Voilà une très bonne bd historique.
Le scénario tient bien la route, la mise en romance d’une page d’histoire de Rome et des manigances ourdies par chacun afin d’accéder au pouvoir, légitimement ou non, nous tient en haleine tout au long du cycle. Historiquement très documenté, les quelques libertés prisent sont précisées et on fait de l’histoire romaine sans s’en rendre compte ! Les auteurs rendent habilement aussi bien le milieu des gladiateurs et l’ambiance des combats que les imbroglios des coulisses de la haute société de Rome.
Les dessins sont de toute beauté, c’est un vrai plaisir pour les yeux. Chacune des planches m’ont ravies.
Le second cycle va se faire attendre avec impatience.
Cet album parle d'un système raciste avec pas mal d'intelligence. En se servant d'un contexte particulier, les auteurs ne se contentent pas de dénoncer le comportement de la masse populaire de cette époque (à ce sujet cela ne manque pas de cynisme), ils racontent une histoire prenante qui ne manque ni de rebondissements ni d'action.
Les personnages sont très bons et aucun d'eux n'est "tout blanc", un bon exemple: John, le bon gars qui vient de la ville...
Les dessins sont bons, le dessinateur a créé des "gueules" caractéristiques ce qui habille bien le récit. Le découpage et les couleurs c'est parfait aussi, que du bon de ce côté!
Conclusion: je trouve que "Big Bill est mort" est un superbe album (en plus j'adore le titre), un drame plein d'ampleur et d'intelligence, la dernière partie est très réussie. J'en conseille la lecture sans hésitations.
Aïe. Décidément, ça se confirme, j'aime les BD bourrines à l'humour crétin. Après "terres d'ombres" et les premiers tomes des "chroniques de la lune noire", voici donc "the authority" ! Tout du moins les deux premiers tomes, les tomes 3 et 4 étant franchement mauvais et très dispensables. (les 4* ne concernent que les 2 premiers tomes, je précise)
Ce qui est très sympa dans cette BD, c'est le côté gentiment irrespectueux du scénario. Les nouveaux super justiciers sont cosmopolites et non pas américains comme d'habitude, au dessus des gouvernements et non pas à leur service, sont écolo, écrasent des dictatures et n'hésitent pas à dire merde au président des États-Unis, ce qui il faut bien l'avouer est assez rafraîchissant.
Le fait de faire des modèles de virilité à la Superman/Batman que sont Appolo et Midnighter un couple homo tout mignon qui pouponne est un joli pied de nez à l'Amérique puritaine, j'aime ^_^ et encore plein de petits détails comme ça sont vraiment sympathiques.
Bon après, il ne faut pas voir dans "The authority" une oeuvre engagée, loin de là, juste un comic de super-héros un peu impertinent qui aime bien se moquer du genre. C'est bien fait et bien équilibré dans les tomes 1 et 2. Mais, dans les tomes 3 et 4 où ils se prennent plus au sérieux, le message tombe à plat
Au niveau du scénario, les histoires sont agréables à suivre, bien racontées, mais sans ses personnages elles ne tiendraient pas debout. Ça c'est une vraie réussite, les personnages : ils ont beau être nombreux, chacun est bien développé et a une vraie personnalité. J'avoue avoir un faible pour Midnighter, surtout quand il explique d'un air grave que son costume de super héros est foutu parce que les taches de lait ça ne part pas sur le cuir... enfin bref ^_^
Ah, et puis j'allais oublier : c'est drôle !!!
Pour ce qui est du dessin, bon c'est du dessin comics typique, avec des boules de muscles comme héros, colorisés de manière flashy par ordinateur. Je ne suis pas fan, mais je dois reconnaître que Frank Quitely n'a pas un style désagréable, et que sa mise en scène sobre est plaisante à suivre. Et puis ce côté archétypal du dessin met bien en relief le décalage avec les dialogues.
Bref, c'est très sympa tout ça !
