Il semblerait que JC Götting, dans la foulée de ses illustrations des Harry Potter, continue dans le monde de la magie, un monde qui le fascine, visiblement. Ici on suit les traces d'un illusioniste célèbre, tombeur de dames et fin tacticien, qui finira par payer ses imprudences. ca ne mange pas de pain, et on a là une histoire sans grand relief, mais assez plaisante à lire. Le dessin de Götting reste élégant, mais paradoxalement, me semble assez froid.
Ecrit avant l'incarcération de l'auteur (laquelle donna naissance à Dans la prison, sa première oeuvre à être traduite en français), L'eau céleste surprend. Ces courtes histoires (entre 10 et 20 pages) racontent l'amitié et surtout les mésaventures d'une petite fille appelée Natsumé et de "son" lutin à tête d'amphibien, créature merveilleuse dotée de grands pouvoirs, et heureusement amicale, dont la tête trouée en son sommet renferme l'eau céleste.
Au fil des histoires ils vont rencontrer tout le bestiaire démoniaque, toutes les créatures du folklore japonais. Inamicaux ou bienveillants, la plupart cherchent à atteindre un but qui leur est propre... bien souvent au détriment des humains... Totalement indépendantes pour la plupart, certaines histoires s'enchaînent néanmoins, comme lorsque Natsumé retrouve sa mère.
Intéressant pour son dessin très personnel, pour l'impressionnant bestiaire qu'il fait découvrir et pour son aspect fantastique/merveilleux très prononcé, il faut tout de même avouer que cette lecture est aussi spéciale qu'inhabituelle. Pas de véritable récit, pas de but apparent pour l'instant (tout juste une progression, et encore !), personnages modérément attachants, chutes des histoires parfois brutales, récits parfois un peu simplets, voilà de quoi rendre difficile l'appréciation de cette lecture... d'autant plus que ce tome fait 300 pages et qu'il y en a un autre à venir. O_o
Bref, bien que très atypique, j'ai plutôt aimé cette lecture, même si elle manque nettement de liant à mon goût.
Y'a une bonne quinzaine d'albums Soleil qui sont sortis la même semaine (j'aimerais voir la gueule des autres éditeurs…)… évidement, dans cette masse, tout ne mérite pas la même attention. Je suis même pas sûr que tout soit lisible… J'aurais pu vous parler d'un album médiocre ou l'autre… J'ai préféré, parce que je suis un garçon bien et que j'ai un bon fond, vous parler de celle qui, à mon sens, mérite le plus qu'on fasse attention à elle. Y'a pas de secret, elle est signée par deux grands noms de chez Soleil. Arleston qui, question bd de divertissement sans prise de tête, a déjà prouvé à mainte reprise qu'il savait y faire et Varanda, qui est loin d'être le premier scribouillard venu. Pourtant, c'est super attendu comme bd, c'est exactement le genre de truc qu'on attend chez Soleil : de l'héroïc fantasy avec un dessin très cartoon, de l'humour bon enfant, des monstres méchants, des personnages féminins à forte poitrine, un héros un peu poseur et coureur de jupon… Oui, je sais, je suis en train de décrire la moitié du catalogue Soleil… mais ici, y'a une qualité graphique et scénaristique qui force l'admiration. Je pose la question : comment avec des éléments aussi …banals, faire une bonne bd qu'on lit de bout en bout sans bailler et qu'on termine avec un sourire de satisfaction et déjà très intéressé par la lecture du deuxième tome? Peut-être que ces gars ont du talent, tout bêtement… plus que les dizaines d'autres auteurs qui essaieront cette année encore de nous sortir la même formule et n'aboutiront qu'à la création d'une série mort-née qui ne dépassera jamais le stade du premier tome…
Un premier tome très sympathique donc, malgré un manque flagrant d'originalité. Espérons que la qualité sera aussi au rendez-vous sur la longueur…
Attention, ceux qui s'attendent à un nouveau Quartier Lointain vont être déçus ! Ces cinq chapitres (qui forment trois histoires) sont évidemment plus courts que ce récit en deux volumes, et leur saveur est différente. On retrouve bien sûr ce qui caractérise Taniguchi : superbe dessin avec ces morphologies si caractéristiques, visages souvent sereins où les sentiments s'esquissent discrètement, goût pour les "petites choses", grande sensibilité, etc. Le rythme de l'ensemble est assez contemplatif, et certains passages rappellent même assez L'homme qui marche.
