"Le cycle de Cyann", de la SF où le charme des protagonistEs ne laisse pas indifférent...
Lacroix, nous livre une histoire où action, érotisme, aventure, complot politico-religieux et trahison sont au rendez-vous. Après la guerre des Confins, la planète Olh a perdu tout contact avec la colonie du clan Olsimar. Et c’est malheureusement là bas que l’on trouve des plantes rares capables de soigner les fièvres pourpres, une maladie qui décime la population masculine. Cyann, la fille du Seigneur Olsimar, a donc pour mission de partir en expédition sur Ilo. Sur place elle va faire une découverte à la quelle elle ne s’attendait pas du tout et qui va l’entraîner dans de multiples aventures. Les deux premiers tomes forment le premier cycle, le tome 3 ressemble à un épisode charnière et deux autres tomes sont à venir. Les albums sont assez épais (une moyenne de 100 pages pour l’instant), la première partie du tome 1 est assez difficile à suivre à cause des noms compliqués et de la mise en place de l’univers, une fois ce cap passé tout roule, et ça vaut vraiment le coup de se forcer un peu.
Les dessins et les couleurs de Bourgeon sont magnifiques. Le trait est fin et très détaillé. Le corps des ses héroïnes est sublime. J’ai juste un petit problème avec le visage des personnages que je trouve parfois très bizarres dans leurs expressions. L’architecture et les paysages dépeints en toile de fond sont vraiment très réussis et original et l’univers n’en est que plus crédible.
Lorsque le premier tome d’une nouvelle série signée Loisel paraît, je sais pertinemment que je vais bien finir par l’acheter, le souci est toujours de savoir dans combien de temps je vais pouvoir découvrir la suite ?. Alors, je me suis demandé si il ne valait pas mieux attendre quelques années et pouvoir profiter de la série complète. J’ai bien tenu un mois et…j’ai craqué, ce que je ne regrette pas une seconde après la première lecture.
L’histoire au quotidien de cette petite bourgade est touchante, parfois drôle et remarquablement imaginée tant il est difficile d’arriver à titiller la curiosité du lecteur tout le long de ces 80 pages à partir d’un sujet aussi difficile.
Le dessin est lui très beau et la participation de Tripp le rend plus soigné et plus détaillé par rapport à ce que Loisel produit d’habitude (style que j’aime beaucoup par ailleurs). Ceci ne gâche rien et donne une valeur ajoutée appréciable au plaisir que l’on prend en lisant cet album.
Tome 2
Déjà je suis super surpris de la rapidité avec laquelle le 2ème tome est paru ! et je suis loin de m'en plaindre.
Après lecture, je reste un peu réservé car même si j'aime toujours autant l'ambiance un peu particulière de l'histoire, il ne s'y passe encore vraiment pas grand chose et j'en ai été un peu déçu. Espérons pour le tome 3....
Hermann comme dessinateur réaliste, c’est ce qui se fait de mieux ; et en couleur directe, c’est magistral. Même si comme l’a fait remarquer Gros Robert, plus il vieilli, plus ses personnages ont tous la même tête.
Hermann comme scénariste, c’est pas mal non plus, et il semble que ses meilleures réalisations sont celles où il et seul aux commandes d’un album. Il nous montre qu’il n’est pas besoin de héros aux super-pouvoirs, de fille d’Alerte à Malibu, d’effets spéciaux à la Matrix pour raconter une bonne histoire.
Ici, c’est une aventure simple, mais de ce fait plus crédible, d’hommes (paysans/bandits/révolutionnaires), dans les années 30, dans un Brésil écrasé de soleil, pleine de nuances, tout bêtement une histoire « vraie ». Et ça fonctionne bien. Un bel album.
Bah oui c'est culte.
Tout le monde le dit. Pour moi, fan de Cyrano et autre comte de Monte-Christo, ce roman de capes et d'épées en bd est un perpétuel émerveillement.
Même si pour moi, le 4ème tome aurait pu clôturer le cycle, les péripéties sur la Lune n'en sont pas moins excellentes.
La dernière page du tome 7 me laisse rêveur.
Et puis quel plaisir de voir un dialogue si beau, si "Français", dans la rime, dans la musicalité.
