Les derniers avis (9563 avis)

Couverture de la série Aspic Détectives de l'étrange
Aspic Détectives de l'étrange

J'ai beaucoup aimé. Le dessin est rond, pas trop réaliste, les couleurs un peu sombres, mais le Paris du XIX est bien rendu. Le scénario mélange agréablement tout les poncifs et clichés de l'époque et on retrouve avec plaisir le chevalier Dupin et une agréable héroïne ... ainsi qu'un sympathique "jeune" homme. Ça me fais penser au "Arcanes du midi-minuit" ... en mieux ! Certes, le second tome est un poil condensé et l'histoire aurait pu se conter sur 3 tomes, mais c'est en général le défaut inverse que je reproche aux série ... interminables .... Un franc succès, j'attends la suite avec impatience.

02/07/2011 (modifier)
Couverture de la série Freaks' Squeele
Freaks' Squeele

Cela faisait longtemps qu'une BD de pur divertissement ne m'avait autant enthousiasmé. Et pourtant, j'avais quelques doutes au départ. Style emprunté aux mangas (dessin et dynamique), école de super-héros/sorciers/etc..., rythme trépidant, arts martiaux, bestiaire classique du fantastique, gothisme "burtonien", références cinématographiques en pagaille et surtout pour le cinéma-bis... Bref, je m'étais dit que ce Florent Maudoux, malin (dans le sens péjoratif d' "opportuniste"), avait mis dans sa marmite à peu près tout ce qui a bien marché ces dernières années pour en faire une ratatouille peu digeste. Et effectivement, ce n'est pas faux, dans un sens. Sauf que... elle se révèle non seulement très digeste, cette ratatouille, mais même succulente... comme une Succube Pizza. Et ce n'est pas la moindre des qualités de Maudoux d'avoir su créer une série aussi bourrative sans que le lecteur se sente balloné. Au contraire, tout au long de quatre tomes bien épais et mouvementés, la qualité ne faiblit pas et on ne ressent aucune lassitude. Il n'est pas nécessaire de se lancer dans une longue analyse mais seulement constater que la sauce prend, à la fois par ses ingrédients déjà cités et admirablement introduits mais aussi et surtout par cette "Maudoux touch" dans l'art de les accomoder : le second degré, la loufoquerie et même la déconne permanente n'empêche pas ses histoires de rester très cohérentes et bien équilibrées. Et puis, chaque tome est un feu d'artifice d'inventivité, les scènes anthologiques ne manquant pas (la scène des paréos à la piscine, les hommes-biscuits en pleine insurrection, la course-poursuite en pédalo, etc...). Quant aux personnages, ils crèvent les pages de leur forte présence. Avec le trio de tête bien sûr (Ombre, l'homme-loup discret dont émane une force tranquille, Chance la démonette pétillante et malicieuse et Xiong-Mao la charismatique et gracieuse adepte d'un art martial inédit d'une belle élégance : le Flamendo) formant une équipe gagnante de choc et de charme, quel que soit l'ordre dans lequel on les place. Mais aussi certains seconds rôles tels que Sablon, Scipio, Amanite ou l'impressionnant Funérailles, tous également mémorables. En fait, chaque personnage est intéressant, quel que soit son importance. J'ajoute que, malgré l'intention de l'auteur de faire passer un bon moment au lecteur sans se prendre la tête, Maudoux glisse aussi, au milieu de cette mêlée dantesque jubilatoire, une petite critique des institutions bien pensantes et ne se gêne pas pour montrer, goguenard, tout le dédain qu'il voue aux petits saints trop propres sur eux et, à l'inverse, son amour pour les freaks, les marginaux, les cancres, les losers, les habitués du dernier rang mais qui possèdent en eux bien des ressources. Ce que sont ces personnages principaux tellement attachants. Bref, je pensais avoir toutes les raisons de me méfier et j'ai été emballé. A dévorer.

01/07/2011 (modifier)
Par pol
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Savane - La Saga des Munroe (Les Munroe)
Savane - La Saga des Munroe (Les Munroe)

