Enfin j'ai pu lire ce one-shot très bien noté. Je rejoins les avis positifs quoique je n'irais pas jusqu'à mettre un coup de cœur. C'est une très bonne bande dessinée, mais pas au point de la mettre dans mes immanquables. Peut-être que ça va être le cas un jour au cours d'une relecture ?
Je sais pas trop quoi dire après autant d'avis. Je vais donc simplement dire ce que j'ai aimé: le dessin qui est le genre de réaliste-comique que j'aime et donne envie de lire l'album, le personnage principal est attachant, le scénario est captivant et surtout rempli de surprises du début jusqu'à la fin. Je n'avais pas lu le résumé avant de lire et en me fiant à la couverture je pensais que ça serait un road movie entre deux vieux copains et le scénariste avait une autre idée en tête ! Il exploite son idée à merveille et j'ai lu l'album du début jusqu'à la fin sans problème.
Mes enfants et moi-même avons beaucoup apprécié cette série fantastique et humoristique. Je trouve que le catalogue proposé par les Petits Sarbac' est vraiment très intéressant.
Les séries que j'ai eu le loisir de découvrir sont toutes agréables à lire. Archibald le pourfendeur de monstres complète bien la collection. Bien que Coréen, Kim Hyun-Min inscrit son scénario et son dessin dans un contexte très européen.
Le petit Archibald présente un look de Sherlock junior dans une ambiance de villages européens du XIXème siècle. Cinq histoires constituent la série. On y retrouve toutes les légendes noires des contes du continent.
Zombies, Trolls et Gobelins, Vampires, Loups-Garous et pirates-monstres se présentent devant Archibald et Monk (sorte de chien cyclope aussi trouillard qu'attachant). Chacun des scénarii est très bien travaillé, pas du tout nian-nian avec un bon niveau de langage.
L'esprit est vif et humoristique. Les rebondissements sont fréquents et efficaces ce qui placent Archibald et Monk devant de coriaces adversaires. D'ailleurs Archibald sortira transformé d'une de ses aventures. Chaque opus est une histoire complète mais il est bon de commencer par le début pour bien comprendre la personnalité des personnages et l'ambiance de la série.
Kim utilise la ligne claire pour son graphisme. C'est très expressif bien travaillé avec beaucoup de détails. Les extérieurs sont aussi soignés. Le découpage est moderne avec des cases aux bords non rectilignes ce qui donne un côté fantaisiste au visuel.
La mise en couleur travail beaucoup sur les scènes nocturnes en bleutées, période favorable à la rencontre avec des zombies ou des vampires.
Une nouvelle fois les Petits Sarbac' m'ont procuré du plaisir de lecture pour un prix modeste (en neuf).
J'aime beaucoup cette petite série destinée aux jeunes enfants. Six petits volumes sans texte mais avec un dessin très expressif que j'ai trouvés très réjouissants.
À la manière d'une ronde le petit Myrmidon en pyjama trouve un joli costume pour se vêtir d'imaginaire. Comme l'habit fait le moine, ce petit garçon devient cow boy, pirate, chevalier, astronaute ou homme des cavernes.
Cela crée un rêve qui a besoin de se nourrir de difficultés dont il est bien content de se sortir. L'absence de texte ne nuit pas à la découverte de l'histoire. Au contraire c'est une invite à inventer une histoire nouvelle à chaque tour de relecture.
Le graphisme est très élégant. Tout est concentré sur la gestuelle de Myrmidon très dynamique. Les détails sont réservés aux "adversaires" du garçon avec un très beau dragon, ou des pirates-squelettes et leur bateau vraiment réussis.
La mise en couleur sur fond blanc travaille sur de jolis orangés flamboyants qui font un agréable contraste avec le fond blanc.
Les six albums sont homogènes et réussis même si j'ai une petite préférence pour les pirates.
C'est la série idéale pour lire et se raconter des histoires avec un enfant de trois à cinq ans.
Une belle petite série pour commencer à manipuler ses livres avec soin et amour.
