Le coup de coeur graphique de l'année 2005 (enfin, pour moi). Il ne faut surtout pas s'arrêter à la couverture (que je trouve personnellement très laide), ne pas hésiter à ouvrir et feuilleter l'album, et se laisser porter par le trait à la fois élégant, mignon et très maîtrisé de Virginie Augustin. Des ambiances pastels très réussies et un graphisme qui m'a rappelé, par moments, celui de Où le regard ne porte pas...
Quant à l'histoire, il est difficile de dire au terme du premier tome si elle est bonne, mais elle se suit sans déplaisir. A suivre !
Trondheim ou l'art de rendre le quotidien savoureux et intéressant. Mine de rien, c'est un exploit; parce qu'on ne peut pas dire que la vie de Trondheim soit des plus excitantes ou passionnantes. Certes, il voyage finalement fréquemment pour un gars qui ne se sent jamais aussi bien que chez lui mais on reste quand même bien loin de la grande aventure. Et pourtant, Lewis nous fait partager ses voyages en Andalousie, à la Réunion ou au Japon avec un entrain extrêmement communicatif: qu'il parte en excursion sur le piton de la fournaise, qu'il mange de la papaye et un carri d'agneau ou qu'il déambule dans les magasins de jouets de Tokyo en se foutant de la gueule de Blain, toutes ces minuscules péripéties m'ont intéressé et souvent vraiment fait marrer; c'est ce qu'on doit appeler le talent.
Petit bémol cependant: les périodes hors voyage m'ont moins plu, ce qui explique pourquoi les tomes 1 et 4 sortent du lot à mes yeux (notamment le 4, beaucoup plus imposant et riche). J'ai également du mal avec le fait que Trondheim se soit interdit le tipex et ait préféré raturer. Il voulait montrer ainsi qu'il ne trichait pas et ne préparait pas plus que ça ces carnets mais ça salope carrément les cases. Et puis à partir du moment où il décide de corriger, ça change finalement pas grand chose de le faire proprement, ça n'est de toute façon plus sa "première intention".
Voici une BD très divertissante et qui vaut le coup d'oeil, c'est bien dessiné, les couleurs sont sombres mais vont bien avec la BD et l'histoire se suit bien, certes la fin est un peu rapide mais bon ... moi ça ne me dérange pas. A lire.
Deuxième collaboration chez Marvel pour Azzarello et Corben, après la mini-série Banner, voici Cage qui nous parle d'un personnage beaucoup moins connu que Hulk mais néanmoins intéressant : Luke Cage alias Power Man.
Un peu à la manière du cinéma d'exploitation, l'industrie du comic s'est toujours arrangée pour créer des personnages correspondant à des sous-genres ou des modes. She-Hulk en est un bel exemple.
Pour le genre dit "blackploitation" les héros noirs ont fait leur apparition : Blade dans la série Tomb of Dracula par exemple, qui n'avait rien à voir avec le personnage du film éponyme.
Power Man est l'un de ceux-la, c'est un archétype, le héros sorti du ghetto, plutôt dur à cuire et expéditif tout en ayant un grand coeur... une pauvre caricature en fait. Il a servi d'acolyte à Dany Rand/Iron Fist et a même un peu assuré l'intérim chez les FF. Mais c'était un phénomène de mode, un personnage qui n'a jamais vraiment décollé, de plus son look "disco" était plutôt ridicule.
Aujourd'hui Corben et Azzarello revisitent le parcours de ce personnage et créent une histoire brutale et sans concession.
Cela se passe à Harlem et on sent vraiment la misère, c'est tellement bien décrit que le ghetto se ressent comme étant quasiment un personnage.
Les dialogues d'Azzarello sont parfaits, comme souvent il fait mouche. Le mode narratif utilise les pensées du personnage principal et vu que celui-ci ne s'embarrasse ni de détours ni de convenance, c'est plutôt incisif.
Les dessins si particuliers de Corben sont impeccables, son style boursouflé et caricatural convient parfaitement à l'ambiance. Corben rend les personnages très expressifs, excessivement expressifs même parfois, et cela fonctionne. Pour les environnements c'est crade et glauque à souhait, c'est très réaliste. Vu que la mise en couleur est à la hauteur, du point de vue graphique c'est une réussite.
