Féru-e-s d'énigmes et fanas de chiffre, attention : cet album saura faire vibrer les zones érogènes de votre boîte crânienne et exciter les cellules grises de votre entrejambe (ça ne veut rien dire).
Trois temporalités, trois groupes d'individus tentant de résoudre le mystère des moines de l'ordre des Bouzouki, afin de pouvoir accéder au légendaire ouvrage capable de faire don du pouvoir suprême, d'apporter la connaissance absolue. Ce n'est pas révolutionnaire mais cela reste bien trouvé.
J'avoue tout de même que, l'album étant écrit par Lécroart et puisqu'il s'agit d'une histoire d'énigme et de réflexion, je m'attendais à ce qu'il y ai finalement un secret également caché au delà de cette simple histoire, mais il n'en est rien. J'en suis un tantinet déçue.
Bon, si cet album brille ce n'est pas pour son scénario. Il est assez accessoire et, pour tout dire, franchement nunuche. Une tranche de vie de couple, deux individus qui se parlent et se disent des mots doux, des mots sensuels aussi. Pas de quoi casser trois pattes à un canard.
Non, si cet album brille c'est surtout pour la petite surprise, typique de Lécroart : il y a une seconde histoire cachée dans la première. Pliez les pages comme indiqué au début de l'album et, surprise, la charmante soirée en amoureux se transforme en terrifiante et sordide engueulade à deux doigts du futur fait divers.
Pas le meilleur de l'auteur à mes yeux mais tout de même admirable d'un simple point de vue technique. Disons que si on le lit, encore une fois, ce n'est pas pour l'histoire ou les dialogues en eux-même.
Je crois qu'il s'agit de l'un de mes préférés de la collection.
La narration pleine de poésie, le contraste entre le monde froid de l'entreprise et le côté très humain de l'individu qu'il se redécouvre au crépuscule de sa vie, la jolie métaphore sur le changement, sur la vieillesse traitée comme une dégénérescence, … C'est surprenamment beau.
Peu de choses à dire finalement, c'est sans doute l'un des albums les plus verbeux de la collection et, paradoxalement, l'un des plus courts en matière de ressenti.
Je ne connais pas les autres créations de Marc-Antoine Mathieu (si ce n'est, de nom, Julius Corentin Acquefacques car mon père aime beaucoup) mais j'avoue qu'ayant pas mal apprécié cette lecture je m'y essaierai bien un jour. Ne serait-ce que par curiosité.
Comme beaucoup de monde je suis fascinée par la question de la mort, je dévore avec avidité les essais métaphysiques et les fictions sur le sujet depuis des années. Alors un petit débat philosophique sur le sujet de la mort, même si cela n'apprend rien de nouveau, ça m'intéresse toujours.
Il s'agit d'un dialogue entre un petit personnage craignant la fin de son existence et une entité à tête de crâne (sans doute la Mort elle-même) discutant des apriori, des conceptions de la mort, du sujet-même de la peur et de la fascination qu'elle procure. L'immortalité serait une malédiction, c'est la finalité qui donne son sens aux choses, il ne faut pas craindre la mort car nous ne la vivrons en réalité jamais, … que des portes ouvertes pour quiconque se serait déjà questionner sur le sujet, mais tel les dialogues socratiques il est toujours bon de rendre concret les arguments en les imageant dans un dialogue, en représentant les tentatives de contrer la pensée.
L'album n'est pas non plus révolutionnaire, cela reste un court récit de 22 pages assez simple et une pensée métaphysique mine de rien à peine effleurée, mais la lecture est loin d'être désagréable (même si le dessin de Trondheim reste ici très simpliste).
Jigoro est le grand-père de Yawara, une autre série phare de Naoki Urasawa sur le judo dessinée dans les années 1990 - et qui n'est pas encore postée ici un scandale. On a différentes histoires assez drôles sur ce grand-père un peu fantasque et surtout mythomane sur des combats improbables qu'il aurait mené, notamment contre un ours.
Je pensai que tout l'album portait là-dessus mais ce n'est qu'une moitié du livre. On a ensuite 2 autres histoires. La première, les gaillards de Genroku, se déroule vers 1700 et met en scène les aventures de 2 garçons sans le sou. Enfin une dernière histoire porte sur le monde du base-ball entremêlée à une comédie romantique entre une riche héritière et un jeune professeur.
Belle qualité d'édition, quelques pages couleurs. Le format A5 est un peu plus grand qu'à l'habitude et justifie sans doute un prix élevé de 16 euros. Cela se lit bien mais rien de particulièrement remarquable.
J'aurais aimé mettre une meilleure note, mais le problème est que cette BD se veut un "préquelle" d'un film qui est tellement meilleur... Non que la BD soit mauvaise et elle se lit plutôt agréablement. Le seul défaut majeur que je trouve au dessin de Delitte (plutôt élégant par ailleurs) est que tous les visages se ressemblent, et qu'il manque un peu d'ampleur.
