Ce petit One shot de la collection Delcourt jeunesse n’est pas sans défauts. Tout comme l’a souligné ThePatrick, les raccourcis sont importants mais cela est inhérent aux contraintes imposées par le format d’édition. Ceci étant, j’ai beaucoup apprécié le ton insufflé à l’histoire, celui de ce fantôme qui a du mal à se faire respecter par les nouveaux occupants de son château ... rien d’effrayant toutefois. De plus, la fin est sans surprises, aucunes, mais là n’est pas l’essentiel. Les dessins sont, quant à eux, vraiment plaisants !
Bref, une belle petite histoire qui ravira sans conteste les enfants.
C'est sûr que là, à côté de LOVE HINA ce manga fait un peu tâche mais tous les auteurs ont bien dû commencer un jour par quelque chose. Ce que je trouve un peu limite c'est que PIKA joue à fond sur la notoriété de l'auteur et sur les couvertures nouvelle édition (style LOVE HINA) pour vendre ce manga.
Côté histoire c'est pas très original (IA qui sortent de l'ordi pour pimenter la vie du héros) et les dessins sont encore un peu maladroits mais vers la fin de la série c'est mieux dessiné et c'est beaucoup plus drôle.
A acheter seulement pour les collectionneurs qui veulent toutes les oeuvres d'Akamatsu.
Arrêter pour toujours de faire de la bande dessinée, c'est un peu comme arrêter pour toujours de venir sur BDthèque : c'est marrant 1 an, 6 mois, 3 mois ou 2 heures, mais au bout d'un moment, on s'ennuie et alors on s'y remet.
Donc voilà, Trondheim a arrêté la BD pour toujours, et puis il a commencé à s'embêter à la campagne, alors il a fait une BD pour expliquer pourquoi il avait décidé d'arrêter de faire de la BD.
C'est sous-titré "Essai" histoire de faire croire qu'on a affaire à quelque chose de nouveau et pas un Carnet de bord de plus, mais ça ressemble quand même pas mal aux Carnets de bord : Lewis déprime à la campagne, Lewis papote avec ses amis dessinateurs, Lewis fait un voyage, Lewis se pose des questions parce que c'est un artiste tourmenté... On est en terrain connu, on n'apprend pas grand'chose de nouveau : on savait déjà que la crise de la quarantaine commence vers 40 ans et que derrière ses écrits fantaisistes et rigolos, dans la vraie vie Trondheim est un rabat-joie dépressif absolument sinistre, avec des gros sourcils.
La petite différence c'est que cette fois, tout le bouquin tourne autour de son obstination à prouver la véracité de la théorie qui l'a convaincu d'arrêter la BD : les auteurs de bandes dessinées vieillissent mal, il vaut mieux qu'ils prennent leur retraite jeunes, sous peine de se répéter ou pire, de se mettre à produire de la daube.
Bon, à la limite, le livre lui-même tendrait à prouver qu'effectivement, arrivé à un certain âge, un auteur se répète, puisque Désoeuvré ressemble à tout ce que Trondheim a déjà fait dans le genre autobiographique.
En revanche, quand c'est le "personnage Trondheim" qui, par ses propos, essaie de démontrer à son entourage et à ses lecteurs le bien-fondé de sa thèse, ça tourne en rond, ça ne prouve jamais rien, ça se heurte à tous les contre-arguments et contre-exemples possibles et imaginables... On en vient à se demander si Trondheim ne vit pas trop replié sur sa petite personne et son petit univers, pour ne pas s'être rendu compte que les affres du vieillissement concernaient la totalité de la population et pas seulement les auteurs de BD. Eh oui, Lewis, c'est à peu près pareil pour tout le monde : évidemment, il y a des exceptions, mais disons qu'en règle générale, arrivé à un certain âge, les romanciers, les cinéastes, les peintres peuvent peiner à retrouver l'inspiration, le plus grand génie peut sombrer dans le moyen ou le médiocre, et même le simple "homme de la rue" fait moins bien les choses qu'il savait faire avant : il monte moins vite les escaliers, il bande moins dur sans médicament, il survit moins longtemps au cancer, tout ça...
