Ma lecture des légendes arthuriennes remonte à trop loin pour que je puisse comparer la série d'Aldara Prado avec l'original. Toutefois j'ai apprécié ce scénario fantastique qui nous ramène à l'origine de la Dame du Lac. J'ai aimé l'ambiance proposée par l'autrice espagnole. Le parcours de la jeune héroïne, Nimuë, s'inscrit dans une logique messianique assez commune mais bien travaillée. Les personnages "secondaires" de Morgane et Merlin donnent du poids au récit en s'écartant de la fable pour enfant avec une violence bien contenue et sans voyeurisme.
Le dessin de l'autrice est très approprié à l'ambiance du récit avec ces visages anguleux avec de fortes expressions dramatiques.
Mais c'est surtout l'excellente mise en couleur qui soutient l'intensité tragique et fantastique du récit.
Je pousse un peu ma note mais c'est toujours réjouissant de découvrir une autrice qui nous livre une série de qualité.
Une semaine après "Super Dys", les Arènes proposent une autre BD traitant de neuroatypiques particuliers, à savoir les personnes diagnostiquées TDAH, c'est à dire présentant des troubles du déficit de l'attention, avec ou sans hyperactivité.
On en parle souvent au sujet des enfants, qui sont à présent diagnostiquée tôt, et pris en charge dans la foulée. Mais c'est parfois plus tardif, et certains ne sont repérés et diagnostiqués qu'à l'âge adulte. C'est ici le cas de Sacha, dont le fils est lui aussi TDAH (ou TDA/H, comme on peut aussi l'écrire). Poser des termes sur son hyperactivité, son étourderie, ses sautes d'humeur lui permet donc d'être suivie par le Dr Perroud, qui est conseiller scientifique sur cette BD et y fait donc part de ses réflexions, expériences et connaissances sur le sujet.
C'est raconté par Jean-François Marmion, auteur de plusieurs albums à portée psychologique, de manière très claire, linéaire, avec une pointe d'humour pour dédramatiser des situations qui peuvent dégénérer. Parfois on voit Jérémy, le compagnon de Sacha, s'agacer face à ses troubles, mais il essaie également de l'aider à les combattre, avec les conseils du Dr Perroud. Leur fils, lui aussi touché, participe à cet effort familial et ce message est positif : un(e) TDAH n'est pas seul(e), son entourage est un rouage essentiel de son traitement.
L'album comporte ainsi des informations sur ce qu'il se passe dans le cerveau d'une personne TDAH, des pistes concrètes pour qu'elle s'organise (sans toutefois s'épuiser, car c'est aussi un symptôme de ces troubles) et des stratégies pour faire redescendre la tension, des choses parfois très simple, comme utiliser une boîte où on range tous les objets importants susceptibles d'être perdus.
Héloïse Chochois, illustratrice de grand talent, prête son graphisme de ligne claire au sujet, dans une mise en scène simple, mais efficace. Elle est totalement au service du sujet, qui n'est pas simple mais abordé de la bonne façon.
C'est une BD qui pourra certainement aider des parents ne sachant comment interpréter les difficultés d'apprentissage ou comportementales de leur enfant ou proche, sachant que rien ne remplace bien sûr une consultation auprès d'un(e) vrai(e) spécialiste.
Je vais joindre mes prédécesseurs de façon fainéante et dire que c’est vraiment un chouette album.
Essayez le.
Un beau voyage, tant graphique que géographique. Je ne connais pas le roman d’origine mais l’auteur m’a épaté avec cette adaptation.
C’est beau, c’est dur, c’est poétique …dépaysement garanti.
Bravo.
Attention les amis, avec ce diptyque vous allez découvrir une épopée maritime d’une beauté à couper le souffle ! Pour les amoureux des récits d’aventure et des flots déchaînés, accrochez-vous aux bastingages. Ça décoiffe je vous dis ! 1629 ou l’effrayante histoire des naufrages du Jakarka est une œuvre qui vous embarquera dans une tempête d’émotions et de splendeurs graphiques.
