Les derniers avis (38687 avis)

Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Des-Agréments d'un Voyage d'Agrément
Des-Agréments d'un Voyage d'Agrément

Ah Gustave Doré ... Ses planches de contes qui ont bercées mon enfances ... Ces dessins merveilleux que j'adorais relire .... Et en fac, une amie m'offre cette BD ! Autant vous dire que j'ai été très joie à ce moment là. C'est le genre de BD qui me fait dire que finalement, la société ne change pas tant que ça. Parce que c'est drôle, surtout que c'est totalement d'actualité. Gustave Doré fait un portrait très méchant de cette classe semi-bourgeoise, qui part en vacances découvrir les Alpes et devient ce touriste typique dont on se moque allègrement aujourd'hui encore. Entre admiration de tout et connaissance de rien, peur de chaque chose et petites réflexions inutiles, c'est le portrait d'un touriste se croyant découvrir la vie. Et qui n'est au final, qu'un touriste de plus (et agaçant, qui plus est). Gustave Doré n'y va pas de main morte (d'ailleurs il n'hésite pas à se caricaturer dedans également), et montre tout l'esprit de ces touristes qui sont béatement en admiration devant tout ce qu'ils voient de si "exotique". Le dessin est, quant à lui, une merveille d'ingéniosité : exagérations assumées (on nous précise quand l'histoire est volontairement grossie par le protagoniste), dessin caricaturale des personnages, mise en page innovante sur plusieurs aspects (notamment le coup de la lunette d'observation), mise en abyme du récit ... C'est l'OuBaPo avant l'heure, cette BD ! Et le renforcement entre texte et dessin fait hurler de rire, tant c'est en décalage permanent. Un petit chef-d'oeuvre d'ancienne BD qui fait plaisir à lire, autant pour son caractère ancien que son propos toujours d'actualité. C'est moderne sur tout les points, et je le relis avec plaisir (ce que je ne pensais pas dire d'une BD si vieille). Pour rigoler un bon coup de ces touristes, n'hésitez pas à découvrir ce voyage ... d'agrément

12/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 5/5
Couverture de la série Scott Pilgrim
Scott Pilgrim

Oui, en réfléchissant bien, je met le maximum à Scott Pilgrim. Et pourtant je sens que cette BD ne fait pas l'unanimité, mais je conçois parfaitement : c'est le genre qu'on aime ou qu'on déteste. Comme beaucoup, j'ai découvert Scott Pilgrim avec le film (qui est aussi adoré/détesté j'ai l'impression), et j'ai décidé de voir ce que valait la BD. Et pour la première fois, je suis extrêmement content de ce qu'a fait le film, et pour autant je trouve la BD "différente". Bien évidemment, en 6 tomes il se passe beaucoup plus de choses qu'en 1h30, mais l'auteur à fait quelque chose que j'apprécie tout particulièrement : il s'est fait plaisir. Et ça se sent dans les pages, entre les décors de son Toronto qu'il connait bien (et qu'il donne envie de visiter), entre les personnages qui sentent plusieurs fois le vécu (d'ailleurs on en trouve certaines sources à la fin des albums), et puis avec toute cette référence pop-culture ! C'est ce que le film a extrêmement bien retranscrit, je trouve : le côté pétillant de Scott Pilgrim, avec des intrigues souvent très simple et prétexte à des bastons complètement surréalistes, et le tout rehaussé d'innombrables références, aux jeux-vidéos, au cinéma, à la culture musicale ... C'est renforcé par un humour présent quasiment partout, et qui me fait bien souvent hurler de rire. Il y a une joie communicative dans cette BD, où les mésaventures de Scott et son passage progressif à l'âge adulte sont mis en scène à la fois pour notre plaisir, mais aussi avec quelques passages bien mieux sentis sur l'évolution des personnages. On a quelques passages bien plus sérieux, mais qui ne font jamais basculer le tout dans une BD de réflexion pour autant. C'est délicieusement crétin d'un bout à l'autre. Mais la raison pour laquelle j'ai mis culte, c'est que finalement, qu'on aime ou non, cette BD est incroyablement novatrice. Oser aller à ce stade là de mélange pop culture/romance/initiation, tout en conservant son esprit d'un bout à l'autre (ce que ratent souvent les shonen je trouve), c'est rare. Et précieux ! Je me marre toujours autant à la lire, j'adore toujours autant tout les personnages qui la composent. Je suis encore ému devant certaines petites phrases, et je suis toujours autant fan du dessin. Vraiment, je pense qu'on a là une BD qui marque (pas toujours en bien cependant), mais quand j'en parle (et que j'entends les autres en parler), je suis certain que cette BD laisse peu de gens indifférent. Et moi, j'ai adoré !

