Un premier tome effectivement mystérieux, car on ne sait pas très bien à quelle sauce nous allons être mangés.
Cependant la lecture de ce premier tome m'a été très agréable.
Les dessins et les couleurs collent parfaitement à cette histoire.
A suivre donc...
Hello, je ne comprends pas comment certains peuvent mettre 1 ou 2 étoiles pour cette série. C'est un blasphème que diantre ! Surtout ne les écoutez pas, car cette série est extraordinaire et unique dans son développement du héros dans la voie du mal. Certes, je suis d'accord que quelques fois les dessins sont un peu confus et les bulles mal placées, mais réciproquement les dessins sont d'une richesse incroyable tant au niveau des détails que de leur beauté -- je peux vous dire que certains me font même frissonner... brrr. En bref, à acheter absolument !
Mon gros coup de cœur du moment! Un pur bijou de psychologie fine et de cynisme ordinaire. La relation entre ces deux jeunes mariés par correspondance est dépeinte avec tant de nuance! Comme le dit ThePat, dès le début on croit que tout est plié, que l'on connaît déjà le dénouement de l'intrigue... Et puis la fin nous laisse sur le cul, elle est si déroutante et géniale à la fois.
Le dessin n’a l’air de rien mais le découpage est extraordinaire, inventif, dynamique et d’une force narrative que l’on ne retrouve que chez les grands auteurs de bd.
Quant à moi, j'ai franchement apprécié la série. L'intrigue somme toute, sans surprise est néanmoins très bien exploitée. Les événements s'enchaînent bien, on trouve de l'action, du suspense, la psychologie des personnages est maîtrisée, bref tous les ingrédients faisant une bonne série d'action sont présents et très bien ordonnés. De plus, si l'on compare "Vlad" à d'autres série du même tonneau, la comparaison va plutôt à l'avantage de ce dernier. Et là, je ne me retrouve franchement pas dans les critiques de mes respectables collègues. En effet, "Vlad" c'est largement mieux que "Travis", "Carmen Mac Callum", "Le chant des stryges" et autres "Niklos Koda" ou "Alvin Norge". Mais bon, ce n'est que mon avis.
Tout ça pour dire, que je ne regrette pas ma lecture et que désormais je vais suivre avec beaucoup d'intérêt la suite des aventures du Vlad en question.
Terrible! Le graphisme est de très bonne qualité, les décors sont détaillés, les couleurs sont superbes. L'auteur nous plonge dans un monde sordide, noir, dans lequel l'attentat politique est autorisé et réglementé sous le nom de régulation
Les personnages sont bien travaillés, et à la fin de chaque tome, on a qu'une envie, c'est de pouvoir lire le suivant, donc vivement la sortie du tome 3!
Enfin un thriller intelligent.
Des personnages fouillés, une intrigue impossible à décrocher, et un encrage dans l'Histoire des USA du XX siècle qui donne du poids à ce récit. Franchement, j'ai été bluffé.
Cerise sur le gâteau : le dessin assure.
Le dessin de David B. ne me plaît guère d’habitude mais je le trouve particulièrement réussi dans ce Patte de mouche. L’histoire, quant à elle, est à la fois grave et fantasque. La résignation des protagonistes marque l’esprit et la chute, particulièrement angoissante, suscite la réflexion !
Encore un tout bon Patte de mouche !
L’idée de départ est vraiment originale et est bien menée jusqu’à son terme. Comme le souligne ThePatrick, le décalage entre les propos des protagonistes et la perception que nous en avons intrigue en première lecture. Mais on comprend finalement la raison de cette narration particulière et c’est à cet instant que le récit prend toute sa dimension !
Bref, une histoire formatée spécialement pour la collection ! :)
A lire sans hésiter !
Indéniablement "Blankets" est une oeuvre à part dans le monde de la BD. Pour moi, jeune initié à la BD intimiste autobiographique, cet ouvrage a été l'objet de la découverte du vrai sens du terme souvent usité par certains de mes congénères : "roman graphique" et qui avait su jusque là préserver une opacité digne d'une oeuvre de Faulkner.
