Découvert dans sa version initiale chez P.M.J. Éditions, la couverture est moins austère.
Un album dont je ne sais trop quoi penser, il me plaît mais me frustre en même temps ?!
Je suis toujours autant fasciné par le trait de Bézian, sombre et torturé, j’aime beaucoup.
De plus, ce monsieur sait mettre en place des ambiances (dans les mêmes adjectifs que son dessin).
Ici, un huis clos où 2 individus, au comportement bien différent, attendent un appel près d’une cabine téléphonique, ce dernier est censé arriver dans la semaine et vers les 3h du mat’ … voilà c’est tout, leur patience sera mise à rude épreuve. Le lecteur n’aura pas toutes les clés de compréhension de cette attente, du pourquoi, du comment, si ce n’est que l’appel doit venir d’un personnage féminin.
Sur ce postulat, l’auteur crée une certaine fascination avec ces 2 personnages, je n’ai pas tout compris niveau histoire mais leurs échanges m’ont bien plu. Grace à la magie de l’auteur et accessoirement à une histoire qui reflète une époque et qui n’est plus possible de nos jours avec ce monde hyper connecté, les jeunes risquent d’être perdus, ici on parle de cabine publique et de télécartes (rappelez vous les vieux, ce machin avec des unités ;)
Un album hermétique mais non dénué de charme, tout en ambiance.
Un vieux couple (dans tous les sens du terme) se balade devant la grande roue d'une fête foraine. L'homme a un malaise, et la femme, sous l'effet du stress, mais aussi sous l'ombre déstabilisante et pleine de souvenirs de la grande roue, se souvient.
Elle se souvient d'instants fragiles, heureux, de leur rencontre sans doute - rien n'est précisé, on est, là aussi, sur une intrigue qui ne livre pas toutes ses clés.
On le voit, qui plus est avec une faible pagination, il n'y a pas d'histoire alambiquée. Mais la captation de courts instants, du début et d'une fin d'histoire, la roue, qui tourne de façon immuable, imperturbable, jouant ici à plein son rôle métaphorique.
La fragilité du récit est accentué par le dessin de Prudon. Je ne sais pas quelle technique il a employée. Le rendu fait penser à des papiers collés, ou alors un travail au pochoir, je ne sais pas. En tout cas on a un Noir et Blanc tranché et fragile, donnant l'impression qu'à tout moment l'image va s'enfuir - comme la vie - et qu'il faut en profiter de suite.
Une petite Patte de Mouche sensible, intéressante, même si frustrante, car très courte (cela se ressent peut-être davantage ici qu'ailleurs).
L'intrigue est très légère, mais parfaitement adaptée à la faible pagination de la collection Patte de Mouche. En effet, le procédé poussé plus longtemps lasserait immanquablement le lecteur.
Pour faire simple, nous suivons en plan fixe un inspecteur de police, arrivé sur les lieux d'un crime, et qui réfléchit, monologue à voix haute, sur ce qu'il serait bon de faire, pour appréhender (dans tous les sens du terme) le coupable. Et il s'en pose des questions !
Ce qui fait le sel de cette petite histoire, c'est que chaque fin de case - et donc chaque "coupure" du monologue se voit confronté à une sorte d'écho, une voix venue d'on ne sait où, qui reprend les derniers mots, ou les dernières syllabes prononcés, en les modifiant, tout en gardant phonétiquement la trace. Cela donne donc quelques résultats amusants, même si certaines coupures sont du coup un peu forcées.
Vous l'avez compris, l'intrigue elle-même passe au second plan, tout est dans ces rebonds langagiers successifs. C'est inégal, mais c'est quand même un Patte de Mouche globalement réussi.
La filiation avec Miyazaki est manifeste dans cet album et c'est ce qui le rend si sympathique d'emblée. Cela tient au graphisme, même si les couleurs directes et la quasi absence d'encrage manquent légèrement de contraste et de lisibilité à mon goût. Cela tient au cadre d'une Terre un peu fantasmée, aussi bien le port français du début que l'Inde imaginaire de la suite. Et cela tient à une foule de petites choses, qu'il s'agisse de cette ambiance d'aventure légère ponctuée de touches d'humour, ou encore des personnages, notamment la bande de pirates lourdauds dirigée par leur mère autoritaire et directement inspirée de Laputa, le château dans le ciel.
J'ai été séduit par la première moitié de cet album et cette aventure exotique qu'il nous propose, ces paysages d'inspiration indienne et ce sens de la chasse au trésor. Les personnages sont attachants et le rythme de lecture est prenant.
