Les derniers avis (48018 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Une insatiable envie de douceur - Enquête sur le sucre
Une insatiable envie de douceur - Enquête sur le sucre

Une insatiable envie de douceur est une BD documentaire consacrée au sucre : son histoire dans la civilisation humaine, ses effets sur le corps et la santé, et sa place dans nos sociétés actuelles. Réalisée par Fiammetta Ghedini, chercheuse et dessinatrice, elle met en scène son propre parcours de recherche et ses voyages pour approfondir le sujet. C'est un thème intéressant. À l'image d'un album comme Cigarettes - Le Dossier sans filtre, on y apprend de nombreux éléments instructifs : l'introduction relativement récente du sucre dans notre consommation quotidienne à l'échelle de l'Histoire, ses effets sur le corps humain comparables à ceux d'une drogue, son impact sur la civilisation humaine et son omniprésence actuelle. Et comme pour le tabac, on retrouve le poids des lobbys qui l'imposent au monde tout en étouffant les études sur ses effets nocifs. L'autrice rencontre ainsi des scientifiques et des médecins, se rend dans une région de production de betteraves et visite une usine sucrière, ou encore voyage à Saint-Domingue pour observer la culture et l'exploitation de la canne à sucre. Elle aborde donc de multiples facettes du sujet, toutes très instructives. Cependant, l'ensemble souffre d'un manque de structure et de maîtrise narrative. Le dessin, bien que fonctionnel, reste faible techniquement et peu engageant, tandis que le lettrage très manuscrit complique parfois la lecture. La mise en scène et la succession des chapitres paraissent improvisées, se contentant de suivre le cheminement de l'autrice sans véritable effort de construction ni de clarté dans le message. Elle insiste par ailleurs trop sur sa propre mise en scène, multipliant les passages anecdotiques et autobiographiques qui parasitent le documentaire et donnent une impression d'ego envahissant. Le même problème se retrouve dans la présentation de certaines personnes interrogées : elle ajoute des détails inutiles sur leurs origines ou leur parcours, qui n'apportent rien à la compréhension du sujet. On a l'impression que l'autrice hésite entre réaliser un roman graphique et livrer un véritable documentaire. Rien de cela n'est rédhibitoire, mais cela brouille le propos et rend la lecture moins fluide. Les informations essentielles sont bien présentes, mais elles se trouvent diluées dans un excès de mise en scène qui alourdit l'ensemble. Au final, une BD riche en informations mais affaiblie par une narration trop éclatée, qui laisse un goût à la fois instructif et brouillon.

02/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Bienvenue à Pandemonia
Bienvenue à Pandemonia

J’aime bien ce que nous propose ces deux auteurs argentins d’habitude, c’est donc avec plaisir et envie que je me suis plongé dans cet album. Au final, la lecture a été très plaisante, mais elle laisse un petit goût d’inachevé. D’abord parce que, comme Ro, j’aurais très bien vu le récit se poursuivre, pour voir comment notre bonimenteur aux airs de télévangéliste allait, grâce à son bagout et ses techniques managériales offensives, modifier le fonctionnement des enfers, ici présentés comme un monde parallèle, régi par les lois capitalistes. Autre frustration, au vu des premières pages, et de la personnalité clivante du héros – avec son sourire carnassier et forcé que l’on a envie de claquer (en tout cas pour moi c’est une tête à claque) – je m’imaginais une histoire plus caustique, où l’humour noir corrosif ferait davantage d’étincelles. Mais bon, si j’en attendais un peu plus – ou autre chose, je ne sais pas – c’est quand même une lecture très sympathique. Il est amusant de voir l’esprit capitaliste dominer les enfers, l’intrigue pouvant aussi se lire comme une transposition de certaines luttes sociales. Et puis, malgré ce que j’ai écrit plus haut, il y a quand même de l’humour – dans certaines réparties et le comportement du héros, mais aussi dans la description des différentes « formules » proposées aux condamnés aux enfers. Le dessin d’Ippoliti est lui aussi plaisant et fluide, même si la colorisation informatique lisse trop les détails et donne un rendu un peu trop artificiel. Une lecture recommandée en tout cas.

