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Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série La Valse des Montagnes
La Valse des Montagnes

Passionnée d'accordéon depuis son enfance, Amandine est devenue une musicienne célèbre, mais elle ressent un vide, comme si ses concerts s'enchaînaient sans plus de magie. Invitée à jouer bénévolement dans un petit village de montagne, elle y trouvera peut-être l'occasion de redonner du sens à sa musique et à sa magie, au sens propre comme au figuré. C'est un joli conte intemporel. Une jeune musicienne arrive dans un village mystérieux, coupé du monde, où les habitants l'accueillent chaleureusement et lui font bien comprendre qu'ils comptent sur elle pour quelque chose en particulier mais sans en dire davantage. Comme souvent dans ce type de récits, une chape de mystère se cache derrière les sourires affables des villageois, tandis que l'héroïne se laisse doucement porter par l'atmosphère du lieu. Elle est happée par la beauté de la montagne, par la nature, par ce retour aux sources qui réveille les émotions de sa jeunesse et les origines de son amour pour la musique. Malgré l'évocation d'un mystérieux danger si elle échoue, il n'y a jamais de réelle impression d'antagonisme. C'est une histoire douce, à l'ambiance légèrement onirique, en harmonie avec ses personnages souriants et son graphisme tout en charme et fluidité. Lorsque la révélation survient sur la véritable raison du comportement des villageois, on constate le motif classique pan-européen de la cité perdue, qu’on retrouve de la Bretagne à la Baltique. Cela mène à une conclusion satisfaisante, mais un peu prévisible et sans réel approfondissement. Cela peut laisser une légère impression de frustration, mais ce n'est pas là l'essentiel de cette histoire en bande dessinée qui aborde plutôt la thématique du retour aux sources de son être et de son art, tout en offrant un agréable séjour dans la nature montagnarde.

25/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Junk
Junk

Un western qui sort des sentiers battus, intéressant, haletant & captivant. C'est globalement bien foutu, les dialogues et les personnages sont convaincants, on y croit et on s'immerge aisément dans ce qui va être une chasse au trésor. Le dessin de Brüno est particulier mais admirablement maitrisé et ne vous fiez pas à ses traits, ils n'empêchent nullement de retrouver les vices si caractéristiques de l'ouest. Il y a de la bagarre, des dépravés, des meurtres, du sang, de la misère, de la traîtrise, etc... Petit bémol, la fin. Il manque d'un twist, d'un dénouement, d'une surprise (cohérente) mais à la place rien de tel. Nous avons droit à un personnage mystère, qui agit aléatoirement pour conclure l'album… mais quelle frustration. C'est incompréhensible, comment peut-on pondre un si bon diptyque pour terminer sur une fin qui n'a aucun sens ? C'est comme si le scénariste avait volontairement décidé de maltraiter son lectorat, de le frustrer, de ne pas le satisfaire… une expérience dont je me serrai volontiers passé.

25/08/2025 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
Couverture de la série Albertine a disparu
Albertine a disparu

Moins séduite que mon prédécesseur mais c'est pas mal. Ce qui m'a plu, c'est le dessin avec des personnages bien campés aidés par des dialogues sympathiques. Les décors de la ruralité sont aussi bien décrits, depuis le beau patrimoine et sa belle église vide, les intérieurs désuets et les jardins abandonnés des mamies jusqu'à la France moche avec ses gendarmeries, ses petits commerces, ses ehpad et ses laboratoires d'analyse, ses intérieurs de bureaux ou de salles des fêtes, les clôtures de maisonnettes et les portails opaques... Bref tout cela est bien observé mais le scénario est un peu court. Le fils qui ne déclare pas la mort de sa mère et continue à lui apporter ses courses pendant des années... et meurt du covid. Pourquoi pas mais on voudrait un peu plus de grain à moudre, des liens entre ces personnages, une vieille histoire, je ne sais pas. Cela m'a semblé gratuit et n'a pas beaucoup résonné avec ce que je connais. L'histoire est racontée du point de vue du maire et on reste à l'extérieur, à fleur des articles du journal local. On n'a pas vraiment envie de connaître ce petit monde et finalement on n'en connaît rien que la surface. Le côté enquête policière n'est pas non plus poussé, on abandonne vite comme si tout cela était normal : on ne cherche pas vraiment à qui aurait pu profiter le crime s'il y en avait eu. On ne connait les tenants et aboutissants financiers que par des suppositions avinées au bistro. La disparition du corps ne trouve pas d'explication : Circulez, il n'y a rien à voir. L'idée de l'éditeur de le sortir en grand format avec une couverture grenue ne me semble pas adaptée, ça donne une sorte de grandiloquence inutile. Bref des qualités, mais l'album vire plutôt à mettre en valeur les difficultés du travail des maires ruraux qu'à nous tenir en haleine !

