Il est des albums frais et qui nous revigorent grâce à une bonne bouffée d'iode.
Qui n'a pas lu des histoires de sirènes dans sa jeunesse ?
Hubert, une fois de plus, nous entraîne dans une histoire touchante, cette fois, en ressuscitant ce mythe. Mais nous parler uniquement de ces sirènes que personne n'a jamais vues ne lui suffisait pas, il ajoute donc le destin d'un peintre maudit dont le talent ne vaut que par sa muse et nous décrit les jalousies et les rancœurs de la société des arts.
Côté graphisme, Zamzim a un trait vif et agréable même s'il est peut être trop proche des dessinateurs qui collaborent habituellement avec Hubert.
Atrabile est décidément une mine d'or pour découvrir de nouveaux talents. Pour son premier album, Nicolas Presl nous offre d'emblée une oeuvre enthousiasmante qui étonne par sa maturité.
La tragédie qu'il invente prend Priape comme point de départ pour revisiter et inverser le mythe d'Oedipe. Son récit n'a besoin d'aucun mot tellement ses dessins (superbes et de style très personnel) sont expressifs.
Vous aimez Blutch (Peplum) et Fabrice Neaud ? Vous allez adorer Nicolas Presl.
Tout débute en Floride...
Un mystérieux astronef s'est écrasé dans des marécages. L'équipage est mort. Ces "hommes" ont forme humaine mais mesurent près de trois mètres. Qui sont-ils ?... D'où viennent-ils ?... C'est alors que dans l'engin on découvre un trésor inestimable : un condensé d'informations relatives au royaume de Trigie, un des royaumes de la planète Elektron.
Passionné, un savant passera sa vie à tenter de décrypter ce langage inconnu. Il y réussira, livrant ainsi la fabuleuse histoire de "L'Empire de Trigan".
"Trigan Empire" (nom originel) fait ses débuts dans la revue britannique "Ranger" du 18 Septembre 1965.
Cette saga relate l'histoire d'une famille dont le souverain -Trigan- fit construire "La Cité des cinq collines". Le lecteur découvre l'ascension fulgurante de cet homme, comment il gouverna un vaste empire, combattit nombre de peuples belliqueux, connut de multiples péripéties toutes plus fantastiques les unes que les autres.
Les auteurs -Mike Butterworth et Don Lawrence- ont créé, et c'est là l'idée de génie, une civilisation de type romaine ; mais transposée dans un futur... à quelques milliards de kilomètres de la Terre.
Ils inventent, par le scénario et le graphisme, un univers baroque où les architectures gigantesques sont inspirées de l'antiquité romaine ; où de grands vaisseaux sophistiqués démontrent l'avancée technique de ses habitants. Mais, tout comme dans la Rome antique, les luttes pour le pouvoir suprême sont quasi quotidiennes, les enjeux innombrables.
Une immense saga, faite de cris de larmes et de sueur. Don Lawrence y apposera sa griffe baroque sur une cinquantaine d'épisodes. En Mai 1976, il remet l'empire créé aux mains d'Oliver Frey, suivi par Gerry Wood puis Ron Embleton. Malgré leur graphisme de haute qualité, ces dessinateurs ne parviendront malheureusement plus à retrouver le souffle épique des aventures précédentes.
C'est grand, rutilant, baroque. Les nombreuses scènes de combats terrestres, aériens, navals, sont souvent grandioses. On ne se fait pas de cadeaux, sur Elektron. On tente de survivre. Sang et sueur se mêlent dans d'âpres batailles, magnifiquement mises en scène, tant en plaine, sur l'eau que dans les airs.
Peu connue en France, la saga fait un véritable raz-de-marée en Angleterre, suivie des Pays-Bas dès 1968 où elle y est traduite.
De 1976 à 1979, "L'Empire de Trigan" fera l'objet de 5 albums édités chez Septimus. Les éditions Glénat, de 1982 à 1989 éditerons 12 albums (le n° 1 est la réédition de la première histoire parue -en broché- chez Septimus. Il n'y a qu'un changement de titre).