"Ne sachant m'avouer vaincu,
Ni plier sous la déférence,
Si je me courbe en révérence,
C'est pour mieux montrer mon..." Cultissime :)
A consommer sans modération.
Attention, mon avis sur cette BD prend en compte le fait qu'elle date de la fin des années 70 - début 80. Dans ce contexte, elle touche presque au génie par moments ! Et indubitablement, elle a beaucoup inspiré Alan Moore (et surement beaucoup d'autres dont Garth Ennis, Grant Morrison, Steve Bissette, Neil Gaiman, Michael Zulli et Rick Veitch) car j'ai retrouvé dans cette BD nombre d'éléments et de décors chers à Moore.
Comment décrire cet OVNI dont je n'avais jamais entendu parler avant, ignare que je suis ? Un condensé de science-fiction, fantastique, espionnage et aventure. Une narration innovante. Un dessin qui s'intègre dans le procédé narratif et varie au fil des scènes. Des idées de pure SF très actuelles de nos jours et très innovantes pour l'époque. Une intrigue complexe et très fouillée. Un décor particulièrement original. Un mélange de vieux pulps d'action-SF et de nouvelles de SF débridées des années 70. Et surtout énormément de qualités, d'innovations, d'imagination.
Le dessin n'est pas vraiment le point fort de cette BD à mes yeux même s'il a lui aussi pas mal d'originalité dans son utilisation. Il faut d'abord savoir que cette BD est en noir et blanc. Un dessin parfois vieillot d'aspect mais travaillé même si pas toujours excellent.
Certaines cases sont superbes, construites et dessinées de manière très moderne. D'autres cases sont à l'inverse très teintées années 70, un style que je n'apprécie guère. Et certains dessins, suffisamment rares heureusement, pêchent par manque de maîtrise et sont hélas assez moches.
Mais ce dessin changeant suivant les circonstances est utilisé de manière assez innovante pour l'époque, avec des angles de vues, des effets et des constructions narratives parfois excellents.
Il a en outre une touche assez désuette qui donne un esthétisme antique très appréciable à cette BD, comme un vieil album de gravures.
Quant au scénario, c'est l'exhubérance, la joie d'un amateur de SF. Un multivers, des terres parrallèles variées et étonnantes (on retrouve d'ailleurs en début de récit un univers à mes yeux proche de celui de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires avec une Angleterre Victorienne régnant glorieusement), des situations géopolitiques complexes et intelligentes, de l'action souvent très élégante, des clins d'oeil aux pulps SF (notamment avec Octobriana, pulpeuse Barbarella anti-communiste), des pouvoirs psychiques, des manipulations temporelles et entre mondes parrallèles... C'est assez énorme ! Et le mieux est que le tout est raconté avec talent, sans plonger dans la SF bon marché qui cherche à en mettre plein la vue avec juste du creux derrière. Ici, on sent le monde vraiment travaillé et l'intrigue qui vaut le coup. En début de lecture, je me suis dit que cet auteur avait dû digérer bien des lectures de livres SF et aussi pas mal de l'oeuvre d'Alan Moore, sauf que c'est l'inverse : Bryan Talbot a écrit tout ça avant même que Moore n'entame les Watchmen. Très fort au niveau de l'imagination et de la construction du récit !
Maintenant vient le défaut principal de cette BD à mes yeux, défaut qui rebutera sûrement pas mal de lecteurs : la narration est parfois très ardue à suivre. Plusieurs fils narratifs se suivent sur les mêmes planches par moment, les sauts de lieux, de personnages, sauts chronologiques, d'univers et autres flashbacks se succèdent parfois si vite que le lecteur est très vite dérouté, d'autant plus que le pire a lieu durant le premier chapitre de l'histoire, quand on n'y comprend encore quasiment rien. Dur dur de rentrer dedans. Et encore ensuite, régulièrement au bout d'une période de récit bien linéaire et facile à comprendre, l'auteur nous ressert de nouveau sa narration multiple qui a vraiment de quoi faire décrocher avant de revenir heureusement à quelque chose de plus aisé à suivre.