J'ai personnellement été assez touché par la première histoire, qui raconte la perte d'un animal de compagnie avec lequel on a vécu un long temps. Mais ce genre d'effet est très lié au vécu du lecteur, et j'imagine que ceux qui n'ont jamais connu une telle perte vont s'ennuyer assez fermement...
Les trois histoires suivantes mettent en scène l'adoption d'une chatte, la naissance de chatons, l'accueil de la nièce du couple qui a fugué de chez sa mère. Rien que de petites choses, à mon avis pas transcendant (et même un peu... vide, à vrai dire) mais plaisant à lire.
La dernière enfin, parle d'alpinisme. On retrouve les superbes décors du Sommet des Dieux et ce besoin farouche et indomptable de se surpasser. Le lien avec les autres histoires est la présence d'une panthère des neiges, qui est également une jolie métaphore. Inspiration nettement plus "épique" que les précédents récits donc, à tel point que sa présence détonne un peu. Mais l'histoire est belle et envoûtante.
Au final, à force de publier du Taniguchi, on finit forcément par diluer sa force, que ce soit par banalisation, par la publication d'oeuvres moins fortes, ou pour d'autres raisons. Toujours est-il que si "Terre de rêves" est une lecture agréable, il me reste (comparativement à ses autres oeuvres) un goût de trop peu et de moins bien.
Décidément, les zombies ont la cote ! Ca n'arrête plus, ils déferlent de partout. Cet ouvrage-ci commencent un peu comme le film Dawn of the dead (L'armée des morts) : un policier blessé tombe dans le coma pendant un long temps, et lorsqu'il se réveille le monde est tout cassé de partout et les gens sont devenus des zombies qui n'ont qu'une envie, à savoir manger de la chair fraîche... Notre doulx héros policier, en plus d'essayer de survivre, va se mettre en quête de sa famille, en espérant qu'elle n'ait pas été massacrée. Et c'est en rejoignant la ville où ils ont pu fuir que les problèmes (proportionnels à la concentration de zombies) vont vraiment commencer. Car en plus de ces monstres, le danger vient aussi dans une certaine mesure des vivants et de leurs dissensions.
Bon, je dois avouer commencer à en avoir un peu soupé des histoires de zombies. A fortiori lorsqu'elles se basent sur un cadre classique et n'apportent pas de nouveauté au genre. Dans le même registre, Criminal Macabre tire très nettement mieux son épingle du jeu. Celle-ci donc, est relativement simple. Le postulat de base est certes intéressant et potentiellement riche en développement, mais pour l'instant Walking Dead reste sagement dans les limites connues du genre. Il se laisse bien lire, sans fièvre ni frisson mais sans inintérêt non plus, mais il lui manque ce petit quelque chose qui fait qu'on va être scotché à l'histoire et qu'on va fiévreusement attendre la suite. La deuxième moitié de l'album surtout, marque un net ralentissement du rythme, et est donc moins trépidante...
Conclusion, une histoire sympa à lire, mais pour l'instant pas du tout originale. A voir avec la suite...
"Sœur Marie-Thérèse", c’est une série avec un humour grinçant, potache, irrévérencieux et surréaliste à souhait. Le coup de patte de Maëster est excellent pour ce genre de BDs.
A lire et à relire pour trouver tous les œufs de Pâques planqués un peu partout.
J’aurai mis 4/5, si il y avait eu de la couleur, je ne suis pas fan des BDs en noir et blanc.
Les dessins manquent de charme ou de magie quand on les compare à Corto… Les couleurs sûrement, et puis un trait qui paradoxalement semble moins naturel tout en étant un peu trop simple.
L’histoire est très classique, mais plaisante quand même. Un récit d’aventure et d’amour, bien raconté. Et certains dialogues sont vraiment bien, ils sonnent juste tout en semblant étrangement détachés de l’histoire.
Rien d’inoubliable non plus, mais ce n’est pas une lecture à bouder.
