Album vraiment très cher (25 euros), tiré à seulement 2000 exemplaires, il mérite très largement d'être lu.
Ce livre est glauque. De fait, il commence par "Pour finir, je suis devenu marchand de pierres". Le personnage principal -- Sukezo -- vit avec sa famille dans la misère, et ils essaient de s'en sortir tant bien que mal... plutôt mal, d'ailleurs. Le tableau est loin d'être tendre. Tensions familiales, problèmes d'argent, reproches... Et Sukezo, loin de s'en sortir, sombre de plus en plus, plus ou moins imperceptiblement.
Ce livre est drôle. Oui, certains passages font sourire avec tendresse, sympathie, ou encore avec moquerie. Et parfois on rit franchement malgré la lourde chape de déchéance qui pèse.
Ce livre fait fortement appel à l'empathie du lecteur. Si on parvient à s'identifier un tant soit peu à Sukezo, à le comprendre un peu, alors la magie fonctionne, et à merveille. D'un autre côté, si on s'identifie plus à sa femme qui le harcèle et essaie de trouver des solutions réalistes pour s'en sortir, alors on risque de l'apprécier très différemment.
Ce livre, c'est en effet une lutte. Lutte de cette famille contre la misère, la déchéance. Lutte entre Sukezo et sa femme. Mais surtout, surtout, lutte entre les aspirations, le domaine du rêve, de l'imagination, de la liberté et la sordide réalité. Cela est d'autant plus apparent qu'à chaque fois que Sukezo rêvasse, son fils arrive et dit "Pôpa, ch'uis v'nu t'chercher". Ca donne lieu à une scène particulièrement forte, chapitre 3.
L'homme sans talent n'est pas dénué de talents. Loin de là même. Simplement, il n'en veut pas. Il ne veut pas de ces choses qui, loin de le libérer, l'enchaînent à la réalité. Il aspire à fuir le monde, et le temps d'une lecture on le fuit avec lui.
Il y quelques atouts dans cette bd :
- de beaux dessins, de beaux paysages,
- de la poésie, des légendes,
- un peu d'histoire,
- de la passion.
Que demander de plus ? Peut-être une trame de fond un peu plus consistante, et des personnages un peu moins stéréotypés... Mais bon, ça reste une très belle série.
Un genre de Rob Roy en plus poétique.
"Bouche du diable" est l'album type que je pensais ne pas aimer. Je serais incapable de dire pourquoi je partais avec un a priori aussi défavorable, mais toujours est-il qu'il n'a pas résisté à quelques pages de lecture. Ce livre est d'une densité rarement vue : à la fois thriller d'espionnage, pamphlet politique, oeuvre fantastique et ode à l'être humain et à la liberté. Charin et Bouq touchent à tout et ne se perdent jamais, faisant preuve d'une subtilité et d'une finesse jamais démenties. Le résultat est emballant, servi par un dessin précis et parfois réellement impressionnant, pour toutes les scènes se passant sur les structure métalliques des futurs buildings notamment. Seul bémol, la couleur a un côté rétro et délavé que je n'aime vraiment pas, mais cela reste un défaut mineur au final.
C'est amusant de voir comment, d'un concept original sensé apporter un plus aux trois séries Donjon, cette série est devenue le coeur même du projet, contenant les albums les plus marquants, qui font le plus avancer l'univers de Donjon.
Voici ce que je pense de ceux que j'ai lus :
Jean-Jean la terreur
bien dans la lignée de "Donjon Zénith", l'humour et l'aventure sont au rendez vous. J'adore le personnage de Guillaume, un assureur complètement décalé dans ce monde d'héroïc fantasy, mais qui s'en sort quand même. On rigole bien, on apprend des choses sur l'épée du destin, et on explore pas mal la Terra Amata de l'époque, avis aux Gardiens de DCM qui voudraient des idées d'endroits où faire aller leurs joueurs.
Le géant qui pleure
Arg... le premier donjon que je n'ai vraiment pas aimé. :(
Je n'ai rien lu d'autre dessiné par JC Menu, donc pas d'a priori, mais là j'ai trouvé que les personnages avaient l'air d'être sortis tout droit d'un picsou-mag. :( Bon, j'exagère un peu, le dessin est moins "propret", mais franchement, je n'ai pas aimé du tout.
