ce 1er album m'a bien emballé.
ok, le scenar est pas des plus palpitant et original, mais il est bien tourné. Les temes de l'histoire sont abordés avec finesse et precision, ce qui nous donne une histoire interessante et fluide.
le decoupage aussi est interessant, on voit que Charlet l'a vraiment travaillé pour soutenir son histoire, c'est un succès.
et enfin, j'aime beaucoup le style de dessin de Charlet. Les influences manga sont digérées et finalement, il trouve un style qui lui est propre. J'aime tout particulierement les couleurs tournant autour du rouge ocre.
ce premier album a le merite d'eveiller l'interet et la curiosité sur la suite.
Je n'ai lu que le tome 1 pour l'instant.
Voila une histoire bien sympathique, pleine de sensibilité et d'intelligence. Le Chat du Rabbin est effectivement très perspicace, il jette un regard plein de lucidité sur la religion, sur la croyance en Dieu et sur les travers (parfois bien naturels) de l'homme... Car c'est un chat bien ouvert d'esprit, assez humaniste somme toute, pour qui les tabous n'existent pas, et qui pousse à la remise en question, sans tomber dans le travers de la critique facile et gratuite...
Bref, une histoire qui vraiment se laisse lire avec plaisir...
Rah, j'aimerais bien avoir un chat comme ça!
Rien a ajouter, j'adhere totalement aux avis ci dessous.
Idée cadeau idéale pour les plus jeunes et, si son achat n'est pas indispensable pour les ainés, sa lecture l'est pour l'efficacité de son découpage archi-simple.
Tant de clarté sans un seul dialogue ni un découpage spécifique, c'est vraiment impressionant!
Cet avis ne porte que sur le Tome 1...
Miam, une véritable réussite cette BD! Les dessins au début me rebutaient quelque peu, trop réalistes à mon goût. Mais en fait ils collent terriblement bien au ton de l'histoire et renforcent l'impression de froideur du héros.
Pénétrer dans les pensées du narrateur-tueur, voilà un procédé archi classique en littérature mais peu répandu en BD.
L'histoire de ce tueur est froide comme la lame d'un couteau aiguisé et donne les mêmes frissons que lorsque cette lame se pose sur une gorge blanche...
C'est subtil, ce n'est pas gratuit, c'est recherché même si parfois certains textes sont un peu réchauffés mais dans l'ensemble le scénario et le mode narratif m'ont vraiment plu.
Je ne tarderai donc pas à lire la suite...
J'ai vraiment bien accroché avec cette histoire, insolite et originale...qui est celui que l'on appelle Lucifer ? Et si c'était juste un ange plus curieux, plus aventureux, et si au contraire c'était un pion, lui aussi manipulé par la volonté divine...?
Le premier meurtre de l'histoire du monde...celui d'un ange qui étudiait...la mort!
L'ange de la vengeance est réveillé, pour accomplir ce pour quoi il a été créé...découvrir la vérité.
Une vision très inhabituelle de la genèse et un point de vue, certes simpliste mais différent...
j'ai un peu moins aimé les dessins...le style assez américanisé est particulier, surtout dans les planches illustrant l'époque contemporaine. Par contre, les illustrations du paradis et des Anges sont magnifiques et bénéficient de très belles couleurs!
Personnellement, j'aime beaucoup, mais c'est à lire, ou au moins à regarder avant d'acheter...
oui, c'est cher, tres cher, mais quand on l'ouvre, on comprends un peu mieux pourquoi. La qualité de cet album est exceptionnelle, le papier est de qualité superieure, et l'odeur qui s'en degage est un delice. Bon, je cherche des excuse, parce que vraiment, 40€ pour une bd, faut quand meme avoir le portefeuille bien accroché.
ceci dit, je pense que l'investissement en vaut la peine.
le dessin est dans la pure "tradition" de ce que fait peeters, les couleurs jaunâtre en plus. Ca donne une ambiance western à ce livre, coté western accentué pour le train et l'attaque qu'il subit. Pourtant, ce n'est pas trop l'epoque western, mais ce n'est qu'un details apres tout.
l'histoire en elle meme ne fait pas toute la qualité de cette bd puisque c'est assez simpliste.
le veritable atout de cette bd, ce sont les dialogues absolument geniaux, l'auteur se laisse aller aux bons mots, c'est du bonheur. Chaque page recelle de dialogues loufoques au possible, originaux, et surtout pertinents (quand on se cadre dans la bd bien sur !)
alors je ne regrette pas l'achat, mais je regrette que ce ne soit pas plus ouvert au public habitué à peeters. 900 exemplaires, c'est tres peu !