Mais sinon, le scénario de Nury et Dorison tient largement la route et pose des bases intéressantes, même si le film exploitera leurs conséquences de manière mille fois plus fouillée et intéressante. On retrouve néanmoins la rigueur qui caractérise toutes les oeuvres historiques de Nury, dont le film et sa future (fabuleuse) série télévisée Paris Police.
Rien de très incontournable ici, mais un complément sympathique au film, qui apporte en outre un dossier historique captivant à la fin de l'album.
Les auteurs ont pris le temps de développer intrigue et personnages – en tout cas notre duo de héros, avec près de cent pages, très rythmées, multipliant les rebondissements.
Regrouper ces deux personnages, la star anglaise des déductions et de l’arrestation des malfrats, et la star française des aigrefins narguant la maréchaussée, est à la fois surprenant et plein de potentiel. De fait, rapidement, Sherlock et Arsène sont tout autant opposés qu’alliés. Et l’essentiel de l’histoire est portée par leur rivalité dans une enquête commune, durant laquelle chacun des deux cherche à surpasser l’autre par ses déductions, ses réflexions, dans un ping-pong verbal incessant.
C’est d’ailleurs un peu lassant et répétitif au bout d’un moment (trop bavard aussi), et l’intrigue elle-même passe au second plan derrière l’affrontement – dans lequel les deux semblent reconnaitre l’intelligence et la valeur de l’autre, leur complicité intellectuelle en fait.
Cette intrigue et ce dessin plutôt dynamiques et agréable font oublier pas mal de facilités (qui culmine dans les dernières pages à Venise), et laissent entrevoir en fin d’album une suite. Je regrette juste que les deux personnages féminins, qui pourtant dament le pion à nos deux cerveaux, n’aient pas été davantage mis en avant et développés – alors que les premières pages semblaient leur promettre des rôles moins effacés.
Un album court, muet, assez joli et poétique mais sur lequel je me retrouve à avoir finalement bien peu à dire.
A vrai dire je n'ai pas vraiment réussi à bien rentrer dedans. Pas que le récit soit mauvais, mais je ne suis pas sûre de l'avoir compris ou d'avoir à minima accroché à ce qu'il proposait. Je me doute qu'il y a là une vision onirique, très probablement à propos de la relation des deux personnages que l'on découvre à la toute fin, sans doute même une histoire d'amour, mais pourtant je n'ai pas réussi à pleinement rentrer dedans.
Pas mauvais mais sans doute pas vraiment pour moi.
(Note réelle 2,5)
Quatre histoires courtes au dessin minimaliste mais jouant très habilement avec les codes de la mise en page pour nous proposer une narration on ne peut plus intéressante.
En effet, ici il est question de verbe, de phrasé, et pourtant tout est muet. Les phylactères sont en réalité des images voire même les cases elles-mêmes. On joue de ce qui compte comme un dialogue ou non pour parler du dialogue lui-même. Et ce dialogue, quel est-il ? Eh bien ici il est question d'un gros lourd cherchant à tout prix à faire savoir à une personne féminine qu'il aimerait bien la voir nue, coucher avec elle, ou plus encore. Bref, que de verbes et de savoir-vivre mes ami-e-s. Chacune des histoires courtes sera donc une joute verbale imagée, représentant le marchandage de notre charrot de protagoniste et la pauvre âme cherchant par tous les moyens à échapper à ce gros lourd.
Qu'il s'agisse de la représentation des insultes imagées influençant sur la réalité (comme pour imager l'impact des discours dégradant et déshumanisant), d'un jeu sur la projection d'un avenir sans le consentement des intéressé-e-s ou bien même sur le poid des paroles elles-mêmes, l'album propose de très bonnes idées pour ce qui est d'illustrer son sujet.
Une lecture courte mais loin d'être oubliable.
Le concept est simple mais l'exécution reste bien menée.
En tout cas, ce contraste entre cet homme riche à qui tout réussit et cet homme pauvre enchaînant les déboires marche. L'aspect drôle (en tout cas en apparence), c'est le fait qu'à chaque double page chacun de ces deux personnages soit dans la même position que l'autre. On rit de leur similarité physique, tant dans l'apparence que dans les gestes, mais le sous-texte reste que ces deux hommes n'ont finalement aucune différence si ce n'est le statut social et les emmerdes qui y sont liées (ou pas, justement).
La fin, suggérant un moment tragique, parvient à toucher par sa brutalité.
Après, l'album n'est pas parfait non plus (il manque d'un je ne sais quoi à mes yeux), mais bon la lecture est agréable.
