Le Chicago des années 20... une période que j'aime bien...
Le gangstérisme y a la cote, malheureusement. Un patron d'édition se fait assassiner. Un chroniqueur et un homme de main à la solde d'un gang qui vont devenir de bons copains ; un duo qui ne va pas plaire à la pègre....
Ainsi débute une série assez décoiffante.
Nos "inoxydables" font leur entrée pétaradante dans Charlie Mensuel n° 9 de Décembre 1982. C'est dans le Pilote mensuel, n° 33, de Février 1989 qu'ils refermeront sept années de dur labeur.
Bonne série qui, dans une époque souvent visitée par les scénaristes et dessinateurs, mêle ici -et d'une façon très habile- aventures et humour.
Ce duo me fait un peu penser, d'ailleurs, au "Gringos" de Palacios (l'époque étant néanmoins différente).
Les scénarios ?... De solides histoires de gangsters, bien construites, pour lesquelles il ne faut pas se prendre trop la tête. Linéaires dans chacun de leurs postulats, elles font la part belle à l'action pure, relativisant parfois les états d'âmes des intervenants.
Le dessin ?... Un graphisme réaliste, au trait puissant ; une mise en page "pétante de santé" qui éclate les cases. Bonne lisibilité d'ensemble ; même si parfois les couleurs en "mettent" un peu trop.
Série pas trop connue. Dommage, car j'y ai passé de bons moments d'une lecture agréable.
La collection Comix des éditions "Le Cycliste" est un chaudron qui permet à de jeunes auteurs de faire leurs premiers pas. Certains grands noms sont passés par là (Boiscommun, Alfred, Brüno, Sylvain Vallée, …). D’autres en sont restés là mais auraient mérité d’aller plus loin, tant leur bd était prometteuse.
"Post-Mortem" est le 22e album de la collection. Ce n’est pas mon préféré mais il figure dans la bonne moyenne. La trame du récit est simple : des hommes de mains sont chargés de liquider l’ex-comptable de leur patron qui devient gênant. Mais celui-ci, même mort, continuera à contrarier les affaires du boss. Simple donc, mais efficace ! Petit bémol toutefois, les hommes de mains ont l’air de deux provinciaux au vocabulaire limité avec une noix à la place du ciboulot. Peut-être est-ce pour donner une note humoristique à l’histoire mais, personnellement, je trouve que ça dénote du reste. Quant au dessin de Cyrille Ternon, il donne dans le style réaliste ligne clair (comme Berthet même si le trait est différent). C’est net, c’est propre, c’est bien fait !
A lire !
Palmer ?...Une sorte de Columbo.
Comme lui il est vêtu d'un imper un peu trop grand, la tête ici surmontée d'un chapeau mou.
Comme lui, il va se trouver plongé dans des énigmes assez tordues. Mais là où Columbo tente de démêler ces dernières, Palmer, lui, arrive à les compliquer encore plus.
Un seul mot, d'ailleurs, pour qualifier ce détective : nul !
Il fait ses débuts dans l'hebdo Pilote n° 742 du 24 Janvier 1974.
J'aime bien Palmer. Un univers complètement absurde où je me suis amusé à retrouver les parodies de ce genre policier. Et il y en a !...
Le dessin ?... Assez touffu dans les premiers tomes. Mais, chemin faisant, Pétillon va éclaircir son trait ; lequel va alors "tirer" vers une sorte de ligne claire (j'avoue que j'aime un peu moins)..
Une série parodique ou j'ai retrouvé bien des poncifs du genre ; un très bon traitement de l'art du non-sens pour un héros et un univers attachants, même si tout cela est parfaitement "con".
Original et assez novateur dans le genre.
Ma cote réelle : 3,5/5.
Allez... c'est pas indispensable tout ça. Moi qui suis un fan de Sfar, Trondheim et Larcenet je dois avouer que sur ce coup là, je suis resté coincé devant les douves. C'est effectivement une espèce de gros délire d'enfants surdoués de la bd. Une sorte de gentille récréation où nos trois gaillards en ont profité pour se voir, déconner et coucher ça sur papier. Quant à moi qui ne connaissais pas l'univers de "donjon", la visite s'arrête là : "mais je te prrééviens, je n'irais pas plus loin!"
