Une belle découverte que voici !
Cyrille est un auteur à suivre, je l’ai déjà dit (voir mon avis sur A la lettre près). J’apprécie son graphisme qui reste au stade de crayonnés poussés. Il a su développer un style bien à lui qui se démarque des productions de masse. Le découpage est un peu déconcertant de prime abord mais une seconde lecture révèle tout le talent de l’auteur. En effet, il passe d’une séquence à l’autre sans aucune transition. Pourtant, le fil conducteur est bien présent (cette fameuse malle) et l’imbrication des séquences les unes avec les autres finissent par y trouver un sens. Déroutant, je vous le disais. Mais une fois ce style narratif assimilé, on savoure pleinement ce récit, à la fois drôle, ironique et absurde. Bref, un mélange des genres plutôt réussi.
Petit bémol : son prix, sans nul doute justifié par la qualité de l’objet mais qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. Dommage, . . .
Ayant acheté cette bd dès sa sortie, c’est seulement maintenant que je la lis. Sans pouvoir situer l’auteur, je reconnais dans ses dessins un petit air familier. Un rapide coup d’œil sur BDT et je me rends compte qu’il a réalisé Chemins de Fer que j’ai lu récemment (et que j’ai bien apprécié). Comme quoi, quand un style plait . . .
Avec cet album, Cyrille Pomès matérialise une idée qui m’a longtemps travaillé. Et si, pour une fois, le récit débutait par sa fin et se terminait par son commencement ? Idée à la fois saugrenue, loufoque et séduisante mais pas facile à mettre en œuvre. Cyrille l’a concrétisé avec brio ! J’apprécie beaucoup sa narration sous forme de courts chapitres et ses dialogues acidulés. Il arrive à insuffler une atmosphère très particulière qui se retrouve un peu d’ailleurs dans Chemins de Fer. Cet album retrace le parcours d’un homme qui a couché sur papier ses idéaux étant ado. Cette lettre refait surface 23 ans après. C’est l’occasion pour lui de faire le bilan de sa vie, tant sentimentale que professionnelle. Un récit réfléchit et superbement mis en images. Une réussite.
Alors oui, pour ces raisons, cet album est culte à mes yeux. Un auteur à suivre de près . . .
J'ai acheté cette série juste parce que c'est du Pontarolo et que son style graphique me plaît au-delà du raisonnable. Les pages dégagent de la chaleur, les couleurs brûlantes semblent être sorties tout droit d'un brasier. Les traits particuliers des personnages et des perspectives un peu arrondies, comme vues au travers d'un prisme, donnent une originalité unique aux dessins de cet auteur.
Le scénario est quant à lui magistral, on peut s'attendre à une histoire donnant juste dans l'absurde : dieu, sous l'apparence d'Elvis et vivant dans une cannette de coca ! La première chose qui nous vient à l'esprit est de penser que c'est un grand n'importe quoi, mais le coup est porté et la curiosité prend le dessus, où veut donc en venir l'auteur ? L'histoire met quelques planches à se mettre en place et jusque-là rien d'extraordinaire…, mais par la suite la surprise est totale.
L'auteur nous offre une critique caustique et parfois acerbe de la société américaine - et de la société en général, - ainsi que de celle de dieu (sans majuscule, pourquoi en aurait-il une ?) dans son meilleur rôle, celui d'ivrogne égoïste qui ne s'intéresse qu'à son verre de whisky et aux femmes bien charpentées. Tout une myriade de personnages plus improbables les uns que les autres vont se retrouver autour de James et embarqués dans des aventures rocambolesques empreintes de tragédie, d'humour, de tristesse, de mort et de miracles douteux. Je ne sais pas si je survivrai à l'attente de la suite.
Après l’excellent Batman - Rire et Mourir de Alan Moore, Brian Azzarello s’intéresse à son tour au mythique super méchant de Gotham. Il nous dresse un portrait « au jour le jour » du Joker, raconté par un de ses hommes de main. Il n’y a presque pas de scenario (Joker sort de prison et se venge des criminels qui ont empiété sur son territoire pendant son absence), pas de vraie fin… il s’agit presque d’un « roman graphique », d’un reportage sur la vie quotidienne du Joker, ses amis, ses soirées, ses massacres horribles, ses coups de blues… Cela donne une profondeur que peu de « super méchants » peuvent se vanter d’avoir, et de la crédibilité aux actes répugnants de ce personnage qui choisit de se vautrer dans la folie plutôt que de faire face à la vie.
