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Couverture de la série Sylvia, Shakespeare & Co
Sylvia, Shakespeare & Co

Une biographie honnête, mais qui ne m’a pas emballé plus que ça. Je connais assez bien la période au cœur de l’album, à savoir le monde artistique et littéraire de l’entre-deux guerres parisien. Mais c’est surtout l’autre côté de la rue de l’Odéon qui m’avait intéressé, la librairie d’Adrienne Monnier ayant été un creuset et un lieu de rencontres pour beaucoup d’écrivains (Aragon, Breton, Apollinaire je crois). Il s’agit ici de suivre l’amie d’Adrienne qui, à sa suite, a ouvert une librairie originale portant son nom, Sylvia Beach. Il y a des parties intéressantes dans ce récit, autour des rencontres, du hasard, de l’effervescence du Paris de cette époque, de son cosmopolitisme. Et le casting est bien évidemment impressionnant pour qui s’intéresse à la littérature de l’époque (Française et anglo-saxonne). Mais j’ai trouvé le récit finalement un peu creux. Je n’ai pas trop aimé le tic – hélas répandu – de multiplier les apparitions de « noms célèbres », qui s’interpellent tous par leurs noms et prénoms. Ça n’est pas naturel et fait un peu trop « placement de produit ». Je ne connais pas Joyce, que Sylvia Beach a énormément aidé, en publiant son « Ulysse », mais les auteurs le présentent comme quelqu’un d’ingrat et peu estimable, même si Beach semble ne pas lui en vouloir de son manque de reconnaissance. Les dernières années de la librairie, du moins telle que rêvée et dirigée par Sylvia sont plus sombres – la seconde guerre mondiale est passée par là. Mais le reflux des auteurs américains dès la crise des années 1930 avait quelque peu sonné le glas d’une période d’euphorie pour cette femme qui a joué dans l’ombre un rôle majeure (comme Monnier). La librairie qui porte encore son nom – délocalisée sur les quais de Seine pas loin de Notre Dame – est un témoignage souvent oublié de celle qui fut une passeuse remarquable. Le sujet m’intéressait, et j’ai appris un certain nombre de choses. Mais il m’a manqué sans doute un souffle créateur, et j’ai été gêné par quelques facilités (évoquées plus hauts). Je ne regrette pas ma lecture, mais je n’y reviendrai pas.

02/05/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Bal des folles
Le Bal des folles

Une lecture pas désagréable, même si elle m’a un chouia laissé sur ma faim. Le dessin d’Arianna Melone est original et intéressant, avec un beau travail à l’aquarelle. J’ai par contre parfois été surpris et gêné (et n’ai pas vraiment aimé ça) par les tâches rouges sur les visages, qui leur donnent parfois des airs de clowns incongrus. L’intrigue a un arrière-plan intéressant, autour d’Eugénie, une femme prétendant entendre des voix, être en contact avec des défunts, avoir des « visions ». Scandaleux pour son père, grand bourgeois coincé, qui la fait interner de force à la Salpêtrière, où elle rejoint la cohorte de femmes « soignées », mais aussi exhibées par Charcot. Au travers de l’exemple d’Eugénie, et de quelques femmes compagnes d’infortune internée, c’est la condition féminine qui est au cœur des débats, avec un parallèle à faire avec le traitement réservé à de nombreuses femmes trois ou quatre siècles plus tôt : l’asile et les accusations d’hystérie ayant remplacé le bûcher et les accusations de sorcellerie. Mais cet aspect est sous-employé selon moi. Et l’intrigue elle-même manque un peu de fond. Et je pense qu’elle aurait pu fonctionner sans faire d’Eugénie une interlocutrice des fantômes.

02/05/2025 (modifier)
Par Khaz
Note: 3/5
Couverture de la série Arawn
Arawn

Arawn est une BD de bourrin pour les bourrins. Beaucoup de sang, de têtes tranchées et de guerrières en culotte avec des gros seins. Notre côté pervers aimera scruter les courbes délicieuses de Siamh. Pour le reste, ça se lit pour passer le temps. Globalement on passe un bon moment mais sans plus. La façon de conter l'histoire est sobre, il n'y a pas énormément de dialogues. Les dessins sont parfois très imprécis, tandis que d'autres fois ils sont sublimes. On sent que S. GRENIER porte une attention particulière à son personnage féminin Siamh, qu'il lui rend hommage en dessinant son corps avec soin.

