Décidément, cela semble être une mode ces dernières années, un auteur qui raconte une opération médicale qu'il a subit.
L'album m'a attiré parce que j'ai vu le nom de Keramidas et que j'aime bien son dessin dynamique. De ce côté-là je n'ai pas été déçu parce que le résultat est encore une fois très bon. J'aime aussi les couleurs qu'il utilise. On voit qu'il a travaillé dans l'animation parce qu'on dirait vraiment un dessin animé mis en papier.
Quant au scénario, il y a les forces et les faiblesses de ce genre d'autobiographie. Il y a des passages intéressants, mais à force de lire de l'autobio qui se passe dans le milieu médical, je commence à voir les mêmes éléments et cela devient blasant, mais il faut dire que la vie après une opération grave se ressemble (passer plusieurs jours/semaines à l'hôpital, visite de la famille et des proches, les séquelles sur le corps....). C'est aussi un récit un peu trop autocentré par moment qui donne l'impression que l'auteur produit une BD pour lui tout seul ou à la limite pour ceux qui ont eu le même problème que lui. Tant mieux si faire une BD sur son expérience aide l'auteur, mais cela ne veut pas dire que je vais trouver cela automatique passionnant à lire.
Cela reste sympathique à lire, mais ce n'est pas un indispensable.
Une belle arnaque cette série, je la suis depuis de (trop) nombreuses années sans déplaisir mais sans non plus en être un adepte inconditionnel.
Disons que j’ai toujours vu ses (gros) défauts et faiblesses, principalement scénaristique, mais que grâce aux dessins (et à mon cerveau reptilien) ça passe.
Froideval n’est pas un très bon scénariste (de bd du moins) mais il sait créer un univers. Les chroniques, c’est sympa à parcourir mais ça aurait mérité d’être bien plus concis et structuré. La première époque se traîne tellement que c’est abusé !! la suite est un peu plus cohérente mais tout aussi dispensable.
La partie graphique, pour peu que l’on aime ce style, rattrape l’intérêt. Déjà toutes les couvertures envoient du lourd. L’intérieur sera confié à plusieurs dessinateurs au fil des parutions, on aura ses préférences mais ils partagent tous une charte « grandiloquente » pour leurs planches, pas avare en détails ni en double pages. Il faut aimer mais il y a du boulot.
Ce n’est pas de la haute H-F, ça s’avère même plutôt cliché à bien des endroits, comme l’humour qui fait preuve de bien peu de subtilité. Bref je descends et je ne conseille pas mais il existe tout de même un petit plaisir coupable à suivre ces aventures.
Cigish, à la base, c'était le blog BD où l'autrice racontait sa propre vie depuis le moment où elle avait décidé , la trentaine bien passée, de changer sa vie en incarnant au jour le jour le rôle de son personnage préféré de jeux de rôles : le nain maléfique Cigish. Cela consiste donc à devenir ouvertement méchante, ou du moins à faire de son mieux pour l'être ou l'apparaitre, comme une manière d'exorciser le mal-être de sa vie précédente où elle ne se sentait pas à sa place. Et comme elle se livre en même temps sur son blog, son entourage apprend rapidement qu'elle joue ou qu'elle est ce fameux Cigish et appréhende cela de différentes manières.
L'idée de départ est particulièrement originale. Ancien roliste moi-même, j'ai apprécié le concept et j'étais très curieux de voir où il allait mener l'autrice. Autour de son "jeu de rôle pour de vrai", elle articule des thématiques nombreuses qu'on retrouvera dans nombre d'autres de ses ouvrages, notamment le rapport à sa soeur jumelle, sa valse hésitation au sujet de la religion catholique faite de culpabilité et de haine, ses pulsions de cruauté qui alternent avec sa douceur naturelle, sa carrière d'autrice et tout un mal-être autour de ces sujets. On est presque dans la psychanalyse tant l'autrice aime à dévoiler es pulsions intimes... mais jamais sexuelles comme le fait remarquer un de ses proches à un moment donné contrairement à ce qu'elle dévoilera plus tard dans Pucelle.