Tous ces albums -heureusement- sont signés graphiquement par Don Lawrence. Une sorte de best-off avant la lettre.
C'est mon premier "5" que je poste. Il y en aura très peu. Si, un jour, vous "tombez" sur un de ces opus, plongez-y de bon coeur. Vous ne le regretterez certainement pas !
"L'Empire de Trigan" est une fantastique épopée qui vous tiendra en haleine.
Les auteurs :
Le scénariste, Mike Butterworth, est de nationalité anglaise. Moi qui ai rédigé des milliers de fiches infos depuis près de 40 ans, je me rends compte que je n'ai aucune information annotée sur cet homme. Va falloir que je vérifie !
Donald SAUTHAM, dit Don Lawrence, dessinateur-scénariste de nationalité anglaise, est né à Londres le 30 Novembre 1927.
Outre "Trigan Empire", il est également connu pour ses séries "Erik le Viking", "Olac le Gladiateur". Son graphisme hyperréaliste le fait classer parmi les plus grands auteurs anglais.
"Silence" fait son apparition dans le magazine "à suivre" n° 13 de Février 1977. C'est un taiseux. Forcément. Il est muet.
L'histoire se passe dans un petit village des Ardennes belges, à Beausonge.
"Silence", un jeune gars qui vit dans son monde, subit quasi journellement les quolibets de la population. Pourquoi ?... Il est considéré comme attardé mental.
Pourtant il a une amie qui, petit à petit, va l'initier à la nature et lui rendre la parole.
Mais tout ne se passera pourtant pas comme dans le meilleur des mondes...
Ces deux-là devront affronter les maléfices d'un envoûteur, ainsi qu'Abel Maury -un personnage inquiétant... et riche-.
Spéciale cette histoire. Déjà au niveau des couleurs. Ben, c'est en noir et blanc. Et là, Didier Comès nous balance à la figure des planches magnifiques, équilibrées, qui déjà le classent d'emblée comme un tout grand illustrateur. Il faut dire qu'il s'est déjà "fait la main" avec "Ergün l'errant".
Sombre histoire que "Silence", magnifiée par son aspect régional, par ses idées un peu mystiques. C'est -surtout- une ode, un cri à la différence.
Le tout est superbement mis en scène par un Comès dont le graphisme -puissant et personnel- est un des plus novateurs.
"Silence" a fait l'objet de plusieurs rééditions couleurs. Essayez de retrouver l'édition originale, en noir et blanc, album broché édité chez Casterman en 1980.
Et goûtez la différence...
Mitsuru Adachi est un auteur de BD que l'on découvre trop tardivement en France (alors qu'il dessine et scénarise depuis plus de 20 ans). On a pu connaître son univers il y a plus de 15 ans grâce à des séries télévisées mal doublées comme "Une vie nouvelle" ou "Théo et la batte de la victoire", mais elles sont toutes en dessous des oeuvres dessinées dont elles sont issues.
Adachi, c'est l'art de raconter des romances entre adolescents, toutes en nuances et subtilités.
Certains regretteront que ses personnages se ressemblent tous d'une oeuvre à l'autre, mais cela n'a que peu d'importance au final : l'auteur est si doué pour raconter des histoires de tous les jours, que l'on en oublie à chaque fois le reste. C'est bien écrit, bien dessiné, toujours très fin avec ses non-dits et quiproquos.
Clairement l'un des meilleurs auteurs de BD que j'ai lu, et toutes ses séries méritent un 5/5. Au moins.
Je viens de faire l'acquisition du tome 4.
Fabio, le dessinateur s'imprègne de l'univers de Galliano, le tout avec de magnifiques couleurs.
On ne peut que dire -dommage que l'aventure s'achève ici-.
