Stassen nous dépeint ici des tranches de vie en banlieue. La lecture n'est pas désagréable mais rien de vraiment terrible. Ce n'est pas assez choquant ou assez drôle ou assez incisif pour marquer le lecteur. C'est juste un petit voyage dans une certaine vision de la banlieue.
Par contre le style du dessin est propre à Stassen, et ça peut rebuter certains.
Cela avait été une agréable surprise à la lecture. Le lieu, l'époque, les personnages sont relativement atypiques. Pensez donc, que vient faire un phare et son gardien face à la révolution franquiste et un pauvre soldat perdu ? Puis l'évolution de l'intrigue est intéressante, surprenante même.
Seul le dessin m'a un peu rebuté, trop droit, trop de gris, et du coup c'est un 3,5/5 pour mon appréciation.
Cela reste malgré tout un livre à découvrir.
A l'instar d'un titre de manga catastrophe tel que Dragon Head, Jacaranda, je vous laisse découvrir de quoi il s'agit à la lecture, est une oeuvre assez barrée car décrit au fil de ses 300 pages vite égrenées une lente mais certaine et irréelle destruction de la ville de Tōkyō.
Ici, peu de sentiments, de psychologie sur l'homme, tout est axé sur le dessin assez "underground" pour du manga, voire trop de dessins, trop de destructions qui apportent peu. Après un début intéressant, on devient trop proche du feu d'artifices d'images façon cinéma hollywoodien, mais au final c'est juste distrayant.
Je salue la performance des éditions Milan pour la qualité de l'objet, le revêtement de couverture bien épais est du plus bel effet, un peu comme du cuir. Je les félicite moins sur la qualité des textes : fautes d'orthographe qui font tâche.
Petite annonce : si des éditeurs de manga veulent me payer pour relire leurs mangas tout plein de fautes avant de les mettre en production, je peux trouver un peu de mon temps :), j'ai eu plusieurs fois des 20/20 en dictée au collège :D
Un drôle de concept : un berger -Athanase-, une bergère -Naphtaline-, un bélier -Romuald-, des brebis intellectuelles (!), un chien de garde, des anges qui passent...
Premiers souvenirs dans l'hebdo Pilote n° 688 du 11 Janvier 1973...
Le texte, le dessin me surprennent... désagréablement. Habitué des Blueberry, Barbe-Rouge, Les chevaliers du ciel et autres Lone Sloane j'avoue que ce style -tout à fait nouveau, créatif- m'a rebuté.
Il va même me falloir quelques années pour me rendre compte à quel point ce que cette série était révolutionnaire : un petit chef-d’œuvre de vrai non-sens !
Du vrai théâtre où les acteurs "jouent" dans une unité de lieu : celui du décor de la montagne. La logique d'un endroit normal qui vit dans l'illogisme le plus total de ses interprètes.
Il faut savoir le déguster, le "Génie". A petites doses, comme ces histoires brèves qui paraissaient... voici plus de 30 ans !...
C'est absurde. C'est illogique (pour nous, humains). Ca bénéficie d'un graphisme à nul autre pareil. C'est peut-être pour cela que l'ensemble tient un peu du "génie".
Ce n'est toujours pas ma tasse de thé, je l'avoue, mais j'ai appris à apprécier.
Valles et Desberg nous offrent avec Tosca une trilogie efficace et très honnêtement dessinée, pour laquelle on passe un bon moment de lecture mais sans plus.
Bon ce n'est déjà pas si mal, mais j'attendais tout de même mieux du déroulement de l'histoire car après un début prometteur on a le sentiment que le scénario tombe dans la facilité pour aboutir à une fin connue par avance...
En résumé, une honnête série B.
Cette BD est plus sulfureuse par sa réputation et le remous qu'elle a provoqué au temps de sa publication originelle que par son contenu formel. Evidemment dans le journal Spirou des très classiques Editions Dupuis à cette époque, "Les Innommables" détonnaient comparés au reste de la production, mais ailleurs, pas mal d'auteurs avaient déjà ouvert le bal des provocations et de l'irrévérence.
Le départ est très bon, à mes yeux "Matricule triple 0" est l'un des tous meilleurs albums de la série. Les personnages y apparaissent décalés, l'humour est direct et efficace. Mais cet album, si plaisant soit-il, fait office de mise en bouche.
