Pour être classique, "Nero" est classique.
Difficile en effet de faire moins original. Et pourtant sa lecture est plutôt agréable.
Grâce à un graphisme léché, sans être toutefois tape à l'oeil. Andrea Mutti, qui a réalisé auparavant des histoires de super-héros, ou des récits d'aventure comme "Nathan Never", a un style solide, réaliste, plutôt agréable à l'oeil.
Ses décors, typiquement italiens, sont aussi bien représentés, avec ce qu'il faut de patine du temps. Ca donne presque envie d'aller faire un tour à Brescia...
Face à mon avis mi-figue mi-raisin, Andrea Mutti, le dessinateur, m'avait prévenu : le tome 2 serait très surprenant.
Non pas au niveau de son dessin, qui en dépit d'un grand classicisme, est quand même d'une efficacité et d'une maîtrise assez admirables, réhaussé par des couleurs de Bussachini qui installent bien l'ambiance. Une ambiance ici bien différente du tome 1, où après la pluie de Brescia, on se retrouve dans un décor sibérien ou presque.
Non, c'est plutôt au niveau de l'histoire que la surprise joue... et à plein ! Nero est toujours obsédé par le Fossoyeur, dont la personnalité et l'"oeuvre" le hantent comme jamais il ne l'a été. Cette hantise se retrouve dans les monologues du héros, mais aussi dans l'ambiance, qi malgré les grands espaces, reste étouffante. Et puis, ce rebondissment à la fin... Je ne l'ai pas vu venir, c'est énorme ! Et ça relance l'intérêt de la série, tout relatif après le premier tome.
Eh bien moi je l'aime bien ce style de dessin très... Disney.
Dynamique, clair, rehaussé par de jolies couleurs chaudes, c'est plutôt agréable à l'oeil.
Quant à l'histoire...
Ce n'est pas très recherché quand même. Des relations troubles, des concurrences acharnées entre congrégations... Les auteurs revendiquent le Cycle de Lankhmar de Fritz Leiber, mais on peut voir pas mal d'éléments empruntés aux plus grandes oeuvres de fantasy. Quant à donner aux personnages pour noms des anagrammes de ceux d'auteurs ou de personnages connus dans ce genre... C'est de l'hommage, soit, mais un peu inutile.
Cependant, ça se laisse pas mal lire, même si certains passages semblent sortir de nulle part.
Le premier tome m'a vraiment emballé, j'adore cet univers Gothique naïf, où le Vampire va acheter des disques de "Vieux chanteurs morts".
Malheureusement, même s'il n'y a pas vraiment de rythme ou d'histoire, le récit se délaie et se redite régulièrement au cours des albums suivants. Heureusement certaines nouvelles trouvailles relancent quand même le plaisir. Je dirais aussi que c'est frais et que cela se lit beaucoup trop vite.
Grand Vampire est le pendant naïf et rêveur de l'univers du Professeur Bell, ils sont très voisins.
Si vous aimez les récits mythologiques, cette BD est faite pour vous. Cela mérite alors un 4/5.
Le tome 2 est à mon avis meilleur, j'ai bien aimé la quête de l'immortalité de Gilgamesh, sa peur de la mort, et tout le ton du récit où perce encore l'esprit des hommes d'il y a quelques milliers d'années. C'est pourquoi le comportement de Gilgamesh est souvent surprenant pour nous, ainsi que son monde antique résolument différent du nôtre.
Pour un 46 pages, c'est vite lu.
Et pourtant, et pourtant...
Et pourtant on décèle dans cette première série de Morvan chez Casterman quelques éléments qui font les caractéristiques de l'auteur : essentiellement une obsession concernant la guerre, quelque que soit sa forme, et ce qu'elle entraîne chez les hommes. Tueries bien sûr, mais perte d'humanité, violence, pillage...
En quelques pages, les premières, les bases de l'absurdité de la guerre sont posées. Le reste n'est qu'une histoire, certes fine comme une peau de chagrin, mais qui appelle de plus amples développements par la suite.
Côté graphique, c'est un choc : l'Argentin Ignacio Noé est véritablement doué, il se dégage une force de son dessin que je n'en ai vu que chez Corben ou Segrelles, pour prendre des exemples proches graphiquement. C'est une incroyable trouvaille, servie par des couleurs à couper le souffle.
