Tout à fait d'accord avec Anandh! J'ai eu l'occasion de lire la BD grâce à un ami de retour d'Angoulême. On a vraiment l'impression -dessins à l'appui- de mieux comprendre ce qui s'est joué en Argentine pendant la crise. Vivement qu'on puisse trouver Carne Argentina en librairie!
Il s'agit de mon coup de coeur au Festival d'Angoulême 2006 ! De la BD argentine je ne connaissais que l'immense Breccia. Je sais désormais que la relève existe. Les auteurs de La Productora m'ont fait vibrer au rythme des soubresauts d'une Argentine en crise mais pleine de ressource. La vitalité et la noirceur du trait et des scenarii de ce courant indépendant donne vraiment envie de lire la suite des traductions de ce collectif déjà culte en Amérique latine et en Espagne.
Un coup de chapeau aux éditeurs de ce roman graphique... très classe, présentation sobre qui fait ressortir la violence de la crise et les capacités d'adaptation des Argentins pendant la crise de 2002. Un essai de docu-fiction particulièrement réussi. Bravo!
Ouahow ! On dirait un peu du Tarentino en BD, ou du Tueurs Nés. Ca défouraille à tout va. Tout s’enchaîne impeccablement, à un rythme soutenu, avec plein de personnages, des intrigues secondaires. Cette histoire est vraiment bien ficelée. Et aussi une petite originalité : le narrateur change d’un album à l’autre. Un « road-movie » en forme de cavale effrénée d’ultra-violents, et, au fur et à mesure, un peu plus que ça. Et puis si on est pas trop pointilleux, la fin est bonne.
Le dessin par contre est très en dessous ; du point de vue de la qualité, il est plus que passable, réaliste avec de nombreuses fautes de proportions et sans grande maîtrise.
Quoi qu’il en soit ; une bonne histoire, à lire.
L’histoire de « 2 sœurs » est originale, et mêle des passages très « roman graphiquesques » (enfance difficile de l’héroïne, relation avec sa sœur) à des passages de thriller et d’espionnage. La sauce prend bien, sans doute aidée par une narration qui elle aussi essaye d’innover (longs passages muets, transitions bien faites, découpage original…). J’ai trouvé la fin très belle et poétique.
Au final ce gros tome unique (336 pages quand même) m’a laissé une très bonne impression… impression d’avoir lu une œuvre très personnelle mais accessible, originale mais qui n’en fait pas trop… bref, l’impression d’avoir lu une bonne BD !
A quelques semaines de la sortie ciné, qui sera forcément décevante (déjà, par refus du Maître, elle n'est que "from the graphic novel illustrated by David Lloyd"), quelques pistes pour trouver "V pour Vendetta", la merveilleuse-grandiose-majestueuse-fantastique-inégalable oeuvre du grand Alan Moore, géniale et s'y replonger une 25e fois :
1 - c'est Alan Moore qui l'a écrit
2 - c'est Alan Moore qui l'a écrit (t'écoutes un peu ?)
3 - l'Oeuvre aborde un des thèmes fondamentaux de la BD : la lutte contre l'oppression (Tintin, Spirou, ...)
4 - l'histoire mis en place par Moore tient formidablement bien la route : cette Angleterre néo-fasciste, ses camps, son Destin, tout est crédible
5 - c'est le meilleur hommage qu'on puisse trouver à l'un des livres les plus importants du monde : 1984
6 - le système fasciste inventé par Moore est absolument jubilatoire dans son fonctionnement : la main, l’œil, le nez, l'oreille, la voix... C'est aussi une façon géniale de placer le lecteur devant un système politique complexe, mais finalement facile d'accès pour lui.
7 - Les réflexions sur l'âme humaine, les modes de pensée sont très profondes et à plusieurs degrés. Ce qui renforce complètement et de manière très forte l'ensemble.
