Quatre enfants se retrouvent naufragés sur une ile mystérieuse. Tous amnésiques, ils se souviennent juste de leur nom et d'informations étrangement sans lien visible avec leur passé. En fouillant les lieux, ils découvrent un pensionnat abandonné et un automate énorme qui leur délivre une mission à remplir pour le lendemain sous peine de sanction. Ne le prenant au départ pas au sérieux, ils vont réaliser que le danger est bien réel et qu'ils vont devoir découvrir les mystères de cette île sous peine d'en subir les conséquences.
Série jeunesse d'aventure teintée de fantastique ou de science-fiction masquée derrière un large voile de mystère, son contexte fait fortement penser à un cocktail entre la série télévisée Lost et la série jeunesse Seuls. Des naufragés sur une île étrange qui cache un passé incompréhensible, une bande d'enfants amnésiques qui se retrouvent esseulés et en plein survival, des autres qui font peser une menace sur les héros et des dangers tellement proches du fantastique que la limite entre réalité et monde parallèle est ténue.
Si le concept est efficace, il est aussi éculé. D'autant que de nombreux éléments paraissent cousus de fil blanc. Outre le sentiment de déjà vu, les caractères des protagonistes sont tellement marqués que ça parait exagérément factice, qu'il s'agisse de la grande sportive qui prend dès son apparition le rôle de la farouche guerrière ou de l'intello qui tient de l'encyclopédie sur pattes. Idem pour le sentiment que les personnages ne voient que ce que les auteurs veulent qu'ils voient, même depuis le sommet de l'île où forcément des nuages survenus au bon moment leur cachent la moitié du paysage. Et il y a ce décalage entre vues extérieures et intérieures, comme cette énorme chute et ce cours d'eau digne d'un fleuve sur une île où l'on ne voyait rien de cela auparavant, ou l'intérieur du pensionnat qui parait dix fois plus grand que son extérieur. Tout cela laisse le lecteur perplexe, à se demander si c'est voulu et plus tard expliqué par le scénario quand il lèvera le voile sur son intrigue, ou si ce sont de vraies maladresses des auteurs.
Pour l'instant, on reste capté par la curiosité et le rythme élevé de la narration, mais je demande quand même encore à voir la suite pour affiner mon jugement.
D'allure extérieure et à lire son résumé, on pourrait s'attendre à une série d'aventure et de science-fiction à base de réalité virtuelle. Et on sera d'autant plus surpris de découvrir son contexte très centré sur l'Auvergne et son aspect documentaire très poussé sur le volcanisme et la géothermie. Le mélange des genres est surprenant. Cela tient à la fois de la BD régionale vantant tous les mérites touristiques et énergétiques des monts d'Auvergne, de la BD d'aventure pour les jeunes modernes adeptes de codage informatique et de jeux en réseaux, et donc du pur documentaire presque scientifique sur le fonctionnement des centrales thermiques, les forages géothermiques et l'application du volcanisme et des sources chaudes depuis l'antiquité.
Sur la forme, c'est celle d'une série jeunesse moderne. Le dessin est maîtrisé, souple et dynamique. Les couleurs sont informatiques mais lumineuses et chaleureuses. L'intrigue use comme fil rouge l'histoire d'une IA installée par la jeune héroïne dans le programme du jeu vidéo et qui le modifie à son insu, créant du mystère dans un monde virtuel qu'elle pensait avoir créé du début à la fin. Ce mystère et ce monde virtuel sont tous deux très inspirés de l'Auvergne, de ses paysages et donc énormément aussi de sa géothermie. Et pour mieux comprendre tout ça, l'héroïne visite sa région, ses musées et les centrales géothermiques où des experts lui apprennent tout ce qu'il y a à savoir sur le sujet, parfois de manière très poussée.
L'instruction par l'amusement donc, mais en même temps un cocktail qui sonne un peu faux, surtout quand le texte documentaire remplit soudainement les bulles de dialogues de manière peu naturelle. Il y a un aspect légèrement publicitaire dans tout ça : publicité pour une région et publicité pour les bienfaits environnementaux et énergétiques de sa géothermie. A côté de cela, la partie intrigue et découverte du monde virtuel parait très annexe, factice et juste prétexte à maintenir le jeune lecteur attentif au reste.
