Je possédais déjà la version Mimolette, mais j’ai craqué pour la réédition plus récente de L’Association, dans un format un peu plus grand (même si ça n’apporte pas forcément grand-chose pour le dessin). La couverture, un peu psychédélique, est plutôt chouette, et Winshluss a ajouté une nouvelle histoire de 8 pages en fin de volume.
Toujours est-il que c’est un petit album très sympa, que je vous recommande chaudement. Le dessin de Winshluss est classique pour lui, c’est-à-dire qu’il n’est pas « classique » du tout !, avec un trait underground un peu trash, que j’aime bien de toute façon.
L’album regroupe plusieurs histoires plus ou moins longues. Un petit nombre de personnages (dont Pat Boon donc) vivent diverses mésaventures, au départ indépendamment les uns des autres, mais peu à peu tous se retrouvent imbriqués dans une « intrigue » commune.
C’est Noir, parfois trash, avec des personnages qui pourraient avoir un look « disneyen » (une sorte de Clarabelle par exemple), mais le traitement s’éloigne carrément des canons de Walt ! L’humour noir distillé par Winshluss dynamise ces petits récits (parfois de simples strips).
De toute façon, Winshluss est un auteur original, créatif, qui sait très bien renouveler les classiques, en leur donnant une orientation, de la vie. Si vous ne l’aviez pas déjà remarqué, c’est bien sûr un auteur que j’aime beaucoup (je crois posséder toutes ses publications, et plusieurs sont parmi mes lectures préférées).
Oui, bon, peut-être que c'est un peu exagéré de mettre 4 ... Mais soyons honnête, les deux premières histoires (bien qu'ayant déjà été visibles dans Doggybags) sont tout de même très sympathiques à relire et collent bien à l'ensemble de l'univers de Freak's Squeele. On y retrouve avec plaisir Masiko et ses lames de choc pour des combats dantesques. C'est divertissant et toujours plaisant à lire. Et bien dessiné en plus.
Mais c'est surtout pour la troisième partie que cette BD vaut le coup : un dessin sans pareil qui évolue progressivement, dans une mise en scène très inspirée. L'auteur nous présente Masiko du point de vue du père de Petit Panda, et c'est tout bonnement enchanteur. On sent toute la volonté de Florent Maudoux de retransmettre la beauté et le charme de cette tueuse. C'est époustouflant !
Une BD qui reste dans l'idée de la série Freak's Squeele et qui n'a sans doute pas un intérêt immense si vous ne la connaissez pas. Mais sinon, franchement, ça vaut le coup d'oeil. Surtout le coup d'oeil.
J'ai vraiment adoré le premier tome. Le personnage du croque mort est génial et original à souhait. Charismatique, énigmatique, on sent tout de suite qu'il cache des choses qu'on a hâte de découvrir. L'intrigue apporte vent de fraicheur et renouveau au western. Un sans faute pour ce début de série.
Si j'ai aimé la suite, je serais tout de même légèrement moins enthousiaste (au point d'hésiter entre 3 et 4 étoiles). Une fois que notre héros a livré quelques secrets de son passé, il perd un peu de son charme et de son coté original, à mes yeux en tout cas. C'est aussi un peu le cas de l'intrigue dans le second cycle ou lors de son duel-poursuite avec le vilain docteur Jeronimus Quint, on s'évertue à le faire passer pour le vilain méchant qui sème la mort derrière lui. Plus que le terrible ogre au final. On se retrouve dans une histoire de vengeance coute que coute où le "rôle" de croque mort passe au second plan.
Les personnages secondaires sont importants et bien trouvés. Le dessin est vraiment excellent. Et bien sur l'histoire est très plaisante, même si comme indiqué ci dessus, je trouve qu'elle baisse en qualité en livrant ses secrets. Au final Undertaker est un western original et prenant qui apporte son petit quelque chose au genre et qui mérite amplement son succès.
Voilà une série que j’avais vue il y a bien longtemps trainer dans des médiathèques, mais sans que j’aie jamais eu envie de la lire. Il faut dire que la tête du personnage, en couverture du premier tome, avait des airs de dessin au compas, comme « au brouillon » et qu’à l’époque (il y a une trentaine d’années maintenant), le feuilletage de cet album ne m’avait pas séduit.
En le recroisant il y a peu dans ma petite bibliothèque municipale, j’ai fait l’effort d’y retourner, et ai emprunté les trois premiers tomes – les seuls lus pour le moment, mais je pense en lire d’autres (je ne sais pas ce qui est dispo dans ma bibliothèque).
