Nous sommes en France au printemps 2045, dix-sept ans après le début de l'effondrement.
Une nouvelle histoire post-apocalyptique après un bouleversement climatique aux effets ravageurs.
Une petite communauté essaye tant bien que mal de se reconstruire, mais en ne voulant pas reproduire les erreurs du passé. Ce monde utopique risque de voler en éclat après le meurtre de quatre personnes dont l'herboriste, le seul à pouvoir guérir l'épidémie qui sévit. Pour cela, Rachel, ancienne policière, va mener l'enquête bien malgré elle pour trouver le/les meurtrier(s) et ainsi éviter l'implosion de ce nouvel eldorado.
Une société où la religion n'a plus droit au chapitre et où toutes les décisions sont soumises aux votes. Des personnages assez stéréotypés avec une pointe de mystère.
Rien de bien nouveau dans cet album qui se lit agréablement grâce à une narration captivante. On en sait pas trop sur cette catastrophe climatique qui a engendré ce chaos.
Je ne suis pas fan du dessin de Damour, mais je lui reconnais un certain charme et il convient parfaitement à ce monde post-apocalyptique.
Pour l'instant, un pas mal pour ce mélange des genres SF/polar, mais j'attends le dénouement pour affiner ma note.
D'autres cycles avec Rachel devraient voir le jour.
L’histoire – ou la succession de saynètes qui la composent sont peut-être un peu mollassonnes, en tout cas dessin et narration ne sont pas forcément mon truc à la base.
Mais cet album, inspiré par des témoignages recueillis sur un blog, décrit une triste réalité, souvent mise sous silence, ou alors minimisée, par les responsables du harcèlement (« les femmes l’ont bien cherché », « il n’y a qu’à voir comment elle s’habille », et autres sifflements ou remarques lourdingues). La limite entre la beauferie, le côté lourdingue et le harcèlement est parfois franchie allègrement, et l’album montre aussi comment certaines femmes intériorisent cette « menace » et s’autocensurent, n’allant pas n’importe où, ne s’habillant pas comme elle le voudraient, etc.
Cet album peut donc avoir un intérêt, en particulier celui de poser le débat, de renverser la perspective, et de faire du harceleur le connard qui devrait raser le murs. Mais je ne pense pas que les plus cons seront réceptifs au message. Par contre les témoins muets, ceux qui n’ont pas conscience – faute d’y avoir été confronté – de la pression mise sur certaines femmes, ceux-là trouveront sans doute là une occasion de prendre conscience que tous, hommes y compris, doivent refuser ce qui n’a plus lieu d’être.
Tout est affaire de respect de l’autre, du consentement donné ou non à « aller plus loin ». La drague est sans doute un exercice difficile. Mais elle ne doit pas s’habiller de connerie.
Je ne suis a priori pas le cœur de cible de cet album, qui déborde quand même un peu de bons sentiments, de positive attitude. Mais je ne voudrais pas gâcher la lecture de ceux qui y sont davantage que moi réceptif, car je dois reconnaitre que c’est plutôt bien fait.
Le dessin est fluide et plutôt agréable. Classique, avec une colorisation elle aussi bien fichue, c’est raccord avec l’histoire.
Les personnages, sans que leur personnalité ne soit trop fouillée, sont relativement bien campés et complémentaires (un vieux solitaire depuis le décès de sa femme, une jeune femme venant d’apprendre qu’elle est enceinte alors que son compagnon la laisse en plan, en lui imposant un cousin, gamin placé là par une cousine canadienne en plein divorce, et enfin un ado paumé rencontré sur une aire d’autoroute). Ils trainent tous un plus ou moins gros mal être, vont s’entraider, se redonner le goût d’aller de l’avant, jusqu’au happy end final, que l’on voit venir de loin (depuis le début en fait ?).
Pas forcément mon truc, mais une histoire assez fraiche pour amateur de feel good story.
Ce n'est pas le Renaud Dillies que je préfère. Bien sûr l'auteur nous propose un récit poétique en forme de questionnement.