L'ensemble demeure sympathique et instructif mais un peu bancal dans son choix de mélanger les genres.
C’est bien le dessin qui sauve cet album à mes yeux.
Parce qu’on a connu Van Hamme plus inspiré. Un western avec tout ce qu’il faut dedans, le héros qui est le meilleur tireur de la région, la tête mise à prix, le shériff, les meurtres et les coups bas, les ranchs avec leur bétail. Bon la seule originalité est l’infirmité du héros et peut-être un petit jeu de qui est qui.
D’ailleurs la toute dernière révélation est de trop et l’histoire se tenait mieux en enlevant les dernières pages, c’est dommage.
Je note quand même, et pour beaucoup grâce au dessin et aux ambiances distillées par Rosinski, que l’histoire se laisse lire. Le découpage est bon et ça coule bien, force est de le reconnaître.
Mais voilà, je ne suis pas fan des ambiances western, entre éloge de la violence par les armes et conquête des terres, pas mon truc.
Ce n'est pas la première BD sur l'épopée de Gilgamesh que je lis mais c'est certainement la plus claire et la plus maîtrisée d'entre elles.
Elle pose bien son sujet, son contexte, l'identité de Gilgamesh et de sa situation initiale, ainsi que ses origines semi-divines. Le cadre géographique est également assez clair tout en étant proche des décors bibliques, d'une Terre des débuts de la civilisation humaine, dans des paysages plus ou moins désertiques. C'est à la fois historiquement crédible, et propice au mélange entre réalisme et magie divine et mythologique. Et j'apprécie la propreté du dessin, aussi frustes que puissent paraitre les personnages, en particulier Gilgamesh et Enkidu avec leur physique d'übermenschen à la machoire en parpaing.
L'histoire quant à elle n'a pas vraiment mes faveurs en terme de récit mythologique. Elle contient quelques bons thèmes, comme l'amitié, la quête de sagesse et surtout le deuil. Mais le contexte est trop cru, trop rustique. C'est bien normal puisqu'il s'agit d'un des mythes les plus anciens de l'homme, mais il est tellement loin de l'élégance et de l'équilibre des mythes grecs notamment que je le trouve un peu... grossier, lourdaud. Cette histoire en a inspiré bien d'autres, que ce soit les récits bibliques ou quelques mythes grecs, mais c'est sans doute Herakles qui se rapproche le plus de Gilgamesh et c'est justement l'un des héros grecs que j'aime le moins.
Bref, s'il faut chercher une bonne adaptation en BD du mythe de Gilgamesh, celle-ci remplit complètement les critères voulus. Mais c'est le mythe lui-même qui ne me passionne pas, même si j'ai aimé le soin, la clarté et le sens du rythme avec lesquels il est raconté ici.
Un peu comme Panaccione l’avait fait en faisant un album uniquement basé sur la retranscription exhaustive d’un match de tennis (Match), Debon ose le pari audacieux de nous présenter un album qui ne fait que dérouler une course de marathon (celui des Jeux olympiques de 1928).
Panaccione usait de la carte humoristique, mais Debon – par ailleurs avare de commentaires, le texte et peu présent) choisit de rester sur du réalisme, quelque chose de très factuel. Le résultat est quand même intéressant, quand bien même on ne s’intéresse pas à cette discipline ou au sport (et même si on n’a pas de connaissances en ces domaines).
En effet, parmi les rares textes accompagnant le récit, Debon place un certain nombre d’informations, présentant les différents athlètes, mais aussi le contexte. Et il laisse percer le racisme qui dominait à l’époque (car le vainqueur surprise est un Français algérien).
L’autre atout de cet album est sans conteste le dessin. Très simple, avare de détails, il est très lisible, mais surtout très beau dans son rendu, avec un trait charbonneux que j’ai bien aimé.