Un exemple : lorsque le Dr (l'ex-copine de Finch) raconte dans son journal sa vie au camp, on découvre peu à peu, mais à travers ses yeux l'horreur de ses actes. Elle lâche une petite phrase anodine au début, mais lourde de sens en y prenant du recul, lorsqu'elle commence à administrer ses "traitements" aux prisonniers. Ca donne quelque chose comme : "Bizarrement l'appartenance aux races n'a pas l'air d'avoir d'influence sur les effets secondaire du traitement". Boom ! En une toute petite sentence placée dans la bouche du bon personnage, Moore nous démontre très simplement toute l'horreur idéologique que peu faire naître un régime fasciste et raciste, même chez les "intellectuels", en nous présentant des êtres touchés par la cause fondamentale du mal, la perte totale d'ampathie...
8 - La narration est exemplaire.
Au global, avec cette théâtralité dans la construction de l'histoire, qui est une mise en abîme superbe avec le goût pour le théâtre du personnage principal. L'unité de lieu, Londres, donne d'ailleurs l'impression d'une scène de théâtre.
Dans chaque case et chaque dialogue toutes et tous formidablement bien écrit.
L'épisode "Valérie" est à ce titre exemplaire. C'est le plus dur à lire, mais aussi le plus riche, vraiment. Je me demande encore comment Moore peu aussi bien faire ressentir au lecteur la "libération" d'Evey à ce point. Comme si lui aussi il l'avait vécu.
9 - Moore prend toujours garde à ne pas se laisser emporter par son propos. Exemple, même si V est un "terroriste", il n'utilise jamais les méthodes d'oppression de ce contre quoi il lutte. Ainsi il ne pratique pas l'assassinat politique : [spoiler] le commandeur meurt sous les balles d'un(e) autre...
10 - C'est culturellement bourré de références très pointues (la plupart sur la culture anglaise), et j'ai pas encore tout vu.
11 - Le dessin et les couleurs qui me peinaient un peu au début, sont très en phases avec la noirceur du propos, comme par exemple avec l'arrivée des couleurs chaudes dans l'épisode de la "liberté retrouvée" (de dire des gros mots) de la petite fille.
12 - Moore (c'est aussi pour ça que je l'aime) a le don pour placer de grande phrase qui relève tout l'ensemble. Quelque chose comme ça à un moment : "Il est très dangereux de bâtir son pouvoir sur le silence des masses. C'est très fragile le silence : ça se brise au premier cri."
13 - j'ai dit que c'est saint-Alan qui l'avait écrit ?
Vous qui avez adoré la série télé "MI5" diffusée par Canal +, venez découvrir une autre facette ultra-réaliste des services secrets de sa gracieuse majesté.
A travers les histoires de l'agent Tara Chase (alias Gorille Deux), vous serez introduits au sein des S.I.S, les sections spéciales britanniques formées aux missions secrètes à l'étranger. Loin des james-bonderies de l'imaginaire collectif, les agents anglais essayent de faire leur boulot dans un monde chaotique loin de tout manichéisme, même pas sûrs d’œuvrer dans le bon sens.
Avec en toile de fond des opérations au sein des maffias russes ou des talibans, "Queen an Country" nous présente le quotidien professionnel des ces employés (presque) comme les autres : difficultés hiérarchiques, stratégies de positionnement, relations avec les partenaires (la CIA), gestion des ressources humaines, stress et déséquilibre psychologique...
Cet excellent raconteur d'histoires qu'est Greg Rucka (Witheout, Gotham Central) nous sert des intrigues au petits oignons délicieusement comestibles sur les difficultés du travail quand on est un assassin en service commandé. Pas d'exploit ou d'acte d'héroïsme à attendre, juste des personnes essayant d'accomplir la tache qui leur a été confiée du mieux qu'ils peuvent, malgré les obstacles.
Le dessin, fin et soigné, sans fioriture inutile, de Steve Rolston, accentue le parti pris réaliste des scénarii, jusqu'aux physiques, assurément anodins, des protagonistes.
Un seul regret : l'agent Tara Chase est apparemment un personnage différent de l'espionne britannique qu'on rencontrait dans le premier "Witheout". Dommage, car le rôle aurait très bien pu être tenu par la même "personne", permettant ainsi à Greg Rucka d'asseoir un univers de plus en plus complet...