D’autres super méchants de Gotham font leur apparition, ainsi que le grand Batman lui-même en toute fin de BD… mais très brièvement, et de façon presque anecdotique. Non, le vrai héro de cette BD, c’est le Joker.
Le dessin de Lee Bermejo est superbe, très moderne, et colle parfaitement à la violence et l’hystérie ambiante.
Une œuvre indispensable pour les amateurs de Gotham.
J'ai bien aimé le tome 1.
La seule réserve que j'émettrais, la plupart des gags étaient déjà connus et exploités par les différentes BD du même genre : Joe Bar Team, Moto râleuses et "Sam Speed".
C'est vrai Joe Bar Team est LA référence dans le domaine motard, les gags toujours aussi drôles et d'actualité, mais par contre les motos dessinées commencent à faire "anciennes". Alors que dans Même pas peeur (ainsi que Moto râleuses), on y voit des motos d'aujourd'hui :)
Concernant le tome 2. Les motos toujours aussi récentes, avec un souci du détail vraiment poussé. On a vraiment plaisir à regarder les dessins.
Concernant le vocabulaire et les blagues, personnellement je n'ai eu aucun souci pour les comprendre et les apprécier (mais c'est vrai... je suis motard). Pour information, pour aider les non-initiés à l'univers de la moto, SATO a mis un dictionnaire au début de la BD. Mais c'est vrai, rien ne vaut le vécu pour comprendre toute la subtilité de certains gags.
Une BD ose aller au-devant de ce peuple qui a toujours subi de nombreuses situations d'ostracisme, voire d'extermination que sont les Gitans. C'est Kkrist Mirror, dessinateur de presse, qui en se rendant à plusieurs reprises au fameux pèlerinage des Saintes-Maries de la Mer, qui nous permet d'en savoir un peu plus sur cet évènement religieux de première importance.
Les gens du voyage y sont montrés dans un contexte festif, à un moment où ils arrivent des quatre coins de l'Europe pour se recueillir autour de processions et de rituels très codés. L'ensemble des planches sont des instantanés, des croquis tout droit sortis des carnets de voyage de l'auteur, et on sent tout son respect, voire sa fascination dans son trait et ses commentaires. Les hommes, les femmes et les enfants sont beaux, riants, graves, recueillis, détendus...
C'est pas mal, le trait réaliste de l'auteur permet à ces instantanés de garder le cachet de l'authenticité. A noter que la partie "croquis" est complétée par des textes de spécialistes des Gitans, un enseignant et un ethnologue qui connaissent vraiment leur univers. Seul petit hic, on ne rentre pas vraiment dans leur intimité, Mirror reste un spectateur assez passif, c'est dommage pour qu'on comprenne pleinement les motivations et la ferveur entourant ce pèlerinage.
On est loin, enfin, d’une histoire destinée aux moins de douze ans… Le fantastique, ces dernières années, nous montrait les vampires comme des super héros, et non comme des créatures surnaturelles. Les séries HBO ont pour habitude de considérer qu’elles s’adressent à des personnes intelligentes et cultivées. C’est l’impression que l’on a quand on se plonge dans la lecture de « Lord Faureston ». Et c’est foutrement agréable…
Le rythme est dû à un savant découpage, et pas à des scènes d’action éparpillées en nombre susceptible de donner le change. Le rythme est associé -très faussement- à la vitesse. Ici, l’affaire est admirablement démontrée: le dialogue, le peaufinage des personnalités, les rapports de séduction (peut-être le centre absolu de ce qu‘est une histoire réellement vampirique), créent le rythme, sans artifice. Et c’est, encore une fois, une vraie histoire vampirique.
Le surnaturel est par essence difficile à admettre, et rare, pour le moins, ce qui est ici mis en place avec une justesse étonnante, car c’est par le truchement du personnage principal -le colérique Drake- que l’on est confronté à l’étrange. En cela, nous avons une œuvre totalement « stokerienne ».
Etonnant. Et parfait. Aucune inquiétude quant à la suite. Juste une terrible impatience…
Plusieurs œuvres littéraires, dessinées ou non, m'ont beaucoup marqué. Clandestine en fait clairement partie, du moins son premier tome. On y découvre les rêveries et l'apprentissage de la vie d'une petite fille (la scénariste apparemment), abandonnée par sa mère et "élevée" par sa grand-mère et son arrière-grand-mère.
