Dans la lignée de Persépolis et avec toujours autant d'humour, Marjane Satrapi nous fait partager un petit moment d'intimité avec des femmes iraniennes, toutes différentes. C'est là que l'on se rend compte que ces femmes, bridées, étouffées dans leur vie quotidienne, se lachent lors de ces petites réunions.
Un vrai moment de bonheur !
Ca faisait un bout de temps que je tournais autour de cette bd sans l'ouvrir. Sûrement un a prioris par rapport à l'éditeur.
J'ai bien accroché à ces histoires sur le Klan, même si on ne peut s'empêcher de sourire devant la facilité et le coté léger des enquêtes. Tout est vite réglé, tout est trop simple. Pourtant, c'est carré, certaines scènes d'action sont des chefs d'oeuvre de la mise en scène et du coup, je me suis laissé porter par ces 2 histoires.
C'est peut-être dommage de ne pas avoir fait des aventures en 2 tomes, ça aurait permis d'approfondir un peu plus sans allourdir le récit.
Ceci dit, j'acheterai le T3 sans hésiter.
Eh oui. Il arrive parfois qu'on tombe par hasard sur un album somme toute carrément pas récent, que la couverture soit assez moche (là il faut l'avouer, elle n'est vraiment pas belle...), mais qu'on le lise et qu'on ne le regrette pas.
"Combien de marins" fait évidemment partie de cette catégorie... Avec son humour complètement décalé, tournant des situations banales en histoires qui vous plient en quatre, Thiriet fait encore une fois la preuve de son extraordinaire finesse (si si, même quand il parle de prouts, je vous assure) et de son talent en matière de drôlerie.
Le dessin me rappelle légèrement celui (superbe !) d'Alexis : il comporte en effet à la fois un côté réaliste et un côté caricatural marqué. Mais surtout ne vous laissez pas arrêter par la couverture, vous passeriez à côté d'un très très bon album !
Republié dans la collection "Horizons" (couverture souple, moins de 6 euros), cet album m'a réellement plu.
La couverture tout d'abord, est très réussie... à dire vrai je la trouve superbe. Le dessin ensuite, typique de Will -- voir "Tif et Tondu" mais ici à mon avis plus travaillé -- est également très beau, d'un style apparemment naïf, très rond (et bien sûr tout en couleurs directes)...
Le dessin se marie justement très bien avec l'histoire, à la fois extrêmement gentille et poétique, et grave et dramatique... C'est en effet le grand tour de force de Desberg sur ce scénario d'avoir réussi à traiter d'évènements plus que sombres sur un ton assez léger, en les voyant par un regard d'enfant, tout en utilisant une narration par une personne adulte, certes plus lucide, mais au ton néanmoins poétique.
Le tout donne un album qui bénéficie d'une bonne cohérence globale (même si le récit peut paraître parfois décousu en cours de lecture), d'un dessin que pour ma part j'aime beaucoup, d'une histoire originale, racontée de façon intéressante, et d'un grand charme.
A lire, très certainement !
Voici ce que l'on peut qualifier d'oeuvre maîtresse du grand Jijé. Son goût pour le western va l'inciter à lancer dès 1954 "Jerry Spring" qui sera une des premières grandes Bandes Dessinées européennes axées sur l'Ouest américain.
Une vingtaine d'épisodes vont se succéder jusqu'en 1967. Toujours axé sur des problèmes humains, pratiquant le western psychologique avant que le cinéma américain ne le découvre, se refusant à la violence et glissant de nombreuses touches d'humour dans ses récits, Jijé a fait office de pionnier. Il a balayé le western traditionnel peuplé de mauvais indiens à abattre et de bons cow-boys sympathiques pour chercher à approcher de plus près le fond des choses.
Jijé a fortement inspiré son ami Giraud pour la création de Blueberry ; les deux auteurs, pour s'amuser ou s'entraider, échangeront parfois leurs séries le temps d'une planche ou d'une case...