L'objet Bd en lui-même est beau ici : 80 pages, une couverture souple aux jolies couleurs, un bon papier et surtout des dessins très sympas. Ce sont des dessins noir-&-blanc presque crayonnés au stylo, mais parfaitement maîtrisés, esthétiques et réussis. J'aime bien et en plus c'est très agréable à lire. Bon, il faut être un dessinateur soi-même pour apprécier pleinement, je pense, car moi-même je ne peux pas dire que je trouve telle ou telle planche vraiment belle au sens où j'aimerais l'encadrer sur un de mes murs, sans doute car elles ont trop, pour moi néophyte, l'aspect de dessins faits à la va-vite. Mais globalement, c'est une BD très esthétique quand même.
Quant à l'histoire, c'est un conte assez réussi. La narration est un peu particulière; la façon de parler du narrateur (est-ce le soldat lui-même qui parle ?) est un peu spéciale, presque télégraphique par moment. Original, un peu surprenant au début, mais ça se lit bien. Et très vite on rentre dans l'histoire, et on s'attache aux personnages qui sont très expressifs et touchants (notamment le soldat lui-même). En ce qui concerne le scénario lui-même du conte, il n'est pas des plus originaux (le Diable promet monts et merveilles (et princesse) à un jeune naïf et celui-ci se laisse prendre au piège, délaissant le bonheur simple qu'il possédait déjà) mais comme le soldat est touchant, l'histoire a été également touchante.
Un joli conte, une jolie BD, pas un album qui me marquera vraiment profondément mais quelque chose de très plaisant à lire.
Par contre, je n'en conseille pas l'achat parce que 22.5 euros pour 80 pages Noir & Blanc, c'est trop cher à mon goût.
C'est dans Fluide Glacial que j'ai découvert les BDs-Photos de Léandri. Et les lire en album m'a fait réaliser combien cet auteur peut avoir d'idées différentes tant ses scénarios sont différents et originaux, tout en gardant le même humour absurde et délirant.
Ne parlons pas du dessin puisqu'ici le dessin tient uniquement au lettrage des bulles et aux lignes de mouvements et autres symboles spécifiques à la BD qui font justement que ces histoires ne se lisent vraiment pas comme un roman-photos mais comme une vraie Bande-Dessinée où le dessin serait remplacé par des photos et autres photo-montages.
D'une part, ça me fait plaisir de voir des personnages célèbres de Fluide Glacial et d'ailleurs (dont François Corbier, de l'ancien Club Dorothée, qui revient souvent comme acteur) se prêter au jeu de Léandri. Et d'autre part, c'est à la fois l'originalité et le véritable humour dans ces histoires. Qu'elles traitent de sujets proches de l'actualité, de délires sur un thème inventé ou réel, ou des digressions sur le monde de la BD et la forme même de l'objet BD (cases, planches, etc...), c'est toujours avec le sourire voire le rire que je lis ces histoires.
Alors pourquoi seulement pas mal ? Ben parce que d'utiliser des photos à la place de dessins, c'est bien pratique pour l'auteur et ça colle bien avec la plupart des histoires qui justement jouent sur le fait que ce sont des photos et photos-montages, mais ça donne quand même un album moins joli à mon goût qu'une BD dessinée.
Pour commencer, j'ai vraiment eu du mal avec le dessin. Pas le dessin dans son ensemble, car les décors sont assez simples mais pas mauvais du tout. Mais ce sont les personnages et surtout leurs visages qui m'ont déplu : le visage des gamins m'a été absolument insupportable. Yeux maquillés, sourires outrés, visages à l'expression soit décalée soit accentuée par rapport à la situation, on dirait que l'auteur s'est inspiré du théâtre No. Sauf que là, j'ai vraiment trouvé ces visages moches et agaçants.
Par contre, l'histoire est intéressante. Instructive sur le plan Historique en ce qui concerne la vie au Japon à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, elle est également assez prenante pour ne pas s'ennuyer au long des nombreuses pages de chaque album. Bon, j'ai eu un peu de mal avec le côté "tout va mal mais on s'aime alors on pleure mais on résiste à l'adversité" du début du premier tome. Mais quand arrive la Bombe, l'émotion est palpable. La fin du tome 1 par exemple est vraiment dure et réaliste à la fois. Un témoignage poignant.
Alors la forme de cette BD a un peu vieilli surtout en ce qui concerne le dessin, il y a un côté pleurnichard un peu agaçant dans le scénario, mais c'est une BD intéressante et assez prenante.
