J’ai découvert Matz en lisant Le Tueur, série qu’il n’est plus besoin de présenter. Donc quand mon libraire m’a conseillé "Du plomb dans la tête", je n’ai pas hésité. Cette série est moins connue, mais j’ai pris tout autant de plaisir à la lire, enchaînant les 3 tomes d’un coup.
Cette histoire est bien noire, assez violente et saupoudrée d’une touche d’humour, tous les ingrédients du bon polar. L’intrigue se tient bien, elle avance sur un bon rythme, même si parfois certains dialogues « philosophiques » sont un peu longs.
Comme dans Le Tueur, la psychologie des personnages joue un rôle important. Faire évoluer les personnalités des protagonistes est un exercice pas forcément évident, et je trouve que Matz s’en sort particulièrement bien. Le coup de crayon de Wilson m’a également beaucoup plu.
Que du bon donc dans cette BD. "Du plomb dans la tête" est un polar à ne pas manquer si vous êtes fan du genre.
La grande et belle série de SF française que voilà !...
C'est vieux, c'est vrai, mais c'est tout bon !
Nos "pionniers" débutent leur odyssée dans l'hebdo Vaillant n° 45 du 14 Décembre 1945. Ils disparaissent des étoiles dans Pif Gadget n° 239 du 26 Septembre 1973.
D'accord, c'est fortement inspiré de Flash Gordon, mais cette série -sous le trait de Poïvet- propose ses propres critères graphiques : un excellent noir et blanc qui fait penser aux meilleurs comics US d'Avant-Guerre.
Il y a des "bagarres", c'est vrai aussi, mais j'ai surtout noté une sorte de contre-courant par rapport aux séries américaines : Lécureux et Poïvet m'ont emmené dans une saga où les "héros" tentent toujours d'élargir les connaissances de l'humanité, sans pour cela spolier les nations extra-terrestres qu'ils rencontreront.
Il n'y a pas de grandes envolées graphiques, pas de cases ni planches "éclatées". Les "Pionniers" est un travail d'artiste "à l'ancienne", minutieux, pointilleux parfois, dont la narration graphique peut parfois même se passer de texte.
Et pourtant, du texte -du scénario plutôt- il y en a. Et du bon (il faut bien sûr replonger 60 ans en arrière !). Et quand je relis mes bonnes vieilles séries Artima des années 50 ("Atome Kid", "Aventures Fiction", "Météor" et autres "Sidéral") je me pose parfois la question de savoir si certains des auteurs n'ont pas puisé -ou se sont inspiré- des aventures vécues par Robert, Maud et Cie.
C'est de la "SF de papa", ben oui... Mais qu'est-ce qu'elle était en avance sur son temps !
Les albums :
Problème : quasi introuvables. Diverses éditions, principalement brochées, paraîtront de 1947 à 1962. Puis un "revival" en 1974. Deux autres encore chez "Soleil" en 1994 et 1995.
Si intéressé(e), je ne peux que vous conseiller -sans obligation aucune-, les Intégrales parues chez Futuropolis (5 albums épais) dès 1984 (période 1945-1960) ainsi que celles éditées chez Soleil (2 opus) qui traitent de la période 1965-1967.
Les "Pionniers" ?... Une très très bonne série SF française, passionnante, réalisée par un duo d'artistes -chacun dans son genre-, et dont je retire un véritable plaisir de lecture.
Avis portant sur le troisième tome :
4 ans déjà que le dernier tome des aventures de Harry est sorti, j'ai profité d'un peu de temps libre pour le redéguster...
Quand on parle des oeuvres d'Alec Séverin, il faut en premier lieu traiter de la forme de l'objet. En s'auto-éditant, Alec Séverin a apporté une nouvelle pierre à la construction de l'univers de son héros phare (pour ceux qui l'ignorent, la série s'enrichit également de superbes portfolios).