Un tome 2 mou, un tome 3 décevant par ses couleurs, enfin le tome 4 riche en bonnes surprises.
A dévorer avec sérénité.
Pourquoi j'ai aimé ? Je ne sais plus. Est-ce parce que le dessin est aguicheur et les perspectives de bonne qualité ? Mouais. Parce que l'héroïne est mignonne (et a un faux air de Gally, l'héroïne de la vache de série Gunnm) ? Mouais. Parce que le personnage évolue dans le temps, ce qui donne envie de connaître l'étape suivante (adolescente, puis jeune femme) ? Mouais. Parce qu'il y a de l'action aussi, et que le rythme établi n'est pas fulgurant mais retient le lecteur sur 44 planches ? Mouais.
Bizarre, c'est comme du Mozart : rien d'extraordinaire, mais dès qu'on y entre, on achète sans regarder, en tout cas pour ma part.
Tome 9 "Infiltrations" : Excellent !! Le sens du détail, l'intrigue, le suspense, tout cela vous emmène au coeur de la conclusion de cette nouvelle aventure.
Belloy fait son entrée dans le monde de la BD dans le périodique "O.K." n° 84 du 29 Janvier 1948.
La série se passe au Moyen-Age...
Belloy est un jeune chevalier grand et fort... mais sans armure. Il est costaud... et pauvre aussi. Il vit avec son père adoptif -Père Hoc- aussi chétif que lui est musclé. Ensemble pourtant, ils vont combattre des "affreux" et, tant qu'à faire, délivrer une princesse.
Postulat d'une bien belle série imaginée et dessinée par Uderzo.
Malheureusement peut-être, Belloy, poursuit ses aventures dans plusieurs périodiques et quotidiens : "La Wallonie" (en 1950), "Pistolin" (dès 1955), "L'écho de la mode" "Pilote" et "La Libre Junior" dans les années 60. Problème pour les lecteurs français : "La Wallonie" est un quotidien de la partie sud de la Belgique ; "La Libre Junior" est un supplément au quotidien belge "La Libre Belgique". Essayez-donc de vous y retrouver !!...
D'où succès mitigé. Et c'est bien dommage !...
Uderzo fait déjà preuve d'une grande maturité graphique. Charlier signe un de ses trop rares scénarios comiques. Ce fabuleux tandem va nous offrir ici un vrai petit bijou d'humour.
"Belloy" va quand même être édité quelque 30 ans après sa naissance par Michel Deligne, éditeur belge, en albums brochés noir et blanc.
Des rééditions, en couleurs cette fois, et en albums cartonnés, paraîtront une dizaine d'années plus tard.
A noter que le 4ème album "L'homme qui avait peur de son ombre" (Deligne, 1977) n'est pas repris dans "l'intégrale" existante. Vous avez dit "intégrale" ?...
Pour les puristes :
"Belloy" est le petit-fils de "Arys Buck", personnage créé par UDERZO et paru dans O.K. n° 28 du 12 décembre 1946. Sa carrière sera (très)courte. Il ne sera jamais édité. Mais je vous en parlerai un jour...
Note approximative : 3.5/5
Moi qui ne suis gère amateur de polar, j'ai bien été accroché par cette BD.
Pourtant le dessin me laisse une impression très mitigée. Il est sympathique, fluide, très plaisant à lire. Mais pourtant il présente quelques laideurs manifestes, notamment au niveau des visages qui sont souvent déformés, très moches. On dirait qu'il manque un peu de technique, même s'il ne manque pas de personnalité.
Je savais dès le départ ce qu'était le Syndrôme de Munchaüsen, la maladie. Je craignais donc de tomber sur une intrigue dont je connaîtrais déjà le dénouement. Mais en fait, l'auteur choisit de nous dévoiler dès le début la coupable et sa façon de penser. Et il faut admettre que c'est la crédibilité et l'horreur de cette façon de penser et d'agir qui m'a scotché au récit. C'est l'envie qu'elle soit découverte et arrêtée au plus vite.
