La Ballade du soldat Odawaa

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 8 avis)

Un western dans les tranchées pendant la première guerre mondiale, il y a des indiens, pas de cow boys mais c'est aussi fort et violent que du Sam Peckinpah.


1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale Futurs immanquables Première Guerre mondiale

En février 1915 à l'arrière du front le commandant allemand Von Schaffner et quelques hommes dépouillent la campagne et pillent tout ce qu'ils trouvent dans les maisons, les églises, partout où ils peuvent trouver des valeurs. L’armée française est occupée sur le front aussi elle demande au capitaine canadien Ernest Keating d'envoyer un commando d'élite s'occuper du problème. Ce groupe d'élite possède en son sein des soldats amérindiens, notamment Joseph Odawaa, matricule Tomahawk, tireur d'élite. Ce guerrier fils d'un français et d'une indienne Cree il est une légende aussi bien pour les allemands que les français. Impitoyable et insaisissable. Western sauvage dans un lieu improbable ce récit est également un hommage au cinéma de Sergio Leone, au Stalingrad de JJ Annaud et aux films de S. Peckinpah.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 30 Octobre 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Ballade du soldat Odawaa © Casterman 2019
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 8 avis)
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23/02/2020 | sloane
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai passé un très agréable moment de lecture avec cette série. Pourtant j'ai toujours une crainte en ouvrant un ouvrage sur la Grande Guerre. On tombe si facilement dans des récits manichéens, anachroniques ou improbables que j'ai souvent du mal à adhérer aux scénarii. Ici pas du tout, j'ai trouvé très original cette introduction de ces soldats Indiens Canadiens dans un rôle de corps francs qui leur convient à merveille. Leur combat face à un adversaire digne d'eux donne du poids et de très bons rebondissements au récit. Seule la toute petite présence d'Hitler dans le récit en forme de clin d'oeil m'embête un peu. (D'ailleurs je crois qu'il ne servait pas sur ce front.) Pour le reste j'ai vraiment aimé la conduite de l'histoire jusqu'au dénouement à la fois classique mais aussi surprenant. C'est encore justice de rappeler la mémoire de ces soldats "colonisés" qui n'avaient rien à faire dans cet absurde conflit. Le graphisme de Rossi sur un mode réaliste réussit très bien à traduire cette atmosphère de mi-saison froide et mouillée d'un no man's land propice à une chasse à l'homme. On retrouve les paysages si souvent dessinés de ruines et de bois dévastés proposés dans des éclairages de nuit qui participent à l'ambiance glauque très réussie. Une fiction sur la Grande Guerre que j'ai trouvé original et très plaisant à lire.

15/02/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Ce scénario a comme un petit goût de Inglorious Basterds dans le massacre de soldats allemands, puis s'en écarte, sauf que l'action a lieu en 1915 et non pendant la WW2. On retrouve aussi des bataillons d'Amérindiens dans le film Windtalkers où pendant la guerre du Pacifique, leur langue était utilisée dans les messages radio pour enfumer les Japonais. Ce récit s'inspire d'un véritable héros et était prévu au départ pour un film ; refusé, il a fallu le réadapter pour le format bande dessinée. La première séquence d'exposition plante le décor et le sujet, on est en effet entre western et récit de guerre sur fond de no man's land de 14-18, guerre maintes fois exploitée en BD, mais cette histoire est insolite et très singulière. J'ignorais qu'il y avait eu des Amérindiens dans les contingents canadiens pendant cette guerre sur le front de la Somme, j'ai pourtant visité dans le Pas-de-Calais les 2 lieux commémoratifs consacrés aux Canadiens : le mémorial de Vimy au nord d'Arras, et le parc-mémorial de Beaumont-Hamel au nord d'Albert, et je n'ai pas souvenir de ça, mais c'est formidable et très logique après tout, dommage qu'on en ait pas plus parlé. On se laisse donc embarquer dans cette histoire au rythme angoissant et âpre, l'intensité narrative est forte, l'ambiance spectrale du no man's land est presque irréelle, on navigue sans cesse entre légende et réalité, dans une ambiance cauchemardesque qui donne une petite connotation fantastique, et en plus c'est parsemé de références : Sergio Leone bien sûr pour le terre-plein circulaire (qu'on retrouve dans le final de Et pour quelques dollars de plus, et dans le cimetière de Sad Hill), ainsi que pour certains cadrages ; mais aussi Stanley Kubrick pour les scènes de nuit dans le no man's land et pour les fusillés... Le dessin de Rossi est excellent, avec beaucoup de scènes nocturnes qui apportent un ton macabre, mais qui parfois entraînent une certaine confusion ; je ne raffole pas non plus de ses cases à fonds blancs, je trouve qu'un dessinateur de cette qualité aurait pu faire mieux là-dessus, et d'autre part, les nombreux dialogues en allemand sont un peu redondants voire peu utiles vu qu'ils parlent aussi en français. Au final, malgré un manque de fluidité, une construction complexe qui déroute un peu, et certains retournements de situation surprenants, c'est un bon album.

