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Par Erik
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Quartier lointain
Quartier lointain

C’est un chef d’œuvre ! C’est loin du manga traditionnel que je pouvais imaginer. Une très grande émotion se dégage de cette lecture. Peu de BD y arrive. L’auteur Taniguchi est sensible et subtil. Cette BD retrace l’histoire d’un homme de 48 ans replongé dans son enfance mais avec des yeux d’adulte. Et ainsi il peut mieux comprendre certains évènements de sa vie incompréhensible aux yeux d’un enfant. C'est une manière idéale et originale de se poser des questions très importantes que l’on n’a pas forcément la maturité de se poser lorsqu’on est gamin. On retrouve dans le dessin des visages des personnages toute la nostalgie que l’auteur a voulu faire passer ainsi que ces souvenirs touchants que l'on découvre au détour d'un chemin. Cet album révèle une grande douceur de la part de l'auteur, et également un sens aigu de la nécessité de compréhension et de tolérance. On découvre non seulement une touche poétique et philosophique mais également de l'humour dans le fait de vivre les situations cocasses que peut générer un tel intervertissement. Le retour dans le passé sous une approche toute nouvelle est une expérience incroyable que nous fait partager l'auteur. Cette BD m’a donné envie de découvrir les autres œuvres de cette auteur comme Le Journal de mon père ou encore Un ciel radieux. Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.75/5

14/02/2007 (MAJ le 11/02/2008) (modifier)
Par Chelmi
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série XIII
XIII

"XIII" le Jason Bourne de la BD. J’ai longtemps été allergique à ce genre de dessins réalistes ce qui fait que j’ai toujours repoussé de lire cette série à succès (Ça vaut aussi pour d’autres tel que : Blueberry, Thorgal ... et consort.). Mais en fait, après une vraie lecture, et pas un simple feuilletage, j’ai décelé ce qui me gênais vraiment: la couleur (Petra), qui pour moi n’est pas du tout raccord avec les traits réalistes de Vance. Sur les premiers tomes, c’est trop flashy, et sur l’ensemble, les aplats ne sont pas assez travaillés. Il y a un décalage gênant, c’est comme si on regardait le dernier blockbuster hollywoodien bourré de sublimes effets spéciaux mais en noir et blanc. D’autant plus dommage que lorsqu’on compare avec le rendu des magnifiques couvertures en couleurs directes, y a de quoi ce dire que le talent était là pour faire quelque chose de vraiment exceptionnel. J’ai fini par réussir à faire abstraction de la couleur, et apprécié les décors et les paysages. Les visages aussi sont bons. En revanche les corps des personnages en dépit du fait qu’ils soient réussi (surtout celui des femmes ! :8 ) sont quasi interchangeables (en distinguant bien sûr les deux sexes). Il y a un manque d’originalité de ce côté là, comblé par des garde-robes bien variées. Le scénario de Van Hamme raconte l’histoire d’un homme devenu amnésique à la recherche de son passé et de son identité. C’est une aventure bourrée de renversements invraisemblables avec son lot de complots, trahisons, guérilla, chasse au trésor... Les pointilleux qui décortiquent tout et ne supportent pas la surenchère n’aimeront pas car il y a quand même pas mal de facilité scénariste : XIII, le héros, est certes un poissard mais aussi un sacré chanceux. Mais si comme moi, vous aimez les récits complexes et alambiqués mené tambour battant, vous prendrez votre pied. Je précise que j’ai lu cette histoire d’une traite, du premier au dernier tome, en quelques jours. En dépit des 19 albums, je n’ai pas ressenti de véritables longueurs contrairement à beaucoup de lecteurs de la première heure. Le fait de ne pas avoir attendu 25 ans explique sûrement en partie cela. C’est vrai que la première partie est plus rythmée mais la seconde n’est pas inintéressante. A la fin tout est clair sur le passé du héros, et on sait qui est XIII contrairement à ce que certaine mauvaise langue prédisait. A noter qu’il y a deux tomes un peu à part dans cette série : - Le n°13 (tient donc !) qui n’est pas vraiment une bd, bien qu’il y ait tout de même quelques planches mais plutôt un trombinoscope agrémenté de la biographie des personnages tout en résumant les épisodes précédents. Au final, c’est assez dispensable. - Et le n°18, dessiné par Giraud qui fait la lumière sur le moment qui peut être considérer comme l’incident déclencheur de tout l’aventure.