J'ai passé un très agréable moment de lecture avec cette série. Pourtant j'ai toujours une crainte en ouvrant un ouvrage sur la Grande Guerre.
On tombe si facilement dans des récits manichéens, anachroniques ou improbables que j'ai souvent du mal à adhérer aux scénarii.
Ici pas du tout, j'ai trouvé très original cette introduction de ces soldats Indiens Canadiens dans un rôle de corps francs qui leur convient à merveille.
Leur combat face à un adversaire digne d'eux donne du poids et de très bons rebondissements au récit. Seule la toute petite présence d'Hitler dans le récit en forme de clin d'oeil m'embête un peu. (D'ailleurs je crois qu'il ne servait pas sur ce front.) Pour le reste j'ai vraiment aimé la conduite de l'histoire jusqu'au dénouement à la fois classique mais aussi surprenant.
C'est encore justice de rappeler la mémoire de ces soldats "colonisés" qui n'avaient rien à faire dans cet absurde conflit.
Le graphisme de Rossi sur un mode réaliste réussit très bien à traduire cette atmosphère de mi-saison froide et mouillée d'un no man's land propice à une chasse à l'homme.
On retrouve les paysages si souvent dessinés de ruines et de bois dévastés proposés dans des éclairages de nuit qui participent à l'ambiance glauque très réussie.
Une fiction sur la Grande Guerre que j'ai trouvé original et très plaisant à lire.
Voici une bien jolie BD, d'abord par ses stupéfiantes illustrations évoquant nombre de grands peintres (Klimt, Khalo, Chagall, Matisse...), aussi par son sujet à fort potentiel dramatique (l'enfance, les grands-parents, la mort, l'engagement via la guerre civile espagnole et la seconde guerre mondiale...).
Il est certain que nombre de lecteurs verront là un chef d’œuvre tant le travail de David Sala est ambitieux, méticuleux et à bien des égards magnifique. D'autres regretteront que Sala ait été dépassé par son sujet et son projet, ne parvenant tout à fait à répondre aux attentes ô combien élevées. Tous salueront un résultat a minima original et d'une indiscutable beauté. Une lecture indispensable donc.
Avec cet album, c'est ma première découverte du travail de Pierre-Henry Gomont. Croisé sur le stand de Sarbacane au festival d'Angoulême de cette année, j'ai sauté sur l'occasion après avoir lu pas mal d'avis dithyrambiques sur ses albums.
Et bien m'en a pris, car c'est plus qu'une bonne surprise ! "Les nuits de Saturne" se révèle être une BD prenante de bout en bout, aux personnages forts et atypiques. Lancés sur les rails d'une vengeance toute programmée, tout cela déraille de façon certaine pour nous sortir des poncifs attendus. Clovis, ex taulard en mal de vengeance va croiser la route de l'étrange et évanescente Césaria. Ce duo improbable que même Clovis semble honnir va finalement s'imposer dans la douleur. On est happés par cette relation articulée autour de cette soif de vengeance d'une part grâce à la très bonne construction du récit qui nous dévoile par touches impressionnistes le passé d'activiste de Clovis, et d'autre part par la fabuleuse colorisation à l'aquarelle de Gomont ! Que c'est beau ! Que les ambiances sont réussies ! Qu'il s'agisse des paysages ou des intérieurs de boîte de nuit, des expressions ou postures des personnages, tout sonne juste et s'accorde à merveille !
Bref ! Une très belle et bonne découverte que je recommande chaudement ! Il me reste maintenant à me pencher sur le reste de sa production...
J’avais découvert Gwenaël Manac’h avec l’album La Cendre et le Trognon (il était alors seul à la baguette), et cet album me permet de comprendre pourquoi il semblait quasi obsédé par les trains et les aiguillages (son grand père a fait toute sa carrière à la SNCF et le train a baigné l’enfance des deux auteurs, Gwenaël accompagnant ici au dessin le travail journalistique de son frère).
Disons-le tout de suite, ce travail est quelque peu aride. Il y a beaucoup d’informations, et le dessin, assez simple, est lui aussi peu dynamique et développé.