Les années ont passé, je ne trouve plus cet arc si mauvais, il est au niveau de ce qu'on retrouve dans l'interminable saga des Aldébaran. Certes le premier Arc Aldébaran, c'était nouveau, c'est celui que tout le monde a adoré. Et avec cette suite on avait été très déçus par manque de renouvellement, et par la répétition de points noirs (histoire qui patine, problématiques abordées rabachées, jungle trop hostile interminable).
En particulier les tomes 3 et 4 ne présentent aucune avancée sur le fond de l'histoire, ce qui ne laisse que le tome 5 pour dénouer rapidement et très partiellement l'intrigue. A l'époque, j'étais trop dépité pour souhaiter l'arc suivant. Mais l'attrait de la SF étant trop fort, et j'ai finalement continué à acheter toutes les suites, que je relis régulièrement avec plaisir.
Il y a toujours les mêmes défauts précités, et les mêmes qualités comme : les superbes décors, les aliens (ici les Iums, assez réussis), les problèmes politiques de ces micro communautés. Surtout cette anticipation de notre futur est plutôt intéressante.
A recommander pour les amateurs du genre, et de cette série en particulier.
Le thème de la série est assez original : des enquêtes dans le milieu des diamantaires. Mais sur l’ensemble, cette série m’a laissé une impression mitigée. Yann tire un peu trop sur la corde, c’est parfois un peu gros, surtout lors du premier diptyque (une vache qui sert de bouclier aux héros !). L’enquête est un peu fouillis. Les personnages sont caricaturaux : l’héroïne qui cherche à se suicider, sans montrer de vrais signes de dépression. Un flic, kabyle, homosexuel, qui milite illégalement pour la libération de la Kabylie.
Avec le second diptyque, j’ai trouvé le scénario plus consistant. L’histoire qui se passe en Israël m’a un peu plus convaincu. Mais je trouve que les personnages restent fades et manquent un peu d’épaisseur.
On connaissait Roger Seiter pour ses nombreuses séries ayant pour cadre l'Histoire.
Celle-ci prend pied, si j'ose dire, sur un navire militaire dans le XVIIIème siècle. C'est une aventure policière plutôt maîtrisée, prenante à défaut d'être haletante.
Les personnages, et en particulier Fenton et Byam, sont bien campés, et on finit par s'attacher à eux. De plus Seiter distille des pages intrigantes au milieu de son huis-clos maritime, ce qui nous incite à lire la suite.
Sur le plan graphique, le travail de Johannes Roussel n'est pas mal, surtout dans la réalisation technique du bateau. Il manque d'un peu de réalisme sur les visages des personnages, mais ça devrait venir par la suite.
Un bon premier album, surprenant d'ailleurs sur plusieurs plans.
D'abord l'histoire, une histoire en fait relativement classique, avec un pot-aux-roses que je trouve assez intéressant, car non traité jusque-là. Je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer l'histoire. Toujours est-il que j'ai suivi cette histoire avec un certain plaisir, les événements s'enchaînant de belle manière.
Et on ne peut pas passer sous silence le dessin de Romain Renard, une véritable découverte. Inspiré par Mattotti, mais aussi par des gens comme Rosinski et Kas, c'est un véritable plaisir pour les yeux, chaque case étant à elle seule un tableau. L'éditeur a d'ailleurs permis à Renard d'étaler son talent en laissant des pleines pages somptueuses. Tous juste chipoterai-je en râlant sur le manque de constance sur les visages.
Cette série n'a toutefois rien d'exceptionnel, mais rien que pour les yeux, elle vaut la lecture.
"Le Prince de la nuit", une BD qui se... dévore! En fait, c'est sans aucun la BD que j'ai mis le moins de temps à lire: six tomes en à peine trois jours! A titre de comparaison, j'ai mis plus d'un an pour terminer les 6 tomes des "Passagers du Vent". Mais revenons-en au "Prince de la nuit".
