Alors là franchement, je ne suis pas du tout d'accord avec l'ensemble des critiques que j'ai pu lire sur cette série. Ok, le scénario qui prend la science fiction pour postulat de départ est plus que léger. Ok, on se dit souvent que Serpieri semble finalement très peu motivé par l'histoire qu'il essaye de raconter, qu'il a du mal à articuler son propos avec ce qui semble l'intéresser en premier lieu, c'est à dire les scènes de cul.
Mais au final, ce qu'il faut retenir je pense, c'est la qualité indéniable du graphisme. Serpieri est véritablement un grand dessinateur. J'adore la façon dont il dessine ses personnages. Quant à Druuna, quand je lis que certains trouvent son physique vulgaire ou mal fichu, je reste pantois. Ca illustre assez bien le dicton "les goûts et les couleurs...". Moi je préfère 1 Druuna à mille mannequins anorexiques. Enfin, ça ce n'est que mon humble avis.
Maintenant, et là je pense que je rejoins la majorité des avis, cette série aurait gagné à bénéficier d'un scénario digne de ce nom. Cela aurait donné une autre dimension aux scènes érotiques. Erotiques et pas pornographiques. Car si effectivement Druuna est souvent croquée tandis qu'elle subit les assauts de mâles en tout genre, je n'ai jamais eu l'impression de me retrouver face à un spectacle du style "film porno". C'est sûr, c'est très chaud, mais jamais vulgaire. Dans le même genre, j'avais beaucoup plus été choqué et écoeuré par les fantasmes de manara dans "Le déclic".
Bref pour moi, Druuna, sans être de la bd extraordinaire, vaut largement le coup qu'on s'intéresse à elle.
Un album de Christian Cailleaux est toujours un réel plaisir. Il nous fait souvent voyager sous des cieux plus cléments et franchement, on ne s'en plaindra pas.
Une fois de plus, l'auteur nous propose un récit délicat et plein de saveurs. "Harmattan" est avant tout l'histoire d'une rencontre entre deux hommes que tout oppose. Le premier, Samuel, est un noir issu de la banlieue new-yorkaise, et le second est un riche dandy. Ils vont se lier d'amitié et se mettre en quête d'un trésor, ce qui ne se fera pas sans peine.
Cet album est très agréable et on suit les personnages avec beaucoup de plaisir .
En règle générale, je trouve le graphisme de cet auteur assez réussi. La particularité de Cailleaux est qu'il travaille avec deux techniques de dessin différentes. La première est plus caricaturale (Les Imposteurs), et la seconde est, comme dans ce cas-ci, beaucoup plus en rondeur. Les visages des personnages sont très sympathiques et les paysages d'arrière-plan sont à la fois discrets et bien présents. Je pense que cela reflète bien l'état d'esprit du dessinateur.
Un album à lire sans hésitation.
Cette nouvelle série démarre sur le même canevas scénaristique que "le fléau des dieux". Histoire et science fiction se cotoie plutôt harmonieusement. Le graphisme est au diapason. Maintenant, reste à voir si les auteurs sauront se démarquer de la grande histoire pour offrir à cette série un souffle épique qui lui soit propre.
A suivre donc...
Cette saga plutôt courte, puisqu'elle s'achève au second tome, sent bon le romanesque...Il m'a bien fallu vingt planches pour entrer dans l'intrigue, me faire à un dessin figé d'accès difficile et aux effets pas toujours bien maîtrisés dans sa première partie. Mais à la fin du premier tome, j’étais conquis par l’intrigue, l'exposition avait été fastidieuse mais nécessaire et c'est avec une certaine vigueur que j'ai enchaîné avec le second et dernier tome, avide de savoir comment l'intrigue allait se dénouer.
Je dois préciser que le second tome est graphiquement plus réussi que le premier. La mise en page et la mise en scène témoignent d'une belle maîtrise et d'un grand sens de la théâtralité. Dommage que l'entièreté des deux tomes ne soit pas de cette facture. Les couleurs ajoutent à l’ambiance.