On entre véritablement dans le vif du sujet avec "Aventures en Jaune", cet album aussi fait partie des meilleurs, les personnages y gagnent en profondeur, l'esprit de la série quitte son cadre classique et se fait un peu plus frondeur, un peu plus méchant. De nombreux personnages y font leurs apparitions autour du trio principal. Les aventures à suivre, compte tenu de l'intrigue qui s'annonce fournie, laissent augurer du meilleur.
J'ai lu les deux (s’il y en a plus je l'ignore...) versions des "Aventures en Jaune", les modifications ne sont pas fondamentales et l'ajout des planches supplémentaires offre un peu de violence et d'érotisme, sans pour autant être indispensables. Le vrai "plus" de l'édition augmentée, est d'offrir une qualité générale largement supérieure.
Jusque-là et pour le reste des aventures "chinoises", cette série est de très bonne qualité, ensuite un essoufflement se fait fortement et rapidement sentir. L'état d'esprit des "Innommables" demeure, mais la thématique s'use fortement à force de tourner sur elle-même sans parvenir à se renouveler. Le jeu de l'escalade n'est pas forcément une solution idéale... Le dernier tome que j'ai lu est "Poupée de bronze", et je n'ai pas vraiment envie de terminer la série qui n'a, à mon avis, jamais su retrouver la force de ses débuts.
Dommage car les personnages sont attachants et farfelus à souhait, Mac et Raoul (le cochon qui en fait est une truie !) étant les plus sensés, si l'on peut dire, de la bande.
Pour les dessins, il n'y a rien à redire, Conrad a vraiment fait un beau travail sur "Les Innommables". Le résultat est vraiment beau, les décors varient, les personnages sont affublés de vraies "tronches" qui collent parfaitement à la douce folie ambiante.
"Les Innommables". Une oeuvre appétissante qui se révèle finalement indigeste ? En un sens oui. Certaines ficelles ont été utilisées jusqu'à la rupture. Pourtant il serait réducteur de définir ainsi ce monument que l'on peut considérer comme un classique de la BD.
Les tous premiers tomes sont bons, la suite déçoit... il m'est difficile d'en conseiller la lecture.
JJJ
Canardo ?... Une sorte de "Columbo" au pays des animaux.
Ce "privé" fait ses premiers pas dans "A suivre" n° 2 de Mars 1978.
Et c'est vrai qu'il lui ressemble, à Columbo : mégot aux lèvres, long manteau, le faciès un peu défaitiste et "imbibé".
Je l'apprécie, ce canard-enquêteur qui essaie de vivre dans une faune qui, bien que non-humaine, y ressemble furieusement.
Ses premières enquêtes seront courtes, bien que complexes. Mais il va prendre de plus en plus d'assurance et vivra par la suite de grandes "aventures", multipliant les énigmes à résoudre.
C'est une série un peu "à part", car Sokal privilégie ses personnages par rapport aux décors et/ou arrière-plans. Une étude psychologique surtout, aidée par ce trait épuré qu'on lui reconnaît.
J'ai apprécié la diversité des protagonistes, lesquels "naviguent" néanmoins dans un univers cohérent.
Une bonne série, un mélange d'enquêtes policières, de satire politique auxquelles se joint parfois un brin de fantastique.
Canardo ?... Une anti vedette devenue une vraie star... tout comme son homologue du petit écran.
Cette BD nous plonge dans un univers campagnard dépeint de fort belle manière par Rabaté qui semble se régaler à nous offrir de rurales aventures.
Il faut apprécier ce délire assez particulier, "Un ver dans le fruit" n'offre pas un premier abord forcément divertissant. Le scénario est plus complexe qu'il ne le paraît, il se déroule doucement, parfois il est malheureusement un peu trop masqué par les sous-intrigues et la personnalité forte des personnages hauts en couleurs. Le point culminant de l'intrigue explose à la toute fin de l'histoire.
La trame est à cette image, lente et étiolée par une narration aux nombreuses ellipses. Les gens du terroir n'étant pas montrés ici comme étant des plus prolixes, les non-dits sont nombreux et les secrets demeurent.
Animant la vie de tous les jours, les dialogues servis par la population de cette communauté ne manquent pas de verve et sont souvent amusants.
Cette BD conviendra mieux à celui qui préfère l'ambiance à l'action.
