"Le Prince de la nuit", une BD qui se... dévore! En fait, c'est sans aucun la BD que j'ai mis le moins de temps à lire: six tomes en à peine trois jours! A titre de comparaison, j'ai mis plus d'un an pour terminer les 6 tomes des "Passagers du Vent". Mais revenons-en au "Prince de la nuit".
Cette oeuvre nous offre la représentation d'un vampirisme le plus classique qui soit. Que ce soit clair: à mon sens ce n'est pas un défaut de ne pas renouveler un thème donné, du moment que les codes du genre soient réutilisés avec suffisamment de maestria. A vrai dire, Swolfs, avec son Kergan à l'image de Dracula, donne un nouveau relief à tous les vieux poncifs du vampirisme "classique" tel que les a définis Bram Stoker à la fin du XIXème siècle: le vampire s'abreuve du sang de ses victimes, il doit le jour dans un cercueil, il peut se transformer en chauve-souris, libido exacerbée, peau d'une pâleur blafarde, son manoir se trouve dans les contrées désolées de Transylvanie, etc.
Le premier tome de cette série est un album d'anthologie. Culte sans aucun doute. Tout y est parfait: le rythme, la narration, ainsi qu'un début et une fin époustouflants. Les personnages y sont d'une profondeur rare, en particulier le baron de Rougemont. A noter aussi une couverture d'une exceptionnelle beauté.
Par la suite la série s'essouffle lentement mais sûrement. Le deuxième cycle est plus ou moins médiocre. C'est dommage, mais les raisons de ce déclin sont claires, à commencer par un personnage principal trop fade, un rythme qui s'étiole, des rebondissements trop rocambolesques, et surtout, surtout, le personnage de Kergan qui perd de son aura, de sa dimension mythique, pour n'apparaître que comme un boucher pervers et manipulateur. Qu'on enlève sa classe et sa dimension presque mythologique au vampire, et c'est l'essence même de la fascination qu'il exerce sur les hommes qui s'évapore.
On peut considérer Kergan comme une sorte de métaphore: il "vampirise" sur plusieurs générations une lignée entière. En quelque sorte, le fardeau du premier Rougemont se transmet de génération en génération, jusqu'à celui qui parviendra à débarrasser sa famille de la malédiction.
Thème intéressant s'il en est, mais qui est difficilement parvenu à me captiver de bout en bout.
Reste un dessin réaliste d'une grande maîtrise, et une fresque gothique qui captivera les amateurs du genre. Toutefois, je préférerais retenir de cette saga uniquement un premier tome grandiose.
Célestin Spéculoos fait parti du travail que Yann a fait pour Glénat, dans les années 80. Vents d’ouest a réédité les deux albums de cette série en 2002.
La première histoire : « les affreux » est une référence aux mercenaires de Bob Denard et aux coups d’état au Congo. J’ai trouvé l’histoire un peu confuse, même si dans l’ensemble il y a des moments assez drôles.
Le second album « Mai 68 » est plus abouti, cependant il faut bien connaître l’histoire de cette époque pour bien apprécier le scénario. On pourra dès lors s’amuser des caricatures du général de Gaulle, de Michel Debré ou Pompidou… Mais, j’ai trouvé le personnage de Célestin sans aucun intérêt, on se demande ce qu’il vient faire dans cette histoire. Plus intéressant est le personnage de Maïté qui n’a pas froid aux yeux.
Au dessin, Bodart (dessinateur de Green Manor) m’a moins convaincu que sur son autre série. Son dessin est parfois fouillis.
Concernant la réédition, le travail est passable, les couvertures ne sont pas très belles. Bodart ne les a pas redessinées. De plus vents d’ouest a passé ces albums du petit format au grand format (pour des raisons commerciales sans doute) et cela est parfaitement visible.