On ne sait jamais trop si c'est parfaitement sincère ou s'il y a un jeu dans le jeu de rôles et la manière dont elle le raconte, mais ça parait tout de même très crédible.
Toutefois, je dois admettre que passé la découverte initiale, le moteur de la curiosité s'épuise tandis que le récit traine un peu en longueur et en circonvolutions. Le rythme se fait mou et l'accroche trop ténue. Une fois finie la moitié de ce gros album, j'ai commencé à m'ennuyer et à peiner à aller jusqu'au bout sans avoir envie de sauter quelques pages.
L'idée est donc belle et originale, mais son développement a peiné à me convaincre et à me toucher.
Bec fait du Bec, mais ici sans trop d’esbroufe, donc ça passe bien, même pour ceux qui ne sont pas forcément amateur de son style.
Piochant un peu partout les influences SF (il le revendique d’ailleurs en entrée du premier tome), du début de « La planète des singes » à « Dune » (les vers) en passant par « La planète interdite (référence la plus évidente ici – jusqu’au nom des morbius).
Il réutilise aussi pas mal de ses marottes. Un univers forcément très sombre, une planète inhospitalière en voie de colonisation (avec bien sûr un consortium privé aux actions et intérêts égoïstes), des menaces omniprésentes empêchant toute baisse de tension, et une inévitable civilisation extra-terrestre ayant laissé des traces – et quelques énigmes.
Mais bon là il n’abuse pas trop de tout ça, et il n’y a pas trop non plus de charabia inutile, il va à l’essentiel, sacrifiant la psychologie des personnages (il se débarrasse d’ailleurs aisément des personnages pour n’en garder que quelques rares), mais aussi ne développant pas outre mesure l’univers et l’histoire. Conclue en trois tomes, elle mise essentiellement sur l’action, et une montée en tension régulière, jusqu’au final dramatique, qui volontairement ne réponds pas aux questions que les acteurs et les lecteurs se posaient sur cette planète et ses occupants (anciens ou contemporains de l’intrigue).
Ça se laisse lire donc, et le dessin de Sentenac – pas toujours suffisamment lisible à mon goût – accompagne bien cette intrigue, en livrant de belles planches de paysages où les tempêtes éclairent temporairement un univers baigné par une nuit polaire et glaciale.
Une honnête série du genre, qui contentera les amateurs de Bec et au-delà.
Amateurs de Pacific Rim et d'Evangelion, vous ne serez vraiment pas dépaysés avec cette BD. Dans un monde futuriste, des monstres type kaijus sont apparus sur Terre en passant par un portail ouvert dans les airs et ont ravagé une partie de la civilisation humaine. Celle-ci s'est réorganisée en bloquant les monstres derrière des murs gigantesques et en fabriquant des méchas seuls capables de les affronter. Des corporations très mercantiles gèrent ces méchas et organisent les combats comme des spectacles de téléréalité. Et comme dans Neon Genesis Evangelion, les pilotes de ces méchas doivent se synchroniser avec l'esprit de ces machines... esprit issu de cerveaux humains pour une connexion plus fusionnelle. Quand l'héroïne monte à bord du plus perfectionné d'entre eux, elle se retrouve en connexion directe avec celui qui était un ancien soldat tué par les monstres et elle ne sait bientôt plus faire la différence entre leurs deux êtres et leurs souvenirs.
C'est un album de belle qualité. Le dessin est très pro, fonctionnant aussi bien pour dépeindre ce futur réaliste et ses protagonistes que pour l'ambiance un peu amère qui s'en dégage. Les monstres ont aussi de la gueule... mais... que ce soit eux ou les méchas, ils sont régulièrement cadrés trop serrés pour s'en faire une idée claire et cela rend les scènes d'action souvent difficiles à déchiffrer.
L'histoire est prenante sur une bonne moitié tandis qu'on est happé par son récit entre Running Man et Evangelion, et qu'on cherche à en apprendre plus sur l'esprit de ce soldat et sur sa relation avec la pilote de mécha. Cependant, j'avoue que j'attendais davantage de développement au récit et j'ai été un peu déçu par le déroulement de sa seconde moitié et là encore la manière dont ce qu'il s'y déroule m'a tellement rappelé un épisode d'Evangelion en particulier, avant ici d'aboutir à une fin un peu plate et qui n'a pas su me toucher.