Il faut dire que ce qui m’avait freiné lors de ma première lecture est sans doute ce qui m’a séduit aujourd’hui. Entre temps j’ai muri, et j’ai lu pas mal de romans de Conrad (j’adore cet auteur !). Et c’est vers cet univers que penche cette série, davantage que vers « Corto Maltese ».
En effet, c’est de l’aventure un peu « mollassonne » – quoi que, dès le premier opus (outre Conrad, il m’a fait penser à certains passages du film « La canonnière du Yangstsé », plus qu’à Tintin, cité par plusieurs posteurs : le ton est radicalement différents, et Théodore n’est pas Tintin, même s’il y a plusieurs clins d'œil dans le tome 2 !), on meurt beaucoup, et Théodore Poussin se bat pour sa survie. Mais voilà, en arrière-plan, de la rêverie, de l’éperdue (le mystérieux monsieur Novembre rappelle par ses apparitions que le réel est là – et qu’il est menaçant). De l’aventure au grand large, presque plus pour l’ambiance générale que pour les péripéties qui l’alimentent.
La collection "BD cul" des Requins Marteaux reste assez inégale, il faut l’avouer. Pour ma part, j’avais, dans les 16 autres titres proposés, seulement craqué pour le jubilatoire La Bibite à Bon Dieu de Bouzard et surtout pour l’irrévérencieux Les Melons de la colère de Bastien Vivès.
Bastien Vivès nous offre une nouvelle fois une palette de son talent dans cette collection avec "La Décharge mentale", véritable réponse à "La Charge mentale" d’Emma, une BD qui avait eu les honneurs de l’Express et de l’Obs, dès sa parution. Mais, en l’espèce, cela m’étonnerait que ces mêmes hebdomadaires consacrent un seul article à la nouvelle création de Bastien Vivès, qui ne s’était jamais caché vouloir s'essayer dans l’illustration de BD dites pour adultes.
Bien sûr, on ne peut s’empêcher de comparer ce dernier opus avec Les Melons de la colère, et niveau dessin, on peut sans hésiter affirmer que Vivès a encore réalisé de sacrés progrès en nous offrant, ici, des personnages plus réalistes… avec des yeux ! Sinon, je ne peux que souligner que son penchant pour les grosses poitrines (surtout avec la très séduisante Isabelle, même si elle ne dévoile sa poitrine que vers la fin) est, pour le lecteur que je suis, assez jubilatoire.
Côté scénario, Vivès nous offre une histoire assez folle, qui pourrait flirter avec les romans d’Esparbec (d’ailleurs Isabelle n’est-elle pas La Pharmacienne, à la base ?). Nous faisons connaissance avec une famille complètement déjantée qui m’a fait un peu penser au roman assez sulfureux d’Anne Serre "Petite table, sois mise !", où Roger, le père de famille, entraîne son ami d’enfance, Michel, dans sa vie intime faite de surprises.
C’est osé (jetez juste un œil à la couverture !), à contre-courant de toute morale mais aussi très drôle et surtout très bien dessiné.
J’ai trouvé cette fable familiale encore plus forte et plus transgressive que Les Melons de la colère.
A réserver à un public très averti, il va sans dire.
C’est une des premières productions de Vanoli – du moins aussi « longue ». L’album date de la même époque que La Comète, que j’avais plutôt aimé.
Ce qui saute aux yeux tout d’abord – et pourra sans doute indisposer certains lecteurs – c’est le style graphique de Vanoli. En tout cas, moi je l’ai bien aimé. Son travail du Noir et Blanc, très expressionniste, s’écartant des canons habituels – jouant sur des à-plats, refusant la perspective classique, usant de plongées et contre-plongées fantaisistes et brinquebalantes, tout ceci m’a réellement séduit.
L’histoire en elle-même n’en est pas vraiment une. En tout cas là aussi on s’affranchit des critères plus communs. De la poésie, une touche d’absurde (un chouia de Kafka quand même dans ce personnage de Contrôleur de Vérité !) et un peu de loufoque, pour une intrigue sans réelle linéarité ni fin, mais qui promène le lecteur au rythme de l’imagination de l’auteur.
A feuilleter avant d’acheter, mais je suis content d’avoir franchi le pas.
note réelle 3,5/5.
J’ai beaucoup aimé la sincérité qui se dégage de cet album. On peut le dire, il sent le vécu, l’émotion primale, celle qui nous force à agir. En l’occurrence, cette émotion que je ressens est certainement celle qui a poussé Jean-Luc Loyer à l’écrire et même si je ne saurai jamais distinguer le vrai du faux (car ce récit est en partie biographique et en partie romancé), j’ai vraiment pris cette histoire pour argent comptant et je sors de cette lecture ému, touché par l’humanité de l’auteur (dans ses interrogations, dans ses actes, dans ses faiblesses).