Toutefois, le charme s'est un peu délité dans la seconde moitié, une fois arrivé au temple dans la jungle. En effet, à ce stade, j'ai trouvé que le récit prenait un ton un peu trop manichéen, trop orienté vers l'action et le conflit. Ça restait divertissant mais il n'y avait plus la touche de poésie exotique qui m'avait séduit au préalable.
J'en garde donc le souvenir d'une agréable lecture mais pas aussi bonne qu'elle le laissait espérer.
Voilà un récit dramatique - au sens où l'entendaient les Grecs, lorsqu'un destin poussait les hommes à se mouvoir, en ne leur laissant aucune possibilité de lui échapper. Il en est ainsi avec ce pont, qui obsède plusieurs générations d'une même famille, au point de vampiriser leur vie et de ne les faire vivre que frustrés.
Le récit est intéressant, avec une chute légèrement surprenante, qui ne livre peut-être pas toutes les clés de l'intrigue, mais qui en tout cas clôt bien l'histoire dans le peu de place accordée par le format de la collection Patte de Mouche. C'est parfois un peu aride, du fait d'une narration essentiellement au style indirect (quasiment aucun dialogue), mais ça se laisse lire.
Ce petit album traite, de façon un peu loufoque de certaines théories du complot. Ou plutôt de ceux qui, selon certains complotistes, seraient les marionnettistes d'un monde soumis à leur sournoise volonté.
Rien de développé, c'est une suite d'affirmations qui s'enchainent, donnant, par leur litanie froide, un côté absurde et loufoque à ces théories. Rien de révolutionnaire donc, mais j'ai quand même bien aimé ma - courte - lecture, car le dessin en appoint du texte est agréable, plein de poésie.
L'ensemble est plutôt réussi, si l'on tient compte de la contrainte de pagination.
Voilà une série, placée dans les immanquables du genre, que je cherchais à lire depuis pas mal de temps. Voilà qui est fait. Mais j’en suis sorti quelque peu déçu, avec un avis assez mitigé (j’arrondis aux trois étoiles, mais c’est une cote mal taillée).
Commençons par le dessin, que j’ai trouvé globalement bon, même si pas forcément ce que je préfère. Mais certains passages sont un peu obscurs (personnages se ressemblant un peu) et il tombe parfois dans un cliché du genre dès qu’il faut balancer des décors, forcément immenses (comme l’atelier de Léonard).
C’est surtout l’histoire avec laquelle j’ai eu du mal. Elle est assez riche, et basée sur une grosse documentation (confirmée par les petits dossiers en fin des trois premiers albums). Les personnages principaux sont ainsi de grands savants du XVIème siècle – médecins pour beaucoup (Ambroise Paré en tête). Ça densifie l’intrigue, lui donne du corps, et peut aider à rendre crédible certains aspects de cette histoire.
Mais l’histoire justement n’est pas toujours très claire, et je n’ai pas été convaincu par une certaine surenchère de fantastique, autour des primordiaux essentiellement. Du coup dans l’histoire, l’aspect médiéval – peu présent, époque oblige – s’estompe totalement devant le fantastique, ce qui a fait peu à peu perdre clarté et intérêt à cette série, dont je suis sorti déçu, finissant laborieusement ma lecture.
Note réelle 2,5/5.
C'est le dessin de Nguyen qui m'a attiré vers ce one-shot, qui est d'ailleurs beaucoup plus sombre que les autres œuvres de Batman qu'il a l'habitude de dessiner.
On a donc droit à un autre récit sur les difficultés de la relation entre le premier Robin et Batman. Le fan de Batman qui a eu plein de comics n'apprendra rien de nouveau, mais c'est efficace et ça se laisse lire. J'avoue que je ne suis pas fan du traitement de Batman lui-même par Lemire, parce que c'est encore un exemple d'un Batman qui agit comme un gros con et qui va même jusqu'à appeler Robin un soldat. Le meilleur élément du récit selon moi est Killer Croc, un méchant que j'aime bien et qui est souvent mal utilisé. Ici, Lemire a l'idée de génie de réunir ses origines avec celle de Robin et cela donne de très bonnes scènes et Croc n'est pas un imbécile cannibale pour une fois dans un comics moderne.
Bref, pas un indispensable, mais tout de même un bon divertissement.
Il y avait longtemps que je n'avais pas lu une Bd de la collection Troisième Vague ; sauf que là, j'en sors un peu désarçonné.