Une très belle entame donc, quoiqu'un peu convenue dans son contexte, mais un final moins convaincant à mon goût.
Batman – Curse of the White Knight est le deuxième tome de la série dédiée à la sombre chauve-souris par Sean Murphy. Pour pouvoir profiter de cet album, il est indispensable de lire Batman –White Knight au préalable (à ce sujet, merci Gaston !!! j’avais commencé Curse of the White Knight et je n’y comprenais pas grand-chose jusqu’à ce que je lise ton avis et reprenne les choses dans l’ordre). De plus, la fin de Curse of the White Knight est telle qu’elle oblige le lecteur à lire une suite pour en retirer satisfaction. En clair, Batman – Curse of the White Knight n’est en rien un one-shot mais bel et bien un tome de transition se situant entre White Knight et Beyond the White Knight.
J’ai trouvé cet album encore plus à mon goût au niveau graphique mais nettement inférieur à White Knight au niveau du scénario. Il y a pourtant pas mal d’idées intéressantes mais trop d’éléments sont juste évoqués. Sean Murphy nourrit son univers, en accordant notamment beaucoup d’espace aux origines de la famille Wayne, mais laisse la plupart des portes ouvertes. A la fin de ce tome, j’ai juste l’impression que celui-ci a servi uniquement de mise en place en vue d’un troisième tome (Beyond the White Knight) qui, je l’espère, nous délivrera quelques clés. Ce sentiment est renforcé par certains passages qui ne sont jamais que des redites par rapport à White Knight ainsi que par le chapitre consacré au dr Freeze, qui fait un peu « Tiens ! Je clape ça là, ça fera du volume ».
Considéré comme un one-shot, cet album est très frustrant et peu prenant. On ne comprend rien à la situation de départ (si on n’a pas lu White Knight) et la fin ne débouche sur pas grand-chose de concret (si on ne poursuit pas cette lecture avec sa suite, Beyond the White Knight). Donc pour moi, si on considère qu’il s’agit d’un one-shot, c’est un gros bof.
Mais considéré comme un tome 2, nous avons un album qui permet à son auteur d’étoffer son univers et de continuer à soulever certains points dignes d’intérêt. Ce tome est inférieur à White Knight en termes d’intensité et de révélations jouissives mais c’est un tome de transition tout à fait acceptable, pour peu que la suite soit à la hauteur.
Entre neige et loup est un gentil conte, joliment illustré et fortement influencé par la culture asiatique. Il ne développe pas vraiment de morale et son histoire est cousue de fil blanc même si la part d’ombre d’un des personnages permet d’apporter un peu de noirceur à cet univers.
En gros, une île isolée du monde, un hiver perpétuel, une gamine et son papa, une maman absente, des amis animaux (deux grenouilles et un chat) : l’héroïne va braver la neige pour partir à la recherche de son papa, disparu lors d’une sortie en mer et, chemin faisant, va explorer l’île, retrouver des souvenirs enfouis et se découvrir un don. Tout finit bien dans une scène de grand pardon. On y aborde des thèmes comme le respect de la parole donnée, la filiation ou encore la peur de l’inconnu mais sans que ces thèmes ne donnent lieu à une leçon de vie. La scénariste insiste sur l'aspect poétique de son récit, sans vraiment me convaincre : ses haiku me semblent trop énigmatiques pour atteindre un jeune public (cible première de ce livre) et leur sonorité ne m'a pas spécialement séduit.
Je n’ai pas été ébloui, je n’ai pas été déçu. Ça se laisse lire mais ça n’aura pas réussi à me marquer. Pas mal sans plus.
PS : cet album s'inscrit dans le même univers que D'Ambre et de Feu, des mêmes auteures, mais se lit de manière totalement indépendante.
2.5
J'ai été un peu déçu par ce documentaire dont j'attendais peut-être un peu trop vu que j'aime bien les documentaires qui tournent autour de la religion.