Mais disons-le tout aussi vite, c’est un album très instructif, et dont la lecture est plus fluide que je ne le craignais de prime abord.
Une foule d’informations, mais toutes étayées (nombreuses sont les annotations et sources en bas de pages, pour ceux qui souhaiteraient vérifier ou prolonger ce qui est présenté ici).
Le mal-être des cheminots, la casse du service public, les méthodes employées pour une privatisation rampante des segments rentables, la façon biaisée de comparer les coûts du routier et du ferroviaire, tout est clairement expliqué ici dans cet album, dont j’avais entendu parler via le Monde diplomatique lors de sa sortie.
Pas l’album le plus aguichant, mais ne vous fiez pas au plumage, la ramage est intéressant.
Note réelle 3,5/5.
Voilà un album dans lequel je suis entré un peu à reculons, craignant un empilement de déjà-vu et quelques longueurs. Eh bien au final, j’en suis sorti très satisfait, et je dois dire qu’au fur et à mesure que je voyais la fin arriver, les pages restantes s’amenuisant, je me disais que j’aurais bien continué à suivre l’évolution des relations entre ce groupe de « copains ».
Petite frustration liée au fait que la fin est ouverte, une bulle a éclaté mais les liens distendus peuvent clairement se resserrer (pour certains en tout cas). Mais aussi parce que la lecture s’est révélée agréable, sur un sujet pourtant galvaudé.
Pour faire simple (et d’ailleurs tout est fait simplement je trouve), nous suivons un groupe d’amis, les relations qui les unissent, les malentendus, les secrets – plus ou moins importants – qui menacent le fragile équilibre sur lequel tout se tient. Chacun cache des fêlures.
On prend le temps de se faire aux personnages, à leur particularité, à leur personnalité. Mention spéciale au pianiste virtuose, qui cache ce succès à ses amis, leur laissant croire qu’il vivote de quelques pauvres cachets, qu’il vit dans un minuscule studio, alors que la réalité est toute autre. C’est d’ailleurs l’envers du miroir, les faux semblants, les non-dits, qui sont au centre de l’histoire, vraiment bien menée, et bien mise en image (là aussi une simplicité efficace préside au dessin) : la lecture est fluide, et recommandable en tout cas.
Miam ! Un album fantastique/SF mâtiné de Lovecraft tout en tension et en action : je prends !
mOTUS nous propose un récit imprégné de l'imaginaire lovecraftien tout à fait assumé et réussi. Si certain n'y verront qu'une énième déclinaison du mythe, j'ai trouvé l'approche contemporaine plutôt bien vue. La montée en tension progressive et les mystères qu'on découvre au fil des pages nous tiennent parfaitement en haleine, tout comme le passif de nos protagonistes. Bref, du bon boulot de scénarisation !
Côté dessin, Heri Shinato s'en sort avec les honneurs ! Pour un premier album, moi je dis chapeau ! Si quelques légères maladresses et un trait un peu hésitant sur les personnages sont visibles en début d'album, il trouve ensuite un bon équilibre et nous gratifie de quelques planches remarquables ! LA représentation des créatures est aussi magnifique ! Elles ont vraiment de la gueule !
Alors, ne boudons pas notre plaisir, cet album ravira les amateurs du genre ! Et si l'envie leur prenait de nous faire une petite suite, ça serait parfait ! :)
J'avais oublié d'aviser cette BD que je trouve excellente. Portée par le dessin de Émile Bravo qui correspond tout à fait à la période durant laquelle elle se déroule, l'histoire surtout est touchante et parfaitement écrite. C'est d'ailleurs toute la force de cette BD, qui est avant tout pleine d'émotion.
Tout se déroule dans les yeux d'un petit garçon, Jean, qui n'a pas de maman et un papa qui travaille beaucoup. Élevé par une jeune fille au pair, il raconte sa vie sans maman, les petits mensonges à l'école pour faire croire qu'elle existe, ses interrogations sur elle à travers des photos, l'entourage qui en parle parfois ... Le tout est vue de son point de vue, qui est toujours celui d'un enfant. C'est au lecteur qu'est laissé la compréhension de chaque scène, les implications diverses et ce que tout cela engendre.
