Une Bd policière évoluant dans un contexte original et parsemée de quelques notes d’humour pour un résultat qui est globalement très plaisant.
Le dessin de Bruno, tout en rondeurs, se prête bien à l’histoire et je trouve cette ambiance seventies très originale.
La première impression est bonne mais devra toutefois être validée, surtout au niveau scénario, par un second tome que j’espère surprenant.
Jean des Flandres ?... un one-shot d'une assez grande qualité.
Je ne possède pas l'album en lui-même -seulement édité à 350 exemplaires en 1981-. Mais c'est dans une suite de vieux périodiques que j'en ai reconstitué l'histoire. J'en ai fait des copies pour m'en réaliser un "album" agrafé, en attendant de trouver -sait-on jamais ?- l'original.
Cette grande histoire débute dans la série des "Heroïc Albums", au n° 7 de 1950 pour se terminer dans le n° 21 de 1956.
J'aime beaucoup. "Jean des Flandres" ?... ce sont déjà les prémices d'une sorte d'espoir d'indépendance de ce que sera la future Belgique.
Qui plus est, Moniquet y fait intervenir une belle galerie de personnages réels ou fictifs ; passant de la comtesse de Hainaut d'alors à Pierre Cotterel, un chanoine de l'inquisition.
Le graphisme est intéressant. Un bon travail du noir et blanc fait ressortir le trait réaliste de l'auteur, un trait qui me fait penser à celui de Bob de Moor (Cori le Moussaillon). Certaines scènes sont vraiment emballantes lors de combats, affrontements divers avec la soldatesque espagnole.
Bel album, mais d'une rareté extrême. Il n'en existe en effet que 350 exemplaires brochés (à l'affreuse couverture) édités en 1981.
Ca ne vaut pas grand chose mais, pour moi, c'est un peu du "patrimoine BD belge" qu'il ne faut pas oublier.
J'ai mentionné "non" pour l'achat ; car c'est -vraiment- quasi introuvable.
Le point fort de cette BD est son dessin. Giardino y a un style qui me fait bigrement penser à celui de Manara : belles femmes, hommes plus réalistes. En réalité, Vacances fatales me fait penser graphiquement à un cocktail entre le style de Manara et celui de Warnauts/Raives (Lettres d'outremer) pour les décors exotiques et ensoleillés. Bref, ce sont de jolies planches, agréables à regarder comme à lire.
Au niveau du scénario, par contre, je n'ai pas été tellement captivé par les premières histoires courtes : ambiance de vacances, héros bourgeois, adultères, complots sous le soleil. Peu de surprise dans ces intrigues assez convenues dans leur genre.
Cependant, les dernières histoires de l'album, nettement plus longues et complexes, m'ont davantage intéressé et bénéficiaient enfin d'une intrigue dont je ne devinais pas la fin trop rapidement.
Bref, une lecture pas désagréable doté d'un beau dessin mais pas quelque chose qui me marquera trop longtemps, je le crains.
Ce pavé reste une lecture agréable. On suit les aventures d'une jeune femme américaine encore ado qui se cherche. Elle part dans la ville de Mexico sous le prétexte d'y retrouver ses racines.
Le dessin en N&B, le cadrage et les scènes sont correctes, lisibles mais trop classiques. Aucune fantaisie graphique ici. On se contente d'illustrer l'histoire. Ce qui est d'autant plus surprenant que l'héroïne fait constamment référence à la peintre mexicaine Frida qui avait un style en peinture extrêmement personnel et engagé. On en est loin dans cette BD.
Le scénario, les dialogues, les personnages se tiennent bien dans cette histoire. Tout me laisse une impression de fluidité dans la lecture. Je suis seulement déçu au final, de ne pas avoir appris grand chose sur le Mexique. Alors que, encore une fois, l'héroïne passe son temps à découvrir et visiter ce pays. C'en est paradoxal!
Mais bon, c'est tout de même un moment de lecture divertissant.
Une longue, très longue série, qui aura un très grand succès aux USA.
Elle débute dans divers quotidiens, sous forme de strips, dès le 12 Août 1934. Dès le 24 Février 1935, elle bénéficie déjà d'une page dominicale.