Je n'ai pas eu l'impression d'avoir appris grand chose de nouveau. Il faut dire que c'est surtout centré sur l'occident et les religions non-occidentales qu'on met en avant sont surtout des religions dont je connaissais déjà la genèse comme la mythologie égyptienne et l'Islam. Malgré tout, ce n'est pas nécessairement un défaut parce que l'album aurait pu être une bonne synthèse sur la religion au travers les siècles, un bon outil pour ceux qui n'ont pas envie de lire des dizaines de livres d'histoire. Sauf que je trouve que la narration manque de fluidité et j'ai eu un peu de difficulté à finir l'album, alors que le sujet me passionne. L'humour ne fonctionne pas sur moi.
En gros, un documentaire avec des informations intéressantes, mais présenté de manière peu captivante. Le dessin est pas mal.
Istin (créateur de l’univers) et Jarry, se retrouvent ici sur une nouvelle série Fantasy. La principale surprise est ne pas les retrouver chez Soleil ! Car, pour le reste, les amateurs de leurs créations vont se retrouver en terrain très familier.
La série semble prévue en cinq tomes (mais on peut tout à fait imaginer les connaissant que ça ne soit qu’un premier cycle, si le succès est au rendez-vous !).
Jarry est un vieux routier, il connait son affaire, et donc l’univers développé avec Istin est suffisamment riche pour y insérer moult intrigues, tout en restant quand même dans quelque chose de bien balisé. La carte du monde telle que présentée dans les doubles pages de garde est ainsi très classique pour le genre. J’aurais à son propos deux petites remarques à faire : je n’y ai pas trouvé la ville – pourtant importante semble-t-il – de Djaname’Syrt où démarre l’intrigue. Et sur une carte, ce sont des golfes, et non des golfs qui devraient apparaitre (merci la relecture !).
J’ai lu le premier tome (seul disponible dans ma médiathèque – je découvre d’ailleurs en l’avisant qu’un deuxième vient juste de paraitre). Disons que ça se laisse lire, c’est rythmé. Mais il manque pour le moment des surprises, quelque chose qui ferait sortir cette série de la masse des productions du genre, et de ces auteurs, qui, s’ils ne placent pas ici nains, orcs, elfes et autres créatures fantasy, restent un peu trop à mon goût dans leur zone de confort, et surtout dans un certain déjà vu pour le lecteur.
Le dessin est globalement bon, mais irrégulier, et pas exempt de défauts pour les personnages. La colorisation est agréable, et adaptée à un univers et à des péripéties assez sombres.
A voir ce que ça donnera par la suite. Mais pour le moment, malgré un premier tome relativement bien construit, je reste un peu sur ma faim.
Je reste un peu sur ma faim avec cet album d’Horacio Altuna que je me suis procuré chez un bouquiniste durant le festival BD d’Angers. Pourtant au premier abord, avec des dessins particulièrement admirables - qui font penser à ceux de Manara - tout était réuni pour que cette bande dessinée soit une petite pépite oubliée.
Il est vrai que visuellement c’est magnifique … surtout les personnages féminins. Vais-je me régaler ? Pour ça il faut que l’histoire tienne la route. Et c’est là où le bât blesse !
L’histoire se résume à suivre un cameraman payé pour filmer des scènes sensationnelles pour une chaîne de télévision. Oui je le répète les dessins collent parfaitement à l’ambiance sombre et décadente de cette société où la violence et le voyeurisme sont au cœur des médias mais très vite le scénario s’essouffle après pourtant un départ sur les chapeaux de roues. Le rythme baisse en intensité et au final je me suis rapidement ennuyé, pas au point de ne pas finir ma lecture mais plutôt en survolant les dernières planches.
