Je suis définitivement fan des oeuvres de Yuu Watase... Ayashi ne Ceres n'échappe pas à la règle!! Les graphismes sont toujours très beaux, et ici, c'est la galerie des personnages entourant les deux héros (Aya et Toya) qui est la plus intéressante!! Je suis fan de madame Kyou et de sa conduite en voiture^^, ainsi que de Chidori, très drôle, et Shuro, personnage à la psychologie assez torturée...
Voilà, voilà, j'en ai assez dit. Ah si:attention, l'ambiance est tout de même TRES TRES glauque, il faut pas trop être sensible (enfin, je crois...)
Voilà ce que j'appelle une excellente surprise ! Et pour un premier essai dans l'univers impitoyable de la bande dessinée, Reutimann et Gabus ont réussi ma foi un fort bel essai (dans le sens rugbystique du terme) qu'il va leur falloir transformer dans le prochain album, mais je suis confiant ! Pourquoi ?
Reprenons depuis le début : Valbert et ses amis sont de joyeux libertaires libertins et anarchistes dans une dictature imaginaire. Les villes de ce royaume se trouvent toutes sur des promontoires rocheux, reliés par des ponts au reste du royaume. Valbert, lui, vit dans une ancienne carrière qu'il a aménagée pour ses besoins courants.
Au début de cette histoire, Valbert et ses amis ne sont guère plus que des anarchistes de tavernes. Autrement dit, ils restent inoffensifs, ils sont le poil à gratter des gouvernants, mais cela ne va pas plus loin. Pourtant les choses s'emballeront suite à la rencontre... mouvementée... que Valbert fera avec un jeune orphelin. A partir de là, tout s'accélérera.
Tout l'intérêt de cette histoire est là, dans la transformation d'un anarchiste bon vivant en révolutionnaire. Car c'est bien vers une révolution que nous dirigent les auteurs, avec un certain talent.
Je n'ai aucune certitude mais vu l'ambiance générale, les paysages, cette histoire pourrait tout à fait se situer dans l'arrière-pays niçois. Et cela m'amène à faire un parallèle avec une autre oeuvre que j'aime beaucoup qui est le Lalin de Baudoin. Ce côté de générosité un peu folle, ce sens de l'honneur si particulier de Valbert me font tendre vers cette autre histoire de révolution, réelle celle-là.
D'ailleurs, le dessin de Reutimann me semble être l'enfant illégitime qu'aurait pu avoir... Baudoin avec... les images d'Epinal ! Je sais, la comparaison est osée et j'ai un peu tendance à m'emballer, mais lorsque l'on aime, on perd vite le sens de la mesure. Et j'aime vraiment beaucoup ce que j'ai découvert là !
Si ces quelques lignes ne vous convainquent pas, je vous encourage à lire le 4ème de couverture. Vous y trouverez un texte de présentation de l'album prévu initialement en préface et signé Jean-Luc Bideau. Peut-être connaissez-vous ce comédien truculent ? Alors si vous ne suivez pas mes mots, suivez les siens ! Mais de toute façon, cela reste à vous de voir.
Mais entre nous, si vous passez à côté de cet album... vous le regretterez !
Le premier tome de ce dyptique m'ayant fasciné, j'attendai beaucoup du second volume et je n'ai pas été déçu, bien au contraire.
Le trait de Fanny Montgermont s'affirme. Et si le premier tome m'a évoqué le travail d'Algésiras sur sa série Candélabres, ici, l'évocation est différente... En fait, grâce à la couleur, je me suis senti projeté dans un univers très proche de celui d'Hayao Myazaki. L'auteure a parfaitement réussi à transmettre une ambiance poétique à cette histoire à la trame sombre. L'effet de "flouté" de nombreuses scènes crée une sensation étrange, comme si la réalité (de l'histoire) se scindait entre le présent et le rêve...