Je laisse la parole à Blutch : "J’aime bien Jerry Spring. Même si les histoires ne sont pas terribles la plupart du temps et que le dessin est approximatif, il y a une simplicité, une rudesse, une évidence. Un espèce de manque de sophistication qui se rapproche de l’idée que je me fais de l’Ouest, c’est à dire un monde pastoral. Jerry Spring s’approche plus de ça que Blueberry qui est plus tardif et plus influencé par une sous-culture cinématographique plus dense. Jerry Spring est déjà marqué par un certain cinéma hollywoodien des années 50, mais quand Blueberry se développe, le cinéma italien est apparu, et le cinéma alternatif aussi avec des gens comme Sam Peckinpah. Dans Blueberry, on ne prend jamais le temps, alors que dans Jerry Spring, j’ai plus l’impression d’être dans un vrai monde, de rentrer dans un esprit. Charlier privilégiait la péripétie : ce ne sont que des mecs qui courent, qui galopent dans tous les sens. « Une chance sur cent, c’est raisonnable », « Il ne nous reste que trois secondes pour éteindre la mèche », « Il faut déterrer le trésor »... Il n’y a que ça. Jerry Spring, lui, il prend son temps : il y a des cases où il chevauche sans dire un mot, d’autres où il joue juste de la guitare. Ca me séduit plus. Le western, c’est difficilement appréciable en bande dessinée, parce c’est un genre uniquement cinématographique. André Bazin disait « Le western, c’est le cinéma américain par excellence ». C’est un genre qui n’a pas été inventé par le cinéma mais qui a été révélé grâce à lui. La bande dessinée ne fait que lui courir derrière."
Jijé a eu de nombreux scénaristes, mais c'est vraiment lui qui a créé le personnage... A noter qu'un ultime album, anecdotique et sans réel intérêt (mis à part le dessin de Franz), a vu le jour en 1990.
Une oeuvre à (re)découvrir, vite.
De courtes histoires de meurtres, certains originaux, d'autres un peu éventés.
Au final un album surprenant de la part de Bazile, qui change complètement son dessin par rapport aux Avatars, et ce n'est pas pour me déplaire.
Ne vous fiez pas à la couverture qui est plutôt bizarre (très rouge et un peu rebutante), l'intérieur est plaisant.
A connaître.
Ayant inauguré la nouvelle collection des éditions Vents d'Ouest ("Equinoxe") , "Les Contes du 7ème souffle" est une série qui mérite franchement qu'on s'y attarde .
Le scénario d'Eric Adam est très attrayant.
Dans le Japon médieval, l'histoire d'un samouraï à la recherche de son destin après la disparition tragique de sa soeur.
Vous allez me dire que ce genre de récit n'est pas vraiment nouveau, je vous l'accorde. Ceci-dit, le traitement de cette série s'avère plutôt original dans sa présentation et surtout dans les ambiances qui sont tout à fait particulières. Tous ces détails nous permettent ainsi de mieux nous plonger dans ce conte. Les auteurs ne se sont pas trop attardés sur le contexte historique, mais par contre les personnages sont présentés de manière efficace. La motivation de leurs actes est clairement présentie dès le début. Cela nous permet de rentrer dans le vif du sujet avec beaucoup plus de facilité.
Le dessin particulier de Hughes Micol est dans le style de celui de Blain, Sfar, etc. Certaines personnes pourront trouver celui-ci repoussant mais franchement on s'y habitue très vite. Je dirais même que certains plans larges sont très beaux (tome 1, page 25). Les jeux d'ombres et lumières varient selon l'humeur du moment : sombre pour le tragique et clair pour les périodes plus sereines. Cela permet d'accentuer les moments forts du récit et c'est, ma foi, fort bien réussi.
Vous aurez compris que j'ai vraiment bien aimé cette série. Et malgré son approche peu commerciale, cette bd a des vraies qualités. Je pense qu'elle mérite qu'on y jette un oeil.
Franchement, lancez-vous, vous ne le regretterez pas. C'est génial !
Ce premier album est une excellente surprise.
Attirée par la beauté des dessins, j'ai acheté la bd par curiosité, sans bien savoir à quoi m'attendre. Et là… Une merveille ! L'histoire est traitée avec une immense finesse et beaucoup de poésie. Les personnages sont particulièrement originaux. Le héros est un jeune veuf qui a une petite fille. Ses ennemis ne sont pas de vilains méchants et semblent s'opposer à lui pour des raisons idéologiques…
Kenny Ruiz sait ménager le suspense et dévoile avec parcimonie les éléments nécessaires à la compréhension de l'histoire… Chaque page est riche en découvertes et en nouvelles interrogations.
