Male Call

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Les aventures d'une pin-up chez les GI's...


Format à l’italienne

L'histoire met en scène des jeunes filles américaines fascinées par l'uniforme. Parmi elle : Miss Lace, laquelle se détache nettement des autres. Il faut dire qu'elle est toujours "vêtue" de robes collantes et -surtout- bien décolletées. Cette véritable pin-up va mettre un sacré foutoir dans l'esprit des soldats qu'elle rencontre. Et ils sont nombreux !... Elle entretient d'ailleurs des rapports "coquins" avec tout ce qui porte un uniforme ; appelant affectueusement gradé ou homme de troupe d'un "mon général" ou "mon amiral"... Quelques mois après la fin de la guerre, en 1946, la belle va s'éclipser, cesser "son" combat ; terminant sa carrière dessinée par un message : "Je serai là, si vous avez toujours envie de moi"...

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Février 1983
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Male Call © Toth 1983
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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23/11/2006 | L'Ymagier
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L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un album dont la rencontre n’est pas très courante, d’un auteur dont je n’avais pour le moment rien lu, mais qui m’intriguait, car loué par Pratt. Et force est de reconnaître que le trait en Noir et Blanc de Caniff est clairement une influence majeure de Pratt (période argentine, voire ultérieure). Pour le dessin un petit peu, mais surtout pour l’utilisation du Noir et Blanc, à « gros traits », se concentrant sur les personnages, au détriment du décor. Comme la très bonne présentation en introduction du volume le précise (Futuropolis a de toute façon très bien fait les choses ici – comme pour d’autres albums de cette collection d’ailleurs), ce personnage et ces strips sont une commande de l’armée américaine, pour divertir les troupes durant la Seconde guerre mondiale. Ils n’ont donc été diffusés que dans des magazines pour militaires (sur tous les théâtres d’opération de l’armée américaine), et cela s’est arrêté avec la guerre. J’avais un peu peur que cette « commande » n’implique que de la pure propagande sans aucun effort créatif. Eh bien en fait, je ressors de ma lecture bien plus satisfait que je ne le craignais. Formellement, cela se présente comme une suite de strips (3 à 6 cases à chaque fois). Et on comprend que les soldats, parce qu’ils aspiraient à voir autre chose que l’horreur des combats, mais aussi parce que les strips se déroulent au milieu de soldats, aient été rapidement fans du travail de Milton Caniff. Mais, évidemment, c’est bien l’héroïne, Miss Lace, qui devaient les attirer et les émoustiller ! En effet, cette femme (qui n’est pas militaire mais s’installe à côté de cantonnement, sans avoir d’occupation précise d’ailleurs), est rudement attirante ! Inspirée par la plastique de Rita Hayworth, elle en adopte aussi parfois certaines tenues légendaires : c’est ainsi que Lace est souvent vêtue d’une robe à fourreau et chaussures à talons (improbables évidemment dans une caserne militaire !), avec un décolleté pigeonnant qui produit de sacré effets sur les soldats des strips – et probablement sur les lecteurs. Véritable pin-up, hyper sexy (lorsque ses jambes se dévoilent, elles sont gainées de bas à couture et jarretelles), elle n’est pas farouche, et n’hésite pas à réconforter les soldats par des baisers, ou des positions aguicheuses. Il faut dire qu’elle ne semble pas trop futée (une ingénue ?), mais qu’elle a aussi des côtés vamp et délurée, avec quelques côtés pervers aussi. Mais elle ne va pas jusqu’à coucher avec les soldats, et n’est quasiment jamais montrée nue : et alors n’est-ce qu’en ombre chinoise. Bref, cette pin-up, véritable bombe plus ou moins naïve aux accessoires fétichistes (et le Noir et Blanc de Caniff renforce bien évidemment l’érotisme trouble qui entoure Miss Lace) a dû provoquer pas mal d’émois chez les lecteurs ! Et c’est là qu’on s’aperçoit que, lorsque le moral des troupes est en jeu, l’armée est capable de laisser passer pas mal de choses que la censure américaine de l’époque (et postérieure d’ailleurs) combattait : une femme aussi libérée, aux tenues hyper sexy, célibataire vivant au milieu de centaines d’hommes, et qui appelle tous les soldats « général », c’est assez atypique. Mais hélas la parenthèse va se refermer avec la guerre, et cette pin-up va perdre les libertés que la guerre lui avait octroyées, Caniff se tournant vers d’autres personnages. L’humour bien sûr est pas mal daté – et devait rester (thème et commande militaire oblige) dans un certain cadre. Mais pour l’époque, c’est pas mal du tout, certains gags sont pas mal faits – en tout cas, sont largement du niveau voire au-dessus de certains comics postérieurs. Quant à la propagande proprement dite, elle n’est clairement présente que dans quelques strips, et n’alourdit pas trop la lecture de l’ensemble (qu’il faut sans doute lire à petite dose). Pour ce qui est d’un éventuel conseil d’achat, étant donné la relative rareté de la chose… Mais pour sa qualité historique, et pour la découverte d’un auteur important des comics US, les amoureux peuvent se laisser tenter.

17/04/2018 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Pas mal, vraiment, pour une oeuvre de commande... Nous sommes en 1942. La guerre de 40-45 bat son plein. Milton Caniff est approché par les services des publications militaires. Il est ainsi sollicité pour créer une série destinée à "soutenir le moral des troupes engagées dans le conflit". Ainsi va naître Male Call ("L'appel au mâle"), qui fait ses débuts dans le "Camp Newspaper Service" du 24 Janvier 1943. Succès immédiat. "Male Call" va plaire. Beaucoup même. La série est confectionnée dans une grande liberté graphique, dans un noir et blanc qui fait admirablement ressortir les tenues provocantes portées par Miss Lace ; laquelle émoustille les GI's qui prennent un grand plaisir à lire les aventures érotico-militaires de cette pin-up. Sincèrement, je ne connaissais pas. Je l'ai heureusement découverte en "tombant" sur l'album édité par Futuropolis en 1983. Heureusement pour ces histoires, et dommage pour Male Call qui est restée dans une certaine confidentialité -sauf aux USA- et qui n'a jamais fait l'objet d'une quelconque parution dans un hebdo francophone. J'ai bien aimé cette série un peu particulière, qui est véritablement -avec l'appui de l'armée- passée outre les ligues de vertus américaines ; une série composée de gags en petites planches indépendantes. Oubliée, sinon inconnue, mais fort appréciée de l'autre côté des océans. Ma cote réelle : 3,5/5.

23/11/2006 (modifier)