Le récit a en outre l'intelligence de mêler à l'enquête autour de cette femme malade une autre enquête, au départ liée, sur des enlèvements d'enfants qui apportent un peu de punch et d'action à une histoire qui, autrement, n'aurait été structurée que sur des dialogues et des réflexions.
Les dialogues sont bons, la narration fluide.
Bref un récit prenant et bien construit même s'il n'est au final pas véritablement original.
La guerre éternelle est une de mes bd favorites de science-fiction.
En fait, la science fiction y est utilisée de manière judicieuse pour développer un propos très sérieux : la stupidité de la guerre.
Imaginez un monde où le voyage intergalactique est rendu possible. La première rencontre avec des extra-terrestres tourne au massacre sans qu’on sache pourquoi. Alors, ni une, ni deux, la machine de guerre est lancée. Des hommes et des femmes sont envoyés au front et vont servir de chairs à canon. En passant, histoire de rentabiliser la conquête spatiale, ils vont servir de cobayes pour tester des drogues servant de conditionnement à la tuerie sauvage et tout plein de gadgets technologiques, que ce soit au niveau armement, qu’au niveau médical. Et comme le front est à des années lumières de là, les survivants de ce jeu de massacre reviennent sur la Terre des années plus tard. Ils se sentent alors complètement étrangers et rejetés par leur famille et la société qui ont bien changé.
Cette histoire est en fait la transposition dans le futur de ce qu’a vécu le scénariste, Haldeman, lors de la guerre du Vietnam. Le propos est clair et terrible. C’est très intéressant.
Le dessin de Marvano est sympathique et sert bien l’histoire, mais il est moins beau et moins bien maîtrisé que celui de ses œuvres plus récentes (Dallas Barr), surtout au niveau des visages des personnages.
Mais l’intérêt de cette bd se trouve plus dans son propos que dans son dessin.
A lire impérativement.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
La Sirène des pompiers
Il est des albums frais et qui nous revigorent grâce à une bonne bouffée d'iode. Qui n'a pas lu des histoires de sirènes dans sa jeunesse ? Hubert, une fois de plus, nous entraîne dans une histoire touchante, cette fois, en ressuscitant ce mythe. Mais nous parler uniquement de ces sirènes que personne n'a jamais vues ne lui suffisait pas, il ajoute donc le destin d'un peintre maudit dont le talent ne vaut que par sa muse et nous décrit les jalousies et les rancœurs de la société des arts. Côté graphisme, Zamzim a un trait vif et agréable même s'il est peut être trop proche des dessinateurs qui collaborent habituellement avec Hubert.
Priape
Atrabile est décidément une mine d'or pour découvrir de nouveaux talents. Pour son premier album, Nicolas Presl nous offre d'emblée une oeuvre enthousiasmante qui étonne par sa maturité. La tragédie qu'il invente prend Priape comme point de départ pour revisiter et inverser le mythe d'Oedipe. Son récit n'a besoin d'aucun mot tellement ses dessins (superbes et de style très personnel) sont expressifs. Vous aimez Blutch (Peplum) et Fabrice Neaud ? Vous allez adorer Nicolas Presl.