En outre, les dialogues, même si très bien écrits et souvent beaux, sont fréquemment complexes, ardus à comprendre. Plongeant dans des univers parrallèles très différents mais très fouillés, on se perd facilement dans les noms historiques et divers dont ne voit pas toujours bien le rapport avec l'intrigue.
Cette oeuvre de grande qualité comporte un grand nombre d'éclats de génie mais hélas rebutera par son aspect parfois un peu désuet et par sa narration souvent complexe voire décourageante. Mais cette oeuvre me semble indispensable à lire pour tous les grands amateurs de Alan Moore, Neil Gaiman et autres grands auteurs à l'imagination débordante car elle a été pour eux une vraie source d'inspiration.
"Alim le tanneur", le hors-caste…
Lupano, nous conte l’histoire de Alim, le tanneur de Brahmalem, et de sa très jeune et turbulente fille, Bul. Vivant dans un empire vouant un culte intransigeant et fanatique à Jésameth le sauveur, Alim et Bul font une découverte bouleversante qui pourrait bien remettre en cause leur croyance. Ils sont maintenant en danger, ils sont forcés de fuir et de se cacher, car les hauts dignitaires et représentants du sauveur ont envoyé le puissant et sanglant guerrier Torq Djihid à leur poursuite. Lupano, nous livre une intrigue bien amenée, bien construite, le tout sur un fond de monde oriental et fantastique, où religion et pouvoir mènent la danse.
Les dessins de Augustin sont magnifiques. Des traits d’une finesse irréprochable, qui nous dépeignent des paysages à couper le souffle. Les personnages sont eux aussi très réussis. TOUT BONNEMENT MAGNIFIQUE !!
Les couleurs sont aussi de Augustin en collaboration avec Penloup. Elles sont très jolies. Souvent assez pâles et exotiques, elles se marient à merveille avec le dessin pour au final obtenir des illustrations que je qualifierai de cultes.
A priori j'etais un peu sceptique sur ce cycle où les héros ressemblent à Bruce Willis, Johnny Depp ou William Hurt.
Mais l'histoire est bien ficelée et se limite à 3 tomes !! Ca tient du miracle vu les séries fleuves en ce moment. Le dessin est propre et précis, l'intrigue se met bien en place pour finir en apothéose dans le tome 3. Des hommes emprisonnés dans un sous-marin, on sent un début de claustrophobie qui agit sur notre corps. La noirceur de la BD ne fait qu'augmenter cette angoisse continue.
L'auteur a réussi à accrocher le lecteur. Belle oeuvre à posséder absolument.
Difficile de noter ou même de parler de Cages, ouvrage que j’hésite même à appeler « bande-dessiné », tant on est à des années-lumières de la production grand-public. Pendant 500 pages Dave McKean philosophe sur l’art, son rôle dans la société, sa difficulté, mais aussi sur l’amour, la vie, la mort, la religion…
Et le pire c’est que je n’ai jamais trouvé ça ennuyeux ou prétentieux. Certes certains passages sont un peu plus longuets que d’autres, mais l’ensemble reste très agréable à suivre, et certains chapitres m’ont, je pense, marqué à vie. Je pense par exemple au passage qui raconte la performance sur scène du musicien (« The angel ») le jour où il avait perdu un proche… ou la tirade d’un mari en colère et désespéré par le traumatisme religieux qu’a subi sa femme… ou encore la conversation finale sur la vie, la mort, et ce qui rend cette dernière supportable. Que de moments forts que je me vois relire régulièrement.
Quant au graphisme, il est tout simplement époustouflant. Si vous avez l’occasion de feuilleter Cages dans une boutique, vous découvrirez une variété de styles graphiques incroyable, du dessin en bichromie au dessin photo-réaliste, en passant par de la peinture couleur ou des pages de roman-photos. Le mélange est osé mais jamais indigeste, et l’ensemble est vraiment d’une incroyable beauté.
Une œuvre majeur de la BD (ou devrais-je dire de l’art en général), et que, même si je suis bien conscient que l’on perçoit tous une œuvre d’art différemment, vous vous devez d’avoir lu si vos papilles artistiques sont en manque d’émotions.