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La Malle Sanderson
Il semblerait que JC Götting, dans la foulée de ses illustrations des Harry Potter, continue dans le monde de la magie, un monde qui le fascine, visiblement. Ici on suit les traces d'un illusioniste célèbre, tombeur de dames et fin tacticien, qui finira par payer ses imprudences. ca ne mange pas de pain, et on a là une histoire sans grand relief, mais assez plaisante à lire. Le dessin de Götting reste élégant, mais paradoxalement, me semble assez froid.
Tensui - L'Eau céleste
Ecrit avant l'incarcération de l'auteur (laquelle donna naissance à Dans la prison, sa première oeuvre à être traduite en français), L'eau céleste surprend. Ces courtes histoires (entre 10 et 20 pages) racontent l'amitié et surtout les mésaventures d'une petite fille appelée Natsumé et de "son" lutin à tête d'amphibien, créature merveilleuse dotée de grands pouvoirs, et heureusement amicale, dont la tête trouée en son sommet renferme l'eau céleste. Au fil des histoires ils vont rencontrer tout le bestiaire démoniaque, toutes les créatures du folklore japonais. Inamicaux ou bienveillants, la plupart cherchent à atteindre un but qui leur est propre... bien souvent au détriment des humains... Totalement indépendantes pour la plupart, certaines histoires s'enchaînent néanmoins, comme lorsque Natsumé retrouve sa mère. Intéressant pour son dessin très personnel, pour l'impressionnant bestiaire qu'il fait découvrir et pour son aspect fantastique/merveilleux très prononcé, il faut tout de même avouer que cette lecture est aussi spéciale qu'inhabituelle. Pas de véritable récit, pas de but apparent pour l'instant (tout juste une progression, et encore !), personnages modérément attachants, chutes des histoires parfois brutales, récits parfois un peu simplets, voilà de quoi rendre difficile l'appréciation de cette lecture... d'autant plus que ce tome fait 300 pages et qu'il y en a un autre à venir. O_o Bref, bien que très atypique, j'ai plutôt aimé cette lecture, même si elle manque nettement de liant à mon goût.
Elixirs
Y'a une bonne quinzaine d'albums Soleil qui sont sortis la même semaine (j'aimerais voir la gueule des autres éditeurs…)… évidement, dans cette masse, tout ne mérite pas la même attention. Je suis même pas sûr que tout soit lisible… J'aurais pu vous parler d'un album médiocre ou l'autre… J'ai préféré, parce que je suis un garçon bien et que j'ai un bon fond, vous parler de celle qui, à mon sens, mérite le plus qu'on fasse attention à elle. Y'a pas de secret, elle est signée par deux grands noms de chez Soleil. Arleston qui, question bd de divertissement sans prise de tête, a déjà prouvé à mainte reprise qu'il savait y faire et Varanda, qui est loin d'être le premier scribouillard venu. Pourtant, c'est super attendu comme bd, c'est exactement le genre de truc qu'on attend chez Soleil : de l'héroïc fantasy avec un dessin très cartoon, de l'humour bon enfant, des monstres méchants, des personnages féminins à forte poitrine, un héros un peu poseur et coureur de jupon… Oui, je sais, je suis en train de décrire la moitié du catalogue Soleil… mais ici, y'a une qualité graphique et scénaristique qui force l'admiration. Je pose la question : comment avec des éléments aussi …banals, faire une bonne bd qu'on lit de bout en bout sans bailler et qu'on termine avec un sourire de satisfaction et déjà très intéressé par la lecture du deuxième tome? Peut-être que ces gars ont du talent, tout bêtement… plus que les dizaines d'autres auteurs qui essaieront cette année encore de nous sortir la même formule et n'aboutiront qu'à la création d'une série mort-née qui ne dépassera jamais le stade du premier tome… Un premier tome très sympathique donc, malgré un manque flagrant d'originalité. Espérons que la qualité sera aussi au rendez-vous sur la longueur…
Terre de rêves