C'est le genre de bande qui verse dans la géopolitique actuelle, très moderne, voire même carrément dans la réalpolitik, ce genre de sujet est plus souvent traité par Desberg qui connaît bien ce type d'univers. On assiste donc à une forme de guerre nouvelle qui consiste à protéger des intérêts économiques en laissant de côté les retombées sur les populations locales.
Cette armée privée constituée de mercenaires qui agit selon les intérêts d'un mystérieux "Comité" est une option qui pourrait être intéressante, l'ennui c'est que la mise en place des éléments reste assez nébuleuse, l'intrigue n'est pas rendue plus passionnante qu'elle le devrait, et les personnages ne suscitent guère l'empathie. C'est sûrement dommage, je sens qu'il y a là-dessous un potentiel qui ne demande qu'à sortir, mais les scénaristes ne savent pas comment rendre ce récit plus attractif ; il y a aussi un savoir-faire dans les scènes d'action qui sont bien gérées, d'autant que le dessin de Del Vecchio embellit le tout. J'avais bien aimé son dessin sur Les Montefiore, il est sans génie particulier, mais propre, net, soigné et précis dans les décors.
Au final, ce diptyque d'action peine à convaincre, c'est un peu bancal, les enjeux sont laborieux ou mal démontrés, le tout est noyé dans une narration molle et peu palpitante, si bien que je sais pas trop comment noter cette Bd, il y a de bons trucs, mais d'un autre côté, la complexité est trop obscure, mal expliquée... je dirais un 2,5/5, et en série d'action approchante, je préfère plutôt une Bd comme Narcos.
Contrairement à Vlad du même scénariste (et dans la même collection), cette série fonctionne bien mieux.
Ici, Swolfs propose du thriller/polar classique mais efficace et bien fait. Il s’inspire grandement de Coeur de tonnerre avec Val Kilmer pour ancrer son univers, c’est d’ailleurs ce qui fait le petit charme de la série.
La partie graphique est confiée à De Vita, excellent choix j’apprécie son trait et son style, son dessin apporte au plaisir de lecture.
Pas indispensable mais tout à fait recommandable pour les amateurs.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Archipels
Découvert dans sa version initiale chez P.M.J. Éditions, la couverture est moins austère. Un album dont je ne sais trop quoi penser, il me plaît mais me frustre en même temps ?! Je suis toujours autant fasciné par le trait de Bézian, sombre et torturé, j’aime beaucoup. De plus, ce monsieur sait mettre en place des ambiances (dans les mêmes adjectifs que son dessin). Ici, un huis clos où 2 individus, au comportement bien différent, attendent un appel près d’une cabine téléphonique, ce dernier est censé arriver dans la semaine et vers les 3h du mat’ … voilà c’est tout, leur patience sera mise à rude épreuve. Le lecteur n’aura pas toutes les clés de compréhension de cette attente, du pourquoi, du comment, si ce n’est que l’appel doit venir d’un personnage féminin. Sur ce postulat, l’auteur crée une certaine fascination avec ces 2 personnages, je n’ai pas tout compris niveau histoire mais leurs échanges m’ont bien plu. Grace à la magie de l’auteur et accessoirement à une histoire qui reflète une époque et qui n’est plus possible de nos jours avec ce monde hyper connecté, les jeunes risquent d’être perdus, ici on parle de cabine publique et de télécartes (rappelez vous les vieux, ce machin avec des unités ;) Un album hermétique mais non dénué de charme, tout en ambiance.
La Roue sans merci
Un vieux couple (dans tous les sens du terme) se balade devant la grande roue d'une fête foraine. L'homme a un malaise, et la femme, sous l'effet du stress, mais aussi sous l'ombre déstabilisante et pleine de souvenirs de la grande roue, se souvient. Elle se souvient d'instants fragiles, heureux, de leur rencontre sans doute - rien n'est précisé, on est, là aussi, sur une intrigue qui ne livre pas toutes ses clés. On le voit, qui plus est avec une faible pagination, il n'y a pas d'histoire alambiquée. Mais la captation de courts instants, du début et d'une fin d'histoire, la roue, qui tourne de façon immuable, imperturbable, jouant ici à plein son rôle métaphorique. La fragilité du récit est accentué par le dessin de Prudon. Je ne sais pas quelle technique il a employée. Le rendu fait penser à des papiers collés, ou alors un travail au pochoir, je ne sais pas. En tout cas on a un Noir et Blanc tranché et fragile, donnant l'impression qu'à tout moment l'image va s'enfuir - comme la vie - et qu'il faut en profiter de suite. Une petite Patte de Mouche sensible, intéressante, même si frustrante, car très courte (cela se ressent peut-être davantage ici qu'ailleurs).