Cet album sans doute avant-gardiste à l’époque qui anticipe les dérives de la télé-réalité moderne peut plaire à vos petits yeux ébahis mais ne vous attendez pas cependant à une BD cultissime.
dessins = 4 / Histoire = 2
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À cœur ouvert
Décidément, cela semble être une mode ces dernières années, un auteur qui raconte une opération médicale qu'il a subit. L'album m'a attiré parce que j'ai vu le nom de Keramidas et que j'aime bien son dessin dynamique. De ce côté-là je n'ai pas été déçu parce que le résultat est encore une fois très bon. J'aime aussi les couleurs qu'il utilise. On voit qu'il a travaillé dans l'animation parce qu'on dirait vraiment un dessin animé mis en papier. Quant au scénario, il y a les forces et les faiblesses de ce genre d'autobiographie. Il y a des passages intéressants, mais à force de lire de l'autobio qui se passe dans le milieu médical, je commence à voir les mêmes éléments et cela devient blasant, mais il faut dire que la vie après une opération grave se ressemble (passer plusieurs jours/semaines à l'hôpital, visite de la famille et des proches, les séquelles sur le corps....). C'est aussi un récit un peu trop autocentré par moment qui donne l'impression que l'auteur produit une BD pour lui tout seul ou à la limite pour ceux qui ont eu le même problème que lui. Tant mieux si faire une BD sur son expérience aide l'auteur, mais cela ne veut pas dire que je vais trouver cela automatique passionnant à lire. Cela reste sympathique à lire, mais ce n'est pas un indispensable.
Chroniques de la lune noire
Une belle arnaque cette série, je la suis depuis de (trop) nombreuses années sans déplaisir mais sans non plus en être un adepte inconditionnel. Disons que j’ai toujours vu ses (gros) défauts et faiblesses, principalement scénaristique, mais que grâce aux dessins (et à mon cerveau reptilien) ça passe. Froideval n’est pas un très bon scénariste (de bd du moins) mais il sait créer un univers. Les chroniques, c’est sympa à parcourir mais ça aurait mérité d’être bien plus concis et structuré. La première époque se traîne tellement que c’est abusé !! la suite est un peu plus cohérente mais tout aussi dispensable. La partie graphique, pour peu que l’on aime ce style, rattrape l’intérêt. Déjà toutes les couvertures envoient du lourd. L’intérieur sera confié à plusieurs dessinateurs au fil des parutions, on aura ses préférences mais ils partagent tous une charte « grandiloquente » pour leurs planches, pas avare en détails ni en double pages. Il faut aimer mais il y a du boulot. Ce n’est pas de la haute H-F, ça s’avère même plutôt cliché à bien des endroits, comme l’humour qui fait preuve de bien peu de subtilité. Bref je descends et je ne conseille pas mais il existe tout de même un petit plaisir coupable à suivre ces aventures.
Cigish ou le Maître du Je
Cigish, à la base, c'était le blog BD où l'autrice racontait sa propre vie depuis le moment où elle avait décidé , la trentaine bien passée, de changer sa vie en incarnant au jour le jour le rôle de son personnage préféré de jeux de rôles : le nain maléfique Cigish. Cela consiste donc à devenir ouvertement méchante, ou du moins à faire de son mieux pour l'être ou l'apparaitre, comme une manière d'exorciser le mal-être de sa vie précédente où elle ne se sentait pas à sa place. Et comme elle se livre en même temps sur son blog, son entourage apprend rapidement qu'elle joue ou qu'elle est ce fameux Cigish et appréhende cela de différentes manières. L'idée de départ est particulièrement originale. Ancien roliste moi-même, j'ai apprécié le concept et j'étais très curieux de voir où il allait mener l'autrice. Autour de son "jeu de rôle pour de vrai", elle articule des thématiques nombreuses qu'on retrouvera dans nombre d'autres de ses ouvrages, notamment le rapport à sa soeur jumelle, sa valse hésitation au sujet de la religion catholique faite de culpabilité et de haine, ses pulsions de cruauté qui alternent avec sa douceur naturelle, sa carrière d'autrice et tout un mal-être autour de ces sujets. On est presque dans la psychanalyse tant l'autrice aime à dévoiler es pulsions intimes... mais jamais sexuelles comme le fait remarquer un de ses proches à un moment donné contrairement à ce qu'elle dévoilera plus tard dans Pucelle. On ne sait jamais trop si c'est parfaitement sincère ou s'il y a un jeu dans le jeu de rôles et la manière dont elle le raconte, mais ça parait tout de même très crédible. Toutefois, je dois admettre que passé la découverte initiale, le moteur de la curiosité s'épuise tandis que le récit traine un peu en longueur et en circonvolutions. Le rythme se fait mou et l'accroche trop ténue. Une fois finie la moitié de ce gros album, j'ai commencé à m'ennuyer et à peiner à aller jusqu'au bout sans avoir envie de sauter quelques pages. L'idée est donc belle et originale, mais son développement a peiné à me convaincre et à me toucher.