Attention, ceux qui s'attendent à un nouveau Quartier Lointain vont être déçus ! Ces cinq chapitres (qui forment trois histoires) sont évidemment plus courts que ce récit en deux volumes, et leur saveur est différente. On retrouve bien sûr ce qui caractérise Taniguchi : superbe dessin avec ces morphologies si caractéristiques, visages souvent sereins où les sentiments s'esquissent discrètement, goût pour les "petites choses", grande sensibilité, etc. Le rythme de l'ensemble est assez contemplatif, et certains passages rappellent même assez L'homme qui marche. J'ai personnellement été assez touché par la première histoire, qui raconte la perte d'un animal de compagnie avec lequel on a vécu un long temps. Mais ce genre d'effet est très lié au vécu du lecteur, et j'imagine que ceux qui n'ont jamais connu une telle perte vont s'ennuyer assez fermement... Les trois histoires suivantes mettent en scène l'adoption d'une chatte, la naissance de chatons, l'accueil de la nièce du couple qui a fugué de chez sa mère. Rien que de petites choses, à mon avis pas transcendant (et même un peu... vide, à vrai dire) mais plaisant à lire. La dernière enfin, parle d'alpinisme. On retrouve les superbes décors du Sommet des Dieux et ce besoin farouche et indomptable de se surpasser. Le lien avec les autres histoires est la présence d'une panthère des neiges, qui est également une jolie métaphore. Inspiration nettement plus "épique" que les précédents récits donc, à tel point que sa présence détonne un peu. Mais l'histoire est belle et envoûtante. Au final, à force de publier du Taniguchi, on finit forcément par diluer sa force, que ce soit par banalisation, par la publication d'oeuvres moins fortes, ou pour d'autres raisons. Toujours est-il que si "Terre de rêves" est une lecture agréable, il me reste (comparativement à ses autres oeuvres) un goût de trop peu et de moins bien.
Walking Dead
Décidément, les zombies ont la cote ! Ca n'arrête plus, ils déferlent de partout. Cet ouvrage-ci commencent un peu comme le film Dawn of the dead (L'armée des morts) : un policier blessé tombe dans le coma pendant un long temps, et lorsqu'il se réveille le monde est tout cassé de partout et les gens sont devenus des zombies qui n'ont qu'une envie, à savoir manger de la chair fraîche... Notre doulx héros policier, en plus d'essayer de survivre, va se mettre en quête de sa famille, en espérant qu'elle n'ait pas été massacrée. Et c'est en rejoignant la ville où ils ont pu fuir que les problèmes (proportionnels à la concentration de zombies) vont vraiment commencer. Car en plus de ces monstres, le danger vient aussi dans une certaine mesure des vivants et de leurs dissensions. Bon, je dois avouer commencer à en avoir un peu soupé des histoires de zombies. A fortiori lorsqu'elles se basent sur un cadre classique et n'apportent pas de nouveauté au genre. Dans le même registre, Criminal Macabre tire très nettement mieux son épingle du jeu. Celle-ci donc, est relativement simple. Le postulat de base est certes intéressant et potentiellement riche en développement, mais pour l'instant Walking Dead reste sagement dans les limites connues du genre. Il se laisse bien lire, sans fièvre ni frisson mais sans inintérêt non plus, mais il lui manque ce petit quelque chose qui fait qu'on va être scotché à l'histoire et qu'on va fiévreusement attendre la suite. La deuxième moitié de l'album surtout, marque un net ralentissement du rythme, et est donc moins trépidante... Conclusion, une histoire sympa à lire, mais pour l'instant pas du tout originale. A voir avec la suite...
Soeur Marie-Thérèse des Batignolles
"Sœur Marie-Thérèse", c’est une série avec un humour grinçant, potache, irrévérencieux et surréaliste à souhait. Le coup de patte de Maëster est excellent pour ce genre de BDs. A lire et à relire pour trouver tous les œufs de Pâques planqués un peu partout. J’aurai mis 4/5, si il y avait eu de la couleur, je ne suis pas fan des BDs en noir et blanc.
Dans un ciel lointain
Les dessins manquent de charme ou de magie quand on les compare à Corto… Les couleurs sûrement, et puis un trait qui paradoxalement semble moins naturel tout en étant un peu trop simple. L’histoire est très classique, mais plaisante quand même. Un récit d’aventure et d’amour, bien raconté. Et certains dialogues sont vraiment bien, ils sonnent juste tout en semblant étrangement détachés de l’histoire. Rien d’inoubliable non plus, mais ce n’est pas une lecture à bouder.