Si ma préférence va à ses oeuvres plus récentes, j'aime le trait de Rabaté, quelle que soit la technique qu'il utilise. Les dessins de cet album sont bons, la qualité du papier et de l'impression les honorent.
Cet album n'est pas un indispensable mais il offre un sympathique moment au lecteur qui saura patienter et parcourir ses pages en douceur.
JJJ
Après Les Bidochon et Poupon la peste, voici donc Kador, un chien qui aime philosopher. Pourquoi pas après tout ?...
Ce brave toutou fait ses débuts personnels dans le "Fluide Glacial" n° 11 d' Avril 1977.
Comme à son habitude, Binet parvient à décrire avec talent un univers quotidien fait d'une affligeante banalité. Et c'est plutôt réussi.
En quelques traits, l'auteur des "Bidochon" parvient à décortiquer les états d'âme de Kador. J'ai apprécié sa "vie de chien", lui qui doit subir régulièrement le caractère infernal de "Poupon".
De bonnes saillies verbales et graphiques forment un tout bien agréable à lire. C'est à vous requinquer moralement tout être normalement constitué après la réception d'un pli recommandé des contributions !...
J'avoue qu'il n'y a pas de quoi réellement s'extasier ; mais c'est vraiment déridant, et même parfois "poilant" (dans le sens positif du terme !).
Du travail bien fait, bien "vu" et même souvent corrosif. On ne se refait pas !...
Au départ, je trouvais l'idée de faire une série sur le métabaron originale tant j'avais aimé ce personnage dans l'Incal et le trouvais énigmatique.
Le premier tome était vraiment sympathique avec l'opposition des 2 robots en fond pour raconter l'histoire de la caste.
Après, on peut se poser la question de la nécessité de publier 8 tomes alors que 4 auraient été largement suffisants pour conter l'ensemble de l'histoire...
Les chamailleries des 2 robots sont au fil des tomes toujours identiques avec cette impression que donnent les auteurs de vouloir faire du volume tant ils ont du mal à trouver matière à raconter et cela devient vite pénible
Au final l'impression d'un vaste gâchis et c'est bien dommage (plutôt un 2,5/5)
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Louis le Portugais
Stassen nous dépeint ici des tranches de vie en banlieue. La lecture n'est pas désagréable mais rien de vraiment terrible. Ce n'est pas assez choquant ou assez drôle ou assez incisif pour marquer le lecteur. C'est juste un petit voyage dans une certaine vision de la banlieue. Par contre le style du dessin est propre à Stassen, et ça peut rebuter certains.
Le Phare
Cela avait été une agréable surprise à la lecture. Le lieu, l'époque, les personnages sont relativement atypiques. Pensez donc, que vient faire un phare et son gardien face à la révolution franquiste et un pauvre soldat perdu ? Puis l'évolution de l'intrigue est intéressante, surprenante même. Seul le dessin m'a un peu rebuté, trop droit, trop de gris, et du coup c'est un 3,5/5 pour mon appréciation. Cela reste malgré tout un livre à découvrir.
Jacaranda
A l'instar d'un titre de manga catastrophe tel que Dragon Head, Jacaranda, je vous laisse découvrir de quoi il s'agit à la lecture, est une oeuvre assez barrée car décrit au fil de ses 300 pages vite égrenées une lente mais certaine et irréelle destruction de la ville de Tōkyō. Ici, peu de sentiments, de psychologie sur l'homme, tout est axé sur le dessin assez "underground" pour du manga, voire trop de dessins, trop de destructions qui apportent peu. Après un début intéressant, on devient trop proche du feu d'artifices d'images façon cinéma hollywoodien, mais au final c'est juste distrayant. Je salue la performance des éditions Milan pour la qualité de l'objet, le revêtement de couverture bien épais est du plus bel effet, un peu comme du cuir. Je les félicite moins sur la qualité des textes : fautes d'orthographe qui font tâche. Petite annonce : si des éditeurs de manga veulent me payer pour relire leurs mangas tout plein de fautes avant de les mettre en production, je peux trouver un peu de mon temps :), j'ai eu plusieurs fois des 20/20 en dictée au collège :D
Le Génie des alpages
Un drôle de concept : un berger -Athanase-, une bergère -Naphtaline-, un bélier -Romuald-, des brebis intellectuelles (!), un chien de garde, des anges qui passent... Premiers souvenirs dans l'hebdo Pilote n° 688 du 11 Janvier 1973... Le texte, le dessin me surprennent... désagréablement. Habitué des Blueberry, Barbe-Rouge, Les chevaliers du ciel et autres Lone Sloane j'avoue que ce style -tout à fait nouveau, créatif- m'a rebuté. Il va même me falloir quelques années pour me rendre compte à quel point ce que cette série était révolutionnaire : un petit chef-d’œuvre de vrai non-sens ! Du vrai théâtre où les acteurs "jouent" dans une unité de lieu : celui du décor de la montagne. La logique d'un endroit normal qui vit dans l'illogisme le plus total de ses interprètes. Il faut savoir le déguster, le "Génie". A petites doses, comme ces histoires brèves qui paraissaient... voici plus de 30 ans !... C'est absurde. C'est illogique (pour nous, humains). Ca bénéficie d'un graphisme à nul autre pareil. C'est peut-être pour cela que l'ensemble tient un peu du "génie". Ce n'est toujours pas ma tasse de thé, je l'avoue, mais j'ai appris à apprécier.