26/06/2022 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Yann135

Que 5 avis pour cette BD magnifique ? Mais c’est juste dingue cette situation ! Lecteurs de bdthèque vous êtes passés à côté d’un truc génial ! Vous êtes en quête d’un super album, ne cherchez plus, vous devez vous procurer celui-ci sans hésiter ! Je vous raconte le pitch … Des snipers amérindiens sont dépêchés sur le sol français en février 1915 pour donner main forte à notre armée. Très rapidement l’un d’entre eux, le soldat Odawaa fait des dégâts dans les troupes allemandes. Un Chris Kyle avant l’heure. Il est particulièrement efficace. Son tableau de chasse devient impressionnant. L’ennemi met sa tête à prix. Ses exploits exaltent notre armée. Vous rajoutez en parallèle une chasse au trésor dans ce bourbier sanglant, sur la ligne du front, et vous voilà happés comme jamais dans une histoire sombre et violente. Qui est Odawaa ? Qui découvrira le fameux olifant de Rolland (cor d'ivoire des chevaliers, taillé dans une défense d'éléphant) ? Vous irez de rebondissements en rebondissements. Voilà donc une guerre des tranchées exaltante. Les balles et les obus fusent de partout. Le graphisme est noir. Bravo pour la colorisation qui contribue à un climat de fin du monde. Le champ de bataille est criant de réaliste. Oui nous sommes bien dans une guerre sale et poisseuse. Petit bémol cependant, l’utilisation de l’allemand n’apporte pas grand-chose même si cela n’est pas rédhibitoire. Lecture d’une seule traite bien évidement. Je recommande chaudement. Cela mérite une note à 4,5 étoiles largement !

11/01/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
L'avatar du posteur Cacal69

La ballade du soldat Odawaa est de celle qui vous marque au fer rouge. On plonge en plein champs de bataille de la première guerre mondiale. Les tranchées et les champs de ruines. La désolation à perte de vue. Je découvre que des amérindiens canadiens ont participé à cette boucherie humaine. Lecture d'une seule traite, on est immergé de suite dans la dure (et le mot est faible) réalité de la guerre. Scénario captivant, mais pas innovant malgré quelques bonnes idées. On retrouve effectivement du Sergio Léone dans le découpage, il suffit de regarder les premières planches. Le dessin réaliste retranscrit à merveille l'apreté des conditions de vie des soldats et des combats. Il est très beau. Les couleurs "sombres" accentuent cette atmosphère pesante. Une réussite. A découvrir. Si vous venez dans le Pas-de-Calais, je vous invite à venir découvrir le mémorial de Vimy, qui honore les soldats canadiens morts/disparus pendant la grande guerre. 11 285 noms inscrits.

02/09/2021 (modifier)
Par fuuhuu
Note: 3/5
L'avatar du posteur fuuhuu

Un genre de Western pendant la WW1 pas mal foutu. Le dessin est vraiment sublime. Les scènes sont criantes de réalismes et de vérités et retransmettent parfaitement les états d'âmes des soldats durant cette période. Concernant le scénario, rien d'extraordinaire à mes yeux. J'ai eu l'impression de lire une énième histoire de guerre. Certes elle est sympa, avec son lot d'amérindiens, de mystères et de plot twist. Mais jamais durant ma lecture, je n'ai vraiment été intéressé par les enjeux. Cette BD ne devait pas être faite pour moi, je ne vois pas d'autres explications, étant donné les nombreuses qualités évidentes de cet ouvrage. Je vous invite à lire les avis de mes prédécesseurs, qui sont plus intéressant et plus élogieux que le mien ! 3 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !

