Sombres citrouilles

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)

Alors que toute sa famille s’apprête à fêter l’anniversaire de son grand-père, Hermès, quatorze ans, découvre un cadavre dans le potager. Qui a donc pu commettre ce crime ?


Adaptations de romans en BD Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Whodunit

Aujourd’hui, 31 octobre, trois générations de Coudrier sont réunies à la Collinière, la grande demeure familiale entourée de forêts et d’étangs, pour fêter, comme chaque année, l’anniversaire de Papigrand, le patriarche. Comme c’est aussi Halloween, Mamigrand a envoyé les petits chercher des citrouilles au potager pour les voisins américains. Mais dans le carré de cucurbitacées encore enveloppé des brumes de l’aube, il y a comme un pépin. Un homme étendu de tout son long, plein de taches rouges, silencieux. Mort. À première vue, personne ne le connaît. L’affaire pourrait donc n’être pas si grave que ça. Le problème, c’est que dans la famille, il y a au moins trois mobiles criminels possibles. Donc trois assassins potentiels. Sans compter tous les secrets qu’on n’a pas encore découverts...

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Octobre 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Sombres citrouilles © Rue de Sèvres 2019
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)
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06/12/2019 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur bamiléké

Je ne suis pas entièrement convaincu par la série de Malika Ferdjoukh et Nicolas Pitz. Cela m'arrive souvent pour les oeuvres avec les ados comme public cible. Pourtant j'ai apprécié le graphisme très soigné. J'aime bien les décors extérieurs, le soin apporté aux détails d'ameublement du château et aussi ces grosses pupilles des personnages qui renforcent leur côté expressif. Un bonus avec ces scènes de nuits originales aux contours luminescents. J'ai un peu plus de réserves pour le scénario de madame Ferdjoukh. Le début est sympa car l'auteure installe bien son récit dans une ambiance à la Agatha Christie tout en secrets de famille, atmosphère bourgeoise et feutrée avec de (trop) nombreux personnages portant leurs interrogations. Impossible d'aller plus avant sans spoiler l'histoire puisque comme pour la romancière anglaise nous découvrirons le fin mot grâce à un élément extérieur inaccessible au lecteur en début de récit. Je tique sur certains détails. Dans un récit assez réaliste comment mettre des citrouilles, des noisettes et des framboises dans le même potager à une heure de Paris en novembre ? Comment faire sortir une mineure d'un orphelinat sans avoir immédiatement une alerte police ?... Il y a là beaucoup de petites imprécisions pour mon oeil critique adulte. Mais ce que je regrette le plus est que madame Ferdjoukh s'empare, au fil du récit, de thématiques essentielles comme la xénophobie, le racisme ou la justice d'une façon très émotionnelle et superficielle (à mon avis). La fin en happy end ne me convient pas du tout car il manque la justice pour les familles des disparus. Je reste sur ma faim malgré beaucoup de choses intéressantes.

12/07/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je ne sais pas quel est le public visé. Sans doute les adolescents en priorité, mais cela peut passer pour tous les publics peut-être. En tout cas, malgré un certain classicisme dans la construction, j’ai plutôt apprécié ma lecture. Le principal bémol concerne le dessin. Il est dynamique, globalement bien fichu, mais j’ai eu du mal à me faire aux visages, avec ces yeux un peu gros et au rendu « bizarre ». Mais pour le reste l’aspect graphique est bon, et même très réussi pour certains passages se déroulant dans l’obscurité. Pour le reste, les amateurs de récits policiers classiques y trouveront leur compte. Il y a à peu près tous les ingrédients habituels : une longue présentation des nombreux protagonistes de la grande réunion familiale (j’avoue avoir eu parfois du mal à me souvenir de qui était qui, quels liens les unissent, il y a un peu trop de monde dans cette baraque !), qui plante le décor, géographique, physique, mais aussi psychologique, puisque peu à peu sont distillé des pistes sur certains secrets de famille, certaines fausse-pistes aiguillant comme il se doit la curiosité des lecteurs, jusqu'à la résolution finale. L’intrigue est essentiellement vue et narrée au travers du regards de plusieurs adolescents et jeunes adultes du clan familial, qui vont mettre à jour les différentes pièces d’un puzzle qu’ils reconstituent à la fin dans une scène de groupe là aussi classique. Au passage, la mort du personnage – dont le cadavre est découvert en tout début, est des plus surprenantes, à défaut d’être imméritée. Le rôle joué par les jeunes, la conclusion en forme de happy end généralisé me font penser qu’un lectorat jeune sera sans doute moins sensible à ces clichés/facilités. Mais il n’y a pas que du rose dans cette histoire (le meurtre le plus sordide n’est pas celui qui occupe nos ados !). Du très classique donc, mais bien fait. C’est relativement frais, et ce whodunit pour ados possède des qualités qui peuvent intéresser un lectorat plus large. Note réelle 3,5/5.