Maintenant cette bd, je la conseille pour les enfants. Pour ceux qui aiment les univers à la fois simples et un peu irrévérencieux. Un peu gore aussi sur les bords. Pour les autres, c'est à découvrir sur les bancs de la bibliothèque municipale. Y avait bien l'intégrale (que j'ai achetée), mais apparemment, vu le succès de l'opération Delcourt, les stocks sont au plus bas. Honnêtement, je serais pas de ceux à réclamer une rapide réédition.
Pas mal, vraiment, pour une oeuvre de commande...
Nous sommes en 1942. La guerre de 40-45 bat son plein. Milton Caniff est approché par les services des publications militaires. Il est ainsi sollicité pour créer une série destinée à "soutenir le moral des troupes engagées dans le conflit".
Ainsi va naître Male Call ("L'appel au mâle"), qui fait ses débuts dans le "Camp Newspaper Service" du 24 Janvier 1943.
Succès immédiat. "Male Call" va plaire. Beaucoup même.
La série est confectionnée dans une grande liberté graphique, dans un noir et blanc qui fait admirablement ressortir les tenues provocantes portées par Miss Lace ; laquelle émoustille les GI's qui prennent un grand plaisir à lire les aventures érotico-militaires de cette pin-up.
Sincèrement, je ne connaissais pas. Je l'ai heureusement découverte en "tombant" sur l'album édité par Futuropolis en 1983.
Heureusement pour ces histoires, et dommage pour Male Call qui est restée dans une certaine confidentialité -sauf aux USA- et qui n'a jamais fait l'objet d'une quelconque parution dans un hebdo francophone.
J'ai bien aimé cette série un peu particulière, qui est véritablement -avec l'appui de l'armée- passée outre les ligues de vertus américaines ; une série composée de gags en petites planches indépendantes.
Oubliée, sinon inconnue, mais fort appréciée de l'autre côté des océans.
Ma cote réelle : 3,5/5.
Pas mal du tout ! Détonnant parfois !...
Ces strips sont parus en Angleterre, dans le "Daily Mirror", dès le 5 Août 1957.
"Shocking" et irrévérencieux, ce couple a pourtant été immédiatement adopté par une large frange du lectorat anglais.
Vraiment séduisant ; des "Bidochon" avant la lettre !
Humour "british", oui, mais dont la bonne traduction de cet esprit caustique m'a permis d'apprécier les différentes situations, la vie quotidienne où m'entraînaient ces deux "neu-neus".
Le dessin ?... Un trait simple, lisible, sans fioritures, qui fait la part belle aux personnages -et à leurs discussions, états d'âmes- plus qu'au décor. L'action est certes minimaliste mais est surtout concentrée sur de véritables joutes verbales parfois percutantes.
C'est tout bon, et ça se trouve encore.
Les albums :
Il faudra attendre quasi 20 ans pour voir une édition française. Neuf opus seront publiés :
Les 3 premiers chez Sagédition, brochés, de 1975 à 1979 ; et que je considère comme les E.O.
Les 2 suivants aux Editions du Square, en 1979.
4 autres enfin, de 1983 à 1984, chez Dargaud, dans la collection 16/22 (une très bonne collection d'ailleurs, qui permet de retrouver ces personnages à bon compte).
Ma cote réelle : 3,5/5
Cette BD est l'adaptation d'un classique de la littérature Américaine d'Upton Sinclair mettant en scène la dure vie des ouvriers immigrés au tout début du 20e siècle dans les faubourgs de Chicago.
Peter Kuper nous offre des planches au graphisme assez original. Il me semble que la technique qu'il utilise est à base de pochoirs et de couleurs assez typées. Le résultat est assez esthétique. Il réussit surtout à instaurer une ambiance sombre et presque malsaine par moment, ce qui colle parfaitement avec le récit.
Le scénario, quant à lui, est intéressant sur le plan historique, montrant de belle manière les difficultés puis l'horreur de la vie des familles ouvrières dans le contexte atroce des faubourgs de Chicago où les pauvres sont exploités jusqu'à la mort. C'est aussi une oeuvre montrant l'apparition des syndicats et l'indispensable découverte du socialisme.
Par contre, j'ai trouvé que l'intrigue accumulait trop les malheurs qui s'abattent sur le héros : c'est une vraie hécatombe dans sa famille, les gens vont de mal en pis, et quand il redresse la tête, c'est pour mieux s'avilir et sombrer ensuite. C'est le véritable scénario du roman, mais je trouve que c'est trop d'accumulation dans le glauque. Et même s'il s'avère que c'est la réalité historique de l'époque, je trouve la démonstration presque exagérée.