Reconnaissons quand même que ce petit bouquin se lit avec plaisir, qu'on y retrouve ce ton particulier qui fait le charme des élucubrations dépressives de l'auteur de Lapinot, mais ça n'est jamais qu'un petit bouquin de plus dans sa copieuse bibliographie, certainement pas un livre qui fera date dans son oeuvre.
Bref, voilà, un livre à réserver aux fans de l'auteur, qui auront ainsi de quoi patienter en attendant que, titillé par le besoin de dessiner et d'écrire, Trondheim se décide à refaire de la BD à temps plein.
Pas mal. Joli petit album.
J’aime surtout la chouette petite atmosphère qui se dégage de cette BD, et cela grâce au trait du dessinateur, aux couleurs, et à la narration. :)
Il s’agit en fait plutôt (à cette niveau du moins, il faudra voir avec les tomes suivant) d’une suite de péripéties, somme toute assez sympathique. Mais il ne se passe pas grand-chose...
Je reste donc pour le moment sur une impression un peu mitigée. Il faut voir la suite.
Moui… Je ne suis pas convaincue.
Le dessin et les couleurs me plaisent assez. C’est bien fait et les expressions des personnages sont recherchées.
L’histoire, par contre, ne m’a pas emballée. C’est un peu trop obscur pour moi. Obscur parce que ça parle de sorcellerie, mais aussi (surtout?) parce que c’est assez confus et mystérieux. Je n’ai rien contre le mystère, je trouve même ça très bien, mais il faut un minimum d’explications. Ici, trop de choses restent inexpliquées, et semblent parfois complètement improbables et pas crédibles. De plus, il y a confusion par certaines bulles mal placées, et on ne voit pas toujours de suite qui parle.
Le côté enquête du récit m’a bien plus. Par contre, le fait de prendre pour personnages des poètes qui ont réellement existé... j’ai pas trop vu l’intérêt.
Mais le gros défaut de cette série, ce n’est pas tellement sa réalisation technique (qui est même plutôt bien), c’est surtout que le récit ne parvient pas à captiver le lecteur. C’est pas mal, oui. Les auteurs ont bien travaillé. Mais malgré tous leurs efforts, ils ne sont pas arrivés à m’entraîner dans leur récit. Désolée. :?)
Voici donc le deuxième manga de Kawaguchi à être édité en France.
Au vu de la lecture des premiers tomes de ses deux oeuvres, j'ai l'impression que l'auteur a des convictions assez conservatrices, on verra par la suite.
En ce qui concerne Zipang, le postulat est simple: un groupe d'homme se retrouve dans une situation qui pourrait bien modifier considérablement l'histoire selon leurs décisions.
Les gars ont donc de quoi réfléchir, tergiverser et paniquer tout le long de cette histoire, les personnages sont bien décrits, leurs opinions restent floues, le suspense monte bien, bref ce premier tome est plutôt maîtrisé.
Niveau graphique c'est classique et correct, Kawaguchi s'en sort bien, je pense que c'est un cran au dessus de Spirit of the Sun.
En conclusion, pour moi ça se laisse lire mais ça n'a rien d'extraordinaire. J'ai trouvé les dialogues parfois un peu lourdingues mais j'avoue que même si l'histoire est efficace, j'ai eu du mal à accrocher. Le fait que Zipang soit une série à rallonge a tendance à me faire craindre le pire.
Scott McCloud nous apprend dans L'art invisible que les mangas sont les BDs comportant le plus de cases « contemplatives », qui ne font pas avancer le scénario, et qui sont simplement insérées pour décrire le paysage, créer une ambiance. Ceci est dû aux traditions et modes de vie orientales, très proches de la nature, très … contemplatives justement.
Dans « L’homme qui marche », Jiro Taniguchi pousse ce principe à l’extrême : un manga sans réel scénario, ne comportant presque que des cases contemplatives ! Le gars marche, regarde les oiseaux, la rivière, les arbres… il ne se passe absolument rien. Le principe est novateur, et mérite d’être salué à ce titre, mais il reste quand même que au final, si on passe un agréable moment de lecture, on en garde pas grand-chose, et l’auteur n’arrive pas à nous toucher comme il l’avait fait dans Quartier lointain ou Le Journal de mon père.
Clairement pas l’oeuvre par laquelle il faut commencer si vous voulez découvrir ce talentueux auteur… mais à lire quand même si vous en êtes fan !