Pour tout dire j'avais l'impression que ces deux mots étaient en fait un oxymore. C'est vrai, comment peut-on relier dans une même expression deux termes qu'on tache depuis toujours de dissocier dans la bande dessinée. Celle-ci, souvent considérée comme un hybride, nage entre deux eaux. D'un côté le dessin, qui sans être de l'art est au service du texte, qui n'est pas de la littérature.
Craig Thompson dans "Blankets" tente de faire oublier à son lecteur qu'il lit une bande dessinée (ma foi bien épaisse). Son style d'écriture se détache de la prose platonique, sèche etn n'ayons pas peur des motsn stylistiquement pauvre et laide qu'on peut couramment lire dans des mangas ou BD. L'auteur se permet d'introduire une part de contingence indispensable (moi aussi je fais dans l'oxymore) à sa narration. Effectivement, il y quelque chose de dispensable qui devient indispensable pour élever le texte à la hauteur de la littérature. Ce qui peut paraître inutile, c'est bien sûr la narration à la première personne qui alterne avec les dialogues et les silences. Mais cette dernière installe une dimension lyrique digne d'un romantique du XIXe siècle. Ces paysage de neige qu'il contemple, c'est René de Chateaubriand qui observe la nature. C'est tout le mythe de la végétation qui est à nouveau développé à travers cette histoire d'amour moderne.
Car si la narration peut paraître fraîche, salvatrice, et savoureuse, on peut en dire autant pour la justesse dont fait preuve l'auteur pour raconter une histoire en somme assez banale. Evidemment, certains pourraient dire qu'on tombe parfois dans des clichés : l'ado solitaire, rêveur, artiste... Vivant dans un monde fantasmagorique, reflet d'un désir d'échapper à la réalité. Je ne nie pas tout cela, mais Craig Thompson fait continuer le rêve durant 6 chapitres. On pourrait croire qu'en rencontrant la belle jeune fille, il s'épanouirait, sortirait de ses rêves. Cependant il rentre dans une autre dimension onirique où Raina devient sa muse. Les deux derniers marquent les esprits tant ils sont durs. Le réveil est brusque et douloureux !
A travers Craig, on retrouve un petit bout de soi. On se rappelle de ces moments heureux qu'on a vécus. Ces moments qu'on savourait et dont on connaissait l'issue, mais qu'on s'évertuait à oublier. On laisse quelques marques sur la neige, on les croit immuables. Elles disparaissent immanquablement... Mais aussi, ces moments qui vous changent d'un jour ou l'autre, qui laissent une trace. Thompson souffle toutes les saisons, il nous fait frissonner avec son air glacial, ses paysages enneigés et il nous réchauffe avec une histoire d'amour allant au-delà des saisons, qui permet de ne pas sentir les effets de cette saison morte.
Enfin, l'originalité du personnage de Craig vient de sa passion pour la religion. On a l'impression qu'à travers sa BD, l'auteur cherche à exprimer le cheminement de sa pensée. Celle d'un ado élevé dans une famille ultra catholique, enfermée dans une petite ville des Etats-Unis où les préjugés priment. Ses rêves sont dans un premier temps le moyen d'exprimer sa foi. Mais avec l'arrivée de Raina c'est une émancipation qui s'opère, aussi bien envers sa famille qu'envers la religion. D'un point de vue assez terre à terre, le jeune homme se rend compte que le péché de luxure ne l’a pas encore foudroyé. Ce qui est peut-être décevant c'est qu'il condamne finalement totalement la religion. Il renie totalement sa foi, qui aurait pu selon moi être préservé avec un bémol. Car renier aussi rapidement la religion c'est comme partir d'un coup de tête, sans véritable argument. Effectivement la Bible est un vieux texte qui à travers ses différentes traductions à perdu de sa véracité mais il n'en demeure pas moins qu'elle pose les piliers d’une possibilité de l'existence humaine, voire de l'univers !
Le dessin est plus que jamais au service du texte et de l'idée. Le côté onirique est parfaitement exprimé avec des apparitions farfelues. Le trait gras, généreux, sensible de Craig Thompson est enchanteur. Il nous permet de se plonger dans le monde bien particulier qui est le sien. Un mélange de poésie, de rêve, de douce cruauté... Le cadrage est époustouflant d'ingéniosité. Il fait la liaison obligatoire entre le texte, l'image et les sentiments. Ainsi je me vois tomber en larme dans les derniers chapitres avec un découpage inattendu. On glisse d'une vignette à l'autre en cherchant à faire le lien avec les mots, les phrases. Il y a une réciprocité entre les deux éléments distincts que sont le texte et l'image : l'un permet d'expliquer l'autre et de le compléter.