Du coup, le scénario m'a paru nettement moins bon. Alors je ne sais pas si c'est surtout à cause du dessin, si c'est parce que faire l'histoire sur un type qui pleurniche tout le temps sans prendre aucune initiative était trop risqué ou bien si c'est parce que les héros sont des caricatures d'eux-mêmes (re-argh ! comparez le Horus de "La nuit du tombeur" avec celui-là !), mais s'il y a un donjon que vous devez ne pas lire, il est tout trouvé.
*déception déception*
La nuit du tombeur
Du tout bon. :o) Vraiment !
Un dessin nickel, bien dans la lignée de ce que fait Blain (rien de trop original quoi, si vous aviez peur pour vos yeux), et un scénario parfait : rebondissements imprévisibles, nouveaux personages, humour, découverte d'Antipolis sous un autre point de vue, jeunesse de Zongo... peut-être mon Donjon préféré. Que du bonheur je vous dis. :)
Du ramdam chez les brasseurs
La première chose qui frappe, ce sont les couleurs, superbes ! L'illustration est TRES différente des albums précédents, mais on s'y fait vite, et on en profite ! L'humour, même s'il est un peu différent que dans les autres tomes, est vraiment au rendez-vous. Je regrette un peu, par contre, que l'histoire soit nettement moins complexe que pour le reste de la série... C'est peut-être dû à Gro-gro, je ne sais pas.
Mon fils le tueur
Un Donjon très noir, avec une série de tueries et des illustrations très sombres. Mais l'histoire avance bien, et elle se révèle passionnante !
J'aime beaucoup les personnages, en particulier Marvin jeune est trop bien, à la fois mignon et dangereux, naïf et malin. Quant à sa maman, bravo à Blutch ! Elle est superbement dessinée, avec une sorte de grâce imposante, c'est impressionant.
Crève-coeur
Un Donjon très particulier. J'aime bien les dessins, mêmes s'ils semblent crayonnés à la va-vite, car ils donnent une impression de mouvement, de fluidité, stupéfiante et qui va parfaitement au personnage d'Alexandra.
Par contre les autres personnages ne sont parfois qu'esquissés, et là on a l'impression d'être myope et d'avoir oublié ses lunettes le matin, c'est dommage.
L'histoire est entièrement racontée par Alexandra, ce qui présente l'avantage de nous la faire encore mieux découvrir, mais qui rend confus l'ensemble. En fait, sa façon de nous présenter les divers rebondissement comme si elle lisait une liste de course est assez étrange.
Bref, une impression très mitigée, mais un album à ne pas manquer, pour tout ce qu'il nous fait connaître sur les évènements et les personnages de Potron-Minet.
Les dessins ne sont pas exeptionnels, mais d'un style très original, qui m'a, je dois le dire, conquis.
Les scénarii, même s'ils ne sont pas forcément très originaux, renferment une certaine poésie, et sont très bien faits du point de vue de la construction. Les personnages aussi sont superbement bien construits.
Bref, les auteurs réussissent à créer une ambiance envoûtante à souhait.
Très agréable et dépaysant.
GeooOOOrge !!
Ca faisait longtemps que je passais devant cette BD en me disant "j'achète, j'achète pas ..." En le feuilletant, je me disais "Ouais, ça a l'air pas mal... mais c'est bizarre comme style graphique, et l'histoire n'a pas l'air très drôle ..."
Et puis est venu Angoulême et l'annonce du prix d'Angoulême de la meilleurs BD de l'année. Alors, pour me faire ma propre idée, je l'achète.
Conclusion : LA MEILLEURS BD DE L'ANNEE !
PS : Et c'est pas GeooOOOrge qui me contredira. ;)
PS : A lire d'urgence également : "Le retour à la terre" !
Que le scénariste ne nous dise pas qu'il n'a pas vu "Usual Suspect", personne ne le croira : des bandits qui ne se connaissent pas avant, réunis pour perpétrer un casse impossible au grand patron que personne ne voit et qui manipule tout le monde, en passant par l'histoire racontée en flashback, le pompage en rêgle est assez flagrant (il y a même un "Benicio del Toro" qui se fait buter parce qu'il la ramène un peu trop).