Tosca
Valles et Desberg nous offrent avec Tosca une trilogie efficace et très honnêtement dessinée, pour laquelle on passe un bon moment de lecture mais sans plus. Bon ce n'est déjà pas si mal, mais j'attendais tout de même mieux du déroulement de l'histoire car après un début prometteur on a le sentiment que le scénario tombe dans la facilité pour aboutir à une fin connue par avance... En résumé, une honnête série B.
Les Innommables
Cette BD est plus sulfureuse par sa réputation et le remous qu'elle a provoqué au temps de sa publication originelle que par son contenu formel. Evidemment dans le journal Spirou des très classiques Editions Dupuis à cette époque, "Les Innommables" détonnaient comparés au reste de la production, mais ailleurs, pas mal d'auteurs avaient déjà ouvert le bal des provocations et de l'irrévérence. Le départ est très bon, à mes yeux "Matricule triple 0" est l'un des tous meilleurs albums de la série. Les personnages y apparaissent décalés, l'humour est direct et efficace. Mais cet album, si plaisant soit-il, fait office de mise en bouche. On entre véritablement dans le vif du sujet avec "Aventures en Jaune", cet album aussi fait partie des meilleurs, les personnages y gagnent en profondeur, l'esprit de la série quitte son cadre classique et se fait un peu plus frondeur, un peu plus méchant. De nombreux personnages y font leurs apparitions autour du trio principal. Les aventures à suivre, compte tenu de l'intrigue qui s'annonce fournie, laissent augurer du meilleur. J'ai lu les deux (s’il y en a plus je l'ignore...) versions des "Aventures en Jaune", les modifications ne sont pas fondamentales et l'ajout des planches supplémentaires offre un peu de violence et d'érotisme, sans pour autant être indispensables. Le vrai "plus" de l'édition augmentée, est d'offrir une qualité générale largement supérieure. Jusque-là et pour le reste des aventures "chinoises", cette série est de très bonne qualité, ensuite un essoufflement se fait fortement et rapidement sentir. L'état d'esprit des "Innommables" demeure, mais la thématique s'use fortement à force de tourner sur elle-même sans parvenir à se renouveler. Le jeu de l'escalade n'est pas forcément une solution idéale... Le dernier tome que j'ai lu est "Poupée de bronze", et je n'ai pas vraiment envie de terminer la série qui n'a, à mon avis, jamais su retrouver la force de ses débuts. Dommage car les personnages sont attachants et farfelus à souhait, Mac et Raoul (le cochon qui en fait est une truie !) étant les plus sensés, si l'on peut dire, de la bande. Pour les dessins, il n'y a rien à redire, Conrad a vraiment fait un beau travail sur "Les Innommables". Le résultat est vraiment beau, les décors varient, les personnages sont affublés de vraies "tronches" qui collent parfaitement à la douce folie ambiante. "Les Innommables". Une oeuvre appétissante qui se révèle finalement indigeste ? En un sens oui. Certaines ficelles ont été utilisées jusqu'à la rupture. Pourtant il serait réducteur de définir ainsi ce monument que l'on peut considérer comme un classique de la BD. Les tous premiers tomes sont bons, la suite déçoit... il m'est difficile d'en conseiller la lecture. JJJ
Canardo
Canardo ?... Une sorte de "Columbo" au pays des animaux. Ce "privé" fait ses premiers pas dans "A suivre" n° 2 de Mars 1978. Et c'est vrai qu'il lui ressemble, à Columbo : mégot aux lèvres, long manteau, le faciès un peu défaitiste et "imbibé". Je l'apprécie, ce canard-enquêteur qui essaie de vivre dans une faune qui, bien que non-humaine, y ressemble furieusement. Ses premières enquêtes seront courtes, bien que complexes. Mais il va prendre de plus en plus d'assurance et vivra par la suite de grandes "aventures", multipliant les énigmes à résoudre. C'est une série un peu "à part", car Sokal privilégie ses personnages par rapport aux décors et/ou arrière-plans. Une étude psychologique surtout, aidée par ce trait épuré qu'on lui reconnaît. J'ai apprécié la diversité des protagonistes, lesquels "naviguent" néanmoins dans un univers cohérent. Une bonne série, un mélange d'enquêtes policières, de satire politique auxquelles se joint parfois un brin de fantastique. Canardo ?... Une anti vedette devenue une vraie star... tout comme son homologue du petit écran.