J'aurais mis du temps à la lire cette série : j'avais déjà lu le premier tome il y a un moment et il m'était complètement sorti de l'esprit, et j'avais l'intégrale à disposition depuis un long moment sans jamais me sentir l'envie de l'entamer pour de bon. J'ai en effet beaucoup de mal avec Béhé et Toff : que ce soit le dessin de Béhé ou les scénarios de Toff tel que Double JE, je n'accroche ni à l'un ni à l'autre.
Je fais vraiment un blocage sur le dessin de Béhé. Je trouve ses personnages corrects sans plus, mais déjà je n'aime pas sa façon de dessiner les visages, mais surtout je n'aime pas ses décors et avant tout ses véhicules : que ce soit des voitures, des motos ou des hélicoptères, je trouve les véhicules de Péché Mortel moches à souhait et dégradant l'impression visuelle du dessin dans son ensemble, lui donnant presque une touche amateur.
Quant au scénario, il y a également un truc qui ne m'y plait pas, un côté un peu trop "français" peut-être, ou alors également cette rengaine, qu'on avait déjà dans Double JE, du fascisme qui monte en France, et du groupe de gentils amis qui combattent dans l'ombre et sans violence les méchants politiciens. Je ressens cela comme une thématique soixante-huitarde attardée à laquelle je n'accroche pas du tout personnellement.
Maintenant par contre, je dois admettre que j'apprécie assez l'idée de transposer la montée du nazisme dans un futur proche en remplaçant les nazis par des fascistes de la santé et les déportés juifs et autres homosexuels par des malades d'un virus similaire au Sida, et de montrer comment, avec des considérations officielles différentes, on obtient le même résultat d'une prise de pouvoir par un gouvernement fasciste.
Quant au récit lui-même, outre l'idée de base intéressante, le premier tome est très classique. Les 3 tomes suivants m'ont un peu surpris car ils abordent la narration totalement différemment, se plaçant 30 ans dans le futur pour résoudre une énigme ayant eu lieu à l'époque du tome 1 : style narratif assez banal lui aussi mais qui tranche avec le côté action/suspense du premier tome.
Le scénario est relativement bien foutu mais ne m'a guère captivé. Le final, qui se veut révélation fracassante, ne m'a pas plus enthousiasmé ni séduit par son intelligence.
En résumé, une série qui ne m'a pas touché mais que j'ai lu sans déplaisir.
Impression mitigée comme presque toujours pour moi avec une BD illustrée par Mattoti.
Le dessin est comme toujours aussi particulier, aussi esthétique, aussi proche de la peinture abstraite. J'aime la matière qu'utilise Mattoti pour ses dessins, du pastel semble-t-il. Je trouve certaines cases très belles. Mais d'autres cases, un peu trop nombreuses à mon goût, ne me semblent pas vraiment belles, pêchant par un manque d'harmonie dans les couleurs, par une figuration trop abstraite, un manque d'esthétisme difficile à exprimer. Alors autant certaines cases sont vraiment fortes de beauté et me suffisent à trouver l'ensemble de l'album de belle qualité visuelle, autant un grand nombre d'autres font que je garde le sentiment de n'avoir pas trouvé l'album vraiment indispensable graphiquement parlant.
Quant à l'histoire, elle contient toujours une part de symbolisme et d'onirique comme dans nombre d'albums illustrés par Mattoti mais au final, le scénario est très linéaire et moins difficile à suivre que d'autres BDs plus ardues de Mattoti. Le récit en lui-même ne m'a guère captivé ni vraiment plu au final, mais je garde un souvenir assez fort de la dernière planche tant par sa beauté visuelle que par la fin du récit, et le "bruit du givre" lui-même.
Prado est un spécialiste de l'absurde. Il aime bien les personnages décalés, les situations impossibles, qui glissent un sourire au coin des lèvres. Son sosie de Bogart passe son temps sur son scooter ou à mater les avantages des filles de la nuit. Il ne résoud pas beaucoup d'enquêtes, et dort tout habillé dans son lit. On aimerait l'aimer, ce Monty, mais il reste désespérément trop médiocre, trop nul. Prado l'a abandonné au bout de quelques histoires, visiblement l'inspiration ne venait plus, même si son dessin reste toujours aussi... sensuel. :)
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Le fantôme des Canterville
Ce petit One shot de la collection Delcourt jeunesse n’est pas sans défauts. Tout comme l’a souligné ThePatrick, les raccourcis sont importants mais cela est inhérent aux contraintes imposées par le format d’édition. Ceci étant, j’ai beaucoup apprécié le ton insufflé à l’histoire, celui de ce fantôme qui a du mal à se faire respecter par les nouveaux occupants de son château ... rien d’effrayant toutefois. De plus, la fin est sans surprises, aucunes, mais là n’est pas l’essentiel. Les dessins sont, quant à eux, vraiment plaisants ! Bref, une belle petite histoire qui ravira sans conteste les enfants.