Quelques mots sur les tomes 3 et 4 (qui valent à peine 2 étoiles) : le nouveau scénariste qui s'y est attelé a voulu voir ce que ça donnait de mettre des super-méchants capitalistes à la tête de The authority. L'idée n'était pas forcément mauvaise mais ne tient pas la route plus de deux pages : les nouveaux héros ne sont pas intéressants, l'intrigue est alambiquée et pénible à suivre, et le tout glisse vers un discours franchement manichéen, ce qui n'était pas le cas des deux premiers tomes. Comme en plus il est frustrant de voir disparaître de façon totalement improbable les 6 gros bills auxquels on s'était attaché dans les deux premiers tomes, ça tombe complètement à plat.
Après le très obscur "Proposéous", voici la deuxième BD de De Crécy à laquelle je m'attaque et je ne le regrette pas le moins du monde. L'histoire est à croquer, fraiche, originale et entrainante. De Crécy déborde d'imagination à chaque page et nous entraine avec un plaisir évident dans des aventures complètement barrées de ses personnages animaliers. Le dessin est léger, presque aérien parfois, en totale adéquation avec cette histoire très poétique. Voilà une série qu'il est impératif de suivre.
Dillies est très fort, y a pas à dire. Il nous ressort une histoire extrêmement proche de son déjà très bon "Betty Blues" et le charme fonctionne une nouvelle fois, presque à l'identique. Ses BD transpirent le jazz à toutes les pages, les sentiments sont subtils et touchants, évitant le pathos larmoyant. Le dessin est preque plus touchant que dans son premier album, notamment les pleines pages sur les quatre personnages, absolument superbes. Seule la fin apparait moins forte mais c'est vraiment pour chercher la petite bête. Une seule question au final: Dillies ne sera-t-il pas forcé de se renouveler un peu plus à l'avenir pour ne pas commencer à lasser?
J'aime beaucoup "la fontaine aux fables"... Tout d'abord c'est un régal graphique, on sent que les auteurs se font plaisir, notamment Turf, Plessix et Isabelle Dethan.
Et puis elles ont l'avantage de remettre au goût du jour les fables de La Fontaine dont les morales pas toujours très politiquement correctes sont toujours autant d'actualité. "Le chat, la belette et le petit lapin" est à cet égard édifiante !
Après, l'album est vite lu, et les fables sont de qualité inégale... Le 4* vaut pour les meilleurs, certaines comme celle de Tiburce Oger n'ont à mon avis pas grand intérêt.
L’avis de Doña Hermine exprime avec une grande justesse toutes les émotions qui se dégagent de ce conte adapté en bd. C’est effectivement une histoire très triste, celle d’une mère prête à tous les sacrifices pour sauver son enfant. C’est aussi une réflexion intéressante sur la vie après la mort comme le souligne Doña Hermine. Tout comme elle, j’avais repéré cette bd depuis un certain temps déjà, attiré d’abord par la couverture, interpellé ensuite par le titre et, pour finir, intrigué par l’histoire. Et je n’ai pas été déçu! Peter Madsen possède un réel talent pour mettre en image ce conte. Les planches sont vraiment superbes et le découpage est exemplaire.
La beauté des planches et l’intensité du récit compensent largement le temps de lecture qui peut paraître un peu court au vu du nombre de pages.
A découvrir!
Inclassable et étrange ! George Bess nous avait habitué à des récits étranges, avec Escondida ou encore Leela et Krishna, mais "Bobi" va encore au-delà. Le point de départ paraît simple : l'auteur griffonne dans son carnet et laisse aller son esprit. Ainsi naissent d'étranges dessins, et - au bout de plusieurs semaines - Bobi. Bobi, créature étrange, produit de l'esprit et de la main de l'auteur, mais qui lui échappe. Et lorsque George Bess tente de communiquer avec lui, s'agit-il d'un réel dialogue avec son inconscient, d'une fiction enchevêtrée mais finalement simple, ou encore d'une incroyable mise en abyme ? Un peu de tout cela sans doute. On ne peut qu'être admiratif devant l'inspiration de Bess : à partir d'un fatras de dessins, d'idées complexes et apparemment sans liens entre elles il parvient à élaborer un scénario qui n'en est pas un, mais qui fait sentir, ressentir, toucher du doigt les concepts et mécanismes de la création, de la représentation, les rapports entre le dessinateur et le monde, tout cela dans une formidable ambiance onirique, où réel et imaginaire se fondent. Sa façon d'écrire, au ryhtme envoûtant, y est pour beaucoup. Elle résonne dans l'esprit du lecteur, l'interpelle et l'immerge totalement dans ce monde...