Cette oeuvre nous offre la représentation d'un vampirisme le plus classique qui soit. Que ce soit clair: à mon sens ce n'est pas un défaut de ne pas renouveler un thème donné, du moment que les codes du genre soient réutilisés avec suffisamment de maestria. A vrai dire, Swolfs, avec son Kergan à l'image de Dracula, donne un nouveau relief à tous les vieux poncifs du vampirisme "classique" tel que les a définis Bram Stoker à la fin du XIXème siècle: le vampire s'abreuve du sang de ses victimes, il doit le jour dans un cercueil, il peut se transformer en chauve-souris, libido exacerbée, peau d'une pâleur blafarde, son manoir se trouve dans les contrées désolées de Transylvanie, etc.
Le premier tome de cette série est un album d'anthologie. Culte sans aucun doute. Tout y est parfait: le rythme, la narration, ainsi qu'un début et une fin époustouflants. Les personnages y sont d'une profondeur rare, en particulier le baron de Rougemont. A noter aussi une couverture d'une exceptionnelle beauté.
Par la suite la série s'essouffle lentement mais sûrement. Le deuxième cycle est plus ou moins médiocre. C'est dommage, mais les raisons de ce déclin sont claires, à commencer par un personnage principal trop fade, un rythme qui s'étiole, des rebondissements trop rocambolesques, et surtout, surtout, le personnage de Kergan qui perd de son aura, de sa dimension mythique, pour n'apparaître que comme un boucher pervers et manipulateur. Qu'on enlève sa classe et sa dimension presque mythologique au vampire, et c'est l'essence même de la fascination qu'il exerce sur les hommes qui s'évapore.
On peut considérer Kergan comme une sorte de métaphore: il "vampirise" sur plusieurs générations une lignée entière. En quelque sorte, le fardeau du premier Rougemont se transmet de génération en génération, jusqu'à celui qui parviendra à débarrasser sa famille de la malédiction.
Thème intéressant s'il en est, mais qui est difficilement parvenu à me captiver de bout en bout.
Reste un dessin réaliste d'une grande maîtrise, et une fresque gothique qui captivera les amateurs du genre. Toutefois, je préférerais retenir de cette saga uniquement un premier tome grandiose.
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Nero
Pour être classique, "Nero" est classique. Difficile en effet de faire moins original. Et pourtant sa lecture est plutôt agréable. Grâce à un graphisme léché, sans être toutefois tape à l'oeil. Andrea Mutti, qui a réalisé auparavant des histoires de super-héros, ou des récits d'aventure comme "Nathan Never", a un style solide, réaliste, plutôt agréable à l'oeil. Ses décors, typiquement italiens, sont aussi bien représentés, avec ce qu'il faut de patine du temps. Ca donne presque envie d'aller faire un tour à Brescia... Face à mon avis mi-figue mi-raisin, Andrea Mutti, le dessinateur, m'avait prévenu : le tome 2 serait très surprenant. Non pas au niveau de son dessin, qui en dépit d'un grand classicisme, est quand même d'une efficacité et d'une maîtrise assez admirables, réhaussé par des couleurs de Bussachini qui installent bien l'ambiance. Une ambiance ici bien différente du tome 1, où après la pluie de Brescia, on se retrouve dans un décor sibérien ou presque. Non, c'est plutôt au niveau de l'histoire que la surprise joue... et à plein ! Nero est toujours obsédé par le Fossoyeur, dont la personnalité et l'"oeuvre" le hantent comme jamais il ne l'a été. Cette hantise se retrouve dans les monologues du héros, mais aussi dans l'ambiance, qi malgré les grands espaces, reste étouffante. Et puis, ce rebondissment à la fin... Je ne l'ai pas vu venir, c'est énorme ! Et ça relance l'intérêt de la série, tout relatif après le premier tome.
La Guilde
Eh bien moi je l'aime bien ce style de dessin très... Disney. Dynamique, clair, rehaussé par de jolies couleurs chaudes, c'est plutôt agréable à l'oeil. Quant à l'histoire... Ce n'est pas très recherché quand même. Des relations troubles, des concurrences acharnées entre congrégations... Les auteurs revendiquent le Cycle de Lankhmar de Fritz Leiber, mais on peut voir pas mal d'éléments empruntés aux plus grandes oeuvres de fantasy. Quant à donner aux personnages pour noms des anagrammes de ceux d'auteurs ou de personnages connus dans ce genre... C'est de l'hommage, soit, mais un peu inutile. Cependant, ça se laisse pas mal lire, même si certains passages semblent sortir de nulle part.