Le paradoxe c'est que, malgré cela, la BD reste vachement efficace et prenante; l'ambiance est pesante et le fait que la fin soit connue est ici plus qu'un effet de style et participe grandement à cette atmosphère étouffante. Le deuxième tome fait plus que confirmer l'excellente impression du premier: très noir, un scénario impeccable et implacable et une fin très réussie. Au final une série immanquable dans le genre polar, tenant de plus en deux tomes très denses. A ne pas rater, notamment pour ceux qui aiment les histoires de braquage.
Laissez vous entraîner dans les galères de Catherine. Elle ne vous épargne rien. Elle vous dévoile sa vie sans concessions. Mais on ne tombe pas dans le misérabilisme pour autant. Le scénario est très bien construit. Les événements s'enchaînent parfaitement, comme si ça allait de soi.
Ce scénario noir est soutenu par un dessin de qualité. Les traits de Catherine suffisent à vous révéler son état d'esprit. Les attitudes des différents personnages sont également très bien rendues.
Les couleurs servent aussi le récit : brun pour la moiteur de l'appartement, rose pour le dancing, gris et même un fond noir pour révéler toute l'angoisse du personnage.
C'est pas drôle. C'est poignant. Evitez de lire cet album quand vous avez le cafard.
Un petit bijou, sorti d'on ne sait où. Je ne connaissais aucun des deux auteurs, et je dois dire que j'ai été très agréablement surpris. A la fois par le dessin de Tirabosco, à la technique (la craie grasse) parfaitement adaptée au style (rondouillard), à la fois très agréable à regarder et très facile à décrypter. Mais aussi et surtout par le scénario qui, bien que n'étant pas très original, réussit à nous faire sentir très proches des personnages, qui n'ont rien d'exceptionnel ou d'excentrique. Simplement, leur vie a basculé au cours d'un week-end entre potes, ce qui pourrait arriver à n'importe lequel d'entre nous... Bien que convenus par moments, les dialogues sont tout à fait crédibles, ainsi que les situations. Une belle sensibilité, un bel album.
Aubin est quelqu'un de tout à fait charmant qui travaille pour Walt Disney et... dessine Winnie l'Ourson. Ô_Ô Si si, j'vous jure, c'est lui (entre autres) qui dessine les bandes dessinées de Winnie !
Bon, en ouvrant l'album (après avoir vu la superbe couverture), la ressemblance n'est pas frappante. ;) De fait son trait a quelque chose de celui de Wazem. Je ne saurais dire quoi, mais il me semble coller à l'esprit...
Côté histoire, eh bien il y a là-dedans des odeurs de Fargo. L'aspect "ville enneigée et isolée", sûrement. En tout cas l'ambiance générale est très réussie. Il s'agit surtout d'une tranche de vie... Un petit aperçu de la vie d'un sherif (Spencer) qui en a marre de se laisser dicter sa conduite par les puissants de la ville, par l'argent, par l'usine... et qui pête les plombs, tout simplement. Non pas qu'il devienne fou furieux et massacre tout le monde, non ! Simplement il décide, comme ça, de redevenir celui qu'il voulait être, et donc d'assumer son rôle de sherif, avec tous les écueils qu'il comporte.
Le rythme général de l'album est plutôt contemplatif, calme et tranquille, à l'image de la résolution se Spencer, avec quelques moments plus tendus lorsque l'agitation des autres fait intrusion dans le récit. La fin vous surprendra peut-être un peu, mais je la trouve en parfait accord avec le reste de l'album.
Et par ailleurs j'aime beaucoup la scène lorsque Spencer explore les tréfonds de l'usine. Elle me rappelle Le dérisoire, avec le formidable personnage du Fourneau, ou encore les cheminées et chaudières de Koma.