Comment trouver le juste équilibre entre une solitude un peu égoïste mais qui permet de vivre ses passions intellectuelles sans limite et un nécessaire lien social riche en rencontres et découvertes aussi risquées soient-elles ?
En lisant cet album j'ai l'impression de lire les états d'âme de l'auteur sur certains épisodes de sa vie créative. Mais cela reste un peu en surface à mon goût.
Le graphisme est toujours aussi agréable qui alterne les cases très sobres et contemplatives avec les cases (le carnaval) beaucoup plus détaillées et actives.
Une lecture rapide mais toujours agréable.
Dans la filiation d'un "Mystère de la chambre jaune" de Gaston Leroux, Li-An nous entraîne dans le Paris des Apaches du début du siècle précédent.
J'ai bien aimé ce scénario qui mêle mystère et exotisme. Notre charmante enquêtrice Aglaëe est au centre d'un petit monde coloré et vivant. Entre Paris et la Normandie, le cirque et les couvents les ambiances diverses proposent un récit où on ne s'ennuie pas.
J'ai moins apprécié le T2 qui revient vers une histoire beaucoup plus classique avec des personnages beaucoup moins intéressants à mon goût. Si le singe blanc a une vraie place dans le T1 il fait de la figuration au T2 et la conclusion du cycle n'est pas franchement à mon goût.
Le graphisme semi réaliste est agréable et renforce l'ambiance d'un récit d'aventure pour tous publics (un peu dans le style Tintin et les 7 boules de cristal).
Je trouve la mise en couleur bien plus attrayante dans le T1 avec ces scènes au cirque qui amènent lumière et couleurs vives.
Une lecture détente agréable que l'on peut partager avec ses enfants.
Un récit sur les dessous du cyclisme amateur, le dopage et pouvoir ainsi espérer passer professionnel.
Deux jeunes espoirs du vélo ont rendez-vous dans le nord de la France pour un deal : argent contre produits dopant. Mais l'intervention de la police va amener nos deux jeunes gens dans un road movie, qui, étape après étape, leur fera faire un tour de France, tels deux échappés avec le peloton des flics et des dealers en chasse.
Un récit agréable à suivre qui renvoie forcément aux affaires de la grande boucle via le père d'un des jeunes garçons. Ce père était ce coéquipier au service de l'équipe pour la ravitailler, un porteur d'eau.
Une narration captivante malgré un scénario assez improbable et une morale qui ne sera pas sauve.
Une échappée qui n'obtiendra par le maillot jaune.
Un dessin proche de la caricature pour les visages, il est expressif et donne une ambiance rétro au récit. Pas vraiment celui que j'aime, mais pas désagréable à regarder.
Une bd qui ne m'a pas apporté d'informations supplémentaires sur ce fléau.
Quel album intriguant de ces deux auteurs talentueux, qui avaient déjà collaboré sur plusieurs projets (notamment Gideon falls). Le résumé à lui-seul interpelle, et le reste de l’histoire n’est pas en reste.
Alors, de quoi s’agit-il ? Sans spoiler, disons que nous avons affaire à un thriller uchronique sur fond de guerre froide. La narration alterne entre le passé (la découverte de faits troublants par deux scientifiques qui se retrouve mêlés à une histoire bien compliquée) et le présent (le retour inattendu des animaux disparus). Le dénouement est important dans ce genre d’histoire qui repose sur un évènement inexplicable. Ce dernier m’a plu, mais n’apporte pas forcément toutes les réponses. Certains s’amuseront à combler les lacunes, alors que d’autres resteront peut-être sur leur et faim, et sur une impression de trop peu. Je dois avouer fluctuer entre les deux !
La mise en image est superbe. Andrea Sorrentino (au dessin) et Dave Stewart (aux couleurs) alternent entre un style noir pour les passages « polar guerre froide » du passé, et un style plus moderne, voire géométrique et psychédélique pour le présent.
