Eh bien, voilà une série typique de la collection « Poisson Pilote », avec un dessin simple mais efficace – idem pour la colorisation.
Et des scénarios – en fait une suite de petites historiettes, d’épisodes, formant une histoire complète – eux aussi simples, mêlant humour et réflexions vaguement philosophiques, qui sont globalement réussis (et qui peuvent offrir plusieurs niveaux de lecture).
S’adressant plutôt à un public jeune, cette série peut élargir son public, avec ces deux lézards (autour desquels d’autres bestioles, plus ou moins réelles, animent la vie d’une île) pleins de vie.
Inégale, mais plutôt réussie dans l’ensemble, voilà une série pleine d’optimisme et de fraicheur que je vous recommande.
Note réelle 3,5/5.
Fligueubück…
J’aime bien être surpris quand je lis une histoire et aucun sentiment n’est plus désagréable à mes yeux que celui d’être convaincu d’avoir déjà lu une bande dessinée avant même d’en avoir fini avec son introduction.
… J’ai beaucoup aimé Highway to Love et mon plus cher souhait est de ne pas vous en parler, histoire de ne pas trop vous préparer à ce que vous allez y retrouver. Je me contenterai juste de vous dire que cela débute comme un roman graphique un peu surexcité… et puis que ça part en vrille.
Ah oui, autre chose : deux planches sont pénibles à lire parce que les dialogues sont écrits à l’envers. Rassurez-vous, vous n’êtes pas obligés de les lire (mais je vous connais, vous n’en ferez qu’à votre tête).
Le style graphique est résolument expressif, donnant un rythme survitaminé au récit. Ҫa peut fatiguer et je ne dis pas qu’il n’y a pas certaines longueurs à un moment ou l’autre mais, fichtre, j’ai bien assez souvent rigolé pour oublier les imperfections de l’album.
Et si vous devez vraiment tout savoir avant de vous plonger dans un album, sachez qu’il sera question du syndrome de Stockholm, de musique, d’amour, d’identité des genres, du syndrome de Stockholm, de fligueubück, d’un peigne reniflé et du syndrome de Stockholm.
Fligueubück…
Superbe récit, fort bien illustré, drôle et touchant, nous offrant deux personnages que tout oppose et réunit à la fois. Pour moi, clairement, c’est un coup de cœur !
L’histoire, d’abord, celle de deux hussards de Napoléon qui à chaque occasion se livrent duel, est librement inspirée d’un récit de Joseph Conrad. A aucun moment je n’ai ressenti qu’il s’agissait d’une adaptation. Les dialogues font loi et lorsque les aventures de nos deux hussards nous sont racontées par une tierce personne, Renaud Farace trouve une astuce pour que tout cela se fasse avec naturel, bagout et humour. En définitive, si ce récit est d’origine littéraire, son adaptation en bande dessinée est totalement réussie.
Les personnages principaux qui animent ces pages sont indiscutablement le point fort du roman. Il s’agit pourtant d’une opposition tout ce qu’il y a de plus classique, des origines jusqu’aux physiques, mais dieux que c’est efficace ! Et ce respect qui nait entre les deux hommes alors qu’ils ne cessent de se quereller fait de Duel un récit d’amitié autant que d’aventure. Et c’est bien là sa force : nous permettre de ressentir la complicité qui unit deux personnes qui, par ailleurs, se livrent un combat à mort.
Et puis vient la claque graphique ! Tout d’abord l’emploi des couleurs dans ce noir et blanc. D’une couleur, pour être précis : un rouge agressif qui s’invite dans chaque duel. Déjà rien que ça, ça donne une dimension esthétique à l’album. Mais que dire de ce noir et blanc fouillé ? Caricatural pour se personnages, riche dans ses décors, d’une grande profondeur pour ses plans larges, ce dessin n’est pas le plus facile d’accès que je connaisse. Il a parfois eu tendance à ralentir mon rythme de lecture tant j’aimais m’arrêter sur certaines cases pour les analyser, mais pute borgne, il a une gueule indéniable !