Les Munroe s'inscrit dans la tradition des grandes sagas familiales et ce premier tome met l'eau à la bouche. L'entrée en matière est prenante dès les premières pages. Superbes paysages au coeur de la savane, puis plongée dans l'exploitation de café familiale et découverte assez directe des protagonistes. Les relations familiales sont loin d'être au beau fixe, entre le père avide de pouvoir qui prépare son remariage et les enfants pas franchement unis non plus. L'un deux vient de s'évader de prison, la police est à ses trousses... Ah la jolie entrée en matière que voilà ! Le scénario est efficace et rondement mené. On arrive déjà à sentir que certains personnages sont troubles, le mystère entourant la cupalbilité du fils est bien prenant, pareil pour ce qui entoure le mariage du père qui ressemble tellement plus à une union de raison que de passion. Alors oui l'histoire de famille qui mélange affaires, pouvoir et trahison, ce n'est pas très novateur. Mais les amateurs de récits d'aventures ne seront pas déçu. Le cadre est bien choisi, l'Afrique nous dépayse un peu et ce début d'intrigue laisse espérer une suite de qualité. Il y a là pas mal d'éléments qui donnent envie de suivre cette série avec grand intrêt. Tome 2 Suite de ces belles aventures avec un second tome tout aussi prenant que le premier. Le dessin est vraiment agréable. Le trait met tout autant en valeur les personnages que les paysages africains. On continue à profiter de l'ambiance mise en place. L'intrigue continue à se dérouler de manière linéaire. Pas de gros rebondissement ou de péripéties à couper le souffle. Non, tout est plus en nuances, plus subtile et c'est cette fluidité de l'histoire qui est plaisante. On en apprend un peu plus sur les déboires judiciaires du fils, sur la vie amoureuse du père, sur les intentions de certains autres protagonistes. Nul doute qu'il faudra quand même juger la série sur son intégralité, voir si ce rythme posé tient la route jusqu'au bout, mais pour le moment ça se lit avec grand plaisir.

29/06/2010 (MAJ le 30/06/2011) (modifier)
Par Everlast
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Sergent-Major Bowen
Sergent-Major Bowen

J'ai accroché tout se suite à cette histoire de ces deux "Têtes brulées", pilotes d'essai d'une mystérieuse agence militaire américaine ultra secrète dans les années 50. Fan et quelque peu connaisseur des mystères de la fameuse Zone 51, je me suis dit que je n'allais pas découvrir grand chose avec cet album. Erreur ! J'ai été agréablement surpris de voir que l'auteur Gil Formosa a complétement revisité les thèmes chers à cette zone 51 pour nous livrer une histoire dense pleine de rebondissements, d'aventure et d'actions. Pourtant, le plus intéressant à mon avis, c'est la relation amicale entre les deux pilotes qui ont l'air d'avoir un lourd passé ensemble, d'où une relation pour le moins conflictuelle qui n'est pas due seulement à leurs taux de testostérones élevés. Un autre thème qu'aborde l'auteur c'est le thème de l'identité : qui est ce Bowen ? Pourquoi fait-il ce qu'il fait ? Comment se fait-il qu'il porte comme un fardeau un passé truffé de trous de mémoire épisodiques ? D'autant plus que les autres personnages ne sont pas aussi stéréotypés qu'on pourrait le croire au premier abord. Finalement, tout est bien plus subtil qu'il n'y paraît. Plein de mystères, de manipulations, de complots, de non-dits, le tout dessiné avec force et dynamisme dans un découpage parfaitement maîtrisé, utilisant des angles de vue impressionnants surtout dans les scènes d'espace, ce qui ne m'a complétement emballé. Bref, mission accomplie pour ce tome 1 : me faire rêver. J'attends donc la suite avec impatience pour voir si l'auteur confirme cet essai réussi.

29/06/2011 (modifier)
Par Superjé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Complot
Le Complot

Une BD parlant d'un document ayant une importance capitale dans l'histoire du XXème siècle (même si j'en avais jamais entendu parler avant) par le grand Will Eisner ne pouvait que m'intéresser. Le travail de recherche d'Eisner est impressionnant, et il nous offre une enquête et un documentaire romancé très dense, très complet (avec des extraits des protocoles et de l'ouvrage copié), assez intéressant. Il m'est arrivé de décrocher à certains passages du livre, mais dans l'ensemble, ce "Complot" possède un scénario en béton (j'aime aussi beaucoup la partie contemporaine de l'histoire). Et le dessin d'Eisner (dont c'est le premier album que je lis) est, comme on peut s'y attendre génial. Il utilise un style semi-réaliste, avec de beaux décors, de personnages avec de bonnes têtes drôles. Eisner joue aussi pas mal avec les ombres avec son magnifique lavis. Un must qui doit être lu pour enfin tirer un trait sur cette supercherie.