12/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Seconds
Seconds

Encore une belle réussite de la part de Bryan Lee O'Maley. Je l'attendais au tournant après le nom moins excellent Scott Pilgrim,et je n'ai pas été déçu de cette nouvelle aventure. L'auteur a ce petit don pour croquer des personnages et des situations qui sentent le vécu. J'ai beaucoup apprécié le personnage principal notamment, qui a ce caractère très prononcé qui fait plaisir (et encore une fois, c'est pas compliqué de faire un personnage féminin sortant des sentiers battus et à qui on peut s'attacher nom de Dieu !). Le dessin est toujours aussi bon, et l'auteur arrive à dessiner des endroits que j'aurais bien envie de visiter. Rien que pour l'ambiance qu'il dégage de ses maisons. Niveau histoire, j'avoue que c'est bien trouvé : une sorte de fable qui montre le principe de l'effet papillon, mais également avec tout ce que ça comporte de changer sa vie. C'est la fameuse morale "contente-toi de ce que tu as", mais bien faite. Notamment parce que l'auteur arrive à glisser des petites idées bien senties (du genre les esprits des maisons). En fait, c'est assez surprenant comme c'est différent de Scott Pilgrim, et j'ai bien apprécié. L'auteur nous montre qu'il peut toucher à d'autres genres avec un talent toujours identique. Ca reste rempli de personnages sentant le réel, de dialogues savoureux, de situations amusantes, encore une fois une BD à la fois simple et amusante. Pour ceux que Scott Pilgrim aurait refroidi, tentez ici !

12/10/2017 (modifier)
Couverture de la série Henriquet - L'homme-reine
Henriquet - L'homme-reine

Cela fait bien 3 ans que je l’attendais celui-là car il avait été annoncé peu de temps après la sortie du Charly 9. Comme tous les blésois de naissance j’ai entendu parler de l’assassinat du duc Henri de Guise au sein du château royal de la ville par les fameux mignons de Henri III (que Alexandre Dumas a raconté dans son roman Les Quarante-Cinq), et j’étais intrigué à l’idée de le voir mis en image. Le frère de Guise, le cardinal, a aussi pas mal dérouillé : dépecé puis balancé dans la Loire. Niveau degré de violence aucun doute, on est à la même époque que la Saint-Barthélémy. Il y a beaucoup de ragots autour de ce roi : ses orientations sexuelles, son accoutrement, sa façon de gouverner. Certains sont véridiques, d’autres mettent encore les historiens dans le doute de nos jours. Richard Guérineau, en roue libre sur cet album, s’en tire à merveille en jouant habilement entre faits historiques, romancés, et sa part de fiction. Les moqueries dont fait l’objet Henri, Guérineau en grossit volontairement le trait jusque la caricature, dressant un portrait de fashion victim à ce roi probablement un peu coquet, mais loin d’être une tarlouze comme la populace se l’imagine. Ce traitement presse people fait penser à cette émission de télé Sous les jupons de l’Histoire qui s’intéresse aux ragots, aux choses du quotidien et surtout les histoires de fesses des souverain(e)s. « N’accordez point trop d’importance aux médisances, sire. Supprimer les braguettes pour oublier que vous êtes un homme ? Qui pourrait croire à cette farce ? - Mmh… Entre une vérité triviale et une rumeur putassière, qui peut deviner ce que l’Histoire retiendra ? ». L’humour est constamment présent même dans les moments moins jouasses notamment grâce à des dialogues savoureux et ordurier. J’imagine que c’est la manière avec laquelle ces personnages devaient s’exprimer en privé. L’épilogue de fin est à se taper le cul par terre, j’ai beaucoup ri, avec encore une fois un détournement de l’histoire. Entre les dingueries de Charles IX ou les grossièretés et la décadence (ou la préfiguration tel l'empereur Héliogabale en son temps) de Henri III, j'ai préféré les turpitudes de ce dernier. Les dessins et couleurs de l’auteur sont du même cru que ceux sur Charly 9 avec toujours ces changements de style qui donnent de l’air à un bouquin bien épais. En bref, pour qui aime l’Histoire en sachant distingué fiction et réalité, Henriquet l’homme-reine est incontournable. C’est drôle, très jolie, intelligent, et surtout complet avec près de 200 pages de biographie romancé.

