Il faut reconnaître que le dessin (qui n'est pas de Mick car c'est le coloriste, mais impossible de savoir qui est le dessinateur ??) est très inégal, oscillant entre de bon moments et des cases tellement mauvaises qu'on croirait qu'elle ont été dessinées par quelqu'un d'autre... pour le coup la couleur sauve souvent la donne.
Oui on retrouve les poncifs de l'HF et d'ailleurs ça m'étonne de Zaz qui s'était déjà prononcé contre ce genre de choses dans un article, mais on voit qu'il y a une tentative pour s'éloigner des univers toklienesques qui sont légion. Il y a un seigneur du mal ténébreux, etc, mais pour une fois ce n'est pas trop manichéen, d'ailleurs on se demande qui sont vraiment les gentils. C'est de ce côté que je trouve de l'intérêt à la BD, comme souvent chez Zaz, qui n'a pas l'air d'aimer les personnages gentils.
Il y a suffisamment d'intrigue pour avoir envie de lire la suite, mais dommage que le dessin ne soit pas toujours à la hauteur de la stature de certains persos.
Punaise, ça c’est une couverture qui en jette.
Ayant hautement apprécié Les Chercheurs de trésor, du même auteur, c’est avec enthousiasme que j’ai jeté mon dévolu sur cet objet sans même prendre la peine de le feuilleter. Ce qui fait que je n’ai pas remarqué que je n’étais pas le public ciblé …
Le scénario nous plonge dans le quotidien d’une bande de damnés immortels voguant sur le grand navire du désespoir (sic). Après une énième et vaine tentative de suicide collectif, ce singulier équipage recueille un bébé et décide de l’élever jusqu’à sa dixième année. Afin de le tuer. Il se verra alors augmenter d’un petit mousse mort dans le but d’agrémenter l’aridité de leur labeur sans fin (re-sic).
Cette trame gorgée de rebondissements et de bon mots est on ne peut plus macabre et permet plusieurs réflexions sur l’immortalité et la différence. Elle est de plus admirablement servie par l’univers graphique propre de l’auteur: la mer et ses fonds laissent apparaître des richesses insoupçonnées, les tonalités rougeoyantes appuient magnifiquement les abordages. Le travail le plus fascinant étant sans conteste les visages, ou plutôt les masques, si expressifs et captivants à la fois.
Après une première lecture, il est certain que ce livre restera dans les annales, surtout les miennes, tant ma frustration fut abyssale à la fermeture de l’ouvrage. D’autant qu’il se lit très vite. Malgré cet écueil de taille, je ne peux me résoudre à torpiller cette œuvre au contenu réellement envoutant. Surtout qu’après relecture, la fin passe étrangement mieux qu’initialement.
Un petit trois étoiles donc.
Dracula est un mythe qui aujourd'hui s'est vu décliné en plusieurs supports comme la littérature, le cinéma ou ici la bande dessinée.
Ce diptyque est assez intéressant surtout dans la narration. En effet, le premier livre conte comment le prince Vlad Tepes est devenu par la suite le vampire originel Dracula. Mais ici, l'histoire n'est pas fantastique mais historique avec les us et coutumes de cet être sanguinaire et de son règne pour le moins totalitaire. On peut ainsi voir une montée dans la cruauté, et le sadisme de cet homme.
Ce tome est assez réussi avec des zones d'ombres éclaircies par le récit ainsi qu'un dessin gothique à souhait qui sied parfaitement à l'ambiance roumaine. On se sent oppressé dans ces décors froids et isolés, et cela est aussi du aux choix des couleurs qui sont parfaites.
Le deuxième livre m'a un peu passionné, même s'il reste sympathique en soi. Le choix de ne pas montrer réellement de personnage lorsque Van Hellsing raconte l'histoire, mais plutôt des décors enneigés et perdus m'a semblé un peu facile. Par contre, mention spéciale au choix de ne pas montrer Dracula mais d'en faire un être immatériel ou du moins qui ne rentre pas dans le champ, ce qui en fait un être encore plus magique et monstrueux. Du coup l'angoisse est beaucoup mieux ressentie.
