Ce livre restera gravé sur mes rétines comme la Bible aux yeux du monde. Un bonheur de fin du monde et des illustrations qui ont fait vibrer mon âme.
On peut dire de moi que j'exagère, mais c'est comme ça que le livre m'a parlé. C'est ainsi que je voyais la fin du monde, avec une femme, au milieu d'une foule inconnue prête à suivre le diable lui-même pour la promesse d'une mort rapide...et... Bon, le reste faut le lire.
Que dire d'autre d'un chef-d'oeuvre ? Je ne vous le prêterais pas ? Ca c'est sûr.
Un petit bonheur de banditisme!
Il est succulent de rire des malheurs qui peuvent arriver à ce "saint homme", et surtout de voir quelle vengeance il va concocter. On est loin du James Bond qui fait tomber toutes les femmes et à qui tout réussit. Mais ce sont les imperfections de cet "Al Capone" de bas étage qui font ses charmes et sa grande richesse.
Bonne vie à la mafia! Si seulement elle ressemblait à Torpédo, on serait plus heureux...
Je viens de finir la lecture de "Là-bas". J'en suis encore tout ému. Je ne pourrai rien lire de plus aujourd'hui. Cette BD m'a submergé. Je suis rempli des émotions qu'elle dégage. Je ne veux pas vous parler de l'histoire, vous trouverez des résumés facilement. Je veux simplement parler de ce moment de lecture.
J'avais pourtant reposé plusieurs fois cette BD, repoussé par un dessin qui me semblait mal maîtrisé. Mais les couleurs m'attiraient quand même. Et puis les avis positifs glanés sur différents site BD m'ont finalement décidé.
Une BD c'est une rencontre, une découverte. Chacun la ressent à sa façon. Cela dépend de ce que l'on a en soi, mais aussi de l'état d'âme dans lequel on se trouve au moment de la lecture. Tout devait être certainement réuni aujourd'hui pour que tout, dans cette BD, me touche.
Cette histoire, ces personnages, ces couleurs... merci ! Merci Alain, Jeanne, Eliane.
Et surtout merci aux auteurs, Anna Sibran et Didier Tronchet. Je ne vous connaissais pas, je vous connais peut-être un peu aujourd'hui.
Il y avait "Le Combat Ordinaire", "Pilules Bleues", "Maus", "Vagues à l'âme"... et maintenant "Là-bas". Des BD qui m'ont marquées au point de m'en mouiller le regard. Des BD qu'on oublie pas. Des BD dont il vous reste des images et des émotions longtemps après.
Pour tout cela, merci.
"Tom Strong" ? Rien qu'avec le titre, je pensais que j'allais lire une parodie de qualité, Moore oblige. Mais, en fait, j'y ai vu un puissant hommage et si la parodie est certes bien présente c'est, une fois de plus, fait avec tant de délicatesse et d'intelligence par l'auteur que l'on se sent une fois de plus surpris où on ne s'y attendait pas.
"Tom Strong" c'est le super héros en question, le mot qui me vient à l'esprit immédiatement pour le définir : BALEZE (encore plus balèze que son nom écrit en majuscule).
En plus, c'est totalement assumé. Le personnage n'est pas un béhemot abruti et, en plus d'avoir une force colossale, il est doté d'une intelligence sans failles. On suit donc ses aventures sur un peu plus d'un siècle (dans un ordre pas forcément chronologique mais en aucun cas embrouillé) à combattre ses ennemis, vieux ou nouveaux avec la même aisance. De plus, Tom Strong est une célébrité, respectée par tous. Il a même un club de membres : "les strogmen" qui reçoivent en cadeau d'accueil un comics relatant les aventures de...Tom Strong !
D'ailleurs, l'histoire qui ouvre ce récit nous montre un petit garçon, lisant les aventures de Tom sans se douter qu'à deux pas de lui se trouve son idole. En plus, ce passage précis est trop fort car, même si nous sommes dans la réalité, les dessins sont cartoonisés à fond et les actions de Tom paraissent trop faciles, comme dans une vielle BD, avec des ennemis débiles et inoffensifs face à la puissance et l'ingéniosité du héros.
En lisant ces aventures suivantes (réelles ou relatées sur papier ?), le traitement est différent. Les dessins de Sprouse sont fantastiques et les histoires paraissent presque réalistes.