02/10/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Paradoxe de l'abondance
Le Paradoxe de l'abondance

Deuxième album documentaire signé par Hugo Clément et Vincent Ravalec, et illustré par Dominique Mermoux après Le Théorème du vaquita, cette BD aborde cette fois l'urgence écologique à travers le prisme de la surexploitation agricole et de l'érosion des sols. Structurée en courts chapitres, elle alterne enquêtes de terrain, témoignages et exposés documentaires. Le dessin, coloré et efficace, crée une ambiance visuelle engageante, même s'il sert souvent davantage de support illustratif que de véritable récit en bande dessinée. C'est un travail documentaire utile et d'intérêt public, mais fragilisé par plusieurs faiblesses : un ton manichéen, des généralisations rapides, des conclusions hâtives et un manque de nuances. La structure en chapitres se révèle aussi un peu confuse, avec une construction pas toujours claire et quelques redites. L'ouvrage privilégie parfois le spectaculaire et l'émotionnel au détriment de la cohérence et de la profondeur de l'analyse. Certains sujets sont abordés trop superficiellement, là où j'avais trouvé des analyses bien plus abouties et agréables à lire dans des ouvrages comme Sous Terre ou Algues vertes - L'Histoire interdite. Quelques passages tombent aussi dans l'excès documentaire, accumulant données et chiffres sans réelle mise en scène, ce qui les rend un peu indigestes, voire laborieux à parcourir. Il s'attarde aussi étrangement sur des sujets qui paraissent moins cruciaux comme ces nombreuses pages sur le choix de vaches spécifiques pour obtenir un bon fromage de terroir. Et à plusieurs moments, dont notamment la conclusion, on a l'impression de lire un tract politique au ton simpliste et univoque. En définitive, c'est une lecture imparfaite mais stimulante, qui suscite à la fois intérêt et agacement. Si l'ouvrage prêche souvent des convaincus dont je fais partie, il peut aussi irriter par le ton légèrement condescendant de sa narration. Il a toutefois le mérite de vulgariser des enjeux essentiels et de sensibiliser un large public, à condition de l'aborder avec un regard critique.

02/10/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Habemus Bastard
Habemus Bastard

Je découvre Jacky Schwartzmann avec cette série et je ne sais pas trop quoi penser. L'humour fonctionne bien et on ne s'ennuie pas, mais en même temps le scénario n'est pas des plus originaux et il est un peu trop léger. Le plus gros défaut selon moi est qu'il y a un peu trop de facilités dans le scénario. Je comprends que cette série a un côté satirique et que c'est pour rire que notre bandit se fait facilement passer pour un prêtre, mais cela m'a semblé trop gros et peu crédible. Il y a aussi d'autres moments où je trouvais que ça devenait un peu trop gros pour que j'accepte tout ce qui arrive au personnage principal sans me poser des questions. Sinon, j'ai bien aimé le dessin qui est dynamique et expressif comme je l'aime. Sylvain Vallée continue d'être une valeur sûre lorsqu'il s'agit d'un dessin réaliste de qualité.

01/10/2025 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
Couverture de la série Tough - L'Héritier du dragon
Tough - L'Héritier du dragon

Je ne connaissais pas la série mère (Tough), mais cela n'a pas l'air d'être dérangeant pour attaquer ce nouveau cycle avec un nouveau personnage : Ryusei. Mais par contre on reste dans la baston. BAM ! Car oui, ça envoie de la mornifle et du steak de phalanges ! Ryusei qui se pensait invincible, va tomber sur (beaucoup) plus fort que lui en enquêtant sur son père qu'il aimerait bien retrouver. L'occasion d'apprendre une nouvelle technique martiale auprès d'un nouveau mentor, le frère de son père. Bon, ba oui, on est dans le manga bien bourrin, mais qui donne dans le bien fait. Le dessin est plutôt soigné et les séquences de combat bien rendues. Après, faut aimer, moi c'est pas plus que ça ma came, même si ça fait le taff.