Un comic qui y va fort sur la violence urbaine, où les fusillades sont monnaie courante et bien sûr la violence de cet univers est ici largement présente.
Certains trouveront sûrement cela trop bourrin et ils n'auront pas tort, moi j'aime bien le délire des auteurs je trouve leur oeuvre réussie.
Si vous avez apprécié Hard Time vous ne serez pas déçus, même si ici l'histoire est beaucoup plus basique et moins nauséeuse.
Bref, fans de romans graphiques au propos réfléchi, fuyez!
Fans d'action bien barrée et de personnages Hard-boiled qui s'en mettent plein la gueule, lisez le !
Après avoir été présenté en France dans le magazine Fantask numéro 3 ou 4, Spider-man a été publié en France pour la première fois en 1969 (dans le magazine Marvel je crois).
Intéressant ce que dit Bédélisse, je pense la même chose, si vous êtes tenté par les vieux Spider-man, préférez les tomes dessinés par John Romita sr.
Même si Ditko a le mérite d'avoir "inventé"* Spider-man, je trouve que Romita sr a par la suite donné plus d'ampleur et de force au personnage, en fait il a posé les bases de ce qu'il est devenu aujourd'hui. Pour moi ça reste le Spidey de référence, même si le style de Ditko ne manque pas de qualités et est très dynamique pour l'époque.
Ceci dit, il faut vraiment être un fan du Tisseur pour lire tout les volumes composant la série. Les histoires sont simples, les scénarios c'est du Stan Lee pur jus, avec les passages d'humour bien lourd et les joutes verbales autant que physiques entre Spidey et ses ennemis les plus "old school". Sans oublier bien sûr les clins d'oeil et tirades constantes que Stan Lee adresse au lecteur.
Tout cela a beaucoup vieilli, les personnages sont très manichéens, et cela paraît tourner en rond : Flash est le caïd joli coeur éternel rival de Peter, Tante May doit mourir un épisode sur deux, Peter est amoureux de Gwen, le bouffon vert est génial et fou...
On trouve aussi des ennemis de Spidey qui n'existent quasiment plus aujourd'hui comme le Caméléon, le Kangourou etc.
Je me répète mais il faut vraiment être fan de l'araignée pour en lire "l'intégrale" même si quelques épisodes sont chargés d'un parfum de nostalgie qui touchera tous ceux qui autrefois lisaient les mythiques périodiques que sont Strange ou Nova, par exemple.
Je mets la note de 4/5 tout en étant conscient que objectivement aujourd'hui elle n'est pas du tout représentative de la qualité de cette oeuvre. Quoi que l'on puisse en penser maintenant cela reste tout de même "Culte" pour pas mal de gens.
* Ditko est mort, il s'était brouillé avec Stan Lee à ce sujet, tous deux revendiquaient la paternité de Spider-man.
Un comic qui a le mérite d'être original, en plus les deux premiers tomes sont traités différemment, l'univers varie d'un volume à l'autre, l'intérêt ne faiblit pas et l'histoire s'installe tranquillement. Pour l'instant c'est du bon, en plus c'est divertissant.
Les dessins sont corrects sans être extraordinaires, le découpage nickel et niveau couleurs c'est conforme à l'ensemble, du travail soigné.
Indépendamment la représentation des personnages me paraît idéalement retranscrite, tant au niveau graphique que descriptif, j'adore Barbe Bleue par exemple, on sent bien le danger potentiel qu'il véhicule sous ses airs respectables.
La société des "Fables" est bien construite, tout fonctionne de façon très simple et les trouvailles originales fourmillent. Les rapports entre les personnages sont ambigus et complexes, ce qui n'est pas étonnant au regard de leur statut, différent de celui des simples "communs".
Une lecture que j'ai fort apprécié, que je trouve assez riche. Seul petit bémol, les couvertures, qui même si elles se démarquent du style comic habituel, ne sont pas très accrocheuses.
J'ai eu une bonne surprise à la lecture des deux premiers tomes de ce manga, je n'en attendais pas grand chose et le feuilletage ne m'a pas vraiment inspiré. J'ai donc acheté le premier, et une fois celui-ci lu je me suis immédiatement procuré le second.