Je n'ai lu que le premier volume et je vais très très vite me procurer le second. Une fois de plus, Moore réussit son coup, l'osmose avec le dessinateur est parfaite et ça fait du bien de lire une BD au ton décalé, aux histoires extraordinaires et aux personnages "plus comics que ça tu meurs!".
Etrange qu'un album de cette qualité soit passé inaperçu. Qualité du dessin d'abord, car Max (connu aussi sous le pseudo d'Alphamax), digne héritier espagnol de la ligne claire, nous montre une réelle maîtrise de son style, noir et blanc, mais très expressif. En ce qui concerne l'histoire, il y a un vrai travail d'écriture, de recherche psychanalytique, qui rend le récit à la fois trépidant et prenant. Seul bémol, la fin, que je trouve un peu bâclée. Pour le reste, voici un bon album à découvrir.
Effectivement, si on achète une BD pour ne pas avoir à lire les textes, on ne peut être que déçu par B&M :). Le dessin date un peu mais la série n'est pas non plus d'hier. Elle est d'ailleurs bien dans son temps et elle a fait rêver beaucoup de monde dans les années 50 à 60, elle avait d'ailleurs plus de succès que Tintin dans l'hebdo du même nom. Souvent théâtrale (normal pour un ex-barython), cette série essaye de revisiter tous les grands thèmes classiques du fantastique scientifique et elle s'y emploie bien. Jacobs était un maniaque du détail et il se documentait sur tout, planchant parfois laborieusement sur ses vignettes. C'est lui qui est à l'origine du style Tintin dans toute sa splendeur documentaire lors des parutions en albums couleurs d'après guerre dans lesquels il retravailla les cases. Jacques Martin (Alix - Lefranc) dira d'ailleurs que Jacobs avait "piégé" Hergé dans la précision...
Oui, ça manque un peu de femmes mais l'époque n'était pas propice aux courbes féminines et la censure agitait pour un oui ou pour un non ses ciseaux. Je signale que "Boule et Bill" avait été interdit en France à cette époque pour cause de dégradation de l'autorité parental (véridique).
Cette BD se laisse lire avec un bon fauteuil, du temps et une âme d'archiviste. Et on est pas volé contenu texte à lire et temps passé.
Les nouveaux auteurs sont assez bien dans la continuité, le dessin est propre, le scénario assez touffu mais il manque ce zeste jacobien qui fait bien prendre la sauce.
L'auteur est né avant la guerre, et s'est beaucoup inspiré de son époque. Le dessin, vieilli et intuitif n'a pas évolué. Mais, ce n'est pas sur le dessin qu'il faut se concentrer, mais le scénario. Le suspense est fort bien tenu, et si "Le mystère de la grande pyramide" est devenu une référence bien souvent citée lorsqu'on parle d'égyptologie, c'est qu'il y a forcément quelque chose de spécial que Jacobs a su traduire dans son oeuvre. La série a pris un nouvel essor avec la reprise par Vanhamme, et les autres auteurs, mais, ce n'est plus tout à fait pareil. C'est plus Vanhammien, moins Jacobsien, plus punch-LargoWinchien, moins posé. Mais, bon, c'est encore très bien !!
Rhaaa, lovely ! "GunnM" On se demande si ce n'est pas le cri du primate guerrier cyberpunk qui entre en scène dans le Motorball. Mais ce n'est pas le cas! Elle s'appelle Gally : belle, sensuelle, douce, délicate, fragile, entêtée, ravissante. Ca, c'est pour l'héroïne. Autant de qualificatif pour l'histoire, tant son originalité que la qualité du scénario. Univers futuriste très particulier. Le premier tome n'est pas le meilleur. Je l'ai découvert à l'armée (je n'avais pas les pieds plats). On était onze. L'un de nous a ramené les trois premiers tomes. Au premier, fallait s'accrocher, mais alors après, wow ! A la fin du service, j'avais acheté les quatre tomes (le 4 était aussi sorti), et ma nouvelle chambrée me demandait le tome cinq. La série de 1 à 9 est sensationnelle. Très recommandée.
GunnM Last Order est un peu plus conceptuelle. On peut avoir du mal à accrocher. Mais, le tome trois augure d'une suite décapante, comme la première série. L'auteur pose le biniou, ça prend un peu de temps, et quand l'action démarre, on décolle à la verticale.