L'empire de Trigan
Tout débute en Floride... Un mystérieux astronef s'est écrasé dans des marécages. L'équipage est mort. Ces "hommes" ont forme humaine mais mesurent près de trois mètres. Qui sont-ils ?... D'où viennent-ils ?... C'est alors que dans l'engin on découvre un trésor inestimable : un condensé d'informations relatives au royaume de Trigie, un des royaumes de la planète Elektron. Passionné, un savant passera sa vie à tenter de décrypter ce langage inconnu. Il y réussira, livrant ainsi la fabuleuse histoire de "L'Empire de Trigan". "Trigan Empire" (nom originel) fait ses débuts dans la revue britannique "Ranger" du 18 Septembre 1965. Cette saga relate l'histoire d'une famille dont le souverain -Trigan- fit construire "La Cité des cinq collines". Le lecteur découvre l'ascension fulgurante de cet homme, comment il gouverna un vaste empire, combattit nombre de peuples belliqueux, connut de multiples péripéties toutes plus fantastiques les unes que les autres. Les auteurs -Mike Butterworth et Don Lawrence- ont créé, et c'est là l'idée de génie, une civilisation de type romaine ; mais transposée dans un futur... à quelques milliards de kilomètres de la Terre. Ils inventent, par le scénario et le graphisme, un univers baroque où les architectures gigantesques sont inspirées de l'antiquité romaine ; où de grands vaisseaux sophistiqués démontrent l'avancée technique de ses habitants. Mais, tout comme dans la Rome antique, les luttes pour le pouvoir suprême sont quasi quotidiennes, les enjeux innombrables. Une immense saga, faite de cris de larmes et de sueur. Don Lawrence y apposera sa griffe baroque sur une cinquantaine d'épisodes. En Mai 1976, il remet l'empire créé aux mains d'Oliver Frey, suivi par Gerry Wood puis Ron Embleton. Malgré leur graphisme de haute qualité, ces dessinateurs ne parviendront malheureusement plus à retrouver le souffle épique des aventures précédentes. C'est grand, rutilant, baroque. Les nombreuses scènes de combats terrestres, aériens, navals, sont souvent grandioses. On ne se fait pas de cadeaux, sur Elektron. On tente de survivre. Sang et sueur se mêlent dans d'âpres batailles, magnifiquement mises en scène, tant en plaine, sur l'eau que dans les airs. Peu connue en France, la saga fait un véritable raz-de-marée en Angleterre, suivie des Pays-Bas dès 1968 où elle y est traduite. De 1976 à 1979, "L'Empire de Trigan" fera l'objet de 5 albums édités chez Septimus. Les éditions Glénat, de 1982 à 1989 éditerons 12 albums (le n° 1 est la réédition de la première histoire parue -en broché- chez Septimus. Il n'y a qu'un changement de titre). Tous ces albums -heureusement- sont signés graphiquement par Don Lawrence. Une sorte de best-off avant la lettre. C'est mon premier "5" que je poste. Il y en aura très peu. Si, un jour, vous "tombez" sur un de ces opus, plongez-y de bon coeur. Vous ne le regretterez certainement pas ! "L'Empire de Trigan" est une fantastique épopée qui vous tiendra en haleine. Les auteurs : Le scénariste, Mike Butterworth, est de nationalité anglaise. Moi qui ai rédigé des milliers de fiches infos depuis près de 40 ans, je me rends compte que je n'ai aucune information annotée sur cet homme. Va falloir que je vérifie ! Donald SAUTHAM, dit Don Lawrence, dessinateur-scénariste de nationalité anglaise, est né à Londres le 30 Novembre 1927. Outre "Trigan Empire", il est également connu pour ses séries "Erik le Viking", "Olac le Gladiateur". Son graphisme hyperréaliste le fait classer parmi les plus grands auteurs anglais.
Silence
"Silence" fait son apparition dans le magazine "à suivre" n° 13 de Février 1977. C'est un taiseux. Forcément. Il est muet. L'histoire se passe dans un petit village des Ardennes belges, à Beausonge. "Silence", un jeune gars qui vit dans son monde, subit quasi journellement les quolibets de la population. Pourquoi ?... Il est considéré comme attardé mental. Pourtant il a une amie qui, petit à petit, va l'initier à la nature et lui rendre la parole. Mais tout ne se passera pourtant pas comme dans le meilleur des mondes... Ces deux-là devront affronter les maléfices d'un envoûteur, ainsi qu'Abel Maury -un personnage inquiétant... et riche-. Spéciale cette histoire. Déjà au niveau des couleurs. Ben, c'est en noir et blanc. Et là, Didier Comès nous balance à la figure des planches magnifiques, équilibrées, qui déjà le classent d'emblée comme un tout grand illustrateur. Il faut dire qu'il s'est déjà "fait la main" avec "Ergün l'errant". Sombre histoire que "Silence", magnifiée par son aspect régional, par ses idées un peu mystiques. C'est -surtout- une ode, un cri à la différence. Le tout est superbement mis en scène par un Comès dont le graphisme -puissant et personnel- est un des plus novateurs. "Silence" a fait l'objet de plusieurs rééditions couleurs. Essayez de retrouver l'édition originale, en noir et blanc, album broché édité chez Casterman en 1980. Et goûtez la différence...