Inclassable et étrange certes, mais aussi unique et magistral !
Pin-up est avant tout l’histoire de l’Amérique, au travers de l’histoire d’une Femme : Dottie.
Pendant la seconde guerre mondiale, Dottie pose comme Pin-up, pour des strips de comics patriotiques et elle en devient la superbe héroïne : Poison Ivy.
Outre les jolies Pin-up tout au long de ce premier cycle, c’est la dure vie des GI’s dans le pacifique que nous découvrons et l’effort de guerre fournit par les femmes aux Etats-Unis (je vous rassure elles n’étaient pas toutes Pin-up !)
Le deuxième cycle redémarre sur la Guerre Froide. Dottie a refait sa vie avec un aviateur espion à la solde de la CIA. Nous faisons connaissance avec des agents doubles, le fanatisme des américains contre les gens suspecté à tord de collaborer avec les Russes, des producteurs de cinéma Hollywoodiens déjà très puissants et toujours l’amour, la haine et la Jalousie
Le Troisième cycle est sur l’univers du jeu : Las Vegas. Dottie est chargée d’identifier les tricheurs aux Jeux. A nouveau à travers les aventures de Dottie, nous découvrons le monde de la Mafia, des Jeux d’argent, du Magasine playboy, de la guerre du Vietnam, des Hippies et de la drogue.
J’ai beaucoup aimé cette Bd, pour le scénario qui se sert de faits et de personnages qui ont réellement existés (Frank Sinatra, Kennedy…) pour les aventures très réalistes de Dottie et aussi pour les dessins superbes de Berthet.
Enfin bref c’est un peu du « forest gump » sauf que là c’est avec une jolie fille pas niaise du tout.
Ajout du 18/12/05 :
Enfin un 9ième album de Pin-up : Venin. Voici une histoire en 1 album qui n’est pas très intéressante et passionnante. En plus je suis particulièrement surpris, de voir que notre Pin-up ne prend pas une ride… Quel age a-t-elle maintenant ? A-t-elle fait une cure de jouvence ? Elle parait même plus jeune que dans les albums précédent.
La rose de Jéricho, j’ai beaucoup beaucoup beaucoup aimé.
Le fantastique céleste de la fin, j’ai eu du mal à comprendre, voire à admettre car les morales sur l’humanité prônée par le dogme divin de la croyance universelle c’est assez olé olé comme point de vue. Je pense qu’Uriel aurait pu se contenter de garder l’histoire simplifiée en concordance avec le réel.
Les recherches scientifiques sur les modules pourquoi pas, ça correspond à de la science fiction probable, mais de là à mettre en scène et matérialiser dans une enveloppe certes recherchée mais concrète la Pensée démocratique et universelle comme un Mercure, une force c’est un peu bidon ou sinon j’ai vraiment rien compris.
Le reste rien à dire, ou plutôt tout le contraire.
Les dialogues sont très travaillés, avec humour, rapidité, psychologie, finesse, bref un véritable plaisir à lire. De mon point de vue, c’est assez rare d’avoir ce niveau d’écriture en BD. Les dessins sont aussi véritablement polissés. L’ambiance de l’avant guerre est superbe, les cadrages mettent vraiment tout en valeur.
Le scénario du grand « hold up » est digne de grands polars cinématographiés. Plusieurs groupes de protagonistes ont leur propre plan, chaque personnage tient un rôle angulaire dans chaque groupe.
Oh oui ! C’est un vrai bijou de scénar d’intrigue, et de rebondissement. C’est complexe, très complexe mais ça tient la route sans problème, y’a pas un instant ou une couille dans l’action apparaît. Tout s’enchaîne comme un défilé d’acteurs. La musique du « hold up » est superbement orchestrée par une véritable force de caractère qu’est Ursula, l’allemande émarouchée d’un petit français entêté de génie.
Je conseille fortement ce diptyque, même si la part de fantastique rend un petit peu le tout bancal.
