Les derniers avis (20281 avis)

Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série La Fange
La Fange

Une petite famille relativement riche, deux frères et leur mère, émigrent vers une ville sordide de prospecteurs pour y établir leur entreprise et tenter de faire fortune. Tout le monde les prévient que c'est une ville dangereuse, pleine d'arnaqueurs et de maladies, et que la majorité des gens en reviennent ruinés ou handicapés, mais qu'à cela ne tienne : c'est l'occasion pour les deux jeunes de prouver leur valeur. D'ordinaire, j'aime bien ce genre de récit dans des univers imaginaires, un peu SF, un peu post-apo. J'aime ces voyages dépaysants dans des contrées originales, avec un esprit d'aventure et de pionniers à la façon western. Et même si je n'en suis pas un grand fan, j'apprécie ce style graphique simple, entre cartoon et underground, notamment grâce à son travail sur la couleur qui lui donne à la fois une certaine légèreté et aussi une vraie élégance, en particulier avec ces tons bruns rappelant la boue des marécages qui imprègne ces lieux. Mais cette fois, le scénario ne m'a vraiment pas convaincu. Dès le départ, je comprenais mal les motivations des personnages : on les avertit de tous les dangers, qu'ils vont se faire arnaquer, qu'ils seront ruinés, et malgré tout ils y vont comme des gros naïfs, alors que leur mère est censée être une vétéran des affaires, donc capable d'évaluer les risques. Tout au long de l'histoire, je les ai vus agir comme des idiots, ignorant des avertissements tellement flagrants. Tout m'a semblé tellement prévisible que je m'attendais à un retournement, un twist où l'auteur tirerait quelque chose de surprenant de la situation... mais non. Tout s'est déroulé comme prévu. Et je me suis retrouvé frustré par une fin qui ne développait rien de plus, comme une morale convenue, tirée d'une fable sans surprise. Bref, une fin amère pour une lecture qui ne m'a pas captivé.

07/07/2025 (modifier)
Couverture de la série La Nostalgie de Dieu
La Nostalgie de Dieu

Bon. Bon bon. Je suis mitigée. D'un côté, je trouve l'idée de base simple mais intelligente : Dieu se remet à communiquer avec les humains mais se révèle être un être abject et profondément misanthrope. Il y a là un potentiel énorme, pour un propos sur le libre arbitre et l'utilisation de la figure divine et des religions dans les pires actes humains, mais également pour des échanges pleins de sarcasmes, d'humour noir (voire cynique) et des punchlines à la chaîne. Et le résultat est... bon. Il est bon car l'on retrouve effectivement le développement d'une pensée autour de la figure divine, la foi et le libre arbitre (surtout dans le deuxième tome centré sur la psychologie de Dieu), mais malheureusement l'humour noir est ici en dent de scie. Je me sens obligée de préciser que je suis friande d'humour noir et de punchline cinglantes, mais là tout ne m'a pas paru être vraiment de l'humour noir. Rire sur des sujets graves ou polémiques est possible, je ne pense sincèrement pas qu'il existe un seul sujet qui serait tabou, mais ce que beaucoup de gens semblent oublier, c'est qu'il y a une question très importante qu'il faut toujours garder dans la fiction (particulièrement humoristique) : qu'est-ce qui différencie ce que disent les personnages de ce que pense (et véhicule par son œuvre) l'auteur-ice ? Que Dieu soit ici un connard absolu, que toutes les hypocrisies de l'humanité soient pointées du doigt, que les personnages disent des horreurs n'est pas un problème, du tout, mais qu'est-ce que l'auteur veut nous dire par-là ? Il m'est apparu clair que plusieurs pensées... limites, dirons-nous, étaient défendues dans cette série. La misogynie, par exemple, mentionnée directement dans l'album, n'est jamais remise en question. Dieu lâche des horreurs sur les femmes (horreurs classiques du style "elles sont vénales", "elles sont connes et faibles" et "vas-y comme c'est dur d'en trouver une vierge de nos jours") mais jamais la moindre de ses remarques n'est remise en cause. Pire, quand l'homme avec qui il tape la réplique pointe du doigt ce défaut l'autre grand-barbu lui assène une réponse cinglante et il se retrouve alors à devoir valider la pensée arrieriste tout penaud. J'ai pris le sexisme pour exemple mais il y a eu la même chose lors de deux/trois échanges sur d'autres minorités classiques du genre, comme la communauté juive ou la communauté homosexuelle. Et c'est bien con parce que des bons exemples d'humour noir sont bien présents ici, soit en pointant effectivement du doigt l'horreur derrière certaines pensées (ou leurs réponses), soit en offrant de vraies perles de réflexion au détour d'une rhétorique cruelle. Du coup je sors mitigée de ma lecture. Il y a du bon là-dedans, vraiment. Il y a notamment des répliques très marquantes qu'il m'arrive de ressortir. Pourtant j'ai tout de même du mal à apprécier ces bons passages quand le reste autour est en réalité bien négligé, cherche vraisemblablement plus à insulter/railler qu'à vraiment faire de l'humour qui tape là où ça fait mal et/ou pousse à la réflexion. La nuance peut être subtile, je sais, mais je maintiens tout de même qu'il y a tout un monde entre l'humour qui remet en cause l'ordre établi et les convictions populaires et "l’humour" qui ne cherche qu'à prendre de haut et rire de ce que l'on juge comme inférieur (ce qui est particulièrement con quand on aborde comme ici le sujet d'un créateur divin et de sa relation avec ses créations).