01/10/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Avaler la lune
Avaler la lune

tome 2 : la forêt Changement de décor pour le second épisode de ce triptyque de SF atypique : désormais, la quasi-totalité du récit se déroule sur la surface lunaire, dans la forêt artificielle édifiée par Aleksander, l’ingénieur controversé de l’équipe, le but étant de préserver la vie sur Terre menacée d’extinction en produisant suffisamment d’énergie pour alimenter des dépollueurs. Ce deuxième volet d’« Avaler la Lune » permet aux auteurs de développer leur univers singulier, avec une profusion d’éléments scénaristiques innovants et de trouvailles graphiques. Nous avions déjà fait connaissance l’exotérus dans le tome 1, cette drôle de machine qui permet de se déplacer très facilement dans un environnement hostile tout en restant à l’abri dans un aquarium. Cette fois, c’est dans cette fameuse forêt lunaire que les personnages vont évoluer, une forêt capable de se développer très vite grâce à une « super plante » modifiée à partir de corail, d’algues et de lichen. Les humains qui n’ont vécu que sur la Lune sont quant à eux très différents de l’espèce terrestre. Ce sont littéralement des mutants, des géants aux membres surdimensionnés dont le visage est envahi partiellement par le corail dont ils se nourrissent… La coutume veut que quand ils sentent l’heure de leur mort approcher, ils « se plantent » dans la terre pour entamer une seconde vie en fusionnant avec le « végétal » lunaire, favorisant ainsi l’érection des dômes protecteurs… Visuellement, c’est assez bluffant. Lucie Castel a créé un vocabulaire visuel en s’appuyant sur la beauté poétique des coraux pour laisser libre cours à son imagination et créer sa jungle sélénite. On reste admiratif devant cette infinité de formes associées à des couleurs recherchées, que seuls permettent les outils numériques, pour un résultat très moderne, tout à fait étonnant. Léger bémol à cela, la lisibilité du récit souffre de quelques inconvénients liés à un trait un rien minimaliste : des tonalités parfois un peu sombres qui maltraitent l’œil pour distinguer certains détails, des visages un peu sommaires qui compliquent parfois la reconnaissance des personnages, et un découpage des scènes d’action pas toujours très fluide. Quant au scénario, s’il reste cohérent, il aurait peut-être mérité d’être élagué. Certaines digressions et dialogues n’apportent pas grand-chose à l’histoire, à moins d’accepter l’adjonction d’une dose de psychologie (cf. les rapports tendus entre Agafia et sa mère Paloma) dans ce récit d’aventure sur fond de catastrophe écologique. Malgré tout, Grégory Jarry et Robin Cousin ont su insuffler suffisamment de tension dans la narration pour nous donner envie de découvrir le dernier volet, prévue l’an prochain, ce qui permettra de se faire une idée définitive. tome 1 : l'ascenseur Premier volet d’une trilogie de science-fiction, cette bande dessinée constitue une bonne surprise. Très en phase avec notre réalité terrestre actuelle, elle a pour thème central l’extinction de la vie sur notre planète bleue. A l’heure où une poignée de milliardaires à la tête de multinationales sont en train de s’accaparer les ressources et décider du sort de l’humanité, sans concertation et sans égard pour les populations, le sujet du livre, qui évoque cette question, est donc plus que sérieux. Pour concevoir ce récit, Grégory Jarry s’est inspiré notamment d’un projet évoqué à maintes reprises par les plus rêveurs des scientifiques : un ascenseur spatial entre la Terre et la Lune. Un projet fou repris par la NASA mais dont on ne sait vraiment s’il verra le jour ni sous quelle forme. Quant aux circonstances de sa construction dans le récit, elles étaient liées au projet dément de provoquer l’effondrement de la vie terrestre, prix à payer pour implanter un puissant générateur d’énergie propre et infinie sur la surface lunaire. C’est ainsi que l’on va suivre la jeune Agafia dans sa mission consistant à terminer ce que son père, décédé accidentellement, avait entrepris : rejoindre la Lune à l’aide de l’ascenseur spatial. Seule sur une terre rongée par les pluies acides, elle communique avec sa mère immergée dans un plasma qui la maintient en vie depuis 500 ans, et on va la voir se déplacer dans un exotérus, un drôle d’engin insectoïde. C'est dans celui-ci qu'elle a retrouvé la dépouille de son père et qu'elle utilise désormais pour sa mission. Quelque peu complexe, le scénario est toutefois intrigant, oscillant à coup de flashbacks entre deux temporalités différentes, ce qui ne fera que renforcer le mystère : mais pour quelle raison les instigateurs du projet (à l’exception de la mère d’Agafia) semblent-ils quasiment tous avoir disparu dans des conditions obscures ? Jarry a développé un univers cohérent en extrapolant les technologies actuelles, avec des personnages bien structurés, même si ce tome ne permet pas d’être encore totalement familiarisé avec eux. Le trait nerveux et minimaliste de Lucie Castel, plaisant par son côté peu académique, est rehaussé par le travail sur la couleur de Robin Cousin. Les choix chromatiques permettent de poser des ambiances variées. Plus sombres, un rien fluo ou désaturées selon les passages, les tonalités suggèrent une atmosphère artificielle voire menaçante dans ce contexte où la biodiversité a totalement disparu de la planète. Pour se faire une idée définitive, il faudra sans doute attendre de découvrir la suite (le tome 2 doit paraître fin août), mais force est de reconnaître que les auteurs sont parvenus à nous mettre en appétit et à susciter notre curiosité avec ce premier tome.