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Murena
Voilà une très bonne bd historique. Le scénario tient bien la route, la mise en romance d’une page d’histoire de Rome et des manigances ourdies par chacun afin d’accéder au pouvoir, légitimement ou non, nous tient en haleine tout au long du cycle. Historiquement très documenté, les quelques libertés prisent sont précisées et on fait de l’histoire romaine sans s’en rendre compte ! Les auteurs rendent habilement aussi bien le milieu des gladiateurs et l’ambiance des combats que les imbroglios des coulisses de la haute société de Rome. Les dessins sont de toute beauté, c’est un vrai plaisir pour les yeux. Chacune des planches m’ont ravies. Le second cycle va se faire attendre avec impatience.
Big Bill est mort
Cet album parle d'un système raciste avec pas mal d'intelligence. En se servant d'un contexte particulier, les auteurs ne se contentent pas de dénoncer le comportement de la masse populaire de cette époque (à ce sujet cela ne manque pas de cynisme), ils racontent une histoire prenante qui ne manque ni de rebondissements ni d'action. Les personnages sont très bons et aucun d'eux n'est "tout blanc", un bon exemple: John, le bon gars qui vient de la ville... Les dessins sont bons, le dessinateur a créé des "gueules" caractéristiques ce qui habille bien le récit. Le découpage et les couleurs c'est parfait aussi, que du bon de ce côté! Conclusion: je trouve que "Big Bill est mort" est un superbe album (en plus j'adore le titre), un drame plein d'ampleur et d'intelligence, la dernière partie est très réussie. J'en conseille la lecture sans hésitations.
The Authority (Mark Millar)
Aïe. Décidément, ça se confirme, j'aime les BD bourrines à l'humour crétin. Après "terres d'ombres" et les premiers tomes des "chroniques de la lune noire", voici donc "the authority" ! Tout du moins les deux premiers tomes, les tomes 3 et 4 étant franchement mauvais et très dispensables. (les 4* ne concernent que les 2 premiers tomes, je précise) Ce qui est très sympa dans cette BD, c'est le côté gentiment irrespectueux du scénario. Les nouveaux super justiciers sont cosmopolites et non pas américains comme d'habitude, au dessus des gouvernements et non pas à leur service, sont écolo, écrasent des dictatures et n'hésitent pas à dire merde au président des États-Unis, ce qui il faut bien l'avouer est assez rafraîchissant. Le fait de faire des modèles de virilité à la Superman/Batman que sont Appolo et Midnighter un couple homo tout mignon qui pouponne est un joli pied de nez à l'Amérique puritaine, j'aime ^_^ et encore plein de petits détails comme ça sont vraiment sympathiques. Bon après, il ne faut pas voir dans "The authority" une oeuvre engagée, loin de là, juste un comic de super-héros un peu impertinent qui aime bien se moquer du genre. C'est bien fait et bien équilibré dans les tomes 1 et 2. Mais, dans les tomes 3 et 4 où ils se prennent plus au sérieux, le message tombe à plat Au niveau du scénario, les histoires sont agréables à suivre, bien racontées, mais sans ses personnages elles ne tiendraient pas debout. Ça c'est une vraie réussite, les personnages : ils ont beau être nombreux, chacun est bien développé et a une vraie personnalité. J'avoue avoir un faible pour Midnighter, surtout quand il explique d'un air grave que son costume de super héros est foutu parce que les taches de lait ça ne part pas sur le cuir... enfin bref ^_^ Ah, et puis j'allais oublier : c'est drôle !!! Pour ce qui est du dessin, bon c'est du dessin comics typique, avec des boules de muscles comme héros, colorisés de manière flashy par ordinateur. Je ne suis pas fan, mais je dois reconnaître que Frank Quitely n'a pas un style désagréable, et que sa mise en scène sobre est plaisante à suivre. Et puis ce côté archétypal du dessin met bien en relief le décalage avec les dialogues. Bref, c'est très sympa tout ça ! Quelques mots sur les tomes 3 et 4 (qui valent à peine 2 étoiles) : le nouveau scénariste qui s'y est attelé a voulu voir ce que ça donnait de mettre des super-méchants capitalistes à la tête de The authority. L'idée n'était pas forcément mauvaise mais ne tient pas la route plus de deux pages : les nouveaux héros ne sont pas intéressants, l'intrigue est alambiquée et pénible à suivre, et le tout glisse vers un discours franchement manichéen, ce qui n'était pas le cas des deux premiers tomes. Comme en plus il est frustrant de voir disparaître de façon totalement improbable les 6 gros bills auxquels on s'était attaché dans les deux premiers tomes, ça tombe complètement à plat.