Ai non-stop !
C'est sûr que là, à côté de LOVE HINA ce manga fait un peu tâche mais tous les auteurs ont bien dû commencer un jour par quelque chose. Ce que je trouve un peu limite c'est que PIKA joue à fond sur la notoriété de l'auteur et sur les couvertures nouvelle édition (style LOVE HINA) pour vendre ce manga. Côté histoire c'est pas très original (IA qui sortent de l'ordi pour pimenter la vie du héros) et les dessins sont encore un peu maladroits mais vers la fin de la série c'est mieux dessiné et c'est beaucoup plus drôle. A acheter seulement pour les collectionneurs qui veulent toutes les oeuvres d'Akamatsu.
Désoeuvré
Arrêter pour toujours de faire de la bande dessinée, c'est un peu comme arrêter pour toujours de venir sur BDthèque : c'est marrant 1 an, 6 mois, 3 mois ou 2 heures, mais au bout d'un moment, on s'ennuie et alors on s'y remet. Donc voilà, Trondheim a arrêté la BD pour toujours, et puis il a commencé à s'embêter à la campagne, alors il a fait une BD pour expliquer pourquoi il avait décidé d'arrêter de faire de la BD. C'est sous-titré "Essai" histoire de faire croire qu'on a affaire à quelque chose de nouveau et pas un Carnet de bord de plus, mais ça ressemble quand même pas mal aux Carnets de bord : Lewis déprime à la campagne, Lewis papote avec ses amis dessinateurs, Lewis fait un voyage, Lewis se pose des questions parce que c'est un artiste tourmenté... On est en terrain connu, on n'apprend pas grand'chose de nouveau : on savait déjà que la crise de la quarantaine commence vers 40 ans et que derrière ses écrits fantaisistes et rigolos, dans la vraie vie Trondheim est un rabat-joie dépressif absolument sinistre, avec des gros sourcils. La petite différence c'est que cette fois, tout le bouquin tourne autour de son obstination à prouver la véracité de la théorie qui l'a convaincu d'arrêter la BD : les auteurs de bandes dessinées vieillissent mal, il vaut mieux qu'ils prennent leur retraite jeunes, sous peine de se répéter ou pire, de se mettre à produire de la daube. Bon, à la limite, le livre lui-même tendrait à prouver qu'effectivement, arrivé à un certain âge, un auteur se répète, puisque Désoeuvré ressemble à tout ce que Trondheim a déjà fait dans le genre autobiographique. En revanche, quand c'est le "personnage Trondheim" qui, par ses propos, essaie de démontrer à son entourage et à ses lecteurs le bien-fondé de sa thèse, ça tourne en rond, ça ne prouve jamais rien, ça se heurte à tous les contre-arguments et contre-exemples possibles et imaginables... On en vient à se demander si Trondheim ne vit pas trop replié sur sa petite personne et son petit univers, pour ne pas s'être rendu compte que les affres du vieillissement concernaient la totalité de la population et pas seulement les auteurs de BD. Eh oui, Lewis, c'est à peu près pareil pour tout le monde : évidemment, il y a des exceptions, mais disons qu'en règle générale, arrivé à un certain âge, les romanciers, les cinéastes, les peintres peuvent peiner à retrouver l'inspiration, le plus grand génie peut sombrer dans le moyen ou le médiocre, et même le simple "homme de la rue" fait moins bien les choses qu'il savait faire avant : il monte moins vite les escaliers, il bande moins dur sans médicament, il survit moins longtemps au cancer, tout ça... Reconnaissons quand même que ce petit bouquin se lit avec plaisir, qu'on y retrouve ce ton particulier qui fait le charme des élucubrations dépressives de l'auteur de Lapinot, mais ça n'est jamais qu'un petit bouquin de plus dans sa copieuse bibliographie, certainement pas un livre qui fera date dans son oeuvre. Bref, voilà, un livre à réserver aux fans de l'auteur, qui auront ainsi de quoi patienter en attendant que, titillé par le besoin de dessiner et d'écrire, Trondheim se décide à refaire de la BD à temps plein.