Enfin, le dossier biographique et historique en fin d’album est un très bon complément. Sur un sujet de niche, et avec un traitement relativement aride, Nicolas Debon réussit son pari de captiver au-delà des amateurs du sujet.
Un 1er tome qui ne révolutionne rien mais qui m’a suffisamment titillé pour apprécier ma lecture.
Un univers anthropomorphique sympathique, pas mal de peuples ou de régions qui ajoutent à la richesse, avec en toile de fond l’éternel scission entre herbivores et carnivores. Des personnages plutôt attachants et qui en gardent sous le pied, de l’aventure bien faite et plaisante à suivre.
Le tout est servi par un dessin efficace de Bessadi (seul aux manettes) pour passer un agréable moment et sans temps mort.
Nous sommes assez loin de la complexité et profondeur de la série Les 5 Terres (en train de devenir petit à petit la référence dans le genre), j’ai trouvé ici que les péripéties étaient plus tournées grands ados mais bien réalisées et avec du savoir faire.
Je reviendrai sur ma note à l’issue de cette trilogie et de sa conclusion (qui jouera beaucoup sur mon ressenti final) mais je suis d’humeur généreuse pour arrondir au supérieur.
3,5
MàJ tome 2 et 3 :
Comme promis, je reviens sur mon ressenti après découverte de la conclusion de cette série … et je revois finalement ma note à la baisse.
Le résultat n’est pas mauvais, c’est honnête et divertissant mais finalement bien trop léger à mon goût. J’espérais un poil de noirceur entre autres surprises mais le final reste plutôt convenu (ici ça fait un peu bataille des 5 armées).
Un récit efficace, qui reste bien fait mais qui souffre de la comparaison dans le milieu anthropomorphe. Ici on s’adresse aux plus jeunes.
Un album avec d’indéniables qualités mais qui n’a pas su me toucher.
Je partais pourtant avec un bon apriori, plutôt envoûté par le dessin et les couleurs, cette partie est constante et permet d’arriver au bout de ce pavé sans trop d’encombres. C’est ce point que je retiendrais surtout de mon aventure.
Pour le récit en lui-même, bien que sympathique, je ne l’ai pas trouvé ébouriffant. Les thématiques ne m’ont pas trop parlé (la question du genre m’a même un peu saoulé) et le tout manque sacrément de nuances à mes yeux. En plus, Martino/Rebis ne m’est pas apparu spécialement attachant, je l’ai accompagné facilement dans sa quête mais plus on s’approchait de la fin, plus j’ai été déçu du développement.
J’avoue aussi que j’attendais un peu autre chose en terme d’histoire, de traitement ou de portée. Je ne reproche pas le fond mais ça m’a semblé un peu trop unilatéral ici. La beauté ou l’émotion (pourtant présentes) ont fini par m’échapper.
Une œuvre simplement pas pour moi.
Nota : au cours de ma lecture, j’ai quand même appris un truc (pas pu m’empêcher de vérifier sur le net après coup, ne croyant pas au fait), c’est que certaines larves d’insectes mettent parfois bien plusieurs années avant d’éclore.
Bon, je vais être honnête, je n'ai pas lu les 134 albums de la série, aussi courts soient-ils. J'en avais facilement lu une cinquantaine quand j'étais à l'école primaire et j'en ai relu une douzaine pour écrire cet avis (et ne pas juste me baser sur mes souvenirs).
Les albums, comme dit plus haut, sont courts. Leur but n'est pas vraiment de raconter une histoire, plutôt de présenter une situation, une problématique du quotidien auxquel-le-s les enfants peuvent faire face. Max et Lili jouent leur rôles d'enfants et donc agissent et réagissent comme des enfants moyens face à ce qui leur arrive (ou ce qui arrive à leurs proches). Ça ne cherche pas à révolutionner le genre de la bande dessinée jeunesse mais ça remplit son office d'album documentaire pseudo-fictif à destination des enfants. Les albums sont très pratiques pour ouvrir des discussions auprès des jeunes et force est de constater qu'ils sont toujours autant demandés aujourd'hui (nous avons dû poser des restrictions d'emprunt à ma bibliothèque pour éviter que les enfants se battent pour les avoir, c'est vous dire).