Bon voilà, j’ai adoré ! Il m’a fallu du temps pour le lire car autant le récit que le dessin demandent une certaine concentration, mais j’y suis toujours revenu avec entrain et bonheur. Ce Duel est un grand récit, un bel album et une histoire d’amitihaine comme il n’y en a pas beaucoup, classique et historique autant que moderne et universelle.
A lire ! (et c’est un minimum).
Le premier tome de sa série avait été remarqué par un certain nombre de lecteurs et de critiques lors de sa sortie chez EP, en 2005. Mais la suite n'avait jamais vu le jour, peut-être à cause de ventes insuffisantes ?
Qu'importe, finalement, puisque le projet est arrivé chez Physalis, qui a décidé de l'éditer en intégrale, afin que les lecteurs puissent en profiter pleinement.
Et je dois dire qu'alerté par d'autres auteurs et certains avis positifs, j'étais curieux. Curieux de voir comment on pouvait tenir une bonne histoire sur un psycho-investigateur qui aide la police parisienne. Et très vite la lecture a balayé mes doutes ; le récit est inventif, dynamique, surprenant, je pense que le scénariste a dû faire pas mal d'investigations (et peut-être des cours de psychologie) pour nous livrer ce personnage très particulier qu'est Simon Radius, utilisé par les flics pour résoudre certaines affaires, apparemment liées. Tout en essayant, de son côté, d'élucider la disparition de son épouse, près de 10 ans plus tôt. Vous imaginez bien que les deux fils narratifs sont liés, mais le scénariste arrive à ne pas nous perdre en route, et à amener ça de façon plutôt habile.
Côté dessin le boulot de Benoît Dahan est très plaisant, avec ce style semi-réaliste propre à animer les voyages mentaux et astraux de Simon, et si efficace dans la manière imagée qu'a le psychologue d'entrer dans l'esprit et les souvenirs de ses vis-à-vis. Et que dire de cette couverture magnifique, avec un trou physique dans lequel se trouve Simon ? Une vraie réussite en termes de maquette. Et tout cela pour un prix scandaleusement bas pour une intégrale de trois albums...
Et puis les auteurs (et leur directeur de collection, Olivier Petit) n'en avaient sans doute pas fini avec leur personnage fétiche, et ont décidé de relancer la série. C'est donc avec L'Héritage de l'homme-siècle que Simon Radius revient, a priori pour une affaire "classique" (selon ses points de vue). Mais évidemment cette affaire, très éprouvante, va impacter de façon très importante le psycho-investigateur.
C'est encore une fois un tour de force narratif et graphique. Erwan Courbier mêle habilement l'investigation psychique, en essayant de la rendre accessible malgré le vocabulaire spécialisé, et l'histoire personnelle de Radius, entre sa filiation teinté de flou, sa relation amoureuse avec son assistante et le mystère entourant la destinée de son épouse. La mise en images est magistrale. Benoît Dahan a déployé des trésors de virtuosité dans les ambiances psychiques, sans verser dans le psychédélique, et ses décors, essentiellement dans un petit château, baignent dans des ambiances envoûtantes. Ce tome est aussi exceptionnel de par les jeux optiques qu'il propose, par transparence, par exemple. L'album comporte également un quizz d'observation (qui oblige le lecteur à se replonger dans la lecture attentive), quelques notes sur différents éléments historiques évoqués, des esquisses, un plan du château du Perthuis, un arbre généalogique de la famille... Cet album est un trésor.
Bien content d'avoir enfin pu lire cette série injustement oubliée.
Ce sont des aventures qui se passent dans la Russie de la fin du 19ème siècle et on suit un groupe de héros face à la police du tsar et autres dangers. Il y a un bon mélange d'humour et de drame et c'est selon moi la meilleure série de Corteggiani (qui est le genre d'auteur capable du meilleur comme du pire) et c'est merveilleusement illustré par Tranchand, un excellent dessinateur du style franco-belge gros nez et d'ailleurs on peut voir l'évolution de son dessin au fil des tomes.
