Un futur incontournable ?
Sans aucun doute !
Norm Konyu est canadien, il vit actuellement dans le Sussex, il a travaillé de nombreuses années dans l'animation. Il s'est orienté dernièrement vers le neuvième art, après son adaptation de L'Appel du Cthulhu (comics qui a failli garnir ma bibliothèque), il se lance dans ce projet personnel. Un récit qui s'appuie sur la mythologie, la géographie et le folklore du sud de l'Angleterre, sa région d'adoption.
1994 dans un village du sud de l'Angleterre, un garçon de 14 ans, James Reynods, vient de perdre subitement sa sœur jumelle Jen. Une perte qui plonge James et ses parents dans un deuil impossible. C'est l'apparition d'un chien noir, que seule Jen a vu la veille de sa mort, qui va pousser James a fouillé dans le passé du village et il va découvrir d'étranges histoires. Des histoires qui vont lui ouvrir des portes, des portes sur un autre monde. Mais toutes les portes ne sont pas bonnes à ouvrir. La vie laisse une empreinte, mais la mort laisse la plus forte empreinte qui soit. On peut les appeller fantômes ou esprits, mais ce ne sont que des échos, les échos des âmes disparues.
Un récit atypique, c'est du fantastique avec une pointe d'historique et de polar. Le scénario est prenant, je n'ai pas pu lâcher le bouquin avant sa conclusion et la narration maîtrisée qui oscille entre les recherches de James sur ce chien noir et les récits sur le passé de son village sont dosés avec justesse. Toutes ces anecdotes / histoires macabres ne sont pas là par hasard, elles font partie d'un tout qui va se dévoiler au fil des investigations de James. Les personnages sont attachants, enfin presque tous, et particulièrement James avec son rituel de déposer une lettre dans un bocal sur la tombe de Jen, il veut lui donner les dernières nouvelles du village. Je pourrais vous en dire beaucoup plus, mais je n'ai pas envie de gâcher votre future lecture, l'inattendu sera au rendez-vous.
Une lecture captivante qui doit beaucoup à la partie graphique, elle transmet les émotions et nous plonge lentement mais sûrement dans le surnaturel. Un dessin très anguleux et expressif, aux décors soignés où le moindre détail peut avoir son importance. Les couleurs m'ont époustouflé, elles évoluent suivant l'espace temps, mais aussi avec la présence (ou non) du fantastique. Une ambiance à la Edgar Allan Poe. Sublime !
Un dossier sur les inspirations à l'origine de "Downlands" vient compléter cet album de plus de 300 pages.
Un auteur à découvrir.
Culte et gros coup de cœur.
"Ce n'est qu'une rue dans un village. Et il y a tant à raconter".
3.5
Pour l'instant, c'est le récit de Tillie Walden que j'ai le plus apprécié. Il faut dire que le récit fait partie d'un genre que j'aime bien: la science-fiction, mais qui mélange du fantastique donc tout peut arriver, c'est pas de la science-fiction classique avec des trucs que j'ai déjà vus plein de fois.
Le scénario est dense et il faut prendre son temps pour bien lire l'album, le genre de lecture parfait si on a deux ou trois heures où on n'a rien à faire. Encore une fois avec cette autrice, le rythme est un peu lent, mais cela ne m'a pas dérangé parce que le scénario est plutôt prenant et les personnages sont attachants. En tout cas, je ne vois pas trop quoi dire de plus que les autres avis hormis que j'ai bien aimé ma lecture et que ça se lit bien malgré le fait que ça fait plus de 500 pages. Je comprends que cela risque de faire peur à quelques lecteurs, mais la narration est fluide et cela ne parait jamais trop long. On retrouve des thèmes que l'autrice aime bien développer comme l'amour entre deux filles.
Le dessin est très bon comme c'est toujours le cas avec Walden.
Alors "L'imposture" c'est plutôt un "oui!"
La lecture des 15 premières pages lance l'histoire de façon incroyable et laissent le lecteur hors d'haleine. Il est certain qu'ensuite il va être très difficile de ne pas lire la suite afin de savoir comment tout ça va se terminer. Surtout quand on sait que c'est une histoire vraie, écrite et dessinée par la jeune femme qui a été victime de cette fameuse "imposture".
Cette histoire est folle, limite irréelle, et ferait (fera?) même un super sujet pour un film. Malheureusement, tout cela est réel, et c'est bien ce qui est arrivé à cette jeune femme. On va suivre avec elle, la sidération avec la découverte de cette imposture, puis le chemin de croix pour se remettre à l'endroit, notamment face à une administration française assez inhumaine.
Alors oui: le dessin est assez simple, mais une fois qu'on accepte qu'on n'a pas affaire à une professionnel du dessin, mais plutôt quelqu'un qui choisit d'utiliser la bande dessinée pour raconter son histoire et du coup se reconstruire, la lecture se fait très bien. L'histoire est suffisamment puissante pour sublimer le trait un peu basique de toute façon.