Petit note au niveau du dessin, car j'avais l'impression que tous les personnages avec un strabisme.
Il n'en reste pas moins une série sympathique sur un mythe effrayant, qui change de ce que l'on en fait habituellement.
C'était plutôt intéressant de revenir à l'origine de Dracula ou plus précisément au Prince valaque Vlad Tepes qui faisait empaler ses ennemis pour faire fuir les troupes turques qui menaçaient son royaume. Sa cruauté fut si légendaire qu'elle donna lieu à l'inspiration nécessaire à Bram Stoker. Encore fallait-il que cette énième adaptation soit à la hauteur de nos espérances ...
J'ai bien aimé le début de cette histoire mais la suite n'est guère très satisfaisante. Plutôt que d'axer son récit sur les aspects géopolitiques, on entre dans une espèce d'intimité touchant le frère et l'épouse du Prince. Cette direction prise n'a pas franchement eu l'effet escompté car je n'ai pas accroché. Reste que le dessin quasi-hypnotique souligne parfaitement le caractère gothique de l'oeuvre.
Il y a dans cette BD du Philippe Squarzoni. Le ton, le dessin, l'engagement, etc...
J'ai pensé immédiatement à Garduno, en temps de paix.
Le sujet ne prête pas à rire, comme son nom l'indique, cette BD traite de l'explosion du quatrième réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl et des ses conséquences.
Ce one shot a la contenance d'un documentaire mais l'auteur en fait une fiction. Du coup il devient difficile de différencier le vrai du faux.
Il semble quand même que les arguments aient une base réelle. En tout cas, cette BD fait froid dans le dos, j'image qu'elle ne parle que de la partie émergée de l'iceberg.
Le dessin est secondaire sur ce genre de récit. Il est réaliste avec des montages faisant penser à des tracts. Je regrette la colorisation très kitch, voir affreuse sur certains passages.
Je conseille cette lecture qui va au delà du politiquement correct et aborde un sujet difficile.
Gente est une série en trois tomes qui est paru au Japon un an et demi après le succès du one-shot Ristorante Paradiso. Elle reprend les mêmes personnages et le même décor de restaurant de luxe au coeur de la ville de Rome. Sa particularité : tout le personnel est composé de beaux cinquantenaires séduisants et gentils. La clientèle féminine vient nombreuse pour profiter autant de leur charme et de leur distinction que de la bonne cuisine.
Gente s'entame au moment de l'ouverture du restaurant, alors que tout le personnel définitif n'est pas encore réuni et que certains des premiers présents disparaitront par la suite. Chronologiquement, Ristorante Paradiso se passe entre les tomes 2 et 3 de cette série.
Natsume Ono a un style graphique bien à elle, très personnel mais également proche du genre shojo avec des personnages minces, presque anorexiques et aux longs doigts fins. Son encrage épais et ses visages très reconnaissables aux traits doux et expressifs me plaisent bien et donnent toute une atmosphère à ses récits.
Bien que le décor soit celui d'un restaurant et de son personnel, ce manga ne s'attache quasiment pas au sujet de la bonne chère. Il se concentre avant tout sur les personnages, leurs relations, leurs amours, leurs soucis, leurs amitiés et leurs familles. C'est donc un roman graphique au ton proche de celui d'un josei, destiné aux amateurs et amatrices de récits sentimentaux relativement adultes. Il est doté d'une atmosphère sympathique qui rend plaisant le fait de suivre ce petit monde et leur restaurant.
Ristorante Paradiso est un one-shot ayant pour cadre, comme son nom l'indique, un restaurant assez luxueux dans le centre-ville de Rome.