Les histoires sont assez captivantes même s'il y a quelques défauts: l'identité du Cosaque rouge est vraiment facile à deviner et la fin du dernier tome me semble un peu précipité, comme si les auteurs devaient absolument terminer leur série sur ce tome 6 (problème de ventes ?). Toutefois, globalement, c'est une bonne série d'aventure qui mériterait une réédition.
Bushido est un cocktail d'influences qui, sous des airs de déjà vu, offre un récit prenant et très sympathique.
Le cadre est celui, largement traité, du Japon médiéval. Samouraïs, ninjas et autres daïmyos, mais aussi magie et créatures fantastiques. Cela commence par l'attaque fourbe d'un démon chinois sur une cité japonaise et voilà notre héros, encore bébé, devenu orphelin et sans passé. Des années plus tard pourtant, alors qu'il vit la jeunesse d'un simple commis de cuisine, il a l'ambition chevillée au corps et veut à tout prix devenir samouraï et se venger... sans qu'il sache encore à ce moment là de quoi ou de qui se venger.
Il y a une dose de Kung Fu Panda à la japonaise dans ce gros garçon, aussi costaud et brave que gourmand et un peu pataud. Il y a du Dragon Ball ou du Naruto aussi dans l'ambiance des combats et des compétitions. Il y a aussi beaucoup de folklore japonais avec la présence d'onis, tengus, tanukis et autres yokaïs.
Le dessin est clair, net et efficace. Il est tout à fait plaisant et joliment colorisé. Son style s'accorde bien avec la légèreté du ton et l'humour bien présent.
Le récit est simple mais il fonctionne très bien. On est vite pris dans l'histoire grâce à des personnages qui ne sombrent pas dans la caricature et des rebondissements qui restent surprenants. Arrivé en fin de premier tome, qui s'achève sur un moment de suspense, il y a un réelle envie de lire la suite. Vivement qu'elle arrive, donc !
C'est sans aucun doute la meilleure bd et la plus intelligente que j'ai pu lire et qui a pour thème la Norvège. C'est un pays qui serait resté pauvre avec des marins pêcheurs s'il n'y avait pas eu le pétrole. Il n'y a que 5.2 millions d'habitants mais en terme de développement humain, elle se classe au premier rang mondial. Comme dit, c'est le gaz et le pétrole qui ont fait sa richesse et cela se voit au niveau de toutes les infrastructures. Pour rappel, la Norvège est le 7ème producteur de pétrole mondial et le 3ème exportateur de gaz naturel.
Notre héros qui est parisien et qui fait un voyage d'acclimatation sur place travaille pour une grosse compagnie pétrolière en quête de prospection. Il va découvrir ce pays au travers de ses rencontres avec les habitants sous un autre angle. On évitera la capitale Oslo pour se concentrer sur la région de Lofoten plus au Nord et situé dans le cercle arctique.
Les Lofoten sont le lieu de la plus grande anomalie positive de température hivernale par rapport à la latitude. C'est lié au courant du Gulf Stream. Les paysages sont alors de toute beauté magnifiés par un dessin de très haute qualité et réalisé par un très jeune dessinateur.
J'ai appris beaucoup de chose sur la Norvège mais c'est surtout une œuvre écologique qui pose les bonnes questions. Certes, il y a un message écolo mais il ne faut pas oublier que notre héros est ingénieur dans le pétrole. Il a également de solides arguments. L'industrie pétrolière crée beaucoup d'emplois. L'éternel débat de savoir si on doit gagner un degré sur les températures ou laisser crever des millions de gens dans la pauvreté.
Bref, nous avons là une oeuvre assez réaliste qui alterne de beaux paysages et des dialogues intéressants sans jamais tomber dans la naïveté ou la caricature.
3.5
Un manga avec un humour assez con.