Personnellement j'ai adoré la façon dont toute l'histoire est à double lecture : une simple enfance mais aussi une lecture d'adulte sur cette enfance. La voisine qui lit des cartes postales de tout les pays, le psychologue scolaire ou les vieux qui connaissaient bien sa mère ouvrent à Jean plein de situations cocasses et touchantes, dans lesquelles la naïveté et la franchise d'un enfant se confrontent à une réalité plus cruelle, mais qui les dépasse.
Le récit fait surtout fort dans ses dernières pages, où apparait la question du Père Noël. La façon dont le récit utilise cette figure pour développer ensuite le propos est touchante, mais surtout pleine de bon sens. C'est fascinant de voir l'idée prendre corps.
Le dessin de Emile Bravo correspond tout à fait à cette période, on replonge dans une vieille France, mais aussi à une façon de représenter qui me semble parfois inspirées de Sempé. Des cases à discours interne ou externe, l'enfant commentant ce qu'il voit, des bulles où le dessin fait office de texte, le tout dans une représentation de l'enfance qui ne semble jamais faire dans la nostalgie. C'est clair et net, brillamment mis en scène.
Cette BD est assez inclassable, elle fait à la fois biographie (et même autobiographie) mais parle surtout d'enfance, avec un regard dessus assez subtil pour être surtout intéressant pour des adultes. Le tout enrobé dans une BD qui n'oublie jamais l'humour sous des aspects très touchants. Un regard d'enfant sur une question grave, à laquelle il trouvera une réponse que personne ne voudrait lui donner. J'ai été étonné à la lecture, très touché et je le suis encore en me la remémorant. C'est le genre de BD que je recommande car elle sait taper juste et c'est ce qu'il y a de meilleur lorsqu'on lit.
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Tananarive
Enfin j'ai pu lire ce one-shot très bien noté. Je rejoins les avis positifs quoique je n'irais pas jusqu'à mettre un coup de cœur. C'est une très bonne bande dessinée, mais pas au point de la mettre dans mes immanquables. Peut-être que ça va être le cas un jour au cours d'une relecture ? Je sais pas trop quoi dire après autant d'avis. Je vais donc simplement dire ce que j'ai aimé: le dessin qui est le genre de réaliste-comique que j'aime et donne envie de lire l'album, le personnage principal est attachant, le scénario est captivant et surtout rempli de surprises du début jusqu'à la fin. Je n'avais pas lu le résumé avant de lire et en me fiant à la couverture je pensais que ça serait un road movie entre deux vieux copains et le scénariste avait une autre idée en tête ! Il exploite son idée à merveille et j'ai lu l'album du début jusqu'à la fin sans problème.
Archibald (Sarbacane)
Mes enfants et moi-même avons beaucoup apprécié cette série fantastique et humoristique. Je trouve que le catalogue proposé par les Petits Sarbac' est vraiment très intéressant. Les séries que j'ai eu le loisir de découvrir sont toutes agréables à lire. Archibald le pourfendeur de monstres complète bien la collection. Bien que Coréen, Kim Hyun-Min inscrit son scénario et son dessin dans un contexte très européen. Le petit Archibald présente un look de Sherlock junior dans une ambiance de villages européens du XIXème siècle. Cinq histoires constituent la série. On y retrouve toutes les légendes noires des contes du continent. Zombies, Trolls et Gobelins, Vampires, Loups-Garous et pirates-monstres se présentent devant Archibald et Monk (sorte de chien cyclope aussi trouillard qu'attachant). Chacun des scénarii est très bien travaillé, pas du tout nian-nian avec un bon niveau de langage. L'esprit est vif et humoristique. Les rebondissements sont fréquents et efficaces ce qui placent Archibald et Monk devant de coriaces adversaires. D'ailleurs Archibald sortira transformé d'une de ses aventures. Chaque opus est une histoire complète mais il est bon de commencer par le début pour bien comprendre la personnalité des personnages et l'ambiance de la série. Kim utilise la ligne claire pour son graphisme. C'est très expressif bien travaillé avec beaucoup de détails. Les extérieurs sont aussi soignés. Le découpage est moderne avec des cases aux bords non rectilignes ce qui donne un côté fantaisiste au visuel. La mise en couleur travail beaucoup sur les scènes nocturnes en bleutées, période favorable à la rencontre avec des zombies ou des vampires. Une nouvelle fois les Petits Sarbac' m'ont procuré du plaisir de lecture pour un prix modeste (en neuf).