A acheter pour Noël, vous ferez toujours plaisir à quelqu'un.
Aaah Yoko. Autrefois, à la fin des bd, on avait la liste des séries publiées par le journal de Spirou. "Yoko Tsuno" arrivait à la fin (forcément). A l'époque, 10 ans, j'étais branché "Spirou", "Lucky Lucke",... Et pis un copain qui collectionnait les BD m'en a montré une, je crois que c'était "les Titans". La vache, le dessin ! Vous saviez que l'avion de Mr Carredas, dans "Vol 714 pour Sydney" avait été dessiné par R. Leloup ? Son truc, c'est les appareils qui volent. Pour ça, il n'a jamais perdu le pinceau.
Par contre, pour les personnages : le teint de velours de Yoko évolue avec le temps, son caractère aussi. Perso, je préfère des albums comme "l'orgue du diable", "la proie et l'ombre" ou encore "l'astrologue de Bruges" en raison de la qualité du dessin, ou alors "les 3 soleils de Vinea" pour la plongée dans l'imaginaire spacial de l'auteur. Par contre, l'évolution des sentiments des personnages, ça, c'est le truc qui coince. Au départ de la série, c'est assez neutre. La Yoko a un fichu caractère, garçon manqué, "je fonce", mais peu à peu, ça deviendrait presque niveau "Feux de l'amour". Mais, outre cet aspect, c'est une série que j'achète les yeux bandés. Chaque album est original, travaillé, bref, vraiment bien.
On pourra repprocher à cet album d'être trop noir, trop triste, trop négatif, mais Larcenet déverse ici tout ce poids qui lui pèse sur la conscience de manière si osée et si travaillée (il n'y a qu'à voir l'image qu'il utilise pour décrire le passage de l'enfance à l'âge adulte) qu'on ne peut qu'applaudir. Et puis chacun s'y reconnaîtra forcément, car on retrouve ici quantité de peurs et de phobies qu'on a tous connus un jour, de manière plus ou moins importante.
Vraiment, merci Mr. Larcenet pour cette initiative si osée et si rare (comme l'album, malheureusement), et bravo pour votre franchise.
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Port Nawak
Ce livre restera gravé sur mes rétines comme la Bible aux yeux du monde. Un bonheur de fin du monde et des illustrations qui ont fait vibrer mon âme. On peut dire de moi que j'exagère, mais c'est comme ça que le livre m'a parlé. C'est ainsi que je voyais la fin du monde, avec une femme, au milieu d'une foule inconnue prête à suivre le diable lui-même pour la promesse d'une mort rapide...et... Bon, le reste faut le lire. Que dire d'autre d'un chef-d'oeuvre ? Je ne vous le prêterais pas ? Ca c'est sûr.
Torpedo
Un petit bonheur de banditisme! Il est succulent de rire des malheurs qui peuvent arriver à ce "saint homme", et surtout de voir quelle vengeance il va concocter. On est loin du James Bond qui fait tomber toutes les femmes et à qui tout réussit. Mais ce sont les imperfections de cet "Al Capone" de bas étage qui font ses charmes et sa grande richesse. Bonne vie à la mafia! Si seulement elle ressemblait à Torpédo, on serait plus heureux...
Là-bas
Je viens de finir la lecture de "Là-bas". J'en suis encore tout ému. Je ne pourrai rien lire de plus aujourd'hui. Cette BD m'a submergé. Je suis rempli des émotions qu'elle dégage. Je ne veux pas vous parler de l'histoire, vous trouverez des résumés facilement. Je veux simplement parler de ce moment de lecture. J'avais pourtant reposé plusieurs fois cette BD, repoussé par un dessin qui me semblait mal maîtrisé. Mais les couleurs m'attiraient quand même. Et puis les avis positifs glanés sur différents site BD m'ont finalement décidé. Une BD c'est une rencontre, une découverte. Chacun la ressent à sa façon. Cela dépend de ce que l'on a en soi, mais aussi de l'état d'âme dans lequel on se trouve au moment de la lecture. Tout devait être certainement réuni aujourd'hui pour que tout, dans cette BD, me touche. Cette histoire, ces personnages, ces couleurs... merci ! Merci Alain, Jeanne, Eliane. Et surtout merci aux auteurs, Anna Sibran et Didier Tronchet. Je ne vous connaissais pas, je vous connais peut-être un peu aujourd'hui. Il y avait "Le Combat Ordinaire", "Pilules Bleues", "Maus", "Vagues à l'âme"... et maintenant "Là-bas". Des BD qui m'ont marquées au point de m'en mouiller le regard. Des BD qu'on oublie pas. Des BD dont il vous reste des images et des émotions longtemps après. Pour tout cela, merci.