Donc c'est l'histoire d'une jeune lycéenne qui rêve d'être une idole et qui forme un duo avec sa meilleure copine. Leur groupe ne marche pas très fort contrairement à celui du frère de la meilleure copine de l’héroïne qui d'ailleurs est amoureuse de ce garçon. Puis un jour elle découvre que sa mère était secrètement une magical girl et les événements vont faire en sorte que l’héroïne devienne une magical girl...ou plutôt un magical boy vu qu'elle se transforme en homme très musclé.
C'est donc une parodie des magical girls et j'ai trouvé cela bien fait. L'humour est assez con et m'a bien fait rire et les personnages sont attachants. De plus, il n'y a que deux tomes donc cela s’arrête avant de devenir trop répétitif.
Évidemment, pour apprécier il faut aimer les mangas où les personnages ont des expressions exagérées pratiquement tout le temps. C'est vraiment le genre de série humoristique qui fait soit marrer le lecteur ou qui l'agace avec un humour qui lui parait lourd. Ce n'est donc pas une série pour tout le monde et je ne serais pas surpris de voir débarquer plein d'avis disant que c'est nul.
Tome 1: Qinaya
Au fil des dernières années Benoit Zidrou s'affirme comme un des scénaristes incontournables de la bd franco-belge. Les histoires familiales comme Les Beaux Étés ou encore Le Beau Voyage voire Le Crime qui est le tien demeurent le terreau de son imagination.
Avec "L'adoption", il franchit une étape supplémentaire dans l'émotion. Certes, à travers le personnage de Gabriel, on ne peut s'empêcher de rapprocher cet album de celui intitulé Les Vieux Fourneaux, mais qu'importe, les bons sentiments font aussi, contrairement à une idée reçue, de bonnes histoires.
Ce premier volume est drôle, touchant et dégage une émotion qui ne peut vous laisser indifférent. Très concerné par le sujet (j'ai adopté 3 enfants sur les 6 que j'ai élevés, deux en provenance du Portugal et un de Grande Bretagne), j'ai retrouvé certains gestes que mon père a eu envers mes enfants adoptifs, surtout sur la petite que j'ai adoptée.
Non seulement cette bd est drôle mais donc aussi très réaliste.
J'ajoute que le dessin de Monin, tout en rondeur et assez lumineux, colle parfaitement au scénario de Zidrou.
Je conseille vivement l'achat de cet album (fortement recommandé par mon libraire) et sa lecture, qui se conclut par un final qui ne peut que vous pousser pour l'achat du second et dernier volume.
Très bel album.
Tome 2 : La Garua
Avec ce second volume, Zidrou nous amène sur un terrain assez inattendu. Et ce choix audacieux, s'il casse quelque peu l'atmosphère dégagée dans le premier volume, est heureux.
En recentrant l'histoire sur les pérégrinations de Gabriel, le grand père (la bande des gégés est quasiment absente de cet album, au détriment de Marco, nouveau compagnon de Gabriel), le ton est plus grave (même si les dialogues sont toujours aussi drôles et savoureux) mais aussi plus tendre.
Zidrou nous livre ici un regard sur la paternité, mais là où on ne l'attendait pas, celle de Gabriel. J'avoue que c'est assez fort.
Au final, l'album est très émouvant à plus d'un titre.
En plus, pour ne pas gâcher notre plaisir, le dessin et les couleurs d'Arno Monin sont tout à fait remarquables.
Ce second volume faisait partie des albums dont j'attendais la parution avec impatience dans une année marquée, à mon avis, par une qualité éditoriale assez faible pour le moment, et je n'ai pas été du tout déçu.
Une de mes meilleures lectures depuis un moment.
Superbe livre pour les enfants ET leurs parents !
Très drôle, intelligent et beau.
Certes, le bouquin est court ( 24 grandes pages ) mais il faut le concevoir comme un livre à lire et à relire avant de s'endormir...