Elle se terminera dans le "Chicago Tribune" du 13 Novembre 1977 après plus de 40 années d'existence. Fameux bail, non ?...
Li'l Abner ?... Le postulat est simplissime ; l'auteur fait fonctionner sa série sur un principe très simple : cette famille est honnête... et le reste de l'humanité ne l'est pas !...
Al Capp y va alors de scénarios jouissifs, parfois complètement débridés, multiplie les péripéties plus énormes les unes que les autres. Il "joue" tant la poésie que la vulgarité, le cynisme et la drôlerie. Et ce ton donné est parfois vraiment décapant.
Li'l Abner -et c'est ce que j'aime- est avant tout une magnifique satire du mode de vie américain ; et ce au cours de toutes les années où elle a été éditée. Une véritable épopée burlesque que n'auraient pas désavoués Charlot + Laurel & Hardy réunis !..
Elle sera aussi une sorte de cas à part : démarrée en "douceur", elle sera proposée dans une petite dizaines de quotidiens. Mais le public en redemande, et de plus en plus !... Fin des années 40, elle sera publiée dans PLUS DE 900 (!) journaux et magazines. Elle sera également adaptée en feuilletons télévisés, en comédie musicale, fera l'objet d'un film en 1959.
Mais, dans les années 70, les prises de position d'Al Capp (il est toujours aux commandes, mais travaille avec des assistants) se font de plus en plus marquées.
Déboussolé, le lectorat ne se retrouvera plus dans cette série, dans cette vision de l'Amérique qui le faisait bien rire... et le déclin s'annoncera.
En France ?...
C'est assez tardivement qu'on la découvre : dans "Confidences" dès 1967, "Charlie Mensuel" dès 1969...
C'est d'ailleurs dans ce magazine que je l'ai connue... et m'en suis bien marré à l'époque.
Un trait nerveux, haché parfois mais bien lisible, des situations épiques et -surtout- une bonne traduction de l'esprit de cette série m'en ont fait une lecture fort plaisante.
Les albums :
Rares !...
Ed. du Square : 1 opus broché en 1971.
Ed. Futuropolis (collection Copyright) : 1 tome cartonné en 1983.
C'est sous le titre de "Oscar et Isidore" que nos deux amis débutent leur carrière dans l'hebdo "Message aux Coeurs Vaillants" n° 1 de Juin 1945. Ils vivront de nombreuses aventures avant de terminer leur -assez longue- carrière dans "Coeurs Vaillants" n° 16 du 17 Avril 1955.
Qu'en dire ?... je trouve cette série "pittoresque" mais dans le bon sens du terme. Ces histoires font la part belle à l'amitié, à la morale, à la débrouillardise... et à l'action aussi. Une bonne dose "d'exotisme" dans des contrées "lointaines" (pour l'époque) en a fait que le lectorat d'alors a vraiment apprécié ces braves garçons et leurs copains animaux.
Le dessin ?... j'aime bien, vraiment. Un trait net, lisible, semi-réaliste, qui -pour moi- se situe entre la ligne claire d'Hergé et le graphisme de Jijé.
Les histoires ?... Breysse privilégie un humour assez fantaisiste, qui verse parfois dans des scénarios assez loufoques ; une sorte de "fantaisie fantastique" de bon ton.
Série méconnue, sinon oubliée, Oscar et Isidore ne le méritent pourtant pas.
Les albums :
Ed. Fleurus : 7 opus cartonnés, de 1952 à 1982 (les 6 premiers de 1952 à 1954).
Ed. Edipat : 4 opus brochés (rééditions de chez Fleurus).
Ed. du Triomphe : 6 tomes cartonnés, édités de 1995 à 2001, qui comprennent 4 rééditions et 2 histoires jamais éditées.
On m'avait dit beaucoup de bien de cette BD d'où peut-être ma déception à sa lecture !