Salvatore
Pas mal. Joli petit album. J’aime surtout la chouette petite atmosphère qui se dégage de cette BD, et cela grâce au trait du dessinateur, aux couleurs, et à la narration. :) Il s’agit en fait plutôt (à cette niveau du moins, il faudra voir avec les tomes suivant) d’une suite de péripéties, somme toute assez sympathique. Mais il ne se passe pas grand-chose... Je reste donc pour le moment sur une impression un peu mitigée. Il faut voir la suite.
Les Fées noires
Moui… Je ne suis pas convaincue. Le dessin et les couleurs me plaisent assez. C’est bien fait et les expressions des personnages sont recherchées. L’histoire, par contre, ne m’a pas emballée. C’est un peu trop obscur pour moi. Obscur parce que ça parle de sorcellerie, mais aussi (surtout?) parce que c’est assez confus et mystérieux. Je n’ai rien contre le mystère, je trouve même ça très bien, mais il faut un minimum d’explications. Ici, trop de choses restent inexpliquées, et semblent parfois complètement improbables et pas crédibles. De plus, il y a confusion par certaines bulles mal placées, et on ne voit pas toujours de suite qui parle. Le côté enquête du récit m’a bien plus. Par contre, le fait de prendre pour personnages des poètes qui ont réellement existé... j’ai pas trop vu l’intérêt. Mais le gros défaut de cette série, ce n’est pas tellement sa réalisation technique (qui est même plutôt bien), c’est surtout que le récit ne parvient pas à captiver le lecteur. C’est pas mal, oui. Les auteurs ont bien travaillé. Mais malgré tous leurs efforts, ils ne sont pas arrivés à m’entraîner dans leur récit. Désolée. :?)
Zipang
Voici donc le deuxième manga de Kawaguchi à être édité en France. Au vu de la lecture des premiers tomes de ses deux oeuvres, j'ai l'impression que l'auteur a des convictions assez conservatrices, on verra par la suite. En ce qui concerne Zipang, le postulat est simple: un groupe d'homme se retrouve dans une situation qui pourrait bien modifier considérablement l'histoire selon leurs décisions. Les gars ont donc de quoi réfléchir, tergiverser et paniquer tout le long de cette histoire, les personnages sont bien décrits, leurs opinions restent floues, le suspense monte bien, bref ce premier tome est plutôt maîtrisé. Niveau graphique c'est classique et correct, Kawaguchi s'en sort bien, je pense que c'est un cran au dessus de Spirit of the Sun. En conclusion, pour moi ça se laisse lire mais ça n'a rien d'extraordinaire. J'ai trouvé les dialogues parfois un peu lourdingues mais j'avoue que même si l'histoire est efficace, j'ai eu du mal à accrocher. Le fait que Zipang soit une série à rallonge a tendance à me faire craindre le pire.
L'Homme qui marche
Scott McCloud nous apprend dans L'art invisible que les mangas sont les BDs comportant le plus de cases « contemplatives », qui ne font pas avancer le scénario, et qui sont simplement insérées pour décrire le paysage, créer une ambiance. Ceci est dû aux traditions et modes de vie orientales, très proches de la nature, très … contemplatives justement. Dans « L’homme qui marche », Jiro Taniguchi pousse ce principe à l’extrême : un manga sans réel scénario, ne comportant presque que des cases contemplatives ! Le gars marche, regarde les oiseaux, la rivière, les arbres… il ne se passe absolument rien. Le principe est novateur, et mérite d’être salué à ce titre, mais il reste quand même que au final, si on passe un agréable moment de lecture, on en garde pas grand-chose, et l’auteur n’arrive pas à nous toucher comme il l’avait fait dans Quartier lointain ou Le Journal de mon père. Clairement pas l’oeuvre par laquelle il faut commencer si vous voulez découvrir ce talentueux auteur… mais à lire quand même si vous en êtes fan !