Cette bande dessinée est une pépite qui allie rigueur historique et art narratif d’exception avec au scénario le talentueux Xavier Dorison et au crayon le virtuose Thimothée Montaigne.
Visuellement c’est terrible ! Un découpage de maître, des planches à couper le souffle. Dès les premières pages, on est saisi par la maîtrise du découpage… des cadrages audacieux, des pleines pages somptueuses qui déploient toute leur puissance visuelle, comme des vagues déferlantes sur le papier. Timothée signe ici des dessins d’une beauté rare, où chaque détail – des cordages tendus aux visages burinés par le sel – respire l’authenticité. Mais que c’est bon ! Les jeux d’ombres et de lumière, les perspectives vertigineuses, tout concourt à immerger le lecteur dans l’horreur et la grandeur des éléments déchaînés. MA GNI FI QUE !
On découvre l’équipage, les tensions, les espoirs… puis, le rythme s’emballe, et c’est le naufrage, au sens propre comme figuré. Le scénario est bon. Xavier excelle dans l’art de construire une tension haletante, entre survie, trahisons et folie. Les dialogues sont ciselés, les personnages profonds, et l’on sent à chaque case le poids de la fatalité qui pèse sur ces âmes perdues sur une ile loin de tout.
Il y a cependant un truc qui ne va pas. Le prix de ces 2 BD fait mal ! Si l’œuvre est un chef-d’œuvre, le prix des deux albums … 84 euros au total est un véritable coup de massue. À ce tarif, les éditions Glénat semble avoir perdu le nord et mérite un carton rouge pour son manque de considération envers les bourses des passionnés. Vraiment dommage, car cette série mérite d’être lue par le plus grand nombre, et non réservée à une élite.
Si votre porte-monnaie le permet, embarquez sans hésiter. Sinon, espérez une réédition plus accessible… ou un miracle en librairie d’occasion !
Igort s'est intéressé à deux régions proches (en tout cas qui ont fait partie de l’ex-URSS), l'Ukraine puis la Russie, deux albums complémentaires, qui peuvent tout à fait se lire séparément l’un de l’autre.
C’est globalement du documentaire coup de poing, comme le fait Joe Sacco (je préfère d’ailleurs le style de Sacco, même si Igort se met ici moins en scène), qui cherche à la fois à informer, mais aussi à faire réagir. En cela le logo d’Amnesty international sur Les cahiers russes confirme le caractère engagé du travail d’Igort.
« Les Cahiers russes » sont un hommage posthume à la personnalité et au travail de la journaliste russe Anna Politkoskaïa, assassinée pour la faire taire à Moscou. Igort poursuit ainsi le travail de témoignage et de dénonciation de celle-ci, autour des horreurs commises autour du conflit Tchétchène. Et là, en matière d’horreur, on n’est pas dans l’euphémisme – et on aimerait sincèrement que l’auteur ait inventé ce dont il parle, même si nous savons hélas que ce n’est que la triste et horrible réalité : les massacres gratuits, la torture sont devenus d’une banalité scandaleuse, au point que questionner les « dirigeants » à ce propos équivaut à risquer sa vie (Politkoskaïa a elle-même subi des actes de torture). C’est un témoignage à charge, édifiant sur la réalité de la démocratie russe de Poutine – et par là même de la complaisance des « démocraties » occidentales.
Si "Les cahiers russes" et Les Cahiers Ukrainiens sont bien deux albums sont différents, ils dénoncent tous les deux des horreurs passées, mais aussi bien présentes, et démontrent que l’Histoire bégaient souvent. C’est une lecture intéressante, même si la construction (surtout dans Les Cahiers Ukrainiens) hache un peu la lecture, et si le dessin d’Igort (qui mélange plusieurs styles, là aussi surtout dans Les Cahiers Ukrainiens) est assez froid, proche parfois des œuvres de propagande soviétiques des années 1930.
C’est en tout cas à lire, pour le regard posé sur le passé plus ou moins proche, mais aussi pour ouvrir les yeux sur le présent et le futur…
Note réelle 3,5/5.