Myrmidon
J'aime beaucoup cette petite série destinée aux jeunes enfants. Six petits volumes sans texte mais avec un dessin très expressif que j'ai trouvés très réjouissants. À la manière d'une ronde le petit Myrmidon en pyjama trouve un joli costume pour se vêtir d'imaginaire. Comme l'habit fait le moine, ce petit garçon devient cow boy, pirate, chevalier, astronaute ou homme des cavernes. Cela crée un rêve qui a besoin de se nourrir de difficultés dont il est bien content de se sortir. L'absence de texte ne nuit pas à la découverte de l'histoire. Au contraire c'est une invite à inventer une histoire nouvelle à chaque tour de relecture. Le graphisme est très élégant. Tout est concentré sur la gestuelle de Myrmidon très dynamique. Les détails sont réservés aux "adversaires" du garçon avec un très beau dragon, ou des pirates-squelettes et leur bateau vraiment réussis. La mise en couleur sur fond blanc travaille sur de jolis orangés flamboyants qui font un agréable contraste avec le fond blanc. Les six albums sont homogènes et réussis même si j'ai une petite préférence pour les pirates. C'est la série idéale pour lire et se raconter des histoires avec un enfant de trois à cinq ans. Une belle petite série pour commencer à manipuler ses livres avec soin et amour.
La Ballade du soldat Odawaa
J'ai passé un très agréable moment de lecture avec cette série. Pourtant j'ai toujours une crainte en ouvrant un ouvrage sur la Grande Guerre. On tombe si facilement dans des récits manichéens, anachroniques ou improbables que j'ai souvent du mal à adhérer aux scénarii. Ici pas du tout, j'ai trouvé très original cette introduction de ces soldats Indiens Canadiens dans un rôle de corps francs qui leur convient à merveille. Leur combat face à un adversaire digne d'eux donne du poids et de très bons rebondissements au récit. Seule la toute petite présence d'Hitler dans le récit en forme de clin d'oeil m'embête un peu. (D'ailleurs je crois qu'il ne servait pas sur ce front.) Pour le reste j'ai vraiment aimé la conduite de l'histoire jusqu'au dénouement à la fois classique mais aussi surprenant. C'est encore justice de rappeler la mémoire de ces soldats "colonisés" qui n'avaient rien à faire dans cet absurde conflit. Le graphisme de Rossi sur un mode réaliste réussit très bien à traduire cette atmosphère de mi-saison froide et mouillée d'un no man's land propice à une chasse à l'homme. On retrouve les paysages si souvent dessinés de ruines et de bois dévastés proposés dans des éclairages de nuit qui participent à l'ambiance glauque très réussie. Une fiction sur la Grande Guerre que j'ai trouvé original et très plaisant à lire.
Le Poids des héros
Voici une bien jolie BD, d'abord par ses stupéfiantes illustrations évoquant nombre de grands peintres (Klimt, Khalo, Chagall, Matisse...), aussi par son sujet à fort potentiel dramatique (l'enfance, les grands-parents, la mort, l'engagement via la guerre civile espagnole et la seconde guerre mondiale...). Il est certain que nombre de lecteurs verront là un chef d’œuvre tant le travail de David Sala est ambitieux, méticuleux et à bien des égards magnifique. D'autres regretteront que Sala ait été dépassé par son sujet et son projet, ne parvenant tout à fait à répondre aux attentes ô combien élevées. Tous salueront un résultat a minima original et d'une indiscutable beauté. Une lecture indispensable donc.