05/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Vivre en macronie
Vivre en macronie

Je n’ai lu que le tome 4, dégotté dans une boite à livres, mais ces recueils de strips/gags peuvent se lire indépendamment les uns des autres, et surtout un seul album m’a amplement suffi pour me faire une idée : ça n’est pas ma came. Comme l’indique le titre, Allan Barte se propose de nous dresser une sorte de résumé des années de pouvoir d’Emmanuel Macron. Chaque album est ainsi bâti sur le même « plan », à savoir une suite de gags d’une planche rappelant une déclaration, ou une décision de Macron ou de l’un des ministres des gouvernements qu’il a nommés, le tout de façon chronologique. A chaque fois, c’est pour en dénoncer par l’humour ou l’absurdité la teneur, son hypocrisie, l’accentuation des inégalités, la mise en danger de la démocratie, etc. Sur le fond je suis le plus souvent d’accord avec la vision de Barte – malgré l’absence de nuance – et rappeler les violences policières, économiques qui se font de plus en plus fortes, le côté bling bling et prétentieux de l’Élyséen ne peut pas faire de mal. Mais voilà, pour les faits, et leur mise en perspective, la lecture régulière du Canard enchaîné et/ou du Monde diplomatique me suffit. Reste donc l’humour. Et c’est là que le bât blesse. Car c’est moins percutant que la quasi-totalité des dessins du Canard enchaîné, c’est même souvent poussif à ce niveau, cela manque de peps et de surprise. Et du coup, ni brûlot ni même défouloir de potache (comme Luz avait pu le faire à propos de Mégret par exemple dans l’excellent Les Mégret Gèrent la Ville), cette série m’a déçu. Le dessin est minimaliste (les personnages ne sont pas toujours ressemblants aux originaux, décors absents, etc.), la colorisation informatique est globalement sans intérêt. Mais sur ce type de recueil de strips, ça n’a pas vraiment d’importance. C’est juste qu’ici ça accentue le ressenti décevant pour moi. Du coup, hop, voilà un album qui va retourner illico dans la boite où je l’ai trouvé.

05/07/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Oeil des Dobermans
L'Oeil des Dobermans

L’introduction de la série est amusante – en tout cas intéressante – puisque le héros, Arno Ixks (je ne sais ce que ce nom improbable cache…) sauve un jeune caporal durant la boucherie de la Première Guerre mondiale. Ce caporal, c’est Hitler… Ensuite, vingt ans plus tard, ça bifurque en lorgnant furieusement sur « Indiana Jones » (le héros est un archéologue, qui côtoie – en les haïssant et les combattant – des Nazis, dont Hitler donc, qui le convoque pour mener une expédition, les Nazis et Hitler se lançant dans une quête ésotérique et fantasmatique (retrouver les origines de la race aryenne en Asie). Ce premier album est aussi l’occasion de montrer l’horreur du régime nazi qui se met en place, Ixks cherchant à sauver des camps certains de ses étudiants juifs. Un premier album intéressant donc, mais la suite m’a déçu. Disons que l’intérêt déclinait au fil des tomes, le dernier me laissant franchement sur ma faim. Les dialogues sont souvent trop importants, certains passages sont ennuyeux. Et la quête m’a laissé de côté, surtout à partir du moment où ça se passe au Tibet. Le personnage de Palden – ainsi que son histoire personnelle et se quasi super pouvoirs – manque trop de crédibilité, et les relations amoureuses compliquées et brèves avec Ixks tout autant. Quant à la vingtaine de pages où elle se balade quasi nue (en altitude au Tibet !), ça fait quand même un peu prétexte… Le dernier tome est aussi bâclé, tout sur la fin étant improbable. Quant au dessin, il fait le travail, même s’il n’est pas exempt de défauts et qu’il garde quelques inégalités (sur certains visages – celui d’Hitler par exemple). Le changement de coloristes dans le dernier tome donne un rendu plus léché, mais elle lisse trop les détails des visages. Bref, une série qui m’a globalement laissé sur ma faim, l’intérêt entrevu au début faiblissant, alors que trop d’invraisemblances ne passaient pas.