Je n'adhère pas trop au style graphique de Sacco, visiblement inspiré de Crumb, mais au niveau du contenu, rien à redire, le bonhomme force le respect. J'étais encore pas bien vieux à l'époque de la guerre en Bosnie, et j'avoue que je n'y pigeais à peu près rien, et aucun de mes profs ne s'est jamais donné la peine d'en parler en classe ; eh bien, après avoir lu "Gorazde", j'avais enfin l'impression d'avoir une petite idée de ce qui s'est tramé à l'époque, et ce sans avoir à subir une leçon ennuyeuse et verbeuse ni de langue de bois journalistique : merci, m'sieur Sacco.
Outre ce talent de vulgarisateur (au sens le plus noble du terme), un autre truc formidable (parmi d'autres encore) chez Joe Sacco, c'est son humilité. Certes, il se met en scène dans ses histoires, mais jamais, jamais il ne se met en avant. Il n'est pas allé en Bosnie pour faire le beau comme le premier BHL venu ; il y est allé pour donner la parole à ceux qui vivaient là-bas. Il laisse les gens se raconter, sans en rajouter lui-même dans le commentaire larmoyant ou la pseudo-dénonciation des méchants- pas-beaux. "Gorazde" doit parler de la ville et de ses habitants avant tout, pas servir de démonstration ostentatoire du courage et de l'engagement de son auteur. C'est peut-être pas comme ça qu'on gagne un "prix Tournesol" à Angoulême, une préface de José Bové, un capital-sympathie énorme et définitif auprès du public et de la critique et le droit de publier n'importe quel navet par la suite, hein, mais visiblement, Sacco n'aspire à rien d'autre qu'à faire sérieusement et honnêtement son travail de journaliste, tout en racontant une bonne histoire (car si tragique soit-elle, celle de Gorazde, la ville "qui s'apprêtait à mourir" mais a dû se réhabituer à vivre, en est une).
Maintenant, comme pour Palestine, difficile de vous conseiller cet achat quand, moi-même, je n'ai pas l'intention d'acheter, préférant bêtement garder mon grisbi pour des BD de divertissement... Ce qui est sûr en tout cas, c'est que c'est un excellent bouquin dont je vous recommande chaudement la lecture, même si à la base le sujet et/ou le dessin vous rebute (c'était mon cas à moi aussi au départ).
Cette " Nuit Noire " est un road-movie version française, où le récit (entremêlant superbement flash-back, instantanées de la cavale et moments présents du procès) prend le parti du réalisme et de la sobriété.
Nb : J'ai lu la version intégrale noir et blanc ça ne gache absolument rien au plaisir de la lecture et c'est d'ailleurs cette version que je conseille
Que voilà un manga atypique !
Un album entier dénué d'action, presque sans personnages (seulement "l'homme", et de temps à autre sa femme et son chien) et quasiment sans paroles.
"L'homme" -- je n'ose employer le terme de "héros", tout à fait hors de propos ici -- est tout simplement heureux. Et ce, à travers de toutes petites choses, la visite de lieux qu'il ne connaissait pas, la découverte d'un coquillage, la contemplation sereine d'un paysage, la révélation qu'on peut se sentir bien sous la pluie, toutes ces petites choses que l'on a trop souvent tendance à ignorer, à oublier dans notre quotidien.
En cela la portée de cet album est grande : Taniguchi nous fait sentir la douceur de l'herbe, la rugosité de l'écorce, la chaleur du soleil. Et lorsque j'emploie le mot sentir, cela signifie qu'on le ressent véritablement, ce que je ne peux qualifier que de tour de force. Il nous montre le comportement d'un homme qui n'est motivé ni par le travail, ni par l'argent, l'ambition, le sexe, la gloire, bref, un homme qui ne recherche qu'un bonheur simple et quotidien, un homme qui veut être en paix avec le monde et avec lui-même.
On se rapproche donc très fortement de nombreuses philosophies, ce mot étant ici employé pour désigner non pas une stupide discipline intellectuelle mais ce qu'elle est véritablement en orient, et ce qu'elle était il y a plus de 2000 ans en Grèce, à savoir une façon d'être.
Alors évidemment, ça ne plaira pas à tout le monde. Evidemment aussi, la forme peut surprendre, ne serait-ce que par le côté qui peut paraître à nos yeux un peu "simplet" de l'Homme.