Le dessin plutôt épuré, très expressif, est aussi très beau. Je ne connais pas le dessinateur, et son style a l'air différent de ce qu'il fait d'habitude d'après ce que j'ai pu lire, mais j'avoue avoir adoré son trait de crayon sur Clandestine.
Clandestine est une œuvre poétique comme j'en ai rarement vu, plein de sensibilité et de tendresse, sonnant particulièrement juste dans la vision du monde de cette enfant. J'ai souvent eu les tripes nouées, parfois la larme à l'œil, et toujours pour pas grand chose : une simple attitude, ou une pensée tendre, le tout appuyé par ce dessin extrêmement fort.
Une BD qui ne parlera peut-être pas à tout le monde, mais une merveille à mes yeux.
Heureuse surprise, inattendue !
Souvent entendu parler, jamais lu, je me disais, bêtement, que ce héros n’allait pas m’intéresser et pourtant nous avons à faire, là, à un très bon thriller avec un personnage principal bigrement bien rendu …
Une pauvre jeune femme russe, prostituée, contre son gré par son mari dès son arrivée sur le sol américain, va tout faire pour s'extraire de toute cette horreur. Elle est aidée par un chef comptable du FBI notre héros.
Mon résumé simplifié n'est pas très alléchant ?
Evidemment je n’en dis pas trop mais, de ce départ, je dirai banal, notre si bon scénariste, nous sort une histoire magistralement mise en œuvre et en scène, bien pensée, agréable à lire, ou le faux-semblant, cohabite avec humanité familiale, détresse psychologique, personnage abject dénué de sentiments etc.
Comme le dit Pol cette série ne paie pas de mine. Dessins juste corrects, personnage principal attachant mais pour qui, à première vue, on ressentirait plutôt indifférence qu’admiration. Pourtant c’est bien cela qu'il advient à la lecture de cette série. Ce personnage banal va se révéler, et forcer notre admiration, sans que cela paraissent bizarre ou irréaliste, on se dit juste que l’on ne s’attendait pas à cela de lui. Qu’il est moins sot qu’il n'y paraît, jusqu’au moment ou on se rend compte qu’il est juste plus intelligent que nous, ou, du moins, plus intelligent que moi. (Pas difficile dirons certain…je ne relèverais pas…).
Ne pas se fier aux apparences… ou plutôt si ! Ainsi on a de très bonne surprise à la lecture de cette série.
Un scénario captivant bien construit bien réfléchi bien en aval. Du bon boulot. Pour tous les amateurs de polar, que du bonheur !
Un dessin pas extra, mais finalement cela aide à banalisé le héros.
Un cadre, un univers vraiment crédible et agréable.
Les personnalités des protagonistes sont au petit oignon, avec un coup de cœur pour notre comptable.
(16/20)
Nous sommes en 1971. Jack Kirby quitte Marvel où il travaillait et dépose sa table à dessin chez DC. Il y restera jusqu’en 1976 où il repartira à nouveau chez Marvel.
Mais pendant ces cinq années, Kirby créera de nouvelles séries et plantera les bases d’une de ses plus belles : Kamandi.
A son départ, les aventures de ce « garçon » seront reprises par un collectif d’auteurs.
Mais cette présente série, c’est du « pur jus Jack Kirby ».
L’histoire générale est simple : celle de la survie d’un garçon, le dernier de la race humaine, dans un monde qu’il a connu mais qui, ravagé, n’existe plus.
Et j’ai apprécié, comme encore maintenant, ainsi qu’une très large frange du lectorat de l’époque. Il faut dire que le décor général planté fait penser à celui de »La planète des singes ». Qui plus est, les aventures d’une personne isolée dans un monde inconnu, hostile même, ont toujours eu de l’attrait (ex : Robinson Crusoë).
Nonobstant ce postulat, Kirby est quand même arrivé à innover, tant dans les décors que dans les « personnages ». Il joue aussi des atmosphères, balance de nombreuses et nouvelles idées, ne se restreint pas dans l’action et –souvent- en met plein la vue grâce à sa maîtrise graphique.
Un trait vif, sec, nerveux est ainsi mis au service d’une série qui l’est tout autant.
Un peu, si pas, oublié de la nouvelle génération de lecteurs, Kamandi ne l’est pas des « anciens » et fait toujours –comme je le constate souvent- l’objet de l’attention de collectionneurs dans des bourses lors de festivals BD.
