Comme pour Borgia, Jodorowsky aurait tout aussi bien pu condenser ces quatre tomes en deux, tant cela s’étire inutilement – et souvent lourdement je trouve. Comme pour Borgia aussi Jodo se lâche, multipliant les scènes de sexe et chargeant Jules II.
Mais il le fait ici en allant beaucoup plus dans le délire, transformant Jules II en un obsédé homosexuel grotesque. Hélas, le côté grand-guignol dans lequel la série bascule rapidement lui fait perdre une part de son intérêt. En effet, les intrigues et coups fourrés – réels et nombreux dans l’Italie de l’époque – auraient largement suffi à bâtir une intrigue où le sexe et le pouvoir servaient de carburant à quelques ambitieux sans scrupules. Ici Jodo dégomme à tout va, les artistes de l’époque, Machiavel – dont les orgies dans des lupanars perdent toute mesure – et bien sûr la curie romaine, les grandes familles italiennes, et le pape.
On oublie donc l’Histoire pour n’en retenir qu’une version outrancière. Pourquoi pas ? Mais j’ai trouvé ça lassant au bout d’un moment, car ni drôle ni réaliste, ce dézingage se répète dans la surenchère. Et du coup on est anesthésié, et au bout d’un moment, ne reste que la répétition des mêmes artifices, qui ne sont plus corrosifs.
Alors, certes, ça se laisse lire, mais c’est long, et je me suis lassé donc.
Reste le dessin de Théo, qui lui est vraiment bon et agréable (Jodo a le chic pour quasiment toujours trouver des très bons dessinateurs pour mettre en images ses délires !).
Note réelle 2,5/5.
Un récit autobiographique qui part d’une intention intéressante, mais dont le rythme extrêmement lent finit par lasser. “Dans la prison de Hanawa” se veut réaliste et minutieux, mais cette obsession du détail tourne vite à la répétition. Le quotidien carcéral est décrit avec froideur, sans véritable tension dramatique ni attachement aux personnages.
L’approche presque clinique pourra séduire certains lecteurs curieux de la vie carcérale japonaise, mais pour ma part, j’ai trouvé l’ensemble trop statique et monotone. L’absence d’évolution ou de réflexion plus profonde m’a laissé à distance. Une lecture que j’ai terminée plus par devoir que par intérêt.
Je reste imperméable à l'érotisme de Varenne, mais j'ai trouvé son dessin ici un peu plus satisfaisant que dans d'autres albums qui me rebutaient autant sur le plan graphique que narratif.
L'album propose cinq histoires courtes totalement indépendantes, occupant la moitié de l'ouvrage. L'autre moitié est constituée d'illustrations accompagnées de textes, qui s'intercalent entre les récits. On est donc davantage face à un ouvrage graphique qu'à une histoire en bande dessinée au sens classique.
Graphiquement, le travail n'est pas mauvais. Je n'aime toujours pas le style de Varenne, que je trouve trop daté, marqué par un réalisme adulte des années 70-80, mais je reconnais une belle maîtrise technique et une certaine élégance. L'encrage me paraît ici plus soigné que dans d'autres de ses livres, que je trouvais trop relâchés. Les personnages sont beaux, les traits constants. Les scènes érotiques ont un côté vieillot, mais elles sont bien dessinées.
En revanche, les illustrations me semblent trop réalistes et froides, sans le charme nécessaire pour me troubler. C'est aussi le cas des textes qui les accompagnent : lyriques, pseudo-poétiques, ils me laissent de marbre, voire m'ennuient.
Même ressenti pour les histoires, chacune illustrant un fantasme différent, mais toujours de manière convenue, presque théâtrale, avec des personnages qui semblent jouer un rôle. Cela manque de vie, de charme, et de ce qui rend une scène véritablement sexy ou excitante.
Sans compter certains fantasmes qui me rebutent franchement : viol, douche dorée, prostitution...
Une nouvelle – j’allais dire énième – série d’Arleston, dans un univers Fantasy qu’il a quand même déjà pas mal balayé. La surprise vient de le retrouver chez Drakko et non chez Soleil.
Quant à l’intrigue, elle est bâtie sur des fondations assez classiques, pas vues : un méchant oncle/régent faisant tout pour s’emparer du pouvoir au détriment du gentil héritier (qui cache le fait que c’est une héritière !), un monde menacé, ce qui amène un petit groupe à partir chercher la solution.