12/10/2017 (modifier)
Couverture de la série Katanga
Katanga

Excellent premier tome ! Après la fin poussive d' Il était une fois en France, ce duo repart tambour battant. Nury s'éclate, et ça se voit. Un gros boulot d'archive et de documentation, des personnages principaux et secondaires très marqués, une histoire à tiroir, des thèmes universels traités avec finesse. Vallée s'amuse et ça explose. un crayonné souple et puissant, des détails dans toutes les cases, des couleurs magnifiques, une parfaite maîtrise du découpage et des angles.. Quel boulot et plaisir !!

12/10/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Blue note
Blue note

D'aucuns trouverons certainement que j'abuse un peu mais pour moi il y a du M. Scorcèse dans cette série et bien évidement dans le tome consacré au boxeur Jack Doyle. Les auteurs arrivent à insuffler un souffle, une ambiance véritablement noire et poisseuse. Le sentiment d'inéluctable est évident et on attend le dénouement comme dans une tragédie grecque. Que dire du dessin sinon qu'il a de la gueule, la colorisation un brin sépia n'y est pas étrangère, j'ai beaucoup aimé les ambiances sous la pluie à mon sens très bien rendues. A lire bien sur, puis revoir Raging Bull.

11/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Zoo
Zoo

Frank Pe est décidément un auteur atypique. Cet opus est une nouvelle preuve de sa façon de croquer un quelque chose de la vie que tout le monde ne parvient pas à saisir. C'est tendre et beau, c'est cruel et dur. C'est la vie, tout simplement. Le dessin est vraiment excellent, je ne pourrais pas en dire grand chose d'autre. La lumière des cases, les traits, l'ambiance, les couleurs, tout donne une atmosphère au récit et nous plonge véritablement dans ce zoo atypique. C'est le genre de dessin qui vous donne la sensation d'une atmosphère plutôt que d'un dessin. Je m'en rappelle encore comme une plongée dans un autre univers. La grande force de cette BD est, selon moi, les personnages : Frank Pé nous a sorti quelques personnages marquants, à la fois touchants dans leurs humanité (souvent blessés), et en même temps très caractéristiques. Il y a une vie propre à chacun, une façon d'être qui confère au réalisme. Je croirais volontiers qu'il s'agit de personnages réels, tant ils m'ont parus vivants durant ma lecture. Ajoutons évidemment l'histoire, simple mais efficace. Pas de grande révélation ou de mystères qui planent, juste des vies en marge d'une société qui va brusquement se briser. L'ombre d'une guerre plane sur la BD, et le récit a cette touche de calme avant la tempête, de début de fin. Je range cette BD dans l'étagère des BD d'ambiances, car c'est vraiment une fenêtre sur un autre monde, qui nous happe et nous envoute tout au long des planches. J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture qui fut charmante, dans le sens de charmer. Si vous ne connaissez pas, je vous recommande de faire un tour dans ce Zoo bien particulier.

11/10/2017 (modifier)
Couverture de la série Un loup est un loup
Un loup est un loup

Dès la première page, on nous plonge dans ces contrées sauvages du Rouergue et dans le monde du loup au XVIIIème siècle. Serait-ce encore une version aux faux airs de Bête du Gévaudan ? Non, mais ça y fait penser et c'est assez fascinant. Ce prologue est suivi par une description pittoresque et très juste d'un petit village rural du nom de Racleterre, qui à ma connaissance est fictif, au milieu d'autres lieux qui eux sont réels. Il est question d'une intrigue qui tourne autour d'un sabotier qui vient d'avoir des quintuplés. Ce récit adapté d'un roman que je ne connais pas, peut sembler banal et ennuyeux à première vue, on se dit "mais qu'est-ce que les auteurs vont bien pouvoir trouver d'étrange et de singulier pour intéresser le lecteur ?". Mais le scénario est bien plus subtil qu'il n'en a l'air, il ne s'y passe apparemment pas grand chose, c'est la chronique d'un village, d'une famille dont on suit le destin un peu chaotique des 5 rejetons du sabotier Tricotin, on y apprend plein de choses sur un univers rural peuplé de légendes, et d'un patois savoureux du XVIIIème. Les auteurs ont insufflé une rusticité qui donne un ton très réaliste à ce monde villageois ancien, un réalisme cru propre à ce passé rude en ces contrées loin des grandes villes. Les caractères se dessinent, on apprend à connaître ces quintuplés qui grandissent doucement ; dans le tome 2, leur itinéraire connait un destin contrarié, et la narration s'attache au dernier, Charlemagne qui semble être le plus éveillé et le plus malin. Ce qui est novateur dans cette Bd, c'est que les différentes péripéties de ce récit sont telles qu'il sort vraiment de l'ordinaire en BD, car c'est vu sous l'angle du peuple et non sous celui des nobles ou des rois comme on l'a vu dans beaucoup de bandes historiques. Tout ceci est soutenu par un dessin de grande qualité, j'adore ce type de graphisme, puissant et soigné, aussi bien sur les décors de vieilles maisons que sur les personnages aux gueules représentatives de ce temps, ça donne de la force à cette histoire car ça crée une certaine ambiance aux limites du fantastique. Nardo réalise de très belles pages, quels progrès en 3 ans depuis Le Vent des Khazars. Une Bd au charme envoûtant !