Et dans les faits, je n'ai pris qu'un plaisir très moindre à la lecture de cette BD dont la noirceur m'a lassé assez rapidement.
C'est donc un album que je trouve pas mal et intéressant mais dont je ne conseille pas vraiment l'achat.
Eric Maltaïte au dessin, c'est ça qui m'a attiré vers la lecture de cette BD au sujet pourtant bassement commerciale.
Je reconnais la maîtrise et le dynamisme de son trait. Ses personnages et décors ne sont pas mal. Mais je trouve que ses planches n'ont rien ici de l'esthétisme de l'époque où il se rapprochait davantage du style de Will. Je crois que cela tient aussi beaucoup aux couleurs qui ne sont pas terribles.
Par contre, j'ai été surpris de trouver l'humour pas si mauvais comparé aux autres BD corporatistes du même type. J'ai souvent souri et doucement ri à quelques moments. Ce fut donc une lecture plaisante à laquelle je ne m'attendais pas. Bon, il y a bien quelques gags récurrents assez lassants comme celui du gars psycho-rigide qu'on retrouve en permanence dans ses péripéties aux toilettes du camping. Mais dans l'ensemble, les gags sont assez variés et surtout bien adaptés à la thématique des campeurs, ce dont beaucoup de BD corporatistes ne sont pas capables.
Ce n'est pas une BD que j'achèterais mais vous en conseiller la lecture, pourquoi pas.
Le contexte de super héros est pris à l'envers. Habitués à voir les super héros par eux-mêmes, nous entrons ici de l'autre coté, celui des gens normaux. La vision devient immédiatement toute autre. Beaucoup plus noire, plus proche du peuple miséreux et des affaires habituelles de meurtres, viols et autres disparitions… C'est dans ce contexte que Jessica intervient.
L'embrouille dans laquelle Jessica est emmenée est bien menée. Ce n'est pas un comics, au sens premier des super héros. Ici il s'agit plus d'un policier/thriller, où l'héroïne manque cruellement de confiance en elle, se laisse mener par la police, craint la police, n'ose pas se rebeller et utiliser ses pouvoirs. Elle désire avant tout vivre comme les humains. Mais au fond d'elle-même, son passé aux cotés des Vengeurs lui manque et surtout elle ne le renie pas. Sa psychologie est fouillée, bien étudiée, bien exploitée. La psychologie des autres humains est de même bien utilisée, à l'inverse des habituels ébahis à se jeter aux pieds des héros sauveurs du monde. Ici, les humains ont des doutes, des jalousies. Les super héros apparaissent eux-mêmes sensibles, fragiles, humains…
L'histoire au rythme lent m'a embarqué facilement, la mise en page, le découpage, sont agréables. En revanche, le dessin est limite moche. Le trait est gros, gras, pas super précis même si l'on n'a aucune difficulté à reconnaître les différents protagonistes d'une case sur l'autre. Les couleurs plutôt ternes lassent à la longue, même si elles doivent bien refléter les états d'âme de Jessica.
Mais le rythme de narration, l'ambiance, le scénario nous emmènent au-delà de ce défaut majeur de l'œuvre.
Une lecture qui fait du bien.
Le deuxième opus (puisque je me suis arrêté au n°2 pour l'instant) est consistant. Il m'a tenu dans le fauteuil de la Bibliothèque pratiquement une heure ! A tel point que je suis arrivé en retard au boulot, mais baste, personne n'était là pour le voir, ils étaient déjà tous en pause café… Rapport avec la BD ? Hum… Aucun… Juste pour dire, que malgré tout ce que je vais dire à un petit temps de réflexion, sur le moment, je n'ai pas vu le temps passer.
Ce nouvel opus cependant m'a moins scotché que le premier. Le mystère est moindre, l'enjeu aussi. Nous suivons plus les méandres complexes d es doutes d'une ex-super héroïne. De thriller, la trame devient plus policier conventionnel. Alors que l'épisode précédent tournait autour d'un super héros célèbre, ici, il s'agit d'un ex super héros, enfin on le pense, si l'on en croit les indices dénichés par Jessica.
Le rythme est toujours aussi lent que dans le tome 1. Lent n'est peut être pas le terme, mais je ne trouve rien d'autre au moment où j'écris.