"Magasin général", une comédie truculente…
Loisel et Tripp nous content la vie d’une petite paroisse du Québec : Notre Dame-des-lacs. Le scénario ne va pas chercher plus loin, on vie juste les anecdotes, les ragos et la vie au quotidien des villageois dont le magasin général est le poumon de cette communauté. Ça peut paraître un peu léger et rasant pour une série qui doit compter 3 tomes et dont le premier fait déjà 80 pages. Mais non, c’est frais, juste, dépaysant, drôle, émouvant… on ne s’ennuie pas du tout contrairement à ce qu’on pourrait croire de premier abord. Pour les dialogues les auteurs ont collaboré avec Beaulieu pour adapter en québécois compréhensible pour un lecteur français lambda et ça donne un mélange assez savoureux et atypique.
Au dessin, on retrouve Loisel et Tripp. Pour faire vite, je dirais que le premier s’est occupé des crayonnés et le second de l’encrage (Tout est mieux expliqué au début de l’album). Cette collaboration donne un résultat très beau : du Loisel mais en plus… comment dire… caricatural, vous voyez ce que je veux dire ? Non ? Ben lisez l’album, vous ne le regretterez pas (;)).
Les couleurs de Lapierre sont jolies et en parfaite adéquation avec les illustrations et l’ambiance.
Cette BD traite d'ésotérisme. Une bande d'amis s'adonnent à des séances de spiritisme. Ces séances dégénèrent. Nous nous retrouvons alors avec un monstre en liberté et une des membres de ces séances se retrouve possédée par un chasseur de monstre. Tout cela dans le Londres aristocratique de la fin du 19ième siècle.
Willow place est une BD superbe, les dessins sont très beaux, très détaillés et les couleurs sont tout bonnement magnifiques. Mais il y a mieux encore : les dialogues châtiés et délicieusement surannés sont un véritable régal. Seul bémol les polices d'écriture choisies, bien que fort jolies, demandent parfois un petit effort (ou une bonne loupe) tant elles sont petites.
L'histoire, sans être du Agatha Christie, est suffisamment touffue pour tenir le lecteur en haleine.
Mon principal regret? que cette oeuvre soit un one shot et non un pilote de série... A bon entendeur...
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Le Cycle de Cyann
"Le cycle de Cyann", de la SF où le charme des protagonistEs ne laisse pas indifférent... Lacroix, nous livre une histoire où action, érotisme, aventure, complot politico-religieux et trahison sont au rendez-vous. Après la guerre des Confins, la planète Olh a perdu tout contact avec la colonie du clan Olsimar. Et c’est malheureusement là bas que l’on trouve des plantes rares capables de soigner les fièvres pourpres, une maladie qui décime la population masculine. Cyann, la fille du Seigneur Olsimar, a donc pour mission de partir en expédition sur Ilo. Sur place elle va faire une découverte à la quelle elle ne s’attendait pas du tout et qui va l’entraîner dans de multiples aventures. Les deux premiers tomes forment le premier cycle, le tome 3 ressemble à un épisode charnière et deux autres tomes sont à venir. Les albums sont assez épais (une moyenne de 100 pages pour l’instant), la première partie du tome 1 est assez difficile à suivre à cause des noms compliqués et de la mise en place de l’univers, une fois ce cap passé tout roule, et ça vaut vraiment le coup de se forcer un peu. Les dessins et les couleurs de Bourgeon sont magnifiques. Le trait est fin et très détaillé. Le corps des ses héroïnes est sublime. J’ai juste un petit problème avec le visage des personnages que je trouve parfois très bizarres dans leurs expressions. L’architecture et les paysages dépeints en toile de fond sont vraiment très réussis et original et l’univers n’en est que plus crédible.