Personnellement cela m'agace aussi de voir la représentation des personnages en action ; idem au niveau narratif, certains dialogues paraissent redondants tant ils sont martelés, et j'ajoute que voir les personnages hurler à chaque page alourdit parfois la lecture.
Ceci dit, vu que les protagonistes sont des enfants du primaire, il me paraît cohérent qu'ils agissent de la sorte, en plus cette œuvre commence à dater et sur la narration cela se ressent.
On peut dire aussi que dans ce genre de récit, le fait de parler des menaces et dangers de façon répétitive et insistante est un moyen efficace de faire monter l'angoisse pour l'auteur.
Tout cela pour dire que d'un certain point de vue ce défaut n'en est pas vraiment un ; puis niveau redondance il y a pire, je pense à Devil Man (une autre vieillerie culte) c'est autrement plus lourd.
Cette histoire commence de façon rationnelle et plonge au fil des pages dans le surnaturel total, c'est en partie pour cela que la comparaison avec les bouquins de Stephen King fonctionnant sur ce même ressort me paraît naturelle.
L'école se trouve "emportée" en un lieu étrange et les évènements dramatiques s'enchaînent, plus rien n'est impossible on tombe dans le fantastique le plus absolu.
De plus, rien n'est expliqué, pourquoi cette école ? Le monde est-il mort ? Pourquoi n'y a-t-il personne d'autre ?
Cela aussi peut passer pour de la facilité, en fait c'est bien plus subtil que cela ne le paraît, Umezu n'explique pas pourquoi certains évènements se sont produits, il préfère opposer les personnages aux conséquences de ces évènements. A la lecture cela n'en est que plus fort, on les accompagne, comme eux au fil des pages on découvre les horreurs générées par ce monde étrange.
Il y a quelque chose d'intéressant : les personnages adultes, les professeurs, ceux qui sont censés éduquer et protéger leurs élèves les former pour être fort... sont très vite au second plan dans le récit, ceux-ci ne peuvent survivre dans une réalité qu'ils ne maîtrisent pas.
Les enfants sont donc les seuls à pouvoir s'adapter à cet univers où les repères établis n'existent plus.
Le message sous-jacent d'Umezu est pour moi significatif, il ne croit plus en sa génération.
J'apprécie son doux délire... Cerise sur le gâteau, l'histoire malgré sa narration poussiéreuse fonctionne très bien au premier degré, de plus au niveau graphique si Umezu est plutôt mauvais pour les scènes d'action, en ce qui concerne la représentation des visages déformés par l'angoisse, l'horreur ou la folie il est très bon pour les illustrer.
Un manga à lire, en plus six tomes au total ce n'est pas excessif. Le format Bunko est classe et le prix fort correct.
Bref, que du bon (même les couvertures en ce qui me concerne !) lisez le !
Jessica Blandy : un nom bien connu des bédéphiles, une collection bien présente chez les libraires et, surtout, un scénariste assez célèbre.
Pourquoi, alors, ne trouver que peu d'avis sur cette série ? Est-il possible que Dufaux et Renaud aient raté leur série tout en réalisant l'exploit d'en sortir 23 volumes ?
L'indifférence injustifiée dans laquelle croupie cette série sur BDthèque m'a amené à sortir de mon silence pour dire tout le bien que je pense de cette magnifique série.
Jessica Blandy, c'est avant tout un climat, une atmosphère très particulière... celle du sud des USA. Tout y est moite, lancinant, non dit.
C'est également, et surtout, une héroïne fascinante, pleine de failles, qui semble toujours être à son point de rupture.
On a affaire à un personnage en pleine évolution et qui, au cours de ces 23 volumes, vogue de galère en galère, perdant progressivement sa candeur et sa joie de vivre pour y gagner un sens de l'ironie et un pessimisme plus apte à assurer sa survie.
La psychologie des personnages est d'ailleurs un des points forts de cette série et Dufaux fait beaucoup pour leur donner une certaine épaisseur malgré un format très court (les histoires tiennent généralement sur un seul volume et rares sont les personnages secondaires à avoir le droit à plusieurs apparitions.
Enfin, il ne faut pas oublier la place que tient la musique dans cette série. Toujours très présente, principalement axée autour du jazz et du blues, elle renforce encore l'atmosphère très particulière distillée par cette série.
Aussi réussie que soit cette série, il faut cependant relever certaines faiblesses.