Bref, de bons albums très courts pour aborder des questions auprès des jeunes enfants.
Les albums de Maliki, ça se divise en deux périodes (bon, techniquement c'est plus compliqué, la transition d'une période à l'autre n'a pas été fluide et s'est faite sur plusieurs albums, petit à petit).
Au début, Maliki c'était de simples anecdotes, des petits sketchs du quotidien publiés sur le blog du même nom (que je visitais presque quotidiennement durant mes années collège et lycée). Bon, techniquement, toutes les histoires publiées dans ces albums ont d'abord été publiées sur le blog, mais au début il ne s'agissait que de petites histoires indépendantes (et s'il y avait des petits arcs narratifs, ils restaient similaires à ceux que l'on peut voir sur n'importe quel autre blog de BD racontant des anecdotes).
Puis, progressivement, une intrigue commence à poindre. Maliki s'entoure progressivement de personnages récurrents, jouant des rôles de plus en plus importants et on place quelques mystères (comme les magouilles de la sœur de Fang ou tout ce qui tourne autours des "stands"). A la fin, dans l'album Hanami, il ne s'agit plus que d'une série avec intrigue (si bien que Souillon a finit par sortir un autre album pour compiler le reste des anecdotes et histoires indépendantes publiées sur le blog). On attend d'ailleurs toujours la suite de cette histoire si je ne m'abuse, bien que l'univers a continué de s'étendre avec des romans jeunesse et un jeu-vidéo qui sortira bientôt.
Bon, mais qu'en est-il de la qualité ? Eh bien elle varie (comme c'est étonnant !). Certaines anecdotes sont drôles, d'autres non. En fait, la qualité fluctue surtout par rapport au sentiment de "daté" qu'ont certaines de ses histoires. A la fois le charme et le "défaut" inerrant aux albums compilations de blogs. Je ne parle même pas nécessairement du dessin (qui évolue au fil du temps et devient sincèrement très beau sur la fin) mais bien des sujets, des fonds d'intrigues. La petite chinoise maoïste qui parle en oubliant certains mots dans ses phrases, ça passe difficilement aujourd'hui (encore heureuse). Heureusement, encore une fois, ces personnages évoluent et Fang devient un personnage assez attachant aux fils des récits.
Je ne sais pas si la publication en albums ajoute une plus-value comparé au blog en lui-même, en tout cas j'ai toujours les miens.
(Note réelle 2,5)
Bon, si je mets 3 étoiles, c'est avant tout pour la troisième partie de l'album.
En effet, ce dernier et composé de trois histoires, la première est un one-shot, la seconde est composée de cinq épisodes et la troisième composée de trois épisodes. La première et la seconde histoire sont des récits super-héroïques tout ce qu'il y a de plus banal, sans grands enjeux ou plus-value. Bon, si, il y a le fait que les dessins reprennent les designs de la série animée de 92 (Bruce Timm a même dessiné la première histoire). J'aime bien la série de 92, mais la forme ne fait pas le fond et ici les deux premières histoires sonnent vraiment creux.
Fort heureusement, la troisième histoire rehausse le niveau !
Ici, c'est une pure comédie super-héroïque déjantée. Enfin, pas vraiment super-héroïque puisque nous y suivons Harley Quinn et Poison Ivy, les meilleures amies super-criminelles. Leur duo fonctionne toujours autant que dans la quasi-totalité des histoires les reprenant, Poison Ivy jouant le rôle du clown blanc et Harley Quinn celui de l'auguste. Leurs aventures antihéroïques sont drôles, j'aurais sincèrement préféré un album à part rien que pour celles-là.
Mais l'album est un tout, une compilation d'histoires, et je me dois donc de juger l'œuvre dans son ensemble.
Je mets donc 3 étoiles.
(Note réelle 2,5).