Un album intriguant et original.
Le Chant du temps inversé est le nom d'une boutique de livres et objets pop et geek. Pandora, 18 ans, y travaille à mi-temps avec son oncle. Et c'est aussi le lieu de prédilection du jeune Paul qui va tomber immédiatement sous le charme de la jolie fille.
À ceux qui l'ont lu, cet album en rappellera fortement un autre : Une Soeur. D'abord par le graphisme, celui de Galaad se rapprochant beaucoup dans l'idée de celui de Bastien Vivès, un trait noir et blanc un peu lâché aux contours ronds, accompagné de simples ombrages gris clair. Ensuite par la forme et la narration tous deux influencés par le manga et sa mise en scène cinématographique, ce que l'on retrouve aussi dans le format de l'album, certes cartonné mais de petite taille et de plus de 200 pages. Et enfin par le scénario. Une Soeur racontait la relation dissymétrique entre un gamin de 13 ans et une belle ado de 16 ans, toute en pulsions amoureuses et érotiques. Ajoutez deux ans à l'âge des protagonistes et vous aurez la thématique principale du Chant du temps inversé. Ce n'est plus cette fois l'histoire d'un garçon tout juste sorti de l'enfance, mais ici aussi l'ascendant de la fille plus âgée et sûre d'elle est manifeste. Et là aussi, les choses tourneront suffisamment bien pour se rapprocher du fantasme adolescent mâle.
Contrairement à Une Soeur où le scénario était trop beau pour être vrai pour le garçon, ici la relation entre les deux protagonistes est assez subtile, le comportement de la fille étant difficile à cerner et venant s'expliquer au final par une raison plus profonde qui apporte une seconde thématique à l'histoire. Le fait qu'elle vienne chercher affection et une forme de stabilité chez un garçon nettement moins âgé qu'elle reste légèrement irréaliste à leurs âges, mais au moins il subsiste une part de crédibilité, on peut se dire que c'est possible, d'autant que celui-ci a un certain charme et assez de maturité.
Il se dégage au final de ce roman graphique une émotion intéressante, légèrement intangible mais touchante.
Je découvre cet éditeur avec ce petit album à l’italienne, et je dois dire que c’est plutôt une bonne pioche. Même si le cœur de cible est plutôt un jeune lectorat, l’histoire n’est pas désagréable à lire pour un adulte.
Le postulat de départ est amusant, puisque nous suivons un peuple, qui vit – village, forêt compris – sur un géant (qui m’a au départ fait penser aux Ents de Tolkien, mais en bien plus grand) en perpétuel déplacement. Mais certains « érudits » (savants locaux) découvre que la marche du géant est un peu plus saccadée, et qu’elle semble le mener vers une fin inéluctable, un cimetière, ce qui équivaudrait à une fin du monde pour nos personnages.
Un jeune érudit observe donc avec une lunette les alentours, découvrant d’autres géants, et ses découvertes amènent diverses réflexions, sur le partage, l’adaptation à de nouvelles conditions de vie, etc.
L’album est vite lu (une seule image par page), mais la narration est fluide, comme le dessin est simple et agréable. La fin ravira les plus jeunes je pense, en dédramatisant la lecture.
J’ai lu version Dargaud, probablement dans un format légèrement plus grand que la réédition de Treize Etrange. Mais j’imagine que le dessin devait quand même passer en plus petit format. En effet, il est assez simple, peu détaillé (remarque valable pour les personnages et les décors). En tout cas il est fluide et agréable.
L’histoire est assez légère – dans tous les sens du terme, tant on suit cette « chasse au trésor » en s’attachant plus aux personnages qu’à l’intrigue elle-même.
Ma lecture a été rapide, pas désagréable, mais sans que je m’y sois attaché outre mesure.
A emprunter à l’occasion, mais je pense que je n’y reviendrai pas.
Note réelle 2,5/5.
