Les derniers avis (145 avis)

Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Belle et la Bête
Belle et la Bête

Bon, je vais noter plus large que prévu parce que c'est quand même un peu drôle, mais je trouve que le récit est assez hétérogène dans son ton. C'est un polar mâtiné d'amour, d'espionnage avec de l'érotisme et une grosse dose d'humour. L'humour qui me semble être le genre principal de la BD, avec les adresses de l'auteur au spectateur (parfois pour justifier quelque chose d'assez absurde), les petits moments autour de la bête ou encore la fin assez ... étrange. En fait, on est presque dans de la comédie bouffonne par moment, mais mélangé avec un polar structuré comme tel, des femmes fatales au méchant organisant un complot pour déclencher une guerre. C'est du coup assez étrange à lire, le mélange des genres faisant du tout une histoire peu conventionnelle. J'avais déjà noté les mélanges de genres que l'auteur utilisait dans L'Héritage du Colonel, où l'humour se faisait encore plus noir pour dénoncer une réalité sordide. Mais je trouve que ça marche moins bien ici, notamment parce que l'auteur semble s'excuser de certaines choses dans son récit qu'il n'assume pas complètement. Maintenant, ça reste intéressant à lire comme exercice narratif, combiné à un dessin qui correspond parfaitement au type de polar d'espionnage. De là à dire que c'est recommandé ...

02/05/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 1/5
Couverture de la série 3 Vierges
3 Vierges

J'ai pas vraiment aimé cette BD qui offre un dessin informatique franchement pas du tout à mon gout et une histoire alambiquée qui lorgne à la fois vers la science-fiction et le philosophique. Trop indigeste, dans l'ensemble. De prime abord, j'ai été rebuté par cette colorisation informatique qui aplatit et lisse tout le dessin. L'ensemble m'a vite paru moche et ce n'est pas les innombrables dialogues assez rebutant qui m'ont donné envie de continuer. Cependant, je m'accrochais en sentant que les auteurs voulaient développer un propos. Mais très vite je me suis perdu dans les circonvolutions de l'ensemble. Les questionnements sur le genre, la couleur de peau, la mémoire, la réalité se sont vite retrouvés imbriqués sans que je ne comprenne où nous allions. Et la fin reste aussi énigmatique que le reste. Ce qui est dommage dans ce genre de récit, c'est qu'en l'absence de fin assez claire pour qu'on puisse en tirer une compréhension, tout peut se résumer à "c'est dans leur tête". Ce qui ne donne aucun intérêt à l'ensemble, par ailleurs bien trop touffu. Histoire qui part dans tout les sens sans forcément en avoir un, implication de beaucoup de choses qui semblent inutile dans le final, mélange de genres et de questionnements qui m'ont vite gavés, le tout porté par un dessin dont je ne suis pas fan ... Oui, c'est peu dire que je suis passé à côté de l'intérêt de cette BD.

02/05/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
Couverture de la série Chasseuse de fantômes
Chasseuse de fantômes

Ce n'est pas vraiment l'originalité qui étouffe ce one shot venu des États-Unis... Des chasseurs de fantômes avec des uniformes, des armes souffleuses ou grilleuses de revenants, une romance avec un des revenants... Cependant ce n'est pas désagréable à suivre, surtout si on a un cœur de midinette. Parce que la romance prend petit à petit le pas sur les autres enjeux de l'histoire, et que ça traîne même un peu en longueur... Il y a même des petits moments où je me suis dit que les co-scénaristes se sont emmêlés les pinceaux, comme par exemple lorsque Oliver appelle Chelsea "mon cœur", alors qu'elle ne lui a pas encore avoué ses sentiments... De plus l'identité du "méchant" fantôme est prévisible assez vite. J'aurais aimé être un peu plus surpris... Cela reste quand même distrayant, grâce au trait sympathique (mais pas encore mature) d'Emily Cannon.