2 versions existent du dernier album : la version « populaire » avec son tirage extraordinaire de 950 exemplaires, sa couverture brochée reliée à la ficelle, ses pages cartonnées (et oui je n'ai jamais vu un papier aussi épais pour une BD à un prix aussi bas) et la version luxe à 20 exemplaires façon fac-similés toilée avec un tissu vert. Alec Séverin a édité lui même ces deux versions et réalisé une bonne partie des reliures à la main. Comme d'habitude avec lui c'est un travail d'orfèvre comme il n'en existe plus dans la bande dessinée franco-belge actuelle. Tant pour l'originalité des tirages que pour le travail qu'ils représentent ces deux objets valent une note de 5/5. A noter que le tarif d'origine à 8 euros pour la version populaire était tout ce qu'il y a de plus raisonnable.
L'album est en noir et blanc et révèle comme d'habitude le dynamisme du trait d'Alec Séverin et son style et toujours aussi unique et rétro. Alec Séverin a du talent et son travail sans documentation se ressent dans la fluidité des traits.
Le scénario plonge Harry, héros incompris et trop célèbre pour le pouvoir en place, dans un abîme de pauvreté mais dont il semble tout à fait se satisfaire. A l'image de son auteur, Harry est un éternel optimiste que nul tourment ne semble pouvoir atteindre. Le pouvoir veut l'exclure pour que le peuple ne puisse espérer en cette icône qui pourra lui apporter son salut. Alec Séverin poursuit magnifiquement dans cet album la suite des aventures de son héros en ouvrant un nouveau cycle qui propulse de nouveau Harry comme futur sauveur du monde.
Si vous avez la chance de croiser l'un des albums de ce maître de la BD, je ne serais trop vous conseiller de l'acquérir, Alec Séverin est inversement connu par rapport à la qualité de ce qu'il réalise.
Je rejoins l'avis précédent bien que pour moi cette BD est bien partie pour être culte.
Le dessin est splendide, bien maîtrisé, le scénario est bien dense, on ne s'ennuie pas au milieu de toutes ses planches et il s'y passe pas mal de choses. Bref on en a pour son argent.
Il se dégage un charme un peu désuet des pré-aventures de cette redoutable pin-up, la première partie dans les marais est délectable (le petit monde y est bien brossé). La seconde partie est très bonne aussi, plus délire (le team wow est super héroïque si je puis dire) et il y a un second degré permanent qui permet la relecture de l'album.
Enfin l'héroïne est attachante, bien campée (avec la maestria du dessinateur) et finalement assez humaine, même si c'est un peu un pastiche des BD de l'époque : le Jap est fourbe et le Nazi (même américain) est consommable.
Vivement le prochain tome, en attendant je vais acheter la série Pin-up.
Que dire sur cette BD qui n'ait déjà été dit.
Si, elle représente pour moi un naturel et une vision de l'enfance que cette série m'a rappelé à ma mémoire. Les messages implicites sur les sentiments simples, tristes ou joyeux qui sont tellement importants pour les enfants sont habilement mis en scène.
Les expressions des personnages sont particulièrement bien représentées tout en restant simples, la magie du coup de crayon est évidente. Il me reste trois tomes à lire et j'ai déjà relu les tomes précédents. Mes enfants adorent et tout mon entourage aussi.
Lecture que je conseille vivement pour guérir de la monotonie.
Ce "petit roi" apparaît dans les pages du quotidien américain "New Yorker" en 1931 sous la forme de petites illustrations humoristiques.
Le 9 Septembre 1934, il bénéficiera d'une planche dominicale.
Il va, pour ainsi dire, y passer sa vie ; terminant sa "carrière" le 23 Mars 1975, son créateur décédant le 3 Avril de la même année.
"Le petit roi" ?... J'en avais lu assez bien dans "Match", il y a .... longtemps. Pas difficile de comprendre : cette BD est MUETTE !
Hé oui, son créateur a réussi cette sorte de pari insensé de faire "tenir" un personnage, hebdomadairement, pendant plus de 40 ans sans lui faire dire une seule parole !