05/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Mech Academy
Mech Academy

J’ai emprunté les trois albums au CDI de mon collège, même si la série ne m’attirait pas forcément (je n’ai pas trouvé les couvertures très folichonnes !). Hélas, je n’ai pas accroché à cette histoire, qui je pense est clairement à réserver à un jeune lectorat (de collège donc), car ça ne passe pas la barrière de l’âge. Je n’ai apprécié ni le dessin ni la colorisation, que j’ai trouvés hésitants, manquant de nuances et de détails, voire un peu bâclés par endroit. Tout l’aspect graphique fait d’ailleurs bien plus que son âge, et ressemble à des animes manga du siècle précédent. L’histoire y ramène d’ailleurs aussi, au point que j’ai eu parfois l’impression de lire du nouveau Goldorak – même si ici les combats ont lieu quasi exclusivement au sol. Dialogues, scénario et personnages manquent vraiment de profondeur, de surprises. On baigne aussi trop dans les bons sentiments. Le coup du fils de la femme de ménage, forcément méprisé par la fille du général, qui devient par une suite de circonstances improbables son collègue dans la lutte contre de méchants envahisseurs – ressemblant à des crabes géants – est cousu de fils blancs. On se doute que ces personnages vont se rabibocher, et triompher collectivement au final. Le casting mêle des gamins de toutes les origines, la femme de ménage et son rejeton apportent la touche sociale, à croire que ce casting a été réalisé après une étude marketing. Enfin bref, le déroulé de l’intrigue ne m’a pas intéressé, et comme les autres aspects non plus, c’est sans enthousiasme, et en survolant le dernier tiers du troisième album, que j’ai fini la série, qui n’est clairement pas ma came.

04/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Jules Verne et l'astrolabe d'Uranie
Jules Verne et l'astrolabe d'Uranie

Ce diptyque possède de réelles qualités, qui peuvent satisfaire beaucoup de lecteurs. Mais j’en suis sorti déçu. Le dessin de Puerta est original et intrigant. Avec un rendu très réaliste, presque proche de photographies retravaillées, il donne quelque chose qui ressemble à des illustrations quelque peu vieillottes et désuètes. Revers de la médaille, c’est un peu statique. Quant à l’intrigue, elle baigne dans l’univers de Jules Verne. Lui-même personnage central (y compris dans sa jeunesse), il se trouve embarqué dans des aventures qui permettent à Gil de multiplier les clins d’œil à l’œuvre de Verne (« 20 000 lieues sous les mers », « Voyage au centre de la Terre », « Une ville flottante », pour ce qui est des plus évidentes), ou à sa vie réelle (son voyage au Canada et sa traversée de l’Atlantique). Cela ravira sans doute certains des aficionados du romancier pionnier de la SF, mais hélas j’ai trouvé très décousue l’intrigue, qui passe du coq à l’âne en Amérique, alors que des séquences en France (mettant en scène l’éditeur fétiche Hetzel, discutant avec des industriels allemands par exemple) ne m’ont pas paru captivantes ou intéressantes pour le développement de l’intrigue. Intrigue qui sombre un peu dans le n’importe quoi et les facilités expédiées sur la fin. Bref, de bonnes idées, un hommage de lecteurs amoureux de Verne, mais un résultat qui m’a laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.

04/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Arcadium
Arcadium

Je ne connais pas l’auteur, mais sa découverte s’est ici accompagnée d’une déception. C’est une BD qui lorgne clairement vers le comics moderne, que ce soit pour le dessin et la colorisation (très sombre), ou pour le type de récit, jouant sur une horreur à la Stephen King. A part la colorisation informatique qui n’est pas mon truc, et des décors sacrifiés, le côté graphique passe globalement – sans m’emballer. Mais c’est plutôt l’intrigue qui m’a laissé de côté. J’avoue ne pas tout avoir compris – et ce que j’en ai compris ne m’a pas vraiment captivé. Il y a trop de zones d’ombre, de pistes proposées sans que l’on nous montre où elles nous mènent. Enfin, les personnages ne sont pas attachants, et ils manquent tous de profondeur, on ne sait pas grand-chose d’eux. L’inévitable mal être de jeunes ados/adultes ne dépasse pas ici le cliché. Gros bof me concernant.