Magasin général
Lorsque le premier tome d’une nouvelle série signée Loisel paraît, je sais pertinemment que je vais bien finir par l’acheter, le souci est toujours de savoir dans combien de temps je vais pouvoir découvrir la suite ?. Alors, je me suis demandé si il ne valait pas mieux attendre quelques années et pouvoir profiter de la série complète. J’ai bien tenu un mois et…j’ai craqué, ce que je ne regrette pas une seconde après la première lecture. L’histoire au quotidien de cette petite bourgade est touchante, parfois drôle et remarquablement imaginée tant il est difficile d’arriver à titiller la curiosité du lecteur tout le long de ces 80 pages à partir d’un sujet aussi difficile. Le dessin est lui très beau et la participation de Tripp le rend plus soigné et plus détaillé par rapport à ce que Loisel produit d’habitude (style que j’aime beaucoup par ailleurs). Ceci ne gâche rien et donne une valeur ajoutée appréciable au plaisir que l’on prend en lisant cet album. Tome 2 Déjà je suis super surpris de la rapidité avec laquelle le 2ème tome est paru ! et je suis loin de m'en plaindre. Après lecture, je reste un peu réservé car même si j'aime toujours autant l'ambiance un peu particulière de l'histoire, il ne s'y passe encore vraiment pas grand chose et j'en ai été un peu déçu. Espérons pour le tome 3....
Caatinga
Hermann comme dessinateur réaliste, c’est ce qui se fait de mieux ; et en couleur directe, c’est magistral. Même si comme l’a fait remarquer Gros Robert, plus il vieilli, plus ses personnages ont tous la même tête. Hermann comme scénariste, c’est pas mal non plus, et il semble que ses meilleures réalisations sont celles où il et seul aux commandes d’un album. Il nous montre qu’il n’est pas besoin de héros aux super-pouvoirs, de fille d’Alerte à Malibu, d’effets spéciaux à la Matrix pour raconter une bonne histoire. Ici, c’est une aventure simple, mais de ce fait plus crédible, d’hommes (paysans/bandits/révolutionnaires), dans les années 30, dans un Brésil écrasé de soleil, pleine de nuances, tout bêtement une histoire « vraie ». Et ça fonctionne bien. Un bel album.
De Cape et de Crocs
Bah oui c'est culte. Tout le monde le dit. Pour moi, fan de Cyrano et autre comte de Monte-Christo, ce roman de capes et d'épées en bd est un perpétuel émerveillement. Même si pour moi, le 4ème tome aurait pu clôturer le cycle, les péripéties sur la Lune n'en sont pas moins excellentes. La dernière page du tome 7 me laisse rêveur. Et puis quel plaisir de voir un dialogue si beau, si "Français", dans la rime, dans la musicalité. "Ne sachant m'avouer vaincu, Ni plier sous la déférence, Si je me courbe en révérence, C'est pour mieux montrer mon..." Cultissime :) A consommer sans modération.
Les Aventures de Luther Arkwright
Attention, mon avis sur cette BD prend en compte le fait qu'elle date de la fin des années 70 - début 80. Dans ce contexte, elle touche presque au génie par moments ! Et indubitablement, elle a beaucoup inspiré Alan Moore (et surement beaucoup d'autres dont Garth Ennis, Grant Morrison, Steve Bissette, Neil Gaiman, Michael Zulli et Rick Veitch) car j'ai retrouvé dans cette BD nombre d'éléments et de décors chers à Moore. Comment décrire cet OVNI dont je n'avais jamais entendu parler avant, ignare que je suis ? Un condensé de science-fiction, fantastique, espionnage et aventure. Une narration innovante. Un dessin qui s'intègre dans le procédé narratif et varie au fil des scènes. Des idées de pure SF très actuelles de nos jours et très innovantes pour l'époque. Une intrigue complexe et très fouillée. Un décor particulièrement original. Un mélange de vieux pulps d'action-SF et de nouvelles de SF débridées des années 70. Et surtout énormément de qualités, d'innovations, d'imagination. Le dessin n'est pas vraiment le point fort de cette BD à mes yeux même s'il a lui aussi pas mal d'originalité dans son utilisation. Il faut d'abord savoir que cette BD est en noir et blanc. Un dessin parfois vieillot d'aspect mais travaillé même si pas toujours excellent. Certaines cases sont superbes, construites et dessinées de manière très moderne. D'autres cases sont à l'inverse très teintées années 70, un style que je n'apprécie guère. Et certains dessins, suffisamment