Tom Strong
"Tom Strong" ? Rien qu'avec le titre, je pensais que j'allais lire une parodie de qualité, Moore oblige. Mais, en fait, j'y ai vu un puissant hommage et si la parodie est certes bien présente c'est, une fois de plus, fait avec tant de délicatesse et d'intelligence par l'auteur que l'on se sent une fois de plus surpris où on ne s'y attendait pas. "Tom Strong" c'est le super héros en question, le mot qui me vient à l'esprit immédiatement pour le définir : BALEZE (encore plus balèze que son nom écrit en majuscule). En plus, c'est totalement assumé. Le personnage n'est pas un béhemot abruti et, en plus d'avoir une force colossale, il est doté d'une intelligence sans failles. On suit donc ses aventures sur un peu plus d'un siècle (dans un ordre pas forcément chronologique mais en aucun cas embrouillé) à combattre ses ennemis, vieux ou nouveaux avec la même aisance. De plus, Tom Strong est une célébrité, respectée par tous. Il a même un club de membres : "les strogmen" qui reçoivent en cadeau d'accueil un comics relatant les aventures de...Tom Strong ! D'ailleurs, l'histoire qui ouvre ce récit nous montre un petit garçon, lisant les aventures de Tom sans se douter qu'à deux pas de lui se trouve son idole. En plus, ce passage précis est trop fort car, même si nous sommes dans la réalité, les dessins sont cartoonisés à fond et les actions de Tom paraissent trop faciles, comme dans une vielle BD, avec des ennemis débiles et inoffensifs face à la puissance et l'ingéniosité du héros. En lisant ces aventures suivantes (réelles ou relatées sur papier ?), le traitement est différent. Les dessins de Sprouse sont fantastiques et les histoires paraissent presque réalistes. Je n'ai lu que le premier volume et je vais très très vite me procurer le second. Une fois de plus, Moore réussit son coup, l'osmose avec le dessinateur est parfaite et ça fait du bien de lire une BD au ton décalé, aux histoires extraordinaires et aux personnages "plus comics que ça tu meurs!".
Le Rêve prolongé de Monsieur T.
Etrange qu'un album de cette qualité soit passé inaperçu. Qualité du dessin d'abord, car Max (connu aussi sous le pseudo d'Alphamax), digne héritier espagnol de la ligne claire, nous montre une réelle maîtrise de son style, noir et blanc, mais très expressif. En ce qui concerne l'histoire, il y a un vrai travail d'écriture, de recherche psychanalytique, qui rend le récit à la fois trépidant et prenant. Seul bémol, la fin, que je trouve un peu bâclée. Pour le reste, voici un bon album à découvrir.
Blake et Mortimer
Effectivement, si on achète une BD pour ne pas avoir à lire les textes, on ne peut être que déçu par B&M :). Le dessin date un peu mais la série n'est pas non plus d'hier. Elle est d'ailleurs bien dans son temps et elle a fait rêver beaucoup de monde dans les années 50 à 60, elle avait d'ailleurs plus de succès que Tintin dans l'hebdo du même nom. Souvent théâtrale (normal pour un ex-barython), cette série essaye de revisiter tous les grands thèmes classiques du fantastique scientifique et elle s'y emploie bien. Jacobs était un maniaque du détail et il se documentait sur tout, planchant parfois laborieusement sur ses vignettes. C'est lui qui est à l'origine du style Tintin dans toute sa splendeur documentaire lors des parutions en albums couleurs d'après guerre dans lesquels il retravailla les cases. Jacques Martin (Alix - Lefranc) dira d'ailleurs que Jacobs avait "piégé" Hergé dans la précision... Oui, ça manque un peu de femmes mais l'époque n'était pas propice aux courbes féminines et la censure agitait pour un oui ou pour un non ses ciseaux. Je signale que "Boule et Bill" avait été interdit en France à cette époque pour cause de dégradation de l'autorité parental (véridique). Cette BD se laisse lire avec un bon fauteuil, du temps et une âme d'archiviste. Et on est pas volé contenu texte à lire et temps passé. Les nouveaux auteurs sont assez bien dans la continuité, le dessin est propre, le scénario assez touffu mais il manque ce zeste jacobien qui fait bien prendre la sauce.