02/05/2024 (modifier)
Couverture de la série L'Homme qui rêvait à l'envers
L'Homme qui rêvait à l'envers

Avis aux anciens lecteurs du défunt magazine 'A Suivre' : voici un album qui aurait pu pleinement s'intégrer à la ligne éditoriale du-dit magazine à son apogée. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard s'il est publié par Casterman. L'Homme qui rêvait à l'envers associe un graphisme froid et racé, porté par une colorisation minimaliste et efficace, à un scénario riche en références historiques, scientifiques et littéraires, le tout enrobé dans une ambiance évanescente et mystérieuse. L'éditeur cite Poe et Lynch, j'aurais mentionné plus volontiers encore Maupassant, Hugo ou encore Allan Kardec. Car c'est à une aventure aux frontières du surnaturel à laquelle nous sommes conviés, une aventure qui navigue dans les eaux troubles de la science plus ou moins occulte où l'hypnose côtoie les tables tournantes, où le charlatanisme défie la médecine. Il m'a fallu un peu de temps pour pleinement rentrer dans le récit mais au plus j'ai progressé au plus j'ai accroché. Bien sûr, c'est très stylisé (autant dans la forme que dans le fond) mais ce récit fantastique est bien mené et les références littéraires apportent un petit plus (même si on est parfois plus proche du plagiat que de l'hommage, à mes yeux). L'aspect visuel est en parfaite harmonie avec le ton général du récit (froid et racé), l'histoire est bien menée et propose un beau panel de personnages aux profils variés, l'ambiance 'fin XIXème' est bien rendue. Pas mal du tout, en définitive, même si je trouve que l'ensemble dégage un petit côté daté (qui ravira certainement certains lecteurs et en déroutera sans doute d'autres). A essayer, en tous les cas.

02/05/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Le Masque à l'envers
Le Masque à l'envers

Voila un étrange recueil : le titre ne correspond à aucune histoire présente à l'intérieure, et l'ensemble n'est pas tenu par un scénariste et plusieurs dessinateurs, mais un seul dessinateur et plusieurs scénaristes. Le recueil comporte quatre histoires dans quatre styles bien différents. Chacune est dessinée d'une autre façon et je trouve que l'ensemble a un gout d'inachevé. La première histoire comporte quelques détails que j'ai trouvé surprenant mais qui rendent l'histoire un peu confuse dans l'ensemble. D'autre part, la seconde histoire n'a que sa chute d'intérêt. C'est, à mon gout, les deux dernières qui sont réellement intéressantes. Celles des deux ogres amènerait facilement à une suite ou un développement, tout en étant amusante en l'état, tandis que la dernière joue sur la représentation des lutins comme être dangereux. Je dois avouer cependant qu'il y a une sorte de parallèle avec l'inceste entre deux sœurs qui est assez étrange. L'intérêt principal de l'ouvrage, pour moi, c'est le dessin de Bolton. Je l'avais déjà repéré dans le comics Fables, mais il a une réelle patte artistique qui vaut le détour. Son utilisation des couleurs notamment (dans les deux dernières histoires) vaut le détour. A mes yeux, c'est une BD moyenne dans les scénarios (aucun n'est mauvais mais ils ne sont pas inoubliables) mais qui a un vrai intérêt artistiquement. L'auteur sait s'y faire niveau coup de crayon et je serais intéressé de voir ce qu'il fait d'autre. Pour cette BD, à part si vous êtes collectionneur de l'auteur je recommanderais simplement une lecture si vous tombez dessus.