rares heureusement, pêchent par manque de maîtrise et sont hélas assez moches. Mais ce dessin changeant suivant les circonstances est utilisé de manière assez innovante pour l'époque, avec des angles de vues, des effets et des constructions narratives parfois excellents. Il a en outre une touche assez désuette qui donne un esthétisme antique très appréciable à cette BD, comme un vieil album de gravures. Quant au scénario, c'est l'exhubérance, la joie d'un amateur de SF. Un multivers, des terres parrallèles variées et étonnantes (on retrouve d'ailleurs en début de récit un univers à mes yeux proche de celui de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires avec une Angleterre Victorienne régnant glorieusement), des situations géopolitiques complexes et intelligentes, de l'action souvent très élégante, des clins d'oeil aux pulps SF (notamment avec Octobriana, pulpeuse Barbarella anti-communiste), des pouvoirs psychiques, des manipulations temporelles et entre mondes parrallèles... C'est assez énorme ! Et le mieux est que le tout est raconté avec talent, sans plonger dans la SF bon marché qui cherche à en mettre plein la vue avec juste du creux derrière. Ici, on sent le monde vraiment travaillé et l'intrigue qui vaut le coup. En début de lecture, je me suis dit que cet auteur avait dû digérer bien des lectures de livres SF et aussi pas mal de l'oeuvre d'Alan Moore, sauf que c'est l'inverse : Bryan Talbot a écrit tout ça avant même que Moore n'entame les Watchmen. Très fort au niveau de l'imagination et de la construction du récit ! Maintenant vient le défaut principal de cette BD à mes yeux, défaut qui rebutera sûrement pas mal de lecteurs : la narration est parfois très ardue à suivre. Plusieurs fils narratifs se suivent sur les mêmes planches par moment, les sauts de lieux, de personnages, sauts chronologiques, d'univers et autres flashbacks se succèdent parfois si vite que le lecteur est très vite dérouté, d'autant plus que le pire a lieu durant le premier chapitre de l'histoire, quand on n'y comprend encore quasiment rien. Dur dur de rentrer dedans. Et encore ensuite, régulièrement au bout d'une période de récit bien linéaire et facile à comprendre, l'auteur nous ressert de nouveau sa narration multiple qui a vraiment de quoi faire décrocher avant de revenir heureusement à quelque chose de plus aisé à suivre. En outre, les dialogues, même si très bien écrits et souvent beaux, sont fréquemment complexes, ardus à comprendre. Plongeant dans des univers parrallèles très différents mais très fouillés, on se perd facilement dans les noms historiques et divers dont ne voit pas toujours bien le rapport avec l'intrigue. Cette oeuvre de grande qualité comporte un grand nombre d'éclats de génie mais hélas rebutera par son aspect parfois un peu désuet et par sa narration souvent complexe voire décourageante. Mais cette oeuvre me semble indispensable à lire pour tous les grands amateurs de Alan Moore, Neil Gaiman et autres grands auteurs à l'imagination débordante car elle a été pour eux une vraie source d'inspiration.
Alim le tanneur
"Alim le tanneur", le hors-caste… Lupano, nous conte l’histoire de Alim, le tanneur de Brahmalem, et de sa très jeune et turbulente fille, Bul. Vivant dans un empire vouant un culte intransigeant et fanatique à Jésameth le sauveur, Alim et Bul font une découverte bouleversante qui pourrait bien remettre en cause leur croyance. Ils sont maintenant en danger, ils sont forcés de fuir et de se cacher, car les hauts dignitaires et représentants du sauveur ont envoyé le puissant et sanglant guerrier Torq Djihid à leur poursuite. Lupano, nous livre une intrigue bien amenée, bien construite, le tout sur un fond de monde oriental et fantastique, où religion et pouvoir mènent la danse. Les dessins de Augustin sont magnifiques. Des traits d’une finesse irréprochable, qui nous dépeignent des paysages à couper le souffle. Les personnages sont eux aussi très réussis. TOUT BONNEMENT MAGNIFIQUE !! Les couleurs sont aussi de Augustin en collaboration avec Penloup. Elles sont très jolies. Souvent assez pâles et exotiques, elles se marient à merveille avec le dessin pour au final obtenir des illustrations que je qualifierai de cultes.