11/02/2008 (MAJ le 11/02/2008) (modifier)
Par Katz
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Quartier lointain
Quartier lointain

Étrange titre, au fond, que celui-ci, qui rend très mal compte de ce qu’est ce pur instant de bonheur. Car, après l’avoir refermé, je ne sais comment aurait dû s’appeler Quartier Lointain (ce n’est de toute façon pas à moi d’en décider), mais j’ai la sensation persistante que ce titre lui sied très mal. Peut-être un « Le Voyageur du Temps » (ce qui aurait induit un effet intéressant avec la scène finale, mais aurait risqué d’être un peu trop convenu, certes) ? En tout cas, voilà un merveilleux titre que j’ai bien failli ne jamais découvrir. La faute à un exergue pour le moins imbécile : « Qui n’a jamais rêvé de revivre son enfance ? ». Eh bien, aussi étonnant que cela soit pour le rédacteur à l’esprit étroit de cette question, il arrive qu’une enfance ne soit pas le doux cocon de rose que la pub nous vend, et qu’elle devrait certes être, si nous vivions tous au Paradis. De plus, cette question-titre semblait ouvrir la voie à une histoire d’une sirupeuse niaiserie, sur l’enfance gâteau, ouatée, mielleuse (et donc strictement inintéressante) du personnage principal, que j’imaginais confronté à ce grave doute existentiel : aurais-je enfin la chance de draguer trucmuche ? Mais le plus idiot, là-dedans, est que cette question ne correspond pas du tout à l’histoire de ce manga, puisque le personnage principal ne souhaite certainement pas revivre toute son enfance, celle-ci ayant été ponctuée par un drame, dont on peut dire qu’il a « structuré » le restant de son existence. En fait, la véritable question est : « si par hasard vous étiez projeté dans votre passé, pourriez-vous (voudriez-vous) le modifier afin d’éviter un drame familial qui vous a effondré ? » A priori, cette question ne connaît qu’une seule réponse : on voudrait bien, mais on ne peut pas (pour des raisons de paradoxe temporel sur lesquels on ne va pas revenir). Le sujet était donc risqué, parce qu’éculé, et susceptible du pire. Je dois d’ailleurs avouer qu’aux premières pages du retour dans le temps, j’ai craint la longue litanie nostalgique et mélancolique (« j’ai connu un tel, qui n’est plus ; et une telle qui est devenue cela, au lieu de cela ; et machin qui finit ainsi... ») qui menaçait de me déprimer gravement. Je craignais l’accumulation des scènes « cartes postales » aux tonalités sépia et larmoyantes. Mais, soudain, se produit un petit déclic, et le manga change soudain de direction. Juste un petit déclic qui modifie toute la perspective. Et le manga de devenir magique, magnifique, merveilleux, absolument passionnant. J’avais pris les deux tomes à ma bibliothèque (municipale), et je les ai dévorés d’une traite. Pour finir sur une fin pratiquement à l’image du reste. Certes point forcément celle dont j’avais rêvé, mais une fin touchante et bien menée, qui m’a totalement convaincu. Qu’en dire de plus ? Dans la petite bibliothèque municipale que je viens de redécouvrir, j’avais pris in extremis ce titre, trouvé un peu par hasard, en disant à la bibliothécaire : « Tout le monde dit que c’est magnifique » Ce à quoi, elle me répondit : « Oui, c’est aussi ce que j’ai entendu dire ». Eh bien, pour une fois, « tout le monde » a bien raison. Et, vous savez quoi ? Ce n’est que du bonheur.

11/02/2008 (modifier)
Par Sejy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Funérailles de Luce
Les Funérailles de Luce