23/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Richard
Richard

Bien qu'il soit théoriquement possible de donner mon avis individuel sur chacun des cinq albums, je préfère donner mon avis sur la série dans sa totalité, les albums étant trop courts pour pleinement en parler sans se répéter toutes les trois lignes. Richard, ce sont les aventures d'un type un peu con, extrêmement chiant aussi, qui cherche continuellement la petite bête chez les gens. Il ne peut pas s'en empêcher : dès qu'il croise quelqu'un il faut qu'il le titille, qu'il l'emmerde, qu'il lui sorte toutes les âneries qui lui passent par la tête pour être sûr d'énerver les gens. Ce qui marche dans cette série, surtout, ce sont les dialogues, toujours vifs et amusants. "Richard au cimetière" et "Richard et les quasars" m'ont tout particulièrement fait rire avec leur montée progressive de l'énervement et la surenchère de phrases débiles. C'est très drôle ou a minima divertissant. Bon, un petit point a tout de même entaché ma lecture cependant, à savoir la simplification de la pensée et un raccourcis dans l'un des albums, "Richard et les enfants d'Abraham". Je ne sais pas si c'est parce qu'en ce moment-même le conflit israélo-palestinien et les atrocités de l'état d'Israël sont de nouveau sous le feu des projecteurs et comme jamais auparavant présent dans le débat publique, mais j'ai l'impression d'y trouver une formulation maladroite faisant un raccourcis entre juif et pro-Israël. Je m'explique : dans cet album Richard se fait alpaguer pour une association récoltant des signatures pour soutenir le peuple palestinien et faire cesser les massacres et, comme à son habitude, Richard agit comme un con et énerve progressivement la militante qui lui a adressé la parole. Que Richard disent des conneries, voire même des propos antisémites dans le cas présent, ça me parait cohérent avec le personnage tel qu'il nous a été présenté jusque là. Par contre, que la militante fasse à deux reprises le raccourcis de désigner comme juive toute personne cherchant à nuire à son action et parte du principe que tous-tes les juifs-ves sont de-facto en soutien à Israël ça me gène déjà un peu plus. Je ne dis pas que ce genre de raisonnement n'existe pas, dès lors qu'il y a un soulèvement pour dénoncer les pratiques barbares d'un groupe d'individus vous trouverez toujours des couillons pour rejoindre la lutte dans le simple but de taper sur les innocents qui auraient malheureusement des points communs avec elleux (fussent-ils même prétendus). Ce qui me gène c'est que si Richard dit des conneries antisémites et que la militante en dit aussi, sans distinction ni nuance, qu'en retire-t-on ? Bon, pour venir contredire tout ça l'album se termine par une personne juive venant justement dénoncer Israël et exprimer ouvertement son souhait de voir l'état en question disparaître, mais pourtant je garde tout de même un goût étrange dans la bouche. Vois-je le mal partout ? Est-ce que je cherche constamment la petite bête ? Peut-être. Je ne sais pas. En tout cas ça m'a parasité la lecture du reste de la mini-série. Je laisse cet album de côté dans la considération de cette série, je ne sais toujours pas quoi en penser et il est indéniable que les concerné-e-s et les personnes mieux informé-e-s que moi en sauront bien plus sur la question. Cet album mis à part la série est très divertissante et même amusante.