Sacré pavé que ce one shot "Les Equinoxes", avec 330 pages et pas mal de texte qui intervient à intervalles réguliers pour entrecouper un recit déjà bien morcellé. On suit l'intimité de plusieurs personnages qui vont se croiser, se rencontrer, parfois s'aimer. Le texte vient ajouter à l'intimité avec des descriptions très belles et très poétiques de ces moments de vie. Le tout en 4 tableaux qui reprennent les 4 saisons de l'année.
J'ai véritablement été envouté par ce récit, tout en subtilité, et en petites touches. L'ensemble est incroyablement dense et cohérent. On referme le livre en continuant à penser aux personnages et à leurs vies. Ce qui va leur arriver, ce qu'ils vont penser, éprouver. Le récit intimiste est par définition un exercise périlleux: "hit and miss" kind of thing. Soit ça nous parle et on est happé, soit ça nous passe à coté et la lecture sera longue et fastidieuse. Personnellement j'ai trouvé que Pedrosa réussit son coup avec brio. On pense un peu bien sur au cinéma d'Alain Resnais mais moi, c'est aussi et surtout au Short Cuts de Robert Altman que ça m'a fait penser.
Le dessin est absolument magnifique. J'ai adoré particulièrement les personnages et les intérieurs. Les palettes de couleurs soulignent parfaitement les 4 saisons, même si j'ai trouvé ça parfois un chouia trop poussé.
Il est évidement que cette oeuvre ne touchera pas tout le monde de la meme façon et les plus jeunes lecteurs passeront sans doute à coté. Mais c'est pas grave, il faut avoir vécu un peu pour être sensible à certains passages. Pour moi ça a vraiment vibré et résonné d'une très belle façon. A découvrir!
Je ne connais pas le roman d’origine, mais cette adaptation se révèle une lecture agréable et prenante.
J’ai bien aimé le ton littéraire et désabusé du héros/narrateur qui, avec le décor d’Amérique profonde et vaguement déshéritée donne à ce récit une « touche Steinbeck » qui apporte quelque chose de fort à l’intrigue. Une intrigue centrée sur l’histoire d’un adolescent, puis d’un homme poursuivi toute sa vie par le malheur. Une histoire de tueur en série non élucidée, une histoire familiale (parents, compagnes) des plus noires, on est là dans un cadre polar très typé, mais réussi. Car pour ce qui de cet aspect, jusqu’au bout le lecteur croit s’approcher de la vérité, qui m’a surpris lorsqu’elle s’est révélée au grand jour sur la fin.
Mais le récit lui-même, par-delà l’aspect polar, voire même indépendamment de lui, vaut le détour. Il est bien mené, jamais ennuyeux. Et le dessin de Guérineau – comme toujours – est fluide et très agréable, avec un jeu sur la colorisation – sobre – intéressant.
J'ai été particulièrement touché par cet album en forme de journal intime. On comprend très rapidement que cette l'histoire relate l'enfance de l'auteur lui-même. Le récit est écrit à la première personne et Frédéric Bihel se dessine, revenant avec sa mère dans le petit village du Limousin qui l'a vu grandir à partir de ses 6 ans.
Ce qui frappe d'emblée c'est la mélancolie. L'auteur a d'ailleurs choisi pour ouvrir le récit cette citation: "j'ai commencé tôt la nostagie". Ca donne le ton. Plus qu'une nostalgie d'ailleurs, c'est une profonde mélancolie, voire une grande tristesse par moment qui nous prend et qui m'a longtemps accompagné après avoir refermé le livre. Pourtant l'enfance de ce petit garçon qu'on découvre n'est pas décrite comme étant particulièrement triste ou difficile. Certes il semble un peu seul, un peu reveur. Et certes, il y a bien quelques brimades à l'école mais rien de plus ce que n'importe qui n'a sans doute déjà vécu lui-même.
Il est difficile de mettre des mots précis pour décrire cette mélancolie que j'ai ressentie dès le début. Sans doute le dessin très fin et très doux accentue ce sentiment. L'utilisation du crayon à mine et du fusain renforce le coté fragile du récit et du souvenir, comme si un coup de gomme pouvait tout effacer. L'atmosphère des années 70 est extrêmement bien rendue aussi avec ce sentiment un peu bizarre que le temps s'écoulait plus lentement à cette époque et dans cette campagne. "Chaque jour est un continent à lui tout seul" peut-on lire dans cette première partie. Pour avoir grandi dans cette région également (dans les années 80 pour ma part), ces planches ont véritablement vibré en moi. L'utilisation de la couleur par petites touches est astucieuse et vient mettre en évidence un élément précis du récit, comme un morceau souvenir d'enfance plus prégnant.