Bref, suite à l'intrigue du tome 1, je m'attendais à un même dénouement, une conspiration du même acabit. Mais non, la vérité est encore plus simple, plus déroutante et finalement beaucoup moins originale. C'est juste le jeu de Jessica, son introspection sur ses motivations, sur son caractère, sur ses pensées et sur ses actions qui réussissent encore à nous garder à la lecture. Décevant.
Le dessin est toujours limite moche. Le trait est gros, gras, pas super précis même si l'on n'a aucune difficulté à reconnaître les différents protagonistes d'une case sur l'autre. Les couleurs plutôt ternes lassent à la longue, même si elles doivent bien refléter les états d'âme de Jessica.
La deuxième courte partie (15 pages peut être ?) est une drôle de BD. Ici, pas de phylactère. Mais les dialogues sont placés comme s'il s'agissait d'un script, ou d'une pièce de théâtre. On a le nom de la personne qui parle, puis son texte, le nom de la personne suivante et son texte… et ainsi de suite. Ce texte est placé sur des dessins plus réalistes, plus fouillés, plus agréables que ce à quoi l'on a eu droit avant.
L'histoire est courte et casse un peu l'ambiance secrète, feutrée, psychologique des épisodes précédents. C'est frais, c'est sympa. Ou comment J.J Jameson se fait ridiculiser une fois de plus en voulant démasquer l'araignée !
Sur ses scénarii, Jean-Luc Cornette impose sa patte narrative. L’univers développé est souvent réel mais épicé d’un humour teinté d’un soupçon de comique de situation et de deux pincées d’absurde comico-burlesque.
Les gags restent toutefois relativement convenus mais la sauce prend. Du moins pour le premier tome qui est d’une lecture à la fois légère et agréable. Le deuxième tome m’a moins plu, la faute à une trame scénaristique plus mince et moins intéressante. Heureusement que les histoires sont indépendantes ! Pour les dessins, je rapprocherais le graphisme de Durieux à celui de Nicolas Poupon : un trait simple mais efficace.
A noter que cette série n’a pas dû trouver son public vu qu’on la retrouve dans les bacs à occaz et à très bon compte. D’ailleurs, elle s’est arrêtée après le tome 2.
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les Inoxydables
Le Chicago des années 20... une période que j'aime bien... Le gangstérisme y a la cote, malheureusement. Un patron d'édition se fait assassiner. Un chroniqueur et un homme de main à la solde d'un gang qui vont devenir de bons copains ; un duo qui ne va pas plaire à la pègre.... Ainsi débute une série assez décoiffante. Nos "inoxydables" font leur entrée pétaradante dans Charlie Mensuel n° 9 de Décembre 1982. C'est dans le Pilote mensuel, n° 33, de Février 1989 qu'ils refermeront sept années de dur labeur. Bonne série qui, dans une époque souvent visitée par les scénaristes et dessinateurs, mêle ici -et d'une façon très habile- aventures et humour. Ce duo me fait un peu penser, d'ailleurs, au "Gringos" de Palacios (l'époque étant néanmoins différente). Les scénarios ?... De solides histoires de gangsters, bien construites, pour lesquelles il ne faut pas se prendre trop la tête. Linéaires dans chacun de leurs postulats, elles font la part belle à l'action pure, relativisant parfois les états d'âmes des intervenants. Le dessin ?... Un graphisme réaliste, au trait puissant ; une mise en page "pétante de santé" qui éclate les cases. Bonne lisibilité d'ensemble ; même si parfois les couleurs en "mettent" un peu trop. Série pas trop connue. Dommage, car j'y ai passé de bons moments d'une lecture agréable.
Post-Mortem
La collection Comix des éditions "Le Cycliste" est un chaudron qui permet à de jeunes auteurs de faire leurs premiers pas. Certains grands noms sont passés par là (Boiscommun, Alfred, Brüno, Sylvain Vallée, …). D’autres en sont restés là mais auraient mérité d’aller plus loin, tant leur bd était prometteuse. "Post-Mortem" est le 22e album de la collection. Ce n’est pas mon préféré mais il figure dans la bonne moyenne. La trame du récit est simple : des hommes de mains sont chargés de liquider l’ex-comptable de leur patron qui devient gênant. Mais celui-ci, même mort, continuera à contrarier les affaires du boss. Simple donc, mais efficace ! Petit bémol toutefois, les hommes de mains ont l’air de deux provinciaux au vocabulaire limité avec une noix à la place du ciboulot. Peut-être est-ce pour donner une note humoristique à l’histoire mais, personnellement, je trouve que ça dénote du reste. Quant au dessin de Cyrille Ternon, il donne dans le style réaliste ligne clair (comme Berthet même si le trait est différent). C’est net, c’est propre, c’est bien fait ! A lire !