Tome 1 : 3,5/5
Voilà une BD qui ne laisse pas indifférent. Une couverture, qui est à mon avis horrible, des planches qui sont magnifiques.
Oui, car c'est bien grâce aux dessins de Rosinski que cet album sort du lot. C'est un vrai régal pour les yeux, toutes les cases sont autant de tableaux. Je suis vraiment impressionné par le graphisme de cet album.
Par contre, j'ai été moins emballé par le scénario. Ce procès orchestré par le comte Skarbek manque un peu de piquant. Cependant, il se dégage une ambiance assez agréable et réaliste, alors finalement cela passe. Mais j'ai mis 3,5/5 surtout en raison de la qualité graphique de l'album. En espérant que l'histoire soit un peu plus approfondie dans le deuxième tome...
Tome 2 : 4/5
Ouf ! L'histoire s'étoffe enfin dans ce tome 2, ce qui est rassurant. En effet, si la première partie de ce diptyque impressionnait par sa qualité graphique, il manquait un petit quelque chose au niveau du scénario pour rendre cette série admirable.
Avec cet album, c'est chose faite. Outre les peintures toujours aussi remarquables de Rosinski, Sente nous propose une histoire palpitante avec quelques rebondissements bien trouvés. Tout sonne juste dans cet album (l'univers, les dialogues, les références historiques), ce qui rend sa lecture un véritable moment de plaisir.
L'Empire Des Hauts Murs est un livre vraiment épatant.
Une ambiance extraordinaire, dont seul Simon Hureau sait rendre présent. Nous nous promenons dans le dédale des hauts murs avec autant d'émerveillement que les personnages du livre, et découvrons tout un univers voué à disparaître...
Je n'avais pas été pris dans une livre comme celui-ci (je veux parler des formats classiques du 46 pages couleurs, qui actuellement se lisent de plus en plus vite) avec autant de force depuis au moins 10 ans...
Ça me rappelle les grands moments de Fred, mais avec une touche très contemporaine, tant dans la mise en scène que dans le propos.
Épatant.
C'est du grand Moebius.
Cet album est le reflet du génie de Moebius, de sa perfection dans son travail. Il prouve, à travers ces quelques pages, que les images peuvent remplacer les mots et qu'elles sont empruntes de poésie, de philosophie et de sensibilité.
Je suis rarement resté silencieux, admiratif, plongé dans une réflexion inconsciente après la lecture d'une BD, et là, à ma grande surprise, je me suis retrouvé tout con ne sachant quoi faire. Cet album ne laisse pas son lecteur indifférent. On en oublie les images tellement il joue sur notre inconscient et notre imagination, cette histoire est comme un rêve.
Quel plaisir!
Une histoire toute en simplicité... une semaine en Italie avec la femme la plus sexy du DCverse, voilà un album qui mérite d'être lu.
Je n'apprendrai rien à personne en disant que Loeb est un conteur doué, qu'il sait ponctuer ses scénarios de mystère et de noirceur, ici on a en plus de l'humour et de la légèreté, et, cela fonctionne croyez-moi! Cet album est vraiment divertissant!
Mais mais mais, il y a encore mieux, aux pinceaux Tim Sale s'est littéralement surpassé, quel festival!
Chaque page est un régal pour les yeux, que ce soit pour la représentation des décors, pour l'expressivité donnée aux différents personnages ou pour la plastique à se damner de la sublime Selina, tout est parfait.
Un album qui m'a vraiment plus, et qui mérite franchement que l'on s'y attarde, même si l'intrigue parait moins alambiquée que dans Batman - Un long Halloween des mêmes auteurs, cela ne manque pas de subtilités.
Amateur d'exotisme, d'aventure et d'action, lis cet album, il ne te décevra pas!
Pour moi ça frise le culte.