De plus, ce dessin si particulier colle parfaitement à l'histoire et Fanny Montgermont a également réussi à garder le cap de son scénario. Même si j'ai trouvé l'histoire trop condensée sur les dernières pages... les méfaits du 48CC ? Peut-être... Mais c'est là un défaut bien mineur et négligeable au vu du plaisir de lecture que m'a laissé cet album.
En résumé, nous avons un trait prometteur, une mise en couleur excellente et un scénario attachant bien que sombre par moment... cela reste à vous de voir...
Mais qu'est-ce que vous attendez ?
Encore un très bon album de Gotlib. Les histoires sont toujours aussi salaces (mais aussi marrantes!) que dans Rhââ Lovely. L'auteur ne suit aucune règle, il ne connaît pas les tabous.
Les scénarii sont tout bonnement géniaux : Saint-Denis qui cherche sa tête au ciel, le père Noël qu'on prend pour le satyre du 7ème étage, etc...
Les dessins sont bons, les couleurs correspondent parfaitement (attention, dans l'intégrale, c'est en noir et blanc). Pour moi, de la grande bd!!
Au fait, pour les personnes qui n'aiment pas trop les bds salaces, achetez seulement le tome 2, c'est beaucoup moins trash.
Un des meilleurs albums de Margerin, bien qu'il ne soit pas très connu. On rigole à chaque page, et pas seulement en fin de gags comme dans beaucoup d'autres bds. Les clins d'oeil et les détails sont partout: en un mot, génial!
Bien qu'il soit assez âgé, l'album n'a pas trop vieilli.
Les dessins ne sont pas magnifiques (c'est ce qui prive cette bd du 5/5), mais c'est amplement rattrapé. Du grand Margerin!
Avouons-le : la couverture et le sujet (le récit des luttes ouvrières dans les Mauges) peuvent en rebuter plus d'un... Mais voilà, comme pour Rural !, Davodeau fait encore mouche avec ce nouvel album documentaire. Car l'originalité de Davodeau est là : un style peu commun (faire du documentaire en BD), un récit précis (l'auteur fait un vrai travail de recherche historique) avec une vraie proximité et tendresse pour les destins qu'il évoque.
Alors voici donc Davodeau enquêtant sur la culture militante des habitants de la région des Mauges (sud du Maine et Loire) de 1945 à 1981 à travers deux personnes communes mais aussi un peu spéciales : ses parents.
On va y découvrir les conditions particulières de travail dans des usines de production où le taylorisme fait encore des siennes ainsi que les mouvements militants qui vont petit à petit s'intensifier pour lutter efficacement pour les droits des travailleurs.
Alors bien sûr, le récit ne fait pas beaucoup d'éloges pour le patronat, ce qui pourra déplaire à certains. Cependant, il faut bien situer le récit dans son contexte historique et puis l'auteur donne la parole à ses parents sans pour autant donner son avis personnel (à chacun de se faire son opinion en toute connaissance de causes).
Ne soyez donc pas rebuté par le sujet, l'histoire des Mauges peut paraître trop locale, mais elle est à l'image de ce qui s'est passé dans bon nombre de régions françaises avec une particularité : le rôle important de la religion dans cette région ultra-catholique dans la défense des ouvriers (une nouveauté à l'époque alors que l'église était plus proche de la noblesse qu'autre chose). Là encore, Davodeau ne tombe pas dans le piège de la propagande gratuite pour l'église catholique : il décrit purement et simplement les faits.
Un dernier mot sur les dessins noir et blanc de l'auteur : il sont sublimes. Ce n'est pas que Davodeau va révolutionner le monde de la BD par son coup de crayon, mais le dessinateur maîtrise parfaitement l'exercice difficile du documentaire-BD, avec des allers-retours dans passé. Là encore, les "Les mauvaises Gens" est une réussite.
Bref, tout comme Rural !, c'est un album incontournable par sa qualité et son originalité.
Voilà une bien belle histoire de vengeance, en effet...