Mais bon, ça se laisse lire. En tout cas le premier tome, car le second m’a un peu laissé sur ma faim (déjà la fin un peu facile du premier, notre héritier se débarrassant de façon improbable de l’un de ses ennemis).
En fait ce second tome empile les facilités, et surtout, l’univers qui a été développé précédemment laisse finalement presque une coquille vide : c’est un peu trop creux et « gentil », au point que je pense que le lectorat visé est avant tout adolescent.
Ce qui m’a aussi refroidi dans ce second tome, c’est le dessin. En effet, dès le début de ce tome, je l’ai trouvé moins précis, avec des têtes plus « enfantines » pour plusieurs personnages, alors même qu’à plusieurs reprises les visages surjouent les expressions à la manière du manga – ce que je n’aime pas vraiment – avec des visages un peu grotesques parfois. Quant aux scènes de combats, je ne les ai pas trouvées à mon goût (dans les deux tomes pour le coup).
C’est dommage, car l’univers, les décors, et la colorisation lumineuse (elle aussi moins précise avec le changement de la coloriste dans le second tome) sont plutôt agréables.
Un diptyque qui se laisse lire, mais qui globalement m’a laissé sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Je ne connais pas la nouvelle ici adaptée – et le très peu que je connaisse de Gogol ne m’a pas vraiment attiré sur son œuvre.
J’ai emprunté ce diptyque au hasard, et j’en suis sorti déçu. Les deux albums se laisse lire, sans enthousiasme, mais très rapidement. Il faut dire qu’il y a peu de dialogues, et que l’intrigue est quand même squelettique. Ce qui ne m’a pas empêché d’être à la limite de m’ennuyer !
Les aspects fantastiques introduits parcimonieusement ne suffisent pas à dynamiser une histoire trop légère.
Quant au dessin, il n’est pas forcément ma tasse de thé. Mais ce trait moderne peu tout à fait contenter d’autres lecteurs. C’est plutôt l’histoire elle-même qui m’a laissé de côté.
Mouais. J’ai clairement été moins conquis par cet album que Pol. J’avais déjà tâté de l’auteur avec Grenadine, qui m’avais aussi laissé sur ma faim.
Je retrouve ici un dessin un peu simpliste, pas vraiment mon truc, mais qui pourrait tout à fait passer sir le reste me convenait, ce qui n’est hélas pas le cas.
L’humour qui cherche à percer de-ci de-là ne m’a pas convaincu. Certes, il y a parfois quelques pointes vaguement trash, mais c’est généralement peu percutant, et surtout ça ne m’a jamais fait rire ou sourire.
Reste donc l’histoire en elle-même (une suite de quatre cases qui s’assemblent pour former une histoire complète avec le plus souvent une « chute » en fin de page), que je n’ai pas trouvée transcendante. Des réflexions sur l’amour (physique ou cérébral) qui ne m’ont que rarement intéressé.
Affaire de goût peut-être, mais je pense que ce que produit Zalewski n’est pas ma came.
Dans un futur proche, la Russie est redevenue un empire autoritaire, dirigé par un dictateur illuminé qui prétend entrevoir l'avenir au gré de ses visions sous LSD. Convaincu d'être la réincarnation de Gengis Khan, il dépêche ses agents à la recherche de la momie d'un moine bouddhiste, censée faciliter son retour. En parallèle, un derviche fanatique s'approche lui aussi, sans le savoir, de cette même momie, porté par une foi sanglante et aveugle.
J'y ai retrouvé les régimes grotesques et brutaux à la Enki Bilal, mais surtout une déferlante mystique si délirante qu'on croirait lire un scénario de Jodorowsky. Le grotesque se mêle à la violence dans un chaos narratif constant. Et très franchement, ce n'est pas ma tasse de thé. Les délires ésotériques m'ont vite lassé. Tout y passe : bouddhisme, réincarnations, islam soufi, orthodoxie, ufologie… pour un résultat si confus qu'on ne sait jamais si l'auteur est sérieux ou s'il se moque du lecteur.
Difficile aussi de s'attacher à qui que ce soit : les personnages meurent souvent avant d'avoir eu le temps d'exister, ou bien sont réduits à des caricatures de fous mystiques ou de soldats fanatisés. J'ai tout de même lu la trilogie jusqu'au bout, intrigué de savoir où cela mènerait, mais l'ensemble m'a paru si incohérent et décousu que je serais bien en peine d'en proposer un résumé intelligible. Un trip narratif aussi extravagant que vain, dont je suis ressorti plus perplexe que fasciné.