La deuxieme partie voit l'enfant s'installer à Limoges avec sa mère. Là encore la description simple mais extremement parlante de leur nouveau cadre de vie m'a remplit de mélancolie: "On vit maintenant dans un plus petit appartement, plus vetuste. Mais tout va bien". Il va se passer un événement important qui va amener un dénouement que j'ai trouvé absolument bouleversant. Mais il est difficile d'en dire plus sans abimer la lecture de ceux qui vondront découvrir cette très belle et très intime histoire.
A découvrir!
Alors que presque tout a déjà été dit sur cet album qui a remporté le Fauve d’or à Angoulême (ainsi que le Grand Prix de la Critique ACBD), notamment sur le parallèle entre son thème et les attentats de Charlie en 2015, dont Luz a échappé de justesse, je n’aurai pas grand-chose à rajouter pour dire le bien que j’en pense.
Luz propose ici une narration découpée en courtes séquences, dont la première évoque le moment où Otto Mueller est en train de créer l’œuvre en question. Malgré cette impression de lire une fiction inspirée de la réalité, on est ici autant dans le registre documentaire, étant donné l’important travail de recherche effectué par l’ancien caricaturiste de Charlie Hebdo. Mais ce n’est pas une biographie puisque l’« aventure » de cette peinture se termine à notre époque, en passant par la période noire où les nazis arrivent au pouvoir, alors que Mueller vient de casser sa pipe. Le parti pris très elliptique permet une lecture assez fluide, et l’originalité de l’objet est de ne jamais montrer la peinture. Il faudra attendre la fin du récit pour en voir une interprétation de Luz lui-même, assez proche de l’original au demeurant.
Avec une économie de moyens, Luz a su produire quelques trouvailles graphiques, notamment au début où Mueller apparaît progressivement en train de peindre ses « Zwei Halbakte », tandis que les silhouettes des deux femmes se dévoilent en tant que cadre scénique. Même si le style est ici plus proche des codes de la BD, Luz ne s’est pas pour autant départi de sa patte de caricaturiste, celle que j’appréciais tant du temps de Charlie. Il subsiste ici toujours une ironie grinçante, même s’il faut l’avouer, le rire était plus libérateur à l’époque où Luz s’en prenait aux Mégret de Vitrolles. Mais depuis, on peut le comprendre, l’auteur a pris en gravité depuis sa reconversion en bédéiste, et le sujet de la violence faite aux artistes ne prête pas forcément à la gaudriole. D’autant que le contexte étatsunien rend la question plus prégnante que jamais, alors que Trump a exprimé la volonté de retirer des œuvres considérées comme « wokistes » des bibliothèques…
Quant au dessin, s’il reste un peu dans l’esquisse, cela n’éclipse pas le talent de Luz dont le coup de patte unique parvient à croquer les excès et le ridicule de ses contemporains. L’auteur a su également introduire de la tendresse et de la poésie, de l’émotion aussi, prouvant qu’il a réussi par son art à se libérer — partiellement ou pas, du moins on l’espère — du traumatisme des attentats.
Venant ainsi percuter l’actualité, « Deux filles nues » apparaît comme un ouvrage de salubrité publique, que le jury angoumoisin a mis de façon très judicieuse sous le feu des projecteurs. Un livre qui devrait garnir toutes les bibliothèques de France et d’ailleurs, en espérant qu’un certain parti extrémiste — dont on ne citera pas le nom — ne décide lui-même de constituer sa liste noire d’ouvrages « dégénérés », le jour où il aura — si la tendance devait hélas se confirmer — les faveurs de l’électorat hexagonal.
Contrairement à gruizzli je fais partie du public qui aime bien ce type de témoignage. C'est probablement pour cela que je suis généreux dans ma notation. Le sujet peut toucher une grande partie de la population dès 40 ans. Si il y a des facteurs prédisposants cela reste un risque soudain qui ne prévient pas et qui laisse souvent patients et familles dans une incompréhension totale. Le récit de Xavier Bétaucourt sur l'accident (AVC) du journaliste Bruno Cadène montre très bien les grandes problématiques qui se dressent devant Bruno et son entourage. En premier lieu il y a le rapport au temps et à l'acceptation de vivre à un rythme bien plus lent que le monde moderne nous impose. Cadène est diminué mais nous montre le chemin de certaines valeurs pas toujours bankables : l'humilité, la ténacité ou la solidarité. Le récit ne développe pas de grandes actions dynamiques ou dramatiques mais cela correspond pleinement au fond du sujet qui fait accepter une rééducation lente avec des petites progressions mais aussi des abandons.
Comme nous sommes dans une histoire vraie le happy end peut servir de modèle pour bien des personnes qui se battent pour retrouver tout ou partie de leur motricité physique ou linguistique.