J’ai trouvé le format sympa, et la lecture n’est pas désagréable, mais je dois dire que je suis un peu resté sur ma faim. J’avais préféré le dessin de Le Saëc dans Les Enragés. Ou alors ici c’est sans doute le noir et blanc qui n’est pas trop passé. Une mise en couleur n’aurait pas été superflue pour, entre autre, distinguer un peu mieux les différents personnages.
On avance et on recule souvent dans le temps, ce qui fait que l’histoire avance assez lentement. Ce rythme permet de cerner plus en profondeur la personnalité des personnages, et de mieux comprendre leur psychologie.
Au fur à mesure des flash-back, j’avais de plus en plus l’impression que tout ça nous préparait un final inattendu en apothéose. Ca me paraissait évident avec l’évolution des rapports entre les 2 personnages. Et bien non…. Rien de tout ça, une fin décevante à mes yeux.
Si vous chercher absolument un one-shot, pourquoi pas, mais sinon dirigez-vous vers d’autres BD de Chauvel qui en a fait de bien meilleures !
Rafraîchissant !
Fin des années 70 en Côte d’Ivoire…
On y suit trois jolies jeunes filles, amies mais très différentes : la sage et studieuse Aya, la dévergondée et calculatrice Bintou et la secrète Adjoua…
On y suit leur joie de vivre, leurs histoires d’amour, leur insouciance…
On y suit aussi leur famille, de conditions modestes, leurs coutumes, leur humour…
Je vous l’ai dit : rafraîchissant !
En plus, le dessin est super sympa : simple mais juste, coloré, drôle… pile poil pour retranscrire cette ambiance africaine.
Alors pourquoi seulement 3/5. Et bien, juste parce que certains passages sont un peu longs, moins riches… Mais le 4/5 sera peut-être pour le tome 2… Je modifierai mon avis à ce moment-là.
Oui, pas mal mais pas plus. En effet, je m'attendais à quelque chose de plus angoissant, d'angoissant tout court devrais-je même dire, car je n'ai pas ressenti le moindre frisson. On est peut-être trop distant de l'action en raison de cette voix off, et puis ce couple de fantômes momifiés m'est vite apparu plus sympathique qu'autre chose. On est donc très loin d'une atmosphère à la Edgar A. Poe, dont certaines nouvelles, elles m'ont vraiment hantée longtemps après leur lecture. De plus, la narration, un peu sur le mode de "Il était une fois", très répétitive, confère à l'ensemble un rythme un peu poussif. Par ailleurs, je ne suis pas fan du style de Bézian ; le dessin est certes très fin, très expressif et élégant, mais peu à mon goût, et je trouve les couleurs assez ternes. Ces réserves étant faites, je dois avouer que j'ai quand même passé un agréable moment de lecture.
La série "Le Marsupilami" se scinde pour moi en deux: d'un côté les albums se passant en jungle, les premiers albums, de loin les meilleurs, et ceux se passant en ville, avec le contexte des humains, les derniers sortis, beaucoup moins réussis.
"La queue du Marsupilami" m'avait vraiment emballé: premier album paru, l'animal s'en sortait bien avec son statut de personnage principal. Ensuite, "Mars le noir" et "Le bébé du bout du monde" sont un peu faibles par leurs scénarios, mais restent très divertissants. Dans ceux que dessinent encore Franquin, 2 ou 3 sortent encore du lot, comme "Le pollen du Monte Urticando" ou "Le temple de Boavista".
Quand l'auteur originel est mort, les tomes suivants sont beaucoup moins réussis et pour tout dire, je n'en ai lu que 3 ou 4... "Tous en piste" est une aberration, mais les autres ne sont pas terribles non plus... Je conseille néanmoins l'achat de la série, mais seulement des tout premiers tomes.