Une chouette création.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Chemins de Fer
Une belle découverte que voici ! Cyrille est un auteur à suivre, je l’ai déjà dit (voir mon avis sur A la lettre près). J’apprécie son graphisme qui reste au stade de crayonnés poussés. Il a su développer un style bien à lui qui se démarque des productions de masse. Le découpage est un peu déconcertant de prime abord mais une seconde lecture révèle tout le talent de l’auteur. En effet, il passe d’une séquence à l’autre sans aucune transition. Pourtant, le fil conducteur est bien présent (cette fameuse malle) et l’imbrication des séquences les unes avec les autres finissent par y trouver un sens. Déroutant, je vous le disais. Mais une fois ce style narratif assimilé, on savoure pleinement ce récit, à la fois drôle, ironique et absurde. Bref, un mélange des genres plutôt réussi. Petit bémol : son prix, sans nul doute justifié par la qualité de l’objet mais qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. Dommage, . . .
A la lettre près
Ayant acheté cette bd dès sa sortie, c’est seulement maintenant que je la lis. Sans pouvoir situer l’auteur, je reconnais dans ses dessins un petit air familier. Un rapide coup d’œil sur BDT et je me rends compte qu’il a réalisé Chemins de Fer que j’ai lu récemment (et que j’ai bien apprécié). Comme quoi, quand un style plait . . . Avec cet album, Cyrille Pomès matérialise une idée qui m’a longtemps travaillé. Et si, pour une fois, le récit débutait par sa fin et se terminait par son commencement ? Idée à la fois saugrenue, loufoque et séduisante mais pas facile à mettre en œuvre. Cyrille l’a concrétisé avec brio ! J’apprécie beaucoup sa narration sous forme de courts chapitres et ses dialogues acidulés. Il arrive à insuffler une atmosphère très particulière qui se retrouve un peu d’ailleurs dans Chemins de Fer. Cet album retrace le parcours d’un homme qui a couché sur papier ses idéaux étant ado. Cette lettre refait surface 23 ans après. C’est l’occasion pour lui de faire le bilan de sa vie, tant sentimentale que professionnelle. Un récit réfléchit et superbement mis en images. Une réussite. Alors oui, pour ces raisons, cet album est culte à mes yeux. Un auteur à suivre de près . . .
James Dieu
J'ai acheté cette série juste parce que c'est du Pontarolo et que son style graphique me plaît au-delà du raisonnable. Les pages dégagent de la chaleur, les couleurs brûlantes semblent être sorties tout droit d'un brasier. Les traits particuliers des personnages et des perspectives un peu arrondies, comme vues au travers d'un prisme, donnent une originalité unique aux dessins de cet auteur. Le scénario est quant à lui magistral, on peut s'attendre à une histoire donnant juste dans l'absurde : dieu, sous l'apparence d'Elvis et vivant dans une cannette de coca ! La première chose qui nous vient à l'esprit est de penser que c'est un grand n'importe quoi, mais le coup est porté et la curiosité prend le dessus, où veut donc en venir l'auteur ? L'histoire met quelques planches à se mettre en place et jusque-là rien d'extraordinaire…, mais par la suite la surprise est totale. L'auteur nous offre une critique caustique et parfois acerbe de la société américaine - et de la société en général, - ainsi que de celle de dieu (sans majuscule, pourquoi en aurait-il une ?) dans son meilleur rôle, celui d'ivrogne égoïste qui ne s'intéresse qu'à son verre de whisky et aux femmes bien charpentées. Tout une myriade de personnages plus improbables les uns que les autres vont se retrouver autour de James et embarqués dans des aventures rocambolesques empreintes de tragédie, d'humour, de tristesse, de mort et de miracles douteux. Je ne sais pas si je survivrai à l'attente de la suite.
Joker
Après l’excellent Batman - Rire et Mourir de Alan Moore, Brian Azzarello s’intéresse à son tour au mythique super méchant de Gotham. Il nous dresse un portrait « au jour le jour » du Joker, raconté par un de ses hommes de main. Il n’y a presque pas de scenario (Joker sort de prison et se venge des criminels qui ont empiété sur son territoire pendant son absence), pas de vraie fin… il s’agit presque d’un « roman graphique », d’un reportage sur la vie quotidienne du Joker, ses amis, ses soirées, ses massacres horribles, ses coups de blues… Cela donne une profondeur que peu de « super méchants » peuvent se vanter d’avoir, et de la crédibilité aux actes répugnants de ce personnage qui choisit de se vautrer dans la folie plutôt que de faire face à la vie. D’autres super méchants de Gotham font leur apparition, ainsi que le grand Batman lui-même en toute fin de BD… mais très brièvement, et de façon presque anecdotique. Non, le vrai héro de cette BD, c’est le Joker. Le dessin de Lee Bermejo est superbe, très moderne, et colle parfaitement à la violence et l’hystérie ambiante. Une œuvre indispensable pour les amateurs de Gotham.