23/08/2025 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Une issue
Une issue

Une description juste d'un épisode très incofortable de la vie : tomber enceinte et ne pas se sentir en situation de mener ce potentiel enfant à terme. Avec une particularité : cela se passe en Pologne dans un pays très religieux où l'avortement est une intervention médicale très rare, aux mains d'une phallocratie catholique. Aucune précision ou réflexion n'est donnée sur qui est le partenaire sexuel. Là n'est pas le sujet de l'album. Rien de psychologique. Le titre est en ce sens tout-à-fait bien choisi. Le but est de trouver une issue, et d'abord quelqu'un à qui en parler. Le flou de la succession des démarches à accomplir est d'autant plus perturbant dans la solitude. Magda est institutrice dans une école Montessori mais cela ne l'aide en rien ! L'autrice vient de Jérusalem et habite au Pays-Bas. Une issue est sa première BD traduite en français. Le dessin des personnages ressemble un peu à celui de Davodeau avec une couleur plus audacieuse : les traits peuvent être colorés et l'aquarelle plutôt proche de Barru (vive et un peu baveuse !) La mise en page et le jeu des cases sont variés et adaptés au propos. C'est une BD à mettre dans toutes les bibliothèques, elle ne s'appuie pas sur un discours militant pendant le parcours de Magda qui reste très factuel. Le rôle des enfants donne à l'histoire un humour appréciable et contextualise aussi très bien les contradictions qui traversent la vie des femmes. Seules les dernières pages mettent en scène les manifestations pour l'avortement qui ont eu lieu en Pologne pendant la pandémie de Covid. Une double-page en fin de publication présente l'association danoise ANA qui a permis à 125000 personnes d'avorter à ce jour dont 90% venaient de Pologne. Je ne mets pas 4 étoiles parce que ce point de vue qui occulte les raisons d'avorter est très juste d'un point de vue politique, mais du point de vue de la narration, cela reste un manque.

23/08/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Eilin du fond de l'eau (Naïade)
Eilin du fond de l'eau (Naïade)

Initialement publiée comme une histoire de 62 pages chez Makaka Éditions sous le titre Naïade, cette œuvre a ensuite été complétée par deux grands chapitres se déroulant dix ans plus tard, pour atteindre 208 pages dans la réédition augmentée chez Aventuriers d'ailleurs. L'histoire de Naïade reprend un schéma classique des contes et légendes : la rencontre entre un jeune aventurier et une mystérieuse femme magique au cœur de la forêt, et l'amour complexe qui naît lorsque le monde féérique croise celui, plus cruel, des humains. L'ambiance des légendes d'Europe de l'Est se ressent à travers plusieurs éléments : le héros, meneur rusé d'un duo d'aventuriers, la belle qui est une sorcière de l'eau capable de se transformer en loutre, et surtout l'opposition entre inventions humaines et ordre naturel et magique. J'avais déjà noté cette thématique de l'industrie contre la nature dans Au cœur des terres ensorcelées de la même scénariste. Avec ces deux premiers chapitres, on obtient un récit complet, joliment dessiné, qui repose sur une base certes classique du conte de fées mais solide et satisfaisante. Seule la fin, un peu abrupte et convenue, pouvait décevoir. C'est sans doute pour cette raison que, quelques années plus tard, les mêmes autrices ont proposé deux chapitres supplémentaires, encore plus longs. Se déroulant dix ans après, ils reprennent les mêmes personnages et les développent davantage. Le récit prend alors une ampleur nouvelle, intégrant de nombreux éléments issus des légendes slaves, comme L'Oiseau de feu, ainsi que des références croisées déjà entrevues dans Au cœur des terres ensorcelées. Les enfants adolescents des héros jouent un rôle central, ce qui modernise le ton et transforme le conte classique en aventure de fantasy nourrie par les mythes traditionnels. Mais cette évolution s'accompagne d'une rupture, à la fois narrative et graphique. Si ce sont a priori les mêmes dessinatrices, le style change : moins solennel, plus souple, avec des couleurs plus vives. La technique reste présente, mais la mise en scène devient plus confuse, parfois trop échevelée, et certaines séquences sont difficiles à suivre. Le rythme narratif se fait haché et les intentions des personnages paraissent moins claires. Le charme des deux premiers chapitres se dilue ainsi un peu dans les suivants. J'ai néanmoins apprécié cette plongée dans l'imaginaire des légendes slaves, pour un récit dense et ambitieux qui dépasse les codes du conte classique et propose une aventure plus moderne et fouillée, portée par un dessin très agréable et énergique.