C'est mon oncle qui a récemment acheté l'intégrale des "Pieds Nickelés", et cela m'a permis de découvrir cette série. J'avais beaucoup entendu parler de cette bd (surtout en bien), mais sans jamais avoir pu en lire une seule. Je dois dire que je m'attendais à quelque chose de vraiment niais et vieillissant. Et ça a été une très bonne surprise: je ne trouve pas que la série ait autant vieilli que ça, même si bien évidemment la plupart des gags ne pourraient plus se représenter aujourd'hui, ils restent pas trop éloignés de l'époque actuelle et donc parfaitement concevables. Les stratagèmes utilisés par les trois héros sont vraiment marrants, et l'humour est assez recherché, enfin disons pas bêta. De plus, peut-être est-ce grâce à son ancienneté, je trouve que la bd a un charme incroyable et j'ai passé un moment très agréable à la lecture de ces albums. Mais le gros point faible de ces bds se situe dans le dessin: les expressions des personnages sont trop éloignées de la réalité et les couleurs me donnent une drôle d'impression, que je n'arrive pas à décrire. Il faut y jeter un coup d'oeil quand même...
Dans "Hamster Jovial", Gotlib se moque du scoutisme en général avec tous ses attraits: la bonne action, la chanson au coin du feu, la totémisation, etc... Les dessins sont dans le style de l'auteur, toujours en noir et blanc. On voit donc encore une belle réussite à ce niveau-là.
Un peu plus dans sa lignée d'humour adulte, Gotlib utilise à merveille la mauvaise foi de ses personnages: les enfants sont des saligauds qui ne pensent qu'au sexe et le chef scout reste lui dans les vieilles traditions sans rien comprendre.
Et les gags sont assez variés: en choisissant de ne faire qu'un one-shot, je pense que Gotlib a fait un très bon choix, car les gags se seraient vite épuisés sur le seul thème des scouts avec plusieurs albums.
Mais l'humour de Gotlib s'oriente aussi vers des références au monde de l'époque et là, je bloque... En effet, n'étant pas né quand cet album est sorti, toutes les allusions que l'auteur fait (notamment sur la pop-music) me passent au-dessus. Et dans 20 ans, ce sera pire, la bd aura irrémédiablement vieilli et deviendra introuvable. Donc, si vous aimez Gotlib et que les scouts vous ont toujours fait ricaner en douce précipitez-vous sur l'album!
Pour moi le point fort de cet album est son graphisme. C’est quelque chose qu’on a pas l’habitude de voir et c’est vraiment beau : Les dessins de Guibert sont une totale réussite. Je ne m’y connais pas assez pour parler des techniques d’encrage et de mise en couleur, en tout cas le rendu est vraiment superbe ! Bref quel plaisir de regarder et de feuilleter cette BD.
Pour accompagner tout ça, Sfar a écrit un scénario un peu déjanté. Avec un autre dessin, j’aurais sans doute pas accroché…L’histoire n’est pas inintéressante, au contraire, mais elle n’a pas réussi à me passionner. Il se passe pas mal de choses inattendues, et certaines situations m’ont fait sourire. Mais il a manqué un petit quelque chose….
Je pense avoir été plus touché par le dessin que par l’histoire. Et malheureusement j’ai un peu peur d’oublier celle-ci assez rapidement.
Ce sera peut être l’occasion de feuilleter à nouveau « la fille du professeur » ?
Note: 2,5/5.
"Rantanplan", l'histoire du chien le plus stupide de l'Ouest... Cette série en parallèle de Lucky Luke (commerciale, il faut bien le dire) n'est pas extraordinaire. Ici, l'humour s'oriente plus vers le burlesque et plaira donc davantage aux jeunes enfants. C'est assez bêta, mais je dois reconnaître que certaines âneries de Rantanplan m'ont bien déridé. C'est le genre de bd à lire après une journée longue et difficile: pas besoin de réfléchir, pas besoin de se prendre la tête...
Pour les dessins, Morris est dans la lignée de ce qu'il a fait avec le cow-boy de l'Ouest, donc assez simple, mais efficace. Par contre, sortir autant de tomes n'était pas nécessaire et cela confirme les intentions très commerciales de cette série.