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Féru-e-s d'énigmes et fanas de chiffre, attention : cet album saura faire vibrer les zones érogènes de votre boîte crânienne et exciter les cellules grises de votre entrejambe (ça ne veut rien dire). Trois temporalités, trois groupes d'individus tentant de résoudre le mystère des moines de l'ordre des Bouzouki, afin de pouvoir accéder au légendaire ouvrage capable de faire don du pouvoir suprême, d'apporter la connaissance absolue. Ce n'est pas révolutionnaire mais cela reste bien trouvé. J'avoue tout de même que, l'album étant écrit par Lécroart et puisqu'il s'agit d'une histoire d'énigme et de réflexion, je m'attendais à ce qu'il y ai finalement un secret également caché au delà de cette simple histoire, mais il n'en est rien. J'en suis un tantinet déçue.
Pervenche & Victor
Bon, si cet album brille ce n'est pas pour son scénario. Il est assez accessoire et, pour tout dire, franchement nunuche. Une tranche de vie de couple, deux individus qui se parlent et se disent des mots doux, des mots sensuels aussi. Pas de quoi casser trois pattes à un canard. Non, si cet album brille c'est surtout pour la petite surprise, typique de Lécroart : il y a une seconde histoire cachée dans la première. Pliez les pages comme indiqué au début de l'album et, surprise, la charmante soirée en amoureux se transforme en terrifiante et sordide engueulade à deux doigts du futur fait divers. Pas le meilleur de l'auteur à mes yeux mais tout de même admirable d'un simple point de vue technique. Disons que si on le lit, encore une fois, ce n'est pas pour l'histoire ou les dialogues en eux-même.
La Mutation
Je crois qu'il s'agit de l'un de mes préférés de la collection. La narration pleine de poésie, le contraste entre le monde froid de l'entreprise et le côté très humain de l'individu qu'il se redécouvre au crépuscule de sa vie, la jolie métaphore sur le changement, sur la vieillesse traitée comme une dégénérescence, … C'est surprenamment beau. Peu de choses à dire finalement, c'est sans doute l'un des albums les plus verbeux de la collection et, paradoxalement, l'un des plus courts en matière de ressenti. Je ne connais pas les autres créations de Marc-Antoine Mathieu (si ce n'est, de nom, Julius Corentin Acquefacques car mon père aime beaucoup) mais j'avoue qu'ayant pas mal apprécié cette lecture je m'y essaierai bien un jour. Ne serait-ce que par curiosité.
Nous sommes tous morts
Comme beaucoup de monde je suis fascinée par la question de la mort, je dévore avec avidité les essais métaphysiques et les fictions sur le sujet depuis des années. Alors un petit débat philosophique sur le sujet de la mort, même si cela n'apprend rien de nouveau, ça m'intéresse toujours. Il s'agit d'un dialogue entre un petit personnage craignant la fin de son existence et une entité à tête de crâne (sans doute la Mort elle-même) discutant des apriori, des conceptions de la mort, du sujet-même de la peur et de la fascination qu'elle procure. L'immortalité serait une malédiction, c'est la finalité qui donne son sens aux choses, il ne faut pas craindre la mort car nous ne la vivrons en réalité jamais, … que des portes ouvertes pour quiconque se serait déjà questionner sur le sujet, mais tel les dialogues socratiques il est toujours bon de rendre concret les arguments en les imageant dans un dialogue, en représentant les tentatives de contrer la pensée. L'album n'est pas non plus révolutionnaire, cela reste un court récit de 22 pages assez simple et une pensée métaphysique mine de rien à peine effleurée, mais la lecture est loin d'être désagréable (même si le dessin de Trondheim reste ici très simpliste).
Jigorô - Recueil d'histoires courtes
Jigoro est le grand-père de Yawara, une autre série phare de Naoki Urasawa sur le judo dessinée dans les années 1990 - et qui n'est pas encore postée ici un scandale. On a différentes histoires assez drôles sur ce grand-père un peu fantasque et surtout mythomane sur des combats improbables qu'il aurait mené, notamment contre un ours. Je pensai que tout l'album portait là-dessus mais ce n'est qu'une moitié du livre. On a ensuite 2 autres histoires. La première, les gaillards de Genroku, se déroule vers 1700 et met en scène les aventures de 2 garçons sans le sou. Enfin une dernière histoire porte sur le monde du base-ball entremêlée à une comédie romantique entre une riche héritière et un jeune professeur. Belle qualité d'édition, quelques pages couleurs. Le format A5 est un peu plus grand qu'à l'habitude et justifie sans doute un prix élevé de 16 euros. Cela se lit bien mais rien de particulièrement remarquable.