27/06/2011 (modifier)
Couverture de la série Mojo
Mojo

Une légende, LA légende : celle du blues. De sa naissance dans les années 20 à sa reconnaissance planétaire dans les années 80. Une image d’Epinal : celle du gratteux noir américain issu du Delta et parti à l’aventure en quête d’une gloire aléatoire. Un récit prenant : Mojo. Magnifique, vraiment. D’une part, il y a ce personnage principal, ce Slim Whitemoon, tellement crédible qu’il m’est difficile d’admettre qu’il n’a pas existé ! Son histoire s’incruste dans l’Histoire tel un rubis dans une couronne : c’est du travail d’orfèvre. Et par ce biais, grâce à cette porte d’accès, ce sont milles et unes histoires légendaires et souvent véridiques du blues qui défilent tout au long de ce récit. Et ne vous attendez pas à un récit à l’eau de rose. Ce Slim a bien des côtés détestables mais il est, par ailleurs, tellement attachant que je n’ai pu que l’aimer. Entre les galères, les rencontres marquantes et une reconnaissance éphémère, son parcours, tellement semblable à celui des bluesmen de cette époque, interpelle, touche, amuse, séduit… On songe à John Lee Hooker, à Muddy Waters, mais aussi et surtout à tous ces inconnus qui écumèrent les bars ou la rue en rêvant d’un jour pouvoir enregistrer un 45T. Et tout cela sans tomber dans le mélo, car notre heureux bluesman reste d’une désinvolture face au succès et aux échecs telle que rien ne semble dramatique. C’est parfois triste, c’aurait pu, à l’occasion, être franchement traumatisant, mais toujours, la passion du blues reprend le dessus. Et ce récit se transforme alors en une leçon de vie. Les auteurs semblent nous crier : il a vécu… avec des galères mais avec passion… IL A VECU ! Car cela ne fait aucun doute : les auteurs aiment le blues et sa légende. Cela se sent et se ressent. Ce récit vibre telle une corde de guitare. Et que dire du trait de Georges Van Linthout, sinon qu’il est parfait pour ce genre de récit ! Un noir et blanc très lisible et tout en émotion. Son style clair a vraiment gagné en profondeur depuis qu’il est passé à la technique du lavis. Il a une âme mais n’a rien perdu de son expressivité. Une âme… c’est le mot juste… celle du blues, de la passion qui va au-delà de la reconnaissance et des douleurs… Quel album !!!!

27/06/2011 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Neige Fondation
Neige Fondation

Etonnant que ce prequel d'une série très populaire ait aussi peu d'avis... Peut-être du fait qu'elle s'en détache quand même pas mal, surtout sur le plan du graphisme. Poli et Hostache ont un style très différent de celui de Christian Gine, mais sans en avoir encore la maturité ils n'en ont pas les tics. C'est un style réaliste, qui a besoin d'encore pas mal de progression, mais il est assez efficace. Les ambiances me semblent bien posées, les looks des personnages, en particulier les Croque-mitaines, sont intéressants aussi. Bref, j'aime bien, et suis curieux de voir leur progression. Sur le plan du scénario, c'est Eric Adam qui hérite de l'univers de Convard. Sa construction est intéressante, mais ce premier tome me semble un peu "sage", ça manque de véritables rebondissements malgré l'inévitable cliffhanger de fin de tome. La suite arrive vite, le tome 2 sortira au mois d'août. Je reste encore réservé quant à ma note, mais mon petit doigt me dit qu'avec le patronage de Convard ce prequel peut être vraiment intéressant.

25/06/2011 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Kirouek
Kirouek

Un drôle de conte… Une parabole sur le livre, et sa disparition progressive, rendant la vie morne et grise, littéralement. Au milieu de la morosité ambiante, un homme, Barnabé, qui résiste encore et toujours, préservant le dernier arbre, et par là même le dernier livre, le dernier espoir. L’arbre est déjà en lui-même une allégorie de la connaissance, et le lien (au-delà de celui, évident, constitué par le bois) avec le livre est tout trouvé. A partir de là, Nicolas Poupon va construire un conte plutôt bien fichu, assez facile à comprendre même pour les plus jeunes (disons à partir de 8 ans), emmenant le lecteur à réfléchir sur la place du livre dans la société. On pourra arguer que l’histoire est un tantinet longue pour son propos, mais l’idée de départ et l’argument sont vraiment intéressants. Le trait de Nicolas Poupon a forcément évolué, gagné en maturité depuis que Kirouek est sorti, mais sa patte est tout de même reconnaissable, malgré quelques menus tics de jeunesse. La mise en scène et les cadrages me semblent vraiment bons, et le travail sur la couleur –indissociable du propos- tout à fait approprié. Il faut savoir que l’auteur en a retouché et redessiné une partie pour la réédition de 2011, augmentant bien sûr le niveau d’ensemble Un conte incontournable.