Pierre Delye propose une lecture toute fraiche pour les enfants de 3 à 6 ans voire un peu plus. En effet certains gags travaillent avec humour sur le langage ce qui n'est pas toujours facile d'accès pour les plus petits. Il est donc intéressant d'accompagner la lecture pour permettre de comprendre les subtilités du texte. Chaque gag se compose d'une ou deux planches à la manière d'un Pico Bogue ou d'un Calvin Hobbs. La lecture avec des personnages animaliers vise un public très jeune. C'est toujours dans un bon esprit avec des valeurs fortes comme l'amitié, la différence ou la réconciliation après une dispute. J'ai trouvé certaines astuces d'humour/logique franchement bonnes comme le gag de la tartine.
Le graphisme rappelle celui d'Alexis Dormal même si je le trouve moins coloré et moins précis. Cela reste très dynamique avec de belles situations.
Une lecture attrayante à partager avec les petits.
Le triptyque de cette ancienne série est assez méconnu et c'est dommage. Je suis en phase avec les deux avis précédents et j'ai trouvé cette lecture détente très plaisante. Les auteurs nous emmène dans le sillage de Kingsley Bates écrivain franco-britannique qui cherche l'aventure possiblement violente pour affronter ses démons . Cela ressemble à une fuite en avant pour accepter l'amertume coupable due à la perte de sa fille. Les scénarii de Dieter sont vraiment bien ficelés équilibrant aventure exotique et réflexions intimes pleines de désillusions sur la réalité que Bates découvre dans ce Moyen Orient des années 30 déjà bien instable. Chaque épisode représente une aventure complète qui à le goût de l'échec à chaque fois. Sans être un anti héros looser, Bates est loin du modèle Indiana Jones ce qui le rend attachant.
Le graphisme de Clavé est excellent avec ce pointillisme qui donne un aspect rétro au récit. Cela correspond bien aux ambiances décrites . La coloration sable ajoute à cette ambiance de région désertiques.
Une lecture agréable pour un large public friand d'aventures historiques qui rappelle à la fois Henri de Monfreid et Agatha Christie.
Si tu aimes le côté Power Rangers/Sentai pour l’héroïsme coloré, les combats, les transformations, Shin Zero ne te trahira pas : ce sont bien là ces codes, mais remodelés dans un monde qui a changé. Ce n’est pas juste de l’hommage, c’est une relecture moderne, parfois plus dure, mais riche.
J’ai commencé par découvrir The Boys avec la série, et j’ai tellement accroché à son côté gore, subversif et satirique que j’ai décidé de me plonger dans le comics original.
Le passage au format BD est une vraie claque : Garth Ennis et Darick Robertson vont encore plus loin dans la violence et la critique sociale. On y retrouve tout ce qui rend la série si unique, mais avec un ton encore plus cru et provocateur. Certains passages sont choquants, mais c’est justement ce qui fait la force de cette œuvre : elle ose tout et ne laisse jamais indifférent.
Pour ceux qui aiment les histoires qui bousculent les codes des super-héros et qui n’ont pas peur du gore, The Boys en comics est un incontournable.
Old Man Logan est une histoire marquante de l’univers Marvel, qui ose sortir des sentiers battus. Mark Millar et Steve McNiven livrent un récit post-apocalyptique où Logan n’est plus le X-Men invincible qu’on connaît, mais un vieil homme brisé, hanté par son passé. Le ton est sombre, violent et parfois cruel, ce qui donne un souffle inédit au personnage.
Le scénario joue habilement avec l’univers Marvel en montrant un futur où les héros ont disparu et où les méchants règnent. La découverte progressive des événements qui ont poussé Logan à renoncer à la violence est captivante et poignante. Quant aux dessins de McNiven, ils sont d’une puissance incroyable : les paysages désolés et les scènes d’action sanglantes marquent durablement.
C’est une lecture incontournable pour ceux qui apprécient les récits plus matures et désespérés, proches d’un western crépusculaire.