Ma lecture de "Blankets" fut éprouvante et ludique.
Je sors comme j'aime sortir d'une oeuvre : époustouflé, ayant l'impression d'avoir ouvert une porte, d'avoir découvert quelque chose de nouveau.
Cette lecture et cet avis sont ma foi épisodiques, mais je fais comme Craig Thompson, « Quel plaisir que de laisser des traces sur une surface immaculée. De tracer une carte de mes pas… peu importe si c’est temporaire. »
Une couverture grandiose, des avis favorables et un sujet propice à la rêverie du jeunot que je suis m'ont poussé à lire "Blankets" il y a quelques temps déjà. Et cela fait plusieurs fois que j'essaye d'émettre un avis sans parvenir à décrire ce que j'ai ressenti en tournant la dernière page. Disons qu'au fond de moi, l'incrédulité et la jalousie pointaient devant une telle beauté cristalline, l'amour comme chacun l'a déjà rêvé et dont beaucoup ne pourront goûter la pureté.
Mais avant tout, c'est l'émerveillement qui dominait en moi. Une telle sincérité ne peut qu'émouvoir, et Thompson nous ferait avaler tout et n'importe quoi avec un tel talent.
Qu'il se permette d'ajouter à son oeuvre une réflexion assez poussée sur la religion et un dessin dont les rondeurs bercent un lecteur déjà plongé dans la magnifique simplicité du récit, et c'est la goutte d'eau : mais qui donc est cet auteur qui me fait me sentir aussi insignifiant ?
Voila donc pourquoi j'ai eu du mal à noter ce pavé qu'est "Blankets". Mais après tout, le simple fait que je sois passé par tous ces états d'esprit durant ma lecture confirme bien à mes yeux que Thompson nous offre là une grande oeuvre.
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Carême
Un premier tome effectivement mystérieux, car on ne sait pas très bien à quelle sauce nous allons être mangés. Cependant la lecture de ce premier tome m'a été très agréable. Les dessins et les couleurs collent parfaitement à cette histoire. A suivre donc...
Chroniques de la lune noire
Hello, je ne comprends pas comment certains peuvent mettre 1 ou 2 étoiles pour cette série. C'est un blasphème que diantre ! Surtout ne les écoutez pas, car cette série est extraordinaire et unique dans son développement du héros dans la voie du mal. Certes, je suis d'accord que quelques fois les dessins sont un peu confus et les bulles mal placées, mais réciproquement les dessins sont d'une richesse incroyable tant au niveau des détails que de leur beauté -- je peux vous dire que certains me font même frissonner... brrr. En bref, à acheter absolument !
Mariée par correspondance
Mon gros coup de cœur du moment! Un pur bijou de psychologie fine et de cynisme ordinaire. La relation entre ces deux jeunes mariés par correspondance est dépeinte avec tant de nuance! Comme le dit ThePat, dès le début on croit que tout est plié, que l'on connaît déjà le dénouement de l'intrigue... Et puis la fin nous laisse sur le cul, elle est si déroutante et géniale à la fois. Le dessin n’a l’air de rien mais le découpage est extraordinaire, inventif, dynamique et d’une force narrative que l’on ne retrouve que chez les grands auteurs de bd.
Vlad
Quant à moi, j'ai franchement apprécié la série. L'intrigue somme toute, sans surprise est néanmoins très bien exploitée. Les événements s'enchaînent bien, on trouve de l'action, du suspense, la psychologie des personnages est maîtrisée, bref tous les ingrédients faisant une bonne série d'action sont présents et très bien ordonnés. De plus, si l'on compare "Vlad" à d'autres série du même tonneau, la comparaison va plutôt à l'avantage de ce dernier. Et là, je ne me retrouve franchement pas dans les critiques de mes respectables collègues. En effet, "Vlad" c'est largement mieux que "Travis", "Carmen Mac Callum", "Le chant des stryges" et autres "Niklos Koda" ou "Alvin Norge". Mais bon, ce n'est que mon avis. Tout ça pour dire, que je ne regrette pas ma lecture et que désormais je vais suivre avec beaucoup d'intérêt la suite des aventures du Vlad en question.