02/05/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Havana connection
Havana connection

Je serais moins enthousiaste que Noirdésir en ce qui concerne ce one-shot. En effet, contrairement à lui, je ne suis pas fan du dessin. C'est le genre de style réaliste que je n'aime pas trop parce que cela manque un peu de dynamisme et aussi les têtes sont un peu moches. On dirait des photos que quelqu'un aurait dessinées par-dessus. Je comprends qu'il y a un public pour ce genre de style hyperréaliste, mais moi cela ne m'attire pas du tout. Quant au scénario, il raconte ce que le gangster québécois Lucien Rivard aurait pu faire lorsqu'il était à Cuba. Disons que je prends tout ce qui tourne autour de ce criminel avec un grain de sel parce qu'on a souvent exagéré ses exploits (du genre il aurait participé à l'assassinat de JFK) , mais Michel Viau semble s'être bien documenté et tenu à que cela soit le plus réaliste et crédible possible et ses théories font du sens, mais je considère cet album comme un mélange et de fiction, En tout cas, le scénario est pas trop mal, mais comme le dessin me repousse je n'ai jamais rentré dans le récit. Dommage, on voit que les auteurs ont travaillés forts et j'aurais bien aimé trouver cet album passionnant à lire.

01/05/2025 (modifier)
Couverture de la série Présence de corps étrangers
Présence de corps étrangers

Kago regroupe ici un grand nombre d’histoires courtes parues en revue, auxquelles il a ajouté quelques inédits et quelques simples dessins. C’est un album que j’ai trouvé intéressant, mais qui est à réserver aux amateurs – qui plus est adultes. J’ai un peu hésité à le mettre en strictement pour adultes, mais l'y ai finalement placé. En effet, il y a dans la plupart des histoires des scènes de sexe, parfois explicites, et un grand nombre d’illustrations de torture : une certaine esthétique SM prédomine. Mais on n’est pas là dans quelque chose de purement érotique ou porno. Car Kago pervertit le genre, en introduisant un humour – très noir, et une bonne dose d’absurde : en ce sens la première histoire du recueil, « Contre les murs » est un bon condensé de tous ces aspects. Si les histoires sont inégales, l’ensemble est tout de même original et agréable. Kago y développe un Ero-Guro parfois loufoque, souvent pervers, qui le rapproche ici de certains albums de Maruo (comme La Chenille par exemple).

01/05/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Chevalier Imberbe
Le Chevalier Imberbe