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Nimuë
Ma lecture des légendes arthuriennes remonte à trop loin pour que je puisse comparer la série d'Aldara Prado avec l'original. Toutefois j'ai apprécié ce scénario fantastique qui nous ramène à l'origine de la Dame du Lac. J'ai aimé l'ambiance proposée par l'autrice espagnole. Le parcours de la jeune héroïne, Nimuë, s'inscrit dans une logique messianique assez commune mais bien travaillée. Les personnages "secondaires" de Morgane et Merlin donnent du poids au récit en s'écartant de la fable pour enfant avec une violence bien contenue et sans voyeurisme. Le dessin de l'autrice est très approprié à l'ambiance du récit avec ces visages anguleux avec de fortes expressions dramatiques. Mais c'est surtout l'excellente mise en couleur qui soutient l'intensité tragique et fantastique du récit. Je pousse un peu ma note mais c'est toujours réjouissant de découvrir une autrice qui nous livre une série de qualité.
TDAH mode d'emploi
Une semaine après "Super Dys", les Arènes proposent une autre BD traitant de neuroatypiques particuliers, à savoir les personnes diagnostiquées TDAH, c'est à dire présentant des troubles du déficit de l'attention, avec ou sans hyperactivité. On en parle souvent au sujet des enfants, qui sont à présent diagnostiquée tôt, et pris en charge dans la foulée. Mais c'est parfois plus tardif, et certains ne sont repérés et diagnostiqués qu'à l'âge adulte. C'est ici le cas de Sacha, dont le fils est lui aussi TDAH (ou TDA/H, comme on peut aussi l'écrire). Poser des termes sur son hyperactivité, son étourderie, ses sautes d'humeur lui permet donc d'être suivie par le Dr Perroud, qui est conseiller scientifique sur cette BD et y fait donc part de ses réflexions, expériences et connaissances sur le sujet. C'est raconté par Jean-François Marmion, auteur de plusieurs albums à portée psychologique, de manière très claire, linéaire, avec une pointe d'humour pour dédramatiser des situations qui peuvent dégénérer. Parfois on voit Jérémy, le compagnon de Sacha, s'agacer face à ses troubles, mais il essaie également de l'aider à les combattre, avec les conseils du Dr Perroud. Leur fils, lui aussi touché, participe à cet effort familial et ce message est positif : un(e) TDAH n'est pas seul(e), son entourage est un rouage essentiel de son traitement. L'album comporte ainsi des informations sur ce qu'il se passe dans le cerveau d'une personne TDAH, des pistes concrètes pour qu'elle s'organise (sans toutefois s'épuiser, car c'est aussi un symptôme de ces troubles) et des stratégies pour faire redescendre la tension, des choses parfois très simple, comme utiliser une boîte où on range tous les objets importants susceptibles d'être perdus. Héloïse Chochois, illustratrice de grand talent, prête son graphisme de ligne claire au sujet, dans une mise en scène simple, mais efficace. Elle est totalement au service du sujet, qui n'est pas simple mais abordé de la bonne façon. C'est une BD qui pourra certainement aider des parents ne sachant comment interpréter les difficultés d'apprentissage ou comportementales de leur enfant ou proche, sachant que rien ne remplace bien sûr une consultation auprès d'un(e) vrai(e) spécialiste.
De pierre et d'os
Je vais joindre mes prédécesseurs de façon fainéante et dire que c’est vraiment un chouette album. Essayez le. Un beau voyage, tant graphique que géographique. Je ne connais pas le roman d’origine mais l’auteur m’a épaté avec cette adaptation. C’est beau, c’est dur, c’est poétique …dépaysement garanti. Bravo.