12/07/2025 (MAJ le 30/09/2025) (modifier)
Couverture de la série Le Rêve du papillon
Le Rêve du papillon

Une série tout public, qui plaira surtout à un jeune lectorat, ou à des adolescents je pense. Il y a dans l’histoire et dans le dessin des choses qui font penser à Miyazaki (l’aspect onirique, un air de manga pour certains visages, l’héroïne Tutu en tête, le chat canalisant l’héroïne), mais j’ai aussi songé au beau film de Prévert et Grimaud « Le roi et l’oiseau ». Ce qui renvoie à un jeune lectorat, c’est aussi le fait que la plupart des situations dangereuses, tous les aspects de la dictature du mystérieux empereur sont le plus souvent désamorcés par les dialogues (parfois un peu gentillets – sans tomber dans la guimauve non plus) ou par une retombée de tension brutale. La conclusion du quatrième tome est à cet égard symbolique, puisque les happy end s’enchaînent, alors que Tutu mène une révolution là encore dans une relative douceur. L’intrigue, certains décors (les usines et l’exploitation des hamsters), certains personnages (les lapins espions par exemple) permettent d’intéresser les lecteurs sur la durée, alors même qu’il y a quand même des longueurs (dans le troisième tome en particulier). Inégal, des longueurs, mais une série que certains jeunes lecteurs peuvent tout à fait bien aimer. En ce qui me concerne, c’est sympathique, mais sans plus.

30/09/2025 (modifier)
Couverture de la série FVZA
FVZA

Tiens, amusant, moi qui a priori ne suis pas un gros fan des histoires de zombies ou de vampires, voilà que j’ai trouvé globalement agréable cette série, qui mélange les deux thématiques. Déjà le dessin est plutôt sympathique, plaisant et fluide. Bien meilleur dans son rendu en tout cas que le tout venant du comics moderne. Et la colorisation est elle aussi réussi, malgré les légers changements de casting dans ces domaines. L’intrigue est un chouia en deçà du dessin, mais elle se laisse lire. Assez vite d’ailleurs, car il n’y a pas beaucoup de texte, et l’histoire n’est pas non plus trop fouillée. Mais c’est dynamique, et les révélations successives autour de la famille du héros, vétéran de la lutte contre les vampires et zombies, permettent de ne pas s’ennuyer.

30/09/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série Mi-Mouche
Mi-Mouche