L'album n'est pas exempt de petits défauts, mais je l'ai tout simplement dévoré, et pour un premier album, ça me paraît être une réussite. Nan, vraiment, j'aime. :)
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L'Homme sans talent
Album vraiment très cher (25 euros), tiré à seulement 2000 exemplaires, il mérite très largement d'être lu. Ce livre est glauque. De fait, il commence par "Pour finir, je suis devenu marchand de pierres". Le personnage principal -- Sukezo -- vit avec sa famille dans la misère, et ils essaient de s'en sortir tant bien que mal... plutôt mal, d'ailleurs. Le tableau est loin d'être tendre. Tensions familiales, problèmes d'argent, reproches... Et Sukezo, loin de s'en sortir, sombre de plus en plus, plus ou moins imperceptiblement. Ce livre est drôle. Oui, certains passages font sourire avec tendresse, sympathie, ou encore avec moquerie. Et parfois on rit franchement malgré la lourde chape de déchéance qui pèse. Ce livre fait fortement appel à l'empathie du lecteur. Si on parvient à s'identifier un tant soit peu à Sukezo, à le comprendre un peu, alors la magie fonctionne, et à merveille. D'un autre côté, si on s'identifie plus à sa femme qui le harcèle et essaie de trouver des solutions réalistes pour s'en sortir, alors on risque de l'apprécier très différemment. Ce livre, c'est en effet une lutte. Lutte de cette famille contre la misère, la déchéance. Lutte entre Sukezo et sa femme. Mais surtout, surtout, lutte entre les aspirations, le domaine du rêve, de l'imagination, de la liberté et la sordide réalité. Cela est d'autant plus apparent qu'à chaque fois que Sukezo rêvasse, son fils arrive et dit "Pôpa, ch'uis v'nu t'chercher". Ca donne lieu à une scène particulièrement forte, chapitre 3. L'homme sans talent n'est pas dénué de talents. Loin de là même. Simplement, il n'en veut pas. Il ne veut pas de ces choses qui, loin de le libérer, l'enchaînent à la réalité. Il aspire à fuir le monde, et le temps d'une lecture on le fuit avec lui.
Red caps
Il y quelques atouts dans cette bd : - de beaux dessins, de beaux paysages, - de la poésie, des légendes, - un peu d'histoire, - de la passion. Que demander de plus ? Peut-être une trame de fond un peu plus consistante, et des personnages un peu moins stéréotypés... Mais bon, ça reste une très belle série. Un genre de Rob Roy en plus poétique.
Bouche du diable
"Bouche du diable" est l'album type que je pensais ne pas aimer. Je serais incapable de dire pourquoi je partais avec un a priori aussi défavorable, mais toujours est-il qu'il n'a pas résisté à quelques pages de lecture. Ce livre est d'une densité rarement vue : à la fois thriller d'espionnage, pamphlet politique, oeuvre fantastique et ode à l'être humain et à la liberté. Charin et Bouq touchent à tout et ne se perdent jamais, faisant preuve d'une subtilité et d'une finesse jamais démenties. Le résultat est emballant, servi par un dessin précis et parfois réellement impressionnant, pour toutes les scènes se passant sur les structure métalliques des futurs buildings notamment. Seul bémol, la couleur a un côté rétro et délavé que je n'aime vraiment pas, mais cela reste un défaut mineur au final.
Donjon Monsters
C'est amusant de voir comment, d'un concept original sensé apporter un plus aux trois séries Donjon, cette série est devenue le coeur même du projet, contenant les albums les plus marquants, qui font le plus avancer l'univers de Donjon. Voici ce que je pense de ceux que j'ai lus : Jean-Jean la terreur
bien dans la lignée de "Donjon Zénith", l'humour et l'aventure sont au rendez vous. J'adore le personnage de Guillaume, un assureur complètement décalé dans ce monde d'héroïc fantasy, mais qui s'en sort quand même. On rigole bien, on apprend des choses sur l'épée du destin, et on explore pas mal la Terra Amata de l'époque, avis aux Gardiens de DCM qui voudraient des idées d'endroits où faire aller leurs joueurs.
Le géant qui pleure
Arg... le premier donjon que je n'ai vraiment pas aimé. :(
Je n'ai rien lu d'autre dessiné par JC Menu, donc pas d'a priori, mais là j'ai trouvé que les personnages avaient l'air d'être sortis tout droit d'un picsou-mag. :( Bon, j'exagère un peu, le dessin est moins "propret", mais franchement, je n'ai pas aimé du tout.