Le Bestiaire amoureux (Grand Vampire)
Le premier tome m'a vraiment emballé, j'adore cet univers Gothique naïf, où le Vampire va acheter des disques de "Vieux chanteurs morts". Malheureusement, même s'il n'y a pas vraiment de rythme ou d'histoire, le récit se délaie et se redite régulièrement au cours des albums suivants. Heureusement certaines nouvelles trouvailles relancent quand même le plaisir. Je dirais aussi que c'est frais et que cela se lit beaucoup trop vite. Grand Vampire est le pendant naïf et rêveur de l'univers du Professeur Bell, ils sont très voisins.
Gilgamesh
Si vous aimez les récits mythologiques, cette BD est faite pour vous. Cela mérite alors un 4/5. Le tome 2 est à mon avis meilleur, j'ai bien aimé la quête de l'immortalité de Gilgamesh, sa peur de la mort, et tout le ton du récit où perce encore l'esprit des hommes d'il y a quelques milliers d'années. C'est pourquoi le comportement de Gilgamesh est souvent surprenant pour nous, ainsi que son monde antique résolument différent du nôtre.
Helldorado
Pour un 46 pages, c'est vite lu. Et pourtant, et pourtant... Et pourtant on décèle dans cette première série de Morvan chez Casterman quelques éléments qui font les caractéristiques de l'auteur : essentiellement une obsession concernant la guerre, quelque que soit sa forme, et ce qu'elle entraîne chez les hommes. Tueries bien sûr, mais perte d'humanité, violence, pillage... En quelques pages, les premières, les bases de l'absurdité de la guerre sont posées. Le reste n'est qu'une histoire, certes fine comme une peau de chagrin, mais qui appelle de plus amples développements par la suite. Côté graphique, c'est un choc : l'Argentin Ignacio Noé est véritablement doué, il se dégage une force de son dessin que je n'en ai vu que chez Corben ou Segrelles, pour prendre des exemples proches graphiquement. C'est une incroyable trouvaille, servie par des couleurs à couper le souffle.
Bételgeuse
Les années ont passé, je ne trouve plus cet arc si mauvais, il est au niveau de ce qu'on retrouve dans l'interminable saga des Aldébaran. Certes le premier Arc Aldébaran, c'était nouveau, c'est celui que tout le monde a adoré. Et avec cette suite on avait été très déçus par manque de renouvellement, et par la répétition de points noirs (histoire qui patine, problématiques abordées rabachées, jungle trop hostile interminable). En particulier les tomes 3 et 4 ne présentent aucune avancée sur le fond de l'histoire, ce qui ne laisse que le tome 5 pour dénouer rapidement et très partiellement l'intrigue. A l'époque, j'étais trop dépité pour souhaiter l'arc suivant. Mais l'attrait de la SF étant trop fort, et j'ai finalement continué à acheter toutes les suites, que je relis régulièrement avec plaisir. Il y a toujours les mêmes défauts précités, et les mêmes qualités comme : les superbes décors, les aliens (ici les Iums, assez réussis), les problèmes politiques de ces micro communautés. Surtout cette anticipation de notre futur est plutôt intéressante. A recommander pour les amateurs du genre, et de cette série en particulier.
Les Eternels
Le thème de la série est assez original : des enquêtes dans le milieu des diamantaires. Mais sur l’ensemble, cette série m’a laissé une impression mitigée. Yann tire un peu trop sur la corde, c’est parfois un peu gros, surtout lors du premier diptyque (une vache qui sert de bouclier aux héros !). L’enquête est un peu fouillis. Les personnages sont caricaturaux : l’héroïne qui cherche à se suicider, sans montrer de vrais signes de dépression. Un flic, kabyle, homosexuel, qui milite illégalement pour la libération de la Kabylie. Avec le second diptyque, j’ai trouvé le scénario plus consistant. L’histoire qui se passe en Israël m’a un peu plus convaincu. Mais je trouve que les personnages restent fades et manquent un peu d’épaisseur.
H.M.S.