Malgré certains poncifs propres au genre, l'intrigue est très prenante. Les personnages sont parfaitement crédibles, attachants et leur destin ne laisse pas indifférent. A découvrir.
Un dessin pas mauvais, un thème de scénario pas tellement original mais bien mené. Voilà une Bd de Sf qui se lit bien et n'a rien de désagréable.
Extrait du commentaire de Numa Sadoul dans Circus n°79 :
« (...) roman-bédé de science-fiction mythologique, peuplé de ruines, de mutants cornus, avec une réflexion sur la condition de l'homme et de l'animal (référence est faite à la chanson "Animal" de G. Manset). C'est très bien fichu, c'est prenant, ça décape et ça décoiffe, c'est poétique.»
Je ne ferais pas autant d'éloges sur cette série personnellement, mais je ne la trouve pas si mal.
Disons que c'est une BD sympa.
C'est sympa de retrouver David Starr/Jim Spark, ce héros dont j'avais lu les aventures en Bibliothèque Verte dans ma jeunesse.
Le dessin est ici net et précis, quoique d'un style et d'une colorisation qui font très vieillot et donne aux personnages un aspect figé.
Quant à l'histoire, c'est presque la retranscription mot pour mot du livre. Alors là aussi, ça a pas mal vieilli (à l'époque, on croyait encore qu'il existait des canaux sur Mars, comme on l'avait prétendu trois quarts de siècle plus tôt. II n'était donc pas absurde d'imaginer que cette planète abritait, ou avait abrité, une forme de vie intelligente) mais ça reste du Asimov : scientifiquement, on pourrait presque y croire, et l'histoire est agréable à suivre.
Bref, voilà une BD curiosité qui n'est pas désagréable pour quelqu'un qui aime la SF et Isaac Asimov.
Le dessin de Sardon varie beaucoup, entre le style plus naïf qu'on peut retrouver dans "La crevaison" par exemple, et un style nettement plus sombre que pour ma part je préfère.
Chaque planche (donnant souvent l'impression d'être remplie à craquer) met en scène un artiste célèbre et propose un regard décalé sur celui-ci. Evidemment, il faut connaître un minimum sa personnalité pour apprécier la chose... enfin bon, on a vu pire en matière de culture littéraire, donc dans l'ensemble ça va. :)
Bref, à voir, dans l'ensemble ça fait sourire.
C'est assez spécial la façon dont j'ai appréhendé cette BD. Ma toute première impression, c'est qu'elle est violente, voire même exagérément sombre. Mais par dessus cela, il y a aussi une somme d'idées, d'originalités, qui en valent la peine.
Si je trouve le scénario exagérément sombre, c'est parce que tout y va mal : les blancs peuvent emprisonner les noirs dans un ghetto-prison comme ils veulent, puis le sort s'acharne contre Martha Washington, un gars lui en veut tellement qu'il détruit une race à coup d'arme ultime pour la tuer au passage, on la capture, on lui lave le cerveau, elle est envoyée sans arrêt en mission suicide, etc. Bref, tout va mal pour elle. Mais elle accepte cela comme un sort qu'elle doit assumer et jamais elle ne se rebiffe contre ses supérieurs qui se fichent bien d'elle, sauf peut-être à la toute fin. Vu comme ça, le scénario est un peu facile : les méchants deviennent de plus en plus méchant, comme le monde autour de Martha, le sang gicle à droite à gauche, Martha découpe ses ennemis au sabre, ou les fait exploser, etc. Il y a beaucoup de combats : normal, Martha, c'est une guerrière, pas une intello.
Donc, bon, résumé ainsi, la série devrait ne pas me plaire du tout et je devrais ne pas avoir envie de la lire.
Mais d'un autre côté, Miller y a fait fourmiller une tonnes d'idées intéressantes. Sa critique du racisme et du fascisme y est directe et sans finesse, mais ensuite sa vision de l'Amérique et du monde du futur est déjà plus complexe. Il imagine les USA se séparer en factions, petits états, une nation Apache, des nazis homosexuels, des maniaques de Dieu, de l'Ordre et de la Santé, une nation féministe, une nation gouvernée par les Fast-Foods et qui ne pensent qu'à bouffer du boeuf et à raser les forêts pour élever des animaux, une nation où les parcs de loisirs sont rois, etc. etc. A cela s'ajoute d'autres idées SF (clones, canons lasers en orbite, télépathes destinés à piloter des machines, etc.) qui amènent une certaine curiosité à la lecture.