Jolie BD jeunesse osant affronter de face les sujets féministes du moment, rejoignant en cela le contingent des titres de 2025 (adultes pour l'essentiel : "Notre affaire", "Les Yeux d'Alex", Des filles normales, Rouge signal, etc.) dressant le paysage forcément torturé de l'actuelle condition des femmes en France et dans le monde. Les thématiques sensibles sont nombreuses ici (deuil de la sœur jumelle, handicap, adolescence et quête de soi, difficulté à assumer les espoirs et projections des parents sur leurs enfants, harcèlement scolaire, enfermement genré des corps dans des représentations stéréotypées, etc.) et, malheureusement pour le moment, il semble que la scénariste Véro Cazot ne parvienne à assembler tout cela subtilement. A titre personnel, je regrette notamment le recours, façon Ernest & Rebecca, au dialogue avec l'amie imaginaire (ici, l'ombre de l'héroïne, assimilable à son inconscient) : une fausse bonne idée focalisant l'attention et structurant l'évolution du récit. Les prochains tomes parviendront peut-être à repositionner sur le devant les importantes thématiques en l'état davantage évoquées que traitées. Côté illustrations par contre, c'est du tout bon ! J'aime beaucoup le style de Carole Maurel : ses couleurs contrastées susceptibles par un jeu d'ombre d'exclure un pan de visage, son trait dynamique et appuyé créant un mouvement incroyable évoquant sur ce point l'immense Franquin (si si !), ses cadrages et décadrages à la Vanyda rendant expressif le moindre regard ou dessin de bouche. Style encore perfectible mais déjà remarquable, moderne, sympathique de rondeur ! En espérant par contre, que les éditeurs ne la poussent pas vers l'épure (des décors de plus en plus fréquemment effacés, des plans de plus en plus rapprochés), qui la rendrait "seinen-compatible" mais dépersonnaliserait indiscutablement son style.

30/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Frontier
Frontier

Bon, commençons par le positif : j’ai adoré le dessin. Pas du tout surpris par Singelin que j’avais découvert sur PTSD, c’est du même acabit avec énormément plus de pages. Ça foisonne de détails et de minutie, c’est coloré, c’est kawaï, bref le gars a un style bien à lui reconnaissable qui me plaît à chaque fois beaucoup. Après sur le fond qu’est-ce que je peux en dire ? (…) C’est bien les histoires pétris de bons sentiments, ça me touche autant que ça me fait lever les yeux au ciel. Les messages positifs, l’entraide, l’humanité, le progressisme, tout ça c’est bien, j’y souscris en partie, mais c’est trop souvent traité sur un ton mièvre qui à la longue a fini par me perdre. « Gnagnagna les méchantes corporations capitalistes qui font rien qu’exploiter la misère humaine et les ressources de la planète », qu’est-ce que j’en ai marre de lire cette marotte dans la SF, j’vous jure, ok Jean-Michel Jenfoncedesportesouvertes, on a compris t’es de gauche. Les terres rares, les ressources premières, ce qui fait marcher ton téléphone Apple, ta télé 4k et tout ce qui fait qu’aujourd’hui tu ne vis pas dans une cabane en torchis au fond des bois, toutes ces choses ça pousse par terre, suffit de se baisser pour les ramasser. Les grandes entreprises, les entrepreneurs, ce sont des créateurs de richesse (et je parle pas que de pognon, d’ailleurs où est le mal à générer du profit ?), ils font bouger la science, font évoluer les infrastructures, améliorent par la recherche la vie des gens. Ok c’est pas tout blanc ni tout noir mais dans Frontier c’est pour le coup très manichéen. Non parce que dans la dernière partie, lorsque nos personnages débarquent sur la station utopique où tout le monde il est gentil, tout le monde il s’entraide, on plante des arbres et y a plus d’argent (on se demande comment tout cela tient debout en vrai), bah ta ZAD en vrai elle peut pas fonctionner. Parce que c’est pareil hein, une ZAD c’est 10 gusses qui font tenir la zone en se bougeant le cul pour 90 autres qui en branlent pas une. Mais bon… c’est mignon tout plein hein, ici chacun trouve sa place naturellement, les réfugiés sont tous des diplômés en botanique ou ingénierie spatiale, c’est formidable. Après, et sans lister, y a plein de trucs dans le scénario que je trouve pas si bien fichu que ça, par exemple quand Alex, Ji-Soo et Camina se font repérer et tirer dessus sans sommation parce qu’on pense que ce sont des espions à cause du logo Energy Solution qu’ils portent : c’est complètement con comme réflexion. Si t’es un espion pour telle société, tu vas pas te balader avec une énorme pancarte dans le dos disant « JE BOSSE POUR ENERGY SOLUTION ». Bon, ça fait partie des quelques raccourcis un peu bas du front que j’ai relevés. On dira que je chipote… Mais sinon, pour terminer quand même sur une note positive, cela demeure néanmoins une aventure spatiale prenante à suivre, avec de l’action, du dépaysement. Dommage qu’on y ajoute les sempiternelles luttes niaiseuses socialo-écologico-progressistes.

30/09/2025 (modifier)