Jean-Luc Loyer, vous m’avez donné l’envie de vous rencontrer, d’aller boire une pinte avec vous, de discuter de la vie, de vous… de nous, de notre implication, de ce qui nous fait nous.
J’ai aimé le recul pris par l’auteur (qui se met en scène) face à son quotidien. J’ai aimé la manière dont il explique qu’un événement dramatique a irrémédiablement changé sa vie.
J’ai aimé le ton de cet album. Doux amer, dramatique par bien des aspects et pourtant drôle à plus d’une occasion. Les personnages touchent par leurs faiblesses, par leur folie ordinaire (très ordinaire, même). Je me suis senti proche d’eux sans pouvoir me comparer à eux, un peu comme si nous faisions partie d’une même tribu, celle des gens ordinaires.
J’ai aimé le dessin de Jean-Luc Loyer, simple, lisible, capable de transmettre des émotions sans trop en faire. Le côté caricatural du trait est ici au service de l’humour, de l’exubérance des personnages. Mais derrière ces masques, j’ai ressenti leur fragilité. Jean-Luc Loyer a réussi à dessiner une émotion pour nous en montrer une autre, et quelque part, je ne peux m’empêcher de penser que c’est du grand art.
Enfin, j’ai aimé la fin de cet album. Une fin à l’image de l’album : tout en retenue et tellement juste dans les intentions et les émotions transmises.
Après, vous faites ce que vous voulez. Moi, j’ai acheté l’album et je ne le regrette vraiment pas !
Ces aventures de Jeanne Picquigny sont un peu un plaisir coupable que j'ai fait récemment, investissant dans les tomes (sauf le trois que je n'ai pas trouvé) et les lisant dans la foulée. Et je dois dire que je suis très satisfait de ce petit plaisir !
Les aventures de Jeanne Picquigny sont vraiment dans l'esprit de ces romans d'aventure du début du siècle, où l'on explore tous les continents à la recherche de trésors disparus et de secrets bien gardés. C'est tout l'esprit aventuresque ... Mais en mieux !
Là où Fred Bernard en rajoute une touche, c'est dans les personnages : adieu les aventuriers bellâtres, bienvenue aux aventurières hautes en couleur et fonceuses, aux aventuriers alcooliques et aux amours sans censure. Ici, quand on s'aime on couche ensemble (et on le dit). On part à l'aventure derrière madame qui ne se laisse pas faire et se défend jusqu'au bout. Et monsieur sirote son alcool quasiment chaque page (vive la bien-pensance !) en fumant comme un pompier. Et ça fait du bien.
Je ne dirais pas que ces aventures sont les meilleures que j'ai lues de ma vie, mais elles ont un côté rafraichissant, une belle envolée romanesque et on est pris dans leurs aventures mystiques, teintées de fantastique et d'histoire. Les personnages sont vraiment attachants, à commencer par Jeanne, mais toute la tribu qui l'entoure n'est pas en reste. J'ai vraiment apprécié ces petits moments de détente en compagnie de personnages hauts en couleur.
Le dessin est surprenant : je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi bon ! C'est expressif au possible, et bien que l'auteur ne détaille pas les visages, il arrive à transmettre ce qu'il faut d'informations. Les cases sont très lisibles et retranscrivent bien les atmosphères (de la jungle moite aux neiges éternelles). C'est un point que je redoutais un peu, mais force est de constater le travail de Fred Bernard. Qui s'améliore nettement au fur et à mesure des tomes d'ailleurs !
Une bien belle BD, qui fait vraiment plaisir à lire. Je m'attendais à aimer, je n'ai pas du tout été déçu. Si vous aimez les séries d'aventures aux personnages bien écrits, je vous recommande chaudement cette lecture. Ce n'est ni la meilleure ni la plus prenante, mais elle tire largement son épingle du jeu.
A chaque fois qu’une catastrophe naturelle touche un grand nombre de population et fait d’innombrables victimes, il se pose une question essentielle. Pouvez t’on éviter cela ? On ne parle pas des prédicateurs religieux qui nous assènent de moralité concernant notre débauche qui entraine automatiquement la fin du monde. On parle surtout des scientifiques, des vulcanologues qui étudient les éléments de la nature et qui sont le plus à même de donner leur avis.
La ville de Saint-Pierre était la perle des Antilles françaises. C’était la capitale culturelle et économique de la Martinique. Le 8 mai 1902 à savoir le jour de l’Ascension, une nuée ardente d’origine volcanique a tout balayé sur son passage en exterminant tous des habitants soit près de 30.000 personnes. Si une telle chose arrivait actuellement en France, on pleurerait à chaude larme et commémorerait pendant des années car cela serait la catastrophe du siècle. On parle ici de milliers de victimes et non d’une dizaine.