Péché mortel
J'aurais mis du temps à la lire cette série : j'avais déjà lu le premier tome il y a un moment et il m'était complètement sorti de l'esprit, et j'avais l'intégrale à disposition depuis un long moment sans jamais me sentir l'envie de l'entamer pour de bon. J'ai en effet beaucoup de mal avec Béhé et Toff : que ce soit le dessin de Béhé ou les scénarios de Toff tel que Double JE, je n'accroche ni à l'un ni à l'autre. Je fais vraiment un blocage sur le dessin de Béhé. Je trouve ses personnages corrects sans plus, mais déjà je n'aime pas sa façon de dessiner les visages, mais surtout je n'aime pas ses décors et avant tout ses véhicules : que ce soit des voitures, des motos ou des hélicoptères, je trouve les véhicules de Péché Mortel moches à souhait et dégradant l'impression visuelle du dessin dans son ensemble, lui donnant presque une touche amateur. Quant au scénario, il y a également un truc qui ne m'y plait pas, un côté un peu trop "français" peut-être, ou alors également cette rengaine, qu'on avait déjà dans Double JE, du fascisme qui monte en France, et du groupe de gentils amis qui combattent dans l'ombre et sans violence les méchants politiciens. Je ressens cela comme une thématique soixante-huitarde attardée à laquelle je n'accroche pas du tout personnellement. Maintenant par contre, je dois admettre que j'apprécie assez l'idée de transposer la montée du nazisme dans un futur proche en remplaçant les nazis par des fascistes de la santé et les déportés juifs et autres homosexuels par des malades d'un virus similaire au Sida, et de montrer comment, avec des considérations officielles différentes, on obtient le même résultat d'une prise de pouvoir par un gouvernement fasciste. Quant au récit lui-même, outre l'idée de base intéressante, le premier tome est très classique. Les 3 tomes suivants m'ont un peu surpris car ils abordent la narration totalement différemment, se plaçant 30 ans dans le futur pour résoudre une énigme ayant eu lieu à l'époque du tome 1 : style narratif assez banal lui aussi mais qui tranche avec le côté action/suspense du premier tome. Le scénario est relativement bien foutu mais ne m'a guère captivé. Le final, qui se veut révélation fracassante, ne m'a pas plus enthousiasmé ni séduit par son intelligence. En résumé, une série qui ne m'a pas touché mais que j'ai lu sans déplaisir.
Le Bruit du givre
Impression mitigée comme presque toujours pour moi avec une BD illustrée par Mattoti. Le dessin est comme toujours aussi particulier, aussi esthétique, aussi proche de la peinture abstraite. J'aime la matière qu'utilise Mattoti pour ses dessins, du pastel semble-t-il. Je trouve certaines cases très belles. Mais d'autres cases, un peu trop nombreuses à mon goût, ne me semblent pas vraiment belles, pêchant par un manque d'harmonie dans les couleurs, par une figuration trop abstraite, un manque d'esthétisme difficile à exprimer. Alors autant certaines cases sont vraiment fortes de beauté et me suffisent à trouver l'ensemble de l'album de belle qualité visuelle, autant un grand nombre d'autres font que je garde le sentiment de n'avoir pas trouvé l'album vraiment indispensable graphiquement parlant. Quant à l'histoire, elle contient toujours une part de symbolisme et d'onirique comme dans nombre d'albums illustrés par Mattoti mais au final, le scénario est très linéaire et moins difficile à suivre que d'autres BDs plus ardues de Mattoti. Le récit en lui-même ne m'a guère captivé ni vraiment plu au final, mais je garde un souvenir assez fort de la dernière planche tant par sa beauté visuelle que par la fin du récit, et le "bruit du givre" lui-même.
Manuel Montano
Prado est un spécialiste de l'absurde. Il aime bien les personnages décalés, les situations impossibles, qui glissent un sourire au coin des lèvres. Son sosie de Bogart passe son temps sur son scooter ou à mater les avantages des filles de la nuit. Il ne résoud pas beaucoup d'enquêtes, et dort tout habillé dans son lit. On aimerait l'aimer, ce Monty, mais il reste désespérément trop médiocre, trop nul. Prado l'a abandonné au bout de quelques histoires, visiblement l'inspiration ne venait plus, même si son dessin reste toujours aussi... sensuel. :)