Les Aventures de Jack Palmer
Palmer ?...Une sorte de Columbo. Comme lui il est vêtu d'un imper un peu trop grand, la tête ici surmontée d'un chapeau mou. Comme lui, il va se trouver plongé dans des énigmes assez tordues. Mais là où Columbo tente de démêler ces dernières, Palmer, lui, arrive à les compliquer encore plus. Un seul mot, d'ailleurs, pour qualifier ce détective : nul ! Il fait ses débuts dans l'hebdo Pilote n° 742 du 24 Janvier 1974. J'aime bien Palmer. Un univers complètement absurde où je me suis amusé à retrouver les parodies de ce genre policier. Et il y en a !... Le dessin ?... Assez touffu dans les premiers tomes. Mais, chemin faisant, Pétillon va éclaircir son trait ; lequel va alors "tirer" vers une sorte de ligne claire (j'avoue que j'aime un peu moins).. Une série parodique ou j'ai retrouvé bien des poncifs du genre ; un très bon traitement de l'art du non-sens pour un héros et un univers attachants, même si tout cela est parfaitement "con". Original et assez novateur dans le genre. Ma cote réelle : 3,5/5.
Donjon Parade
Allez... c'est pas indispensable tout ça. Moi qui suis un fan de Sfar, Trondheim et Larcenet je dois avouer que sur ce coup là, je suis resté coincé devant les douves. C'est effectivement une espèce de gros délire d'enfants surdoués de la bd. Une sorte de gentille récréation où nos trois gaillards en ont profité pour se voir, déconner et coucher ça sur papier. Quant à moi qui ne connaissais pas l'univers de "donjon", la visite s'arrête là : "mais je te prrééviens, je n'irais pas plus loin!" Maintenant cette bd, je la conseille pour les enfants. Pour ceux qui aiment les univers à la fois simples et un peu irrévérencieux. Un peu gore aussi sur les bords. Pour les autres, c'est à découvrir sur les bancs de la bibliothèque municipale. Y avait bien l'intégrale (que j'ai achetée), mais apparemment, vu le succès de l'opération Delcourt, les stocks sont au plus bas. Honnêtement, je serais pas de ceux à réclamer une rapide réédition.
Male Call
Pas mal, vraiment, pour une oeuvre de commande... Nous sommes en 1942. La guerre de 40-45 bat son plein. Milton Caniff est approché par les services des publications militaires. Il est ainsi sollicité pour créer une série destinée à "soutenir le moral des troupes engagées dans le conflit". Ainsi va naître Male Call ("L'appel au mâle"), qui fait ses débuts dans le "Camp Newspaper Service" du 24 Janvier 1943. Succès immédiat. "Male Call" va plaire. Beaucoup même. La série est confectionnée dans une grande liberté graphique, dans un noir et blanc qui fait admirablement ressortir les tenues provocantes portées par Miss Lace ; laquelle émoustille les GI's qui prennent un grand plaisir à lire les aventures érotico-militaires de cette pin-up. Sincèrement, je ne connaissais pas. Je l'ai heureusement découverte en "tombant" sur l'album édité par Futuropolis en 1983. Heureusement pour ces histoires, et dommage pour Male Call qui est restée dans une certaine confidentialité -sauf aux USA- et qui n'a jamais fait l'objet d'une quelconque parution dans un hebdo francophone. J'ai bien aimé cette série un peu particulière, qui est véritablement -avec l'appui de l'armée- passée outre les ligues de vertus américaines ; une série composée de gags en petites planches indépendantes. Oubliée, sinon inconnue, mais fort appréciée de l'autre côté des océans. Ma cote réelle : 3,5/5.