Ouverture. Une ambiance de calme et de soleil irrigue les premières cases muettes. En compagnie de la petite Luce, gamine de six ans en vacances chez son papi, on entreprend la visite guidée d’un petit village champêtre, passage en revue obligé de lieux bucoliques et autres clichés pittoresques. Le potager du grand-père, le marché braillard, le café du coin avec ses petits vieux chamailleurs et radoteurs, une ballade qui laisse entrevoir les prémisses d’une douce peinture pastorale façon Pagnol. À un détail près : les apparitions morbides et inexpliquées d’une fillette drapée de noir et d’un homme nu décharné que Luce semble être la seule à apercevoir. La fable va vite tourner au pessimisme douloureux… En jouant sur le contraste de l’âge, l’auteur amène à hauteur de petite fille des questionnements et des préoccupations trop adultes. Une opposition de regards entre une vision innocente remplie de candeur, de révolte très enfantine et le fatalisme voire la névrose de vieillards qui semblent avoir passé leur vie à préparer la mort, à l’oublier dans un cache-cache épuisant. Une inéluctable partie d’échecs contre une grande faucheuse qui finit tôt ou tard par les mettre mat. Et l’on redoute d’entrevoir notre reflet dans ce miroir dérangeant. Car la force de l’œuvre, c’est l’empathie profonde et intense qui transpire. La narration prend son temps, étire les instants dérisoires, embrassant d’une poésie morose tous les petits riens du quotidien pour mieux nous faire éprouver la solitude et le sentiment d’abandon. En s’attardant sur les petits détails, elle évoque en nous tous ces souvenirs de campagne où chacun retrouvera sa madeleine proustienne (la bouteille de Pschitt, le pain de deux, le détour que l’on fait dans le jardin pour éviter le canard barjot, cette vieille télé noir et blanc qui débite invariablement la voix des animateurs de jeux à l’heure des repas…). Et puis il y a ce grand format avec ses cadrages et ses gros plans démesurés qui nous rapprochent tellement des personnages et nous font littéralement pénétrer dans les cases. Un degré d’intimisme tel que, dans certaines scènes, l’on se sent voyeur, si gêné d’être là. La compassion est d’autant plus violente que l’auteur contourne une sensiblerie et une pleurnicherie trop faciles en laissant parler son dessin. Une ligne très belle, magnétique, dont la justesse, la précision et l’expressivité font exploser en non-dits toute la brutalité et la puissance des émotions. Mais c’est également une grande fraîcheur que l’on ressent, quand, complices, on accompagne ces quelques protagonistes se raccrochant aux rares et insignifiants moments de bonheur que l’existence voudra encore leur accorder. Une œuvre magnifique, déchirante et méditative. Luce c’était nous. Ces vieux le sont-ils déjà aussi ?

10/02/2008 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Chéri-Bibi
Chéri-Bibi

Après lecture des 3 tomes. Enorme surprise, j'étais loin d'imaginer que cette série allait m'enthousiasmer à ce point. Je ne connaissais pas l'oeuvre originale, je ne pourrai donc pas comparer ou y faire référence. J'ai donc découvert une histoire structurée, forte de personnages sans compromis. Le dessin est impressionnant de force et de beauté : on dirait du Sorel !!!! Ce qui démontre la qualité de la partie graphique. Cette série est clairement au top de la production actuelle, elle finira forcément par trouver son public. A découvrir sans se poser de questions.

09/02/2008 (modifier)
Par AlainM
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Au nom de tous les miens
Au nom de tous les miens

Cette BD est un témoignage poignant de la vie d'un jeune homme, Martin Gray, au sein du ghetto juif de Varsovie durant la deuxième guerre mondiale. Martin a décidé de ne pas se résigner et tente de résister à ses bourreaux. Son audace, son pragmatisme, sa vitalité et sa capacité de tirer les leçons de ses échecs feront de lui un maître de la débrouillardise. Tant le scénario de Patrick Cothias (qui se base sur la biographie de Martin Gray) que le dessin de Paul Gillon sont superbes. Le dessin de Gillon est très classique et réaliste mais sans faille. Il sait montrer des atrocités sans voyeurisme ni excès. Les sentiments exprimés dans les regards et les attitudes sont justes. Les couleurs, froides et tristes, donnent à l'histoire une ambiance dramatique : on sent le froid de l'hiver et la pauvreté de la population. Quant au scénario, c'est tout simplement de l'Histoire ! Véracité des situations, profondeur des sentiments, excellente description de la vie du jeune Martin, de sa famille et de tout son peuple de plus en plus oppprimé. Cette BD permet à tous ceux qui n'ont pas vécu les atrocités de la guerre et du racisme d'avoir une idée des souffrances que les Nazis ont fait subir aux peuples sous leur domination. Il est à noter que le film de Polansky "Le pianiste" reprend un thème très similaire à cette BD. Malheureusement, la folie humaine ne s'est pas arrêtée là et maintes autres idéologies similaires sont apparues de par le monde depuis lors. Il est donc essentiel que le témoignage des quelques survivants de ce massacre continue à être diffusé pour que de telles erreurs se reproduisent le moins souvent possible. C'est pourquoi une telle BD devrait être conseillée aux étudiants car elle est instructive et passionnante à la fois. Un seul regret - et de taille ! - la série commencée en 1986 s'est arrêtée en 1987, faute de succès commercial sans doute. Il n'y a donc que deux volumes dans cette série qui en aurait mérité une douzaine au moins. Espérons qu'un jour d'autres auteurs de BD auront la bonne idée de continuer cette série...