L'histoire me semblait à priori intéressante mais c'est trop décousu, monotone, on ne ressent pas vraiment la vie de lutte, d'engagement des deux parents. Cela ressemble plus à une succession d'anecdotes (comme celles que me racontent ma grand mère...) que l'auteur s'échine à lier entre elles. Certes il aborde des thèmes importants, il donne beaucoup à réfléchir mais on a trop souvent le sentiment qu'il ne fait qu'écrire la vie de papa-maman. Seuls les dialogues des parents avec l'auteur (qui sont les seuls moments de BD de l'album, le reste étant de la narration illustrée plutôt) sont sincères et émouvants.
Les précisions historiques sont parfois un peu longues et donnent des coups d'accélérateur dont on se serait bien passé : au final j'ai le sentiment d'avoir survolé deux vies de militants, rien de plus.
Le dessin est vraiment une réussite en revanche, il sied parfaitement à l'esprit de la BD et sert bien l'histoire. Je suppose que le trait est fidèle à la région et que pour ses habitants il a dû réveiller bien des souvenirs....
L'épilogue m'a agréablement surpris, il donne une très bonne note de fin à l'album et est bien construit.
Au final, une petite déception même si je ne me suis pas ennuyé à la lecture et donc une note moyenne...
Eclipse fourmille d’idées scénaristiques qui semblent piquées un peu partout : Robocop, Star Wars… Ce premier tome, malgré une réussite certaine, notamment sur le plan narratif et dans la manière dont s’enchaînent très bien les éléments contextuels, manque de cette petite touche d’originalité qui ferait d’elle, dès le premier tome, une série remarquable.
Hormis cette réserve, je pense qu’on a affaire à un début de série prometteur, du space-opera de qualité qui devrait plaire aux fans de Sillage. Le dessin de Vastra, proche de Buchet ou de Christophe Quet (Travis), sert le récit avec efficacité. Mise en page et découpage sont soignés et d’une lisibilité exemplaire.
Une nouvelle série de plus pour Thirault, écrivain-scénariste capable de toutes les audaces. Son Rêve de Jérusalem est un cocktail étrange : du médiéval fantastique chrétien, très sanglant, limite bourrin et grand guignol. Pourtant, ce n’est jamais ridicule. Peut-être parce que le dessin un peu halluciné de Marty fait très bien passer le côté complètement baroque de cette intrigue, qu’il ne faudrait pas, je pense, prendre trop au premier degré.
Malgré mon enthousiasme, et l’originalité intrinsèque de ce début de série, je reste sur un 3/5 prudent. J’attends de voir où cela va nous mener tout ça.
Qui ne connaît Charlot, ce fabuleux personnage créé par Charlie Chaplin ?
Dès 1914 déjà, ses aventures font l'objet de bandes dessinées en Angleterre, ensuite aux USA dès 1915. Succès d'estime, sans plus.
Curieusement, c'est en France qu'il aura sa plus longue "vie sur papier".
Charlot fait ses débuts français dans l'hebdo "Cri-Cri" n° 136 du 5 Mai 1921. On le retrouve également dans d'autres publications dont "L'As", "L'Epatant".
Aux commandes ?... Thomen. Oh, ce sont des hiStoires toutes simples qui narrent les tribulations humoristiques de ce petit bonhomme.
L'action est surtout centrée sur les personnages, leur gestuelle ; peu d'importance étant accordée aux décors et arrière-plans.
Ca se lit vite. Très vite même. Et, actuellement, j'aurais difficile d'esquisser un mince sourire de plaisir de lecture.
Mais à l'époque, ça plaisait. Et beaucoup même !...
Charlot fera ainsi l'objet de nombreux albums :
Editions SPE (avant et après guerre) : 52 tomes brochés, de 1926 à 1963. (les 21 derniers sont scénarisés par Montaubert).
Editions Williams : 2 cartonnés, en 1973 et 74, axés sur deux des grands films de sa carrière.
Qu'en dire ?...
Charlot a eu son temps, son lectorat. Ces aventures dessinées n'ont absolument pas l'aura que possèdent ses films ou courts-métrages. Mais elles sont quand même une sorte d'arrêt dans le temps... le temps de vous montrer qui était ce curieux petit personnage...