Salvatore
Après le très obscur "Proposéous", voici la deuxième BD de De Crécy à laquelle je m'attaque et je ne le regrette pas le moins du monde. L'histoire est à croquer, fraiche, originale et entrainante. De Crécy déborde d'imagination à chaque page et nous entraine avec un plaisir évident dans des aventures complètement barrées de ses personnages animaliers. Le dessin est léger, presque aérien parfois, en totale adéquation avec cette histoire très poétique. Voilà une série qu'il est impératif de suivre.
Sumato
Dillies est très fort, y a pas à dire. Il nous ressort une histoire extrêmement proche de son déjà très bon "Betty Blues" et le charme fonctionne une nouvelle fois, presque à l'identique. Ses BD transpirent le jazz à toutes les pages, les sentiments sont subtils et touchants, évitant le pathos larmoyant. Le dessin est preque plus touchant que dans son premier album, notamment les pleines pages sur les quatre personnages, absolument superbes. Seule la fin apparait moins forte mais c'est vraiment pour chercher la petite bête. Une seule question au final: Dillies ne sera-t-il pas forcé de se renouveler un peu plus à l'avenir pour ne pas commencer à lasser?
La Fontaine aux fables
J'aime beaucoup "la fontaine aux fables"... Tout d'abord c'est un régal graphique, on sent que les auteurs se font plaisir, notamment Turf, Plessix et Isabelle Dethan. Et puis elles ont l'avantage de remettre au goût du jour les fables de La Fontaine dont les morales pas toujours très politiquement correctes sont toujours autant d'actualité. "Le chat, la belette et le petit lapin" est à cet égard édifiante ! Après, l'album est vite lu, et les fables sont de qualité inégale... Le 4* vaut pour les meilleurs, certaines comme celle de Tiburce Oger n'ont à mon avis pas grand intérêt.
L'Histoire d'une mère
L’avis de Doña Hermine exprime avec une grande justesse toutes les émotions qui se dégagent de ce conte adapté en bd. C’est effectivement une histoire très triste, celle d’une mère prête à tous les sacrifices pour sauver son enfant. C’est aussi une réflexion intéressante sur la vie après la mort comme le souligne Doña Hermine. Tout comme elle, j’avais repéré cette bd depuis un certain temps déjà, attiré d’abord par la couverture, interpellé ensuite par le titre et, pour finir, intrigué par l’histoire. Et je n’ai pas été déçu! Peter Madsen possède un réel talent pour mettre en image ce conte. Les planches sont vraiment superbes et le découpage est exemplaire. La beauté des planches et l’intensité du récit compensent largement le temps de lecture qui peut paraître un peu court au vu du nombre de pages. A découvrir!
Bobi
Inclassable et étrange ! George Bess nous avait habitué à des récits étranges, avec Escondida ou encore Leela et Krishna, mais "Bobi" va encore au-delà. Le point de départ paraît simple : l'auteur griffonne dans son carnet et laisse aller son esprit. Ainsi naissent d'étranges dessins, et - au bout de plusieurs semaines - Bobi. Bobi, créature étrange, produit de l'esprit et de la main de l'auteur, mais qui lui échappe. Et lorsque George Bess tente de communiquer avec lui, s'agit-il d'un réel dialogue avec son inconscient, d'une fiction enchevêtrée mais finalement simple, ou encore d'une incroyable mise en abyme ? Un peu de tout cela sans doute. On ne peut qu'être admiratif devant l'inspiration de Bess : à partir d'un fatras de dessins, d'idées complexes et apparemment sans liens entre elles il parvient à élaborer un scénario qui n'en est pas un, mais qui fait sentir, ressentir, toucher du doigt les concepts et mécanismes de la création, de la représentation, les rapports entre le dessinateur et le monde, tout cela dans une formidable ambiance onirique, où réel et imaginaire se fondent. Sa façon d'écrire, au ryhtme envoûtant, y est pour beaucoup. Elle résonne dans l'esprit du lecteur, l'interpelle et l'immerge totalement dans ce monde... Inclassable et étrange certes, mais aussi unique et magistral !