On l'a déjà dit plus bas: les albums ne se valent pas -ce qui est souvent l'apanage des séries avec une histoire par tome- et l'excellent alterne avec l'agréable ou le moyen.
De même, si le personnage de Jessica est fascinant par le contraste existant entre son allure de poupée Barbie et sa psyché torturée et complexe, il faut bien admettre que les dessins de Renaud sont globalement assez moyens et ce, bien qu'ils s'améliorent au fil des ans.
La série ayant commencé à la fin des années 70, il faut également s'habituer à un look 80's assez affirmé... on a le droit de ne pas aimer.
Malgré ces menus défauts, je ne peux que vous encourager à lire cette série qui reste une de mes plus belles trouvailles en bibliothèque.
Ralala qu'est-ce que c'est sympa, "Jules" !
L'histoire, les dialogues, les gags, tout est ciselé au millimètre ! De la première cas à la dernière il est impossible de lâcher le bouquin tant celui-ci est plaisant, drôle et bien rythmé. Un autre très bon point, c'est la grande densité des histoires et des dialogues, et la profusion de personnages tous bien caractérisés. Les albums de "Jules" sont pleins de bons mots, d'humour, de délires, et se lisent et se relisent sans lassitude aucune.
Une excellente série, à mettre entre toutes les mains, et pas seulement celles des plus jeunes !
Pour ma part je ne parle que des volumes qui commencent à partir de 1966. Pourquoi 66 ? Parce que je pense que c’est un tournant dans les aventures de Spider-man, notamment avec un nouveau dessinateur en 67 et un scénario un peu plus approfondi avec quelques questions existentielles (que l’on retrouve par ailleurs dans les films) Il est vrai que les textes font un peu passés, mais remit dans le contexte de l’époque cela se comprend mieux.
Si vous avez aimé les deux films et vous avez un petit budget à consacrer à « spidey », je pense qu’il faut acheter l’intégrale 62 (commencement) et ensuite sauter directement sur l’année 66, 67… enfin bon comme dirait certains c’est mon avis et je le partage !
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Alim le tanneur
Le coup de coeur graphique de l'année 2005 (enfin, pour moi). Il ne faut surtout pas s'arrêter à la couverture (que je trouve personnellement très laide), ne pas hésiter à ouvrir et feuilleter l'album, et se laisser porter par le trait à la fois élégant, mignon et très maîtrisé de Virginie Augustin. Des ambiances pastels très réussies et un graphisme qui m'a rappelé, par moments, celui de Où le regard ne porte pas... Quant à l'histoire, il est difficile de dire au terme du premier tome si elle est bonne, mais elle se suit sans déplaisir. A suivre !
Carnet de bord
Trondheim ou l'art de rendre le quotidien savoureux et intéressant. Mine de rien, c'est un exploit; parce qu'on ne peut pas dire que la vie de Trondheim soit des plus excitantes ou passionnantes. Certes, il voyage finalement fréquemment pour un gars qui ne se sent jamais aussi bien que chez lui mais on reste quand même bien loin de la grande aventure. Et pourtant, Lewis nous fait partager ses voyages en Andalousie, à la Réunion ou au Japon avec un entrain extrêmement communicatif: qu'il parte en excursion sur le piton de la fournaise, qu'il mange de la papaye et un carri d'agneau ou qu'il déambule dans les magasins de jouets de Tokyo en se foutant de la gueule de Blain, toutes ces minuscules péripéties m'ont intéressé et souvent vraiment fait marrer; c'est ce qu'on doit appeler le talent. Petit bémol cependant: les périodes hors voyage m'ont moins plu, ce qui explique pourquoi les tomes 1 et 4 sortent du lot à mes yeux (notamment le 4, beaucoup plus imposant et riche). J'ai également du mal avec le fait que Trondheim se soit interdit le tipex et ait préféré raturer. Il voulait montrer ainsi qu'il ne trichait pas et ne préparait pas plus que ça ces carnets mais ça salope carrément les cases. Et puis à partir du moment où il décide de corriger, ça change finalement pas grand chose de le faire proprement, ça n'est de toute façon plus sa "première intention".