On connaissait Roger Seiter pour ses nombreuses séries ayant pour cadre l'Histoire. Celle-ci prend pied, si j'ose dire, sur un navire militaire dans le XVIIIème siècle. C'est une aventure policière plutôt maîtrisée, prenante à défaut d'être haletante. Les personnages, et en particulier Fenton et Byam, sont bien campés, et on finit par s'attacher à eux. De plus Seiter distille des pages intrigantes au milieu de son huis-clos maritime, ce qui nous incite à lire la suite. Sur le plan graphique, le travail de Johannes Roussel n'est pas mal, surtout dans la réalisation technique du bateau. Il manque d'un peu de réalisme sur les visages des personnages, mais ça devrait venir par la suite.
American seasons
Un bon premier album, surprenant d'ailleurs sur plusieurs plans. D'abord l'histoire, une histoire en fait relativement classique, avec un pot-aux-roses que je trouve assez intéressant, car non traité jusque-là. Je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer l'histoire. Toujours est-il que j'ai suivi cette histoire avec un certain plaisir, les événements s'enchaînant de belle manière. Et on ne peut pas passer sous silence le dessin de Romain Renard, une véritable découverte. Inspiré par Mattotti, mais aussi par des gens comme Rosinski et Kas, c'est un véritable plaisir pour les yeux, chaque case étant à elle seule un tableau. L'éditeur a d'ailleurs permis à Renard d'étaler son talent en laissant des pleines pages somptueuses. Tous juste chipoterai-je en râlant sur le manque de constance sur les visages. Cette série n'a toutefois rien d'exceptionnel, mais rien que pour les yeux, elle vaut la lecture.
Le Prince de la Nuit
"Le Prince de la nuit", une BD qui se... dévore! En fait, c'est sans aucun la BD que j'ai mis le moins de temps à lire: six tomes en à peine trois jours! A titre de comparaison, j'ai mis plus d'un an pour terminer les 6 tomes des "Passagers du Vent". Mais revenons-en au "Prince de la nuit". Cette oeuvre nous offre la représentation d'un vampirisme le plus classique qui soit. Que ce soit clair: à mon sens ce n'est pas un défaut de ne pas renouveler un thème donné, du moment que les codes du genre soient réutilisés avec suffisamment de maestria. A vrai dire, Swolfs, avec son Kergan à l'image de Dracula, donne un nouveau relief à tous les vieux poncifs du vampirisme "classique" tel que les a définis Bram Stoker à la fin du XIXème siècle: le vampire s'abreuve du sang de ses victimes, il doit le jour dans un cercueil, il peut se transformer en chauve-souris, libido exacerbée, peau d'une pâleur blafarde, son manoir se trouve dans les contrées désolées de Transylvanie, etc. Le premier tome de cette série est un album d'anthologie. Culte sans aucun doute. Tout y est parfait: le rythme, la narration, ainsi qu'un début et une fin époustouflants. Les personnages y sont d'une profondeur rare, en particulier le baron de Rougemont. A noter aussi une couverture d'une exceptionnelle beauté. Par la suite la série s'essouffle lentement mais sûrement. Le deuxième cycle est plus ou moins médiocre. C'est dommage, mais les raisons de ce déclin sont claires, à commencer par un personnage principal trop fade, un rythme qui s'étiole, des rebondissements trop rocambolesques, et surtout, surtout, le personnage de Kergan qui perd de son aura, de sa dimension mythique, pour n'apparaître que comme un boucher pervers et manipulateur. Qu'on enlève sa classe et sa dimension presque mythologique au vampire, et c'est l'essence même de la fascination qu'il exerce sur les hommes qui s'évapore. On peut considérer Kergan comme une sorte de métaphore: il "vampirise" sur plusieurs générations une lignée entière. En quelque sorte, le fardeau du premier Rougemont se transmet de génération en génération, jusqu'à celui qui parviendra à débarrasser sa famille de la malédiction. Thème intéressant s'il en est, mais qui est difficilement parvenu à me captiver de bout en bout. Reste un dessin réaliste d'une grande maîtrise, et une fresque gothique qui captivera les amateurs du genre. Toutefois, je préférerais retenir de cette saga uniquement un premier tome grandiose.