Pin-up
Pin-up est avant tout l’histoire de l’Amérique, au travers de l’histoire d’une Femme : Dottie. Pendant la seconde guerre mondiale, Dottie pose comme Pin-up, pour des strips de comics patriotiques et elle en devient la superbe héroïne : Poison Ivy. Outre les jolies Pin-up tout au long de ce premier cycle, c’est la dure vie des GI’s dans le pacifique que nous découvrons et l’effort de guerre fournit par les femmes aux Etats-Unis (je vous rassure elles n’étaient pas toutes Pin-up !) Le deuxième cycle redémarre sur la Guerre Froide. Dottie a refait sa vie avec un aviateur espion à la solde de la CIA. Nous faisons connaissance avec des agents doubles, le fanatisme des américains contre les gens suspecté à tord de collaborer avec les Russes, des producteurs de cinéma Hollywoodiens déjà très puissants et toujours l’amour, la haine et la Jalousie Le Troisième cycle est sur l’univers du jeu : Las Vegas. Dottie est chargée d’identifier les tricheurs aux Jeux. A nouveau à travers les aventures de Dottie, nous découvrons le monde de la Mafia, des Jeux d’argent, du Magasine playboy, de la guerre du Vietnam, des Hippies et de la drogue. J’ai beaucoup aimé cette Bd, pour le scénario qui se sert de faits et de personnages qui ont réellement existés (Frank Sinatra, Kennedy…) pour les aventures très réalistes de Dottie et aussi pour les dessins superbes de Berthet. Enfin bref c’est un peu du « forest gump » sauf que là c’est avec une jolie fille pas niaise du tout. Ajout du 18/12/05 : Enfin un 9ième album de Pin-up : Venin. Voici une histoire en 1 album qui n’est pas très intéressante et passionnante. En plus je suis particulièrement surpris, de voir que notre Pin-up ne prend pas une ride… Quel age a-t-elle maintenant ? A-t-elle fait une cure de jouvence ? Elle parait même plus jeune que dans les albums précédent.
La Rose de Jéricho
La rose de Jéricho, j’ai beaucoup beaucoup beaucoup aimé. Le fantastique céleste de la fin, j’ai eu du mal à comprendre, voire à admettre car les morales sur l’humanité prônée par le dogme divin de la croyance universelle c’est assez olé olé comme point de vue. Je pense qu’Uriel aurait pu se contenter de garder l’histoire simplifiée en concordance avec le réel. Les recherches scientifiques sur les modules pourquoi pas, ça correspond à de la science fiction probable, mais de là à mettre en scène et matérialiser dans une enveloppe certes recherchée mais concrète la Pensée démocratique et universelle comme un Mercure, une force c’est un peu bidon ou sinon j’ai vraiment rien compris. Le reste rien à dire, ou plutôt tout le contraire. Les dialogues sont très travaillés, avec humour, rapidité, psychologie, finesse, bref un véritable plaisir à lire. De mon point de vue, c’est assez rare d’avoir ce niveau d’écriture en BD. Les dessins sont aussi véritablement polissés. L’ambiance de l’avant guerre est superbe, les cadrages mettent vraiment tout en valeur. Le scénario du grand « hold up » est digne de grands polars cinématographiés. Plusieurs groupes de protagonistes ont leur propre plan, chaque personnage tient un rôle angulaire dans chaque groupe. Oh oui ! C’est un vrai bijou de scénar d’intrigue, et de rebondissement. C’est complexe, très complexe mais ça tient la route sans problème, y’a pas un instant ou une couille dans l’action apparaît. Tout s’enchaîne comme un défilé d’acteurs. La musique du « hold up » est superbement orchestrée par une véritable force de caractère qu’est Ursula, l’allemande émarouchée d’un petit français entêté de génie. Je conseille fortement ce diptyque, même si la part de fantastique rend un petit peu le tout bancal.