Andy Capp
Pas mal du tout ! Détonnant parfois !... Ces strips sont parus en Angleterre, dans le "Daily Mirror", dès le 5 Août 1957. "Shocking" et irrévérencieux, ce couple a pourtant été immédiatement adopté par une large frange du lectorat anglais. Vraiment séduisant ; des "Bidochon" avant la lettre ! Humour "british", oui, mais dont la bonne traduction de cet esprit caustique m'a permis d'apprécier les différentes situations, la vie quotidienne où m'entraînaient ces deux "neu-neus". Le dessin ?... Un trait simple, lisible, sans fioritures, qui fait la part belle aux personnages -et à leurs discussions, états d'âmes- plus qu'au décor. L'action est certes minimaliste mais est surtout concentrée sur de véritables joutes verbales parfois percutantes. C'est tout bon, et ça se trouve encore. Les albums : Il faudra attendre quasi 20 ans pour voir une édition française. Neuf opus seront publiés : Les 3 premiers chez Sagédition, brochés, de 1975 à 1979 ; et que je considère comme les E.O. Les 2 suivants aux Editions du Square, en 1979. 4 autres enfin, de 1983 à 1984, chez Dargaud, dans la collection 16/22 (une très bonne collection d'ailleurs, qui permet de retrouver ces personnages à bon compte). Ma cote réelle : 3,5/5
La Jungle
Cette BD est l'adaptation d'un classique de la littérature Américaine d'Upton Sinclair mettant en scène la dure vie des ouvriers immigrés au tout début du 20e siècle dans les faubourgs de Chicago. Peter Kuper nous offre des planches au graphisme assez original. Il me semble que la technique qu'il utilise est à base de pochoirs et de couleurs assez typées. Le résultat est assez esthétique. Il réussit surtout à instaurer une ambiance sombre et presque malsaine par moment, ce qui colle parfaitement avec le récit. Le scénario, quant à lui, est intéressant sur le plan historique, montrant de belle manière les difficultés puis l'horreur de la vie des familles ouvrières dans le contexte atroce des faubourgs de Chicago où les pauvres sont exploités jusqu'à la mort. C'est aussi une oeuvre montrant l'apparition des syndicats et l'indispensable découverte du socialisme. Par contre, j'ai trouvé que l'intrigue accumulait trop les malheurs qui s'abattent sur le héros : c'est une vraie hécatombe dans sa famille, les gens vont de mal en pis, et quand il redresse la tête, c'est pour mieux s'avilir et sombrer ensuite. C'est le véritable scénario du roman, mais je trouve que c'est trop d'accumulation dans le glauque. Et même s'il s'avère que c'est la réalité historique de l'époque, je trouve la démonstration presque exagérée. Et dans les faits, je n'ai pris qu'un plaisir très moindre à la lecture de cette BD dont la noirceur m'a lassé assez rapidement. C'est donc un album que je trouve pas mal et intéressant mais dont je ne conseille pas vraiment l'achat.
Les Campeurs
Eric Maltaïte au dessin, c'est ça qui m'a attiré vers la lecture de cette BD au sujet pourtant bassement commerciale. Je reconnais la maîtrise et le dynamisme de son trait. Ses personnages et décors ne sont pas mal. Mais je trouve que ses planches n'ont rien ici de l'esthétisme de l'époque où il se rapprochait davantage du style de Will. Je crois que cela tient aussi beaucoup aux couleurs qui ne sont pas terribles. Par contre, j'ai été surpris de trouver l'humour pas si mauvais comparé aux autres BD corporatistes du même type. J'ai souvent souri et doucement ri à quelques moments. Ce fut donc une lecture plaisante à laquelle je ne m'attendais pas. Bon, il y a bien quelques gags récurrents assez lassants comme celui du gars psycho-rigide qu'on retrouve en permanence dans ses péripéties aux toilettes du camping. Mais dans l'ensemble, les gags sont assez variés et surtout bien adaptés à la thématique des campeurs, ce dont beaucoup de BD corporatistes ne sont pas capables. Ce n'est pas une BD que j'achèterais mais vous en conseiller la lecture, pourquoi pas.