Le graphisme d'Olivier Perret fait sobrement le travail sans esbroufe dans un style documentaire bien lisible. La mise en couleur où les jaunes et ocres dominent est basique mais rend cette ambiance fade des salles d'hôpitaux.
En creux la série rend hommage à la chaîne de soins qui a permis à Bruno d'être sauvé et de pouvoir commencer une nouvelle vie.
Un récit documentaire bien mené sur un sujet peu visité. Une lecture rapide qui peut aider des malades. 3.5
Je tourne autour de cet album depuis sa sortie, il m'a eu à l'usure...
Les éditions Kinaye nous propose un magnifique écrin au grand format.
J'ai eu du mal à classer ce récit, car si la plus grande partie de l'histoire est orientée jeunesse, quelques scènes sont très violentes.
Le point fort de cet ouvrage est incontestablement la partie graphique dans un style qui fait penser dans son trait et sa colorisation à Moebius et à Miyazaki. Une touche manga très présente, principalement dans les expressions des personnages (humain et animal). J'ai apprécié l'originalité des décors et de la mise en page. Un dessin qui manque parfois de maîtrise, mais l'ensemble est vraiment très bon et permet une immersion dans ce monde mélangeant science-fiction et fantasy.
Le monde d'Aeon, Mima et Ish font partie d'une caste inférieure, leur vie est toute tracée, elle sera corvéable au service de la reine Nyw'Olin. Mais leur amour va leur donner le courage de s'échapper et de partir à la recherche de l'Usil, un éden sous la protection de La'ab, le frère de Nyw'Olin.
Un récit bien structuré, linéaire et sans grande surprise, c'est surtout l'univers de cette planète fantasy que met en place Jules Naleb qui m'a fasciné. Une petite présentation sur les premières pages nous plonge dans ce monde sous le joug d'une reine cruelle, elle ne rêve que de vengeance. Une lecture agréable, le rythme est soutenu.
D'autres albums devraient suivre pour approfondir le monde d'Aeon. Je serai du voyage.
Jules Naleb un artiste à découvrir.
Pour l'adulte que je suis, la juste note serait de 3 étoiles. Mais je prends en compte le public visé : jeune (mais pas trop) --> 4 étoiles.
C'est un feuilletage rapide et sa magnifique couverture qui m'ont fait craquer. Et là, c'est le jackpot.
Quel plaisir de retrouver le tandem de Goodnight paradise, il sera cette fois-ci accompagné par le génialissime Matt Hollingsworth à la couleur.
De la Fantasy comme on n'en voit pas souvent. Tous les ingrédients sont présents pour faire de ce récit une réussite.
Trois personnages principaux, Cerrin fils sion est un demi-elfe, Urghria est une pirate qui a perdu son équipage, ils vont s'associer pour aller voler des crânes d'orc sur l'île aux orcs pour faire fortune et ainsi s'extirper de leur condition misérable. Mais pour cela ils ont besoin de magie, Urghria va acheter un mage au temple, le triste Andune. Des protagonistes qui vous surprendront.
Un monde de désolation sous la coupe d'une religion qui ne pense qu'à son bien-être. Un monde où l'on peut découvrir des temples volants et leurs patriarches, des créatures fantastiques et des orcs. Un monde inégalitaire et violent où le sang coule à flot, où les crânes sont fracassés et les langues arrachées.
Un récit captivant et sans temps mort qui prend soin de bien planter le décor et les acteurs avec un zeste d'humour. Les surprises seront au rendez-vous, je ne m'attendais pas à une telle fin. Une triste parabole, bien mal acquis...
Une narration maîtrisée de bout en bout.
Joshua Dysart est un scénariste à suivre.
Le dessin est une tuerie, dans tous les sens du terme, Alberto Ponticelli a réalisé un travail fantastique. La mise en page audacieuse permet d'en prendre plein les mirettes, les décors sont fabuleux, que ce soit cette jungle sauvage ou la cité des orcs. Inventif, expressif, immersif et dynamique.
Il me faut aussi mettre en avant le travail extraordinaire de Matt Hollingsworth, ses choix de couleurs apportent une touche singulière à ce récit sanguinolent.
N'hésitez pas à feuilleter l'album en librairie, la galerie ne rend pas hommage à ce visuel de toute beauté. J'ai ajouté deux nouvelles images depuis.
Un indispensable pour tous les aficionados de Fantasy. Foncez, foncez et foncez.
Un comics à la puissance animale indéniable, la séance de torture sur la croix est d'une cruauté extrême. Âmes sensibles s'abstenir.
Après relecture, le 5 étoiles est une évidence. Un souffle épique rarement atteint.
Gros coup de cœur.
"Tout peuple est ennemi de lui-même".
Quelques coquilles, une relecture de l'éditeur aurait été nécessaire. Grrr.