01/02/2008 (MAJ le 08/02/2008) (modifier)
Par burnch
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Trait de craie
Trait de craie

Prix du meilleur album du Prix de la ville d'Hyères (15e festival de la B.D.) 1993. Prix des libraires 1993 (Saint-Malo, festival de BD. "Quai des bulles"). Alph'Art du meilleur album étranger 1994 (Angoulême). Prix spécial du jury (festival international de Sierre 1994). Huis clos sur une île. Atmosphère étouffante bien que venteuse. Personnages troubles. Intrigue à multiples facettes. Beauté rare des tableaux impressionnistes de Prado. Couleurs flamboyantes. Difficile de résumer en quelques mots tout l'intérêt de ce petit chef-d'oeuvre. La tenancière de l'auberge, le mur du quai, les relations étranges entre les personnages, autant de détails capitaux pour comprendre ce qui s'est passé ou ce qui aurait pu se passer... Une chose est sûre, quand vous aurez fini de le lire, vous voudrez relire, vérifier, recouper pour vous faire votre propre interprétation. Lynchien ? Peut-être... Après avoir essuyé pendant deux jours une tempête, Raul accoste sur un îlot qu'aucune carte ne signale. Un mur couvert de graffitis, un phare désaffecté, une auberge-cantine-buvette tenue par une femme et son étrange fils, des rochers, des goélands et des superstitions, voilà à quoi se résume cette île sans nom. Un autre bateau est à quai. A son bord, Ana, une femme belle et sauvage. Une drôle d'histoire se noue entre Raul et Ana, faite de silences, d'incompréhensions et de rendez-vous manqués.

08/02/2008 (modifier)
Par DELAUNAY
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Photographe
Le Photographe

Bonjour à tous. Un ami m'a prêté le tome 1 et m'a simplement dit : "- tu vas voir, c'est un peu particulier d'un point de vue purement BD, il y a aussi des photos, .... Ca te plaira ou non mais dans tous les cas il faut au moins essayer." J'ai commencé à lire ce tome, curieux et intrigué à la fois. J'avoue ne pas avoir accroché dès les premières pages tant par le sujet et le lieu que la conception. Puis après 6 ou 7 pages j'ai commencé à vraiment rentrer dans l'histoire et celle-ci est devenue prenante puisque vécue de l'intérieur, les photos sont devenues un support réaliste des images et la narration était simple, accessible même pour les non-passionnés d'histoire (dont je suis). J'ai donc énormément eu plaisir à continuer avec les 2 autres tomes. Vraiment je conseille à tous les bédéphiles d'au moins essayer un tome... pour voir. Merci à vous.

08/02/2008 (modifier)
Par fred0873
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Ordre de Cicéron
L'Ordre de Cicéron

Après maintes hésitations (ben non je n'étais pas trop attiré par le milieu des avocats), j'ai fini par me lancer. J'ai été agréablement séduit. Comme d'autre internautes l'ont souligné, cette saga fait penser aux Maîtres de l'Orge et avec pour ma part un zeste de Largo Winch en plus. C'est bourré d'intrigue, le premier volume consacré à l'histoire des 2 copains de classe est tout simplement fabuleux. Le second tome démarre sur une accusation, c'est assez troublant. Les dessins quant à eux sont impeccables, les expressions des personnages sont bien rendues. Vivement avril prochain pour la parution du nouvel opus.

07/02/2008 (modifier)
Couverture de la série Effleurés
Effleurés

J'ai lu cet album hier soir. Il était tard, j'étais fatigué, et pourtant, malgré ses 70 pages bien pesées, je n'ai pas pu arrêter de le lire avant de l'avoir fini. Je ne vais pas répéter ce qui a déjà été largement dit précédemment. Simplement ajouter que pour moi, cet album présente un trait assez rare et extrêmement précieux : quand on l'a fini et qu'on le referme, on est encore plongé dedans. Ce matin j'y pense encore, et d'ici quelques jours je le relirai. Car cette histoire a beau pouvoir sembler banale, elle est construite et présentée avec une réelle richesse. De ces richesses qui fleurent le vécu, qui titillent plein de choses chez le lecteur, et qui font ressentir. Un bon cru, très marquant.

07/02/2008 (modifier)