1629 ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta
Attention les amis, avec ce diptyque vous allez découvrir une épopée maritime d’une beauté à couper le souffle ! Pour les amoureux des récits d’aventure et des flots déchaînés, accrochez-vous aux bastingages. Ça décoiffe je vous dis ! 1629 ou l’effrayante histoire des naufrages du Jakarka est une œuvre qui vous embarquera dans une tempête d’émotions et de splendeurs graphiques. Cette bande dessinée est une pépite qui allie rigueur historique et art narratif d’exception avec au scénario le talentueux Xavier Dorison et au crayon le virtuose Thimothée Montaigne. Visuellement c’est terrible ! Un découpage de maître, des planches à couper le souffle. Dès les premières pages, on est saisi par la maîtrise du découpage… des cadrages audacieux, des pleines pages somptueuses qui déploient toute leur puissance visuelle, comme des vagues déferlantes sur le papier. Timothée signe ici des dessins d’une beauté rare, où chaque détail – des cordages tendus aux visages burinés par le sel – respire l’authenticité. Mais que c’est bon ! Les jeux d’ombres et de lumière, les perspectives vertigineuses, tout concourt à immerger le lecteur dans l’horreur et la grandeur des éléments déchaînés. MA GNI FI QUE ! On découvre l’équipage, les tensions, les espoirs… puis, le rythme s’emballe, et c’est le naufrage, au sens propre comme figuré. Le scénario est bon. Xavier excelle dans l’art de construire une tension haletante, entre survie, trahisons et folie. Les dialogues sont ciselés, les personnages profonds, et l’on sent à chaque case le poids de la fatalité qui pèse sur ces âmes perdues sur une ile loin de tout. Il y a cependant un truc qui ne va pas. Le prix de ces 2 BD fait mal ! Si l’œuvre est un chef-d’œuvre, le prix des deux albums … 84 euros au total est un véritable coup de massue. À ce tarif, les éditions Glénat semble avoir perdu le nord et mérite un carton rouge pour son manque de considération envers les bourses des passionnés. Vraiment dommage, car cette série mérite d’être lue par le plus grand nombre, et non réservée à une élite. Si votre porte-monnaie le permet, embarquez sans hésiter. Sinon, espérez une réédition plus accessible… ou un miracle en librairie d’occasion !
Les Cahiers Russes - La Guerre oubliée du Caucase
Igort s'est intéressé à deux régions proches (en tout cas qui ont fait partie de l’ex-URSS), l'Ukraine puis la Russie, deux albums complémentaires, qui peuvent tout à fait se lire séparément l’un de l’autre. C’est globalement du documentaire coup de poing, comme le fait Joe Sacco (je préfère d’ailleurs le style de Sacco, même si Igort se met ici moins en scène), qui cherche à la fois à informer, mais aussi à faire réagir. En cela le logo d’Amnesty international sur Les cahiers russes confirme le caractère engagé du travail d’Igort. « Les Cahiers russes » sont un hommage posthume à la personnalité et au travail de la journaliste russe Anna Politkoskaïa, assassinée pour la faire taire à Moscou. Igort poursuit ainsi le travail de témoignage et de dénonciation de celle-ci, autour des horreurs commises autour du conflit Tchétchène. Et là, en matière d’horreur, on n’est pas dans l’euphémisme – et on aimerait sincèrement que l’auteur ait inventé ce dont il parle, même si nous savons hélas que ce n’est que la triste et horrible réalité : les massacres gratuits, la torture sont devenus d’une banalité scandaleuse, au point que questionner les « dirigeants » à ce propos équivaut à risquer sa vie (Politkoskaïa a elle-même subi des actes de torture). C’est un témoignage à charge, édifiant sur la réalité de la démocratie russe de Poutine – et par là même de la complaisance des « démocraties » occidentales. Si "Les cahiers russes" et Les Cahiers Ukrainiens sont bien deux albums sont différents, ils dénoncent tous les deux des horreurs passées, mais aussi bien présentes, et démontrent que l’Histoire bégaient souvent. C’est une lecture intéressante, même si la construction (surtout dans Les Cahiers Ukrainiens) hache un peu la lecture, et si le dessin d’Igort (qui mélange plusieurs styles, là aussi surtout dans Les Cahiers Ukrainiens) est assez froid, proche parfois des œuvres de propagande soviétiques des années 1930. C’est en tout cas à lire, pour le regard posé sur le passé plus ou moins proche, mais aussi pour ouvrir les yeux sur le présent et le futur… Note réelle 3,5/5.