Bref, une série injustement méconnue… Qui pourrait bien devenir culte si les albums suivants égalent le premier.
Sur une idée de départ axée sur la description de super héros, Moore brode un récit hallucinant. Hallucinant de lucidité, de pessimisme et de maîtrise technique. Durant les 400 pages de l'intégrale, j'ai vraiment été scotché par la descente aux enfers des héros principaux. Dans cet univers là, personne ne sort indemne. Et même si les costumes étranges et bigarrés ont des allures de déjà vu, ce qui apparait surtout, c'est la nature tourmentée, paradoxale, violente des êtres qu'ils dissimulent. Je ne vais pas en dire plus, cette bd est une oeuvre profonde et qui nous force à nous arrêter sur notre fascination pour la violence, notre part d'ombre et notre soif de justice... Maintenant, c'est vrai que "Watchmen" ne se lit pas comme un vulgaire comics ou de l'heroïc fantasy de base. Il faut faire l'effort d'entrer dans ce monde, et la densité et la gravité du propos, n'est pas forcément facile à aborder.
Quant au graphisme, il est basic comics... même si c'est bien abordé, même s'il illustre bien le propos par un classissisme certainement voulu, il m'a parfois ennuyé... J'aurais bien vu un grand dessinateur au service d'une si grande histoire... d'où ma note (un 4,5 m'aurait davantage satisfait).
Ok, on peut toujours reprocher à cette série naissante de commencer par l'orphelin recueilli par les loups et l'ermite de la forêt, n'empêche que Swolfs a vraiment l'art et la manière de créer des ambiances, de vous plonger dans des paysages vivants, et de vous faire croiser des personnages auxquels on s'attache vite. J'ai vraiment aimé ce tome 1, et je pense que cette série va très vite devenir une petite référence.
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Broderies
Dans la lignée de Persépolis et avec toujours autant d'humour, Marjane Satrapi nous fait partager un petit moment d'intimité avec des femmes iraniennes, toutes différentes. C'est là que l'on se rend compte que ces femmes, bridées, étouffées dans leur vie quotidienne, se lachent lors de ces petites réunions. Un vrai moment de bonheur !
Amerikkka
Ca faisait un bout de temps que je tournais autour de cette bd sans l'ouvrir. Sûrement un a prioris par rapport à l'éditeur. J'ai bien accroché à ces histoires sur le Klan, même si on ne peut s'empêcher de sourire devant la facilité et le coté léger des enquêtes. Tout est vite réglé, tout est trop simple. Pourtant, c'est carré, certaines scènes d'action sont des chefs d'oeuvre de la mise en scène et du coup, je me suis laissé porter par ces 2 histoires. C'est peut-être dommage de ne pas avoir fait des aventures en 2 tomes, ça aurait permis d'approfondir un peu plus sans allourdir le récit. Ceci dit, j'acheterai le T3 sans hésiter.
Combien de marins ?...
Eh oui. Il arrive parfois qu'on tombe par hasard sur un album somme toute carrément pas récent, que la couverture soit assez moche (là il faut l'avouer, elle n'est vraiment pas belle...), mais qu'on le lise et qu'on ne le regrette pas. "Combien de marins" fait évidemment partie de cette catégorie... Avec son humour complètement décalé, tournant des situations banales en histoires qui vous plient en quatre, Thiriet fait encore une fois la preuve de son extraordinaire finesse (si si, même quand il parle de prouts, je vous assure) et de son talent en matière de drôlerie. Le dessin me rappelle légèrement celui (superbe !) d'Alexis : il comporte en effet à la fois un côté réaliste et un côté caricatural marqué. Mais surtout ne vous laissez pas arrêter par la couverture, vous passeriez à côté d'un très très bon album !