Sa particularité : tout le personnel est composé de beaux cinquantenaires séduisants et gentils. La clientèle féminine vient nombreuse pour profiter autant de leur charme et de leur distinction que de la bonne cuisine. C'est au sympathique patron de ce restaurant que Nicoletta, jeune fille élevée par sa grand-mère, est bien décidée d'apprendre qu'elle est la fille cachée que la femme de ce dernier a eu d'un précédent mariage. Mais elle va se laisser séduire par l'ambiance chaleureuse de l'endroit et, plutôt que d'y introduire le chaos, elle va préférer s'intégrer à tout ce petit monde.
Natsume Ono a un style graphique bien à elle, à la fois très personnel mais également proche du genre shojo avec des personnages minces, presque anorexiques et aux longs doigts fins. Son encrage épais et ses visages très reconnaissables aux traits doux et expressifs me plaisent bien et donnent toute une atmosphère à ses récits.
Même si le thème de la bonne chère et du vin est très présent dans ce manga, restaurant oblige, ce sont avant tout les personnages et leurs relations personnelles qui sont le sujet principal. Chacun des membres du personnel et leurs proches ont des personnalités bien spécifiques, jamais exagérées et toutes assez originales. Ils sont plutôt attachants même si le petit monde imaginé par l'auteure a des petits côtés un peu trop parfaits. Un des sujets abordés dans ce récit est aussi la possibilité d'une relation amoureuse entre une jeune femme de la vingtaine et un homme mûr de la cinquantaine. A cela, aucune réponse précise ne sera apportée mais le point reste ouvert.
C'est un manga plaisant à lire. Sentimental, il ne s'y passe finalement que peu de choses, juste des relations entre personnages et des dialogues, mais le charisme des personnages et l'ambiance de restaurant de luxe au coeur de Rome est tout à fait agréable.
A noter que suite à la parution de ce one-shot, l'auteure a décidé de faire revivre ses personnages et ce restaurant dans une nouvelle série, Gente, se passant avant et après les évènements contés ici.
J'avoue être un peu moins enthousiaste que certains après ma lecture de ce songe de Siwel, même s'il contient quelques pépites assez irrésistibles.
Je ne sais pas si c'était la fatigue, mais la partie dans les bois avec la troupe de théâtre m'a laissée de marbre, pire, au début je ne comprenais rien à ce que je lisais et au bout de 4 pages j'ai dû reprendre depuis le début du chapitre, en faisant presque du mot à mot et peinant à trouver le rythme de lecture à prendre pour saisir le sens de la phrase (je crois que le dernier tome de De Cape et de Crocs m'a définitivement fâchée avec les vers et les alexandrins…). Je suis restée également assez hermétique à cet épisode juste avant l'hommage à Escher avec plein de Louis XVI… Et puis alors, je n'ai rien compris non plus à l'épisode "maison close" (à part qu'elle est close, donc que les portes son fermées), s'il y avait une référence à quelque chose de connu, je ne l'ai pas saisi… Mais peut-être que je ne maîtrise pas assez Alice au Pays des Merveilles pour tout apprécier.
A côté de ça, la montagne de petits trésors de cette œuvre aide quand même sérieusement à faire pencher la balance du bon côté. Pour n'en citer que trois, j'évoquerais en premier lieu la lune (ah non, pardon, la virgule) tant dans ses interventions tout au long de l'histoire que pour la fin de son rôle de guide. Ensuite le décompte des dernière pages à vivre pour Siwel et les jeux de mots autour des rats (j'y ajoute même ceux de la fin de l'épisode de la troupe de théâtre, surtout le râle d'agonie d'un des personnages). Enfin, ce qui reste mon passage préféré : celui avec les arbres qui parlent sur l'île aux trésors et la quantité de jeux de mots et astuces graphiques que contient ce chapitre (j'ai failli monter ma note à 4/5 sur le seul ressenti de ce dernier chapitre mais trop d'autres choses m'ont laissée sur ma faim pour passer ce cap).
Pour résumer, je dirais que ces 128 pages fourmillent de bonnes choses mais qu'elles sont parfois laborieuses à atteindre.