Groléfant & Tit'Souris
Pierre Delye propose une lecture toute fraiche pour les enfants de 3 à 6 ans voire un peu plus. En effet certains gags travaillent avec humour sur le langage ce qui n'est pas toujours facile d'accès pour les plus petits. Il est donc intéressant d'accompagner la lecture pour permettre de comprendre les subtilités du texte. Chaque gag se compose d'une ou deux planches à la manière d'un Pico Bogue ou d'un Calvin Hobbs. La lecture avec des personnages animaliers vise un public très jeune. C'est toujours dans un bon esprit avec des valeurs fortes comme l'amitié, la différence ou la réconciliation après une dispute. J'ai trouvé certaines astuces d'humour/logique franchement bonnes comme le gag de la tartine. Le graphisme rappelle celui d'Alexis Dormal même si je le trouve moins coloré et moins précis. Cela reste très dynamique avec de belles situations. Une lecture attrayante à partager avec les petits.
Voyages en Amertume
Le triptyque de cette ancienne série est assez méconnu et c'est dommage. Je suis en phase avec les deux avis précédents et j'ai trouvé cette lecture détente très plaisante. Les auteurs nous emmène dans le sillage de Kingsley Bates écrivain franco-britannique qui cherche l'aventure possiblement violente pour affronter ses démons . Cela ressemble à une fuite en avant pour accepter l'amertume coupable due à la perte de sa fille. Les scénarii de Dieter sont vraiment bien ficelés équilibrant aventure exotique et réflexions intimes pleines de désillusions sur la réalité que Bates découvre dans ce Moyen Orient des années 30 déjà bien instable. Chaque épisode représente une aventure complète qui à le goût de l'échec à chaque fois. Sans être un anti héros looser, Bates est loin du modèle Indiana Jones ce qui le rend attachant. Le graphisme de Clavé est excellent avec ce pointillisme qui donne un aspect rétro au récit. Cela correspond bien aux ambiances décrites . La coloration sable ajoute à cette ambiance de région désertiques. Une lecture agréable pour un large public friand d'aventures historiques qui rappelle à la fois Henri de Monfreid et Agatha Christie.
Shin Zero
Si tu aimes le côté Power Rangers/Sentai pour l’héroïsme coloré, les combats, les transformations, Shin Zero ne te trahira pas : ce sont bien là ces codes, mais remodelés dans un monde qui a changé. Ce n’est pas juste de l’hommage, c’est une relecture moderne, parfois plus dure, mais riche.
The Boys
J’ai commencé par découvrir The Boys avec la série, et j’ai tellement accroché à son côté gore, subversif et satirique que j’ai décidé de me plonger dans le comics original. Le passage au format BD est une vraie claque : Garth Ennis et Darick Robertson vont encore plus loin dans la violence et la critique sociale. On y retrouve tout ce qui rend la série si unique, mais avec un ton encore plus cru et provocateur. Certains passages sont choquants, mais c’est justement ce qui fait la force de cette œuvre : elle ose tout et ne laisse jamais indifférent. Pour ceux qui aiment les histoires qui bousculent les codes des super-héros et qui n’ont pas peur du gore, The Boys en comics est un incontournable.
Wolverine - Old Man Logan
Old Man Logan est une histoire marquante de l’univers Marvel, qui ose sortir des sentiers battus. Mark Millar et Steve McNiven livrent un récit post-apocalyptique où Logan n’est plus le X-Men invincible qu’on connaît, mais un vieil homme brisé, hanté par son passé. Le ton est sombre, violent et parfois cruel, ce qui donne un souffle inédit au personnage. Le scénario joue habilement avec l’univers Marvel en montrant un futur où les héros ont disparu et où les méchants règnent. La découverte progressive des événements qui ont poussé Logan à renoncer à la violence est captivante et poignante. Quant aux dessins de McNiven, ils sont d’une puissance incroyable : les paysages désolés et les scènes d’action sanglantes marquent durablement. C’est une lecture incontournable pour ceux qui apprécient les récits plus matures et désespérés, proches d’un western crépusculaire.