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Biotope
Une Bd policière évoluant dans un contexte original et parsemée de quelques notes d’humour pour un résultat qui est globalement très plaisant. Le dessin de Bruno, tout en rondeurs, se prête bien à l’histoire et je trouve cette ambiance seventies très originale. La première impression est bonne mais devra toutefois être validée, surtout au niveau scénario, par un second tome que j’espère surprenant.
Jean des Flandres
Jean des Flandres ?... un one-shot d'une assez grande qualité. Je ne possède pas l'album en lui-même -seulement édité à 350 exemplaires en 1981-. Mais c'est dans une suite de vieux périodiques que j'en ai reconstitué l'histoire. J'en ai fait des copies pour m'en réaliser un "album" agrafé, en attendant de trouver -sait-on jamais ?- l'original. Cette grande histoire débute dans la série des "Heroïc Albums", au n° 7 de 1950 pour se terminer dans le n° 21 de 1956. J'aime beaucoup. "Jean des Flandres" ?... ce sont déjà les prémices d'une sorte d'espoir d'indépendance de ce que sera la future Belgique. Qui plus est, Moniquet y fait intervenir une belle galerie de personnages réels ou fictifs ; passant de la comtesse de Hainaut d'alors à Pierre Cotterel, un chanoine de l'inquisition. Le graphisme est intéressant. Un bon travail du noir et blanc fait ressortir le trait réaliste de l'auteur, un trait qui me fait penser à celui de Bob de Moor (Cori le Moussaillon). Certaines scènes sont vraiment emballantes lors de combats, affrontements divers avec la soldatesque espagnole. Bel album, mais d'une rareté extrême. Il n'en existe en effet que 350 exemplaires brochés (à l'affreuse couverture) édités en 1981. Ca ne vaut pas grand chose mais, pour moi, c'est un peu du "patrimoine BD belge" qu'il ne faut pas oublier. J'ai mentionné "non" pour l'achat ; car c'est -vraiment- quasi introuvable.
Vacances fatales
Le point fort de cette BD est son dessin. Giardino y a un style qui me fait bigrement penser à celui de Manara : belles femmes, hommes plus réalistes. En réalité, Vacances fatales me fait penser graphiquement à un cocktail entre le style de Manara et celui de Warnauts/Raives (Lettres d'outremer) pour les décors exotiques et ensoleillés. Bref, ce sont de jolies planches, agréables à regarder comme à lire. Au niveau du scénario, par contre, je n'ai pas été tellement captivé par les premières histoires courtes : ambiance de vacances, héros bourgeois, adultères, complots sous le soleil. Peu de surprise dans ces intrigues assez convenues dans leur genre. Cependant, les dernières histoires de l'album, nettement plus longues et complexes, m'ont davantage intéressé et bénéficiaient enfin d'une intrigue dont je ne devinais pas la fin trop rapidement. Bref, une lecture pas désagréable doté d'un beau dessin mais pas quelque chose qui me marquera trop longtemps, je le crains.
La Perdida
Ce pavé reste une lecture agréable. On suit les aventures d'une jeune femme américaine encore ado qui se cherche. Elle part dans la ville de Mexico sous le prétexte d'y retrouver ses racines. Le dessin en N&B, le cadrage et les scènes sont correctes, lisibles mais trop classiques. Aucune fantaisie graphique ici. On se contente d'illustrer l'histoire. Ce qui est d'autant plus surprenant que l'héroïne fait constamment référence à la peintre mexicaine Frida qui avait un style en peinture extrêmement personnel et engagé. On en est loin dans cette BD. Le scénario, les dialogues, les personnages se tiennent bien dans cette histoire. Tout me laisse une impression de fluidité dans la lecture. Je suis seulement déçu au final, de ne pas avoir appris grand chose sur le Mexique. Alors que, encore une fois, l'héroïne passe son temps à découvrir et visiter ce pays. C'en est paradoxal! Mais bon, c'est tout de même un moment de lecture divertissant.