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Le Prince de la Nuit
"Le Prince de la nuit", une BD qui se... dévore! En fait, c'est sans aucun la BD que j'ai mis le moins de temps à lire: six tomes en à peine trois jours! A titre de comparaison, j'ai mis plus d'un an pour terminer les 6 tomes des "Passagers du Vent". Mais revenons-en au "Prince de la nuit". Cette oeuvre nous offre la représentation d'un vampirisme le plus classique qui soit. Que ce soit clair: à mon sens ce n'est pas un défaut de ne pas renouveler un thème donné, du moment que les codes du genre soient réutilisés avec suffisamment de maestria. A vrai dire, Swolfs, avec son Kergan à l'image de Dracula, donne un nouveau relief à tous les vieux poncifs du vampirisme "classique" tel que les a définis Bram Stoker à la fin du XIXème siècle: le vampire s'abreuve du sang de ses victimes, il doit le jour dans un cercueil, il peut se transformer en chauve-souris, libido exacerbée, peau d'une pâleur blafarde, son manoir se trouve dans les contrées désolées de Transylvanie, etc. Le premier tome de cette série est un album d'anthologie. Culte sans aucun doute. Tout y est parfait: le rythme, la narration, ainsi qu'un début et une fin époustouflants. Les personnages y sont d'une profondeur rare, en particulier le baron de Rougemont. A noter aussi une couverture d'une exceptionnelle beauté. Par la suite la série s'essouffle lentement mais sûrement. Le deuxième cycle est plus ou moins médiocre. C'est dommage, mais les raisons de ce déclin sont claires, à commencer par un personnage principal trop fade, un rythme qui s'étiole, des rebondissements trop rocambolesques, et surtout, surtout, le personnage de Kergan qui perd de son aura, de sa dimension mythique, pour n'apparaître que comme un boucher pervers et manipulateur. Qu'on enlève sa classe et sa dimension presque mythologique au vampire, et c'est l'essence même de la fascination qu'il exerce sur les hommes qui s'évapore. On peut considérer Kergan comme une sorte de métaphore: il "vampirise" sur plusieurs générations une lignée entière. En quelque sorte, le fardeau du premier Rougemont se transmet de génération en génération, jusqu'à celui qui parviendra à débarrasser sa famille de la malédiction. Thème intéressant s'il en est, mais qui est difficilement parvenu à me captiver de bout en bout. Reste un dessin réaliste d'une grande maîtrise, et une fresque gothique qui captivera les amateurs du genre. Toutefois, je préférerais retenir de cette saga uniquement un premier tome grandiose.
Celestin Speculoos
Célestin Spéculoos fait parti du travail que Yann a fait pour Glénat, dans les années 80. Vents d’ouest a réédité les deux albums de cette série en 2002. La première histoire : « les affreux » est une référence aux mercenaires de Bob Denard et aux coups d’état au Congo. J’ai trouvé l’histoire un peu confuse, même si dans l’ensemble il y a des moments assez drôles. Le second album « Mai 68 » est plus abouti, cependant il faut bien connaître l’histoire de cette époque pour bien apprécier le scénario. On pourra dès lors s’amuser des caricatures du général de Gaulle, de Michel Debré ou Pompidou… Mais, j’ai trouvé le personnage de Célestin sans aucun intérêt, on se demande ce qu’il vient faire dans cette histoire. Plus intéressant est le personnage de Maïté qui n’a pas froid aux yeux. Au dessin, Bodart (dessinateur de Green Manor) m’a moins convaincu que sur son autre série. Son dessin est parfois fouillis. Concernant la réédition, le travail est passable, les couvertures ne sont pas très belles. Bodart ne les a pas redessinées. De plus vents d’ouest a passé ces albums du petit format au grand format (pour des raisons commerciales sans doute) et cela est parfaitement visible.