Le dessin dans l'ensemble est très réussi, j'aime beaucoup la mise en couleurs, mais, et c'est quand même un comble, je n'aime pas du tout le style utilisé pour héroïne, très minimaliste avec sa choucroute improbable sur la tête… Le format "à l'italienne" est quant à lui parfait je trouve.
Après la lecture du T1 : "Whiteout"
Je suis un peu déçu par cette BD car je pense qu'il y avait de la place pour faire mieux.
Le scénario est relativement conventionnel, seul le lieu de l'intrigue et ses contraintes apportent une part d'originalité.
C'est malheureusement à ce niveau que je ne m'y retrouve pas. Le dessin est beau et oppressant mais l'on ne ressent pas le froid. Le noir et blanc ne me semble pas ce qu'il y a de plus judicieux pour le retranscrire.
Quand on a lu beaucoup de policiers, on n'est pas surpris par l'intrigue. L'ensemble se tient tout de même et permet de passer un bon moment, mais je ne relirai certainement plus cette BD.
Après la collection « Sept », voilà que l’éditeur retente le coup avec une nouvelle collection intitulée « Le casse » qui comportera six albums et qui sera réalisée par six duos d’auteurs différents. L’objectif du « Casse » est de nous proposer des bds mettant en scène les cambriolages les plus extraordinaires possibles.
Ce sont Christophe Bec (au scénario) et Dylan Teague (au dessin) qui inaugure cette collection avec l’album « Diamond ».
« Diamond » se passe de nos jours en Sibérie. Là-bas, une compagnie minière exploite des diamants dans l’enfer du froid (-20°C à l’extérieur) et de la chaleur (50°C dans la mine). Tous les deux mois, ces fameuses pierres sont détournées régulièrement par des gens peu scrupuleux. Une équipe d’escrocs a eu vent de ce détournement et ont décidé de s’approprier ces diamants, ils décident alors d’envoyer deux hommes sur place pendant qu’une autre équipe se prépare loin de cette mine…
Christophe Bec nous présente un scénario vraiment solide et prenant ! Au début de l’album, de nombreuses informations sur cette mine et de la vie en Sibérie sont explicités aux lecteurs, j’ai vraiment adoré ce passage parce que ça permet de rendre cet album à la fois distrayant et ludique. Et puis, l’histoire est –à mon avis- vraiment convaincante et réaliste. J’ai particulièrement aimé le fait qu’il n’y a pas de scènes d’action fantaisistes ni de grosses bastons au bazooka. J’ai apprécié aussi que le personnage principal retombe bas sur terre à la fin de l'album, là-encore, j’ai aimé le coté réaliste de cette histoire.
Au niveau du dessin, j’ai apprécié le soin du détail de la part de Dylan Teague : les décors sont riches et les personnages identifiables au premier coup d’œil. La mise en couleurs aux tons bleuâtres réalisée à l’informatique renforce la sensation de froid dans cette région du globe terrestre. Bref, cette bd présente un dessin –disons- « moderne » en rapport avec les dernières productions de chez « Delcourt » (surtout celles de la « série B »).
Alors, après tant d’éloges sur ce scénario et ce graphisme, pourquoi ne mets-je pas au moins 4 étoiles sur 5 à « Diamond » ? Parce que le montant du magot à dérober ne dépasse pas 2,5 millions de dollars, c’est une somme conséquente mais ça ne me fait pas rêver par rapport aux cagnottes de 50 millions d’euros proposé par l’ « Euromillions »… Parce que cette histoire m’est apparue moins spectaculaire que certaines casses qui se sont réellement déroulées.
Cependant, je dois avouer que « Diamond » inaugure « Le casse » en beauté et devait contenter amplement les amateurs du genre. J’attends avec impatience les prochains albums de cette collection !