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Nous sommes en France au printemps 2045, dix-sept ans après le début de l'effondrement. Une nouvelle histoire post-apocalyptique après un bouleversement climatique aux effets ravageurs. Une petite communauté essaye tant bien que mal de se reconstruire, mais en ne voulant pas reproduire les erreurs du passé. Ce monde utopique risque de voler en éclat après le meurtre de quatre personnes dont l'herboriste, le seul à pouvoir guérir l'épidémie qui sévit. Pour cela, Rachel, ancienne policière, va mener l'enquête bien malgré elle pour trouver le/les meurtrier(s) et ainsi éviter l'implosion de ce nouvel eldorado. Une société où la religion n'a plus droit au chapitre et où toutes les décisions sont soumises aux votes. Des personnages assez stéréotypés avec une pointe de mystère. Rien de bien nouveau dans cet album qui se lit agréablement grâce à une narration captivante. On en sait pas trop sur cette catastrophe climatique qui a engendré ce chaos. Je ne suis pas fan du dessin de Damour, mais je lui reconnais un certain charme et il convient parfaitement à ce monde post-apocalyptique. Pour l'instant, un pas mal pour ce mélange des genres SF/polar, mais j'attends le dénouement pour affiner ma note. D'autres cycles avec Rachel devraient voir le jour.
Silencieuse(s)
L’histoire – ou la succession de saynètes qui la composent sont peut-être un peu mollassonnes, en tout cas dessin et narration ne sont pas forcément mon truc à la base. Mais cet album, inspiré par des témoignages recueillis sur un blog, décrit une triste réalité, souvent mise sous silence, ou alors minimisée, par les responsables du harcèlement (« les femmes l’ont bien cherché », « il n’y a qu’à voir comment elle s’habille », et autres sifflements ou remarques lourdingues). La limite entre la beauferie, le côté lourdingue et le harcèlement est parfois franchie allègrement, et l’album montre aussi comment certaines femmes intériorisent cette « menace » et s’autocensurent, n’allant pas n’importe où, ne s’habillant pas comme elle le voudraient, etc. Cet album peut donc avoir un intérêt, en particulier celui de poser le débat, de renverser la perspective, et de faire du harceleur le connard qui devrait raser le murs. Mais je ne pense pas que les plus cons seront réceptifs au message. Par contre les témoins muets, ceux qui n’ont pas conscience – faute d’y avoir été confronté – de la pression mise sur certaines femmes, ceux-là trouveront sans doute là une occasion de prendre conscience que tous, hommes y compris, doivent refuser ce qui n’a plus lieu d’être. Tout est affaire de respect de l’autre, du consentement donné ou non à « aller plus loin ». La drague est sans doute un exercice difficile. Mais elle ne doit pas s’habiller de connerie.
Nos embellies
Je ne suis a priori pas le cœur de cible de cet album, qui déborde quand même un peu de bons sentiments, de positive attitude. Mais je ne voudrais pas gâcher la lecture de ceux qui y sont davantage que moi réceptif, car je dois reconnaitre que c’est plutôt bien fait. Le dessin est fluide et plutôt agréable. Classique, avec une colorisation elle aussi bien fichue, c’est raccord avec l’histoire. Les personnages, sans que leur personnalité ne soit trop fouillée, sont relativement bien campés et complémentaires (un vieux solitaire depuis le décès de sa femme, une jeune femme venant d’apprendre qu’elle est enceinte alors que son compagnon la laisse en plan, en lui imposant un cousin, gamin placé là par une cousine canadienne en plein divorce, et enfin un ado paumé rencontré sur une aire d’autoroute). Ils trainent tous un plus ou moins gros mal être, vont s’entraider, se redonner le goût d’aller de l’avant, jusqu’au happy end final, que l’on voit venir de loin (depuis le début en fait ?). Pas forcément mon truc, mais une histoire assez fraiche pour amateur de feel good story.