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Samedi et Dimanche
Eh bien, voilà une série typique de la collection « Poisson Pilote », avec un dessin simple mais efficace – idem pour la colorisation. Et des scénarios – en fait une suite de petites historiettes, d’épisodes, formant une histoire complète – eux aussi simples, mêlant humour et réflexions vaguement philosophiques, qui sont globalement réussis (et qui peuvent offrir plusieurs niveaux de lecture). S’adressant plutôt à un public jeune, cette série peut élargir son public, avec ces deux lézards (autour desquels d’autres bestioles, plus ou moins réelles, animent la vie d’une île) pleins de vie. Inégale, mais plutôt réussie dans l’ensemble, voilà une série pleine d’optimisme et de fraicheur que je vous recommande. Note réelle 3,5/5.
Highway to Love
Fligueubück… J’aime bien être surpris quand je lis une histoire et aucun sentiment n’est plus désagréable à mes yeux que celui d’être convaincu d’avoir déjà lu une bande dessinée avant même d’en avoir fini avec son introduction. … J’ai beaucoup aimé Highway to Love et mon plus cher souhait est de ne pas vous en parler, histoire de ne pas trop vous préparer à ce que vous allez y retrouver. Je me contenterai juste de vous dire que cela débute comme un roman graphique un peu surexcité… et puis que ça part en vrille. Ah oui, autre chose : deux planches sont pénibles à lire parce que les dialogues sont écrits à l’envers. Rassurez-vous, vous n’êtes pas obligés de les lire (mais je vous connais, vous n’en ferez qu’à votre tête). Le style graphique est résolument expressif, donnant un rythme survitaminé au récit. Ҫa peut fatiguer et je ne dis pas qu’il n’y a pas certaines longueurs à un moment ou l’autre mais, fichtre, j’ai bien assez souvent rigolé pour oublier les imperfections de l’album. Et si vous devez vraiment tout savoir avant de vous plonger dans un album, sachez qu’il sera question du syndrome de Stockholm, de musique, d’amour, d’identité des genres, du syndrome de Stockholm, de fligueubück, d’un peigne reniflé et du syndrome de Stockholm. Fligueubück…
Duel
Superbe récit, fort bien illustré, drôle et touchant, nous offrant deux personnages que tout oppose et réunit à la fois. Pour moi, clairement, c’est un coup de cœur ! L’histoire, d’abord, celle de deux hussards de Napoléon qui à chaque occasion se livrent duel, est librement inspirée d’un récit de Joseph Conrad. A aucun moment je n’ai ressenti qu’il s’agissait d’une adaptation. Les dialogues font loi et lorsque les aventures de nos deux hussards nous sont racontées par une tierce personne, Renaud Farace trouve une astuce pour que tout cela se fasse avec naturel, bagout et humour. En définitive, si ce récit est d’origine littéraire, son adaptation en bande dessinée est totalement réussie. Les personnages principaux qui animent ces pages sont indiscutablement le point fort du roman. Il s’agit pourtant d’une opposition tout ce qu’il y a de plus classique, des origines jusqu’aux physiques, mais dieux que c’est efficace ! Et ce respect qui nait entre les deux hommes alors qu’ils ne cessent de se quereller fait de Duel un récit d’amitié autant que d’aventure. Et c’est bien là sa force : nous permettre de ressentir la complicité qui unit deux personnes qui, par ailleurs, se livrent un combat à mort. Et puis vient la claque graphique ! Tout d’abord l’emploi des couleurs dans ce noir et blanc. D’une couleur, pour être précis : un rouge agressif qui s’invite dans chaque duel. Déjà rien que ça, ça donne une dimension esthétique à l’album. Mais que dire de ce noir et blanc fouillé ? Caricatural pour se personnages, riche dans ses décors, d’une grande profondeur pour ses plans larges, ce dessin n’est pas le plus facile d’accès que je connaisse. Il a parfois eu tendance à ralentir mon rythme de lecture tant j’aimais m’arrêter sur certaines cases pour les analyser, mais pute borgne, il a une gueule indéniable ! Bon voilà, j’ai adoré ! Il m’a fallu du temps pour le lire car autant le récit que le dessin demandent une certaine concentration, mais j’y suis toujours revenu avec entrain et bonheur. Ce Duel est un grand récit, un bel album et une histoire d’amitihaine comme il n’y en a pas beaucoup, classique et historique autant que moderne et universelle. A lire ! (et c’est un minimum).