Du coup, le scénario m'a paru nettement moins bon. Alors je ne sais pas si c'est surtout à cause du dessin, si c'est parce que faire l'histoire sur un type qui pleurniche tout le temps sans prendre aucune initiative était trop risqué ou bien si c'est parce que les héros sont des caricatures d'eux-mêmes (re-argh ! comparez le Horus de "La nuit du tombeur" avec celui-là !), mais s'il y a un donjon que vous devez ne pas lire, il est tout trouvé.
*déception déception*
La nuit du tombeur
Du tout bon. :o) Vraiment !
Un dessin nickel, bien dans la lignée de ce que fait Blain (rien de trop original quoi, si vous aviez peur pour vos yeux), et un scénario parfait : rebondissements imprévisibles, nouveaux personages, humour, découverte d'Antipolis sous un autre point de vue, jeunesse de Zongo... peut-être mon Donjon préféré. Que du bonheur je vous dis. :)
Du ramdam chez les brasseurs
La première chose qui frappe, ce sont les couleurs, superbes ! L'illustration est TRES différente des albums précédents, mais on s'y fait vite, et on en profite ! L'humour, même s'il est un peu différent que dans les autres tomes, est vraiment au rendez-vous. Je regrette un peu, par contre, que l'histoire soit nettement moins complexe que pour le reste de la série... C'est peut-être dû à Gro-gro, je ne sais pas.
Mon fils le tueur
Un Donjon très noir, avec une série de tueries et des illustrations très sombres. Mais l'histoire avance bien, et elle se révèle passionnante !
J'aime beaucoup les personnages, en particulier Marvin jeune est trop bien, à la fois mignon et dangereux, naïf et malin. Quant à sa maman, bravo à Blutch ! Elle est superbement dessinée, avec une sorte de grâce imposante, c'est impressionant.
Crève-coeur
Un Donjon très particulier. J'aime bien les dessins, mêmes s'ils semblent crayonnés à la va-vite, car ils donnent une impression de mouvement, de fluidité, stupéfiante et qui va parfaitement au personnage d'Alexandra.
Par contre les autres personnages ne sont parfois qu'esquissés, et là on a l'impression d'être myope et d'avoir oublié ses lunettes le matin, c'est dommage.
L'histoire est entièrement racontée par Alexandra, ce qui présente l'avantage de nous la faire encore mieux découvrir, mais qui rend confus l'ensemble. En fait, sa façon de nous présenter les divers rebondissement comme si elle lisait une liste de course est assez étrange.
Bref, une impression très mitigée, mais un album à ne pas manquer, pour tout ce qu'il nous fait connaître sur les évènements et les personnages de Potron-Minet.
Barry Lan
Les dessins ne sont pas exeptionnels, mais d'un style très original, qui m'a, je dois le dire, conquis. Les scénarii, même s'ils ne sont pas forcément très originaux, renferment une certaine poésie, et sont très bien faits du point de vue de la construction. Les personnages aussi sont superbement bien construits. Bref, les auteurs réussissent à créer une ambiance envoûtante à souhait. Très agréable et dépaysant.
Le combat ordinaire
GeooOOOrge !! Ca faisait longtemps que je passais devant cette BD en me disant "j'achète, j'achète pas ..." En le feuilletant, je me disais "Ouais, ça a l'air pas mal... mais c'est bizarre comme style graphique, et l'histoire n'a pas l'air très drôle ..." Et puis est venu Angoulême et l'annonce du prix d'Angoulême de la meilleurs BD de l'année. Alors, pour me faire ma propre idée, je l'achète. Conclusion : LA MEILLEURS BD DE L'ANNEE ! PS : Et c'est pas GeooOOOrge qui me contredira. ;) PS : A lire d'urgence également : "Le retour à la terre" !