Bulles & Nacelle
Ce n'est pas le Renaud Dillies que je préfère. Bien sûr l'auteur nous propose un récit poétique en forme de questionnement. Comment trouver le juste équilibre entre une solitude un peu égoïste mais qui permet de vivre ses passions intellectuelles sans limite et un nécessaire lien social riche en rencontres et découvertes aussi risquées soient-elles ? En lisant cet album j'ai l'impression de lire les états d'âme de l'auteur sur certains épisodes de sa vie créative. Mais cela reste un peu en surface à mon goût. Le graphisme est toujours aussi agréable qui alterne les cases très sobres et contemplatives avec les cases (le carnaval) beaucoup plus détaillées et actives. Une lecture rapide mais toujours agréable.
Les Enquêtes insolites des Maîtres de l'Étrange
Dans la filiation d'un "Mystère de la chambre jaune" de Gaston Leroux, Li-An nous entraîne dans le Paris des Apaches du début du siècle précédent. J'ai bien aimé ce scénario qui mêle mystère et exotisme. Notre charmante enquêtrice Aglaëe est au centre d'un petit monde coloré et vivant. Entre Paris et la Normandie, le cirque et les couvents les ambiances diverses proposent un récit où on ne s'ennuie pas. J'ai moins apprécié le T2 qui revient vers une histoire beaucoup plus classique avec des personnages beaucoup moins intéressants à mon goût. Si le singe blanc a une vraie place dans le T1 il fait de la figuration au T2 et la conclusion du cycle n'est pas franchement à mon goût. Le graphisme semi réaliste est agréable et renforce l'ambiance d'un récit d'aventure pour tous publics (un peu dans le style Tintin et les 7 boules de cristal). Je trouve la mise en couleur bien plus attrayante dans le T1 avec ces scènes au cirque qui amènent lumière et couleurs vives. Une lecture détente agréable que l'on peut partager avec ses enfants.
Les Porteurs d'eau
Un récit sur les dessous du cyclisme amateur, le dopage et pouvoir ainsi espérer passer professionnel. Deux jeunes espoirs du vélo ont rendez-vous dans le nord de la France pour un deal : argent contre produits dopant. Mais l'intervention de la police va amener nos deux jeunes gens dans un road movie, qui, étape après étape, leur fera faire un tour de France, tels deux échappés avec le peloton des flics et des dealers en chasse. Un récit agréable à suivre qui renvoie forcément aux affaires de la grande boucle via le père d'un des jeunes garçons. Ce père était ce coéquipier au service de l'équipe pour la ravitailler, un porteur d'eau. Une narration captivante malgré un scénario assez improbable et une morale qui ne sera pas sauve. Une échappée qui n'obtiendra par le maillot jaune. Un dessin proche de la caricature pour les visages, il est expressif et donne une ambiance rétro au récit. Pas vraiment celui que j'aime, mais pas désagréable à regarder. Une bd qui ne m'a pas apporté d'informations supplémentaires sur ce fléau.
Primordial
Quel album intriguant de ces deux auteurs talentueux, qui avaient déjà collaboré sur plusieurs projets (notamment Gideon falls). Le résumé à lui-seul interpelle, et le reste de l’histoire n’est pas en reste. Alors, de quoi s’agit-il ? Sans spoiler, disons que nous avons affaire à un thriller uchronique sur fond de guerre froide. La narration alterne entre le passé (la découverte de faits troublants par deux scientifiques qui se retrouve mêlés à une histoire bien compliquée) et le présent (le retour inattendu des animaux disparus). Le dénouement est important dans ce genre d’histoire qui repose sur un évènement inexplicable. Ce dernier m’a plu, mais n’apporte pas forcément toutes les réponses. Certains s’amuseront à combler les lacunes, alors que d’autres resteront peut-être sur leur et faim, et sur une impression de trop peu. Je dois avouer fluctuer entre les deux ! La mise en image est superbe. Andrea Sorrentino (au dessin) et Dave Stewart (aux couleurs) alternent entre un style noir pour les passages « polar guerre froide » du passé, et un style plus moderne, voire géométrique et psychédélique pour le présent. Un album intriguant et original.