Un vrai tour de force !... Je me souviens quand même, en Belgique, dans les années 60, de "Monsieur Moustache" ; un même genre de strip qui paraissait JOURNELLEMENT dans le quotidien "Le Peuple" ou "La Dernière Heure"
"Le petit roi" ?... du vrai cinéma muet ; un vrai burlesque "mis sur papier" dans une remarquable efficacité. Un trait simple, géométrique, très lisible, dépouillé même fait de cette série une véritable rareté : celle que l'on appelle "la bande muette". Il n'en existe pas beaucoup ; peu d'auteurs prenant le risque (réel au point de vue édition) de se lancer dans une telle entreprise.
Ca a 70 ans. Ca n'a pas pris (trop) de rides. Et c'est vraiment délassant. Un excellent moment de lecture... sans devoir se casser la tête.
Un premier tome a été édité en 1938 chez Gallimard. Quasi introuvable.
Heureusement, Horay a eu la bonne idée d'éditer un grand format en 1983. Vous découvrirez -avec plaisir j'espère- ces péripéties qui n'en sont pas ; reflets d'une bien bonne et longue Saga.
Je partage entièrement l'avis de mon prédécesseur alias "godzy" au sujet de ces trois albums qui sortent de l'ordinaire.
Effectivement, il faut être prêt à faire une démarche concrète dans le sens de l'auteur et s'investir dans cette lecture qui demande du temps et de la concentration.
Mais le résultat est à la mesure des efforts à fournir.
En terme de qualité de dessin, on a déjà vu mieux, c'est clair, mais ce n'est pas pour cette raison qu'il faut lire cette série courte. Il faut la lire pour l'univers qui est créé, pour la morale, pour les personnages et pour le plaisir que procure l'immersion dans un monde comme celui de PAN.
C'est d'une histoire humaine dont il s'agit dans cet album.
Celle d'un homme que la vie n'a pas gâté et qui va tout faire pour vivre son rêve. Et même si ce rêve est souvent synonyme de souffrance, même si le destin semble bien décidé à lui mettre des bâtons dans les roues (au sens propre comme au figuré), rien n'y fera. Le jeune homme ira jusqu'au bout de sa passion sans jamais rien renier de ses principes et de son innocence. Et c'est justement là que l'oeuvre de Lax fait mouche.
Au delà du thème du vélo (vélo que je n'aime vraiment pas), Lax parvient à nous faire partager les émotions, les doutes et les espoirs de son héros. Le résultat constitue une aventure humaine poignante et triste aussi.
Je ne saurai donc que conseiller cet album très réussi. D'autant plus que le graphisme, et surtout la mise en couleur qui le met en valeur et en souligne la mélancolie, sont parfaitement à la hauteur du propos...
« Comme tout le monde » ressemble à une énième ballade amoureuse, à une énième vision d'une ballade sociale, à une énième vision de la vie de tous les jours, d'une énième vision d'un genre où Christopher, Peyraud, Watson ou d'autres excellents... Mais là nous virons dans une série beaucoup plus trash même si dans ce tome 1, nous n'en avons que quelques indices.
Claire est actrice et a été recrutée pour analyser le comportement d'un jeune homme ordinaire prénommé Jalil. Elle est belle et il semble éperdument amoureux, mais elle joue, et plutôt bien, pour le compte d'une société en mal d'analyse du comportement.
« Comme tout le monde » a également connu une version cinématographique récente (que je n'ai pas vue) et nous propose un scénario très actuel et plutôt bien ficelé... J'avoue que les premières planches m'avaient fait penser à une énième version d'un genre que nous connaissons bien maintenant et qui au départ ne semblait pas apporter un plus. Mais j'ai vite été pris au jeu et maintenant j'ai hâte de lire le tome 2.
Empire est basé sur un postulat de départ intéressant et assez original : imaginez un monde où les Super Vilains ont tué tous les Super Héros et écrasé les armées de toutes les nations pour fonder un empire autoritaire mondial dirigé d'une main sanglante par le tout puissant Golgoth.
Idée vraiment captivante mais qui aurait pu tourner au médiocre si elle avait été traitée sans finesse et se basant uniquement sur des combats entre super-gaillards aux muscles hypertrophiés.
Heureusement, ce n'est pas le cas du tout ici !
Le concept est vraiment bien traité, avec intelligence, finesse et surtout une bonne part de mystère.