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Downlands
Un futur incontournable ? Sans aucun doute ! Norm Konyu est canadien, il vit actuellement dans le Sussex, il a travaillé de nombreuses années dans l'animation. Il s'est orienté dernièrement vers le neuvième art, après son adaptation de L'Appel du Cthulhu (comics qui a failli garnir ma bibliothèque), il se lance dans ce projet personnel. Un récit qui s'appuie sur la mythologie, la géographie et le folklore du sud de l'Angleterre, sa région d'adoption. 1994 dans un village du sud de l'Angleterre, un garçon de 14 ans, James Reynods, vient de perdre subitement sa sœur jumelle Jen. Une perte qui plonge James et ses parents dans un deuil impossible. C'est l'apparition d'un chien noir, que seule Jen a vu la veille de sa mort, qui va pousser James a fouillé dans le passé du village et il va découvrir d'étranges histoires. Des histoires qui vont lui ouvrir des portes, des portes sur un autre monde. Mais toutes les portes ne sont pas bonnes à ouvrir. La vie laisse une empreinte, mais la mort laisse la plus forte empreinte qui soit. On peut les appeller fantômes ou esprits, mais ce ne sont que des échos, les échos des âmes disparues. Un récit atypique, c'est du fantastique avec une pointe d'historique et de polar. Le scénario est prenant, je n'ai pas pu lâcher le bouquin avant sa conclusion et la narration maîtrisée qui oscille entre les recherches de James sur ce chien noir et les récits sur le passé de son village sont dosés avec justesse. Toutes ces anecdotes / histoires macabres ne sont pas là par hasard, elles font partie d'un tout qui va se dévoiler au fil des investigations de James. Les personnages sont attachants, enfin presque tous, et particulièrement James avec son rituel de déposer une lettre dans un bocal sur la tombe de Jen, il veut lui donner les dernières nouvelles du village. Je pourrais vous en dire beaucoup plus, mais je n'ai pas envie de gâcher votre future lecture, l'inattendu sera au rendez-vous. Une lecture captivante qui doit beaucoup à la partie graphique, elle transmet les émotions et nous plonge lentement mais sûrement dans le surnaturel. Un dessin très anguleux et expressif, aux décors soignés où le moindre détail peut avoir son importance. Les couleurs m'ont époustouflé, elles évoluent suivant l'espace temps, mais aussi avec la présence (ou non) du fantastique. Une ambiance à la Edgar Allan Poe. Sublime ! Un dossier sur les inspirations à l'origine de "Downlands" vient compléter cet album de plus de 300 pages. Un auteur à découvrir. Culte et gros coup de cœur. "Ce n'est qu'une rue dans un village. Et il y a tant à raconter".
Dans un rayon de soleil
3.5 Pour l'instant, c'est le récit de Tillie Walden que j'ai le plus apprécié. Il faut dire que le récit fait partie d'un genre que j'aime bien: la science-fiction, mais qui mélange du fantastique donc tout peut arriver, c'est pas de la science-fiction classique avec des trucs que j'ai déjà vus plein de fois. Le scénario est dense et il faut prendre son temps pour bien lire l'album, le genre de lecture parfait si on a deux ou trois heures où on n'a rien à faire. Encore une fois avec cette autrice, le rythme est un peu lent, mais cela ne m'a pas dérangé parce que le scénario est plutôt prenant et les personnages sont attachants. En tout cas, je ne vois pas trop quoi dire de plus que les autres avis hormis que j'ai bien aimé ma lecture et que ça se lit bien malgré le fait que ça fait plus de 500 pages. Je comprends que cela risque de faire peur à quelques lecteurs, mais la narration est fluide et cela ne parait jamais trop long. On retrouve des thèmes que l'autrice aime bien développer comme l'amour entre deux filles. Le dessin est très bon comme c'est toujours le cas avec Walden.
L'Imposture
Alors "L'imposture" c'est plutôt un "oui!" La lecture des 15 premières pages lance l'histoire de façon incroyable et laissent le lecteur hors d'haleine. Il est certain qu'ensuite il va être très difficile de ne pas lire la suite afin de savoir comment tout ça va se terminer. Surtout quand on sait que c'est une histoire vraie, écrite et dessinée par la jeune femme qui a été victime de cette fameuse "imposture". Cette histoire est folle, limite irréelle, et ferait (fera?) même un super sujet pour un film. Malheureusement, tout cela est réel, et c'est bien ce qui est arrivé à cette jeune femme. On va suivre avec elle, la sidération avec la découverte de cette imposture, puis le chemin de croix pour se remettre à l'endroit, notamment face à une administration française assez inhumaine. Alors oui: le dessin est assez simple, mais une fois qu'on accepte qu'on n'a pas affaire à une professionnel du dessin, mais plutôt quelqu'un qui choisit d'utiliser la bande dessinée pour raconter son histoire et du coup se reconstruire, la lecture se fait très bien. L'histoire est suffisamment puissante pour sublimer le trait un peu basique de toute façon.