Mêler Jack l'éventreur et le genre du western, pourquoi pas ? Après tout, c'est vrai que le Far West aurait pu être un terrain fabuleux pour le trop célèbre psychopathe... Seulement, que font Damien Marie et Loïc Malnati de leur sujet ? Honnêtement, pas grand-chose...
Le scénario n'est pas foncièrement mauvais, mais j'ai trouvé que le dessin de Malnati, épais et parfois approximatif, atténuait beaucoup la portée du récit. Et que dire de la colorisation, qui ternit encore plus l'ensemble ? Tout est grisâtre, et on a du mal à ressentir le moindre attachement pour cet univers graphique assez peu attrayant, il faut le dire.
Le récit est donc parfois sympathique, souvent ennuyeux, et surtout assez racoleur avec les visions du personnages de très mauvais goût. Tout cela serait sans doute passé si les qualités graphiques de l'album avaient permis de rehausser le tout. En l'état, je me suis bien ennuyé pendant la lecture de cet album, et n'ai pas réussi à ressentir l'intérêt qu'avaient eu les auteurs à concevoir ce récit. Dommage, je pense que le potentiel était là.
Pioché un peu aléatoirement en bibliothèque, j'avoue n'avoir pas été très séduit par ce Poussière d'os. J'aime assez les univers post-apocalyptiques habituellement, mais d'une part, celui-ci a du mal à sortir du lot, et d'autre part, je trouve son écriture un peu légère. Il y a de bonnes idées (l'IA qui reprend contact avec une ancienne connaissance), mais souvent, je trouve que c'est assez banal, ça se lit assez vite et sans passion.
Pas de quoi dire que c'est vraiment mauvais, mais dans la profusion d'oeuvres qui sort chaque jour, ça ne surnage pas vraiment au-dessus du lot. Oui, il y a une tonalité gore assez marquée, mais aujourd'hui, ça devient relativement conventionnel (même si la bestiole qui vole les visages, c'est quand même pas mal dans le genre), oui, le dessin est assez élégant, mais je ne sais pas, il me manque quelque chose pour atteindre vraiment la moyenne.
Sans dire que je me suis ennuyé, à la fin, quand j'ai refermé le volume, je me suis demandé à moi-même : "Et donc ? Qu'est-ce que ça m'a apporté ?" Parfois, l'absence de réponses est aussi significative que la réponse elle-même...
J’ai l’impression de commencer mes avis sur les collaborations d’Hermann père et fils de la même façon. En me plaignant de la faiblesse du scénario du fils, que ne compense qu’à grande peine le dessin du père. Mais là, je pense que c’est encore plus décevant – malgré certaines qualités réelles – qu’à l’habitude.
Généralement le dessin d’Hermann sauve les productions du duo. Mais là, peu de choses m’ont satisfait. Hermann a quand même su rendre une atmosphère où les brumes dominent sur les landes écossaises. Mais pour le reste, la colorisation fait le minimum, souvent négligée, avec un rendu parfois vraiment laid.
Et le dessin d’Hermann me fait penser qu’il serait temps d’arrêter. On est loin ici de ce qu’il a pu faire ailleurs ! Les visages sont souvent ressemblants (difficile de distinguer certains personnages), parfois franchement ratés (sur des vues de profil surtout), avec des proportions aléatoires. Si j’insiste sur ces détails, c’est que justement Hermann a été capable de produire de très belles planches sur plusieurs séries. Ici, j’ai eu l’impression de lire quelque chose de négligé, bâclé.
Et du coup le scénario d’Yves H. passe encore moins. Rien d’ignoble, mais un sentiment de vacuité, de vide. Les deux tomes sont très très vite lus, car il n’y a pas beaucoup de texte, et l’intrigue elle-même s’étale inutilement alors même qu’elle tient en quelques lignes (un seul album de 56 pages aurait été suffisant). Un conflit entre des Romains et des Pictes, duquel seuls deux personnages sortent du lot : un sous-officier romain hâbleur et lâche, et Brigantus, le « Picte », sans doute le seul personnage un peu intrigant, mais sur lequel on n’apprend au final pas grand-chose – ultime frustration d’une lecture qui me laisse très largement sur ma faim.
Un gros bof donc.