Même pas peeur...
J'ai bien aimé le tome 1. La seule réserve que j'émettrais, la plupart des gags étaient déjà connus et exploités par les différentes BD du même genre : Joe Bar Team, Moto râleuses et "Sam Speed". C'est vrai Joe Bar Team est LA référence dans le domaine motard, les gags toujours aussi drôles et d'actualité, mais par contre les motos dessinées commencent à faire "anciennes". Alors que dans Même pas peeur (ainsi que Moto râleuses), on y voit des motos d'aujourd'hui :) Concernant le tome 2. Les motos toujours aussi récentes, avec un souci du détail vraiment poussé. On a vraiment plaisir à regarder les dessins. Concernant le vocabulaire et les blagues, personnellement je n'ai eu aucun souci pour les comprendre et les apprécier (mais c'est vrai... je suis motard). Pour information, pour aider les non-initiés à l'univers de la moto, SATO a mis un dictionnaire au début de la BD. Mais c'est vrai, rien ne vaut le vécu pour comprendre toute la subtilité de certains gags.
Gitans
Une BD ose aller au-devant de ce peuple qui a toujours subi de nombreuses situations d'ostracisme, voire d'extermination que sont les Gitans. C'est Kkrist Mirror, dessinateur de presse, qui en se rendant à plusieurs reprises au fameux pèlerinage des Saintes-Maries de la Mer, qui nous permet d'en savoir un peu plus sur cet évènement religieux de première importance. Les gens du voyage y sont montrés dans un contexte festif, à un moment où ils arrivent des quatre coins de l'Europe pour se recueillir autour de processions et de rituels très codés. L'ensemble des planches sont des instantanés, des croquis tout droit sortis des carnets de voyage de l'auteur, et on sent tout son respect, voire sa fascination dans son trait et ses commentaires. Les hommes, les femmes et les enfants sont beaux, riants, graves, recueillis, détendus... C'est pas mal, le trait réaliste de l'auteur permet à ces instantanés de garder le cachet de l'authenticité. A noter que la partie "croquis" est complétée par des textes de spécialistes des Gitans, un enseignant et un ethnologue qui connaissent vraiment leur univers. Seul petit hic, on ne rentre pas vraiment dans leur intimité, Mirror reste un spectateur assez passif, c'est dommage pour qu'on comprenne pleinement les motivations et la ferveur entourant ce pèlerinage.
D
On est loin, enfin, d’une histoire destinée aux moins de douze ans… Le fantastique, ces dernières années, nous montrait les vampires comme des super héros, et non comme des créatures surnaturelles. Les séries HBO ont pour habitude de considérer qu’elles s’adressent à des personnes intelligentes et cultivées. C’est l’impression que l’on a quand on se plonge dans la lecture de « Lord Faureston ». Et c’est foutrement agréable… Le rythme est dû à un savant découpage, et pas à des scènes d’action éparpillées en nombre susceptible de donner le change. Le rythme est associé -très faussement- à la vitesse. Ici, l’affaire est admirablement démontrée: le dialogue, le peaufinage des personnalités, les rapports de séduction (peut-être le centre absolu de ce qu‘est une histoire réellement vampirique), créent le rythme, sans artifice. Et c’est, encore une fois, une vraie histoire vampirique. Le surnaturel est par essence difficile à admettre, et rare, pour le moins, ce qui est ici mis en place avec une justesse étonnante, car c’est par le truchement du personnage principal -le colérique Drake- que l’on est confronté à l’étrange. En cela, nous avons une œuvre totalement « stokerienne ». Etonnant. Et parfait. Aucune inquiétude quant à la suite. Juste une terrible impatience…
Clandestine
Plusieurs œuvres littéraires, dessinées ou non, m'ont beaucoup marqué. Clandestine en fait clairement partie, du moins son premier tome. On y découvre les rêveries et l'apprentissage de la vie d'une petite fille (la scénariste apparemment), abandonnée par sa mère et "élevée" par sa grand-mère et son arrière-grand-mère. Le dessin plutôt épuré, très expressif, est aussi très beau. Je ne connais pas le dessinateur, et son style a l'air différent de ce qu'il fait d'habitude d'après ce que j'ai pu lire, mais j'avoue avoir adoré son trait de crayon sur Clandestine. Clandestine est une œuvre poétique comme j'en ai rarement vu, plein de sensibilité et de tendresse, sonnant particulièrement juste dans la vision du monde de cette enfant. J'ai souvent eu les tripes nouées, parfois la larme à l'œil, et toujours pour pas grand chose : une simple attitude, ou une pensée tendre, le tout appuyé par ce dessin extrêmement fort. Une BD qui ne parlera peut-être pas à tout le monde, mais une merveille à mes yeux.