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L'Île de Minuit
Quatre enfants se retrouvent naufragés sur une ile mystérieuse. Tous amnésiques, ils se souviennent juste de leur nom et d'informations étrangement sans lien visible avec leur passé. En fouillant les lieux, ils découvrent un pensionnat abandonné et un automate énorme qui leur délivre une mission à remplir pour le lendemain sous peine de sanction. Ne le prenant au départ pas au sérieux, ils vont réaliser que le danger est bien réel et qu'ils vont devoir découvrir les mystères de cette île sous peine d'en subir les conséquences. Série jeunesse d'aventure teintée de fantastique ou de science-fiction masquée derrière un large voile de mystère, son contexte fait fortement penser à un cocktail entre la série télévisée Lost et la série jeunesse Seuls. Des naufragés sur une île étrange qui cache un passé incompréhensible, une bande d'enfants amnésiques qui se retrouvent esseulés et en plein survival, des autres qui font peser une menace sur les héros et des dangers tellement proches du fantastique que la limite entre réalité et monde parallèle est ténue. Si le concept est efficace, il est aussi éculé. D'autant que de nombreux éléments paraissent cousus de fil blanc. Outre le sentiment de déjà vu, les caractères des protagonistes sont tellement marqués que ça parait exagérément factice, qu'il s'agisse de la grande sportive qui prend dès son apparition le rôle de la farouche guerrière ou de l'intello qui tient de l'encyclopédie sur pattes. Idem pour le sentiment que les personnages ne voient que ce que les auteurs veulent qu'ils voient, même depuis le sommet de l'île où forcément des nuages survenus au bon moment leur cachent la moitié du paysage. Et il y a ce décalage entre vues extérieures et intérieures, comme cette énorme chute et ce cours d'eau digne d'un fleuve sur une île où l'on ne voyait rien de cela auparavant, ou l'intérieur du pensionnat qui parait dix fois plus grand que son extérieur. Tout cela laisse le lecteur perplexe, à se demander si c'est voulu et plus tard expliqué par le scénario quand il lèvera le voile sur son intrigue, ou si ce sont de vraies maladresses des auteurs. Pour l'instant, on reste capté par la curiosité et le rythme élevé de la narration, mais je demande quand même encore à voir la suite pour affiner mon jugement.
Les Mondes d'Arven
D'allure extérieure et à lire son résumé, on pourrait s'attendre à une série d'aventure et de science-fiction à base de réalité virtuelle. Et on sera d'autant plus surpris de découvrir son contexte très centré sur l'Auvergne et son aspect documentaire très poussé sur le volcanisme et la géothermie. Le mélange des genres est surprenant. Cela tient à la fois de la BD régionale vantant tous les mérites touristiques et énergétiques des monts d'Auvergne, de la BD d'aventure pour les jeunes modernes adeptes de codage informatique et de jeux en réseaux, et donc du pur documentaire presque scientifique sur le fonctionnement des centrales thermiques, les forages géothermiques et l'application du volcanisme et des sources chaudes depuis l'antiquité. Sur la forme, c'est celle d'une série jeunesse moderne. Le dessin est maîtrisé, souple et dynamique. Les couleurs sont informatiques mais lumineuses et chaleureuses. L'intrigue use comme fil rouge l'histoire d'une IA installée par la jeune héroïne dans le programme du jeu vidéo et qui le modifie à son insu, créant du mystère dans un monde virtuel qu'elle pensait avoir créé du début à la fin. Ce mystère et ce monde virtuel sont tous deux très inspirés de l'Auvergne, de ses paysages et donc énormément aussi de sa géothermie. Et pour mieux comprendre tout ça, l'héroïne visite sa région, ses musées et les centrales géothermiques où des experts lui apprennent tout ce qu'il y a à savoir sur le sujet, parfois de manière très poussée. L'instruction par l'amusement donc, mais en même temps un cocktail qui sonne un peu faux, surtout quand le texte documentaire remplit soudainement les bulles de dialogues de manière peu naturelle. Il y a un aspect légèrement publicitaire dans tout ça : publicité pour une région et publicité pour les bienfaits environnementaux et énergétiques de sa géothermie. A côté de cela, la partie intrigue et découverte du monde virtuel parait très annexe, factice et juste prétexte à maintenir le jeune lecteur attentif au reste. L'ensemble demeure sympathique et instructif mais un peu bancal dans son choix de mélanger les genres.