L'Histoire du Soldat
L'objet Bd en lui-même est beau ici : 80 pages, une couverture souple aux jolies couleurs, un bon papier et surtout des dessins très sympas. Ce sont des dessins noir-&-blanc presque crayonnés au stylo, mais parfaitement maîtrisés, esthétiques et réussis. J'aime bien et en plus c'est très agréable à lire. Bon, il faut être un dessinateur soi-même pour apprécier pleinement, je pense, car moi-même je ne peux pas dire que je trouve telle ou telle planche vraiment belle au sens où j'aimerais l'encadrer sur un de mes murs, sans doute car elles ont trop, pour moi néophyte, l'aspect de dessins faits à la va-vite. Mais globalement, c'est une BD très esthétique quand même. Quant à l'histoire, c'est un conte assez réussi. La narration est un peu particulière; la façon de parler du narrateur (est-ce le soldat lui-même qui parle ?) est un peu spéciale, presque télégraphique par moment. Original, un peu surprenant au début, mais ça se lit bien. Et très vite on rentre dans l'histoire, et on s'attache aux personnages qui sont très expressifs et touchants (notamment le soldat lui-même). En ce qui concerne le scénario lui-même du conte, il n'est pas des plus originaux (le Diable promet monts et merveilles (et princesse) à un jeune naïf et celui-ci se laisse prendre au piège, délaissant le bonheur simple qu'il possédait déjà) mais comme le soldat est touchant, l'histoire a été également touchante. Un joli conte, une jolie BD, pas un album qui me marquera vraiment profondément mais quelque chose de très plaisant à lire. Par contre, je n'en conseille pas l'achat parce que 22.5 euros pour 80 pages Noir & Blanc, c'est trop cher à mon goût.
Photos-BD
C'est dans Fluide Glacial que j'ai découvert les BDs-Photos de Léandri. Et les lire en album m'a fait réaliser combien cet auteur peut avoir d'idées différentes tant ses scénarios sont différents et originaux, tout en gardant le même humour absurde et délirant. Ne parlons pas du dessin puisqu'ici le dessin tient uniquement au lettrage des bulles et aux lignes de mouvements et autres symboles spécifiques à la BD qui font justement que ces histoires ne se lisent vraiment pas comme un roman-photos mais comme une vraie Bande-Dessinée où le dessin serait remplacé par des photos et autres photo-montages. D'une part, ça me fait plaisir de voir des personnages célèbres de Fluide Glacial et d'ailleurs (dont François Corbier, de l'ancien Club Dorothée, qui revient souvent comme acteur) se prêter au jeu de Léandri. Et d'autre part, c'est à la fois l'originalité et le véritable humour dans ces histoires. Qu'elles traitent de sujets proches de l'actualité, de délires sur un thème inventé ou réel, ou des digressions sur le monde de la BD et la forme même de l'objet BD (cases, planches, etc...), c'est toujours avec le sourire voire le rire que je lis ces histoires. Alors pourquoi seulement pas mal ? Ben parce que d'utiliser des photos à la place de dessins, c'est bien pratique pour l'auteur et ça colle bien avec la plupart des histoires qui justement jouent sur le fait que ce sont des photos et photos-montages, mais ça donne quand même un album moins joli à mon goût qu'une BD dessinée.
Gen aux pieds nus (Gen d'Hiroshima)
Pour commencer, j'ai vraiment eu du mal avec le dessin. Pas le dessin dans son ensemble, car les décors sont assez simples mais pas mauvais du tout. Mais ce sont les personnages et surtout leurs visages qui m'ont déplu : le visage des gamins m'a été absolument insupportable. Yeux maquillés, sourires outrés, visages à l'expression soit décalée soit accentuée par rapport à la situation, on dirait que l'auteur s'est inspiré du théâtre No. Sauf que là, j'ai vraiment trouvé ces visages moches et agaçants. Par contre, l'histoire est intéressante. Instructive sur le plan Historique en ce qui concerne la vie au Japon à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, elle est également assez prenante pour ne pas s'ennuyer au long des nombreuses pages de chaque album. Bon, j'ai eu un peu de mal avec le côté "tout va mal mais on s'aime alors on pleure mais on résiste à l'adversité" du début du premier tome. Mais quand arrive la Bombe, l'émotion est palpable. La fin du tome 1 par exemple est vraiment dure et réaliste à la fois. Un témoignage poignant. Alors la forme de cette BD a un peu vieilli surtout en ce qui concerne le dessin, il y a un côté pleurnichard un peu agaçant dans le scénario, mais c'est une BD intéressante et assez prenante.