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Le Pape Terrible
Comme pour Borgia, Jodorowsky aurait tout aussi bien pu condenser ces quatre tomes en deux, tant cela s’étire inutilement – et souvent lourdement je trouve. Comme pour Borgia aussi Jodo se lâche, multipliant les scènes de sexe et chargeant Jules II. Mais il le fait ici en allant beaucoup plus dans le délire, transformant Jules II en un obsédé homosexuel grotesque. Hélas, le côté grand-guignol dans lequel la série bascule rapidement lui fait perdre une part de son intérêt. En effet, les intrigues et coups fourrés – réels et nombreux dans l’Italie de l’époque – auraient largement suffi à bâtir une intrigue où le sexe et le pouvoir servaient de carburant à quelques ambitieux sans scrupules. Ici Jodo dégomme à tout va, les artistes de l’époque, Machiavel – dont les orgies dans des lupanars perdent toute mesure – et bien sûr la curie romaine, les grandes familles italiennes, et le pape. On oublie donc l’Histoire pour n’en retenir qu’une version outrancière. Pourquoi pas ? Mais j’ai trouvé ça lassant au bout d’un moment, car ni drôle ni réaliste, ce dézingage se répète dans la surenchère. Et du coup on est anesthésié, et au bout d’un moment, ne reste que la répétition des mêmes artifices, qui ne sont plus corrosifs. Alors, certes, ça se laisse lire, mais c’est long, et je me suis lassé donc. Reste le dessin de Théo, qui lui est vraiment bon et agréable (Jodo a le chic pour quasiment toujours trouver des très bons dessinateurs pour mettre en images ses délires !). Note réelle 2,5/5.
Dans la prison
Un récit autobiographique qui part d’une intention intéressante, mais dont le rythme extrêmement lent finit par lasser. “Dans la prison de Hanawa” se veut réaliste et minutieux, mais cette obsession du détail tourne vite à la répétition. Le quotidien carcéral est décrit avec froideur, sans véritable tension dramatique ni attachement aux personnages. L’approche presque clinique pourra séduire certains lecteurs curieux de la vie carcérale japonaise, mais pour ma part, j’ai trouvé l’ensemble trop statique et monotone. L’absence d’évolution ou de réflexion plus profonde m’a laissé à distance. Une lecture que j’ai terminée plus par devoir que par intérêt.
Les Larmes du sexe
Je reste imperméable à l'érotisme de Varenne, mais j'ai trouvé son dessin ici un peu plus satisfaisant que dans d'autres albums qui me rebutaient autant sur le plan graphique que narratif. L'album propose cinq histoires courtes totalement indépendantes, occupant la moitié de l'ouvrage. L'autre moitié est constituée d'illustrations accompagnées de textes, qui s'intercalent entre les récits. On est donc davantage face à un ouvrage graphique qu'à une histoire en bande dessinée au sens classique. Graphiquement, le travail n'est pas mauvais. Je n'aime toujours pas le style de Varenne, que je trouve trop daté, marqué par un réalisme adulte des années 70-80, mais je reconnais une belle maîtrise technique et une certaine élégance. L'encrage me paraît ici plus soigné que dans d'autres de ses livres, que je trouvais trop relâchés. Les personnages sont beaux, les traits constants. Les scènes érotiques ont un côté vieillot, mais elles sont bien dessinées. En revanche, les illustrations me semblent trop réalistes et froides, sans le charme nécessaire pour me troubler. C'est aussi le cas des textes qui les accompagnent : lyriques, pseudo-poétiques, ils me laissent de marbre, voire m'ennuient. Même ressenti pour les histoires, chacune illustrant un fantasme différent, mais toujours de manière convenue, presque théâtrale, avec des personnages qui semblent jouer un rôle. Cela manque de vie, de charme, et de ce qui rend une scène véritablement sexy ou excitante. Sans compter certains fantasmes qui me rebutent franchement : viol, douche dorée, prostitution...