Toujours est-il qu'on retrouve dans cet album un concentré de certains thèmes chers à Taniguchi (tout au moins que l'on retrouve de façon récurrente dans son oeuvre), et que si on se donne la peine d'essayer de comprendre -- et quand je dis comprendre, je veux dire véritablement comprendre, et pas une simple compréhension intellectuelle ! -- cet album, on s'aperçoit de sa beauté et de sa profondeur.
Pour les autres, deux choix : ne le lisez pas, ou allez faire un stage dans un monastère tibétain. ;)
Le dessin quant à lui fait preuve d'un souci poussé du détail : Taniguchi est allé jusqu'à visiter les lieux pour en croquer les moindres détails. On ne pourra d'ailleurs que déplorer le travail de "conversion" de Casterman qui comme pour "Le journal de mon père" s'est amusé à retourner certaines cases et pas d'autres, entraînant ainsi parfois une confusion sur le sens de lecture.
Petite histoire à la fois simplette mais également qui donne beaucoup à réfléchir... Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de lecture et je dois dire que j'ai bloqué en refermant cette BD...
Très rapide à lire mais on s'attache facilement aux personnages de par leur façon d'être... Des gens simples et sans aucune méchanceté n'ayant aucune idée de la vie en dehors de leur campagne. Mais ils décident un jour de rejoindre la capitale pour ne vouloir qu'une chose : y être heureux...
C'est assez sombre du point de vue illustrations mais ça donne bien et cela permet d'entrer dans l'histoire sans difficulté. J'ai lu la version en noir et blanc et je pense que d'après la planche en couleurs, ça ne rend pas du tout la même chose et je préfère vraiment lorsqu'il n'y en a pas.
Ceci est un bon exemple que l'on n'est pas obligé de chercher un scénario ultra compliqué pour faire une bonne BD...
PS : Je n'ai pas bien compris si cette BD avait une suite ou non... D'après ma lecture, c'est un one-shot mais quand on regarde sur bdnet, il y a un tome qui doit paraître prochainement (mais ça m'a l'air bizarre quand même...)... Bref, si quelqu'un y comprend quelque chose, merci de me prévenir...
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Kabbale
ce 1er album m'a bien emballé. ok, le scenar est pas des plus palpitant et original, mais il est bien tourné. Les temes de l'histoire sont abordés avec finesse et precision, ce qui nous donne une histoire interessante et fluide. le decoupage aussi est interessant, on voit que Charlet l'a vraiment travaillé pour soutenir son histoire, c'est un succès. et enfin, j'aime beaucoup le style de dessin de Charlet. Les influences manga sont digérées et finalement, il trouve un style qui lui est propre. J'aime tout particulierement les couleurs tournant autour du rouge ocre. ce premier album a le merite d'eveiller l'interet et la curiosité sur la suite.
Le Chat du Rabbin
Je n'ai lu que le tome 1 pour l'instant. Voila une histoire bien sympathique, pleine de sensibilité et d'intelligence. Le Chat du Rabbin est effectivement très perspicace, il jette un regard plein de lucidité sur la religion, sur la croyance en Dieu et sur les travers (parfois bien naturels) de l'homme... Car c'est un chat bien ouvert d'esprit, assez humaniste somme toute, pour qui les tabous n'existent pas, et qui pousse à la remise en question, sans tomber dans le travers de la critique facile et gratuite... Bref, une histoire qui vraiment se laisse lire avec plaisir... Rah, j'aimerais bien avoir un chat comme ça!
Petit Père Noël
Rien a ajouter, j'adhere totalement aux avis ci dessous. Idée cadeau idéale pour les plus jeunes et, si son achat n'est pas indispensable pour les ainés, sa lecture l'est pour l'efficacité de son découpage archi-simple. Tant de clarté sans un seul dialogue ni un découpage spécifique, c'est vraiment impressionant!
Le Tueur
Cet avis ne porte que sur le Tome 1... Miam, une véritable réussite cette BD! Les dessins au début me rebutaient quelque peu, trop réalistes à mon goût. Mais en fait ils collent terriblement bien au ton de l'histoire et renforcent l'impression de froideur du héros. Pénétrer dans les pensées du narrateur-tueur, voilà un procédé archi classique en littérature mais peu répandu en BD. L'histoire de ce tueur est froide comme la lame d'un couteau aiguisé et donne les mêmes frissons que lorsque cette lame se pose sur une gorge blanche... C'est subtil, ce n'est pas gratuit, c'est recherché même si parfois certains textes sont un peu réchauffés mais dans l'ensemble le scénario et le mode narratif m'ont vraiment plu. Je ne tarderai donc pas à lire la suite...