Là encore, les politiciens étaient plus soucieux de l’organisation d’une élection législative que de sauver des milliers de vies alors que cela paraissait évident tant les signes avant-coureurs étaient nombreux. A noter le refus du gouverneur de la Martinique soutenu par son ministère de faire évacuer la ville en assignant des messages rassurants « tout va bien, circulez, il n’y a rien à voir ! ».
Cette bd va se concentrer sur un survivant peu ordinaire à savoir Cyparis (un ouvrier de 27 ans) qui a survécu douloureusement grâce à sa prison cachot. J’avais entendu parler de cette célèbre histoire mais le temps a fait que les souvenirs se sont peu à peu effacés. Cette bd est là pour rappeler les faits. Il y aura également d’autres personnages avec des destins qui ne seront pas les mêmes. Je pense notamment à la narratrice de ce récit fort bien détaillé mais qui reste très agréable à la lecture. On plonge très facilement dans la Martinique de la belle époque.
A noter que cela a servi de leçons puisque dans les éruptions ultérieures, il y a eu très peu de victimes car on avait pris soin d’évacuer les populations concernées. Il aura fallu payer chèrement le prix. Fort-de-France a également renforcé son statut suite à la disparition de sa rivale. Saint-Pierre est devenu un gros village agricole.
Encore un mot pour féliciter l’auteur dont c’est la première bande dessinée. Réaliser une bd longue aussi bien faite, c’est assez rare de nos jours surtout pour une première. C’est réellement du bon travail avec de très beaux dessins. Il faut encourager ceux qui font de bonnes choses car c’est la promesse de lendemain encore meilleur.
Si l'idée d'un récit mettant en scène un homme qui se réveille sans savoir ce qu'il a fait de sa journée précédente, comme si quelqu'un d'autre avait vécu dans son corps à sa place, n'est pas foncièrement originale, elle a été poussée jusqu'au bout de la réflexion dans cette bande dessinée belle et assez forte en émotions.
En effet, le héros y est confronté à un phénomène fantastique étonnant : quelqu'un prend possession de son corps un jour sur deux. Et ce quelqu'un est prêt au dialogue avec lui, par l'interposition de vidéos enregistrées sur ordinateur, car il ne sait pas plus que le héros pourquoi ce phénomène a lieu, et surtout il n'a pas lui-même de souvenir d'une vie antérieure donc il ne sait pas s'il est une sorte de parasite ou quoi. Le héros est un acrobate, artiste dans l'âme et vivant avec des amis qui lui ressemblent. L'autre, celui qui vit dans son corps la moitié du temps, est bien plus matérialiste et rigoureux. Leurs ambitions sont presque à l'opposée l'un de l'autre. Comment vivre ainsi avec un autre qui vit une vie allant à l'inverse de la sienne un jour sur deux et ce sans que rien ne promette que ça s'arrête un jour ? Quelle vie professionnelle, de famille ou amoureuse peut-on avoir dans ces conditions ? Et que se passerait-il si les choses empiraient avec le temps ?
L'histoire est bien menée, intéressante et soutenue par un dessin très agréable. Les planches sont belles et épurées. Le trait est clair, dynamique et maîtrisé, avec parfois de petites touches qui rappellent les influences du manga, notamment par exemple dans le visage de l'ami magicien du héros. Le travail sur les couleurs est également très réussi et donne une ambiance visuelle bien personnelle à l'album.
Si le scénario rappelle un peu le concept du film animé Your Name, il s'en détache à partir de la moitié de l'album. Et ce qui ressemblait à une routine étrange mais monotone commence à tourner au drame psychologique. L'intrigue amène alors à la réflexion sur des concepts tels que le temps qui passe, l'identité, la notion d'amitié et d'amour, et surtout sur la valeur de la vie et de sa perte quand on ne peut pas la vivre en même temps que ceux qu'on aime.
Sur la fin de l'album arrive une révélation qui fait assez mal quand on s'est finalement attaché au héros. Elle a su me toucher car j'appréhendais avec lui la perte de ces jours et finalement de sa vie quasiment entière. Et quand on ne voit sa vie que par ses yeux à lui, apprendre ce qu'il apprend à ce moment là fait de la peine.
Plus le temps de son récit passait et plus j'ai été ému par cette bande dessinée qui finit par mêler beauté et tristesse, jusqu'à une conclusion qui rappellera un peu celle d'un certain film de Terry Gilliam, avec à peine moins d'amertume et de fatalisme.