Le Chant du temps inversé
Le Chant du temps inversé est le nom d'une boutique de livres et objets pop et geek. Pandora, 18 ans, y travaille à mi-temps avec son oncle. Et c'est aussi le lieu de prédilection du jeune Paul qui va tomber immédiatement sous le charme de la jolie fille. À ceux qui l'ont lu, cet album en rappellera fortement un autre : Une Soeur. D'abord par le graphisme, celui de Galaad se rapprochant beaucoup dans l'idée de celui de Bastien Vivès, un trait noir et blanc un peu lâché aux contours ronds, accompagné de simples ombrages gris clair. Ensuite par la forme et la narration tous deux influencés par le manga et sa mise en scène cinématographique, ce que l'on retrouve aussi dans le format de l'album, certes cartonné mais de petite taille et de plus de 200 pages. Et enfin par le scénario. Une Soeur racontait la relation dissymétrique entre un gamin de 13 ans et une belle ado de 16 ans, toute en pulsions amoureuses et érotiques. Ajoutez deux ans à l'âge des protagonistes et vous aurez la thématique principale du Chant du temps inversé. Ce n'est plus cette fois l'histoire d'un garçon tout juste sorti de l'enfance, mais ici aussi l'ascendant de la fille plus âgée et sûre d'elle est manifeste. Et là aussi, les choses tourneront suffisamment bien pour se rapprocher du fantasme adolescent mâle. Contrairement à Une Soeur où le scénario était trop beau pour être vrai pour le garçon, ici la relation entre les deux protagonistes est assez subtile, le comportement de la fille étant difficile à cerner et venant s'expliquer au final par une raison plus profonde qui apporte une seconde thématique à l'histoire. Le fait qu'elle vienne chercher affection et une forme de stabilité chez un garçon nettement moins âgé qu'elle reste légèrement irréaliste à leurs âges, mais au moins il subsiste une part de crédibilité, on peut se dire que c'est possible, d'autant que celui-ci a un certain charme et assez de maturité. Il se dégage au final de ce roman graphique une émotion intéressante, légèrement intangible mais touchante.
La Marche des géants
Je découvre cet éditeur avec ce petit album à l’italienne, et je dois dire que c’est plutôt une bonne pioche. Même si le cœur de cible est plutôt un jeune lectorat, l’histoire n’est pas désagréable à lire pour un adulte. Le postulat de départ est amusant, puisque nous suivons un peuple, qui vit – village, forêt compris – sur un géant (qui m’a au départ fait penser aux Ents de Tolkien, mais en bien plus grand) en perpétuel déplacement. Mais certains « érudits » (savants locaux) découvre que la marche du géant est un peu plus saccadée, et qu’elle semble le mener vers une fin inéluctable, un cimetière, ce qui équivaudrait à une fin du monde pour nos personnages. Un jeune érudit observe donc avec une lunette les alentours, découvrant d’autres géants, et ses découvertes amènent diverses réflexions, sur le partage, l’adaptation à de nouvelles conditions de vie, etc. L’album est vite lu (une seule image par page), mais la narration est fluide, comme le dessin est simple et agréable. La fin ravira les plus jeunes je pense, en dédramatisant la lecture.
Harmattan, le vent des fous
J’ai lu version Dargaud, probablement dans un format légèrement plus grand que la réédition de Treize Etrange. Mais j’imagine que le dessin devait quand même passer en plus petit format. En effet, il est assez simple, peu détaillé (remarque valable pour les personnages et les décors). En tout cas il est fluide et agréable. L’histoire est assez légère – dans tous les sens du terme, tant on suit cette « chasse au trésor » en s’attachant plus aux personnages qu’à l’intrigue elle-même. Ma lecture a été rapide, pas désagréable, mais sans que je m’y sois attaché outre mesure. A emprunter à l’occasion, mais je pense que je n’y reviendrai pas. Note réelle 2,5/5.