Le Premier Meurtre (Les Mysteres du Meurtre)
J'ai vraiment bien accroché avec cette histoire, insolite et originale...qui est celui que l'on appelle Lucifer ? Et si c'était juste un ange plus curieux, plus aventureux, et si au contraire c'était un pion, lui aussi manipulé par la volonté divine...? Le premier meurtre de l'histoire du monde...celui d'un ange qui étudiait...la mort! L'ange de la vengeance est réveillé, pour accomplir ce pour quoi il a été créé...découvrir la vérité. Une vision très inhabituelle de la genèse et un point de vue, certes simpliste mais différent... j'ai un peu moins aimé les dessins...le style assez américanisé est particulier, surtout dans les planches illustrant l'époque contemporaine. Par contre, les illustrations du paradis et des Anges sont magnifiques et bénéficient de très belles couleurs! Personnellement, j'aime beaucoup, mais c'est à lire, ou au moins à regarder avant d'acheter...
Les Miettes
oui, c'est cher, tres cher, mais quand on l'ouvre, on comprends un peu mieux pourquoi. La qualité de cet album est exceptionnelle, le papier est de qualité superieure, et l'odeur qui s'en degage est un delice. Bon, je cherche des excuse, parce que vraiment, 40€ pour une bd, faut quand meme avoir le portefeuille bien accroché. ceci dit, je pense que l'investissement en vaut la peine. le dessin est dans la pure "tradition" de ce que fait peeters, les couleurs jaunâtre en plus. Ca donne une ambiance western à ce livre, coté western accentué pour le train et l'attaque qu'il subit. Pourtant, ce n'est pas trop l'epoque western, mais ce n'est qu'un details apres tout. l'histoire en elle meme ne fait pas toute la qualité de cette bd puisque c'est assez simpliste. le veritable atout de cette bd, ce sont les dialogues absolument geniaux, l'auteur se laisse aller aux bons mots, c'est du bonheur. Chaque page recelle de dialogues loufoques au possible, originaux, et surtout pertinents (quand on se cadre dans la bd bien sur !) alors je ne regrette pas l'achat, mais je regrette que ce ne soit pas plus ouvert au public habitué à peeters. 900 exemplaires, c'est tres peu !
Gorazde
Je n'adhère pas trop au style graphique de Sacco, visiblement inspiré de Crumb, mais au niveau du contenu, rien à redire, le bonhomme force le respect. J'étais encore pas bien vieux à l'époque de la guerre en Bosnie, et j'avoue que je n'y pigeais à peu près rien, et aucun de mes profs ne s'est jamais donné la peine d'en parler en classe ; eh bien, après avoir lu "Gorazde", j'avais enfin l'impression d'avoir une petite idée de ce qui s'est tramé à l'époque, et ce sans avoir à subir une leçon ennuyeuse et verbeuse ni de langue de bois journalistique : merci, m'sieur Sacco. Outre ce talent de vulgarisateur (au sens le plus noble du terme), un autre truc formidable (parmi d'autres encore) chez Joe Sacco, c'est son humilité. Certes, il se met en scène dans ses histoires, mais jamais, jamais il ne se met en avant. Il n'est pas allé en Bosnie pour faire le beau comme le premier BHL venu ; il y est allé pour donner la parole à ceux qui vivaient là-bas. Il laisse les gens se raconter, sans en rajouter lui-même dans le commentaire larmoyant ou la pseudo-dénonciation des méchants- pas-beaux. "Gorazde" doit parler de la ville et de ses habitants avant tout, pas servir de démonstration ostentatoire du courage et de l'engagement de son auteur. C'est peut-être pas comme ça qu'on gagne un "prix Tournesol" à Angoulême, une préface de José Bové, un capital-sympathie énorme et définitif auprès du public et de la critique et le droit de publier n'importe quel navet par la suite, hein, mais visiblement, Sacco n'aspire à rien d'autre qu'à faire sérieusement et honnêtement son travail de journaliste, tout en racontant une bonne histoire (car si tragique soit-elle, celle de Gorazde, la ville "qui s'apprêtait à mourir" mais a dû se réhabituer à vivre, en est une). Maintenant, comme pour Palestine, difficile de vous conseiller cet achat quand, moi-même, je n'ai pas l'intention d'acheter, préférant bêtement garder mon grisbi pour des BD de divertissement... Ce qui est sûr en tout cas, c'est que c'est un excellent bouquin dont je vous recommande chaudement la lecture, même si à la base le sujet et/ou le dessin vous rebute (c'était mon cas à moi aussi au départ).