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Pat Boon
Je possédais déjà la version Mimolette, mais j’ai craqué pour la réédition plus récente de L’Association, dans un format un peu plus grand (même si ça n’apporte pas forcément grand-chose pour le dessin). La couverture, un peu psychédélique, est plutôt chouette, et Winshluss a ajouté une nouvelle histoire de 8 pages en fin de volume. Toujours est-il que c’est un petit album très sympa, que je vous recommande chaudement. Le dessin de Winshluss est classique pour lui, c’est-à-dire qu’il n’est pas « classique » du tout !, avec un trait underground un peu trash, que j’aime bien de toute façon. L’album regroupe plusieurs histoires plus ou moins longues. Un petit nombre de personnages (dont Pat Boon donc) vivent diverses mésaventures, au départ indépendamment les uns des autres, mais peu à peu tous se retrouvent imbriqués dans une « intrigue » commune. C’est Noir, parfois trash, avec des personnages qui pourraient avoir un look « disneyen » (une sorte de Clarabelle par exemple), mais le traitement s’éloigne carrément des canons de Walt ! L’humour noir distillé par Winshluss dynamise ces petits récits (parfois de simples strips). De toute façon, Winshluss est un auteur original, créatif, qui sait très bien renouveler les classiques, en leur donnant une orientation, de la vie. Si vous ne l’aviez pas déjà remarqué, c’est bien sûr un auteur que j’aime beaucoup (je crois posséder toutes ses publications, et plusieurs sont parmi mes lectures préférées).
Freaks' Squeele - Masiko
Oui, bon, peut-être que c'est un peu exagéré de mettre 4 ... Mais soyons honnête, les deux premières histoires (bien qu'ayant déjà été visibles dans Doggybags) sont tout de même très sympathiques à relire et collent bien à l'ensemble de l'univers de Freak's Squeele. On y retrouve avec plaisir Masiko et ses lames de choc pour des combats dantesques. C'est divertissant et toujours plaisant à lire. Et bien dessiné en plus. Mais c'est surtout pour la troisième partie que cette BD vaut le coup : un dessin sans pareil qui évolue progressivement, dans une mise en scène très inspirée. L'auteur nous présente Masiko du point de vue du père de Petit Panda, et c'est tout bonnement enchanteur. On sent toute la volonté de Florent Maudoux de retransmettre la beauté et le charme de cette tueuse. C'est époustouflant ! Une BD qui reste dans l'idée de la série Freak's Squeele et qui n'a sans doute pas un intérêt immense si vous ne la connaissez pas. Mais sinon, franchement, ça vaut le coup d'oeil. Surtout le coup d'oeil.
Undertaker
J'ai vraiment adoré le premier tome. Le personnage du croque mort est génial et original à souhait. Charismatique, énigmatique, on sent tout de suite qu'il cache des choses qu'on a hâte de découvrir. L'intrigue apporte vent de fraicheur et renouveau au western. Un sans faute pour ce début de série. Si j'ai aimé la suite, je serais tout de même légèrement moins enthousiaste (au point d'hésiter entre 3 et 4 étoiles). Une fois que notre héros a livré quelques secrets de son passé, il perd un peu de son charme et de son coté original, à mes yeux en tout cas. C'est aussi un peu le cas de l'intrigue dans le second cycle ou lors de son duel-poursuite avec le vilain docteur Jeronimus Quint, on s'évertue à le faire passer pour le vilain méchant qui sème la mort derrière lui. Plus que le terrible ogre au final. On se retrouve dans une histoire de vengeance coute que coute où le "rôle" de croque mort passe au second plan. Les personnages secondaires sont importants et bien trouvés. Le dessin est vraiment excellent. Et bien sur l'histoire est très plaisante, même si comme indiqué ci dessus, je trouve qu'elle baisse en qualité en livrant ses secrets. Au final Undertaker est un western original et prenant qui apporte son petit quelque chose au genre et qui mérite amplement son succès.