Siberia 56
Bec fait du Bec, mais ici sans trop d’esbroufe, donc ça passe bien, même pour ceux qui ne sont pas forcément amateur de son style. Piochant un peu partout les influences SF (il le revendique d’ailleurs en entrée du premier tome), du début de « La planète des singes » à « Dune » (les vers) en passant par « La planète interdite (référence la plus évidente ici – jusqu’au nom des morbius). Il réutilise aussi pas mal de ses marottes. Un univers forcément très sombre, une planète inhospitalière en voie de colonisation (avec bien sûr un consortium privé aux actions et intérêts égoïstes), des menaces omniprésentes empêchant toute baisse de tension, et une inévitable civilisation extra-terrestre ayant laissé des traces – et quelques énigmes. Mais bon là il n’abuse pas trop de tout ça, et il n’y a pas trop non plus de charabia inutile, il va à l’essentiel, sacrifiant la psychologie des personnages (il se débarrasse d’ailleurs aisément des personnages pour n’en garder que quelques rares), mais aussi ne développant pas outre mesure l’univers et l’histoire. Conclue en trois tomes, elle mise essentiellement sur l’action, et une montée en tension régulière, jusqu’au final dramatique, qui volontairement ne réponds pas aux questions que les acteurs et les lecteurs se posaient sur cette planète et ses occupants (anciens ou contemporains de l’intrigue). Ça se laisse lire donc, et le dessin de Sentenac – pas toujours suffisamment lisible à mon goût – accompagne bien cette intrigue, en livrant de belles planches de paysages où les tempêtes éclairent temporairement un univers baigné par une nuit polaire et glaciale. Une honnête série du genre, qui contentera les amateurs de Bec et au-delà.
Dawnrunner
Amateurs de Pacific Rim et d'Evangelion, vous ne serez vraiment pas dépaysés avec cette BD. Dans un monde futuriste, des monstres type kaijus sont apparus sur Terre en passant par un portail ouvert dans les airs et ont ravagé une partie de la civilisation humaine. Celle-ci s'est réorganisée en bloquant les monstres derrière des murs gigantesques et en fabriquant des méchas seuls capables de les affronter. Des corporations très mercantiles gèrent ces méchas et organisent les combats comme des spectacles de téléréalité. Et comme dans Neon Genesis Evangelion, les pilotes de ces méchas doivent se synchroniser avec l'esprit de ces machines... esprit issu de cerveaux humains pour une connexion plus fusionnelle. Quand l'héroïne monte à bord du plus perfectionné d'entre eux, elle se retrouve en connexion directe avec celui qui était un ancien soldat tué par les monstres et elle ne sait bientôt plus faire la différence entre leurs deux êtres et leurs souvenirs. C'est un album de belle qualité. Le dessin est très pro, fonctionnant aussi bien pour dépeindre ce futur réaliste et ses protagonistes que pour l'ambiance un peu amère qui s'en dégage. Les monstres ont aussi de la gueule... mais... que ce soit eux ou les méchas, ils sont régulièrement cadrés trop serrés pour s'en faire une idée claire et cela rend les scènes d'action souvent difficiles à déchiffrer. L'histoire est prenante sur une bonne moitié tandis qu'on est happé par son récit entre Running Man et Evangelion, et qu'on cherche à en apprendre plus sur l'esprit de ce soldat et sur sa relation avec la pilote de mécha. Cependant, j'avoue que j'attendais davantage de développement au récit et j'ai été un peu déçu par le déroulement de sa seconde moitié et là encore la manière dont ce qu'il s'y déroule m'a tellement rappelé un épisode d'Evangelion en particulier, avant ici d'aboutir à une fin un peu plate et qui n'a pas su me toucher. Une très belle entame donc, quoiqu'un peu convenue dans son contexte, mais un final moins convaincant à mon goût.