Western
C’est bien le dessin qui sauve cet album à mes yeux. Parce qu’on a connu Van Hamme plus inspiré. Un western avec tout ce qu’il faut dedans, le héros qui est le meilleur tireur de la région, la tête mise à prix, le shériff, les meurtres et les coups bas, les ranchs avec leur bétail. Bon la seule originalité est l’infirmité du héros et peut-être un petit jeu de qui est qui. D’ailleurs la toute dernière révélation est de trop et l’histoire se tenait mieux en enlevant les dernières pages, c’est dommage. Je note quand même, et pour beaucoup grâce au dessin et aux ambiances distillées par Rosinski, que l’histoire se laisse lire. Le découpage est bon et ça coule bien, force est de le reconnaître. Mais voilà, je ne suis pas fan des ambiances western, entre éloge de la violence par les armes et conquête des terres, pas mon truc.
Gilgamesh (Glénat)
Ce n'est pas la première BD sur l'épopée de Gilgamesh que je lis mais c'est certainement la plus claire et la plus maîtrisée d'entre elles. Elle pose bien son sujet, son contexte, l'identité de Gilgamesh et de sa situation initiale, ainsi que ses origines semi-divines. Le cadre géographique est également assez clair tout en étant proche des décors bibliques, d'une Terre des débuts de la civilisation humaine, dans des paysages plus ou moins désertiques. C'est à la fois historiquement crédible, et propice au mélange entre réalisme et magie divine et mythologique. Et j'apprécie la propreté du dessin, aussi frustes que puissent paraitre les personnages, en particulier Gilgamesh et Enkidu avec leur physique d'übermenschen à la machoire en parpaing. L'histoire quant à elle n'a pas vraiment mes faveurs en terme de récit mythologique. Elle contient quelques bons thèmes, comme l'amitié, la quête de sagesse et surtout le deuil. Mais le contexte est trop cru, trop rustique. C'est bien normal puisqu'il s'agit d'un des mythes les plus anciens de l'homme, mais il est tellement loin de l'élégance et de l'équilibre des mythes grecs notamment que je le trouve un peu... grossier, lourdaud. Cette histoire en a inspiré bien d'autres, que ce soit les récits bibliques ou quelques mythes grecs, mais c'est sans doute Herakles qui se rapproche le plus de Gilgamesh et c'est justement l'un des héros grecs que j'aime le moins. Bref, s'il faut chercher une bonne adaptation en BD du mythe de Gilgamesh, celle-ci remplit complètement les critères voulus. Mais c'est le mythe lui-même qui ne me passionne pas, même si j'ai aimé le soin, la clarté et le sens du rythme avec lesquels il est raconté ici.
Marathon
Un peu comme Panaccione l’avait fait en faisant un album uniquement basé sur la retranscription exhaustive d’un match de tennis (Match), Debon ose le pari audacieux de nous présenter un album qui ne fait que dérouler une course de marathon (celui des Jeux olympiques de 1928). Panaccione usait de la carte humoristique, mais Debon – par ailleurs avare de commentaires, le texte et peu présent) choisit de rester sur du réalisme, quelque chose de très factuel. Le résultat est quand même intéressant, quand bien même on ne s’intéresse pas à cette discipline ou au sport (et même si on n’a pas de connaissances en ces domaines). En effet, parmi les rares textes accompagnant le récit, Debon place un certain nombre d’informations, présentant les différents athlètes, mais aussi le contexte. Et il laisse percer le racisme qui dominait à l’époque (car le vainqueur surprise est un Français algérien). L’autre atout de cet album est sans conteste le dessin. Très simple, avare de détails, il est très lisible, mais surtout très beau dans son rendu, avec un trait charbonneux que j’ai bien aimé. Enfin, le dossier biographique et historique en fin d’album est un très bon complément. Sur un sujet de niche, et avec un traitement relativement aride, Nicolas Debon réussit son pari de captiver au-delà des amateurs du sujet.