Les Nuits de Saturne
Avec cet album, c'est ma première découverte du travail de Pierre-Henry Gomont. Croisé sur le stand de Sarbacane au festival d'Angoulême de cette année, j'ai sauté sur l'occasion après avoir lu pas mal d'avis dithyrambiques sur ses albums. Et bien m'en a pris, car c'est plus qu'une bonne surprise ! "Les nuits de Saturne" se révèle être une BD prenante de bout en bout, aux personnages forts et atypiques. Lancés sur les rails d'une vengeance toute programmée, tout cela déraille de façon certaine pour nous sortir des poncifs attendus. Clovis, ex taulard en mal de vengeance va croiser la route de l'étrange et évanescente Césaria. Ce duo improbable que même Clovis semble honnir va finalement s'imposer dans la douleur. On est happés par cette relation articulée autour de cette soif de vengeance d'une part grâce à la très bonne construction du récit qui nous dévoile par touches impressionnistes le passé d'activiste de Clovis, et d'autre part par la fabuleuse colorisation à l'aquarelle de Gomont ! Que c'est beau ! Que les ambiances sont réussies ! Qu'il s'agisse des paysages ou des intérieurs de boîte de nuit, des expressions ou postures des personnages, tout sonne juste et s'accorde à merveille ! Bref ! Une très belle et bonne découverte que je recommande chaudement ! Il me reste maintenant à me pencher sur le reste de sa production...
Un train d'enfer
J’avais découvert Gwenaël Manac’h avec l’album La Cendre et le Trognon (il était alors seul à la baguette), et cet album me permet de comprendre pourquoi il semblait quasi obsédé par les trains et les aiguillages (son grand père a fait toute sa carrière à la SNCF et le train a baigné l’enfance des deux auteurs, Gwenaël accompagnant ici au dessin le travail journalistique de son frère). Disons-le tout de suite, ce travail est quelque peu aride. Il y a beaucoup d’informations, et le dessin, assez simple, est lui aussi peu dynamique et développé. Mais disons-le tout aussi vite, c’est un album très instructif, et dont la lecture est plus fluide que je ne le craignais de prime abord. Une foule d’informations, mais toutes étayées (nombreuses sont les annotations et sources en bas de pages, pour ceux qui souhaiteraient vérifier ou prolonger ce qui est présenté ici). Le mal-être des cheminots, la casse du service public, les méthodes employées pour une privatisation rampante des segments rentables, la façon biaisée de comparer les coûts du routier et du ferroviaire, tout est clairement expliqué ici dans cet album, dont j’avais entendu parler via le Monde diplomatique lors de sa sortie. Pas l’album le plus aguichant, mais ne vous fiez pas au plumage, la ramage est intéressant. Note réelle 3,5/5.
BFF
Voilà un album dans lequel je suis entré un peu à reculons, craignant un empilement de déjà-vu et quelques longueurs. Eh bien au final, j’en suis sorti très satisfait, et je dois dire qu’au fur et à mesure que je voyais la fin arriver, les pages restantes s’amenuisant, je me disais que j’aurais bien continué à suivre l’évolution des relations entre ce groupe de « copains ». Petite frustration liée au fait que la fin est ouverte, une bulle a éclaté mais les liens distendus peuvent clairement se resserrer (pour certains en tout cas). Mais aussi parce que la lecture s’est révélée agréable, sur un sujet pourtant galvaudé. Pour faire simple (et d’ailleurs tout est fait simplement je trouve), nous suivons un groupe d’amis, les relations qui les unissent, les malentendus, les secrets – plus ou moins importants – qui menacent le fragile équilibre sur lequel tout se tient. Chacun cache des fêlures. On prend le temps de se faire aux personnages, à leur particularité, à leur personnalité. Mention spéciale au pianiste virtuose, qui cache ce succès à ses amis, leur laissant croire qu’il vivote de quelques pauvres cachets, qu’il vit dans un minuscule studio, alors que la réalité est toute autre. C’est d’ailleurs l’envers du miroir, les faux semblants, les non-dits, qui sont au centre de l’histoire, vraiment bien menée, et bien mise en image (là aussi une simplicité efficace préside au dessin) : la lecture est fluide, et recommandable en tout cas.