Psycho-Investigateur (Simon Radius)
Le premier tome de sa série avait été remarqué par un certain nombre de lecteurs et de critiques lors de sa sortie chez EP, en 2005. Mais la suite n'avait jamais vu le jour, peut-être à cause de ventes insuffisantes ? Qu'importe, finalement, puisque le projet est arrivé chez Physalis, qui a décidé de l'éditer en intégrale, afin que les lecteurs puissent en profiter pleinement. Et je dois dire qu'alerté par d'autres auteurs et certains avis positifs, j'étais curieux. Curieux de voir comment on pouvait tenir une bonne histoire sur un psycho-investigateur qui aide la police parisienne. Et très vite la lecture a balayé mes doutes ; le récit est inventif, dynamique, surprenant, je pense que le scénariste a dû faire pas mal d'investigations (et peut-être des cours de psychologie) pour nous livrer ce personnage très particulier qu'est Simon Radius, utilisé par les flics pour résoudre certaines affaires, apparemment liées. Tout en essayant, de son côté, d'élucider la disparition de son épouse, près de 10 ans plus tôt. Vous imaginez bien que les deux fils narratifs sont liés, mais le scénariste arrive à ne pas nous perdre en route, et à amener ça de façon plutôt habile. Côté dessin le boulot de Benoît Dahan est très plaisant, avec ce style semi-réaliste propre à animer les voyages mentaux et astraux de Simon, et si efficace dans la manière imagée qu'a le psychologue d'entrer dans l'esprit et les souvenirs de ses vis-à-vis. Et que dire de cette couverture magnifique, avec un trou physique dans lequel se trouve Simon ? Une vraie réussite en termes de maquette. Et tout cela pour un prix scandaleusement bas pour une intégrale de trois albums... Et puis les auteurs (et leur directeur de collection, Olivier Petit) n'en avaient sans doute pas fini avec leur personnage fétiche, et ont décidé de relancer la série. C'est donc avec L'Héritage de l'homme-siècle que Simon Radius revient, a priori pour une affaire "classique" (selon ses points de vue). Mais évidemment cette affaire, très éprouvante, va impacter de façon très importante le psycho-investigateur. C'est encore une fois un tour de force narratif et graphique. Erwan Courbier mêle habilement l'investigation psychique, en essayant de la rendre accessible malgré le vocabulaire spécialisé, et l'histoire personnelle de Radius, entre sa filiation teinté de flou, sa relation amoureuse avec son assistante et le mystère entourant la destinée de son épouse. La mise en images est magistrale. Benoît Dahan a déployé des trésors de virtuosité dans les ambiances psychiques, sans verser dans le psychédélique, et ses décors, essentiellement dans un petit château, baignent dans des ambiances envoûtantes. Ce tome est aussi exceptionnel de par les jeux optiques qu'il propose, par transparence, par exemple. L'album comporte également un quizz d'observation (qui oblige le lecteur à se replonger dans la lecture attentive), quelques notes sur différents éléments historiques évoqués, des esquisses, un plan du château du Perthuis, un arbre généalogique de la famille... Cet album est un trésor.