La Baroque Épopée du monde qui ne voulait plus tourner
Une nouvelle – j’allais dire énième – série d’Arleston, dans un univers Fantasy qu’il a quand même déjà pas mal balayé. La surprise vient de le retrouver chez Drakko et non chez Soleil. Quant à l’intrigue, elle est bâtie sur des fondations assez classiques, pas vues : un méchant oncle/régent faisant tout pour s’emparer du pouvoir au détriment du gentil héritier (qui cache le fait que c’est une héritière !), un monde menacé, ce qui amène un petit groupe à partir chercher la solution. Mais bon, ça se laisse lire. En tout cas le premier tome, car le second m’a un peu laissé sur ma faim (déjà la fin un peu facile du premier, notre héritier se débarrassant de façon improbable de l’un de ses ennemis). En fait ce second tome empile les facilités, et surtout, l’univers qui a été développé précédemment laisse finalement presque une coquille vide : c’est un peu trop creux et « gentil », au point que je pense que le lectorat visé est avant tout adolescent. Ce qui m’a aussi refroidi dans ce second tome, c’est le dessin. En effet, dès le début de ce tome, je l’ai trouvé moins précis, avec des têtes plus « enfantines » pour plusieurs personnages, alors même qu’à plusieurs reprises les visages surjouent les expressions à la manière du manga – ce que je n’aime pas vraiment – avec des visages un peu grotesques parfois. Quant aux scènes de combats, je ne les ai pas trouvées à mon goût (dans les deux tomes pour le coup). C’est dommage, car l’univers, les décors, et la colorisation lumineuse (elle aussi moins précise avec le changement de la coloriste dans le second tome) sont plutôt agréables. Un diptyque qui se laisse lire, mais qui globalement m’a laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Le Portrait
Je ne connais pas la nouvelle ici adaptée – et le très peu que je connaisse de Gogol ne m’a pas vraiment attiré sur son œuvre. J’ai emprunté ce diptyque au hasard, et j’en suis sorti déçu. Les deux albums se laisse lire, sans enthousiasme, mais très rapidement. Il faut dire qu’il y a peu de dialogues, et que l’intrigue est quand même squelettique. Ce qui ne m’a pas empêché d’être à la limite de m’ennuyer ! Les aspects fantastiques introduits parcimonieusement ne suffisent pas à dynamiser une histoire trop légère. Quant au dessin, il n’est pas forcément ma tasse de thé. Mais ce trait moderne peu tout à fait contenter d’autres lecteurs. C’est plutôt l’histoire elle-même qui m’a laissé de côté.
Love Not Dead
Mouais. J’ai clairement été moins conquis par cet album que Pol. J’avais déjà tâté de l’auteur avec Grenadine, qui m’avais aussi laissé sur ma faim. Je retrouve ici un dessin un peu simpliste, pas vraiment mon truc, mais qui pourrait tout à fait passer sir le reste me convenait, ce qui n’est hélas pas le cas. L’humour qui cherche à percer de-ci de-là ne m’a pas convaincu. Certes, il y a parfois quelques pointes vaguement trash, mais c’est généralement peu percutant, et surtout ça ne m’a jamais fait rire ou sourire. Reste donc l’histoire en elle-même (une suite de quatre cases qui s’assemblent pour former une histoire complète avec le plus souvent une « chute » en fin de page), que je n’ai pas trouvée transcendante. Des réflexions sur l’amour (physique ou cérébral) qui ne m’ont que rarement intéressé. Affaire de goût peut-être, mais je pense que ce que produit Zalewski n’est pas ma came.
Jihad (L'Empereur-Océan)
Dans un futur proche, la Russie est redevenue un empire autoritaire, dirigé par un dictateur illuminé qui prétend entrevoir l'avenir au gré de ses visions sous LSD. Convaincu d'être la réincarnation de Gengis Khan, il dépêche ses agents à la recherche de la momie d'un moine bouddhiste, censée faciliter son retour. En parallèle, un derviche fanatique s'approche lui aussi, sans le savoir, de cette même momie, porté par une foi sanglante et aveugle. J'y ai retrouvé les régimes grotesques et brutaux à la Enki Bilal, mais surtout une déferlante mystique si délirante qu'on croirait lire un scénario de Jodorowsky. Le grotesque se mêle à la violence dans un chaos narratif constant. Et très franchement, ce n'est pas ma tasse de thé. Les délires ésotériques m'ont vite lassé. Tout y passe : bouddhisme, réincarnations, islam soufi, orthodoxie, ufologie… pour un résultat si confus qu'on ne sait jamais si l'auteur est sérieux ou s'il se moque du lecteur. Difficile aussi de s'attacher à qui que ce soit : les personnages meurent souvent avant d'avoir eu le temps d'exister, ou bien sont réduits à des caricatures de fous mystiques ou de soldats fanatisés. J'ai tout de même lu la trilogie jusqu'au bout, intrigué de savoir où cela mènerait, mais l'ensemble m'a paru si incohérent et décousu que je serais bien en peine d'en proposer un résumé intelligible. Un trip narratif aussi extravagant que vain, dont je suis ressorti plus perplexe que fasciné.