Les Equinoxes
Sacré pavé que ce one shot "Les Equinoxes", avec 330 pages et pas mal de texte qui intervient à intervalles réguliers pour entrecouper un recit déjà bien morcellé. On suit l'intimité de plusieurs personnages qui vont se croiser, se rencontrer, parfois s'aimer. Le texte vient ajouter à l'intimité avec des descriptions très belles et très poétiques de ces moments de vie. Le tout en 4 tableaux qui reprennent les 4 saisons de l'année. J'ai véritablement été envouté par ce récit, tout en subtilité, et en petites touches. L'ensemble est incroyablement dense et cohérent. On referme le livre en continuant à penser aux personnages et à leurs vies. Ce qui va leur arriver, ce qu'ils vont penser, éprouver. Le récit intimiste est par définition un exercise périlleux: "hit and miss" kind of thing. Soit ça nous parle et on est happé, soit ça nous passe à coté et la lecture sera longue et fastidieuse. Personnellement j'ai trouvé que Pedrosa réussit son coup avec brio. On pense un peu bien sur au cinéma d'Alain Resnais mais moi, c'est aussi et surtout au Short Cuts de Robert Altman que ça m'a fait penser. Le dessin est absolument magnifique. J'ai adoré particulièrement les personnages et les intérieurs. Les palettes de couleurs soulignent parfaitement les 4 saisons, même si j'ai trouvé ça parfois un chouia trop poussé. Il est évidement que cette oeuvre ne touchera pas tout le monde de la meme façon et les plus jeunes lecteurs passeront sans doute à coté. Mais c'est pas grave, il faut avoir vécu un peu pour être sensible à certains passages. Pour moi ça a vraiment vibré et résonné d'une très belle façon. A découvrir!
Seul le silence
Je ne connais pas le roman d’origine, mais cette adaptation se révèle une lecture agréable et prenante. J’ai bien aimé le ton littéraire et désabusé du héros/narrateur qui, avec le décor d’Amérique profonde et vaguement déshéritée donne à ce récit une « touche Steinbeck » qui apporte quelque chose de fort à l’intrigue. Une intrigue centrée sur l’histoire d’un adolescent, puis d’un homme poursuivi toute sa vie par le malheur. Une histoire de tueur en série non élucidée, une histoire familiale (parents, compagnes) des plus noires, on est là dans un cadre polar très typé, mais réussi. Car pour ce qui de cet aspect, jusqu’au bout le lecteur croit s’approcher de la vérité, qui m’a surpris lorsqu’elle s’est révélée au grand jour sur la fin. Mais le récit lui-même, par-delà l’aspect polar, voire même indépendamment de lui, vaut le détour. Il est bien mené, jamais ennuyeux. Et le dessin de Guérineau – comme toujours – est fluide et très agréable, avec un jeu sur la colorisation – sobre – intéressant.
Les Crayons
J'ai été particulièrement touché par cet album en forme de journal intime. On comprend très rapidement que cette l'histoire relate l'enfance de l'auteur lui-même. Le récit est écrit à la première personne et Frédéric Bihel se dessine, revenant avec sa mère dans le petit village du Limousin qui l'a vu grandir à partir de ses 6 ans. Ce qui frappe d'emblée c'est la mélancolie. L'auteur a d'ailleurs choisi pour ouvrir le récit cette citation: "j'ai commencé tôt la nostagie". Ca donne le ton. Plus qu'une nostalgie d'ailleurs, c'est une profonde mélancolie, voire une grande tristesse par moment qui nous prend et qui m'a longtemps accompagné après avoir refermé le livre. Pourtant l'enfance de ce petit garçon qu'on découvre n'est pas décrite comme étant particulièrement triste ou difficile. Certes il semble un peu seul, un peu reveur. Et certes, il y a bien quelques brimades à l'école mais rien de plus ce que n'importe qui n'a sans doute déjà vécu lui-même. Il est difficile de mettre des mots précis pour décrire cette mélancolie que j'ai ressentie dès le début. Sans doute le dessin très fin et très doux accentue ce sentiment. L'utilisation du crayon à mine et du fusain renforce le coté fragile du récit et du souvenir, comme si un coup de gomme pouvait tout effacer. L'atmosphère des années 70 est extrêmement bien rendue aussi avec ce sentiment un peu bizarre que le temps s'écoulait plus lentement à cette époque et dans cette campagne. "Chaque jour est un continent à lui tout seul" peut-on lire dans cette première partie. Pour avoir grandi dans cette région également (dans les années 80 pour ma part), ces planches ont véritablement vibré en moi. L'utilisation de la couleur par petites touches est astucieuse et vient mettre en évidence un élément précis du récit, comme un morceau souvenir d'enfance plus prégnant. La deuxieme partie voit l'enfant s'installer à Limoges avec sa mère. Là encore la description simple mais extremement parlante de leur nouveau cadre de vie m'a remplit de mélancolie: "On vit maintenant dans un plus petit appartement, plus vetuste. Mais tout va bien". Il va se passer un événement important qui va amener un dénouement que j'ai trouvé absolument bouleversant. Mais il est difficile d'en dire plus sans abimer la lecture de ceux qui vondront découvrir cette très belle et très intime histoire. A découvrir!