Flag
J’ai trouvé le format sympa, et la lecture n’est pas désagréable, mais je dois dire que je suis un peu resté sur ma faim. J’avais préféré le dessin de Le Saëc dans Les Enragés. Ou alors ici c’est sans doute le noir et blanc qui n’est pas trop passé. Une mise en couleur n’aurait pas été superflue pour, entre autre, distinguer un peu mieux les différents personnages. On avance et on recule souvent dans le temps, ce qui fait que l’histoire avance assez lentement. Ce rythme permet de cerner plus en profondeur la personnalité des personnages, et de mieux comprendre leur psychologie. Au fur à mesure des flash-back, j’avais de plus en plus l’impression que tout ça nous préparait un final inattendu en apothéose. Ca me paraissait évident avec l’évolution des rapports entre les 2 personnages. Et bien non…. Rien de tout ça, une fin décevante à mes yeux. Si vous chercher absolument un one-shot, pourquoi pas, mais sinon dirigez-vous vers d’autres BD de Chauvel qui en a fait de bien meilleures !
Aya de Yopougon
Rafraîchissant ! Fin des années 70 en Côte d’Ivoire… On y suit trois jolies jeunes filles, amies mais très différentes : la sage et studieuse Aya, la dévergondée et calculatrice Bintou et la secrète Adjoua… On y suit leur joie de vivre, leurs histoires d’amour, leur insouciance… On y suit aussi leur famille, de conditions modestes, leurs coutumes, leur humour… Je vous l’ai dit : rafraîchissant ! En plus, le dessin est super sympa : simple mais juste, coloré, drôle… pile poil pour retranscrire cette ambiance africaine. Alors pourquoi seulement 3/5. Et bien, juste parce que certains passages sont un peu longs, moins riches… Mais le 4/5 sera peut-être pour le tome 2… Je modifierai mon avis à ce moment-là.
Ne touchez à rien
Oui, pas mal mais pas plus. En effet, je m'attendais à quelque chose de plus angoissant, d'angoissant tout court devrais-je même dire, car je n'ai pas ressenti le moindre frisson. On est peut-être trop distant de l'action en raison de cette voix off, et puis ce couple de fantômes momifiés m'est vite apparu plus sympathique qu'autre chose. On est donc très loin d'une atmosphère à la Edgar A. Poe, dont certaines nouvelles, elles m'ont vraiment hantée longtemps après leur lecture. De plus, la narration, un peu sur le mode de "Il était une fois", très répétitive, confère à l'ensemble un rythme un peu poussif. Par ailleurs, je ne suis pas fan du style de Bézian ; le dessin est certes très fin, très expressif et élégant, mais peu à mon goût, et je trouve les couleurs assez ternes. Ces réserves étant faites, je dois avouer que j'ai quand même passé un agréable moment de lecture.
Marsupilami
La série "Le Marsupilami" se scinde pour moi en deux: d'un côté les albums se passant en jungle, les premiers albums, de loin les meilleurs, et ceux se passant en ville, avec le contexte des humains, les derniers sortis, beaucoup moins réussis. "La queue du Marsupilami" m'avait vraiment emballé: premier album paru, l'animal s'en sortait bien avec son statut de personnage principal. Ensuite, "Mars le noir" et "Le bébé du bout du monde" sont un peu faibles par leurs scénarios, mais restent très divertissants. Dans ceux que dessinent encore Franquin, 2 ou 3 sortent encore du lot, comme "Le pollen du Monte Urticando" ou "Le temple de Boavista". Quand l'auteur originel est mort, les tomes suivants sont beaucoup moins réussis et pour tout dire, je n'en ai lu que 3 ou 4... "Tous en piste" est une aberration, mais les autres ne sont pas terribles non plus... Je conseille néanmoins l'achat de la série, mais seulement des tout premiers tomes.