02/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Vignes de Charlemagne
Les Vignes de Charlemagne

Figure emblématique de l'histoire de l'Europe, Charlemagne a lui aussi droit à sa bande dessinée dans la collection Vinifera de Glénat. Alors, très sincèrement, j'ignorais complètement son influence dans le domaine de la viticulture. Cet album permet donc de gommer mes lacunes (même si je crains d'avoir oublié les trois quarts des données historiques d'ici quinze jours) tout en m'ayant offert un album pas déplaisant à lire. Pas déplaisant mais pas transcendant non plus. Disons que le dessin de Goepfert (classique et on sait le talent de cet artiste pour tout ce qui concerne les récits d'époque) m'a bien aidé à rentrer dans le récit, que les données historiques sont amenées de manière artificielle mais 'ça passe' et que la partie fictionnelle permet de bien resituer le contexte historique global mais sans proposer quoi que ce soit de poignant. Maintenant, faut être honnête : jusqu'à présent, aucun album de cette collection ne m'a vraiment subjugué. Celui-ci ne fait pas exception mais se situe dans la partie supérieure du panier. Donc voilà, un petit pas mal pour ma part mais un album historique 'de niche' soigné et pas déplaisant à lire. A réserver aux amateurs du genre.

02/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Old Pa Anderson
Old Pa Anderson

Je continue ma découverte des œuvres du duo Hermann. Cet opus m'a semblé bien agréable à lire même si le scénario n'est pas très original et comporte plusieurs facilités. Toutefois la narration est efficace et accrocheuse même si on devine la suite facilement à l'avance. Les auteurs ne prennent pas de risques en s'attaquant au racisme américain institutionnel du Sud. Ce racisme s'est accompagné de meurtres, viols ou lynchages très souvent en tout impunité. C'est donc une thématique très visitée dont s'empare Yves H. C'est un récit de vengeance classique très linéaire où le plus méchant est puni à la fin. J'ai d'ailleurs trouvé le final un peu facile et rapide. Final qui va, à mes yeux, un peu à l'encontre de la postface remplie de témoignages sur la cruauté de cette époque. Le graphisme d’Hermann est sans surprise. L'auteur maitrise parfaitement ses cadrages, son dynamisme et ses expressions gestuelles et faciales. L'ambiance haineuse et violente est très présente. J'ai toujours les mêmes réserves sur des visages assez répétitifs et de femmes (peu présentes ici) pas très séduisantes. Une lecture de détente qui accroche bien mais peu originale.

02/05/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Gros dégueulasse
Gros dégueulasse

Ami du bon goût et de la poésie, au revoir. Cette BD, c'est inscrit sur la couverture, c'est dégueulasse. Et le personnage est un gros dégueulasse. Le titre n'est pas usurpé, c'est clair ! Disons tout net : Reiser fait ici dans sa veine iconoclaste. La BD sale et puante, méchante et dégueulasse, dans la droite ligne des éditos de sales gosses de son époque (qui a vu naitre Hara Kiri). C'est pas fin, c'est pas recherché, c'est ... ben c'est dégueulasse. On se répète mais c'est le meilleur adjectif qu'on pouvait donner à ce type. Mais cela dit, Reiser ne fait pas que gratuitement dans la provocation outrancière. Ce qui remonte ma note par rapport à ce que j'avais en tête à l'origine, c'est que je sens dans tout ça une dénonciation pas si bête de la part de l'auteur. Une remarque sur le monde des années 70, sur l'horreur de la solitude et la surconsommation, l'hypocrisie des mœurs. Reiser rend son personnage immonde pour montrer en miroir la société qu'il ne porte pas dans son cœur. Et je dois dire qu'entre des gags pas toujours marrants se glissent quelques brefs éclats d'humour parfois sordide, mais aussi une profonde tristesse de ce personnage qui finit sur une note tragique devant une banalité quotidienne de trop. C'est curieusement beaucoup plus noir que ce à quoi je m'attendais. Reiser ne semblait pas porter dans son cœur les valeurs de son époque (et je le comprends), me rappelant Gébé et son An 01 ou encore quelques piques bien senties de Gotlib dans ses différentes œuvres. Cette société de l'hyper-consommation, de la voiture individuelle et des braves gens à la Brassens, Reiser lui montre ce qu'il en pense en volant au plus près du sol. Et c'est presque tristement que j'ai appris que ce personnage était inspiré par une réelle personne qu'il voyait à côté des locaux de Hara-Kiri. Mine de rien, je trouve cette BD plus triste que drôle, presque résignée. Déjà se pointait la solitude écrasante, l'absence de communication, la mélancolie sans nostalgie. Le genre de BD à foutre le cafard avec des blagues. C'est fort, quand même !