Note : 3,5/5
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Coeur de ténèbres
Il faut reconnaître que le dessin (qui n'est pas de Mick car c'est le coloriste, mais impossible de savoir qui est le dessinateur ??) est très inégal, oscillant entre de bon moments et des cases tellement mauvaises qu'on croirait qu'elle ont été dessinées par quelqu'un d'autre... pour le coup la couleur sauve souvent la donne. Oui on retrouve les poncifs de l'HF et d'ailleurs ça m'étonne de Zaz qui s'était déjà prononcé contre ce genre de choses dans un article, mais on voit qu'il y a une tentative pour s'éloigner des univers toklienesques qui sont légion. Il y a un seigneur du mal ténébreux, etc, mais pour une fois ce n'est pas trop manichéen, d'ailleurs on se demande qui sont vraiment les gentils. C'est de ce côté que je trouve de l'intérêt à la BD, comme souvent chez Zaz, qui n'a pas l'air d'aimer les personnages gentils. Il y a suffisamment d'intrigue pour avoir envie de lire la suite, mais dommage que le dessin ne soit pas toujours à la hauteur de la stature de certains persos.
Roi Rose
Punaise, ça c’est une couverture qui en jette. Ayant hautement apprécié Les Chercheurs de trésor, du même auteur, c’est avec enthousiasme que j’ai jeté mon dévolu sur cet objet sans même prendre la peine de le feuilleter. Ce qui fait que je n’ai pas remarqué que je n’étais pas le public ciblé … Le scénario nous plonge dans le quotidien d’une bande de damnés immortels voguant sur le grand navire du désespoir (sic). Après une énième et vaine tentative de suicide collectif, ce singulier équipage recueille un bébé et décide de l’élever jusqu’à sa dixième année. Afin de le tuer. Il se verra alors augmenter d’un petit mousse mort dans le but d’agrémenter l’aridité de leur labeur sans fin (re-sic). Cette trame gorgée de rebondissements et de bon mots est on ne peut plus macabre et permet plusieurs réflexions sur l’immortalité et la différence. Elle est de plus admirablement servie par l’univers graphique propre de l’auteur: la mer et ses fonds laissent apparaître des richesses insoupçonnées, les tonalités rougeoyantes appuient magnifiquement les abordages. Le travail le plus fascinant étant sans conteste les visages, ou plutôt les masques, si expressifs et captivants à la fois. Après une première lecture, il est certain que ce livre restera dans les annales, surtout les miennes, tant ma frustration fut abyssale à la fermeture de l’ouvrage. D’autant qu’il se lit très vite. Malgré cet écueil de taille, je ne peux me résoudre à torpiller cette œuvre au contenu réellement envoutant. Surtout qu’après relecture, la fin passe étrangement mieux qu’initialement. Un petit trois étoiles donc.
Dracula, le prince valaque Vlad Tepes
Dracula est un mythe qui aujourd'hui s'est vu décliné en plusieurs supports comme la littérature, le cinéma ou ici la bande dessinée. Ce diptyque est assez intéressant surtout dans la narration. En effet, le premier livre conte comment le prince Vlad Tepes est devenu par la suite le vampire originel Dracula. Mais ici, l'histoire n'est pas fantastique mais historique avec les us et coutumes de cet être sanguinaire et de son règne pour le moins totalitaire. On peut ainsi voir une montée dans la cruauté, et le sadisme de cet homme. Ce tome est assez réussi avec des zones d'ombres éclaircies par le récit ainsi qu'un dessin gothique à souhait qui sied parfaitement à l'ambiance roumaine. On se sent oppressé dans ces décors froids et isolés, et cela est aussi du aux choix des couleurs qui sont parfaites. Le deuxième livre m'a un peu passionné, même s'il reste sympathique en soi. Le choix de ne pas montrer réellement de personnage lorsque Van Hellsing raconte l'histoire, mais plutôt des décors enneigés et perdus m'a semblé un peu facile. Par contre, mention spéciale au choix de ne pas montrer Dracula mais d'en faire un être immatériel ou du moins qui ne rentre pas dans le champ, ce qui en fait un être encore plus magique et monstrueux. Du coup l'angoisse est beaucoup mieux ressentie. Petit note au niveau du dessin, car j'avais l'impression que tous les personnages avec un strabisme. Il n'en reste pas moins une série sympathique sur un mythe effrayant, qui change de ce que l'on en fait habituellement.