Li'l Abner
Une longue, très longue série, qui aura un très grand succès aux USA. Elle débute dans divers quotidiens, sous forme de strips, dès le 12 Août 1934. Dès le 24 Février 1935, elle bénéficie déjà d'une page dominicale. Elle se terminera dans le "Chicago Tribune" du 13 Novembre 1977 après plus de 40 années d'existence. Fameux bail, non ?... Li'l Abner ?... Le postulat est simplissime ; l'auteur fait fonctionner sa série sur un principe très simple : cette famille est honnête... et le reste de l'humanité ne l'est pas !... Al Capp y va alors de scénarios jouissifs, parfois complètement débridés, multiplie les péripéties plus énormes les unes que les autres. Il "joue" tant la poésie que la vulgarité, le cynisme et la drôlerie. Et ce ton donné est parfois vraiment décapant. Li'l Abner -et c'est ce que j'aime- est avant tout une magnifique satire du mode de vie américain ; et ce au cours de toutes les années où elle a été éditée. Une véritable épopée burlesque que n'auraient pas désavoués Charlot + Laurel & Hardy réunis !.. Elle sera aussi une sorte de cas à part : démarrée en "douceur", elle sera proposée dans une petite dizaines de quotidiens. Mais le public en redemande, et de plus en plus !... Fin des années 40, elle sera publiée dans PLUS DE 900 (!) journaux et magazines. Elle sera également adaptée en feuilletons télévisés, en comédie musicale, fera l'objet d'un film en 1959. Mais, dans les années 70, les prises de position d'Al Capp (il est toujours aux commandes, mais travaille avec des assistants) se font de plus en plus marquées. Déboussolé, le lectorat ne se retrouvera plus dans cette série, dans cette vision de l'Amérique qui le faisait bien rire... et le déclin s'annoncera. En France ?... C'est assez tardivement qu'on la découvre : dans "Confidences" dès 1967, "Charlie Mensuel" dès 1969... C'est d'ailleurs dans ce magazine que je l'ai connue... et m'en suis bien marré à l'époque. Un trait nerveux, haché parfois mais bien lisible, des situations épiques et -surtout- une bonne traduction de l'esprit de cette série m'en ont fait une lecture fort plaisante. Les albums : Rares !... Ed. du Square : 1 opus broché en 1971. Ed. Futuropolis (collection Copyright) : 1 tome cartonné en 1983.
Oscar Hamel et Isidore
C'est sous le titre de "Oscar et Isidore" que nos deux amis débutent leur carrière dans l'hebdo "Message aux Coeurs Vaillants" n° 1 de Juin 1945. Ils vivront de nombreuses aventures avant de terminer leur -assez longue- carrière dans "Coeurs Vaillants" n° 16 du 17 Avril 1955. Qu'en dire ?... je trouve cette série "pittoresque" mais dans le bon sens du terme. Ces histoires font la part belle à l'amitié, à la morale, à la débrouillardise... et à l'action aussi. Une bonne dose "d'exotisme" dans des contrées "lointaines" (pour l'époque) en a fait que le lectorat d'alors a vraiment apprécié ces braves garçons et leurs copains animaux. Le dessin ?... j'aime bien, vraiment. Un trait net, lisible, semi-réaliste, qui -pour moi- se situe entre la ligne claire d'Hergé et le graphisme de Jijé. Les histoires ?... Breysse privilégie un humour assez fantaisiste, qui verse parfois dans des scénarios assez loufoques ; une sorte de "fantaisie fantastique" de bon ton. Série méconnue, sinon oubliée, Oscar et Isidore ne le méritent pourtant pas. Les albums : Ed. Fleurus : 7 opus cartonnés, de 1952 à 1982 (les 6 premiers de 1952 à 1954). Ed. Edipat : 4 opus brochés (rééditions de chez Fleurus). Ed. du Triomphe : 6 tomes cartonnés, édités de 1995 à 2001, qui comprennent 4 rééditions et 2 histoires jamais éditées.