Un Ver dans le Fruit
Cette BD nous plonge dans un univers campagnard dépeint de fort belle manière par Rabaté qui semble se régaler à nous offrir de rurales aventures. Il faut apprécier ce délire assez particulier, "Un ver dans le fruit" n'offre pas un premier abord forcément divertissant. Le scénario est plus complexe qu'il ne le paraît, il se déroule doucement, parfois il est malheureusement un peu trop masqué par les sous-intrigues et la personnalité forte des personnages hauts en couleurs. Le point culminant de l'intrigue explose à la toute fin de l'histoire. La trame est à cette image, lente et étiolée par une narration aux nombreuses ellipses. Les gens du terroir n'étant pas montrés ici comme étant des plus prolixes, les non-dits sont nombreux et les secrets demeurent. Animant la vie de tous les jours, les dialogues servis par la population de cette communauté ne manquent pas de verve et sont souvent amusants. Cette BD conviendra mieux à celui qui préfère l'ambiance à l'action. Si ma préférence va à ses oeuvres plus récentes, j'aime le trait de Rabaté, quelle que soit la technique qu'il utilise. Les dessins de cet album sont bons, la qualité du papier et de l'impression les honorent. Cet album n'est pas un indispensable mais il offre un sympathique moment au lecteur qui saura patienter et parcourir ses pages en douceur. JJJ
Kador
Après Les Bidochon et Poupon la peste, voici donc Kador, un chien qui aime philosopher. Pourquoi pas après tout ?... Ce brave toutou fait ses débuts personnels dans le "Fluide Glacial" n° 11 d' Avril 1977. Comme à son habitude, Binet parvient à décrire avec talent un univers quotidien fait d'une affligeante banalité. Et c'est plutôt réussi. En quelques traits, l'auteur des "Bidochon" parvient à décortiquer les états d'âme de Kador. J'ai apprécié sa "vie de chien", lui qui doit subir régulièrement le caractère infernal de "Poupon". De bonnes saillies verbales et graphiques forment un tout bien agréable à lire. C'est à vous requinquer moralement tout être normalement constitué après la réception d'un pli recommandé des contributions !... J'avoue qu'il n'y a pas de quoi réellement s'extasier ; mais c'est vraiment déridant, et même parfois "poilant" (dans le sens positif du terme !). Du travail bien fait, bien "vu" et même souvent corrosif. On ne se refait pas !...
La Caste des Méta-barons
Au départ, je trouvais l'idée de faire une série sur le métabaron originale tant j'avais aimé ce personnage dans l'Incal et le trouvais énigmatique. Le premier tome était vraiment sympathique avec l'opposition des 2 robots en fond pour raconter l'histoire de la caste. Après, on peut se poser la question de la nécessité de publier 8 tomes alors que 4 auraient été largement suffisants pour conter l'ensemble de l'histoire... Les chamailleries des 2 robots sont au fil des tomes toujours identiques avec cette impression que donnent les auteurs de vouloir faire du volume tant ils ont du mal à trouver matière à raconter et cela devient vite pénible Au final l'impression d'un vaste gâchis et c'est bien dommage (plutôt un 2,5/5)