L'Empire est dirigé par une élite, ministres d'empire, super-vilains tous plus sadiques et vicieux les uns que les autres. A leur tête, Golgoth.
Golgoth est sans doute le meilleur personnage de ce comics. Surpuissant, très mystérieux, froid et dangereux, il a une forte notion de la politique autoritaire et des erreurs à ne pas commettre par ses proches comme par ses ennemis. En même temps, il a une faiblesse puisqu'il a une fille adolescente qu'il chérit, protège et à qui il cherche à masquer au maximum le monde violent qu'il a lui-même créé. Mais derrière ce masque de surpuissance semble se cacher un traumatisme psychologique le rendant fragile mais aussi encore plus imprévisible. Et derrière son amour pour sa fille semble également se cacher une ambition très mystérieuse.
Bref, un personnage principal qui cache bien des choses et m'a beaucoup plu.
Autour de lui, toute une série d'autres personnages, super vilains qui font partie de sa cour mais aussi ambassadeurs de nations étrangères, tous assez variés et plutôt bien construits dans leur psychologie et leurs relations.
Le récit se structure en chapitres plus ou moins courts, mettant en place le décor de cet empire et de son apogée. Ces récits sont bien construits et assez prenants.
Ils dévoilent en outre peu à peu une intrigue relativement complexe où les trahisons semblent nombreuses à venir.
Le dessin, quant à lui, est assez moyen. Dans un style action comics assez standard, il souffre difficilement qu'on le regarde en détail et montre quelques insuffisances techniques du dessinateur. Cependant, en cours de lecture, il passe très bien et réussit à masquer ses faiblesses relatives.
Seul véritable défaut de ce comics, le fait que seul le tome 1 soit paru chez Semic et Golgoth sait quand viendra la suite et chez quel éditeur. Heureusement ce premier tome est suffisamment dense et pourrait presque se suffire à lui-même.
Mais je suis néanmoins avide de pouvoir lire la suite.
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Du plomb dans la tête
J’ai découvert Matz en lisant Le Tueur, série qu’il n’est plus besoin de présenter. Donc quand mon libraire m’a conseillé "Du plomb dans la tête", je n’ai pas hésité. Cette série est moins connue, mais j’ai pris tout autant de plaisir à la lire, enchaînant les 3 tomes d’un coup. Cette histoire est bien noire, assez violente et saupoudrée d’une touche d’humour, tous les ingrédients du bon polar. L’intrigue se tient bien, elle avance sur un bon rythme, même si parfois certains dialogues « philosophiques » sont un peu longs. Comme dans Le Tueur, la psychologie des personnages joue un rôle important. Faire évoluer les personnalités des protagonistes est un exercice pas forcément évident, et je trouve que Matz s’en sort particulièrement bien. Le coup de crayon de Wilson m’a également beaucoup plu. Que du bon donc dans cette BD. "Du plomb dans la tête" est un polar à ne pas manquer si vous êtes fan du genre.