Dracula, le prince valaque Vlad Tepes
C'était plutôt intéressant de revenir à l'origine de Dracula ou plus précisément au Prince valaque Vlad Tepes qui faisait empaler ses ennemis pour faire fuir les troupes turques qui menaçaient son royaume. Sa cruauté fut si légendaire qu'elle donna lieu à l'inspiration nécessaire à Bram Stoker. Encore fallait-il que cette énième adaptation soit à la hauteur de nos espérances ... J'ai bien aimé le début de cette histoire mais la suite n'est guère très satisfaisante. Plutôt que d'axer son récit sur les aspects géopolitiques, on entre dans une espèce d'intimité touchant le frère et l'épouse du Prince. Cette direction prise n'a pas franchement eu l'effet escompté car je n'ai pas accroché. Reste que le dessin quasi-hypnotique souligne parfaitement le caractère gothique de l'oeuvre.
Tchernobyl mon amour
Il y a dans cette BD du Philippe Squarzoni. Le ton, le dessin, l'engagement, etc... J'ai pensé immédiatement à Garduno, en temps de paix. Le sujet ne prête pas à rire, comme son nom l'indique, cette BD traite de l'explosion du quatrième réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl et des ses conséquences. Ce one shot a la contenance d'un documentaire mais l'auteur en fait une fiction. Du coup il devient difficile de différencier le vrai du faux. Il semble quand même que les arguments aient une base réelle. En tout cas, cette BD fait froid dans le dos, j'image qu'elle ne parle que de la partie émergée de l'iceberg. Le dessin est secondaire sur ce genre de récit. Il est réaliste avec des montages faisant penser à des tracts. Je regrette la colorisation très kitch, voir affreuse sur certains passages. Je conseille cette lecture qui va au delà du politiquement correct et aborde un sujet difficile.
Gente
Gente est une série en trois tomes qui est paru au Japon un an et demi après le succès du one-shot Ristorante Paradiso. Elle reprend les mêmes personnages et le même décor de restaurant de luxe au coeur de la ville de Rome. Sa particularité : tout le personnel est composé de beaux cinquantenaires séduisants et gentils. La clientèle féminine vient nombreuse pour profiter autant de leur charme et de leur distinction que de la bonne cuisine. Gente s'entame au moment de l'ouverture du restaurant, alors que tout le personnel définitif n'est pas encore réuni et que certains des premiers présents disparaitront par la suite. Chronologiquement, Ristorante Paradiso se passe entre les tomes 2 et 3 de cette série. Natsume Ono a un style graphique bien à elle, très personnel mais également proche du genre shojo avec des personnages minces, presque anorexiques et aux longs doigts fins. Son encrage épais et ses visages très reconnaissables aux traits doux et expressifs me plaisent bien et donnent toute une atmosphère à ses récits. Bien que le décor soit celui d'un restaurant et de son personnel, ce manga ne s'attache quasiment pas au sujet de la bonne chère. Il se concentre avant tout sur les personnages, leurs relations, leurs amours, leurs soucis, leurs amitiés et leurs familles. C'est donc un roman graphique au ton proche de celui d'un josei, destiné aux amateurs et amatrices de récits sentimentaux relativement adultes. Il est doté d'une atmosphère sympathique qui rend plaisant le fait de suivre ce petit monde et leur restaurant.