Ad libitum bitum tum
L'intrigue est très légère, mais parfaitement adaptée à la faible pagination de la collection Patte de Mouche. En effet, le procédé poussé plus longtemps lasserait immanquablement le lecteur. Pour faire simple, nous suivons en plan fixe un inspecteur de police, arrivé sur les lieux d'un crime, et qui réfléchit, monologue à voix haute, sur ce qu'il serait bon de faire, pour appréhender (dans tous les sens du terme) le coupable. Et il s'en pose des questions ! Ce qui fait le sel de cette petite histoire, c'est que chaque fin de case - et donc chaque "coupure" du monologue se voit confronté à une sorte d'écho, une voix venue d'on ne sait où, qui reprend les derniers mots, ou les dernières syllabes prononcés, en les modifiant, tout en gardant phonétiquement la trace. Cela donne donc quelques résultats amusants, même si certaines coupures sont du coup un peu forcées. Vous l'avez compris, l'intrigue elle-même passe au second plan, tout est dans ces rebonds langagiers successifs. C'est inégal, mais c'est quand même un Patte de Mouche globalement réussi.
Janardana
La filiation avec Miyazaki est manifeste dans cet album et c'est ce qui le rend si sympathique d'emblée. Cela tient au graphisme, même si les couleurs directes et la quasi absence d'encrage manquent légèrement de contraste et de lisibilité à mon goût. Cela tient au cadre d'une Terre un peu fantasmée, aussi bien le port français du début que l'Inde imaginaire de la suite. Et cela tient à une foule de petites choses, qu'il s'agisse de cette ambiance d'aventure légère ponctuée de touches d'humour, ou encore des personnages, notamment la bande de pirates lourdauds dirigée par leur mère autoritaire et directement inspirée de Laputa, le château dans le ciel. J'ai été séduit par la première moitié de cet album et cette aventure exotique qu'il nous propose, ces paysages d'inspiration indienne et ce sens de la chasse au trésor. Les personnages sont attachants et le rythme de lecture est prenant. Toutefois, le charme s'est un peu délité dans la seconde moitié, une fois arrivé au temple dans la jungle. En effet, à ce stade, j'ai trouvé que le récit prenait un ton un peu trop manichéen, trop orienté vers l'action et le conflit. Ça restait divertissant mais il n'y avait plus la touche de poésie exotique qui m'avait séduit au préalable. J'en garde donc le souvenir d'une agréable lecture mais pas aussi bonne qu'elle le laissait espérer.
Le Pont (Madden)
Voilà un récit dramatique - au sens où l'entendaient les Grecs, lorsqu'un destin poussait les hommes à se mouvoir, en ne leur laissant aucune possibilité de lui échapper. Il en est ainsi avec ce pont, qui obsède plusieurs générations d'une même famille, au point de vampiriser leur vie et de ne les faire vivre que frustrés. Le récit est intéressant, avec une chute légèrement surprenante, qui ne livre peut-être pas toutes les clés de l'intrigue, mais qui en tout cas clôt bien l'histoire dans le peu de place accordée par le format de la collection Patte de Mouche. C'est parfois un peu aride, du fait d'une narration essentiellement au style indirect (quasiment aucun dialogue), mais ça se laisse lire.
Les Complotistes (Coudray)
Ce petit album traite, de façon un peu loufoque de certaines théories du complot. Ou plutôt de ceux qui, selon certains complotistes, seraient les marionnettistes d'un monde soumis à leur sournoise volonté. Rien de développé, c'est une suite d'affirmations qui s'enchainent, donnant, par leur litanie froide, un côté absurde et loufoque à ces théories. Rien de révolutionnaire donc, mais j'ai quand même bien aimé ma - courte - lecture, car le dessin en appoint du texte est agréable, plein de poésie. L'ensemble est plutôt réussi, si l'on tient compte de la contrainte de pagination.