Les Pionniers de l'Espérance
La grande et belle série de SF française que voilà !... C'est vieux, c'est vrai, mais c'est tout bon ! Nos "pionniers" débutent leur odyssée dans l'hebdo Vaillant n° 45 du 14 Décembre 1945. Ils disparaissent des étoiles dans Pif Gadget n° 239 du 26 Septembre 1973. D'accord, c'est fortement inspiré de Flash Gordon, mais cette série -sous le trait de Poïvet- propose ses propres critères graphiques : un excellent noir et blanc qui fait penser aux meilleurs comics US d'Avant-Guerre. Il y a des "bagarres", c'est vrai aussi, mais j'ai surtout noté une sorte de contre-courant par rapport aux séries américaines : Lécureux et Poïvet m'ont emmené dans une saga où les "héros" tentent toujours d'élargir les connaissances de l'humanité, sans pour cela spolier les nations extra-terrestres qu'ils rencontreront. Il n'y a pas de grandes envolées graphiques, pas de cases ni planches "éclatées". Les "Pionniers" est un travail d'artiste "à l'ancienne", minutieux, pointilleux parfois, dont la narration graphique peut parfois même se passer de texte. Et pourtant, du texte -du scénario plutôt- il y en a. Et du bon (il faut bien sûr replonger 60 ans en arrière !). Et quand je relis mes bonnes vieilles séries Artima des années 50 ("Atome Kid", "Aventures Fiction", "Météor" et autres "Sidéral") je me pose parfois la question de savoir si certains des auteurs n'ont pas puisé -ou se sont inspiré- des aventures vécues par Robert, Maud et Cie. C'est de la "SF de papa", ben oui... Mais qu'est-ce qu'elle était en avance sur son temps ! Les albums : Problème : quasi introuvables. Diverses éditions, principalement brochées, paraîtront de 1947 à 1962. Puis un "revival" en 1974. Deux autres encore chez "Soleil" en 1994 et 1995. Si intéressé(e), je ne peux que vous conseiller -sans obligation aucune-, les Intégrales parues chez Futuropolis (5 albums épais) dès 1984 (période 1945-1960) ainsi que celles éditées chez Soleil (2 opus) qui traitent de la période 1965-1967. Les "Pionniers" ?... Une très très bonne série SF française, passionnante, réalisée par un duo d'artistes -chacun dans son genre-, et dont je retire un véritable plaisir de lecture.
Harry sauve la planète
Avis portant sur le troisième tome : 4 ans déjà que le dernier tome des aventures de Harry est sorti, j'ai profité d'un peu de temps libre pour le redéguster... Quand on parle des oeuvres d'Alec Séverin, il faut en premier lieu traiter de la forme de l'objet. En s'auto-éditant, Alec Séverin a apporté une nouvelle pierre à la construction de l'univers de son héros phare (pour ceux qui l'ignorent, la série s'enrichit également de superbes portfolios). 2 versions existent du dernier album : la version « populaire » avec son tirage extraordinaire de 950 exemplaires, sa couverture brochée reliée à la ficelle, ses pages cartonnées (et oui je n'ai jamais vu un papier aussi épais pour une BD à un prix aussi bas) et la version luxe à 20 exemplaires façon fac-similés toilée avec un tissu vert. Alec Séverin a édité lui même ces deux versions et réalisé une bonne partie des reliures à la main. Comme d'habitude avec lui c'est un travail d'orfèvre comme il n'en existe plus dans la bande dessinée franco-belge actuelle. Tant pour l'originalité des tirages que pour le travail qu'ils représentent ces deux objets valent une note de 5/5. A noter que le tarif d'origine à 8 euros pour la version populaire était tout ce qu'il y a de plus raisonnable. L'album est en noir et blanc et révèle comme d'habitude le dynamisme du trait d'Alec Séverin et son style et toujours aussi unique et rétro. Alec Séverin a du talent et son travail sans documentation se ressent dans la fluidité des traits. Le scénario plonge Harry, héros incompris et trop célèbre pour le pouvoir en place, dans un abîme de pauvreté mais dont il semble tout à fait se satisfaire. A l'image de son auteur, Harry est un éternel optimiste que nul tourment ne semble pouvoir atteindre. Le pouvoir veut l'exclure pour que le peuple ne puisse espérer en cette icône qui pourra lui apporter son salut. Alec Séverin poursuit magnifiquement dans cet album la suite des aventures de son héros en ouvrant un nouveau cycle qui propulse de nouveau Harry comme futur sauveur du monde. Si vous avez la chance de croiser l'un des albums de ce maître de la BD, je ne serais trop vous conseiller de l'acquérir, Alec Séverin est inversement connu par rapport à la qualité de ce qu'il réalise.
Les Exploits de Poison Ivy
Je rejoins l'avis précédent bien que pour moi cette BD est bien partie pour être culte. Le dessin est splendide, bien maîtrisé, le scénario est bien dense, on ne s'ennuie pas au milieu de toutes ses planches et il s'y passe pas mal de choses. Bref on en a pour son argent. Il se dégage un charme un peu désuet des pré-aventures de cette redoutable pin-up, la première partie dans les marais est délectable (le petit monde y est bien brossé). La seconde partie est très bonne aussi, plus délire (le team wow est super héroïque si je puis dire) et il y a un second degré permanent qui permet la relecture de l'album. Enfin l'héroïne est attachante, bien campée (avec la maestria du dessinateur) et finalement assez humaine, même si c'est un peu un pastiche des BD de l'époque : le Jap est fourbe et le Nazi (même américain) est consommable. Vivement le prochain tome, en attendant je vais acheter la série Pin-up.