Unité Z
Miam ! Un album fantastique/SF mâtiné de Lovecraft tout en tension et en action : je prends ! mOTUS nous propose un récit imprégné de l'imaginaire lovecraftien tout à fait assumé et réussi. Si certain n'y verront qu'une énième déclinaison du mythe, j'ai trouvé l'approche contemporaine plutôt bien vue. La montée en tension progressive et les mystères qu'on découvre au fil des pages nous tiennent parfaitement en haleine, tout comme le passif de nos protagonistes. Bref, du bon boulot de scénarisation ! Côté dessin, Heri Shinato s'en sort avec les honneurs ! Pour un premier album, moi je dis chapeau ! Si quelques légères maladresses et un trait un peu hésitant sur les personnages sont visibles en début d'album, il trouve ensuite un bon équilibre et nous gratifie de quelques planches remarquables ! LA représentation des créatures est aussi magnifique ! Elles ont vraiment de la gueule ! Alors, ne boudons pas notre plaisir, cet album ravira les amateurs du genre ! Et si l'envie leur prenait de nous faire une petite suite, ça serait parfait ! :)
Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill
J'avais oublié d'aviser cette BD que je trouve excellente. Portée par le dessin de Émile Bravo qui correspond tout à fait à la période durant laquelle elle se déroule, l'histoire surtout est touchante et parfaitement écrite. C'est d'ailleurs toute la force de cette BD, qui est avant tout pleine d'émotion. Tout se déroule dans les yeux d'un petit garçon, Jean, qui n'a pas de maman et un papa qui travaille beaucoup. Élevé par une jeune fille au pair, il raconte sa vie sans maman, les petits mensonges à l'école pour faire croire qu'elle existe, ses interrogations sur elle à travers des photos, l'entourage qui en parle parfois ... Le tout est vue de son point de vue, qui est toujours celui d'un enfant. C'est au lecteur qu'est laissé la compréhension de chaque scène, les implications diverses et ce que tout cela engendre. Personnellement j'ai adoré la façon dont toute l'histoire est à double lecture : une simple enfance mais aussi une lecture d'adulte sur cette enfance. La voisine qui lit des cartes postales de tout les pays, le psychologue scolaire ou les vieux qui connaissaient bien sa mère ouvrent à Jean plein de situations cocasses et touchantes, dans lesquelles la naïveté et la franchise d'un enfant se confrontent à une réalité plus cruelle, mais qui les dépasse. Le récit fait surtout fort dans ses dernières pages, où apparait la question du Père Noël. La façon dont le récit utilise cette figure pour développer ensuite le propos est touchante, mais surtout pleine de bon sens. C'est fascinant de voir l'idée prendre corps. Le dessin de Emile Bravo correspond tout à fait à cette période, on replonge dans une vieille France, mais aussi à une façon de représenter qui me semble parfois inspirées de Sempé. Des cases à discours interne ou externe, l'enfant commentant ce qu'il voit, des bulles où le dessin fait office de texte, le tout dans une représentation de l'enfance qui ne semble jamais faire dans la nostalgie. C'est clair et net, brillamment mis en scène. Cette BD est assez inclassable, elle fait à la fois biographie (et même autobiographie) mais parle surtout d'enfance, avec un regard dessus assez subtil pour être surtout intéressant pour des adultes. Le tout enrobé dans une BD qui n'oublie jamais l'humour sous des aspects très touchants. Un regard d'enfant sur une question grave, à laquelle il trouvera une réponse que personne ne voudrait lui donner. J'ai été étonné à la lecture, très touché et je le suis encore en me la remémorant. C'est le genre de BD que je recommande car elle sait taper juste et c'est ce qu'il y a de meilleur lorsqu'on lit.