Le scénario d'Yves Sente est bien maîtrisé, classique, réservant son lot de chausses-trapes, de pièges, de fausses pistes, un lot qui sied à toute bonne histoire de ce genre. Bien sûr, la référence à l'oeuvre d'Alexandre Dumas n'est pas un hasard, puisque Sente s'inscrit dans cette veine d'intrigues et de faux-semblants. Un scénario magnifié par le dessin, que dis-je, la peinture de Gregorz Rosinski, de toute beauté la plupart du temps, même si certaines cases me semblent juste esquissées. Un très beau diptyque, à conseiller au grand public.
En cinéma comme en BD, je n'aime pas le Western. Que voulez-vous... les goûts et les couleurs...
Et pourtant : Lune d'argent sur Providence m'a fait changer d'avis.
Côté dessin tout d'abord : j'adore. Un vrai travail sur la lumière qui met en valeur des décors somptueux. Des couleurs chatoyantes, un trait simple et précis. Les planches sont d'une rare qualité. Le style est au RDV et colle parfaitement au thème Western.
Côté ambiance, on se situe entre Western, Policier et Fantastique, avec une héroïne charmante et mystérieuse (tombera-t-elle amoureuse du gentil shérif ?)
Un excellent 1er tome... on attend la suite avec impatience !
Un vrai coup de coeur pour cette BD qui m'a réconcilié avec le Western !
Si vous n’aviez qu’un album à lire ce mois- çi , lisez « le désespoir du singe ».
Déjà avec un titre aussi énigmatique que beau vous ne pouvez que succomber à la tentation.
En outre la couverture est, à mon avis, une des plus belles de cette année 2006.
Pourtant, ne connaissant pas du tout l’œuvre d’ Alfred , mais uniquement celle de Peyraud ( et encore simplement comme dessinateur) j’ai tout de suite été conquis par cette bande dessinée.
Une romance pour ne pas dire une histoire romantique dans un monde Kafkaïen, où des mystérieux chantiers d’irrigations semblent indispensables au pouvoir en place, dont le bras armé ressemble à des êtres difformes.
Dans cet univers prêt à exploser, deux êtres, un peu bohèmes, un peu fous mais surtout amoureux vont bouleverser l’ordre établi.
Car il s’agit bien de cela, d’une histoire d’amour, magnifiquement dessiné et mise en scène, sur un fond dramatique.
Beaucoup de références et d’allusions dans cet opus ( on songe notamment au « dictateur » de Chaplin , pour le contexte ; scènes sur les toits, la répression, la fuite programmée du pays, )
Un dessin élastique ( les personnages semblent fait en caoutchouc ) d’Alfred, magnifique, servi par les couleurs forts réussies de Delf.
Lecture indispensable pour tout bédéphile qui se respecte.
Faites comme moi,ne demander qu’à tomber sous le charme de Vespérine.
Ma bd coup de cœur du moment
Quelle maîtrise dans le dessin et le scénario de cette bande dessinée!
Je suis resté sous le charme de cette histoire fantastique, où les légendes celtiques côtoient le surnaturel.
Le scénario d'Oger semble sortir tout droit d'une rencontre entre Edgar Allan Poe et Anatole le Braz, tant il est prenant.
Un découpage parfait. L’idée, tant de fois utilisée en bd ou en littérature, de l’écrivain (Edgar Saint- Preux, tiens le même prénom qu'Allan Poe!) recueillant les paroles d’un témoin de l’histoire, fonctionne à merveille. On baigne vraiment dans l’ambiance inquiétante de ce village breton (malgré l’avertissement des auteurs, je sais, moi, où se trouve le village de Trébernec) de la fin du 19ème siècle.
Un petit regret : on ne sait toujours pas d’où sortent ces étranges « petites bêtes », véritables gremlins locaux.