L'Ogre Lion
Un 1er tome qui ne révolutionne rien mais qui m’a suffisamment titillé pour apprécier ma lecture. Un univers anthropomorphique sympathique, pas mal de peuples ou de régions qui ajoutent à la richesse, avec en toile de fond l’éternel scission entre herbivores et carnivores. Des personnages plutôt attachants et qui en gardent sous le pied, de l’aventure bien faite et plaisante à suivre. Le tout est servi par un dessin efficace de Bessadi (seul aux manettes) pour passer un agréable moment et sans temps mort. Nous sommes assez loin de la complexité et profondeur de la série Les 5 Terres (en train de devenir petit à petit la référence dans le genre), j’ai trouvé ici que les péripéties étaient plus tournées grands ados mais bien réalisées et avec du savoir faire. Je reviendrai sur ma note à l’issue de cette trilogie et de sa conclusion (qui jouera beaucoup sur mon ressenti final) mais je suis d’humeur généreuse pour arrondir au supérieur. 3,5 MàJ tome 2 et 3 : Comme promis, je reviens sur mon ressenti après découverte de la conclusion de cette série … et je revois finalement ma note à la baisse. Le résultat n’est pas mauvais, c’est honnête et divertissant mais finalement bien trop léger à mon goût. J’espérais un poil de noirceur entre autres surprises mais le final reste plutôt convenu (ici ça fait un peu bataille des 5 armées). Un récit efficace, qui reste bien fait mais qui souffre de la comparaison dans le milieu anthropomorphe. Ici on s’adresse aux plus jeunes.
Rebis
Un album avec d’indéniables qualités mais qui n’a pas su me toucher. Je partais pourtant avec un bon apriori, plutôt envoûté par le dessin et les couleurs, cette partie est constante et permet d’arriver au bout de ce pavé sans trop d’encombres. C’est ce point que je retiendrais surtout de mon aventure. Pour le récit en lui-même, bien que sympathique, je ne l’ai pas trouvé ébouriffant. Les thématiques ne m’ont pas trop parlé (la question du genre m’a même un peu saoulé) et le tout manque sacrément de nuances à mes yeux. En plus, Martino/Rebis ne m’est pas apparu spécialement attachant, je l’ai accompagné facilement dans sa quête mais plus on s’approchait de la fin, plus j’ai été déçu du développement. J’avoue aussi que j’attendais un peu autre chose en terme d’histoire, de traitement ou de portée. Je ne reproche pas le fond mais ça m’a semblé un peu trop unilatéral ici. La beauté ou l’émotion (pourtant présentes) ont fini par m’échapper. Une œuvre simplement pas pour moi. Nota : au cours de ma lecture, j’ai quand même appris un truc (pas pu m’empêcher de vérifier sur le net après coup, ne croyant pas au fait), c’est que certaines larves d’insectes mettent parfois bien plusieurs années avant d’éclore.
Max et Lili (Ainsi va la vie)
Bon, je vais être honnête, je n'ai pas lu les 134 albums de la série, aussi courts soient-ils. J'en avais facilement lu une cinquantaine quand j'étais à l'école primaire et j'en ai relu une douzaine pour écrire cet avis (et ne pas juste me baser sur mes souvenirs). Les albums, comme dit plus haut, sont courts. Leur but n'est pas vraiment de raconter une histoire, plutôt de présenter une situation, une problématique du quotidien auxquel-le-s les enfants peuvent faire face. Max et Lili jouent leur rôles d'enfants et donc agissent et réagissent comme des enfants moyens face à ce qui leur arrive (ou ce qui arrive à leurs proches). Ça ne cherche pas à révolutionner le genre de la bande dessinée jeunesse mais ça remplit son office d'album documentaire pseudo-fictif à destination des enfants. Les albums sont très pratiques pour ouvrir des discussions auprès des jeunes et force est de constater qu'ils sont toujours autant demandés aujourd'hui (nous avons dû poser des restrictions d'emprunt à ma bibliothèque pour éviter que les enfants se battent pour les avoir, c'est vous dire). Bref, de bons albums très courts pour aborder des questions auprès des jeunes enfants.