25/05/2021 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
L'avatar du posteur Canarde

Parfait cadeau pour un ado. C'est une sorte de scénario à la Agatha Christie (avec un cadavre à déplacer) mâtiné de Labiche (des liaisons à dissimuler) mais dans un univers où les enfants et les ados ont le premier rôle . On pourrait aussi le rapprocher de La Règle du jeu de Renoir pour le cadre de l'action avec le domaine dans les bois, la famille de haute lignée, et le coup du garde-chasse, qui parait un peu désuet à l'heure du portable, (mais d'ailleurs il n'est jamais question de portable, sans doute une adaptation d'un livre plus ancien, ou alors le souhait que l'époque "du portable" ne soit qu'une parenthèse minuscule et vite démodée dans un monde plus intemporel) Le point de vue du narrateur navigue entre les enfants et les adolescents, permettant des qui pro quo dont le lecteur est le premier averti. Le dessin sympathique en colorisation numérique est d'un abord facile, les personnages sont bien campés. Une petite place originale pour les animaux. Mais la composition du scénario est parfaitement invraisemblable et on sent bien, dès le début, que tout cela finira par un beau happy-end. Un petit désaccord avec l'éditeur : pourquoi ce papier glacé ?

21/05/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Je ne sais pas comment vous convaincre que cet album n’est pas une œuvre opportune sortie à l’époque d’Halloween juste pour faire nombre dans les rayons de librairies déjà débordées. Je pourrais vous parler de sa scénariste, Malika Ferdjoukh. Vous dire qu’avant d’être scénariste, elle est auteure de romans, dont l’excellente série des « Quatre soeurs » déjà adaptée (avec talent) par Cati Baur. Vous vanter son art de marier légèreté apparente et réflexions plus profondes, son habileté à créer des récits destinés de prime abord aux adolescents mais qui toucheront un bien plus large public. Souligner encore que pour un travail d’une romancière, ce scénario adapté d’une de ses propres œuvres ne souffre en rien du transfert d’un support vers un autre. Oui, je pourrais vous dire tout ça… Je pourrais aussi vous parler du dessinateur, Nicolas Pitz. De l’intelligence et de l’inventivité dont il a fait preuve pour illustrer les passages se déroulant la nuit. Du talent dont il a fait montre pour parvenir à singulariser chacun des nombreux membres de cette famille recomposée et complexe. De la fraicheur et de la naïveté qui peuvent surgir de son trait. Oui, ça aussi, je pourrais l'évoquer... Je pourrais enfin vous parler de ce récit, de sa finesse. Souligner le fait qu’il nous confie des petits et des grands secrets, que chaque personnage en a un bien à lui, ou qu’il partage avec d’autre. Vous dire que cet album parle d’amours inavouées (les plus douloureuses) et d’amitiés sincères. Insister tout de même sur le fait que derrière ce roman graphique se cache une intrigue policière, avec un cadavre quelque peu encombrant que l’on ira cacher tantôt dans les citrouilles, tantôt dans un placard… … et puis vous avouer enfin que j’ai eu la larme à l’œil lorsque cette histoire qui paraissait pourtant si légère finit par tourner au drame pour un de ses personnages… Je pourrais vous dire tout ça mais j’aurais peur que vous attendiez de cet album monts et merveilles… alors qu’il s’agit tout simplement d’un chouette album. Ni une œuvre opportune et mercantile, ni un récit révolutionnaire… mais une histoire qui m’a touché par sa finesse et l’émotion qu’elle parvient à distiller. Seul reproche : pas toujours facile de s’y retrouver dans les liens qui unissent les différents membres de cette famille recomposée. Un petit arbre généalogique planqué quelque part aurait, je pense, été l’arme ultime pour m’achever.

06/12/2019 (modifier)