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Carne Argentina
Tout à fait d'accord avec Anandh! J'ai eu l'occasion de lire la BD grâce à un ami de retour d'Angoulême. On a vraiment l'impression -dessins à l'appui- de mieux comprendre ce qui s'est joué en Argentine pendant la crise. Vivement qu'on puisse trouver Carne Argentina en librairie!
Carne Argentina
Il s'agit de mon coup de coeur au Festival d'Angoulême 2006 ! De la BD argentine je ne connaissais que l'immense Breccia. Je sais désormais que la relève existe. Les auteurs de La Productora m'ont fait vibrer au rythme des soubresauts d'une Argentine en crise mais pleine de ressource. La vitalité et la noirceur du trait et des scenarii de ce courant indépendant donne vraiment envie de lire la suite des traductions de ce collectif déjà culte en Amérique latine et en Espagne. Un coup de chapeau aux éditeurs de ce roman graphique... très classe, présentation sobre qui fait ressortir la violence de la crise et les capacités d'adaptation des Argentins pendant la crise de 2002. Un essai de docu-fiction particulièrement réussi. Bravo!
Les Enragés
Ouahow ! On dirait un peu du Tarentino en BD, ou du Tueurs Nés. Ca défouraille à tout va. Tout s’enchaîne impeccablement, à un rythme soutenu, avec plein de personnages, des intrigues secondaires. Cette histoire est vraiment bien ficelée. Et aussi une petite originalité : le narrateur change d’un album à l’autre. Un « road-movie » en forme de cavale effrénée d’ultra-violents, et, au fur et à mesure, un peu plus que ça. Et puis si on est pas trop pointilleux, la fin est bonne. Le dessin par contre est très en dessous ; du point de vue de la qualité, il est plus que passable, réaliste avec de nombreuses fautes de proportions et sans grande maîtrise. Quoi qu’il en soit ; une bonne histoire, à lire.
2 soeurs
L’histoire de « 2 sœurs » est originale, et mêle des passages très « roman graphiquesques » (enfance difficile de l’héroïne, relation avec sa sœur) à des passages de thriller et d’espionnage. La sauce prend bien, sans doute aidée par une narration qui elle aussi essaye d’innover (longs passages muets, transitions bien faites, découpage original…). J’ai trouvé la fin très belle et poétique. Au final ce gros tome unique (336 pages quand même) m’a laissé une très bonne impression… impression d’avoir lu une œuvre très personnelle mais accessible, originale mais qui n’en fait pas trop… bref, l’impression d’avoir lu une bonne BD !
V pour Vendetta
A quelques semaines de la sortie ciné, qui sera forcément décevante (déjà, par refus du Maître, elle n'est que "from the graphic novel illustrated by David Lloyd"), quelques pistes pour trouver "V pour Vendetta", la merveilleuse-grandiose-majestueuse-fantastique-inégalable oeuvre du grand Alan Moore, géniale et s'y replonger une 25e fois : 1 - c'est Alan Moore qui l'a écrit 2 - c'est Alan Moore qui l'a écrit (t'écoutes un peu ?) 3 - l'Oeuvre aborde un des thèmes fondamentaux de la BD : la lutte contre l'oppression (Tintin, Spirou, ...) 4 - l'histoire mis en place par Moore tient formidablement bien la route : cette Angleterre néo-fasciste, ses camps, son Destin, tout est crédible 5 - c'est le meilleur hommage qu'on puisse trouver à l'un des livres les plus importants du monde : 1984 6 - le système fasciste inventé par Moore est absolument jubilatoire dans son fonctionnement : la main, l’œil, le nez, l'oreille, la voix... C'est aussi une façon géniale de placer le lecteur devant un système politique complexe, mais finalement facile d'accès pour lui. 7 - Les réflexions sur l'âme humaine, les modes de pensée sont très profondes et à plusieurs degrés. Ce qui renforce complètement et de manière très forte l'ensemble. Un exemple : lorsque le Dr (l'ex-copine de Finch) raconte dans son journal sa vie au camp, on découvre peu à peu, mais à travers ses yeux l'horreur de ses actes. Elle lâche une petite phrase anodine au début, mais lourde de sens en y prenant du recul, lorsqu'elle commence à administrer ses "traitements" aux prisonniers. Ca donne quelque chose comme : "Bizarrement l'appartenance aux races n'a pas l'air d'avoir d'influence sur les effets secondaire du traitement". Boom ! En une toute petite sentence placée dans la bouche du bon personnage, Moore nous démontre très simplement toute l'horreur idéologique que peu faire naître un régime fasciste et raciste, même chez les "intellectuels", en nous présentant des êtres touchés par la cause fondamentale du mal, la perte totale d'ampathie... 