De la magie, des légendes, un mystère, de l'amour, le tout servi sur un dessin en couleurs directes de Prugne,
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Ayashi No Ceres
Je suis définitivement fan des oeuvres de Yuu Watase... Ayashi ne Ceres n'échappe pas à la règle!! Les graphismes sont toujours très beaux, et ici, c'est la galerie des personnages entourant les deux héros (Aya et Toya) qui est la plus intéressante!! Je suis fan de madame Kyou et de sa conduite en voiture^^, ainsi que de Chidori, très drôle, et Shuro, personnage à la psychologie assez torturée... Voilà, voilà, j'en ai assez dit. Ah si:attention, l'ambiance est tout de même TRES TRES glauque, il faut pas trop être sensible (enfin, je crois...)
Valbert
Voilà ce que j'appelle une excellente surprise ! Et pour un premier essai dans l'univers impitoyable de la bande dessinée, Reutimann et Gabus ont réussi ma foi un fort bel essai (dans le sens rugbystique du terme) qu'il va leur falloir transformer dans le prochain album, mais je suis confiant ! Pourquoi ? Reprenons depuis le début : Valbert et ses amis sont de joyeux libertaires libertins et anarchistes dans une dictature imaginaire. Les villes de ce royaume se trouvent toutes sur des promontoires rocheux, reliés par des ponts au reste du royaume. Valbert, lui, vit dans une ancienne carrière qu'il a aménagée pour ses besoins courants. Au début de cette histoire, Valbert et ses amis ne sont guère plus que des anarchistes de tavernes. Autrement dit, ils restent inoffensifs, ils sont le poil à gratter des gouvernants, mais cela ne va pas plus loin. Pourtant les choses s'emballeront suite à la rencontre... mouvementée... que Valbert fera avec un jeune orphelin. A partir de là, tout s'accélérera. Tout l'intérêt de cette histoire est là, dans la transformation d'un anarchiste bon vivant en révolutionnaire. Car c'est bien vers une révolution que nous dirigent les auteurs, avec un certain talent. Je n'ai aucune certitude mais vu l'ambiance générale, les paysages, cette histoire pourrait tout à fait se situer dans l'arrière-pays niçois. Et cela m'amène à faire un parallèle avec une autre oeuvre que j'aime beaucoup qui est le Lalin de Baudoin. Ce côté de générosité un peu folle, ce sens de l'honneur si particulier de Valbert me font tendre vers cette autre histoire de révolution, réelle celle-là. D'ailleurs, le dessin de Reutimann me semble être l'enfant illégitime qu'aurait pu avoir... Baudoin avec... les images d'Epinal ! Je sais, la comparaison est osée et j'ai un peu tendance à m'emballer, mais lorsque l'on aime, on perd vite le sens de la mesure. Et j'aime vraiment beaucoup ce que j'ai découvert là ! Si ces quelques lignes ne vous convainquent pas, je vous encourage à lire le 4ème de couverture. Vous y trouverez un texte de présentation de l'album prévu initialement en préface et signé Jean-Luc Bideau. Peut-être connaissez-vous ce comédien truculent ? Alors si vous ne suivez pas mes mots, suivez les siens ! Mais de toute façon, cela reste à vous de voir. Mais entre nous, si vous passez à côté de cet album... vous le regretterez !
Elle
Le premier tome de ce dyptique m'ayant fasciné, j'attendai beaucoup du second volume et je n'ai pas été déçu, bien au contraire. Le trait de Fanny Montgermont s'affirme. Et si le premier tome m'a évoqué le travail d'Algésiras sur sa série Candélabres, ici, l'évocation est différente... En fait, grâce à la couleur, je me suis senti projeté dans un univers très proche de celui d'Hayao Myazaki. L'auteure a parfaitement réussi à transmettre une ambiance poétique à cette histoire à la trame sombre. L'effet de "flouté" de nombreuses scènes crée une sensation étrange, comme si la réalité (de l'histoire) se scindait entre le présent et le rêve... De plus, ce dessin si particulier colle parfaitement à l'histoire et Fanny Montgermont a également réussi à garder le cap de son scénario. Même si j'ai trouvé l'histoire trop condensée sur les dernières pages... les méfaits du 48CC ? Peut-être... Mais c'est là un défaut bien mineur et négligeable au vu du plaisir de lecture que m'a laissé cet album. En résumé, nous avons un trait prometteur, une mise en couleur excellente et un scénario attachant bien que sombre par moment... cela reste à vous de voir... Mais qu'est-ce que vous attendez ?