Bref, ce n'est pas l'histoire en elle-même de la série qui est intéressante (elle est même franchement banale), mais plus l'univers cynique dans lequel évolue Martha Washington.
Mon avis sera plus gentil que celui de Pierig.
Certe, ce n'est pas la BD de siècle ou même de l'année, mais elle se laisse lire sans problème et sans prise de tête.
Les dessins sont corrects et les anachronismes sont plaisants.
N'oublions pas que cette BD s'adresse aussi aux enfants (mon fils de 11 ans adore).
Alors, ça, c'est une curiosité de la SF en BD.
Le style de scénario et de dessin est ultra-vieillot (le style Eddy Paape un peu pour les personnages). Ca commence par la fuite d'un peuple extra-terrestre de sa planète natale vouée à la disparition. On va suivre ensuite leurs pérégrinations spatiales, à bord de leur titanesque vaisseau-lune, tandis qu'ils vont être confrontés à une guerre civile, ou à des envahisseurs "extrazoriens", à des flottes de vaisseaux encore plus puissants qu'eux, à des entités titanesques...
C'est du space-opera et de la SF sans limite, sans contrainte, comme issue d'une époque où on avait pas peur du ridicule quand on écrivait un scénario SF. C'est presque un gigantesque nanar, sauf que pour un jeune fan de SF, on lit ça avec interêt, avec le sourire et on grapille par-ci par-là quelques idées.
Sincèrement, au niveau qualité de la BD, je devrais la noter 2/5, mais elle m'a marqué et m'a impressionné par la dimension que prenait l'aventure sur la fin.
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Druuna
Alors là franchement, je ne suis pas du tout d'accord avec l'ensemble des critiques que j'ai pu lire sur cette série. Ok, le scénario qui prend la science fiction pour postulat de départ est plus que léger. Ok, on se dit souvent que Serpieri semble finalement très peu motivé par l'histoire qu'il essaye de raconter, qu'il a du mal à articuler son propos avec ce qui semble l'intéresser en premier lieu, c'est à dire les scènes de cul. Mais au final, ce qu'il faut retenir je pense, c'est la qualité indéniable du graphisme. Serpieri est véritablement un grand dessinateur. J'adore la façon dont il dessine ses personnages. Quant à Druuna, quand je lis que certains trouvent son physique vulgaire ou mal fichu, je reste pantois. Ca illustre assez bien le dicton "les goûts et les couleurs...". Moi je préfère 1 Druuna à mille mannequins anorexiques. Enfin, ça ce n'est que mon humble avis. Maintenant, et là je pense que je rejoins la majorité des avis, cette série aurait gagné à bénéficier d'un scénario digne de ce nom. Cela aurait donné une autre dimension aux scènes érotiques. Erotiques et pas pornographiques. Car si effectivement Druuna est souvent croquée tandis qu'elle subit les assauts de mâles en tout genre, je n'ai jamais eu l'impression de me retrouver face à un spectacle du style "film porno". C'est sûr, c'est très chaud, mais jamais vulgaire. Dans le même genre, j'avais beaucoup plus été choqué et écoeuré par les fantasmes de manara dans "Le déclic". Bref pour moi, Druuna, sans être de la bd extraordinaire, vaut largement le coup qu'on s'intéresse à elle.