Théodore Poussin
Voilà une série que j’avais vue il y a bien longtemps trainer dans des médiathèques, mais sans que j’aie jamais eu envie de la lire. Il faut dire que la tête du personnage, en couverture du premier tome, avait des airs de dessin au compas, comme « au brouillon » et qu’à l’époque (il y a une trentaine d’années maintenant), le feuilletage de cet album ne m’avait pas séduit. En le recroisant il y a peu dans ma petite bibliothèque municipale, j’ai fait l’effort d’y retourner, et ai emprunté les trois premiers tomes – les seuls lus pour le moment, mais je pense en lire d’autres (je ne sais pas ce qui est dispo dans ma bibliothèque). Il faut dire que ce qui m’avait freiné lors de ma première lecture est sans doute ce qui m’a séduit aujourd’hui. Entre temps j’ai muri, et j’ai lu pas mal de romans de Conrad (j’adore cet auteur !). Et c’est vers cet univers que penche cette série, davantage que vers « Corto Maltese ». En effet, c’est de l’aventure un peu « mollassonne » – quoi que, dès le premier opus (outre Conrad, il m’a fait penser à certains passages du film « La canonnière du Yangstsé », plus qu’à Tintin, cité par plusieurs posteurs : le ton est radicalement différents, et Théodore n’est pas Tintin, même s’il y a plusieurs clins d'œil dans le tome 2 !), on meurt beaucoup, et Théodore Poussin se bat pour sa survie. Mais voilà, en arrière-plan, de la rêverie, de l’éperdue (le mystérieux monsieur Novembre rappelle par ses apparitions que le réel est là – et qu’il est menaçant). De l’aventure au grand large, presque plus pour l’ambiance générale que pour les péripéties qui l’alimentent.
La Décharge mentale
La collection "BD cul" des Requins Marteaux reste assez inégale, il faut l’avouer. Pour ma part, j’avais, dans les 16 autres titres proposés, seulement craqué pour le jubilatoire La Bibite à Bon Dieu de Bouzard et surtout pour l’irrévérencieux Les Melons de la colère de Bastien Vivès. Bastien Vivès nous offre une nouvelle fois une palette de son talent dans cette collection avec "La Décharge mentale", véritable réponse à "La Charge mentale" d’Emma, une BD qui avait eu les honneurs de l’Express et de l’Obs, dès sa parution. Mais, en l’espèce, cela m’étonnerait que ces mêmes hebdomadaires consacrent un seul article à la nouvelle création de Bastien Vivès, qui ne s’était jamais caché vouloir s'essayer dans l’illustration de BD dites pour adultes. Bien sûr, on ne peut s’empêcher de comparer ce dernier opus avec Les Melons de la colère, et niveau dessin, on peut sans hésiter affirmer que Vivès a encore réalisé de sacrés progrès en nous offrant, ici, des personnages plus réalistes… avec des yeux ! Sinon, je ne peux que souligner que son penchant pour les grosses poitrines (surtout avec la très séduisante Isabelle, même si elle ne dévoile sa poitrine que vers la fin) est, pour le lecteur que je suis, assez jubilatoire. Côté scénario, Vivès nous offre une histoire assez folle, qui pourrait flirter avec les romans d’Esparbec (d’ailleurs Isabelle n’est-elle pas La Pharmacienne, à la base ?). Nous faisons connaissance avec une famille complètement déjantée qui m’a fait un peu penser au roman assez sulfureux d’Anne Serre "Petite table, sois mise !", où Roger, le père de famille, entraîne son ami d’enfance, Michel, dans sa vie intime faite de surprises. C’est osé (jetez juste un œil à la couverture !), à contre-courant de toute morale mais aussi très drôle et surtout très bien dessiné. J’ai trouvé cette fable familiale encore plus forte et plus transgressive que Les Melons de la colère. A réserver à un public très averti, il va sans dire.
Le Contrôleur de Vérité
C’est une des premières productions de Vanoli – du moins aussi « longue ». L’album date de la même époque que La Comète, que j’avais plutôt aimé. Ce qui saute aux yeux tout d’abord – et pourra sans doute indisposer certains lecteurs – c’est le style graphique de Vanoli. En tout cas, moi je l’ai bien aimé. Son travail du Noir et Blanc, très expressionniste, s’écartant des canons habituels – jouant sur des à-plats, refusant la perspective classique, usant de plongées et contre-plongées fantaisistes et brinquebalantes, tout ceci m’a réellement séduit. L’histoire en elle-même n’en est pas vraiment une. En tout cas là aussi on s’affranchit des critères plus communs. De la poésie, une touche d’absurde (un chouia de Kafka quand même dans ce personnage de Contrôleur de Vérité !) et un peu de loufoque, pour une intrigue sans réelle linéarité ni fin, mais qui promène le lecteur au rythme de l’imagination de l’auteur. A feuilleter avant d’acheter, mais je suis content d’avoir franchi le pas. note réelle 3,5/5.