La Licorne
Voilà une série, placée dans les immanquables du genre, que je cherchais à lire depuis pas mal de temps. Voilà qui est fait. Mais j’en suis sorti quelque peu déçu, avec un avis assez mitigé (j’arrondis aux trois étoiles, mais c’est une cote mal taillée). Commençons par le dessin, que j’ai trouvé globalement bon, même si pas forcément ce que je préfère. Mais certains passages sont un peu obscurs (personnages se ressemblant un peu) et il tombe parfois dans un cliché du genre dès qu’il faut balancer des décors, forcément immenses (comme l’atelier de Léonard). C’est surtout l’histoire avec laquelle j’ai eu du mal. Elle est assez riche, et basée sur une grosse documentation (confirmée par les petits dossiers en fin des trois premiers albums). Les personnages principaux sont ainsi de grands savants du XVIème siècle – médecins pour beaucoup (Ambroise Paré en tête). Ça densifie l’intrigue, lui donne du corps, et peut aider à rendre crédible certains aspects de cette histoire. Mais l’histoire justement n’est pas toujours très claire, et je n’ai pas été convaincu par une certaine surenchère de fantastique, autour des primordiaux essentiellement. Du coup dans l’histoire, l’aspect médiéval – peu présent, époque oblige – s’estompe totalement devant le fantastique, ce qui a fait peu à peu perdre clarté et intérêt à cette série, dont je suis sorti déçu, finissant laborieusement ma lecture. Note réelle 2,5/5.
Robin & Batman
C'est le dessin de Nguyen qui m'a attiré vers ce one-shot, qui est d'ailleurs beaucoup plus sombre que les autres œuvres de Batman qu'il a l'habitude de dessiner. On a donc droit à un autre récit sur les difficultés de la relation entre le premier Robin et Batman. Le fan de Batman qui a eu plein de comics n'apprendra rien de nouveau, mais c'est efficace et ça se laisse lire. J'avoue que je ne suis pas fan du traitement de Batman lui-même par Lemire, parce que c'est encore un exemple d'un Batman qui agit comme un gros con et qui va même jusqu'à appeler Robin un soldat. Le meilleur élément du récit selon moi est Killer Croc, un méchant que j'aime bien et qui est souvent mal utilisé. Ici, Lemire a l'idée de génie de réunir ses origines avec celle de Robin et cela donne de très bonnes scènes et Croc n'est pas un imbécile cannibale pour une fois dans un comics moderne. Bref, pas un indispensable, mais tout de même un bon divertissement.
Blackline
Il y avait longtemps que je n'avais pas lu une Bd de la collection Troisième Vague ; sauf que là, j'en sors un peu désarçonné. C'est le genre de bande qui verse dans la géopolitique actuelle, très moderne, voire même carrément dans la réalpolitik, ce genre de sujet est plus souvent traité par Desberg qui connaît bien ce type d'univers. On assiste donc à une forme de guerre nouvelle qui consiste à protéger des intérêts économiques en laissant de côté les retombées sur les populations locales. Cette armée privée constituée de mercenaires qui agit selon les intérêts d'un mystérieux "Comité" est une option qui pourrait être intéressante, l'ennui c'est que la mise en place des éléments reste assez nébuleuse, l'intrigue n'est pas rendue plus passionnante qu'elle le devrait, et les personnages ne suscitent guère l'empathie. C'est sûrement dommage, je sens qu'il y a là-dessous un potentiel qui ne demande qu'à sortir, mais les scénaristes ne savent pas comment rendre ce récit plus attractif ; il y a aussi un savoir-faire dans les scènes d'action qui sont bien gérées, d'autant que le dessin de Del Vecchio embellit le tout. J'avais bien aimé son dessin sur Les Montefiore, il est sans génie particulier, mais propre, net, soigné et précis dans les décors. Au final, ce diptyque d'action peine à convaincre, c'est un peu bancal, les enjeux sont laborieux ou mal démontrés, le tout est noyé dans une narration molle et peu palpitante, si bien que je sais pas trop comment noter cette Bd, il y a de bons trucs, mais d'un autre côté, la complexité est trop obscure, mal expliquée... je dirais un 2,5/5, et en série d'action approchante, je préfère plutôt une Bd comme Narcos.
James Healer
Contrairement à Vlad du même scénariste (et dans la même collection), cette série fonctionne bien mieux. Ici, Swolfs propose du thriller/polar classique mais efficace et bien fait. Il s’inspire grandement de Coeur de tonnerre avec Val Kilmer pour ancrer son univers, c’est d’ailleurs ce qui fait le petit charme de la série. La partie graphique est confiée à De Vita, excellent choix j’apprécie son trait et son style, son dessin apporte au plaisir de lecture. Pas indispensable mais tout à fait recommandable pour les amateurs.