Ristorante Paradiso
Ristorante Paradiso est un one-shot ayant pour cadre, comme son nom l'indique, un restaurant assez luxueux dans le centre-ville de Rome. Sa particularité : tout le personnel est composé de beaux cinquantenaires séduisants et gentils. La clientèle féminine vient nombreuse pour profiter autant de leur charme et de leur distinction que de la bonne cuisine. C'est au sympathique patron de ce restaurant que Nicoletta, jeune fille élevée par sa grand-mère, est bien décidée d'apprendre qu'elle est la fille cachée que la femme de ce dernier a eu d'un précédent mariage. Mais elle va se laisser séduire par l'ambiance chaleureuse de l'endroit et, plutôt que d'y introduire le chaos, elle va préférer s'intégrer à tout ce petit monde. Natsume Ono a un style graphique bien à elle, à la fois très personnel mais également proche du genre shojo avec des personnages minces, presque anorexiques et aux longs doigts fins. Son encrage épais et ses visages très reconnaissables aux traits doux et expressifs me plaisent bien et donnent toute une atmosphère à ses récits. Même si le thème de la bonne chère et du vin est très présent dans ce manga, restaurant oblige, ce sont avant tout les personnages et leurs relations personnelles qui sont le sujet principal. Chacun des membres du personnel et leurs proches ont des personnalités bien spécifiques, jamais exagérées et toutes assez originales. Ils sont plutôt attachants même si le petit monde imaginé par l'auteure a des petits côtés un peu trop parfaits. Un des sujets abordés dans ce récit est aussi la possibilité d'une relation amoureuse entre une jeune femme de la vingtaine et un homme mûr de la cinquantaine. A cela, aucune réponse précise ne sera apportée mais le point reste ouvert. C'est un manga plaisant à lire. Sentimental, il ne s'y passe finalement que peu de choses, juste des relations entre personnages et des dialogues, mais le charisme des personnages et l'ambiance de restaurant de luxe au coeur de Rome est tout à fait agréable. A noter que suite à la parution de ce one-shot, l'auteure a décidé de faire revivre ses personnages et ce restaurant dans une nouvelle série, Gente, se passant avant et après les évènements contés ici.
Le Songe de Siwel
J'avoue être un peu moins enthousiaste que certains après ma lecture de ce songe de Siwel, même s'il contient quelques pépites assez irrésistibles. Je ne sais pas si c'était la fatigue, mais la partie dans les bois avec la troupe de théâtre m'a laissée de marbre, pire, au début je ne comprenais rien à ce que je lisais et au bout de 4 pages j'ai dû reprendre depuis le début du chapitre, en faisant presque du mot à mot et peinant à trouver le rythme de lecture à prendre pour saisir le sens de la phrase (je crois que le dernier tome de De Cape et de Crocs m'a définitivement fâchée avec les vers et les alexandrins…). Je suis restée également assez hermétique à cet épisode juste avant l'hommage à Escher avec plein de Louis XVI… Et puis alors, je n'ai rien compris non plus à l'épisode "maison close" (à part qu'elle est close, donc que les portes son fermées), s'il y avait une référence à quelque chose de connu, je ne l'ai pas saisi… Mais peut-être que je ne maîtrise pas assez Alice au Pays des Merveilles pour tout apprécier. A côté de ça, la montagne de petits trésors de cette œuvre aide quand même sérieusement à faire pencher la balance du bon côté. Pour n'en citer que trois, j'évoquerais en premier lieu la lune (ah non, pardon, la virgule) tant dans ses interventions tout au long de l'histoire que pour la fin de son rôle de guide. Ensuite le décompte des dernière pages à vivre pour Siwel et les jeux de mots autour des rats (j'y ajoute même ceux de la fin de l'épisode de la troupe de théâtre, surtout le râle d'agonie d'un des personnages). Enfin, ce qui reste mon passage préféré : celui avec les arbres qui parlent sur l'île aux trésors et la quantité de jeux de mots et astuces graphiques que contient ce chapitre (j'ai failli monter ma note à 4/5 sur le seul ressenti de ce dernier chapitre mais trop d'autres choses m'ont laissée sur ma faim pour passer ce cap). Pour résumer, je dirais que ces 128 pages fourmillent de bonnes choses mais qu'elles sont parfois laborieuses à atteindre. Le dessin dans l'ensemble est très réussi, j'aime beaucoup la mise en couleurs, mais, et c'est quand même un comble, je n'aime pas du tout le style utilisé pour héroïne, très minimaliste avec sa choucroute improbable sur la tête… Le format "à l'italienne" est quant à lui parfait je trouve.