Calvin et Hobbes
Que dire sur cette BD qui n'ait déjà été dit. Si, elle représente pour moi un naturel et une vision de l'enfance que cette série m'a rappelé à ma mémoire. Les messages implicites sur les sentiments simples, tristes ou joyeux qui sont tellement importants pour les enfants sont habilement mis en scène. Les expressions des personnages sont particulièrement bien représentées tout en restant simples, la magie du coup de crayon est évidente. Il me reste trois tomes à lire et j'ai déjà relu les tomes précédents. Mes enfants adorent et tout mon entourage aussi. Lecture que je conseille vivement pour guérir de la monotonie.
Le Petit Roi
Ce "petit roi" apparaît dans les pages du quotidien américain "New Yorker" en 1931 sous la forme de petites illustrations humoristiques. Le 9 Septembre 1934, il bénéficiera d'une planche dominicale. Il va, pour ainsi dire, y passer sa vie ; terminant sa "carrière" le 23 Mars 1975, son créateur décédant le 3 Avril de la même année. "Le petit roi" ?... J'en avais lu assez bien dans "Match", il y a .... longtemps. Pas difficile de comprendre : cette BD est MUETTE ! Hé oui, son créateur a réussi cette sorte de pari insensé de faire "tenir" un personnage, hebdomadairement, pendant plus de 40 ans sans lui faire dire une seule parole ! Un vrai tour de force !... Je me souviens quand même, en Belgique, dans les années 60, de "Monsieur Moustache" ; un même genre de strip qui paraissait JOURNELLEMENT dans le quotidien "Le Peuple" ou "La Dernière Heure" "Le petit roi" ?... du vrai cinéma muet ; un vrai burlesque "mis sur papier" dans une remarquable efficacité. Un trait simple, géométrique, très lisible, dépouillé même fait de cette série une véritable rareté : celle que l'on appelle "la bande muette". Il n'en existe pas beaucoup ; peu d'auteurs prenant le risque (réel au point de vue édition) de se lancer dans une telle entreprise. Ca a 70 ans. Ca n'a pas pris (trop) de rides. Et c'est vraiment délassant. Un excellent moment de lecture... sans devoir se casser la tête. Un premier tome a été édité en 1938 chez Gallimard. Quasi introuvable. Heureusement, Horay a eu la bonne idée d'éditer un grand format en 1983. Vous découvrirez -avec plaisir j'espère- ces péripéties qui n'en sont pas ; reflets d'une bien bonne et longue Saga.
Le Mur de Pan
Je partage entièrement l'avis de mon prédécesseur alias "godzy" au sujet de ces trois albums qui sortent de l'ordinaire. Effectivement, il faut être prêt à faire une démarche concrète dans le sens de l'auteur et s'investir dans cette lecture qui demande du temps et de la concentration. Mais le résultat est à la mesure des efforts à fournir. En terme de qualité de dessin, on a déjà vu mieux, c'est clair, mais ce n'est pas pour cette raison qu'il faut lire cette série courte. Il faut la lire pour l'univers qui est créé, pour la morale, pour les personnages et pour le plaisir que procure l'immersion dans un monde comme celui de PAN.
L'Aigle sans orteils
C'est d'une histoire humaine dont il s'agit dans cet album. Celle d'un homme que la vie n'a pas gâté et qui va tout faire pour vivre son rêve. Et même si ce rêve est souvent synonyme de souffrance, même si le destin semble bien décidé à lui mettre des bâtons dans les roues (au sens propre comme au figuré), rien n'y fera. Le jeune homme ira jusqu'au bout de sa passion sans jamais rien renier de ses principes et de son innocence. Et c'est justement là que l'oeuvre de Lax fait mouche. Au delà du thème du vélo (vélo que je n'aime vraiment pas), Lax parvient à nous faire partager les émotions, les doutes et les espoirs de son héros. Le résultat constitue une aventure humaine poignante et triste aussi. Je ne saurai donc que conseiller cet album très réussi. D'autant plus que le graphisme, et surtout la mise en couleur qui le met en valeur et en souligne la mélancolie, sont parfaitement à la hauteur du propos...