24/06/2011 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Désespoir du Singe
Le Désespoir du Singe

Nous découvrons une histoire d’amour dramatique dans une ville située au bord d’une mer intérieure qui se meurt dans un contexte politique répressif. C’est une immersion dans un univers particulier que souligne un dessin très raffiné d’Alfred avec un trait surprenant (voir les silhouettes difformes représentant les forces de l’ordre) et des couleurs plutôt froides. J'ai franchement aimé cette audace graphique. Nous avons également là des personnages charismatiques très attachants ainsi que des sujets abordés assez intéressants comme l’agriculture intensive qui assèche une mer intérieure, le terrorisme de grande ampleur comme forme de révolution, la lutte contre l’oppression. Il y aura également de la poésie et du lyrisme ainsi que des scènes romantiques. Bref, beaucoup d’ingrédients réunis pour une brillante saga sur fond révolutionnaire. Le second tome est encore plus oppressant, plus sombre et plus tragique que le premier. C’est tout à fait le genre de choses qui me plaisent. L'histoire se scinde en deux pour suivre la destinée tragiques de deux couples en pleine tourmente politique dans un climat de répression aveugle. Ce récit politique et romantique me subjugue littéralement au point de devenir culte. C'est assez rare pour le souligner quand l’alchimie de la symbiose parfaite se produit. Le troisième tome marque l'apothéose du drame qui se joue. J'ai été littéralement abasourdi par ce récit romanesque. On pourra certes objecter que le trio amoureux est assez classique dans la littérature. Cependant, la démonstration est parfaite dans sa virtuosité. On remarquera que les personnages dits secondaires ont tous un très grand rôle à jouer. Ils évoluent en ayant une véritable psychologie propre. Et puis, il y a ce contexte de révolution réprimée dans le sang qui rappelle incontestablement l'actualité de ce qui peut se passer à toute époque dans un endroit du globe. Les régimes totalitaires sont malheureusement légions ! Il y a réellement un équilibre parfait entre le récit individuel et l'histoire de ce peuple. Je reprocherai juste à ce dernier tome une action assez longue sur l'épisode ferroviaire. Pour le reste, j'ai été plus que comblé. C'est de la grande bd qui va malheureusement passée inaperçue dans le flot des productions actuelles. Si vous avez la chance de découvrir cette trilogie, n'hésitez pas ! Je maintiens fermement ma note culte. Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5

14/02/2007 (MAJ le 24/06/2011) (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Sept Missionnaires
Sept Missionnaires

A parcourir les différents avis ici même je dois être l’un des rares à apprécier la série Sept de Delcourt sur son ensemble. En effet j’apprécie les petits paris comme celui là permettant de mettre en scène à chaque fois sur un récit complet 7 personnages avec des contextes et personnalités dissociables. Du pur divertissement en somme à l’instar d’une série télé comme la quatrième dimension avec ses histoires individuelles autour d’un même thème. Il y a donc des hauts et des bas comme dans toute série et ici on touche le haut du panier… C’est donc avec grand plaisir que j’ai relu ce Sept Missionnaires, un des rares titres à faire l’unanimité et survendu par le scénariste de De Capes et De Crocs. Peut être moins à l’aise dans l’exercice du One Shot donc attendu au tournant, Ayroles contourne la principale difficulté de la série, à savoir la présentation des personnages en un tour de main par un procédé bien malin : chacun des missionnaires représente en fait un des sept péchés capitaux !!! Inutile donc de perdre la moitié du récit à nous en faire les origines, ces pittoresques moines sont amenés dans une introduction réussie qui déride et donne le ton directement à cette histoire de conversion catholique ! En effet nos bons moines (dont un sacré petit lutin lubrique dont on se demande clairement ce qu’il fiche dans les ordres) ont pour mission de convertir de sanguinaires vikings vers le catholicisme en des temps obscurs où les têtes tombent plus facilement que les pièces d’argent dans le bénitier ! Forcément tout ne va pas exactement se dérouler comme prévu et si on perd l’absurde de Garulfo et les alexandrins de DCEDC, Ayroles n’a rien perdu de son talent à nous raconter une bonne histoire aussi divertissante que drôle. Quand en plus ses lignes sont desservies par un dessinateur talentueux comme Critone que je ne connaissais pas et des couleurs pastel de toute beauté, on ne peut qu’être enchantés de la balade zygomatique de ces sept farfelus en robe de bure ! La dernière page renvoie directement à la première par une inversion de certains rôles démontrant au passage tout le bien fondé des auteurs pour les religions et c’est très très fort !!! Avec 7 Psychopathes et 7 Yakusas, cette relecture bon enfant du film Mission avec Robert de Niro mérite amplement sa place sur podium et j’espère vivement revoir cette fine équipe sur un autre projet d’aussi bonne envergure :)

24/06/2011 (modifier)