23/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Là où gisait le corps
Là où gisait le corps

Une nouvelle collaboration du duo Brubaker/Phillips (trio d’ailleurs avec le fils Phillips à la colorisation), les auteurs sont rodés, fonctionnent bien ensemble, et ont l’habitude d’installer ambiance et personnages dans un univers polar. Même si ici c’est un peu plus original dans la construction du récit – et plutôt décevant me concernant d’ailleurs. C’est une sorte de récit choral, centré autour d’un quartier et d’une dizaine de personnages. Chacun nous livre à tour de rôle sa vision, parlant de lui avant, pendant et après les « événements » ayant amené au « cadavre » gisant sur le sol (donnant le titre et occupant la couverture). L’intrigue se déroule durant les années 1980, plutôt bien retranscrites, et Brubaker parvient à donner de la profondeur à la plupart des protagonistes (à part la commère, qui au final se révèle transparente). Au fil des chapitres, les relations unissant les personnages sont précisées, chacun ayant un petit quelque chose dans sa personnalité ou son histoire d’intriguant (à part le docteur Melville, lui aussi en retrait dans le récit). La construction titille la curiosité, mais si je suis sorti quelque peu déçu de cette lecture, c’est que le côté polar n’est finalement pas très important. Les précédentes collaborations des auteurs, le titre et la couverture faisaient quand même penser à autre chose. Brubaker en joue d’ailleurs en présentant à la fin la clé de l’énigme, prenant à partie la curiosité et l’éventuelle frustration du lecteur. Mais du coup, je me suis dit « tout ça pour ça ? ». Le dessin de Phillips et la colorisation du fiston sont habituels pour eux, du travail efficace et lisible. Et l’album se laisse lire sans problème. Mais j’en attendais sans doute autre chose et du coup j’en suis sorti un peu sur ma faim.

23/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Boche
Le Boche

Je poste mon avis après lecture du premier cycle de cinq tomes. Un cycle que j’ai fini sans trop d’enthousiasme, tant cela s’étirait (et le cinquième album à la frontière suisse est vraiment celui qui se traine le plus. Il était temps de conclure. J’avais emprunté les albums suivants, mais je m’arrête là. D’autant plus que visuellement, avec le changement de colorisation le rendu n’est plus du tout le même (changement accentué avec un nouveau dessinateur au tome suivant). Et le passage dès la fin du tome 6 en Asie change aussi la nature et l’unité de l’intrigue. Le dessin des Stalner, un peu brouillon et inégal au départ, s’améliore au fil des tomes, gagne en précision. Mais il est globalement agréable. Je regrette juste un personnage (Garcin-Lacour) trop ressemblant au héros, ce qui rend la lecture de certaines cases – du moins dans les premiers tomes, ça s’améliore par la suite – légèrement pénible. En tout cas la période des années 1940 est bien restituée (décors et vêtements). Tout tourne donc autour d’un héros, Claus, surnommé « Le Boche » (il est alsacien), dans une période on ne peut plus trouble (déroute, exode puis occupation). Il nous sert de fil rouge. Toujours en fuite, il croise résistants, collaborateurs, marché noir, échappant de peu pas mal de fois au désastre. Si la narration est dynamique, Bardet use quand même de pas mal de facilités pour que Claus s’en tire à chaque fois. Et dans le maelstrom qu’est la France à l’époque, c’est quand même incroyable que tous les personnage secondaires – y compris un gamin, Léo – se retrouve sur la trajectoire de notre héros, où qu’il soit ! Un héros qui multiplie les conquêtes féminines – parfois plusieurs en même temps, Marie par exemple étant relativement tolérante et partageuse dans ce domaine ! Bref, une série classique sur la période de l’occupation, un dessin un peu daté mais intéressant, mais une intrigue trop étirée et manquant quand même de personnages plus forts et/ou crédibles pour captiver davantage (comme dans Le Vol du Corbeau ou Il était une fois en France par exemple). Note réelle 2,5/5.