Jessica Jones : Alias (Alias)
Le contexte de super héros est pris à l'envers. Habitués à voir les super héros par eux-mêmes, nous entrons ici de l'autre coté, celui des gens normaux. La vision devient immédiatement toute autre. Beaucoup plus noire, plus proche du peuple miséreux et des affaires habituelles de meurtres, viols et autres disparitions… C'est dans ce contexte que Jessica intervient. L'embrouille dans laquelle Jessica est emmenée est bien menée. Ce n'est pas un comics, au sens premier des super héros. Ici il s'agit plus d'un policier/thriller, où l'héroïne manque cruellement de confiance en elle, se laisse mener par la police, craint la police, n'ose pas se rebeller et utiliser ses pouvoirs. Elle désire avant tout vivre comme les humains. Mais au fond d'elle-même, son passé aux cotés des Vengeurs lui manque et surtout elle ne le renie pas. Sa psychologie est fouillée, bien étudiée, bien exploitée. La psychologie des autres humains est de même bien utilisée, à l'inverse des habituels ébahis à se jeter aux pieds des héros sauveurs du monde. Ici, les humains ont des doutes, des jalousies. Les super héros apparaissent eux-mêmes sensibles, fragiles, humains… L'histoire au rythme lent m'a embarqué facilement, la mise en page, le découpage, sont agréables. En revanche, le dessin est limite moche. Le trait est gros, gras, pas super précis même si l'on n'a aucune difficulté à reconnaître les différents protagonistes d'une case sur l'autre. Les couleurs plutôt ternes lassent à la longue, même si elles doivent bien refléter les états d'âme de Jessica. Mais le rythme de narration, l'ambiance, le scénario nous emmènent au-delà de ce défaut majeur de l'œuvre. Une lecture qui fait du bien. Le deuxième opus (puisque je me suis arrêté au n°2 pour l'instant) est consistant. Il m'a tenu dans le fauteuil de la Bibliothèque pratiquement une heure ! A tel point que je suis arrivé en retard au boulot, mais baste, personne n'était là pour le voir, ils étaient déjà tous en pause café… Rapport avec la BD ? Hum… Aucun… Juste pour dire, que malgré tout ce que je vais dire à un petit temps de réflexion, sur le moment, je n'ai pas vu le temps passer. Ce nouvel opus cependant m'a moins scotché que le premier. Le mystère est moindre, l'enjeu aussi. Nous suivons plus les méandres complexes d es doutes d'une ex-super héroïne. De thriller, la trame devient plus policier conventionnel. Alors que l'épisode précédent tournait autour d'un super héros célèbre, ici, il s'agit d'un ex super héros, enfin on le pense, si l'on en croit les indices dénichés par Jessica. Le rythme est toujours aussi lent que dans le tome 1. Lent n'est peut être pas le terme, mais je ne trouve rien d'autre au moment où j'écris. Bref, suite à l'intrigue du tome 1, je m'attendais à un même dénouement, une conspiration du même acabit. Mais non, la vérité est encore plus simple, plus déroutante et finalement beaucoup moins originale. C'est juste le jeu de Jessica, son introspection sur ses motivations, sur son caractère, sur ses pensées et sur ses actions qui réussissent encore à nous garder à la lecture. Décevant. Le dessin est toujours limite moche. Le trait est gros, gras, pas super précis même si l'on n'a aucune difficulté à reconnaître les différents protagonistes d'une case sur l'autre. Les couleurs plutôt ternes lassent à la longue, même si elles doivent bien refléter les états d'âme de Jessica. La deuxième courte partie (15 pages peut être ?) est une drôle de BD. Ici, pas de phylactère. Mais les dialogues sont placés comme s'il s'agissait d'un script, ou d'une pièce de théâtre. On a le nom de la personne qui parle, puis son texte, le nom de la personne suivante et son texte… et ainsi de suite. Ce texte est placé sur des dessins plus réalistes, plus fouillés, plus agréables que ce à quoi l'on a eu droit avant. L'histoire est courte et casse un peu l'ambiance secrète, feutrée, psychologique des épisodes précédents. C'est frais, c'est sympa. Ou comment J.J Jameson se fait ridiculiser une fois de plus en voulant démasquer l'araignée !
Columbia
Sur ses scénarii, Jean-Luc Cornette impose sa patte narrative. L’univers développé est souvent réel mais épicé d’un humour teinté d’un soupçon de comique de situation et de deux pincées d’absurde comico-burlesque. Les gags restent toutefois relativement convenus mais la sauce prend. Du moins pour le premier tome qui est d’une lecture à la fois légère et agréable. Le deuxième tome m’a moins plu, la faute à une trame scénaristique plus mince et moins intéressante. Heureusement que les histoires sont indépendantes ! Pour les dessins, je rapprocherais le graphisme de Durieux à celui de Nicolas Poupon : un trait simple mais efficace. A noter que cette série n’a pas dû trouver son public vu qu’on la retrouve dans les bacs à occaz et à très bon compte. D’ailleurs, elle s’est arrêtée après le tome 2.