Une Aventure des Brigades du Tigre
J'aurais aimé mettre une meilleure note, mais le problème est que cette BD se veut un "préquelle" d'un film qui est tellement meilleur... Non que la BD soit mauvaise et elle se lit plutôt agréablement. Le seul défaut majeur que je trouve au dessin de Delitte (plutôt élégant par ailleurs) est que tous les visages se ressemblent, et qu'il manque un peu d'ampleur. Mais sinon, le scénario de Nury et Dorison tient largement la route et pose des bases intéressantes, même si le film exploitera leurs conséquences de manière mille fois plus fouillée et intéressante. On retrouve néanmoins la rigueur qui caractérise toutes les oeuvres historiques de Nury, dont le film et sa future (fabuleuse) série télévisée Paris Police. Rien de très incontournable ici, mais un complément sympathique au film, qui apporte en outre un dossier historique captivant à la fin de l'album.
Sherlock Holmes contre Arsène Lupin
Les auteurs ont pris le temps de développer intrigue et personnages – en tout cas notre duo de héros, avec près de cent pages, très rythmées, multipliant les rebondissements. Regrouper ces deux personnages, la star anglaise des déductions et de l’arrestation des malfrats, et la star française des aigrefins narguant la maréchaussée, est à la fois surprenant et plein de potentiel. De fait, rapidement, Sherlock et Arsène sont tout autant opposés qu’alliés. Et l’essentiel de l’histoire est portée par leur rivalité dans une enquête commune, durant laquelle chacun des deux cherche à surpasser l’autre par ses déductions, ses réflexions, dans un ping-pong verbal incessant. C’est d’ailleurs un peu lassant et répétitif au bout d’un moment (trop bavard aussi), et l’intrigue elle-même passe au second plan derrière l’affrontement – dans lequel les deux semblent reconnaitre l’intelligence et la valeur de l’autre, leur complicité intellectuelle en fait. Cette intrigue et ce dessin plutôt dynamiques et agréable font oublier pas mal de facilités (qui culmine dans les dernières pages à Venise), et laissent entrevoir en fin d’album une suite. Je regrette juste que les deux personnages féminins, qui pourtant dament le pion à nos deux cerveaux, n’aient pas été davantage mis en avant et développés – alors que les premières pages semblaient leur promettre des rôles moins effacés.
La Chute de l'Ange
Un album court, muet, assez joli et poétique mais sur lequel je me retrouve à avoir finalement bien peu à dire. A vrai dire je n'ai pas vraiment réussi à bien rentrer dedans. Pas que le récit soit mauvais, mais je ne suis pas sûre de l'avoir compris ou d'avoir à minima accroché à ce qu'il proposait. Je me doute qu'il y a là une vision onirique, très probablement à propos de la relation des deux personnages que l'on découvre à la toute fin, sans doute même une histoire d'amour, mais pourtant je n'ai pas réussi à pleinement rentrer dedans. Pas mauvais mais sans doute pas vraiment pour moi. (Note réelle 2,5)
Splendeurs & misères du verbe
Quatre histoires courtes au dessin minimaliste mais jouant très habilement avec les codes de la mise en page pour nous proposer une narration on ne peut plus intéressante. En effet, ici il est question de verbe, de phrasé, et pourtant tout est muet. Les phylactères sont en réalité des images voire même les cases elles-mêmes. On joue de ce qui compte comme un dialogue ou non pour parler du dialogue lui-même. Et ce dialogue, quel est-il ? Eh bien ici il est question d'un gros lourd cherchant à tout prix à faire savoir à une personne féminine qu'il aimerait bien la voir nue, coucher avec elle, ou plus encore. Bref, que de verbes et de savoir-vivre mes ami-e-s. Chacune des histoires courtes sera donc une joute verbale imagée, représentant le marchandage de notre charrot de protagoniste et la pauvre âme cherchant par tous les moyens à échapper à ce gros lourd. Qu'il s'agisse de la représentation des insultes imagées influençant sur la réalité (comme pour imager l'impact des discours dégradant et déshumanisant), d'un jeu sur la projection d'un avenir sans le consentement des intéressé-e-s ou bien même sur le poid des paroles elles-mêmes, l'album propose de très bonnes idées pour ce qui est d'illustrer son sujet. Une lecture courte mais loin d'être oubliable.
Jean qui rit et Jean qui pleure
Le concept est simple mais l'exécution reste bien menée. En tout cas, ce contraste entre cet homme riche à qui tout réussit et cet homme pauvre enchaînant les déboires marche. L'aspect drôle (en tout cas en apparence), c'est le fait qu'à chaque double page chacun de ces deux personnages soit dans la même position que l'autre. On rit de leur similarité physique, tant dans l'apparence que dans les gestes, mais le sous-texte reste que ces deux hommes n'ont finalement aucune différence si ce n'est le statut social et les emmerdes qui y sont liées (ou pas, justement). La fin, suggérant un moment tragique, parvient à toucher par sa brutalité. Après, l'album n'est pas parfait non plus (il manque d'un je ne sais quoi à mes yeux), mais bon la lecture est agréable.