Blake et Mortimer
L'auteur est né avant la guerre, et s'est beaucoup inspiré de son époque. Le dessin, vieilli et intuitif n'a pas évolué. Mais, ce n'est pas sur le dessin qu'il faut se concentrer, mais le scénario. Le suspense est fort bien tenu, et si "Le mystère de la grande pyramide" est devenu une référence bien souvent citée lorsqu'on parle d'égyptologie, c'est qu'il y a forcément quelque chose de spécial que Jacobs a su traduire dans son oeuvre. La série a pris un nouvel essor avec la reprise par Vanhamme, et les autres auteurs, mais, ce n'est plus tout à fait pareil. C'est plus Vanhammien, moins Jacobsien, plus punch-LargoWinchien, moins posé. Mais, bon, c'est encore très bien !!
Gunnm
Rhaaa, lovely ! "GunnM" On se demande si ce n'est pas le cri du primate guerrier cyberpunk qui entre en scène dans le Motorball. Mais ce n'est pas le cas! Elle s'appelle Gally : belle, sensuelle, douce, délicate, fragile, entêtée, ravissante. Ca, c'est pour l'héroïne. Autant de qualificatif pour l'histoire, tant son originalité que la qualité du scénario. Univers futuriste très particulier. Le premier tome n'est pas le meilleur. Je l'ai découvert à l'armée (je n'avais pas les pieds plats). On était onze. L'un de nous a ramené les trois premiers tomes. Au premier, fallait s'accrocher, mais alors après, wow ! A la fin du service, j'avais acheté les quatre tomes (le 4 était aussi sorti), et ma nouvelle chambrée me demandait le tome cinq. La série de 1 à 9 est sensationnelle. Très recommandée. GunnM Last Order est un peu plus conceptuelle. On peut avoir du mal à accrocher. Mais, le tome trois augure d'une suite décapante, comme la première série. L'auteur pose le biniou, ça prend un peu de temps, et quand l'action démarre, on décolle à la verticale. A acheter pour Noël, vous ferez toujours plaisir à quelqu'un.
Yoko Tsuno
Aaah Yoko. Autrefois, à la fin des bd, on avait la liste des séries publiées par le journal de Spirou. "Yoko Tsuno" arrivait à la fin (forcément). A l'époque, 10 ans, j'étais branché "Spirou", "Lucky Lucke",... Et pis un copain qui collectionnait les BD m'en a montré une, je crois que c'était "les Titans". La vache, le dessin ! Vous saviez que l'avion de Mr Carredas, dans "Vol 714 pour Sydney" avait été dessiné par R. Leloup ? Son truc, c'est les appareils qui volent. Pour ça, il n'a jamais perdu le pinceau. Par contre, pour les personnages : le teint de velours de Yoko évolue avec le temps, son caractère aussi. Perso, je préfère des albums comme "l'orgue du diable", "la proie et l'ombre" ou encore "l'astrologue de Bruges" en raison de la qualité du dessin, ou alors "les 3 soleils de Vinea" pour la plongée dans l'imaginaire spacial de l'auteur. Par contre, l'évolution des sentiments des personnages, ça, c'est le truc qui coince. Au départ de la série, c'est assez neutre. La Yoko a un fichu caractère, garçon manqué, "je fonce", mais peu à peu, ça deviendrait presque niveau "Feux de l'amour". Mais, outre cet aspect, c'est une série que j'achète les yeux bandés. Chaque album est original, travaillé, bref, vraiment bien.
On fera avec
On pourra repprocher à cet album d'être trop noir, trop triste, trop négatif, mais Larcenet déverse ici tout ce poids qui lui pèse sur la conscience de manière si osée et si travaillée (il n'y a qu'à voir l'image qu'il utilise pour décrire le passage de l'enfance à l'âge adulte) qu'on ne peut qu'applaudir. Et puis chacun s'y reconnaîtra forcément, car on retrouve ici quantité de peurs et de phobies qu'on a tous connus un jour, de manière plus ou moins importante. Vraiment, merci Mr. Larcenet pour cette initiative si osée et si rare (comme l'album, malheureusement), et bravo pour votre franchise.