8 - La narration est exemplaire. Au global, avec cette théâtralité dans la construction de l'histoire, qui est une mise en abîme superbe avec le goût pour le théâtre du personnage principal. L'unité de lieu, Londres, donne d'ailleurs l'impression d'une scène de théâtre. Dans chaque case et chaque dialogue toutes et tous formidablement bien écrit. L'épisode "Valérie" est à ce titre exemplaire. C'est le plus dur à lire, mais aussi le plus riche, vraiment. Je me demande encore comment Moore peu aussi bien faire ressentir au lecteur la "libération" d'Evey à ce point. Comme si lui aussi il l'avait vécu. 9 - Moore prend toujours garde à ne pas se laisser emporter par son propos. Exemple, même si V est un "terroriste", il n'utilise jamais les méthodes d'oppression de ce contre quoi il lutte. Ainsi il ne pratique pas l'assassinat politique : [spoiler] le commandeur meurt sous les balles d'un(e) autre... 10 - C'est culturellement bourré de références très pointues (la plupart sur la culture anglaise), et j'ai pas encore tout vu. 11 - Le dessin et les couleurs qui me peinaient un peu au début, sont très en phases avec la noirceur du propos, comme par exemple avec l'arrivée des couleurs chaudes dans l'épisode de la "liberté retrouvée" (de dire des gros mots) de la petite fille. 12 - Moore (c'est aussi pour ça que je l'aime) a le don pour placer de grande phrase qui relève tout l'ensemble. Quelque chose comme ça à un moment : "Il est très dangereux de bâtir son pouvoir sur le silence des masses. C'est très fragile le silence : ça se brise au premier cri." 13 - j'ai dit que c'est saint-Alan qui l'avait écrit ?
Queen & Country
Vous qui avez adoré la série télé "MI5" diffusée par Canal +, venez découvrir une autre facette ultra-réaliste des services secrets de sa gracieuse majesté. A travers les histoires de l'agent Tara Chase (alias Gorille Deux), vous serez introduits au sein des S.I.S, les sections spéciales britanniques formées aux missions secrètes à l'étranger. Loin des james-bonderies de l'imaginaire collectif, les agents anglais essayent de faire leur boulot dans un monde chaotique loin de tout manichéisme, même pas sûrs d’œuvrer dans le bon sens. Avec en toile de fond des opérations au sein des maffias russes ou des talibans, "Queen an Country" nous présente le quotidien professionnel des ces employés (presque) comme les autres : difficultés hiérarchiques, stratégies de positionnement, relations avec les partenaires (la CIA), gestion des ressources humaines, stress et déséquilibre psychologique... Cet excellent raconteur d'histoires qu'est Greg Rucka (Witheout, Gotham Central) nous sert des intrigues au petits oignons délicieusement comestibles sur les difficultés du travail quand on est un assassin en service commandé. Pas d'exploit ou d'acte d'héroïsme à attendre, juste des personnes essayant d'accomplir la tache qui leur a été confiée du mieux qu'ils peuvent, malgré les obstacles. Le dessin, fin et soigné, sans fioriture inutile, de Steve Rolston, accentue le parti pris réaliste des scénarii, jusqu'aux physiques, assurément anodins, des protagonistes. Un seul regret : l'agent Tara Chase est apparemment un personnage différent de l'espionne britannique qu'on rencontrait dans le premier "Witheout". Dommage, car le rôle aurait très bien pu être tenu par la même "personne", permettant ainsi à Greg Rucka d'asseoir un univers de plus en plus complet...