Le Régulateur
Terrible! Le graphisme est de très bonne qualité, les décors sont détaillés, les couleurs sont superbes. L'auteur nous plonge dans un monde sordide, noir, dans lequel l'attentat politique est autorisé et réglementé sous le nom de régulation Les personnages sont bien travaillés, et à la fin de chaque tome, on a qu'une envie, c'est de pouvoir lire le suivant, donc vivement la sortie du tome 3!
Le Pouvoir des innocents
Enfin un thriller intelligent. Des personnages fouillés, une intrigue impossible à décrocher, et un encrage dans l'Histoire des USA du XX siècle qui donne du poids à ce récit. Franchement, j'ai été bluffé. Cerise sur le gâteau : le dessin assure.
La bombe familiale
Le dessin de David B. ne me plaît guère d’habitude mais je le trouve particulièrement réussi dans ce Patte de mouche. L’histoire, quant à elle, est à la fois grave et fantasque. La résignation des protagonistes marque l’esprit et la chute, particulièrement angoissante, suscite la réflexion !
Réflexion
Encore un tout bon Patte de mouche ! L’idée de départ est vraiment originale et est bien menée jusqu’à son terme. Comme le souligne ThePatrick, le décalage entre les propos des protagonistes et la perception que nous en avons intrigue en première lecture. Mais on comprend finalement la raison de cette narration particulière et c’est à cet instant que le récit prend toute sa dimension ! Bref, une histoire formatée spécialement pour la collection ! :) A lire sans hésiter !
Blankets - Manteau de neige
Indéniablement "Blankets" est une oeuvre à part dans le monde de la BD. Pour moi, jeune initié à la BD intimiste autobiographique, cet ouvrage a été l'objet de la découverte du vrai sens du terme souvent usité par certains de mes congénères : "roman graphique" et qui avait su jusque là préserver une opacité digne d'une oeuvre de Faulkner. Pour tout dire j'avais l'impression que ces deux mots étaient en fait un oxymore. C'est vrai, comment peut-on relier dans une même expression deux termes qu'on tache depuis toujours de dissocier dans la bande dessinée. Celle-ci, souvent considérée comme un hybride, nage entre deux eaux. D'un côté le dessin, qui sans être de l'art est au service du texte, qui n'est pas de la littérature. Craig Thompson dans "Blankets" tente de faire oublier à son lecteur qu'il lit une bande dessinée (ma foi bien épaisse). Son style d'écriture se détache de la prose platonique, sèche etn n'ayons pas peur des motsn stylistiquement pauvre et laide qu'on peut couramment lire dans des mangas ou BD. L'auteur se permet d'introduire une part de contingence indispensable (moi aussi je fais dans l'oxymore) à sa narration. Effectivement, il y quelque chose de dispensable qui devient indispensable pour élever le texte à la hauteur de la littérature. Ce qui peut paraître inutile, c'est bien sûr la narration à la première personne qui alterne avec les dialogues et les silences. Mais cette dernière installe une dimension lyrique digne d'un romantique du XIXe siècle. Ces paysage de neige qu'il contemple, c'est René de Chateaubriand qui observe la nature. C'est tout le mythe de la végétation qui est à nouveau développé à travers cette histoire d'amour moderne. Car si la narration peut paraître fraîche, salvatrice, et savoureuse, on peut en dire autant pour la justesse dont fait preuve l'auteur pour raconter une histoire en somme assez banale. Evidemment, certains pourraient dire qu'on tombe parfois dans des clichés : l'ado solitaire, rêveur, artiste... Vivant dans un monde fantasmagorique, reflet d'un désir d'échapper à la réalité. Je ne nie pas tout cela, mais Craig Thompson fait continuer le rêve durant 6 chapitres. On pourrait croire qu'en rencontrant la belle jeune fille, il s'épanouirait, sortirait de ses rêves. Cependant il rentre dans une autre dimension onirique où Raina devient sa muse. Les deux derniers marquent les esprits tant ils sont durs. Le réveil est brusque et douloureux ! A travers Craig, on retrouve un petit bout de soi. On se rappelle de ces moments heureux qu'on