Katsu !
Mitsuru Adachi est un auteur de BD que l'on découvre trop tardivement en France (alors qu'il dessine et scénarise depuis plus de 20 ans). On a pu connaître son univers il y a plus de 15 ans grâce à des séries télévisées mal doublées comme "Une vie nouvelle" ou "Théo et la batte de la victoire", mais elles sont toutes en dessous des oeuvres dessinées dont elles sont issues. Adachi, c'est l'art de raconter des romances entre adolescents, toutes en nuances et subtilités. Certains regretteront que ses personnages se ressemblent tous d'une oeuvre à l'autre, mais cela n'a que peu d'importance au final : l'auteur est si doué pour raconter des histoires de tous les jours, que l'on en oublie à chaque fois le reste. C'est bien écrit, bien dessiné, toujours très fin avec ses non-dits et quiproquos. Clairement l'un des meilleurs auteurs de BD que j'ai lu, et toutes ses séries méritent un 5/5. Au moins.
Lothario Grimm (Le Voleur de Proxima)
Je viens de faire l'acquisition du tome 4. Fabio, le dessinateur s'imprègne de l'univers de Galliano, le tout avec de magnifiques couleurs. On ne peut que dire -dommage que l'aventure s'achève ici-. Un tome 2 mou, un tome 3 décevant par ses couleurs, enfin le tome 4 riche en bonnes surprises. A dévorer avec sérénité.
Sillage
Pourquoi j'ai aimé ? Je ne sais plus. Est-ce parce que le dessin est aguicheur et les perspectives de bonne qualité ? Mouais. Parce que l'héroïne est mignonne (et a un faux air de Gally, l'héroïne de la vache de série Gunnm) ? Mouais. Parce que le personnage évolue dans le temps, ce qui donne envie de connaître l'étape suivante (adolescente, puis jeune femme) ? Mouais. Parce qu'il y a de l'action aussi, et que le rythme établi n'est pas fulgurant mais retient le lecteur sur 44 planches ? Mouais. Bizarre, c'est comme du Mozart : rien d'extraordinaire, mais dès qu'on y entre, on achète sans regarder, en tout cas pour ma part. Tome 9 "Infiltrations" : Excellent !! Le sens du détail, l'intrigue, le suspense, tout cela vous emmène au coeur de la conclusion de cette nouvelle aventure.