Nuit Noire
Cette " Nuit Noire " est un road-movie version française, où le récit (entremêlant superbement flash-back, instantanées de la cavale et moments présents du procès) prend le parti du réalisme et de la sobriété. Nb : J'ai lu la version intégrale noir et blanc ça ne gache absolument rien au plaisir de la lecture et c'est d'ailleurs cette version que je conseille
L'Homme qui marche
Que voilà un manga atypique ! Un album entier dénué d'action, presque sans personnages (seulement "l'homme", et de temps à autre sa femme et son chien) et quasiment sans paroles. "L'homme" -- je n'ose employer le terme de "héros", tout à fait hors de propos ici -- est tout simplement heureux. Et ce, à travers de toutes petites choses, la visite de lieux qu'il ne connaissait pas, la découverte d'un coquillage, la contemplation sereine d'un paysage, la révélation qu'on peut se sentir bien sous la pluie, toutes ces petites choses que l'on a trop souvent tendance à ignorer, à oublier dans notre quotidien. En cela la portée de cet album est grande : Taniguchi nous fait sentir la douceur de l'herbe, la rugosité de l'écorce, la chaleur du soleil. Et lorsque j'emploie le mot sentir, cela signifie qu'on le ressent véritablement, ce que je ne peux qualifier que de tour de force. Il nous montre le comportement d'un homme qui n'est motivé ni par le travail, ni par l'argent, l'ambition, le sexe, la gloire, bref, un homme qui ne recherche qu'un bonheur simple et quotidien, un homme qui veut être en paix avec le monde et avec lui-même. On se rapproche donc très fortement de nombreuses philosophies, ce mot étant ici employé pour désigner non pas une stupide discipline intellectuelle mais ce qu'elle est véritablement en orient, et ce qu'elle était il y a plus de 2000 ans en Grèce, à savoir une façon d'être. Alors évidemment, ça ne plaira pas à tout le monde. Evidemment aussi, la forme peut surprendre, ne serait-ce que par le côté qui peut paraître à nos yeux un peu "simplet" de l'Homme. Toujours est-il qu'on retrouve dans cet album un concentré de certains thèmes chers à Taniguchi (tout au moins que l'on retrouve de façon récurrente dans son oeuvre), et que si on se donne la peine d'essayer de comprendre -- et quand je dis comprendre, je veux dire véritablement comprendre, et pas une simple compréhension intellectuelle ! -- cet album, on s'aperçoit de sa beauté et de sa profondeur. Pour les autres, deux choix : ne le lisez pas, ou allez faire un stage dans un monastère tibétain. ;) Le dessin quant à lui fait preuve d'un souci poussé du détail : Taniguchi est allé jusqu'à visiter les lieux pour en croquer les moindres détails. On ne pourra d'ailleurs que déplorer le travail de "conversion" de Casterman qui comme pour "Le journal de mon père" s'est amusé à retourner certaines cases et pas d'autres, entraînant ainsi parfois une confusion sur le sens de lecture.
Frère de lait
Petite histoire à la fois simplette mais également qui donne beaucoup à réfléchir... Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de lecture et je dois dire que j'ai bloqué en refermant cette BD... Très rapide à lire mais on s'attache facilement aux personnages de par leur façon d'être... Des gens simples et sans aucune méchanceté n'ayant aucune idée de la vie en dehors de leur campagne. Mais ils décident un jour de rejoindre la capitale pour ne vouloir qu'une chose : y être heureux... C'est assez sombre du point de vue illustrations mais ça donne bien et cela permet d'entrer dans l'histoire sans difficulté. J'ai lu la version en noir et blanc et je pense que d'après la planche en couleurs, ça ne rend pas du tout la même chose et je préfère vraiment lorsqu'il n'y en a pas. Ceci est un bon exemple que l'on n'est pas obligé de chercher un scénario ultra compliqué pour faire une bonne BD... PS : Je n'ai pas bien compris si cette BD avait une suite ou non... D'après ma lecture, c'est un one-shot mais quand on regarde sur bdnet, il y a un tome qui doit paraître prochainement (mais ça m'a l'air bizarre quand même...)... Bref, si quelqu'un y comprend quelque chose, merci de me prévenir...