Deux Filles nues
Alors que presque tout a déjà été dit sur cet album qui a remporté le Fauve d’or à Angoulême (ainsi que le Grand Prix de la Critique ACBD), notamment sur le parallèle entre son thème et les attentats de Charlie en 2015, dont Luz a échappé de justesse, je n’aurai pas grand-chose à rajouter pour dire le bien que j’en pense. Luz propose ici une narration découpée en courtes séquences, dont la première évoque le moment où Otto Mueller est en train de créer l’œuvre en question. Malgré cette impression de lire une fiction inspirée de la réalité, on est ici autant dans le registre documentaire, étant donné l’important travail de recherche effectué par l’ancien caricaturiste de Charlie Hebdo. Mais ce n’est pas une biographie puisque l’« aventure » de cette peinture se termine à notre époque, en passant par la période noire où les nazis arrivent au pouvoir, alors que Mueller vient de casser sa pipe. Le parti pris très elliptique permet une lecture assez fluide, et l’originalité de l’objet est de ne jamais montrer la peinture. Il faudra attendre la fin du récit pour en voir une interprétation de Luz lui-même, assez proche de l’original au demeurant. Avec une économie de moyens, Luz a su produire quelques trouvailles graphiques, notamment au début où Mueller apparaît progressivement en train de peindre ses « Zwei Halbakte », tandis que les silhouettes des deux femmes se dévoilent en tant que cadre scénique. Même si le style est ici plus proche des codes de la BD, Luz ne s’est pas pour autant départi de sa patte de caricaturiste, celle que j’appréciais tant du temps de Charlie. Il subsiste ici toujours une ironie grinçante, même s’il faut l’avouer, le rire était plus libérateur à l’époque où Luz s’en prenait aux Mégret de Vitrolles. Mais depuis, on peut le comprendre, l’auteur a pris en gravité depuis sa reconversion en bédéiste, et le sujet de la violence faite aux artistes ne prête pas forcément à la gaudriole. D’autant que le contexte étatsunien rend la question plus prégnante que jamais, alors que Trump a exprimé la volonté de retirer des œuvres considérées comme « wokistes » des bibliothèques… Quant au dessin, s’il reste un peu dans l’esquisse, cela n’éclipse pas le talent de Luz dont le coup de patte unique parvient à croquer les excès et le ridicule de ses contemporains. L’auteur a su également introduire de la tendresse et de la poésie, de l’émotion aussi, prouvant qu’il a réussi par son art à se libérer — partiellement ou pas, du moins on l’espère — du traumatisme des attentats. Venant ainsi percuter l’actualité, « Deux filles nues » apparaît comme un ouvrage de salubrité publique, que le jury angoumoisin a mis de façon très judicieuse sous le feu des projecteurs. Un livre qui devrait garnir toutes les bibliothèques de France et d’ailleurs, en espérant qu’un certain parti extrémiste — dont on ne citera pas le nom — ne décide lui-même de constituer sa liste noire d’ouvrages « dégénérés », le jour où il aura — si la tendance devait hélas se confirmer — les faveurs de l’électorat hexagonal.