La Vengeance du Comte Skarbek
Tome 1 : 3,5/5 Voilà une BD qui ne laisse pas indifférent. Une couverture, qui est à mon avis horrible, des planches qui sont magnifiques. Oui, car c'est bien grâce aux dessins de Rosinski que cet album sort du lot. C'est un vrai régal pour les yeux, toutes les cases sont autant de tableaux. Je suis vraiment impressionné par le graphisme de cet album. Par contre, j'ai été moins emballé par le scénario. Ce procès orchestré par le comte Skarbek manque un peu de piquant. Cependant, il se dégage une ambiance assez agréable et réaliste, alors finalement cela passe. Mais j'ai mis 3,5/5 surtout en raison de la qualité graphique de l'album. En espérant que l'histoire soit un peu plus approfondie dans le deuxième tome... Tome 2 : 4/5 Ouf ! L'histoire s'étoffe enfin dans ce tome 2, ce qui est rassurant. En effet, si la première partie de ce diptyque impressionnait par sa qualité graphique, il manquait un petit quelque chose au niveau du scénario pour rendre cette série admirable. Avec cet album, c'est chose faite. Outre les peintures toujours aussi remarquables de Rosinski, Sente nous propose une histoire palpitante avec quelques rebondissements bien trouvés. Tout sonne juste dans cet album (l'univers, les dialogues, les références historiques), ce qui rend sa lecture un véritable moment de plaisir.
L'Empire des hauts murs
L'Empire Des Hauts Murs est un livre vraiment épatant. Une ambiance extraordinaire, dont seul Simon Hureau sait rendre présent. Nous nous promenons dans le dédale des hauts murs avec autant d'émerveillement que les personnages du livre, et découvrons tout un univers voué à disparaître... Je n'avais pas été pris dans une livre comme celui-ci (je veux parler des formats classiques du 46 pages couleurs, qui actuellement se lisent de plus en plus vite) avec autant de force depuis au moins 10 ans... Ça me rappelle les grands moments de Fred, mais avec une touche très contemporaine, tant dans la mise en scène que dans le propos. Épatant.
Les Yeux du Chat
C'est du grand Moebius. Cet album est le reflet du génie de Moebius, de sa perfection dans son travail. Il prouve, à travers ces quelques pages, que les images peuvent remplacer les mots et qu'elles sont empruntes de poésie, de philosophie et de sensibilité. Je suis rarement resté silencieux, admiratif, plongé dans une réflexion inconsciente après la lecture d'une BD, et là, à ma grande surprise, je me suis retrouvé tout con ne sachant quoi faire. Cet album ne laisse pas son lecteur indifférent. On en oublie les images tellement il joue sur notre inconscient et notre imagination, cette histoire est comme un rêve.
Catwoman - A Rome
Quel plaisir! Une histoire toute en simplicité... une semaine en Italie avec la femme la plus sexy du DCverse, voilà un album qui mérite d'être lu. Je n'apprendrai rien à personne en disant que Loeb est un conteur doué, qu'il sait ponctuer ses scénarios de mystère et de noirceur, ici on a en plus de l'humour et de la légèreté, et, cela fonctionne croyez-moi! Cet album est vraiment divertissant! Mais mais mais, il y a encore mieux, aux pinceaux Tim Sale s'est littéralement surpassé, quel festival! Chaque page est un régal pour les yeux, que ce soit pour la représentation des décors, pour l'expressivité donnée aux différents personnages ou pour la plastique à se damner de la sublime Selina, tout est parfait. Un album qui m'a vraiment plus, et qui mérite franchement que l'on s'y attarde, même si l'intrigue parait moins alambiquée que dans Batman - Un long Halloween des mêmes auteurs, cela ne manque pas de subtilités. Amateur d'exotisme, d'aventure et d'action, lis cet album, il ne te décevra pas! Pour moi ça frise le culte.