Mortepierre
Voici une BD très divertissante et qui vaut le coup d'oeil, c'est bien dessiné, les couleurs sont sombres mais vont bien avec la BD et l'histoire se suit bien, certes la fin est un peu rapide mais bon ... moi ça ne me dérange pas. A lire.
Cage - Mafia blues
Deuxième collaboration chez Marvel pour Azzarello et Corben, après la mini-série Banner, voici Cage qui nous parle d'un personnage beaucoup moins connu que Hulk mais néanmoins intéressant : Luke Cage alias Power Man. Un peu à la manière du cinéma d'exploitation, l'industrie du comic s'est toujours arrangée pour créer des personnages correspondant à des sous-genres ou des modes. She-Hulk en est un bel exemple. Pour le genre dit "blackploitation" les héros noirs ont fait leur apparition : Blade dans la série Tomb of Dracula par exemple, qui n'avait rien à voir avec le personnage du film éponyme. Power Man est l'un de ceux-la, c'est un archétype, le héros sorti du ghetto, plutôt dur à cuire et expéditif tout en ayant un grand coeur... une pauvre caricature en fait. Il a servi d'acolyte à Dany Rand/Iron Fist et a même un peu assuré l'intérim chez les FF. Mais c'était un phénomène de mode, un personnage qui n'a jamais vraiment décollé, de plus son look "disco" était plutôt ridicule. Aujourd'hui Corben et Azzarello revisitent le parcours de ce personnage et créent une histoire brutale et sans concession. Cela se passe à Harlem et on sent vraiment la misère, c'est tellement bien décrit que le ghetto se ressent comme étant quasiment un personnage. Les dialogues d'Azzarello sont parfaits, comme souvent il fait mouche. Le mode narratif utilise les pensées du personnage principal et vu que celui-ci ne s'embarrasse ni de détours ni de convenance, c'est plutôt incisif. Les dessins si particuliers de Corben sont impeccables, son style boursouflé et caricatural convient parfaitement à l'ambiance. Corben rend les personnages très expressifs, excessivement expressifs même parfois, et cela fonctionne. Pour les environnements c'est crade et glauque à souhait, c'est très réaliste. Vu que la mise en couleur est à la hauteur, du point de vue graphique c'est une réussite. Un comic qui y va fort sur la violence urbaine, où les fusillades sont monnaie courante et bien sûr la violence de cet univers est ici largement présente. Certains trouveront sûrement cela trop bourrin et ils n'auront pas tort, moi j'aime bien le délire des auteurs je trouve leur oeuvre réussie. Si vous avez apprécié Hard Time vous ne serez pas déçus, même si ici l'histoire est beaucoup plus basique et moins nauséeuse. Bref, fans de romans graphiques au propos réfléchi, fuyez! Fans d'action bien barrée et de personnages Hard-boiled qui s'en mettent plein la gueule, lisez le !
Spider-Man - L'intégrale
Après avoir été présenté en France dans le magazine Fantask numéro 3 ou 4, Spider-man a été publié en France pour la première fois en 1969 (dans le magazine Marvel je crois). Intéressant ce que dit Bédélisse, je pense la même chose, si vous êtes tenté par les vieux Spider-man, préférez les tomes dessinés par John Romita sr. Même si Ditko a le mérite d'avoir "inventé"* Spider-man, je trouve que Romita sr a par la suite donné plus d'ampleur et de force au personnage, en fait il a posé les bases de ce qu'il est devenu aujourd'hui. Pour moi ça reste le Spidey de référence, même si le style de Ditko ne manque pas de qualités et est très dynamique pour l'époque. Ceci dit, il faut vraiment être un fan du Tisseur pour lire tout les volumes composant la série. Les histoires sont simples, les scénarios c'est du Stan Lee pur jus, avec les passages d'humour bien lourd et les joutes verbales autant que physiques entre Spidey et ses ennemis les plus "old school". Sans oublier bien sûr les clins d'oeil et tirades constantes que Stan Lee adresse au lecteur. Tout cela a beaucoup vieilli, les personnages sont très manichéens, et cela paraît tourner en rond : Flash est le caïd joli coeur éternel rival de Peter, Tante May doit mourir un épisode sur deux, Peter est amoureux de Gwen, le bouffon vert est génial et fou... On trouve aussi des ennemis de Spidey qui n'existent quasiment plus aujourd'hui comme le Caméléon, le Kangourou etc. Je me répète mais il faut vraiment être fan de l'araignée pour en lire "l'intégrale" même si quelques épisodes sont chargés d'un parfum de nostalgie qui touchera tous ceux qui autrefois lisaient les mythiques périodiques que sont Strange ou Nova, par exemple. Je mets la note de 4/5 tout en étant conscient que objectivement aujourd'hui elle n'est pas du tout représentative de la qualité de cette oeuvre. Quoi que l'on puisse en penser maintenant cela reste tout de même "Culte" pour pas mal de gens. * Ditko est mort, il s'était brouillé avec Stan Lee à ce sujet, tous deux revendiquaient la paternité de Spider-man.