Whiteout
Après la lecture du T1 : "Whiteout" Je suis un peu déçu par cette BD car je pense qu'il y avait de la place pour faire mieux. Le scénario est relativement conventionnel, seul le lieu de l'intrigue et ses contraintes apportent une part d'originalité. C'est malheureusement à ce niveau que je ne m'y retrouve pas. Le dessin est beau et oppressant mais l'on ne ressent pas le froid. Le noir et blanc ne me semble pas ce qu'il y a de plus judicieux pour le retranscrire. Quand on a lu beaucoup de policiers, on n'est pas surpris par l'intrigue. L'ensemble se tient tout de même et permet de passer un bon moment, mais je ne relirai certainement plus cette BD.
Le Casse - Diamond
Après la collection « Sept », voilà que l’éditeur retente le coup avec une nouvelle collection intitulée « Le casse » qui comportera six albums et qui sera réalisée par six duos d’auteurs différents. L’objectif du « Casse » est de nous proposer des bds mettant en scène les cambriolages les plus extraordinaires possibles. Ce sont Christophe Bec (au scénario) et Dylan Teague (au dessin) qui inaugure cette collection avec l’album « Diamond ». « Diamond » se passe de nos jours en Sibérie. Là-bas, une compagnie minière exploite des diamants dans l’enfer du froid (-20°C à l’extérieur) et de la chaleur (50°C dans la mine). Tous les deux mois, ces fameuses pierres sont détournées régulièrement par des gens peu scrupuleux. Une équipe d’escrocs a eu vent de ce détournement et ont décidé de s’approprier ces diamants, ils décident alors d’envoyer deux hommes sur place pendant qu’une autre équipe se prépare loin de cette mine… Christophe Bec nous présente un scénario vraiment solide et prenant ! Au début de l’album, de nombreuses informations sur cette mine et de la vie en Sibérie sont explicités aux lecteurs, j’ai vraiment adoré ce passage parce que ça permet de rendre cet album à la fois distrayant et ludique. Et puis, l’histoire est –à mon avis- vraiment convaincante et réaliste. J’ai particulièrement aimé le fait qu’il n’y a pas de scènes d’action fantaisistes ni de grosses bastons au bazooka. J’ai apprécié aussi que le personnage principal retombe bas sur terre à la fin de l'album, là-encore, j’ai aimé le coté réaliste de cette histoire. Au niveau du dessin, j’ai apprécié le soin du détail de la part de Dylan Teague : les décors sont riches et les personnages identifiables au premier coup d’œil. La mise en couleurs aux tons bleuâtres réalisée à l’informatique renforce la sensation de froid dans cette région du globe terrestre. Bref, cette bd présente un dessin –disons- « moderne » en rapport avec les dernières productions de chez « Delcourt » (surtout celles de la « série B »). Alors, après tant d’éloges sur ce scénario et ce graphisme, pourquoi ne mets-je pas au moins 4 étoiles sur 5 à « Diamond » ? Parce que le montant du magot à dérober ne dépasse pas 2,5 millions de dollars, c’est une somme conséquente mais ça ne me fait pas rêver par rapport aux cagnottes de 50 millions d’euros proposé par l’ « Euromillions »… Parce que cette histoire m’est apparue moins spectaculaire que certaines casses qui se sont réellement déroulées. Cependant, je dois avouer que « Diamond » inaugure « Le casse » en beauté et devait contenter amplement les amateurs du genre. J’attends avec impatience les prochains albums de cette collection ! Note : 3,5/5