23/08/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Silence sur le quai
Silence sur le quai

Une BD qui invite au voyage, à la contemplation. Un voyage en train sur l'une des plus belles lignes ferroviaires d'Europe : la ligue de Béziers à Neussargues longue de 277 kms. C'est sur ce parcours que se trouve le magnifique viaduc de Garabit qui enjambe les gorges de la Truyère. Un ouvrage métallique réalisé par Gustave Eiffel. Un voyage qui commence mal puisque la ligne est fermée pour cause de travaux pour plusieurs mois. On parle même d'une fermeture définitive. Cela n'empêche pas Alain Bujak de faire le trajet en automobile en longeant la ligne de chemin de fer et d'y faire des rencontres : maires, associations, cheminots... Des gens qui se battent pour garder le train sur leurs communes. Un besoin essentiel pour ce territoire rural. Une lecture instructive qui fait un petit cours d'histoire sur la ligne en question et sur la SNCF, de sa création en 1938 à son changement de statut en 1983 (EPIC) qui va l'amener progressivement à mettre de côté son rôle de service public (avec l'accord de nos politiques) pour ne voir que la rentabilité. On va aussi y rencontrer un ancien ministre des transports : Jean-Claude Gayssot, un enfant du pays. Une BD qui questionne sur la société que l'on souhaite transmettre à nos enfants et les combats qui en découlent, dommage qu'elle ne développe pas davantage le sujet. On finira en fin d'album par faire ce trajet en train Le dessin n'est pas sans défauts, quelques problèmes de proportions et de perspectives. Un trait fébrile par moment. Mais il dégage une ambiance surannée qui convient très bien à ce documentaire. Je dois souligner le soin apporté aux détails, la locomotive BB 9424, sur la seconde image de la galerie faisait bien la liaison entre Béziers et Neussargues. Une lecture agréable pour le cheminot que je suis.

22/08/2025 (modifier)
Par Yann135
Note: 3/5
Couverture de la série Ombres
Ombres

Je vous le dis d’emblée, le graphisme de Lucien Rollin … j’adore. Je me suis donc procuré l’intégrale d’Ombres sans me préoccuper des avis sur cette série. J’aurais dû car au final c’est une petite déception ! Dès les premières planches je retrouve le trait élégant et précis de mon Lulu. Mes petites pupilles se dilatent de plaisir. Nous sommes à St Malo. Les décors sont détaillés avec des jeux d’ombre et de lumière maîtrisés, et les personnages sont expressifs. Chaque case est soignée, et on sent une recherche esthétique qui force l’admiration. Pour les amateurs de dessin réaliste et atmosphérique, cette série a de quoi séduire mais il y a un mais ! un gros mais d’ailleurs ! Le beau dessin de Lucien ne suffit pas à porter cette série. Si le visuel captive, l’histoire, elle, peine à convaincre. Le scénario de Jean Dufaux, volontairement mystérieux, bascule parfois dans la confusion. Les ellipses narratives sont nombreuses, et les transitions entre les scènes manquent souvent de fluidité. Je me suis surpris à relire certaines pages, cherchant en vain le fil conducteur ou la logique des enchaînements. Les personnages, bien que stylisés avec brio, restent parfois énigmatiques au mauvais sens du terme : leurs motivations sont floues, leurs arcs narratifs peu développés. J’avoue avoir été frustré car je cherchais une intrigue solide qui tienne la route. Ce n’est pas le cas. Certains passages brillent par leur originalité, notamment les séquences oniriques ou les moments où le dessin et le récit semblent fusionner. Mais ces fulgurances sont trop rares pour compenser les longueurs. Le rythme est inégal, alternant entre des phases captivantes et des moments où l’on se sent perdu. J’ai eu du mal dans la lecture de cette série. Pas possible de lire tout d’une traite et j’ai par moment eu envie de fermer l’album définitivement. Pour résumer, visuellement c’est bien mais le scénario est trop nébuleux. Pour le dessin 4 étoiles – pour l histoire 1,5 étoile. Nous sommes à la limite de la correctionnelle !

22/08/2025 (modifier)