Batman - Curse of the White Knight
Batman – Curse of the White Knight est le deuxième tome de la série dédiée à la sombre chauve-souris par Sean Murphy. Pour pouvoir profiter de cet album, il est indispensable de lire Batman –White Knight au préalable (à ce sujet, merci Gaston !!! j’avais commencé Curse of the White Knight et je n’y comprenais pas grand-chose jusqu’à ce que je lise ton avis et reprenne les choses dans l’ordre). De plus, la fin de Curse of the White Knight est telle qu’elle oblige le lecteur à lire une suite pour en retirer satisfaction. En clair, Batman – Curse of the White Knight n’est en rien un one-shot mais bel et bien un tome de transition se situant entre White Knight et Beyond the White Knight. J’ai trouvé cet album encore plus à mon goût au niveau graphique mais nettement inférieur à White Knight au niveau du scénario. Il y a pourtant pas mal d’idées intéressantes mais trop d’éléments sont juste évoqués. Sean Murphy nourrit son univers, en accordant notamment beaucoup d’espace aux origines de la famille Wayne, mais laisse la plupart des portes ouvertes. A la fin de ce tome, j’ai juste l’impression que celui-ci a servi uniquement de mise en place en vue d’un troisième tome (Beyond the White Knight) qui, je l’espère, nous délivrera quelques clés. Ce sentiment est renforcé par certains passages qui ne sont jamais que des redites par rapport à White Knight ainsi que par le chapitre consacré au dr Freeze, qui fait un peu « Tiens ! Je clape ça là, ça fera du volume ». Considéré comme un one-shot, cet album est très frustrant et peu prenant. On ne comprend rien à la situation de départ (si on n’a pas lu White Knight) et la fin ne débouche sur pas grand-chose de concret (si on ne poursuit pas cette lecture avec sa suite, Beyond the White Knight). Donc pour moi, si on considère qu’il s’agit d’un one-shot, c’est un gros bof. Mais considéré comme un tome 2, nous avons un album qui permet à son auteur d’étoffer son univers et de continuer à soulever certains points dignes d’intérêt. Ce tome est inférieur à White Knight en termes d’intensité et de révélations jouissives mais c’est un tome de transition tout à fait acceptable, pour peu que la suite soit à la hauteur.
Entre Neige et Loup
Entre neige et loup est un gentil conte, joliment illustré et fortement influencé par la culture asiatique. Il ne développe pas vraiment de morale et son histoire est cousue de fil blanc même si la part d’ombre d’un des personnages permet d’apporter un peu de noirceur à cet univers. En gros, une île isolée du monde, un hiver perpétuel, une gamine et son papa, une maman absente, des amis animaux (deux grenouilles et un chat) : l’héroïne va braver la neige pour partir à la recherche de son papa, disparu lors d’une sortie en mer et, chemin faisant, va explorer l’île, retrouver des souvenirs enfouis et se découvrir un don. Tout finit bien dans une scène de grand pardon. On y aborde des thèmes comme le respect de la parole donnée, la filiation ou encore la peur de l’inconnu mais sans que ces thèmes ne donnent lieu à une leçon de vie. La scénariste insiste sur l'aspect poétique de son récit, sans vraiment me convaincre : ses haiku me semblent trop énigmatiques pour atteindre un jeune public (cible première de ce livre) et leur sonorité ne m'a pas spécialement séduit. Je n’ai pas été ébloui, je n’ai pas été déçu. Ça se laisse lire mais ça n’aura pas réussi à me marquer. Pas mal sans plus. PS : cet album s'inscrit dans le même univers que D'Ambre et de Feu, des mêmes auteures, mais se lit de manière totalement indépendante.
Sacré Dieu !