11/10/2017 (modifier)
Par bab
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Black Science
Black Science

Heureuse découverte impromptue du festival d'Angoulême 2015 suite à la rencontre avec Matteo Scalera. Je n'étais pas forcément chaud au début de ma lecture, car à feuilleter cet album, c'est dense, c'est sombre, ça laisse une impression de compliqué pour se plonger dedans. Mais que nenni... Je me suis fait happer. Littéralement. L'histoire démarre sur les chapeaux de roues et ne lâche rien jusqu'à la fin du tome. Le scénario est habilement mené, parfois avec quelques facilités, mais le tout reste très très cohérent. Et pour des voyageurs de l'espace temps, la barre est toujours haute pour éviter les incohérences. Des questions se posent régulièrement, mais les réponses arrivent au fil de l'histoire, notamment sous forme de flashback. Niveau dessin, c'est... touffu. Mais le style de Scalera colle parfaitement à l'histoire. C'est sombre, dense, mais excessivement dynamique. Les cadrages y font beaucoup ; et le tout est superbement mis en valeur par une couleur très réussie. Si vous êtes fan de comics, de science fiction, ne passez pas à côté. J'attends le tome 2 avec impatience... Mise à jour après la lecture des 5 tomes parus à ce jour: J'adhère toujours autant à la série. Je dois cependant avouer qu'après la lecture du tome 3, j'ai un peu craint que ça ne tourne en rond. Que nenni! A partir du tome 4, j'ai un sentiment de vrai déclic aussi bien sur le plan scénaristique que graphique. L'histoire prend en effet un tour différent à l'amorce de ce tome 4, qui se centre beaucoup plus sur le personnage de Grant. (*** Spoiler : Faut dire que le scénariste n'hésite pas trop à décimer les rangs de ses personnages au cours des 3 premiers tomes ***) L'histoire gagne alors en profondeur, ce qu'elle perd en dynamisme. Ce qui n'est pas un mal, les trois premiers tomes ne laissent aucun répit aussi bien aux personnages qu'aux lecteurs. Ca reste par contre très verbeux. Grant passe sa vie dans l'introspection, mais cela donne de la matière au personnage et va rendre les flash back plus lisibles. Graphiquement, le trait se fait un peu plus rond, moins tranché. Le cadrage gagne en lisibilité et le tout est joliment accompagné d'une mise en couleur plus chaude et lumineuse. Certaines planches sont vraiment magnifiques. Fans de SF, ne boudez pas votre plaisir et plongez vous dans la Black Science!

02/04/2015 (MAJ le 11/10/2017) (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Jack Cool
Jack Cool

Un dessin très agréable et maîtrisé, un cadre historique original et une histoire qui sort des sentiers battus et dont on ne sait pas à l'avance où elle va nous mener, c'est le cocktail réussi d'une bonne BD à mes yeux. Elle met en scène les USA des années 60 et plus particulièrement sa mouvance hippie. Mais pas le stéréotype des hippies mollassons et indigents qu'on peut imaginer. Là on parle d'une communauté d'illuminés prônant le LSD et partant dans un road-trip en bus pour diffuser la "bonne parole" du shoot et des hallucinogènes. qui plus est, cela n'a rien de fictif puisque nombre des protagonistes de ce récit sont des personnages réels et que la limite est floue entre fiction et réalité historique dans l'intrigue de cette BD. C'est intéressant et assez édifiant sur l'ambiance étonnante de cette époque américaine. Au-delà du décor historique, il y a aussi une intrigue qui n'est pas mauvaise du tout autour d'un homme qui a fui son foyer et ses responsabilités et d'un détective assez spécial qui est à sa recherche. Celle-ci présente des personnages originaux et apporte son lot de mystères qui attisent la curiosité du lecteur. Bref, j'ai beaucoup aimé ce premier tome et j'ai hâte de lire la suite.

11/10/2017 (modifier)