excessif, les femmes sont belles et ont des formes généreuses, les hommes sont musculeux et fiers, les méchants charismatiques (mention spéciale à Balor et son Oeil Mauvais). Franchement, vu le prix des albums, je ne conseille que les quatre premiers, même si je ne déteste pas Glenn Fabbry.

20/10/2003 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Bécassine
Bécassine

Bécassine est un personnage inscrit dans l'inconscient collectif des jeunes français de l'entre-deux-guerres (ses aventures débutent en fait en 1905 dans l'hebdomadaire La semaine de Suzette). Lorsqu'on se penche sur le cas de cette icône de la BD franco-belge, on découvre l'histoire d'une jeune fille naïve, prompte à gaffer : Bécassine fait de son mieux pour obéir aux ordres qu’on lui donne, aussi, quand on lui a demandé d’essuyer la vaisselle, continue-t-elle sa tâche alors qu’on sonne à la porte. Il faut lui expliquer qu’elle doit tout lâcher pour ouvrir, dans un tel cas… Aussi, soucieuse de faire exactement ce qu’on lui dit, laissera-t-elle choir par terre la pile d’assiettes qu’elle transportait quand elle entendra de nouveau sonner. Ce n’est qu’un exemple des nombreux incidents, ou catastrophes que notre petite Bretonne occasionnera. Mais elle participera à son niveau, et avec brio, à la grande guerre, elle sera même, à l’occasion, pilote d’avion, star de cinéma, et bien d’autres choses encore… Ses aventures la mènent de sa cuisine aux sommets de montagnes. Bécassine est attachante. D’autant plus que c’est elle-même qui nous raconte sa vie, dans son journal… Dont l’orthographe défaillante (elle n’a pas eu la chance d’aller très longtemps à l’école) est heureusement corrigée par son éditeur. C’est une bande dessinée un peu atypique, une des premières du genre. Les textes ne sont pas dans des bulles, mais situés sous les dessins. Le dessin en est naïf, très coloré. L'ensemble est d'une grande fraîcheur, et même si certaines réflexions peuvent prêter à sourire presque un siècle plus tard, il reste que Bécassine est un témoignage fort intéressant, à la limite de la satire parfois, de la vie et la pensée françaises de 1905 à 1939. A noter que la série sera (brièvement) reprise en 1959 par le dessinateur Trubert, puis en 1992 avec la parution de l'album "Bécassine au studio" en 1992. "Bécassine" est présentée au Moulin Rouge le 3 septembre 1940. Pierre Caron et Jean Nohain adaptent pour le cinéma. Le film sera extrêmement controversé et vite retiré des salles. Je ne serais pas complet si je ne vous donnais pas les paroles de la célèbre chanson de Chantal Goya, écrite en 1980 par son mari Jean-Jacques Debout : Elle est née un beau matin dans un berceau de bois Son père et sa mère étonnés n'en revenaient pas De voir cette enfant bien rose et dodue à la fois Avec un nez qu'on ne voyait pas Aussitôt tout le village se préparait déjà Pour venir fêter ce beau baptême oui mais voilà Il fallait trouver un surnom, elle n'en avait pas Mais son papa qui se trouvait là A dit : puisqu'elle ira en classe Ici à Clocher les Bécasses Moi j'ai trouvé comment il faudra l'appeler : {Refrain:} Bécassine, c'est ma cousine Bécassine, on est voisine Quand je m'en vais voir ma grand-mère Qui habite au bord de la mer Je retrouve ma Bécassine Qui m'emmène au bout de la terre Bécassine, c'est ma cousine Bécassine, et la cousine Marie qui louche m'amuse beaucoup Ensemble on fait les quatre cents coups Bécassine, tu nous rends fous Un soir Bécassine est partie pour le pensionnat Aider les enfants pour les vacances à Etretat Je m'ennuyais d'elle on s'écrivait oui mais voilà Ce n'était plus du tout comme autrefois Quand je partais avec elle à la ville dans son automobile Dans son avion faire des loopings au-dessus des îles {au Refrain, 2x}

20/10/2003 (modifier)
Par Tony Ross
Note: 5/5
Couverture de la série Lincoln
Lincoln

Je le dis tout de suite, ça m'embête un peu de classer cette BD comme "culte", car ce terme n'est à mon avis pas vraiment approprié à cette oeuvre. Pourtant, je ne vois pas non plus pourquoi je lui mettrais 4/5, car je n'y trouve absolument rien à redire. Les textes sont fabuleux, le dessin sublime, l'histoire extraordinaire... Non, franchement, je cherche mais je ne trouve rien qui cloche chez "Lincoln". J'y peux rien, c'est parfait... C'est l'histoire d'un mec né dans des circonstances étranges (père inconnu) dans un endroit sale et poussièreux, qui dérange par ses idées et ses paroles qui risquent de détruire l'ordre établi, qui rencontre Dieu alors qu'il était en train de pêcher des tas de poissons, qui fait bien rire tout le monde (même le diable), qui se fait arrêter, exécuter, qui sort de sa tombe et qui finit par se rendre populaire par ses nombreux exploits et donc, par se faire suivre et vénérer par une petite troupe de fidèles compagnons. Alors, ça vous rappelle rien cette histoire? Je pense en effet qu'en plus de "vulgariser" un peu Dieu et ses miracles, c'est tout le nouveau testament que "parodie" Jouvray en réécrivant l'histoire de Jésus façon western déjanté. Bref, du tout grand art, rien à redire. Grandiose.

20/10/2003 (modifier)