Les Pieds Nickelés
C'est mon oncle qui a récemment acheté l'intégrale des "Pieds Nickelés", et cela m'a permis de découvrir cette série. J'avais beaucoup entendu parler de cette bd (surtout en bien), mais sans jamais avoir pu en lire une seule. Je dois dire que je m'attendais à quelque chose de vraiment niais et vieillissant. Et ça a été une très bonne surprise: je ne trouve pas que la série ait autant vieilli que ça, même si bien évidemment la plupart des gags ne pourraient plus se représenter aujourd'hui, ils restent pas trop éloignés de l'époque actuelle et donc parfaitement concevables. Les stratagèmes utilisés par les trois héros sont vraiment marrants, et l'humour est assez recherché, enfin disons pas bêta. De plus, peut-être est-ce grâce à son ancienneté, je trouve que la bd a un charme incroyable et j'ai passé un moment très agréable à la lecture de ces albums. Mais le gros point faible de ces bds se situe dans le dessin: les expressions des personnages sont trop éloignées de la réalité et les couleurs me donnent une drôle d'impression, que je n'arrive pas à décrire. Il faut y jeter un coup d'oeil quand même...
Hamster Jovial
Dans "Hamster Jovial", Gotlib se moque du scoutisme en général avec tous ses attraits: la bonne action, la chanson au coin du feu, la totémisation, etc... Les dessins sont dans le style de l'auteur, toujours en noir et blanc. On voit donc encore une belle réussite à ce niveau-là. Un peu plus dans sa lignée d'humour adulte, Gotlib utilise à merveille la mauvaise foi de ses personnages: les enfants sont des saligauds qui ne pensent qu'au sexe et le chef scout reste lui dans les vieilles traditions sans rien comprendre. Et les gags sont assez variés: en choisissant de ne faire qu'un one-shot, je pense que Gotlib a fait un très bon choix, car les gags se seraient vite épuisés sur le seul thème des scouts avec plusieurs albums. Mais l'humour de Gotlib s'oriente aussi vers des références au monde de l'époque et là, je bloque... En effet, n'étant pas né quand cet album est sorti, toutes les allusions que l'auteur fait (notamment sur la pop-music) me passent au-dessus. Et dans 20 ans, ce sera pire, la bd aura irrémédiablement vieilli et deviendra introuvable. Donc, si vous aimez Gotlib et que les scouts vous ont toujours fait ricaner en douce précipitez-vous sur l'album!
La fille du professeur
Pour moi le point fort de cet album est son graphisme. C’est quelque chose qu’on a pas l’habitude de voir et c’est vraiment beau : Les dessins de Guibert sont une totale réussite. Je ne m’y connais pas assez pour parler des techniques d’encrage et de mise en couleur, en tout cas le rendu est vraiment superbe ! Bref quel plaisir de regarder et de feuilleter cette BD. Pour accompagner tout ça, Sfar a écrit un scénario un peu déjanté. Avec un autre dessin, j’aurais sans doute pas accroché…L’histoire n’est pas inintéressante, au contraire, mais elle n’a pas réussi à me passionner. Il se passe pas mal de choses inattendues, et certaines situations m’ont fait sourire. Mais il a manqué un petit quelque chose…. Je pense avoir été plus touché par le dessin que par l’histoire. Et malheureusement j’ai un peu peur d’oublier celle-ci assez rapidement. Ce sera peut être l’occasion de feuilleter à nouveau « la fille du professeur » ?
Rantanplan
Note: 2,5/5. "Rantanplan", l'histoire du chien le plus stupide de l'Ouest... Cette série en parallèle de Lucky Luke (commerciale, il faut bien le dire) n'est pas extraordinaire. Ici, l'humour s'oriente plus vers le burlesque et plaira donc davantage aux jeunes enfants. C'est assez bêta, mais je dois reconnaître que certaines âneries de Rantanplan m'ont bien déridé. C'est le genre de bd à lire après une journée longue et difficile: pas besoin de réfléchir, pas besoin de se prendre la tête... Pour les dessins, Morris est dans la lignée de ce qu'il a fait avec le cow-boy de l'Ouest, donc assez simple, mais efficace. Par contre, sortir autant de tomes n'était pas nécessaire et cela confirme les intentions très commerciales de cette série.