Maliki
Les albums de Maliki, ça se divise en deux périodes (bon, techniquement c'est plus compliqué, la transition d'une période à l'autre n'a pas été fluide et s'est faite sur plusieurs albums, petit à petit). Au début, Maliki c'était de simples anecdotes, des petits sketchs du quotidien publiés sur le blog du même nom (que je visitais presque quotidiennement durant mes années collège et lycée). Bon, techniquement, toutes les histoires publiées dans ces albums ont d'abord été publiées sur le blog, mais au début il ne s'agissait que de petites histoires indépendantes (et s'il y avait des petits arcs narratifs, ils restaient similaires à ceux que l'on peut voir sur n'importe quel autre blog de BD racontant des anecdotes). Puis, progressivement, une intrigue commence à poindre. Maliki s'entoure progressivement de personnages récurrents, jouant des rôles de plus en plus importants et on place quelques mystères (comme les magouilles de la sœur de Fang ou tout ce qui tourne autours des "stands"). A la fin, dans l'album Hanami, il ne s'agit plus que d'une série avec intrigue (si bien que Souillon a finit par sortir un autre album pour compiler le reste des anecdotes et histoires indépendantes publiées sur le blog). On attend d'ailleurs toujours la suite de cette histoire si je ne m'abuse, bien que l'univers a continué de s'étendre avec des romans jeunesse et un jeu-vidéo qui sortira bientôt. Bon, mais qu'en est-il de la qualité ? Eh bien elle varie (comme c'est étonnant !). Certaines anecdotes sont drôles, d'autres non. En fait, la qualité fluctue surtout par rapport au sentiment de "daté" qu'ont certaines de ses histoires. A la fois le charme et le "défaut" inerrant aux albums compilations de blogs. Je ne parle même pas nécessairement du dessin (qui évolue au fil du temps et devient sincèrement très beau sur la fin) mais bien des sujets, des fonds d'intrigues. La petite chinoise maoïste qui parle en oubliant certains mots dans ses phrases, ça passe difficilement aujourd'hui (encore heureuse). Heureusement, encore une fois, ces personnages évoluent et Fang devient un personnage assez attachant aux fils des récits. Je ne sais pas si la publication en albums ajoute une plus-value comparé au blog en lui-même, en tout cas j'ai toujours les miens. (Note réelle 2,5)
Gotham Girls
Bon, si je mets 3 étoiles, c'est avant tout pour la troisième partie de l'album. En effet, ce dernier et composé de trois histoires, la première est un one-shot, la seconde est composée de cinq épisodes et la troisième composée de trois épisodes. La première et la seconde histoire sont des récits super-héroïques tout ce qu'il y a de plus banal, sans grands enjeux ou plus-value. Bon, si, il y a le fait que les dessins reprennent les designs de la série animée de 92 (Bruce Timm a même dessiné la première histoire). J'aime bien la série de 92, mais la forme ne fait pas le fond et ici les deux premières histoires sonnent vraiment creux. Fort heureusement, la troisième histoire rehausse le niveau ! Ici, c'est une pure comédie super-héroïque déjantée. Enfin, pas vraiment super-héroïque puisque nous y suivons Harley Quinn et Poison Ivy, les meilleures amies super-criminelles. Leur duo fonctionne toujours autant que dans la quasi-totalité des histoires les reprenant, Poison Ivy jouant le rôle du clown blanc et Harley Quinn celui de l'auguste. Leurs aventures antihéroïques sont drôles, j'aurais sincèrement préféré un album à part rien que pour celles-là. Mais l'album est un tout, une compilation d'histoires, et je me dois donc de juger l'œuvre dans son ensemble. Je mets donc 3 étoiles. (Note réelle 2,5).