Bastos et Zakousky
Bien content d'avoir enfin pu lire cette série injustement oubliée. Ce sont des aventures qui se passent dans la Russie de la fin du 19ème siècle et on suit un groupe de héros face à la police du tsar et autres dangers. Il y a un bon mélange d'humour et de drame et c'est selon moi la meilleure série de Corteggiani (qui est le genre d'auteur capable du meilleur comme du pire) et c'est merveilleusement illustré par Tranchand, un excellent dessinateur du style franco-belge gros nez et d'ailleurs on peut voir l'évolution de son dessin au fil des tomes. Les histoires sont assez captivantes même s'il y a quelques défauts: l'identité du Cosaque rouge est vraiment facile à deviner et la fin du dernier tome me semble un peu précipité, comme si les auteurs devaient absolument terminer leur série sur ce tome 6 (problème de ventes ?). Toutefois, globalement, c'est une bonne série d'aventure qui mériterait une réédition.
Bushido (Dupuis)
Bushido est un cocktail d'influences qui, sous des airs de déjà vu, offre un récit prenant et très sympathique. Le cadre est celui, largement traité, du Japon médiéval. Samouraïs, ninjas et autres daïmyos, mais aussi magie et créatures fantastiques. Cela commence par l'attaque fourbe d'un démon chinois sur une cité japonaise et voilà notre héros, encore bébé, devenu orphelin et sans passé. Des années plus tard pourtant, alors qu'il vit la jeunesse d'un simple commis de cuisine, il a l'ambition chevillée au corps et veut à tout prix devenir samouraï et se venger... sans qu'il sache encore à ce moment là de quoi ou de qui se venger. Il y a une dose de Kung Fu Panda à la japonaise dans ce gros garçon, aussi costaud et brave que gourmand et un peu pataud. Il y a du Dragon Ball ou du Naruto aussi dans l'ambiance des combats et des compétitions. Il y a aussi beaucoup de folklore japonais avec la présence d'onis, tengus, tanukis et autres yokaïs. Le dessin est clair, net et efficace. Il est tout à fait plaisant et joliment colorisé. Son style s'accorde bien avec la légèreté du ton et l'humour bien présent. Le récit est simple mais il fonctionne très bien. On est vite pris dans l'histoire grâce à des personnages qui ne sombrent pas dans la caricature et des rebondissements qui restent surprenants. Arrivé en fin de premier tome, qui s'achève sur un moment de suspense, il y a un réelle envie de lire la suite. Vivement qu'elle arrive, donc !
Et il foula la terre avec légèreté
C'est sans aucun doute la meilleure bd et la plus intelligente que j'ai pu lire et qui a pour thème la Norvège. C'est un pays qui serait resté pauvre avec des marins pêcheurs s'il n'y avait pas eu le pétrole. Il n'y a que 5.2 millions d'habitants mais en terme de développement humain, elle se classe au premier rang mondial. Comme dit, c'est le gaz et le pétrole qui ont fait sa richesse et cela se voit au niveau de toutes les infrastructures. Pour rappel, la Norvège est le 7ème producteur de pétrole mondial et le 3ème exportateur de gaz naturel. Notre héros qui est parisien et qui fait un voyage d'acclimatation sur place travaille pour une grosse compagnie pétrolière en quête de prospection. Il va découvrir ce pays au travers de ses rencontres avec les habitants sous un autre angle. On évitera la capitale Oslo pour se concentrer sur la région de Lofoten plus au Nord et situé dans le cercle arctique. Les Lofoten sont le lieu de la plus grande anomalie positive de température hivernale par rapport à la latitude. C'est lié au courant du Gulf Stream. Les paysages sont alors de toute beauté magnifiés par un dessin de très haute qualité et réalisé par un très jeune dessinateur. J'ai appris beaucoup de chose sur la Norvège mais c'est surtout une œuvre écologique qui pose les bonnes questions. Certes, il y a un message écolo mais il ne faut pas oublier que notre héros est ingénieur dans le pétrole. Il a également de solides arguments. L'industrie pétrolière crée beaucoup d'emplois. L'éternel débat de savoir si on doit gagner un degré sur les températures ou laisser crever des millions de gens dans la pauvreté. Bref, nous avons là une oeuvre assez réaliste qui alterne de beaux paysages et des dialogues intéressants sans jamais tomber dans la naïveté ou la caricature.