Harmattan, le vent des fous
Un album de Christian Cailleaux est toujours un réel plaisir. Il nous fait souvent voyager sous des cieux plus cléments et franchement, on ne s'en plaindra pas. Une fois de plus, l'auteur nous propose un récit délicat et plein de saveurs. "Harmattan" est avant tout l'histoire d'une rencontre entre deux hommes que tout oppose. Le premier, Samuel, est un noir issu de la banlieue new-yorkaise, et le second est un riche dandy. Ils vont se lier d'amitié et se mettre en quête d'un trésor, ce qui ne se fera pas sans peine. Cet album est très agréable et on suit les personnages avec beaucoup de plaisir . En règle générale, je trouve le graphisme de cet auteur assez réussi. La particularité de Cailleaux est qu'il travaille avec deux techniques de dessin différentes. La première est plus caricaturale (Les Imposteurs), et la seconde est, comme dans ce cas-ci, beaucoup plus en rondeur. Les visages des personnages sont très sympathiques et les paysages d'arrière-plan sont à la fois discrets et bien présents. Je pense que cela reflète bien l'état d'esprit du dessinateur. Un album à lire sans hésitation.
Le dernier Troyen
Cette nouvelle série démarre sur le même canevas scénaristique que "le fléau des dieux". Histoire et science fiction se cotoie plutôt harmonieusement. Le graphisme est au diapason. Maintenant, reste à voir si les auteurs sauront se démarquer de la grande histoire pour offrir à cette série un souffle épique qui lui soit propre. A suivre donc...
Saga anglaise
Cette saga plutôt courte, puisqu'elle s'achève au second tome, sent bon le romanesque...Il m'a bien fallu vingt planches pour entrer dans l'intrigue, me faire à un dessin figé d'accès difficile et aux effets pas toujours bien maîtrisés dans sa première partie. Mais à la fin du premier tome, j’étais conquis par l’intrigue, l'exposition avait été fastidieuse mais nécessaire et c'est avec une certaine vigueur que j'ai enchaîné avec le second et dernier tome, avide de savoir comment l'intrigue allait se dénouer. Je dois préciser que le second tome est graphiquement plus réussi que le premier. La mise en page et la mise en scène témoignent d'une belle maîtrise et d'un grand sens de la théâtralité. Dommage que l'entièreté des deux tomes ne soit pas de cette facture. Les couleurs ajoutent à l’ambiance. Malgré certains poncifs propres au genre, l'intrigue est très prenante. Les personnages sont parfaitement crédibles, attachants et leur destin ne laisse pas indifférent. A découvrir.
Hybrides
Un dessin pas mauvais, un thème de scénario pas tellement original mais bien mené. Voilà une Bd de Sf qui se lit bien et n'a rien de désagréable. Extrait du commentaire de Numa Sadoul dans Circus n°79 : « (...) roman-bédé de science-fiction mythologique, peuplé de ruines, de mutants cornus, avec une réflexion sur la condition de l'homme et de l'animal (référence est faite à la chanson "Animal" de G. Manset). C'est très bien fichu, c'est prenant, ça décape et ça décoiffe, c'est poétique.» Je ne ferais pas autant d'éloges sur cette série personnellement, mais je ne la trouve pas si mal.
Asimov - Les Poisons de Mars
Disons que c'est une BD sympa. C'est sympa de retrouver David Starr/Jim Spark, ce héros dont j'avais lu les aventures en Bibliothèque Verte dans ma jeunesse. Le dessin est ici net et précis, quoique d'un style et d'une colorisation qui font très vieillot et donne aux personnages un aspect figé. Quant à l'histoire, c'est presque la retranscription mot pour mot du livre. Alors là aussi, ça a pas mal vieilli (à l'époque, on croyait encore qu'il existait des canaux sur Mars, comme on l'avait prétendu trois quarts de siècle plus tôt. II n'était donc pas absurde d'imaginer que cette planète abritait, ou avait abrité, une forme de vie intelligente) mais ça reste du Asimov : scientifiquement, on pourrait presque y croire, et l'histoire est agréable à suivre. Bref, voilà une BD curiosité qui n'est pas désagréable pour quelqu'un qui aime la SF et Isaac Asimov.
Nénéref
Le dessin de Sardon varie beaucoup, entre le style plus naïf qu'on peut retrouver dans "La crevaison" par exemple, et un style nettement plus sombre que pour ma part je préfère. Chaque planche (donnant souvent l'impression d'être remplie à craquer) met en scène un artiste célèbre et propose un regard décalé sur celui-ci. Evidemment, il faut connaître un minimum sa personnalité pour apprécier la chose... enfin bon, on a vu pire en matière de culture littéraire, donc dans l'ensemble ça va. :) Bref, à voir, dans l'ensemble ça fait sourire.