2.5 J'ai été un peu déçu par ce documentaire dont j'attendais peut-être un peu trop vu que j'aime bien les documentaires qui tournent autour de la religion. Je n'ai pas eu l'impression d'avoir appris grand chose de nouveau. Il faut dire que c'est surtout centré sur l'occident et les religions non-occidentales qu'on met en avant sont surtout des religions dont je connaissais déjà la genèse comme la mythologie égyptienne et l'Islam. Malgré tout, ce n'est pas nécessairement un défaut parce que l'album aurait pu être une bonne synthèse sur la religion au travers les siècles, un bon outil pour ceux qui n'ont pas envie de lire des dizaines de livres d'histoire. Sauf que je trouve que la narration manque de fluidité et j'ai eu un peu de difficulté à finir l'album, alors que le sujet me passionne. L'humour ne fonctionne pas sur moi. En gros, un documentaire avec des informations intéressantes, mais présenté de manière peu captivante. Le dessin est pas mal.
Empires
Istin (créateur de l’univers) et Jarry, se retrouvent ici sur une nouvelle série Fantasy. La principale surprise est ne pas les retrouver chez Soleil ! Car, pour le reste, les amateurs de leurs créations vont se retrouver en terrain très familier. La série semble prévue en cinq tomes (mais on peut tout à fait imaginer les connaissant que ça ne soit qu’un premier cycle, si le succès est au rendez-vous !). Jarry est un vieux routier, il connait son affaire, et donc l’univers développé avec Istin est suffisamment riche pour y insérer moult intrigues, tout en restant quand même dans quelque chose de bien balisé. La carte du monde telle que présentée dans les doubles pages de garde est ainsi très classique pour le genre. J’aurais à son propos deux petites remarques à faire : je n’y ai pas trouvé la ville – pourtant importante semble-t-il – de Djaname’Syrt où démarre l’intrigue. Et sur une carte, ce sont des golfes, et non des golfs qui devraient apparaitre (merci la relecture !). J’ai lu le premier tome (seul disponible dans ma médiathèque – je découvre d’ailleurs en l’avisant qu’un deuxième vient juste de paraitre). Disons que ça se laisse lire, c’est rythmé. Mais il manque pour le moment des surprises, quelque chose qui ferait sortir cette série de la masse des productions du genre, et de ces auteurs, qui, s’ils ne placent pas ici nains, orcs, elfes et autres créatures fantasy, restent un peu trop à mon goût dans leur zone de confort, et surtout dans un certain déjà vu pour le lecteur. Le dessin est globalement bon, mais irrégulier, et pas exempt de défauts pour les personnages. La colorisation est agréable, et adaptée à un univers et à des péripéties assez sombres. A voir ce que ça donnera par la suite. Mais pour le moment, malgré un premier tome relativement bien construit, je reste un peu sur ma faim.
Imaginaire
Je reste un peu sur ma faim avec cet album d’Horacio Altuna que je me suis procuré chez un bouquiniste durant le festival BD d’Angers. Pourtant au premier abord, avec des dessins particulièrement admirables - qui font penser à ceux de Manara - tout était réuni pour que cette bande dessinée soit une petite pépite oubliée. Il est vrai que visuellement c’est magnifique … surtout les personnages féminins. Vais-je me régaler ? Pour ça il faut que l’histoire tienne la route. Et c’est là où le bât blesse ! L’histoire se résume à suivre un cameraman payé pour filmer des scènes sensationnelles pour une chaîne de télévision. Oui je le répète les dessins collent parfaitement à l’ambiance sombre et décadente de cette société où la violence et le voyeurisme sont au cœur des médias mais très vite le scénario s’essouffle après pourtant un départ sur les chapeaux de roues. Le rythme baisse en intensité et au final je me suis rapidement ennuyé, pas au point de ne pas finir ma lecture mais plutôt en survolant les dernières planches. Cet album sans doute avant-gardiste à l’époque qui anticipe les dérives de la télé-réalité moderne peut plaire à vos petits yeux ébahis mais ne vous attendez pas cependant à une BD cultissime. dessins = 4 / Histoire = 2