Wounded
Mêler Jack l'éventreur et le genre du western, pourquoi pas ? Après tout, c'est vrai que le Far West aurait pu être un terrain fabuleux pour le trop célèbre psychopathe... Seulement, que font Damien Marie et Loïc Malnati de leur sujet ? Honnêtement, pas grand-chose... Le scénario n'est pas foncièrement mauvais, mais j'ai trouvé que le dessin de Malnati, épais et parfois approximatif, atténuait beaucoup la portée du récit. Et que dire de la colorisation, qui ternit encore plus l'ensemble ? Tout est grisâtre, et on a du mal à ressentir le moindre attachement pour cet univers graphique assez peu attrayant, il faut le dire. Le récit est donc parfois sympathique, souvent ennuyeux, et surtout assez racoleur avec les visions du personnages de très mauvais goût. Tout cela serait sans doute passé si les qualités graphiques de l'album avaient permis de rehausser le tout. En l'état, je me suis bien ennuyé pendant la lecture de cet album, et n'ai pas réussi à ressentir l'intérêt qu'avaient eu les auteurs à concevoir ce récit. Dommage, je pense que le potentiel était là.
Poussière d'os
Pioché un peu aléatoirement en bibliothèque, j'avoue n'avoir pas été très séduit par ce Poussière d'os. J'aime assez les univers post-apocalyptiques habituellement, mais d'une part, celui-ci a du mal à sortir du lot, et d'autre part, je trouve son écriture un peu légère. Il y a de bonnes idées (l'IA qui reprend contact avec une ancienne connaissance), mais souvent, je trouve que c'est assez banal, ça se lit assez vite et sans passion. Pas de quoi dire que c'est vraiment mauvais, mais dans la profusion d'oeuvres qui sort chaque jour, ça ne surnage pas vraiment au-dessus du lot. Oui, il y a une tonalité gore assez marquée, mais aujourd'hui, ça devient relativement conventionnel (même si la bestiole qui vole les visages, c'est quand même pas mal dans le genre), oui, le dessin est assez élégant, mais je ne sais pas, il me manque quelque chose pour atteindre vraiment la moyenne. Sans dire que je me suis ennuyé, à la fin, quand j'ai refermé le volume, je me suis demandé à moi-même : "Et donc ? Qu'est-ce que ça m'a apporté ?" Parfois, l'absence de réponses est aussi significative que la réponse elle-même...
Brigantus
J’ai l’impression de commencer mes avis sur les collaborations d’Hermann père et fils de la même façon. En me plaignant de la faiblesse du scénario du fils, que ne compense qu’à grande peine le dessin du père. Mais là, je pense que c’est encore plus décevant – malgré certaines qualités réelles – qu’à l’habitude. Généralement le dessin d’Hermann sauve les productions du duo. Mais là, peu de choses m’ont satisfait. Hermann a quand même su rendre une atmosphère où les brumes dominent sur les landes écossaises. Mais pour le reste, la colorisation fait le minimum, souvent négligée, avec un rendu parfois vraiment laid. Et le dessin d’Hermann me fait penser qu’il serait temps d’arrêter. On est loin ici de ce qu’il a pu faire ailleurs ! Les visages sont souvent ressemblants (difficile de distinguer certains personnages), parfois franchement ratés (sur des vues de profil surtout), avec des proportions aléatoires. Si j’insiste sur ces détails, c’est que justement Hermann a été capable de produire de très belles planches sur plusieurs séries. Ici, j’ai eu l’impression de lire quelque chose de négligé, bâclé. Et du coup le scénario d’Yves H. passe encore moins. Rien d’ignoble, mais un sentiment de vacuité, de vide. Les deux tomes sont très très vite lus, car il n’y a pas beaucoup de texte, et l’intrigue elle-même s’étale inutilement alors même qu’elle tient en quelques lignes (un seul album de 56 pages aurait été suffisant). Un conflit entre des Romains et des Pictes, duquel seuls deux personnages sortent du lot : un sous-officier romain hâbleur et lâche, et Brigantus, le « Picte », sans doute le seul personnage un peu intrigant, mais sur lequel on n’apprend au final pas grand-chose – ultime frustration d’une lecture qui me laisse très largement sur ma faim. Un gros bof donc.