Cintré(e)
J’ai beaucoup aimé la sincérité qui se dégage de cet album. On peut le dire, il sent le vécu, l’émotion primale, celle qui nous force à agir. En l’occurrence, cette émotion que je ressens est certainement celle qui a poussé Jean-Luc Loyer à l’écrire et même si je ne saurai jamais distinguer le vrai du faux (car ce récit est en partie biographique et en partie romancé), j’ai vraiment pris cette histoire pour argent comptant et je sors de cette lecture ému, touché par l’humanité de l’auteur (dans ses interrogations, dans ses actes, dans ses faiblesses). Jean-Luc Loyer, vous m’avez donné l’envie de vous rencontrer, d’aller boire une pinte avec vous, de discuter de la vie, de vous… de nous, de notre implication, de ce qui nous fait nous. J’ai aimé le recul pris par l’auteur (qui se met en scène) face à son quotidien. J’ai aimé la manière dont il explique qu’un événement dramatique a irrémédiablement changé sa vie. J’ai aimé le ton de cet album. Doux amer, dramatique par bien des aspects et pourtant drôle à plus d’une occasion. Les personnages touchent par leurs faiblesses, par leur folie ordinaire (très ordinaire, même). Je me suis senti proche d’eux sans pouvoir me comparer à eux, un peu comme si nous faisions partie d’une même tribu, celle des gens ordinaires. J’ai aimé le dessin de Jean-Luc Loyer, simple, lisible, capable de transmettre des émotions sans trop en faire. Le côté caricatural du trait est ici au service de l’humour, de l’exubérance des personnages. Mais derrière ces masques, j’ai ressenti leur fragilité. Jean-Luc Loyer a réussi à dessiner une émotion pour nous en montrer une autre, et quelque part, je ne peux m’empêcher de penser que c’est du grand art. Enfin, j’ai aimé la fin de cet album. Une fin à l’image de l’album : tout en retenue et tellement juste dans les intentions et les émotions transmises. Après, vous faites ce que vous voulez. Moi, j’ai acheté l’album et je ne le regrette vraiment pas !
Une Aventure de Jeanne Picquigny
Ces aventures de Jeanne Picquigny sont un peu un plaisir coupable que j'ai fait récemment, investissant dans les tomes (sauf le trois que je n'ai pas trouvé) et les lisant dans la foulée. Et je dois dire que je suis très satisfait de ce petit plaisir ! Les aventures de Jeanne Picquigny sont vraiment dans l'esprit de ces romans d'aventure du début du siècle, où l'on explore tous les continents à la recherche de trésors disparus et de secrets bien gardés. C'est tout l'esprit aventuresque ... Mais en mieux ! Là où Fred Bernard en rajoute une touche, c'est dans les personnages : adieu les aventuriers bellâtres, bienvenue aux aventurières hautes en couleur et fonceuses, aux aventuriers alcooliques et aux amours sans censure. Ici, quand on s'aime on couche ensemble (et on le dit). On part à l'aventure derrière madame qui ne se laisse pas faire et se défend jusqu'au bout. Et monsieur sirote son alcool quasiment chaque page (vive la bien-pensance !) en fumant comme un pompier. Et ça fait du bien. Je ne dirais pas que ces aventures sont les meilleures que j'ai lues de ma vie, mais elles ont un côté rafraichissant, une belle envolée romanesque et on est pris dans leurs aventures mystiques, teintées de fantastique et d'histoire. Les personnages sont vraiment attachants, à commencer par Jeanne, mais toute la tribu qui l'entoure n'est pas en reste. J'ai vraiment apprécié ces petits moments de détente en compagnie de personnages hauts en couleur. Le dessin est surprenant : je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi bon ! C'est expressif au possible, et bien que l'auteur ne détaille pas les visages, il arrive à transmettre ce qu'il faut d'informations. Les cases sont très lisibles et retranscrivent bien les atmosphères (de la jungle moite aux neiges éternelles). C'est un point que je redoutais un peu, mais force est de constater le travail de Fred Bernard. Qui s'améliore nettement au fur et à mesure des tomes d'ailleurs ! Une bien belle BD, qui fait vraiment plaisir à lire. Je m'attendais à aimer, je n'ai pas du tout été déçu. Si vous aimez les séries d'aventures aux personnages bien écrits, je vous recommande chaudement cette lecture. Ce n'est ni la meilleure ni la plus prenante, mais elle tire largement son épingle du jeu.