La 27e lettre
Republié dans la collection "Horizons" (couverture souple, moins de 6 euros), cet album m'a réellement plu. La couverture tout d'abord, est très réussie... à dire vrai je la trouve superbe. Le dessin ensuite, typique de Will -- voir "Tif et Tondu" mais ici à mon avis plus travaillé -- est également très beau, d'un style apparemment naïf, très rond (et bien sûr tout en couleurs directes)... Le dessin se marie justement très bien avec l'histoire, à la fois extrêmement gentille et poétique, et grave et dramatique... C'est en effet le grand tour de force de Desberg sur ce scénario d'avoir réussi à traiter d'évènements plus que sombres sur un ton assez léger, en les voyant par un regard d'enfant, tout en utilisant une narration par une personne adulte, certes plus lucide, mais au ton néanmoins poétique. Le tout donne un album qui bénéficie d'une bonne cohérence globale (même si le récit peut paraître parfois décousu en cours de lecture), d'un dessin que pour ma part j'aime beaucoup, d'une histoire originale, racontée de façon intéressante, et d'un grand charme. A lire, très certainement !
Jerry Spring
Voici ce que l'on peut qualifier d'oeuvre maîtresse du grand Jijé. Son goût pour le western va l'inciter à lancer dès 1954 "Jerry Spring" qui sera une des premières grandes Bandes Dessinées européennes axées sur l'Ouest américain. Une vingtaine d'épisodes vont se succéder jusqu'en 1967. Toujours axé sur des problèmes humains, pratiquant le western psychologique avant que le cinéma américain ne le découvre, se refusant à la violence et glissant de nombreuses touches d'humour dans ses récits, Jijé a fait office de pionnier. Il a balayé le western traditionnel peuplé de mauvais indiens à abattre et de bons cow-boys sympathiques pour chercher à approcher de plus près le fond des choses. Jijé a fortement inspiré son ami Giraud pour la création de Blueberry ; les deux auteurs, pour s'amuser ou s'entraider, échangeront parfois leurs séries le temps d'une planche ou d'une case... Je laisse la parole à Blutch : "J’aime bien Jerry Spring. Même si les histoires ne sont pas terribles la plupart du temps et que le dessin est approximatif, il y a une simplicité, une rudesse, une évidence. Un espèce de manque de sophistication qui se rapproche de l’idée que je me fais de l’Ouest, c’est à dire un monde pastoral. Jerry Spring s’approche plus de ça que Blueberry qui est plus tardif et plus influencé par une sous-culture cinématographique plus dense. Jerry Spring est déjà marqué par un certain cinéma hollywoodien des années 50, mais quand Blueberry se développe, le cinéma italien est apparu, et le cinéma alternatif aussi avec des gens comme Sam Peckinpah. Dans Blueberry, on ne prend jamais le temps, alors que dans Jerry Spring, j’ai plus l’impression d’être dans un vrai monde, de rentrer dans un esprit. Charlier privilégiait la péripétie : ce ne sont que des mecs qui courent, qui galopent dans tous les sens. « Une chance sur cent, c’est raisonnable », « Il ne nous reste que trois secondes pour éteindre la mèche », « Il faut déterrer le trésor »... Il n’y a que ça. Jerry Spring, lui, il prend son temps : il y a des cases où il chevauche sans dire un mot, d’autres où il joue juste de la guitare. Ca me séduit plus. Le western, c’est difficilement appréciable en bande dessinée, parce c’est un genre uniquement cinématographique. André Bazin disait « Le western, c’est le cinéma américain par excellence ». C’est un genre qui n’a pas été inventé par le cinéma mais qui a été révélé grâce à lui. La bande dessinée ne fait que lui courir derrière." Jijé a eu de nombreux scénaristes, mais c'est vraiment lui qui a créé le personnage... A noter qu'un ultime album, anecdotique et sans réel intérêt (mis à part le dessin de Franz), a vu le jour en 1990. Une oeuvre à (re)découvrir, vite.
Les Faussaires
De courtes histoires de meurtres, certains originaux, d'autres un peu éventés. Au final un album surprenant de la part de Bazile, qui change complètement son dessin par rapport aux Avatars, et ce n'est pas pour me déplaire. Ne vous fiez pas à la couverture qui est plutôt bizarre (très rouge et un peu rebutante), l'intérieur est plaisant. A connaître.