Fables
Un comic qui a le mérite d'être original, en plus les deux premiers tomes sont traités différemment, l'univers varie d'un volume à l'autre, l'intérêt ne faiblit pas et l'histoire s'installe tranquillement. Pour l'instant c'est du bon, en plus c'est divertissant. Les dessins sont corrects sans être extraordinaires, le découpage nickel et niveau couleurs c'est conforme à l'ensemble, du travail soigné. Indépendamment la représentation des personnages me paraît idéalement retranscrite, tant au niveau graphique que descriptif, j'adore Barbe Bleue par exemple, on sent bien le danger potentiel qu'il véhicule sous ses airs respectables. La société des "Fables" est bien construite, tout fonctionne de façon très simple et les trouvailles originales fourmillent. Les rapports entre les personnages sont ambigus et complexes, ce qui n'est pas étonnant au regard de leur statut, différent de celui des simples "communs". Une lecture que j'ai fort apprécié, que je trouve assez riche. Seul petit bémol, les couvertures, qui même si elles se démarquent du style comic habituel, ne sont pas très accrocheuses.
L'Ecole emportée
J'ai eu une bonne surprise à la lecture des deux premiers tomes de ce manga, je n'en attendais pas grand chose et le feuilletage ne m'a pas vraiment inspiré. J'ai donc acheté le premier, et une fois celui-ci lu je me suis immédiatement procuré le second. Personnellement cela m'agace aussi de voir la représentation des personnages en action ; idem au niveau narratif, certains dialogues paraissent redondants tant ils sont martelés, et j'ajoute que voir les personnages hurler à chaque page alourdit parfois la lecture. Ceci dit, vu que les protagonistes sont des enfants du primaire, il me paraît cohérent qu'ils agissent de la sorte, en plus cette œuvre commence à dater et sur la narration cela se ressent. On peut dire aussi que dans ce genre de récit, le fait de parler des menaces et dangers de façon répétitive et insistante est un moyen efficace de faire monter l'angoisse pour l'auteur. Tout cela pour dire que d'un certain point de vue ce défaut n'en est pas vraiment un ; puis niveau redondance il y a pire, je pense à Devil Man (une autre vieillerie culte) c'est autrement plus lourd. Cette histoire commence de façon rationnelle et plonge au fil des pages dans le surnaturel total, c'est en partie pour cela que la comparaison avec les bouquins de Stephen King fonctionnant sur ce même ressort me paraît naturelle. L'école se trouve "emportée" en un lieu étrange et les évènements dramatiques s'enchaînent, plus rien n'est impossible on tombe dans le fantastique le plus absolu. De plus, rien n'est expliqué, pourquoi cette école ? Le monde est-il mort ? Pourquoi n'y a-t-il personne d'autre ? Cela aussi peut passer pour de la facilité, en fait c'est bien plus subtil que cela ne le paraît, Umezu n'explique pas pourquoi certains évènements se sont produits, il préfère opposer les personnages aux conséquences de ces évènements. A la lecture cela n'en est que plus fort, on les accompagne, comme eux au fil des pages on découvre les horreurs générées par ce monde étrange. Il y a quelque chose d'intéressant : les personnages adultes, les professeurs, ceux qui sont censés éduquer et protéger leurs élèves les former pour être fort... sont très vite au second plan dans le récit, ceux-ci ne peuvent survivre dans une réalité qu'ils ne maîtrisent pas. Les enfants sont donc les seuls à pouvoir s'adapter à cet univers où les repères établis n'existent plus. Le message sous-jacent d'Umezu est pour moi significatif, il ne croit plus en sa génération. J'apprécie son doux délire... Cerise sur le gâteau, l'histoire malgré sa narration poussiéreuse fonctionne très bien au premier degré, de plus au niveau graphique si Umezu est plutôt mauvais pour les scènes d'action, en ce qui concerne la représentation des visages déformés par l'angoisse, l'horreur ou la folie il est très bon pour les illustrer. Un manga à lire, en plus six tomes au total ce n'est pas excessif. Le format Bunko est classe et le prix fort correct. Bref, que du bon (même les couvertures en ce qui me concerne !) lisez le !