Cyparis - Le Prisonnier de Saint-Pierre
A chaque fois qu’une catastrophe naturelle touche un grand nombre de population et fait d’innombrables victimes, il se pose une question essentielle. Pouvez t’on éviter cela ? On ne parle pas des prédicateurs religieux qui nous assènent de moralité concernant notre débauche qui entraine automatiquement la fin du monde. On parle surtout des scientifiques, des vulcanologues qui étudient les éléments de la nature et qui sont le plus à même de donner leur avis. La ville de Saint-Pierre était la perle des Antilles françaises. C’était la capitale culturelle et économique de la Martinique. Le 8 mai 1902 à savoir le jour de l’Ascension, une nuée ardente d’origine volcanique a tout balayé sur son passage en exterminant tous des habitants soit près de 30.000 personnes. Si une telle chose arrivait actuellement en France, on pleurerait à chaude larme et commémorerait pendant des années car cela serait la catastrophe du siècle. On parle ici de milliers de victimes et non d’une dizaine. Là encore, les politiciens étaient plus soucieux de l’organisation d’une élection législative que de sauver des milliers de vies alors que cela paraissait évident tant les signes avant-coureurs étaient nombreux. A noter le refus du gouverneur de la Martinique soutenu par son ministère de faire évacuer la ville en assignant des messages rassurants « tout va bien, circulez, il n’y a rien à voir ! ». Cette bd va se concentrer sur un survivant peu ordinaire à savoir Cyparis (un ouvrier de 27 ans) qui a survécu douloureusement grâce à sa prison cachot. J’avais entendu parler de cette célèbre histoire mais le temps a fait que les souvenirs se sont peu à peu effacés. Cette bd est là pour rappeler les faits. Il y aura également d’autres personnages avec des destins qui ne seront pas les mêmes. Je pense notamment à la narratrice de ce récit fort bien détaillé mais qui reste très agréable à la lecture. On plonge très facilement dans la Martinique de la belle époque. A noter que cela a servi de leçons puisque dans les éruptions ultérieures, il y a eu très peu de victimes car on avait pris soin d’évacuer les populations concernées. Il aura fallu payer chèrement le prix. Fort-de-France a également renforcé son statut suite à la disparition de sa rivale. Saint-Pierre est devenu un gros village agricole. Encore un mot pour féliciter l’auteur dont c’est la première bande dessinée. Réaliser une bd longue aussi bien faite, c’est assez rare de nos jours surtout pour une première. C’est réellement du bon travail avec de très beaux dessins. Il faut encourager ceux qui font de bonnes choses car c’est la promesse de lendemain encore meilleur.
Ces jours qui disparaissent
Si l'idée d'un récit mettant en scène un homme qui se réveille sans savoir ce qu'il a fait de sa journée précédente, comme si quelqu'un d'autre avait vécu dans son corps à sa place, n'est pas foncièrement originale, elle a été poussée jusqu'au bout de la réflexion dans cette bande dessinée belle et assez forte en émotions. En effet, le héros y est confronté à un phénomène fantastique étonnant : quelqu'un prend possession de son corps un jour sur deux. Et ce quelqu'un est prêt au dialogue avec lui, par l'interposition de vidéos enregistrées sur ordinateur, car il ne sait pas plus que le héros pourquoi ce phénomène a lieu, et surtout il n'a pas lui-même de souvenir d'une vie antérieure donc il ne sait pas s'il est une sorte de parasite ou quoi. Le héros est un acrobate, artiste dans l'âme et vivant avec des amis qui lui ressemblent. L'autre, celui qui vit dans son corps la moitié du temps, est bien plus matérialiste et rigoureux. Leurs ambitions sont presque à l'opposée l'un de l'autre. Comment vivre ainsi avec un autre qui vit une vie allant à l'inverse de la sienne un jour sur deux et ce sans que rien ne promette que ça s'arrête un jour ? Quelle vie professionnelle, de famille ou amoureuse peut-on avoir dans ces conditions ? Et que se passerait-il si les choses empiraient avec le temps ? L'histoire est bien menée, intéressante et soutenue par un dessin très agréable. Les planches sont belles et épurées. Le trait est clair, dynamique et maîtrisé, avec parfois de petites touches qui rappellent les influences du manga, notamment par exemple dans le visage de l'ami magicien du héros. Le travail sur les couleurs est également très réussi et donne une ambiance visuelle bien personnelle à l'album. Si le scénario rappelle un peu le concept du film animé Your Name, il s'en détache à partir de la moitié de l'album. Et ce qui ressemblait à une routine étrange mais monotone commence à tourner au drame psychologique. L'intrigue amène alors à la réflexion sur des concepts tels que le temps qui passe, l'identité, la notion d'amitié et d'amour, et surtout sur la valeur de la vie et de sa perte quand on ne peut pas la vivre en même temps que ceux qu'on aime. Sur la fin de l'album arrive une révélation qui fait assez mal quand on s'est finalement attaché au héros. Elle a su me toucher car j'appréhendais avec lui la perte de ces jours et finalement de sa vie quasiment entière. Et quand on ne voit sa vie que par ses yeux à lui, apprendre ce qu'il apprend à ce moment là fait de la peine. Plus le temps de son récit passait et plus j'ai été ému par cette bande dessinée qui finit par mêler beauté et tristesse, jusqu'à une conclusion qui rappellera un peu celle d'un certain film de Terry Gilliam, avec à peine moins d'amertume et de fatalisme.