Sanctuaire
A priori j'etais un peu sceptique sur ce cycle où les héros ressemblent à Bruce Willis, Johnny Depp ou William Hurt. Mais l'histoire est bien ficelée et se limite à 3 tomes !! Ca tient du miracle vu les séries fleuves en ce moment. Le dessin est propre et précis, l'intrigue se met bien en place pour finir en apothéose dans le tome 3. Des hommes emprisonnés dans un sous-marin, on sent un début de claustrophobie qui agit sur notre corps. La noirceur de la BD ne fait qu'augmenter cette angoisse continue. L'auteur a réussi à accrocher le lecteur. Belle oeuvre à posséder absolument.
Cages
Difficile de noter ou même de parler de Cages, ouvrage que j’hésite même à appeler « bande-dessiné », tant on est à des années-lumières de la production grand-public. Pendant 500 pages Dave McKean philosophe sur l’art, son rôle dans la société, sa difficulté, mais aussi sur l’amour, la vie, la mort, la religion… Et le pire c’est que je n’ai jamais trouvé ça ennuyeux ou prétentieux. Certes certains passages sont un peu plus longuets que d’autres, mais l’ensemble reste très agréable à suivre, et certains chapitres m’ont, je pense, marqué à vie. Je pense par exemple au passage qui raconte la performance sur scène du musicien (« The angel ») le jour où il avait perdu un proche… ou la tirade d’un mari en colère et désespéré par le traumatisme religieux qu’a subi sa femme… ou encore la conversation finale sur la vie, la mort, et ce qui rend cette dernière supportable. Que de moments forts que je me vois relire régulièrement. Quant au graphisme, il est tout simplement époustouflant. Si vous avez l’occasion de feuilleter Cages dans une boutique, vous découvrirez une variété de styles graphiques incroyable, du dessin en bichromie au dessin photo-réaliste, en passant par de la peinture couleur ou des pages de roman-photos. Le mélange est osé mais jamais indigeste, et l’ensemble est vraiment d’une incroyable beauté. Une œuvre majeur de la BD (ou devrais-je dire de l’art en général), et que, même si je suis bien conscient que l’on perçoit tous une œuvre d’art différemment, vous vous devez d’avoir lu si vos papilles artistiques sont en manque d’émotions.
Magasin général
"Magasin général", une comédie truculente… Loisel et Tripp nous content la vie d’une petite paroisse du Québec : Notre Dame-des-lacs. Le scénario ne va pas chercher plus loin, on vie juste les anecdotes, les ragos et la vie au quotidien des villageois dont le magasin général est le poumon de cette communauté. Ça peut paraître un peu léger et rasant pour une série qui doit compter 3 tomes et dont le premier fait déjà 80 pages. Mais non, c’est frais, juste, dépaysant, drôle, émouvant… on ne s’ennuie pas du tout contrairement à ce qu’on pourrait croire de premier abord. Pour les dialogues les auteurs ont collaboré avec Beaulieu pour adapter en québécois compréhensible pour un lecteur français lambda et ça donne un mélange assez savoureux et atypique. Au dessin, on retrouve Loisel et Tripp. Pour faire vite, je dirais que le premier s’est occupé des crayonnés et le second de l’encrage (Tout est mieux expliqué au début de l’album). Cette collaboration donne un résultat très beau : du Loisel mais en plus… comment dire… caricatural, vous voyez ce que je veux dire ? Non ? Ben lisez l’album, vous ne le regretterez pas (;)). Les couleurs de Lapierre sont jolies et en parfaite adéquation avec les illustrations et l’ambiance.
Willow place
Cette BD traite d'ésotérisme. Une bande d'amis s'adonnent à des séances de spiritisme. Ces séances dégénèrent. Nous nous retrouvons alors avec un monstre en liberté et une des membres de ces séances se retrouve possédée par un chasseur de monstre. Tout cela dans le Londres aristocratique de la fin du 19ième siècle. Willow place est une BD superbe, les dessins sont très beaux, très détaillés et les couleurs sont tout bonnement magnifiques. Mais il y a mieux encore : les dialogues châtiés et délicieusement surannés sont un véritable régal. Seul bémol les polices d'écriture choisies, bien que fort jolies, demandent parfois un petit effort (ou une bonne loupe) tant elles sont petites. L'histoire, sans être du Agatha Christie, est suffisamment touffue pour tenir le lecteur en haleine. Mon principal regret? que cette oeuvre soit un one shot et non un pilote de série... A bon entendeur...