Jessica Blandy
Jessica Blandy : un nom bien connu des bédéphiles, une collection bien présente chez les libraires et, surtout, un scénariste assez célèbre. Pourquoi, alors, ne trouver que peu d'avis sur cette série ? Est-il possible que Dufaux et Renaud aient raté leur série tout en réalisant l'exploit d'en sortir 23 volumes ? L'indifférence injustifiée dans laquelle croupie cette série sur BDthèque m'a amené à sortir de mon silence pour dire tout le bien que je pense de cette magnifique série. Jessica Blandy, c'est avant tout un climat, une atmosphère très particulière... celle du sud des USA. Tout y est moite, lancinant, non dit. C'est également, et surtout, une héroïne fascinante, pleine de failles, qui semble toujours être à son point de rupture. On a affaire à un personnage en pleine évolution et qui, au cours de ces 23 volumes, vogue de galère en galère, perdant progressivement sa candeur et sa joie de vivre pour y gagner un sens de l'ironie et un pessimisme plus apte à assurer sa survie. La psychologie des personnages est d'ailleurs un des points forts de cette série et Dufaux fait beaucoup pour leur donner une certaine épaisseur malgré un format très court (les histoires tiennent généralement sur un seul volume et rares sont les personnages secondaires à avoir le droit à plusieurs apparitions. Enfin, il ne faut pas oublier la place que tient la musique dans cette série. Toujours très présente, principalement axée autour du jazz et du blues, elle renforce encore l'atmosphère très particulière distillée par cette série. Aussi réussie que soit cette série, il faut cependant relever certaines faiblesses. On l'a déjà dit plus bas: les albums ne se valent pas -ce qui est souvent l'apanage des séries avec une histoire par tome- et l'excellent alterne avec l'agréable ou le moyen. De même, si le personnage de Jessica est fascinant par le contraste existant entre son allure de poupée Barbie et sa psyché torturée et complexe, il faut bien admettre que les dessins de Renaud sont globalement assez moyens et ce, bien qu'ils s'améliorent au fil des ans. La série ayant commencé à la fin des années 70, il faut également s'habituer à un look 80's assez affirmé... on a le droit de ne pas aimer. Malgré ces menus défauts, je ne peux que vous encourager à lire cette série qui reste une de mes plus belles trouvailles en bibliothèque.
Une épatante aventure de Jules
Ralala qu'est-ce que c'est sympa, "Jules" ! L'histoire, les dialogues, les gags, tout est ciselé au millimètre ! De la première cas à la dernière il est impossible de lâcher le bouquin tant celui-ci est plaisant, drôle et bien rythmé. Un autre très bon point, c'est la grande densité des histoires et des dialogues, et la profusion de personnages tous bien caractérisés. Les albums de "Jules" sont pleins de bons mots, d'humour, de délires, et se lisent et se relisent sans lassitude aucune. Une excellente série, à mettre entre toutes les mains, et pas seulement celles des plus jeunes !
Spider-Man - L'intégrale
Pour ma part je ne parle que des volumes qui commencent à partir de 1966. Pourquoi 66 ? Parce que je pense que c’est un tournant dans les aventures de Spider-man, notamment avec un nouveau dessinateur en 67 et un scénario un peu plus approfondi avec quelques questions existentielles (que l’on retrouve par ailleurs dans les films) Il est vrai que les textes font un peu passés, mais remit dans le contexte de l’époque cela se comprend mieux. Si vous avez aimé les deux films et vous avez un petit budget à consacrer à « spidey », je pense qu’il faut acheter l’intégrale 62 (commencement) et ensuite sauter directement sur l’année 66, 67… enfin bon comme dirait certains c’est mon avis et je le partage !