Comme tout le monde
« Comme tout le monde » ressemble à une énième ballade amoureuse, à une énième vision d'une ballade sociale, à une énième vision de la vie de tous les jours, d'une énième vision d'un genre où Christopher, Peyraud, Watson ou d'autres excellents... Mais là nous virons dans une série beaucoup plus trash même si dans ce tome 1, nous n'en avons que quelques indices. Claire est actrice et a été recrutée pour analyser le comportement d'un jeune homme ordinaire prénommé Jalil. Elle est belle et il semble éperdument amoureux, mais elle joue, et plutôt bien, pour le compte d'une société en mal d'analyse du comportement. « Comme tout le monde » a également connu une version cinématographique récente (que je n'ai pas vue) et nous propose un scénario très actuel et plutôt bien ficelé... J'avoue que les premières planches m'avaient fait penser à une énième version d'un genre que nous connaissons bien maintenant et qui au départ ne semblait pas apporter un plus. Mais j'ai vite été pris au jeu et maintenant j'ai hâte de lire le tome 2.
Golgoth le Dernier Empereur (Empire)
Empire est basé sur un postulat de départ intéressant et assez original : imaginez un monde où les Super Vilains ont tué tous les Super Héros et écrasé les armées de toutes les nations pour fonder un empire autoritaire mondial dirigé d'une main sanglante par le tout puissant Golgoth. Idée vraiment captivante mais qui aurait pu tourner au médiocre si elle avait été traitée sans finesse et se basant uniquement sur des combats entre super-gaillards aux muscles hypertrophiés. Heureusement, ce n'est pas le cas du tout ici ! Le concept est vraiment bien traité, avec intelligence, finesse et surtout une bonne part de mystère. L'Empire est dirigé par une élite, ministres d'empire, super-vilains tous plus sadiques et vicieux les uns que les autres. A leur tête, Golgoth. Golgoth est sans doute le meilleur personnage de ce comics. Surpuissant, très mystérieux, froid et dangereux, il a une forte notion de la politique autoritaire et des erreurs à ne pas commettre par ses proches comme par ses ennemis. En même temps, il a une faiblesse puisqu'il a une fille adolescente qu'il chérit, protège et à qui il cherche à masquer au maximum le monde violent qu'il a lui-même créé. Mais derrière ce masque de surpuissance semble se cacher un traumatisme psychologique le rendant fragile mais aussi encore plus imprévisible. Et derrière son amour pour sa fille semble également se cacher une ambition très mystérieuse. Bref, un personnage principal qui cache bien des choses et m'a beaucoup plu. Autour de lui, toute une série d'autres personnages, super vilains qui font partie de sa cour mais aussi ambassadeurs de nations étrangères, tous assez variés et plutôt bien construits dans leur psychologie et leurs relations. Le récit se structure en chapitres plus ou moins courts, mettant en place le décor de cet empire et de son apogée. Ces récits sont bien construits et assez prenants. Ils dévoilent en outre peu à peu une intrigue relativement complexe où les trahisons semblent nombreuses à venir. Le dessin, quant à lui, est assez moyen. Dans un style action comics assez standard, il souffre difficilement qu'on le regarde en détail et montre quelques insuffisances techniques du dessinateur. Cependant, en cours de lecture, il passe très bien et réussit à masquer ses faiblesses relatives. Seul véritable défaut de ce comics, le fait que seul le tome 1 soit paru chez Semic et Golgoth sait quand viendra la suite et chez quel éditeur. Heureusement ce premier tome est suffisamment dense et pourrait presque se suffire à lui-même. Mais je suis néanmoins avide de pouvoir lire la suite.