02/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Coupures irlandaises
Coupures irlandaises

Il faut lire le témoignage de Kris pour le croire ! Comment un prof peut envoyer deux gamins de 14 ans en voyage linguistique en zone de guerre ! Cette lecture plaisante est un cas où la réalité dépasse la fiction. La fin un peu pathétique n'y change rien à mes yeux. La prouesse des auteurs est de bien faire vivre cette double atmosphère où baignent les deux ados. C'est l'avantage du vécu. Kris n'a pas à s'inventer un rôle à travers des documents puisqu'il a affronté la plupart des situations qu'il décrit. Je me suis entièrement retrouvé dans cette ambiance de voyages linguistiques (sans les soldats). Personne n'a probablement jamais progressé en anglais grâce à ces voyages mais c'était toujours un formidable moment de rigolades loin des parents. J 'ai bien ri à l'épisode de préservatifs fournis par la maman. Cela montre qu'en 1987 la préoccupation majeure de ces parents était le SIDA et pas les bombes. Ensuite Kris et Bailly juxtaposent à cette ambiance potache une ambiance bien plus lourde d'une quasi guerre civile avec une ville cloisonnée par des check points ou des fils barbelés. Le plus dangereux étaient ces délimitations invisibles que Chris/Kris traverse inconsciemment seul et à pied pour retrouver son copain. La peinture de Vincent Bailly accompagne très bien les différentes situations traversées. Froideurs des extérieurs ; chaleurs des parties de flirts ou de convivialité dans la famille catholique, Bailly passe d'une ambiance à l'autre avec maestria. Une lecture originale et agréable.

02/05/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Au cœur des terres ensorcelées
Au cœur des terres ensorcelées

Maria Surducan est roumaine et elle s'inspire de Petre Ispirescu, folkloriste de son pays qui a su, à la manière des frères Grimm, récolter les contes et légendes de Roumanie pour les transmettre aux générations futures. Avec Au coeur des terres ensorcelées, elle nous offre un conte à l'entame très classique, celle d'un royaume dont le roi envoie ses trois fils réaliser une quête vers des contrées dangereuses et où le héros sera le plus jeune des trois. C'est ce qu'il se déroule dans ces terres ensorcelées qui sort des sentiers battus. Métamorphes, rivalités entre nobles de la même famille aux ambitions divergentes, conflit entre partisans de la nature et partisans du progrès et des machines, ce conte abordera des thématiques diverses avec un certain souffle épique comme dans les bonnes légendes où le héros combattra les monstres avec son épée et son courage. C'est une histoire assez dense, en plusieurs étapes qui sont autant de rencontres qui finissent par toutes se rejoindre dans un grand affrontement final. Elle mêle danger des situations et gentille naïveté du brave héros. On notera aussi la place importante des femmes dans ce récit, tant comme protagonistes que comme sources de réflexion et de cet esprit aiguisé qui manque au jeune prince. Si le conte en lui-même est agréable, c'est surtout la beauté du dessin qui m'a charmé. C'est un trait semi-naïf d'une grande élégance, qui m'a fait penser à celui de Tirabosco ou de Benjamin Bachelier, qui est tout en couleurs tout en ayant une texture qui rappelle la carte à gratter. Les planches sont belles, très esthétiques et envoutantes grâce à leur subtil mélange d'ambiance inquiétante et de légèreté souriante. Très bel ouvrage qui dégage une vraie personnalité tant graphique que dans l'originalité de son conte.

02/05/2024 (modifier)