Le Chevalier Imberbe, c'est un melting pot d'idées et de propos intéressant-e-s. Déjà, au niveau de la forme, c'est un mélange de récit médiéval, avec des termes d'époques et des poncifs scénaristiques de la chanson de geste, et d'anachronismes modernes comme des motos remplaçant les chevaux ou des radios utilisés pour communiquer. Ce parti-pris qui n'est pas nouveau est ici intelligemment utilisé pour à la fois témoigner de l'aspect intemporel de la problématique, mais également pour parler du sujet qui nous est très contemporain de la transidentité et de la libération des carcans du genre tout en soulignant le côté moyenâgeux de la pensée conservatrice souhaitant s'y opposer. Un propos simple mais ambitieux, ou en tout cas un minimum intéressant. L'histoire est celle d'Isabeau, l'éponyme chevalier imberbe en route vers les croisades de la reine Aliénor. Il s'arrête quelques temps chez son cousin et y rencontre Radegonde, la femme dudit cousin, avec laquelle il va petit à petit tomber amoureux. Une histoire d'amour interdite c'est déjà beaucoup de problèmes, alors si on rajoute en plus à cela que personne (je dis bien personne) ne semble savoir si Isabeau est un homme ou une femme, on peut-être sûr que si leur secret venait à se faire savoir la catastrophe serait assurée (les remous du qu'en-dire-t-on, tout ça tout ça). Comme dit plus haut, l'album tourne autour de la question du genre. On ne nous dit jamais quel est le genre d'Isabeau, lui-même s'exprime sur le sujet en disant qu'il préfère que les gens ne le sachent pas car il n'apprécie pas que l'on change sa manière d'agir en fonction de la perception que l'on a de lui. Par son apparence androgyne et son refus de s'exprimer sur la question de son identité de genre on traite le sujet de la liberté de tout individu à s'identifier comme iel l'entend et surtout de l'absurdité du besoin d'enfermer tout le monde dans des petites cases étriquées censées les définir. On permet également à Isabeau de représenter toutes les identités transgenres, qu'elles soient binaires ou non, fluides ou non. On ne sait pas ce qu'il est si ce n'est Isabeau, et c'est déjà bien assez pour pouvoir l'apprécier. On note d'ailleurs qu'il semble accorder ses phrases au masculin lorsqu'il parle de lui (on apprend au détour d'une phrase que l'écriture inclusive existe dans cet univers ce qui le rend particulièrement notable), ajoutant ainsi une dimension intéressante en abordant la question de la distinction de l'emploi des pronoms genrés et du genre de l'individu en lui-même. Il y a aussi l'antagoniste de cette histoire, Dame Marguerite, se présentant comme la défenseuse de la cause féminine tout en enfermant quotidiennement les femmes dans le rôle d'êtres serviables et soumises à leur maris. On devine dans ce personnage une caricature du mouvement TERF (Trans Exclusionary Radical Feminist), qui sous couvert de féminisme réduit les femmes à des êtres biologiquement inférieurs aux hommes et ne pouvant sortir d'une certaine vision très fermée de ce que doit être une femme (tant dans l'apparence que dans le comportement). Radegonde, dont Dame Marguerite est chargée de l'éducation, souffre justement de sa vision trop étriquée de ce que doit être une femme. Radegonde aime sortir, Radegonde aime se battre, Radegonde aime porter des bottes de combats (oui, on le voit sur deux/trois cases), Radegonde ne se rase pas les guiboles, Radegonde fume, Radegonde se travestit même à un moment, bref, Radegonde n'est pas féminine. Sauf qu'en fait si, justement. Radegonde est une femme, elle ne s'enferme simplement pas dans ce qu'une femme devrait être selon l'opinion d'autres personnes. Vous l'aurez compris, ici on parle du genre sous toutes ses coutures, en tout cas on essaye d'aborder de nombreuses facettes de la chose. Bon, après, tout n'est pas parfait. L'histoire est un peu trop simple, certains passages semblent survolés avec une désinvolture presque déconcertante, mais je parviens à pardonner ces petites déceptions car je trouve le propos intéressants et que les romances codifiées façon chanson de geste arrivent parfois à faire mouche chez moi. J'aurais préféré que l'histoire soit un peu plus étoffée et les personnages un peu plus développés mais j'ai tout de même apprécié ma lecture. Le dessin de Tamos est intéressant, j'apprécie son aspect enfantin proche de dessinateur-ice-s comme Pef. Il y a un côté naïf dans les expressions et les mouvements que je trouve vraiment charmant (même si je me doute que cela ne fera pas l'unanimité). Une ode à l'individualité, une présentation caricaturale des pensées conservatrices, une histoire d'amour, un récit perfectible mais pas inintéressant. Pas parfait, donc, mais une lecture qui ne m'a sincèrement pas déplu.

01/05/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Passages secrets (Axelle Lenoir)
Passages secrets (Axelle Lenoir)

Une drôle d'autobiographie. Ce premier tome nous emmène au Québec dans le milieu des années 80, avec le début de la scolarisation d'Axelle Lenoir. Axelle Lenoir est une autrice transgenre québécoise et cet album n'a pas été retouché au niveau des dialogues, il m'a fallu un petit temps d'adaptation pour l'apprivoiser. Une autobiographie avec une première surprise, l'autrice transgenre ne se représente pas en petit garçon, mais en petite fille. Seconde surprise, c'est le ton donné au récit, il a un côté surréaliste. Le titre de l'album, trompe-l'œil, est on ne peut mieux trouvé. En effet, Axelle joue sur la confusion de notre perception en nous emmenant dans sa dimension d'enfant à l'imagination débordante. Une autobiographie où on découvre aussi l'Axelle de 39 ans, celle qui réalise cette BD, elle se met en scène et interpelle régulièrement le lecteur pour nous donner son ressenti avec une certaine autodérision, mais aussi avec une pointe de narcissisme. Une lecture qui ne m'a pas complètement embarqué, je ne suis jamais entré dans son délire qui mélange réalité et fiction. Graphiquement ce n'est pas un style qui me met des étoiles dans les yeux, mais c'est efficace et au fil des pages je l'ai adopté. Une colorisation minimaliste. En cadeau, une planche de Jeik Dion Aliss. Pas pressé de lire la suite.