Rhâ-Gnagna
Encore un très bon album de Gotlib. Les histoires sont toujours aussi salaces (mais aussi marrantes!) que dans Rhââ Lovely. L'auteur ne suit aucune règle, il ne connaît pas les tabous. Les scénarii sont tout bonnement géniaux : Saint-Denis qui cherche sa tête au ciel, le père Noël qu'on prend pour le satyre du 7ème étage, etc... Les dessins sont bons, les couleurs correspondent parfaitement (attention, dans l'intégrale, c'est en noir et blanc). Pour moi, de la grande bd!! Au fait, pour les personnes qui n'aiment pas trop les bds salaces, achetez seulement le tome 2, c'est beaucoup moins trash.
Y'a plus de jeunesse
Un des meilleurs albums de Margerin, bien qu'il ne soit pas très connu. On rigole à chaque page, et pas seulement en fin de gags comme dans beaucoup d'autres bds. Les clins d'oeil et les détails sont partout: en un mot, génial! Bien qu'il soit assez âgé, l'album n'a pas trop vieilli. Les dessins ne sont pas magnifiques (c'est ce qui prive cette bd du 5/5), mais c'est amplement rattrapé. Du grand Margerin!
Les Mauvaises Gens
Avouons-le : la couverture et le sujet (le récit des luttes ouvrières dans les Mauges) peuvent en rebuter plus d'un... Mais voilà, comme pour Rural !, Davodeau fait encore mouche avec ce nouvel album documentaire. Car l'originalité de Davodeau est là : un style peu commun (faire du documentaire en BD), un récit précis (l'auteur fait un vrai travail de recherche historique) avec une vraie proximité et tendresse pour les destins qu'il évoque. Alors voici donc Davodeau enquêtant sur la culture militante des habitants de la région des Mauges (sud du Maine et Loire) de 1945 à 1981 à travers deux personnes communes mais aussi un peu spéciales : ses parents. On va y découvrir les conditions particulières de travail dans des usines de production où le taylorisme fait encore des siennes ainsi que les mouvements militants qui vont petit à petit s'intensifier pour lutter efficacement pour les droits des travailleurs. Alors bien sûr, le récit ne fait pas beaucoup d'éloges pour le patronat, ce qui pourra déplaire à certains. Cependant, il faut bien situer le récit dans son contexte historique et puis l'auteur donne la parole à ses parents sans pour autant donner son avis personnel (à chacun de se faire son opinion en toute connaissance de causes). Ne soyez donc pas rebuté par le sujet, l'histoire des Mauges peut paraître trop locale, mais elle est à l'image de ce qui s'est passé dans bon nombre de régions françaises avec une particularité : le rôle important de la religion dans cette région ultra-catholique dans la défense des ouvriers (une nouveauté à l'époque alors que l'église était plus proche de la noblesse qu'autre chose). Là encore, Davodeau ne tombe pas dans le piège de la propagande gratuite pour l'église catholique : il décrit purement et simplement les faits. Un dernier mot sur les dessins noir et blanc de l'auteur : il sont sublimes. Ce n'est pas que Davodeau va révolutionner le monde de la BD par son coup de crayon, mais le dessinateur maîtrise parfaitement l'exercice difficile du documentaire-BD, avec des allers-retours dans passé. Là encore, les "Les mauvaises Gens" est une réussite. Bref, tout comme Rural !, c'est un album incontournable par sa qualité et son originalité.