15/05/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Étonnant, original et bien foutu, cet album. Qui arrive à tirer parti d’un décor archi utilisé ces derniers temps (les tranchées de la première guerre mondiale), pour développer une histoire captivante, pleine de clins d’œil à certains classiques ou genres cinématographiques : on peut en effet y voir un western transposé dans la boue de la Grande guerre. La présence d’Indiens évidemment y amène, mais aussi le scénario, la chasse au trésor, que n’aurait probablement pas reniée Sergio Leone – que Cédric Apikian reconnait d’ailleurs en introduction comme source d’inspiration (voir la transposition de Sad Hill vers la fin, Grüder faisant un bon Santanza). L’histoire est prenante, bien rythmée, avec des rebondissements qui la dynamisent (jusqu’aux révélations finales), en plus des clins d’œil à Leone et au western en général. Amusantes – et tristes du coup – allusions à Hitler aussi. Le dessin de Rossi est lui aussi réussi, ainsi que la colorisation de Walter, sombre à souhait, le tout s’adaptant parfaitement au récit noir et tortueux, et assez roublard. C’est vraiment une aventure que je vous recommande, du très bon divertissement.

14/10/2020 (modifier)
Par doumé
Note: 4/5
L'avatar du posteur doumé

Un mélange de genres original, des Amérindiens combattent pendant la première guerre mondiale. Cette bd n'est ni un western ni un récit de bataille dans les tranchées. L'action se situe à l'arrière du front, tous les protagonistes ont un lien direct avec la guerre mais leur mission est d'arrêter une bande de pillards. Les références cinématographiques sont souvent utilisées. Un passage par SAD HILL et bien d'autres, l'auteur annonce clairement en préambule de l'album qui sont ses auteurs référents: Sergio LEONE en fait partie. Toutes ces scènes sont intégrées dans le scénario avec justesse. Le rythme soutenu des actions nous fait passer d'un camp à l'autre sans jamais nous perdre, une histoire pleine de rebondissements qui s'achève avec un clin d'œil historique. Le dessin retranscrit l'ambiance de cette période, la pluie ,le froid, la boue et la mort omniprésente, tout est représenté avec talent. Un mélange de genres improbable au départ et une belle réussite à l'arrivée.

10/05/2020 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Un western avec des Indiens pendant la première guerre mondiale! En février 1915 une petite troupe de soldats allemands sous les ordres du commandant Von Schaffner écume la campagne française pour piller et voler ce qui peut l'être. L'armée française a d'autres chats à fouetter, aussi elle demande au capitaine canadien Ernest Keating d’envoyer sa troupe d'élite pour régler le problème. Au sein de celle-ci le caporal Odawaa, tireur d'élite et fils d'un Français et d'une Indienne Cree. Dans un camp comme dans l'autre, c'est une légende tant il est efficace et se montre sans pitié. C'est la première incursion dans le monde de la BD de Cédric Apikian, qui propose ici un scénario malin, bourré de références, mais sans qu'elles ne plombent le récit. Tout d'abord la participation fort méconnue de soldats amérindiens dans les troupes canadiennes et qui ont combattu sur le sol français. Inspiration cinématographique également notamment avec la magnifique scène finale dans l'abbaye ( ah s'il avait eu une autre balle), référence évidente au cinéma de Sergio Leone. Pratiquement tous les archétypes du western sont présents hormis les cow-boys et le grand duel final, encore que... Le scénario est donc parfaitement maîtrisé et tient en haleine le lecteur jusqu'à la fin. Au dessin l'on retrouve Christian Rossi qui encore une fois fait montre de tout son talent, des contre jours, des clairs obscurs de toute beauté, qui rendent bien compte de ce que devait être l'ambiance sur et autour du front à cette époque. Au passage admirez les premières pages qui constituent une sorte de prologue. Une excellente BD avec un scénario âpre et surprenant, dont je suis surpris qu'elle ne fasse pas plus d'émules. A lire absolument

23/02/2020 (modifier)