Lloyd Singer (Makabi)
Heureuse surprise, inattendue ! Souvent entendu parler, jamais lu, je me disais, bêtement, que ce héros n’allait pas m’intéresser et pourtant nous avons à faire, là, à un très bon thriller avec un personnage principal bigrement bien rendu … Une pauvre jeune femme russe, prostituée, contre son gré par son mari dès son arrivée sur le sol américain, va tout faire pour s'extraire de toute cette horreur. Elle est aidée par un chef comptable du FBI notre héros. Mon résumé simplifié n'est pas très alléchant ? Evidemment je n’en dis pas trop mais, de ce départ, je dirai banal, notre si bon scénariste, nous sort une histoire magistralement mise en œuvre et en scène, bien pensée, agréable à lire, ou le faux-semblant, cohabite avec humanité familiale, détresse psychologique, personnage abject dénué de sentiments etc. Comme le dit Pol cette série ne paie pas de mine. Dessins juste corrects, personnage principal attachant mais pour qui, à première vue, on ressentirait plutôt indifférence qu’admiration. Pourtant c’est bien cela qu'il advient à la lecture de cette série. Ce personnage banal va se révéler, et forcer notre admiration, sans que cela paraissent bizarre ou irréaliste, on se dit juste que l’on ne s’attendait pas à cela de lui. Qu’il est moins sot qu’il n'y paraît, jusqu’au moment ou on se rend compte qu’il est juste plus intelligent que nous, ou, du moins, plus intelligent que moi. (Pas difficile dirons certain…je ne relèverais pas…). Ne pas se fier aux apparences… ou plutôt si ! Ainsi on a de très bonne surprise à la lecture de cette série. Un scénario captivant bien construit bien réfléchi bien en aval. Du bon boulot. Pour tous les amateurs de polar, que du bonheur ! Un dessin pas extra, mais finalement cela aide à banalisé le héros. Un cadre, un univers vraiment crédible et agréable. Les personnalités des protagonistes sont au petit oignon, avec un coup de cœur pour notre comptable. (16/20)
Kamandi
Nous sommes en 1971. Jack Kirby quitte Marvel où il travaillait et dépose sa table à dessin chez DC. Il y restera jusqu’en 1976 où il repartira à nouveau chez Marvel. Mais pendant ces cinq années, Kirby créera de nouvelles séries et plantera les bases d’une de ses plus belles : Kamandi. A son départ, les aventures de ce « garçon » seront reprises par un collectif d’auteurs. Mais cette présente série, c’est du « pur jus Jack Kirby ». L’histoire générale est simple : celle de la survie d’un garçon, le dernier de la race humaine, dans un monde qu’il a connu mais qui, ravagé, n’existe plus. Et j’ai apprécié, comme encore maintenant, ainsi qu’une très large frange du lectorat de l’époque. Il faut dire que le décor général planté fait penser à celui de »La planète des singes ». Qui plus est, les aventures d’une personne isolée dans un monde inconnu, hostile même, ont toujours eu de l’attrait (ex : Robinson Crusoë). Nonobstant ce postulat, Kirby est quand même arrivé à innover, tant dans les décors que dans les « personnages ». Il joue aussi des atmosphères, balance de nombreuses et nouvelles idées, ne se restreint pas dans l’action et –souvent- en met plein la vue grâce à sa maîtrise graphique. Un trait vif, sec, nerveux est ainsi mis au service d’une série qui l’est tout autant. Un peu, si pas, oublié de la nouvelle génération de lecteurs, Kamandi ne l’est pas des « anciens » et fait toujours –comme je le constate souvent- l’objet de l’attention de collectionneurs dans des bourses lors de festivals BD. Une chouette création.