03/07/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 2/5
Couverture de la série L'Oasis
L'Oasis

Étonnant point de vue que celui défendu ici, et qui met plutôt mal à l'aise, s'apparentant quasiment à de la désinformation. L'Oasis est une BD documentaire proposant de suivre le réaménagement d'un jardin, d'une désespérante friche en une oasis pour la biodiversité. C'est plutôt agréable à lire malgré l'auto-satisfaction omniprésente et les interludes "herbier" greffés sur une narration fuyant la fiction. La tonalité positive s'apprécie telle une invitation à copier l'heureuse initiative. Et puis l'on pense à toutes ces personnalités politiques hurlant sur "l'écologie punitive", à toutes ces entreprises adeptes du greenwashing nous servant un sympathique (mais difficile à avaler) discours écolo. C'est un problème, cette BD laisse entendre qu’avec un peu de bonne volonté individuelle, la biodiversité pourrait être sauvée. Aucune remise en cause des conséquences structurelles des usages des pesticides, du réaménagement des territoires, etc. Rien ! Les politiques irresponsables, la FNSEA et industries polluantes peuvent dormir tranquilles, voici un bien inoffensif discours écologique. Parfait pour un reportage au journal de 13h de TF1 !

01/07/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Dirty Pair - La Grande Aventure
Dirty Pair - La Grande Aventure

Dirty Pair (ou Dan et Danny pour les vieux fans d'anime) est une franchise apparue dans les années 80, et j'aime bien les animes qui ont été produits dans les années 80-90, c'est de l'anime à l'ancienne. Ce manga est paru au début des années 2010 dans un des nombreux magazines remplis d'adaptations de trucs déjà connus, et ça se voit vraiment que c'est encore un truc fait à la va-vite pour se faire de l'argent facile sur un titre connu. La première chose qui m'a frappé est que le dessin est vraiment moche. Les héroïnes sont passées de femmes sexy à poupées gonflables vivantes et leurs costumes censés être sexy sont moches, contrairement à l'anime. En fait, c'est simple, le côté fanservice que j'aimais bien est passé d'un truc un peu érotique excitant à de la vulgarité. À la limite, ça ne serait pas trop grave si au moins les scénarios étaient corrects, mais ce sont des histoires oubliables. Les pauvres Yuri et Kei ne sont que des caricatures d'elles-mêmes et les gags ne sont pas drôles. Une série franchement oubliable.

01/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Ailes de l'espérance
Les Ailes de l'espérance

Je suis d’accord avec l’avis de Mac Arthur, pour un diptyque qui n’a jamais réussi à m’intéresser. Publié dans une collection spécialisée de Paquet, il pourra peut-être intéresser les amateurs de combats aériens de la seconde guerre mondiale (l’intrigue se déroule durant le Blitz mené par l’aviation allemande contre l’Angleterre). Mais il est tellement bourré de défauts que même ces lecteurs devront être indulgents. Certes le dessin des avions est réussi, et Du Caju se fait plaisir avec les combats aériens, qui occupent – je serais tenté de dire qui remplissent – une bonne partie des planches, étouffant l’intrigue (qui est riquiqui de toute façon). Mais pour le reste je suis resté sur ma faim : les visages des personnages sont un peu irréguliers (surtout de profil ou de trois quart), et surtout la colorisation informatique lisse tout et le rendu ne me plait pas. L’intrigue, si l’on fait exception des combats entre pilotes anglais et allemands, est squelettique, et manque singulièrement d’intérêt (que c’est mou et convenu !), voire même de crédibilité. Ainsi, si les Anglais s’énervent de voir des avions allemands larguer des tracts dénonçant un crime – pour attiser la colère des villageois autour des bases aériennes – personne ne semble se demander d’où l’information leur est venue). Et tout ce qui tourne autour de Ruby manque de crédibilité (de son mac à son rôle d’informatrice. Quant à la mort de son gamin, je n’ai pas compris ce qui s’était passé ! Pour finir, si tout se traine sans vraiment passionner, Antunès expédie intrigue et sous-intrigue en quelques cases (y compris l'enquête qui un temps avait pu donner 'illusion qu'il allait se passer quelque chose dans cette histoire), donnant l’impression de se débarrasser d’une histoire mal embarquée. Enfin, Vic, le personnage central, est beaucoup trop monolithique et « parfait », « gentil », pour qu’on s’y attache. Ajoutons des dialogues pas plus captivant que l’intrigue, et vous aurez un diptyque vite lu, et aussi vite oublié me concernant.

01/07/2025 (modifier)