Martha Washington - Le Rêve américain (Liberty, un rêve américain)
C'est assez spécial la façon dont j'ai appréhendé cette BD. Ma toute première impression, c'est qu'elle est violente, voire même exagérément sombre. Mais par dessus cela, il y a aussi une somme d'idées, d'originalités, qui en valent la peine. Si je trouve le scénario exagérément sombre, c'est parce que tout y va mal : les blancs peuvent emprisonner les noirs dans un ghetto-prison comme ils veulent, puis le sort s'acharne contre Martha Washington, un gars lui en veut tellement qu'il détruit une race à coup d'arme ultime pour la tuer au passage, on la capture, on lui lave le cerveau, elle est envoyée sans arrêt en mission suicide, etc. Bref, tout va mal pour elle. Mais elle accepte cela comme un sort qu'elle doit assumer et jamais elle ne se rebiffe contre ses supérieurs qui se fichent bien d'elle, sauf peut-être à la toute fin. Vu comme ça, le scénario est un peu facile : les méchants deviennent de plus en plus méchant, comme le monde autour de Martha, le sang gicle à droite à gauche, Martha découpe ses ennemis au sabre, ou les fait exploser, etc. Il y a beaucoup de combats : normal, Martha, c'est une guerrière, pas une intello. Donc, bon, résumé ainsi, la série devrait ne pas me plaire du tout et je devrais ne pas avoir envie de la lire. Mais d'un autre côté, Miller y a fait fourmiller une tonnes d'idées intéressantes. Sa critique du racisme et du fascisme y est directe et sans finesse, mais ensuite sa vision de l'Amérique et du monde du futur est déjà plus complexe. Il imagine les USA se séparer en factions, petits états, une nation Apache, des nazis homosexuels, des maniaques de Dieu, de l'Ordre et de la Santé, une nation féministe, une nation gouvernée par les Fast-Foods et qui ne pensent qu'à bouffer du boeuf et à raser les forêts pour élever des animaux, une nation où les parcs de loisirs sont rois, etc. etc. A cela s'ajoute d'autres idées SF (clones, canons lasers en orbite, télépathes destinés à piloter des machines, etc.) qui amènent une certaine curiosité à la lecture. Bref, ce n'est pas l'histoire en elle-même de la série qui est intéressante (elle est même franchement banale), mais plus l'univers cynique dans lequel évolue Martha Washington.
Silex Files
Mon avis sera plus gentil que celui de Pierig. Certe, ce n'est pas la BD de siècle ou même de l'année, mais elle se laisse lire sans problème et sans prise de tête. Les dessins sont corrects et les anachronismes sont plaisants. N'oublions pas que cette BD s'adresse aussi aux enfants (mon fils de 11 ans adore).
Les Êtres de Lumière
Alors, ça, c'est une curiosité de la SF en BD. Le style de scénario et de dessin est ultra-vieillot (le style Eddy Paape un peu pour les personnages). Ca commence par la fuite d'un peuple extra-terrestre de sa planète natale vouée à la disparition. On va suivre ensuite leurs pérégrinations spatiales, à bord de leur titanesque vaisseau-lune, tandis qu'ils vont être confrontés à une guerre civile, ou à des envahisseurs "extrazoriens", à des flottes de vaisseaux encore plus puissants qu'eux, à des entités titanesques... C'est du space-opera et de la SF sans limite, sans contrainte, comme issue d'une époque où on avait pas peur du ridicule quand on écrivait un scénario SF. C'est presque un gigantesque nanar, sauf que pour un jeune fan de SF, on lit ça avec interêt, avec le sourire et on grapille par-ci par-là quelques idées. Sincèrement, au niveau qualité de la BD, je devrais la noter 2/5, mais elle m'a marqué et m'a impressionné par la dimension que prenait l'aventure sur la fin.