Silence radio - 36 mois pour me relever d’un AVC
Contrairement à gruizzli je fais partie du public qui aime bien ce type de témoignage. C'est probablement pour cela que je suis généreux dans ma notation. Le sujet peut toucher une grande partie de la population dès 40 ans. Si il y a des facteurs prédisposants cela reste un risque soudain qui ne prévient pas et qui laisse souvent patients et familles dans une incompréhension totale. Le récit de Xavier Bétaucourt sur l'accident (AVC) du journaliste Bruno Cadène montre très bien les grandes problématiques qui se dressent devant Bruno et son entourage. En premier lieu il y a le rapport au temps et à l'acceptation de vivre à un rythme bien plus lent que le monde moderne nous impose. Cadène est diminué mais nous montre le chemin de certaines valeurs pas toujours bankables : l'humilité, la ténacité ou la solidarité. Le récit ne développe pas de grandes actions dynamiques ou dramatiques mais cela correspond pleinement au fond du sujet qui fait accepter une rééducation lente avec des petites progressions mais aussi des abandons. Comme nous sommes dans une histoire vraie le happy end peut servir de modèle pour bien des personnes qui se battent pour retrouver tout ou partie de leur motricité physique ou linguistique. Le graphisme d'Olivier Perret fait sobrement le travail sans esbroufe dans un style documentaire bien lisible. La mise en couleur où les jaunes et ocres dominent est basique mais rend cette ambiance fade des salles d'hôpitaux. En creux la série rend hommage à la chaîne de soins qui a permis à Bruno d'être sauvé et de pouvoir commencer une nouvelle vie. Un récit documentaire bien mené sur un sujet peu visité. Une lecture rapide qui peut aider des malades. 3.5
Ish & Mima - Aeon world
Je tourne autour de cet album depuis sa sortie, il m'a eu à l'usure... Les éditions Kinaye nous propose un magnifique écrin au grand format. J'ai eu du mal à classer ce récit, car si la plus grande partie de l'histoire est orientée jeunesse, quelques scènes sont très violentes. Le point fort de cet ouvrage est incontestablement la partie graphique dans un style qui fait penser dans son trait et sa colorisation à Moebius et à Miyazaki. Une touche manga très présente, principalement dans les expressions des personnages (humain et animal). J'ai apprécié l'originalité des décors et de la mise en page. Un dessin qui manque parfois de maîtrise, mais l'ensemble est vraiment très bon et permet une immersion dans ce monde mélangeant science-fiction et fantasy. Le monde d'Aeon, Mima et Ish font partie d'une caste inférieure, leur vie est toute tracée, elle sera corvéable au service de la reine Nyw'Olin. Mais leur amour va leur donner le courage de s'échapper et de partir à la recherche de l'Usil, un éden sous la protection de La'ab, le frère de Nyw'Olin. Un récit bien structuré, linéaire et sans grande surprise, c'est surtout l'univers de cette planète fantasy que met en place Jules Naleb qui m'a fasciné. Une petite présentation sur les premières pages nous plonge dans ce monde sous le joug d'une reine cruelle, elle ne rêve que de vengeance. Une lecture agréable, le rythme est soutenu. D'autres albums devraient suivre pour approfondir le monde d'Aeon. Je serai du voyage. Jules Naleb un artiste à découvrir. Pour l'adulte que je suis, la juste note serait de 3 étoiles. Mais je prends en compte le public visé : jeune (mais pas trop) --> 4 étoiles.
L'Île aux orcs
C'est un feuilletage rapide et sa magnifique couverture qui m'ont fait craquer. Et là, c'est le jackpot. Quel plaisir de retrouver le tandem de Goodnight paradise, il sera cette fois-ci accompagné par le génialissime Matt Hollingsworth à la couleur. De la Fantasy comme on n'en voit pas souvent. Tous les ingrédients sont présents pour faire de ce récit une réussite. Trois personnages principaux, Cerrin fils sion est un demi-elfe, Urghria est une pirate qui a perdu son équipage, ils vont s'associer pour aller voler des crânes d'orc sur l'île aux orcs pour faire fortune et ainsi s'extirper de leur condition misérable. Mais pour cela ils ont besoin de magie, Urghria va acheter un mage au temple, le triste Andune. Des protagonistes qui vous surprendront. Un monde de désolation sous la coupe d'une religion qui ne pense qu'à son bien-être. Un monde où l'on peut découvrir des temples volants et leurs patriarches, des créatures fantastiques et des orcs. Un monde inégalitaire et violent où le sang coule à flot, où les crânes sont fracassés et les langues arrachées. Un récit captivant et sans temps mort qui prend soin de bien planter le décor et les acteurs avec un zeste d'humour. Les surprises seront au rendez-vous, je ne m'attendais pas à une telle fin. Une triste parabole, bien mal acquis... Une narration maîtrisée de bout en bout. Joshua Dysart est un scénariste à suivre. Le dessin est une tuerie, dans tous les sens du terme, Alberto Ponticelli a réalisé un travail fantastique. La mise en page audacieuse permet d'en prendre plein les mirettes, les décors sont fabuleux, que ce soit cette jungle sauvage ou la cité des orcs. Inventif, expressif, immersif et dynamique. Il me faut aussi mettre en avant le travail extraordinaire de Matt Hollingsworth, ses choix de couleurs apportent une touche singulière à ce récit sanguinolent. N'hésitez pas à feuilleter l'album en librairie, la galerie ne rend pas hommage à ce visuel de toute beauté. J'ai ajouté deux nouvelles images depuis. Un indispensable pour tous les aficionados de Fantasy. Foncez, foncez et foncez. Un comics à la puissance animale indéniable, la séance de torture sur la croix est d'une cruauté extrême. Âmes sensibles s'abstenir. Après relecture, le 5 étoiles est une évidence. Un souffle épique rarement atteint. Gros coup de cœur. "Tout peuple est ennemi de lui-même". Quelques coquilles, une relecture de l'éditeur aurait été nécessaire. Grrr.