Magical Girl Boy
3.5 Un manga avec un humour assez con. Donc c'est l'histoire d'une jeune lycéenne qui rêve d'être une idole et qui forme un duo avec sa meilleure copine. Leur groupe ne marche pas très fort contrairement à celui du frère de la meilleure copine de l’héroïne qui d'ailleurs est amoureuse de ce garçon. Puis un jour elle découvre que sa mère était secrètement une magical girl et les événements vont faire en sorte que l’héroïne devienne une magical girl...ou plutôt un magical boy vu qu'elle se transforme en homme très musclé. C'est donc une parodie des magical girls et j'ai trouvé cela bien fait. L'humour est assez con et m'a bien fait rire et les personnages sont attachants. De plus, il n'y a que deux tomes donc cela s’arrête avant de devenir trop répétitif. Évidemment, pour apprécier il faut aimer les mangas où les personnages ont des expressions exagérées pratiquement tout le temps. C'est vraiment le genre de série humoristique qui fait soit marrer le lecteur ou qui l'agace avec un humour qui lui parait lourd. Ce n'est donc pas une série pour tout le monde et je ne serais pas surpris de voir débarquer plein d'avis disant que c'est nul.
L'Adoption
Tome 1: Qinaya Au fil des dernières années Benoit Zidrou s'affirme comme un des scénaristes incontournables de la bd franco-belge. Les histoires familiales comme Les Beaux Étés ou encore Le Beau Voyage voire Le Crime qui est le tien demeurent le terreau de son imagination. Avec "L'adoption", il franchit une étape supplémentaire dans l'émotion. Certes, à travers le personnage de Gabriel, on ne peut s'empêcher de rapprocher cet album de celui intitulé Les Vieux Fourneaux, mais qu'importe, les bons sentiments font aussi, contrairement à une idée reçue, de bonnes histoires. Ce premier volume est drôle, touchant et dégage une émotion qui ne peut vous laisser indifférent. Très concerné par le sujet (j'ai adopté 3 enfants sur les 6 que j'ai élevés, deux en provenance du Portugal et un de Grande Bretagne), j'ai retrouvé certains gestes que mon père a eu envers mes enfants adoptifs, surtout sur la petite que j'ai adoptée. Non seulement cette bd est drôle mais donc aussi très réaliste. J'ajoute que le dessin de Monin, tout en rondeur et assez lumineux, colle parfaitement au scénario de Zidrou. Je conseille vivement l'achat de cet album (fortement recommandé par mon libraire) et sa lecture, qui se conclut par un final qui ne peut que vous pousser pour l'achat du second et dernier volume. Très bel album. Tome 2 : La Garua Avec ce second volume, Zidrou nous amène sur un terrain assez inattendu. Et ce choix audacieux, s'il casse quelque peu l'atmosphère dégagée dans le premier volume, est heureux. En recentrant l'histoire sur les pérégrinations de Gabriel, le grand père (la bande des gégés est quasiment absente de cet album, au détriment de Marco, nouveau compagnon de Gabriel), le ton est plus grave (même si les dialogues sont toujours aussi drôles et savoureux) mais aussi plus tendre. Zidrou nous livre ici un regard sur la paternité, mais là où on ne l'attendait pas, celle de Gabriel. J'avoue que c'est assez fort. Au final, l'album est très émouvant à plus d'un titre. En plus, pour ne pas gâcher notre plaisir, le dessin et les couleurs d'Arno Monin sont tout à fait remarquables. Ce second volume faisait partie des albums dont j'attendais la parution avec impatience dans une année marquée, à mon avis, par une qualité éditoriale assez faible pour le moment, et je n'ai pas été du tout déçu. Une de mes meilleures lectures depuis un moment.
Quand le cirque est venu
Superbe livre pour les enfants ET leurs parents ! Très drôle, intelligent et beau. Certes, le bouquin est court ( 24 grandes pages ) mais il faut le concevoir comme un livre à lire et à relire avant de s'endormir...