Les Mauvaises Gens
On m'avait dit beaucoup de bien de cette BD d'où peut-être ma déception à sa lecture ! L'histoire me semblait à priori intéressante mais c'est trop décousu, monotone, on ne ressent pas vraiment la vie de lutte, d'engagement des deux parents. Cela ressemble plus à une succession d'anecdotes (comme celles que me racontent ma grand mère...) que l'auteur s'échine à lier entre elles. Certes il aborde des thèmes importants, il donne beaucoup à réfléchir mais on a trop souvent le sentiment qu'il ne fait qu'écrire la vie de papa-maman. Seuls les dialogues des parents avec l'auteur (qui sont les seuls moments de BD de l'album, le reste étant de la narration illustrée plutôt) sont sincères et émouvants. Les précisions historiques sont parfois un peu longues et donnent des coups d'accélérateur dont on se serait bien passé : au final j'ai le sentiment d'avoir survolé deux vies de militants, rien de plus. Le dessin est vraiment une réussite en revanche, il sied parfaitement à l'esprit de la BD et sert bien l'histoire. Je suppose que le trait est fidèle à la région et que pour ses habitants il a dû réveiller bien des souvenirs.... L'épilogue m'a agréablement surpris, il donne une très bonne note de fin à l'album et est bien construit. Au final, une petite déception même si je ne me suis pas ennuyé à la lecture et donc une note moyenne...
Eclipse
Eclipse fourmille d’idées scénaristiques qui semblent piquées un peu partout : Robocop, Star Wars… Ce premier tome, malgré une réussite certaine, notamment sur le plan narratif et dans la manière dont s’enchaînent très bien les éléments contextuels, manque de cette petite touche d’originalité qui ferait d’elle, dès le premier tome, une série remarquable. Hormis cette réserve, je pense qu’on a affaire à un début de série prometteur, du space-opera de qualité qui devrait plaire aux fans de Sillage. Le dessin de Vastra, proche de Buchet ou de Christophe Quet (Travis), sert le récit avec efficacité. Mise en page et découpage sont soignés et d’une lisibilité exemplaire.
Le rêve de Jérusalem
Une nouvelle série de plus pour Thirault, écrivain-scénariste capable de toutes les audaces. Son Rêve de Jérusalem est un cocktail étrange : du médiéval fantastique chrétien, très sanglant, limite bourrin et grand guignol. Pourtant, ce n’est jamais ridicule. Peut-être parce que le dessin un peu halluciné de Marty fait très bien passer le côté complètement baroque de cette intrigue, qu’il ne faudrait pas, je pense, prendre trop au premier degré. Malgré mon enthousiasme, et l’originalité intrinsèque de ce début de série, je reste sur un 3/5 prudent. J’attends de voir où cela va nous mener tout ça.
Charlot (Les Aventures acrobatiques de Charlot)
Qui ne connaît Charlot, ce fabuleux personnage créé par Charlie Chaplin ? Dès 1914 déjà, ses aventures font l'objet de bandes dessinées en Angleterre, ensuite aux USA dès 1915. Succès d'estime, sans plus. Curieusement, c'est en France qu'il aura sa plus longue "vie sur papier". Charlot fait ses débuts français dans l'hebdo "Cri-Cri" n° 136 du 5 Mai 1921. On le retrouve également dans d'autres publications dont "L'As", "L'Epatant". Aux commandes ?... Thomen. Oh, ce sont des hiStoires toutes simples qui narrent les tribulations humoristiques de ce petit bonhomme. L'action est surtout centrée sur les personnages, leur gestuelle ; peu d'importance étant accordée aux décors et arrière-plans. Ca se lit vite. Très vite même. Et, actuellement, j'aurais difficile d'esquisser un mince sourire de plaisir de lecture. Mais à l'époque, ça plaisait. Et beaucoup même !... Charlot fera ainsi l'objet de nombreux albums : Editions SPE (avant et après guerre) : 52 tomes brochés, de 1926 à 1963. (les 21 derniers sont scénarisés par Montaubert). Editions Williams : 2 cartonnés, en 1973 et 74, axés sur deux des grands films de sa carrière. Qu'en dire ?... Charlot a eu son temps, son lectorat. Ces aventures dessinées n'ont absolument pas l'aura que possèdent ses films ou courts-métrages. Mais elles sont quand même une sorte d'arrêt dans le temps... le temps de vous montrer qui était ce curieux petit personnage...