La Vengeance du Comte Skarbek
Voilà une bien belle histoire de vengeance, en effet... Le scénario d'Yves Sente est bien maîtrisé, classique, réservant son lot de chausses-trapes, de pièges, de fausses pistes, un lot qui sied à toute bonne histoire de ce genre. Bien sûr, la référence à l'oeuvre d'Alexandre Dumas n'est pas un hasard, puisque Sente s'inscrit dans cette veine d'intrigues et de faux-semblants. Un scénario magnifié par le dessin, que dis-je, la peinture de Gregorz Rosinski, de toute beauté la plupart du temps, même si certaines cases me semblent juste esquissées. Un très beau diptyque, à conseiller au grand public.
Lune d'argent sur Providence
En cinéma comme en BD, je n'aime pas le Western. Que voulez-vous... les goûts et les couleurs... Et pourtant : Lune d'argent sur Providence m'a fait changer d'avis. Côté dessin tout d'abord : j'adore. Un vrai travail sur la lumière qui met en valeur des décors somptueux. Des couleurs chatoyantes, un trait simple et précis. Les planches sont d'une rare qualité. Le style est au RDV et colle parfaitement au thème Western. Côté ambiance, on se situe entre Western, Policier et Fantastique, avec une héroïne charmante et mystérieuse (tombera-t-elle amoureuse du gentil shérif ?) Un excellent 1er tome... on attend la suite avec impatience ! Un vrai coup de coeur pour cette BD qui m'a réconcilié avec le Western !
Le Désespoir du Singe
Si vous n’aviez qu’un album à lire ce mois- çi , lisez « le désespoir du singe ». Déjà avec un titre aussi énigmatique que beau vous ne pouvez que succomber à la tentation. En outre la couverture est, à mon avis, une des plus belles de cette année 2006. Pourtant, ne connaissant pas du tout l’œuvre d’ Alfred , mais uniquement celle de Peyraud ( et encore simplement comme dessinateur) j’ai tout de suite été conquis par cette bande dessinée. Une romance pour ne pas dire une histoire romantique dans un monde Kafkaïen, où des mystérieux chantiers d’irrigations semblent indispensables au pouvoir en place, dont le bras armé ressemble à des êtres difformes. Dans cet univers prêt à exploser, deux êtres, un peu bohèmes, un peu fous mais surtout amoureux vont bouleverser l’ordre établi. Car il s’agit bien de cela, d’une histoire d’amour, magnifiquement dessiné et mise en scène, sur un fond dramatique. Beaucoup de références et d’allusions dans cet opus ( on songe notamment au « dictateur » de Chaplin , pour le contexte ; scènes sur les toits, la répression, la fuite programmée du pays, ) Un dessin élastique ( les personnages semblent fait en caoutchouc ) d’Alfred, magnifique, servi par les couleurs forts réussies de Delf. Lecture indispensable pour tout bédéphile qui se respecte. Faites comme moi,ne demander qu’à tomber sous le charme de Vespérine. Ma bd coup de cœur du moment
L'Auberge du Bout du Monde
Quelle maîtrise dans le dessin et le scénario de cette bande dessinée! Je suis resté sous le charme de cette histoire fantastique, où les légendes celtiques côtoient le surnaturel. Le scénario d'Oger semble sortir tout droit d'une rencontre entre Edgar Allan Poe et Anatole le Braz, tant il est prenant. Un découpage parfait. L’idée, tant de fois utilisée en bd ou en littérature, de l’écrivain (Edgar Saint- Preux, tiens le même prénom qu'Allan Poe!) recueillant les paroles d’un témoin de l’histoire, fonctionne à merveille. On baigne vraiment dans l’ambiance inquiétante de ce village breton (malgré l’avertissement des auteurs, je sais, moi, où se trouve le village de Trébernec) de la fin du 19ème siècle. Un petit regret : on ne sait toujours pas d’où sortent ces étranges « petites bêtes », véritables gremlins locaux. De la magie, des légendes, un mystère, de l'amour, le tout servi sur un dessin en couleurs directes de Prugne, Jubilatoire.