Belloy
Belloy fait son entrée dans le monde de la BD dans le périodique "O.K." n° 84 du 29 Janvier 1948. La série se passe au Moyen-Age... Belloy est un jeune chevalier grand et fort... mais sans armure. Il est costaud... et pauvre aussi. Il vit avec son père adoptif -Père Hoc- aussi chétif que lui est musclé. Ensemble pourtant, ils vont combattre des "affreux" et, tant qu'à faire, délivrer une princesse. Postulat d'une bien belle série imaginée et dessinée par Uderzo. Malheureusement peut-être, Belloy, poursuit ses aventures dans plusieurs périodiques et quotidiens : "La Wallonie" (en 1950), "Pistolin" (dès 1955), "L'écho de la mode" "Pilote" et "La Libre Junior" dans les années 60. Problème pour les lecteurs français : "La Wallonie" est un quotidien de la partie sud de la Belgique ; "La Libre Junior" est un supplément au quotidien belge "La Libre Belgique". Essayez-donc de vous y retrouver !!... D'où succès mitigé. Et c'est bien dommage !... Uderzo fait déjà preuve d'une grande maturité graphique. Charlier signe un de ses trop rares scénarios comiques. Ce fabuleux tandem va nous offrir ici un vrai petit bijou d'humour. "Belloy" va quand même être édité quelque 30 ans après sa naissance par Michel Deligne, éditeur belge, en albums brochés noir et blanc. Des rééditions, en couleurs cette fois, et en albums cartonnés, paraîtront une dizaine d'années plus tard. A noter que le 4ème album "L'homme qui avait peur de son ombre" (Deligne, 1977) n'est pas repris dans "l'intégrale" existante. Vous avez dit "intégrale" ?... Pour les puristes : "Belloy" est le petit-fils de "Arys Buck", personnage créé par UDERZO et paru dans O.K. n° 28 du 12 décembre 1946. Sa carrière sera (très)courte. Il ne sera jamais édité. Mais je vous en parlerai un jour...
Le Syndrome de Munchaüsen
Note approximative : 3.5/5 Moi qui ne suis gère amateur de polar, j'ai bien été accroché par cette BD. Pourtant le dessin me laisse une impression très mitigée. Il est sympathique, fluide, très plaisant à lire. Mais pourtant il présente quelques laideurs manifestes, notamment au niveau des visages qui sont souvent déformés, très moches. On dirait qu'il manque un peu de technique, même s'il ne manque pas de personnalité. Je savais dès le départ ce qu'était le Syndrôme de Munchaüsen, la maladie. Je craignais donc de tomber sur une intrigue dont je connaîtrais déjà le dénouement. Mais en fait, l'auteur choisit de nous dévoiler dès le début la coupable et sa façon de penser. Et il faut admettre que c'est la crédibilité et l'horreur de cette façon de penser et d'agir qui m'a scotché au récit. C'est l'envie qu'elle soit découverte et arrêtée au plus vite. Le récit a en outre l'intelligence de mêler à l'enquête autour de cette femme malade une autre enquête, au départ liée, sur des enlèvements d'enfants qui apportent un peu de punch et d'action à une histoire qui, autrement, n'aurait été structurée que sur des dialogues et des réflexions. Les dialogues sont bons, la narration fluide. Bref un récit prenant et bien construit même s'il n'est au final pas véritablement original.
La Guerre Eternelle
La guerre éternelle est une de mes bd favorites de science-fiction. En fait, la science fiction y est utilisée de manière judicieuse pour développer un propos très sérieux : la stupidité de la guerre. Imaginez un monde où le voyage intergalactique est rendu possible. La première rencontre avec des extra-terrestres tourne au massacre sans qu’on sache pourquoi. Alors, ni une, ni deux, la machine de guerre est lancée. Des hommes et des femmes sont envoyés au front et vont servir de chairs à canon. En passant, histoire de rentabiliser la conquête spatiale, ils vont servir de cobayes pour tester des drogues servant de conditionnement à la tuerie sauvage et tout plein de gadgets technologiques, que ce soit au niveau armement, qu’au niveau médical. Et comme le front est à des années lumières de là, les survivants de ce jeu de massacre reviennent sur la Terre des années plus tard. Ils se sentent alors complètement étrangers et rejetés par leur famille et la société qui ont bien changé. Cette histoire est en fait la transposition dans le futur de ce qu’a vécu le scénariste, Haldeman, lors de la guerre du Vietnam. Le propos est clair et terrible. C’est très intéressant. Le dessin de Marvano est sympathique et sert bien l’histoire, mais il est moins beau et moins bien maîtrisé que celui de ses œuvres plus récentes (Dallas Barr), surtout au niveau des visages des personnages. Mais l’intérêt de cette bd se trouve plus dans son propos que dans son dessin. A lire impérativement.