Les Contes du 7ème Souffle
Ayant inauguré la nouvelle collection des éditions Vents d'Ouest ("Equinoxe") , "Les Contes du 7ème souffle" est une série qui mérite franchement qu'on s'y attarde . Le scénario d'Eric Adam est très attrayant. Dans le Japon médieval, l'histoire d'un samouraï à la recherche de son destin après la disparition tragique de sa soeur. Vous allez me dire que ce genre de récit n'est pas vraiment nouveau, je vous l'accorde. Ceci-dit, le traitement de cette série s'avère plutôt original dans sa présentation et surtout dans les ambiances qui sont tout à fait particulières. Tous ces détails nous permettent ainsi de mieux nous plonger dans ce conte. Les auteurs ne se sont pas trop attardés sur le contexte historique, mais par contre les personnages sont présentés de manière efficace. La motivation de leurs actes est clairement présentie dès le début. Cela nous permet de rentrer dans le vif du sujet avec beaucoup plus de facilité. Le dessin particulier de Hughes Micol est dans le style de celui de Blain, Sfar, etc. Certaines personnes pourront trouver celui-ci repoussant mais franchement on s'y habitue très vite. Je dirais même que certains plans larges sont très beaux (tome 1, page 25). Les jeux d'ombres et lumières varient selon l'humeur du moment : sombre pour le tragique et clair pour les périodes plus sereines. Cela permet d'accentuer les moments forts du récit et c'est, ma foi, fort bien réussi. Vous aurez compris que j'ai vraiment bien aimé cette série. Et malgré son approche peu commerciale, cette bd a des vraies qualités. Je pense qu'elle mérite qu'on y jette un oeil. Franchement, lancez-vous, vous ne le regretterez pas. C'est génial !
Le Chasseur d'Eclairs
Ce premier album est une excellente surprise. Attirée par la beauté des dessins, j'ai acheté la bd par curiosité, sans bien savoir à quoi m'attendre. Et là… Une merveille ! L'histoire est traitée avec une immense finesse et beaucoup de poésie. Les personnages sont particulièrement originaux. Le héros est un jeune veuf qui a une petite fille. Ses ennemis ne sont pas de vilains méchants et semblent s'opposer à lui pour des raisons idéologiques… Kenny Ruiz sait ménager le suspense et dévoile avec parcimonie les éléments nécessaires à la compréhension de l'histoire… Chaque page est riche en découvertes et en nouvelles interrogations. Bref, une série injustement méconnue… Qui pourrait bien devenir culte si les albums suivants égalent le premier.
Watchmen
Sur une idée de départ axée sur la description de super héros, Moore brode un récit hallucinant. Hallucinant de lucidité, de pessimisme et de maîtrise technique. Durant les 400 pages de l'intégrale, j'ai vraiment été scotché par la descente aux enfers des héros principaux. Dans cet univers là, personne ne sort indemne. Et même si les costumes étranges et bigarrés ont des allures de déjà vu, ce qui apparait surtout, c'est la nature tourmentée, paradoxale, violente des êtres qu'ils dissimulent. Je ne vais pas en dire plus, cette bd est une oeuvre profonde et qui nous force à nous arrêter sur notre fascination pour la violence, notre part d'ombre et notre soif de justice... Maintenant, c'est vrai que "Watchmen" ne se lit pas comme un vulgaire comics ou de l'heroïc fantasy de base. Il faut faire l'effort d'entrer dans ce monde, et la densité et la gravité du propos, n'est pas forcément facile à aborder. Quant au graphisme, il est basic comics... même si c'est bien abordé, même s'il illustre bien le propos par un classissisme certainement voulu, il m'a parfois ennuyé... J'aurais bien vu un grand dessinateur au service d'une si grande histoire... d'où ma note (un 4,5 m'aurait davantage satisfait).
Légende
Ok, on peut toujours reprocher à cette série naissante de commencer par l'orphelin recueilli par les loups et l'ermite de la forêt, n'empêche que Swolfs a vraiment l'art et la manière de créer des ambiances, de vous plonger dans des paysages vivants, et de vous faire croiser des personnages auxquels on s'attache vite. J'ai vraiment aimé ce tome 1, et je pense que cette série va très vite devenir une petite référence.