a vécus. Ces moments qu'on savourait et dont on connaissait l'issue, mais qu'on s'évertuait à oublier. On laisse quelques marques sur la neige, on les croit immuables. Elles disparaissent immanquablement... Mais aussi, ces moments qui vous changent d'un jour ou l'autre, qui laissent une trace. Thompson souffle toutes les saisons, il nous fait frissonner avec son air glacial, ses paysages enneigés et il nous réchauffe avec une histoire d'amour allant au-delà des saisons, qui permet de ne pas sentir les effets de cette saison morte. Enfin, l'originalité du personnage de Craig vient de sa passion pour la religion. On a l'impression qu'à travers sa BD, l'auteur cherche à exprimer le cheminement de sa pensée. Celle d'un ado élevé dans une famille ultra catholique, enfermée dans une petite ville des Etats-Unis où les préjugés priment. Ses rêves sont dans un premier temps le moyen d'exprimer sa foi. Mais avec l'arrivée de Raina c'est une émancipation qui s'opère, aussi bien envers sa famille qu'envers la religion. D'un point de vue assez terre à terre, le jeune homme se rend compte que le péché de luxure ne l’a pas encore foudroyé. Ce qui est peut-être décevant c'est qu'il condamne finalement totalement la religion. Il renie totalement sa foi, qui aurait pu selon moi être préservé avec un bémol. Car renier aussi rapidement la religion c'est comme partir d'un coup de tête, sans véritable argument. Effectivement la Bible est un vieux texte qui à travers ses différentes traductions à perdu de sa véracité mais il n'en demeure pas moins qu'elle pose les piliers d’une possibilité de l'existence humaine, voire de l'univers ! Le dessin est plus que jamais au service du texte et de l'idée. Le côté onirique est parfaitement exprimé avec des apparitions farfelues. Le trait gras, généreux, sensible de Craig Thompson est enchanteur. Il nous permet de se plonger dans le monde bien particulier qui est le sien. Un mélange de poésie, de rêve, de douce cruauté... Le cadrage est époustouflant d'ingéniosité. Il fait la liaison obligatoire entre le texte, l'image et les sentiments. Ainsi je me vois tomber en larme dans les derniers chapitres avec un découpage inattendu. On glisse d'une vignette à l'autre en cherchant à faire le lien avec les mots, les phrases. Il y a une réciprocité entre les deux éléments distincts que sont le texte et l'image : l'un permet d'expliquer l'autre et de le compléter. Ma lecture de "Blankets" fut éprouvante et ludique. Je sors comme j'aime sortir d'une oeuvre : époustouflé, ayant l'impression d'avoir ouvert une porte, d'avoir découvert quelque chose de nouveau. Cette lecture et cet avis sont ma foi épisodiques, mais je fais comme Craig Thompson, « Quel plaisir que de laisser des traces sur une surface immaculée. De tracer une carte de mes pas… peu importe si c’est temporaire. »
Blankets - Manteau de neige
Une couverture grandiose, des avis favorables et un sujet propice à la rêverie du jeunot que je suis m'ont poussé à lire "Blankets" il y a quelques temps déjà. Et cela fait plusieurs fois que j'essaye d'émettre un avis sans parvenir à décrire ce que j'ai ressenti en tournant la dernière page. Disons qu'au fond de moi, l'incrédulité et la jalousie pointaient devant une telle beauté cristalline, l'amour comme chacun l'a déjà rêvé et dont beaucoup ne pourront goûter la pureté. Mais avant tout, c'est l'émerveillement qui dominait en moi. Une telle sincérité ne peut qu'émouvoir, et Thompson nous ferait avaler tout et n'importe quoi avec un tel talent. Qu'il se permette d'ajouter à son oeuvre une réflexion assez poussée sur la religion et un dessin dont les rondeurs bercent un lecteur déjà plongé dans la magnifique simplicité du récit, et c'est la goutte d'eau : mais qui donc est cet auteur qui me fait me sentir aussi insignifiant ? Voila donc pourquoi j'ai eu du mal à noter ce pavé qu'est "Blankets". Mais après tout, le simple fait que je sois passé par tous ces états d'esprit durant ma lecture confirme bien à mes yeux que Thompson nous offre là une grande oeuvre.