01/05/2025 (modifier)
Couverture de la série La Terre Vagabonde
La Terre Vagabonde

C’est ma première incursion dans les adaptations de l’œuvre de Liu Cixin (auteur que je ne connais pas). La lecture n’a pas été désagréable, mais j’en suis sorti clairement moins enthousiaste que la majorité de mes prédécesseurs. Le dessin de Stefano Raffaele est sans doute ce qui m’a le plus convaincu. Il est fluide, agréable et bon. Je suis moins convaincu par la colorisation informatique, qui manque singulièrement de nuances. Je n’ai pas non plus trouvé utiles et captivantes les doubles pages – voire triples (avec pages à déplier) : elles ne sont pas si grandioses ni détaillées que ça ! Quant à l’histoire, ne connaissant pas le roman d’origine, je ne peux juger que ce que Bec en a fait. Et là je reste sur ma faim. Le lecteur est prié d’accepter pas mal de facilités en matière technologique ou de faisabilité, pas mal de choses (dans les grandes lignes comme dans certains détails) sont improbables (alors même qu’au départ, au détour de dialogues un peu pesants, beaucoup d’informations pseudo scientifiques nous sont assénées). Autre bémol, les nombreuses ellipses nous forçant à imaginer pas mal d’évolutions, puisque l’histoire est censée s’étendre sur plusieurs générations au travers de l’espace. On reste aussi frustré par le peu d’informations données sur la société qui sous-tend les choix scientifiques et politiques ayant amené cette lointaine migration de la Terre. Et du couple passage vers la fin dans laquelle une sorte de guerre civile planétaire éclate est un peu brutal – mais là aussi c’est traité de façon quelque peu lapidaire – même si la conclusion – là aussi j’ai eu du mal à croire à la forme de la condamnation, sacrifiant énormément de combinaisons – relativement ironique est bien vue. Pas désagréable à lire, mais trop de choses sont effleurées, alors que certains aspects de l’intrigue manquent pour qu’on s’attache réellement aux personnages et à leur destin. Note réelle 2,5/5.

01/05/2025 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série Alerte 5
Alerte 5

Ce qui me plaît avec les albums de Max de Radiguès, c'est qu'il ne s'interdit aucun sujet, aucun environnement. Avec son trait si vif et relâché, il est donc à l'aise sur une aventure spatiale (enfin, surtout martienne), un cadre propice à nous raconter une comédie de mœurs qui peut aussi basculer dans le drame en un claquement de doigts. Cette capacité au naturel, à l'authenticité est encore présente dans ce petit album assez surprenant je dois dire. Je pensais que ça allait basculer vers le thriller, ou le drame, mais c'est quelque chose d'assez hybride qui nous est proposé. L'humour est aussi présent, mais sans en faire des tonnes, j'aime bien cet équilibre qui rend les situations et les dialogues plus vrais. Il compense donc ses planches en gaufriers par des situations bien écrites. On passe toujours un bon petit moment de lecture avec de Radiguès.

01/05/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Chroniques d'Ona
Les Chroniques d'Ona

Les Chroniques d'Ona, c'est un récit jeunesse fantastique léger. Enfin, aussi léger que peut être un récit où une jeune fille survit seule dans un monde post-apocalyptique où tout a été détruit par une énergie appelé le Sombre. Rien de trop traumatisant ou graphique, mais on parle tout de même de mort, d'espoir (et par là-même de désespoir) et de survie en milieu hostile. On suit Ona, une jeune Lueur survivant seule. On sait peu de chose sur les Lueurs si ce n'est que ce sont des magicien-ne-s chargé-e-s de maintenir une sorte d'équilibre dans le monde (équilibre bien évidemment rompu depuis l'arrivée du Sombre). On ne sait pas non plus ce qu'il est advenu de la mère d'Ona, que l'on peut voir dans certains des flashbacks, il est fort probable que le sujet sera aborder dans une suite, cet album semblant être le début d'une série. Cet album est une successions d'histoires, de courts épisodes racontant, mis bout à bout, la traversée d'Ona dans ce monde dévasté. Ces histoires brillent par leur petit côté onirique (tient, c'est proche d'Ona phonétiquement), grandement aidé par le magnifique dessin de Yohan Sacré. Il y a un très beau travail à base de traits simples et de couleurs vives très notées. J'ai particulièrement apprécié le parti pris d'avoir différencié les flashbacks et l'action du présent en représentant les premiers comme des dessins à l'aquarelle sur du papier, là où le reste de l'histoire a un côté bien plus propre (sans doute numérique). Les Chroniques d'Ona, ce n'est pas que l'histoire d'Ona, d'ailleurs. Enfin si, mais pas forcément comme vous l'entendez : Ona n'est pas que le nom de la jeune fille, c'est également le nom de ce monde. Si suite de la série il y a bien, on ne suivra pas forcément la protagoniste de ce premier tome, peut-être verrons-nous une autre de ses camarades Lueurs (voire même sa mère). Ce premier album était bon, parfois un peu trop simple mais très agréable à lire, surtout au niveau du dessin. Hâte de pouvoir lire la suite.

01/05/2025 (modifier)