Break Point
Que le scénariste ne nous dise pas qu'il n'a pas vu "Usual Suspect", personne ne le croira : des bandits qui ne se connaissent pas avant, réunis pour perpétrer un casse impossible au grand patron que personne ne voit et qui manipule tout le monde, en passant par l'histoire racontée en flashback, le pompage en rêgle est assez flagrant (il y a même un "Benicio del Toro" qui se fait buter parce qu'il la ramène un peu trop). Le paradoxe c'est que, malgré cela, la BD reste vachement efficace et prenante; l'ambiance est pesante et le fait que la fin soit connue est ici plus qu'un effet de style et participe grandement à cette atmosphère étouffante. Le deuxième tome fait plus que confirmer l'excellente impression du premier: très noir, un scénario impeccable et implacable et une fin très réussie. Au final une série immanquable dans le genre polar, tenant de plus en deux tomes très denses. A ne pas rater, notamment pour ceux qui aiment les histoires de braquage.
Le Style Catherine
Laissez vous entraîner dans les galères de Catherine. Elle ne vous épargne rien. Elle vous dévoile sa vie sans concessions. Mais on ne tombe pas dans le misérabilisme pour autant. Le scénario est très bien construit. Les événements s'enchaînent parfaitement, comme si ça allait de soi. Ce scénario noir est soutenu par un dessin de qualité. Les traits de Catherine suffisent à vous révéler son état d'esprit. Les attitudes des différents personnages sont également très bien rendues. Les couleurs servent aussi le récit : brun pour la moiteur de l'appartement, rose pour le dancing, gris et même un fond noir pour révéler toute l'angoisse du personnage. C'est pas drôle. C'est poignant. Evitez de lire cet album quand vous avez le cafard.
Week-end avec préméditation
Un petit bijou, sorti d'on ne sait où. Je ne connaissais aucun des deux auteurs, et je dois dire que j'ai été très agréablement surpris. A la fois par le dessin de Tirabosco, à la technique (la craie grasse) parfaitement adaptée au style (rondouillard), à la fois très agréable à regarder et très facile à décrypter. Mais aussi et surtout par le scénario qui, bien que n'étant pas très original, réussit à nous faire sentir très proches des personnages, qui n'ont rien d'exceptionnel ou d'excentrique. Simplement, leur vie a basculé au cours d'un week-end entre potes, ce qui pourrait arriver à n'importe lequel d'entre nous... Bien que convenus par moments, les dialogues sont tout à fait crédibles, ainsi que les situations. Une belle sensibilité, un bel album.
Sur la neige
Aubin est quelqu'un de tout à fait charmant qui travaille pour Walt Disney et... dessine Winnie l'Ourson. Ô_Ô Si si, j'vous jure, c'est lui (entre autres) qui dessine les bandes dessinées de Winnie ! Bon, en ouvrant l'album (après avoir vu la superbe couverture), la ressemblance n'est pas frappante. ;) De fait son trait a quelque chose de celui de Wazem. Je ne saurais dire quoi, mais il me semble coller à l'esprit... Côté histoire, eh bien il y a là-dedans des odeurs de Fargo. L'aspect "ville enneigée et isolée", sûrement. En tout cas l'ambiance générale est très réussie. Il s'agit surtout d'une tranche de vie... Un petit aperçu de la vie d'un sherif (Spencer) qui en a marre de se laisser dicter sa conduite par les puissants de la ville, par l'argent, par l'usine... et qui pête les plombs, tout simplement. Non pas qu'il devienne fou furieux et massacre tout le monde, non ! Simplement il décide, comme ça, de redevenir celui qu'il voulait être, et donc d'assumer son rôle de sherif, avec tous les écueils qu'il comporte. Le rythme général de l'album est plutôt contemplatif, calme et tranquille, à l'image de la résolution se Spencer, avec quelques moments plus tendus lorsque l'agitation des autres fait intrusion dans le récit. La fin vous surprendra peut-être un peu, mais je la trouve en parfait accord avec le reste de l'album. Et par ailleurs j'aime beaucoup la scène lorsque Spencer explore les tréfonds de l'usine. Elle me rappelle Le dérisoire, avec le formidable personnage du Fourneau, ou encore les cheminées et chaudières de Koma. L'album n'est pas exempt de petits défauts, mais je l'ai tout simplement dévoré, et pour un premier album, ça me paraît être une réussite. Nan, vraiment, j'aime. :)